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 Amélie [nouvelle]

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Amélie [nouvelle] Empty
MessageSujet: Amélie [nouvelle]   Amélie [nouvelle] Icon_minitimeMer 14 Déc 2016 - 22:37

J'ai écrit ce petit texte, j'espère que ça vous plaira. Je suis ouverte à toutes aides et critiques constructives qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Merci d'avance Very Happy

Tout a commencé il y a un an, le jour où je l’ai rencontrée. J’étais un garçon sans histoires, bon élève à l’école, enfant modèle et tout ce qui s’en suit. Je vivais dans une petite famille dans le sud près de la frontière italienne, j’avais deux frères et un chien. Mon père était avocat et ma mère banquière, tandis que mes deux frères étaient partis en fac de médecine. Moi ? Je venais de commencer ma terminale scientifique dans un petit lycée de bourges en prévision de faire une fac de droit. Dit comme ça j’avais la famille idéale, j’avais l’argent, les études et l’avenir prometteur. Mais, il y a toujours un « mais » et le mien s’appelle Amélie. Je l’ai rencontrée au début de l’année mais elle ne faisait pas partie du lycée et à vrai dire elle ne faisait partie d’aucuns lycées à ma connaissance.
Les premiers cours passaient lentement avec l’ennui, j’étais un garçon solitaire et je pouvais donc me concentrer beaucoup plus facilement sur les cours et les devoirs. Mais j’étais vite lassé car je connaissais déjà tout grâce au cours d’été que mes parents m’ont gentiment offert. Le midi j’étais externe j’allais donc manger dans le petit parc à côté en étalant toutes mes pensées dans mes dessins. Les deux premières semaines se sont passées exactement de la même manière, chaque jours étaient comme une sorte de copier-coller du précédent. Les soirs aussi étaient répétitifs, arrivée à 18h, douche, devoirs jusqu’à 19h30, à table à 20h, extinction des feux à 22h, et cela tous les jours de mon année. Les discussions avec ma famille se résumaient à « Tu as eu des notes aujourd’hui ? » et « Quand tu seras en fac tu devras t’accrocher encore plus que maintenant, nous ne serons pas là pour être derrière toi. » et ainsi de suite le temps de manger. Je n’ai jamais eu d’autre sujets de conversation autre avec eux et n’en aurait surement jamais.
Revenons à Amélie. C’était un lundi où j’avais trois heures de pauses entre mes cours de physique et de maths et donc je suis allé au parc pour manger et dessiner. C’est là que je l’ai vu s’assoir à côté de moi et regarder mes dessins. Elle ne disait rien et se contentait de me regarder faire puis au bout de quelques minutes elle m’a parlé, je me souviens de cette conversation comme si s’était hier :
— C’est bizarre, mais j’aime bien.
— Merci.
Personne ne parla pendant deux longues minutes puis elle a finis par briser le silence.
— Tu dessines depuis longtemps ?
— Depuis mes six ans.
— Et tu as ?
— 17 ans.
Encore un moment de malaise mais je me suis sentit obliger de le briser à mon tour.
— Et toi ?
— 17 ans aussi.
— Tu es au lycée ? Je ne t’ai jamais vue.
Elle hésita un instant.
— Non je n’y suis pas.
Et ce fut la seule conversation que je n’aie jamais eu avec elle à l’oral. Après ça elle m’avait laissé son numéro de téléphone et on parlait tous les soirs par messages. C’était la seule amie que je n’aie jamais eu, et celle que j’aurais surement jusqu’à la fin de mes jours. Il n’y a jamais d’ambiguïté entre elle et moi, seulement de l’amitié, une amitié hors du commun. On pouvait parler de tout et de rien, autant de la théorie des cordes que de la place de la viande dans la vie de l’homme comme des cours et de mes dessins.
Au fil du temps on avait développé une sorte de sixième sens l’un envers l’autre et dès que l’un n’allais pas bien l’autre le savait et il envoyait un message pour régler le problème. Amélie était le genre de personne à savoir exactement tout sur tout et elle savait très bien le fond du problème, de mon problème. La réalité n’était pas aussi simple que ce que je pensais, en réalité tout n’allais pas bien et je n’allais pas aussi bien que je le pensais. Depuis que je suis enfant j’ai toujours été seul et je n’ai jamais vraiment eu d’ami et la raison était que je ne me trouvais pas assez bien pour mériter l’amitié d’une quelconque personne. C’est elle qui m’a fait me rendre compte de ça, elle m’a ouvert les yeux sur des sentiments que j’avais enfouis au plus profond de mon âme.
Le problème étant qu’à partir du moment où tout cela a ressurgit j’ai commencé à être mal, vraiment très mal dans ma peau au point de ne plus supporter la vie et de vouloir en finir avec. J’en avais parlé avec elle mais elle me disait que c’était des bêtises et qu’en vérité j’allais « merveilleusement bien ». Je pense que le fait que ma seule amie ne me croyait pas a enfoncé encore plus le couteau dans la plaie.
On est maintenant en Août, l’année est passée à vitesse grand V, inutile de préciser qu’il ne s’est rien passé de très intéressant mis à part le fait que j’ai eu mon Bac avec mention très bien, et que je suis admis dans ma fac de droit. Mais tout cela m’importe peu parce qu’aujourd’hui j’ai un rendez-vous avec elle sur la falaise au-dessus de chez moi. Cela va faire maintenant un an que nous ne nous sommes pas vus et j’avoue que je stresse un peu mais je sais que tout va bien se passer. Je sais qu’une fois que je l’aurais revu je pourrais enfin souffler et partir.
Je la vois arriver dans le recoin de l’œil et je me penche vers elle pour lui dire bonjour mais elle recule.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— J’ai quelque chose à te dire et je veux que tu m’écoute très attentivement.
Je la regarde, incrédule et m’exécute.
— Je t’écoute.
Je surprends une expression grave sur son visage.
— Je ne t’ai pas dit la vérité sur moi. En réalité je ne suis pas quelqu’un d’ordinaire. C’est difficile à croire ce que je vais te dire mais je veux que tu restes aussi ouvert d’esprit que tu le peux.
— Tu me fais peur.
— Je sais.
Elle resta quelque minute dans ses pensées avant de reprendre.
— Je ne suis pas réellement vivante.
Elle a dû lire l’expression stupéfaite de mon visage car elle a pris un air triste.
— Tu es quoi alors ? Une sorte d’esprit ? De fantôme ? Ou je ne sais quoi d’autre comme bêtises !
— Reste calme s’il te plait, c’est toi qui as décidé que je te le dise, pas moi.
— Comment ça c’est moi qui ai décidé ? Comment veux-tu que je décide que tu me parle d’une chose pareille alors que je ne le savais même pas ?
— Tu n’as pas encore compris ?
— Pas compris quoi ? Arrête de tourner autour du pot et dit moi ce qu’il se passe une bonne fois pour toute !
Ma voix commence a déraillé et des larmes de colère et de tristesse commencent à couler le long de mes joues.
— Que je suis ton invention. Que je viens seulement de ta tête parce que tu te sens seul, beaucoup trop seul.
— Ah oui ? Alors comment tu expliques le fait que je puisse te voir et te parler dans ce cas ?
— C’est toi qui invente tout ça, tu m’as créé avec ton imagination et tes dessins. Si tu décides que je devienne blonde je le deviens, si tu décides que je devienne un mec alors je vais en devenir un. Tu as un problème mental et je suis la seule solution que tu as trouvée.
— Je ne peux pas te croire, ce n’est pas possible.
— Et pourtant c’est la vérité.
Je fonds littéralement en larmes sur sol, je hurle à la mort. Tout ce que j’avais réussi à construire avec elle s’envole en l’espace d’une phrase, d’une seule toute petite phrase. Je me relève et la regarde dans les yeux, mais est-ce vraiment ses yeux ? Tout part en vrille et je m’effondre en arrière, dans le vide, tombant de la falaise comme une goutte d’eau tomberait du ciel. C’en ai fini de ma vie et pour la première fois, je suis heureux.
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