Connaissez-vous ce sentiment doux amer qu'est la mélancolie? Ce soir, j'en étais rempli, et j'ai voulu écrire, écrire quelque chose de triste.
Tu me manques...
Tu me manques. Au-delà des mots, au-delà des émotions. Tu me manques. Tu es parti depuis longtemps, et pourtant je sens encore ta présence, je peux deviner ta chaleur, ton odeur.
J'ai un poids sur le cœur. Un vrai poids, je le ressens, il est lourd et il m'écrase. J'ai mal. Pourquoi ai-je si mal ?
Ma lèvre tremble, mes yeux sont rouges. Je ne me contrôle plus. Je me sens si vulnérable, si pitoyable. Je ne suis plus qu'une petite fille perdue. J'ai envie de fondre en sanglots.
J'ai envie que tu me prennes dans tes bras, que tu sèches mes larmes, que tu me dises que tout va bien, que tu ne me quitteras plus. Mais tu n'es pas là.
Pourquoi dois-je pleurer ? Pourquoi ne peux-tu pas revenir, revenir me faire rire, chasser ma peine et me faire sourire ?
Aujourd'hui je me suis lavée, coiffée, maquillée, et tout cela ne m'a jamais paru aussi futile. Ce théâtre inutile me laisse indifférente. Je suis comme vidée.
A côté de ma peine, la colère est là. Lorsque l'envie de pleurer s'en va, celle de hurler de rage prend sa place. Pourquoi fallait-il que tu partes ?
Pourquoi me rends-tu si malheureuse, pourquoi me fais-tu tant souffrir ? Tu n'en avais pas le droit.
Hier au téléphone, mon père m'a parlé de son dernier voyage. J'ai voulu dire « moi aussi j'y suis allé, j'y suis allée l'année dernière avec... ». Mais les mots sont morts sur mes lèvres, et même mentalement, je n'ai pu prononcer ton nom.
Cela fait trois mois, trois mois que tu es parti, et pourtant, partout, tu me suis. Tu me hantes.
Arrête de me rendre triste. Arrête de me faire pleurer.
Tu m'as rendu si heureuse. Je ne m'étais jamais sentie aussi vivante, comme si tu m'avais électrifiée. Où est partie toute cette félicité ?
A la place, il ne reste qu'un trou. Il n'en reste plus qu'un trou. Tu n'en avais pas le droit.
Je repense aux derniers mots que tu m'as dit, à ce que je t'ai répondu. Cela ne peut pas être nos derniers mots. Cela doit changer. Reviens !
Je t'en veux tellement. Tu n'en avais pas le droit ! Je hurle, je hurle dans mon monde intérieur où personne ne m'entends.
Je t'avais confié mes secrets, j'avais fait de toi ma maison. Je t'aimais. Je te déteste. Je t'aime. Je te détesterai.
Tu m'as abandonnée, tu m'as laissée toute seule. Je suis si en colère !
Tu n'en avais pas le droit. Tu t'es jeté au-delà de ce train, sans regarder en arrière. As-tu seulement pensé à moi ? Tu m'as abandonnée, tu as fui tes responsabilités et pris la voie de la facilité. Tu n'avais pas le droit de te suicider.