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| | L'usine à rêves [roman jeunesse] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: L'usine à rêves [roman jeunesse] Mar 7 Fév 2017 - 14:17 | |
| Bonjour à tous, Voici le premier extrait d'un roman jeunesse pour les enfants dès 7 ans. L'univers farfelu mêle aventure et imaginaire : - Chapitre 1 - 1ère partie:
Je m’appelle Philibert mais tout le monde me surnomme Philou. Et c’est bien mieux ainsi. Un jour, je deviendrai dompteur d’escargots sauvages ! Ou Champion olympique de course d’aspirateur ! Comme papa. Ou encore Chasseur de fautes d’orthographe ! Comme maman.
Mes parents m’avaient transmis très tôt ce virus des rêves farfelus. Surtout papa. Ce grand hurluberlu au cœur tendre travaillait depuis plusieurs années pour le richissime Théodore Fougasse. Un vieux monsieur à la trogne patibulaire. Les lave-vaisselle, lave-linge et autres sèche-linge garnissaient les rayons de son grand magasin. Pourtant, la fortune de ce grip sou colérique ne s’était pas bâtie grâce à la vente de tous ces lave-machin. Oh non ! Les habitants de toute la région se pressaient dans sa caverne d’Ali Baba de la propreté pour acheter un aspirateur ! Mais pas n’importe lequel. Ils cassaient leur tirelire en forme de cochon rose pour s’offrir le « super Fougasse » ! La star des aspirateurs, une merveille de technologie traquant la poussière dans les moindres recoins. YOUHOU ! YOUHOU ! Ça ; c’était les cris de joie de papa le jour de son embauche au magasin. Son tout premier travail : Testeur en chef des « super Fougasse » ! Il vérifiait l’efficacité de ces appareils avant de les disposer dans les rayons. Vous avez bien compris, il était payé pour passer l’aspirateur toute la journée ! Etonné par son ardeur à l’ouvrage plus que suspecte, je lui avais posé cette question : — Mais papa, pourquoi te passionnes-tu à ce point pour ce boulot de fille ?! Si seulement j’avais tourné sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler ! Nous n’étions pas le 25 décembre mais maman m’avait enguirlandé comme un sapin de noël : — Enfin, Philibert ! Où as-tu entendu ces sottises ? Les tâches ménagères ne sont pas uniquement réservées aux femmes ! Ce n’était jamais bon signe quand elle m’appelait par mon prénom. Mais papa avait tout de même répondu à ma question. Et avec un enthousiasme déconcertant : — Philou, si j’ai accepté ce travail c’est pour une raison bien précise : m’entrainer pour les jeux olympiques ! Je l’avais regardé avec des yeux ronds sans bien saisir le rapport avec cette compétition sportive. — Une nouvelle discipline olympique vient d’être créée : l’épreuve de la course d’aspirateur ! Grâce à ce travail je peux m’exercer tous les jours pour décrocher la médaille d’or. Et je voudrai que tu m’aides en devenant mon coach officiel ! C’était tout mon papa ça, le roi des jolis bobards ! Il avait le chic pour transformer chaque instant du quotidien en évènement drôle et joyeux. Il inventait la vie ! Peu friand de légume, j’avais feint de gober son énorme salade. Armé de mon chronomètre, je l’observais chaque jour passer l’aspirateur tambour battant dans le magasin. Sa motivation sans faille avait même semé le doute dans mon esprit. Et si cette rocambolesque histoire de jeux olympiques était vraie ? En tous cas, papa était devenu un véritable champion. Il aspirait la poussière encore plus vite que maman ! Une sacré performance, croyez moi ! Baliverne ou pas, on s’amusait comme des petits fous. Malheureusement, l’aventure des Jeux Olympiques s’était achevée avant même de débuter. Comme ça, du jour au lendemain. Sa récente promotion ne lui laissait plus une seule minute pour passer l’aspirateur. Quel dommage ! On s’était entrainé tellement dur. Malgré ma déception, j’étais très heureux pour papa. Il pouvait enfin exploiter son véritable talent : l’imagination ! Son nouveau travail ? Inventer et écrire les publicités vantant les qualités des aspirateurs « super Fougasse ». Un boulot génialissime. FIZZ VLAM BOUM, les idées fusaient et explosaient dans sa tête comme un feu d’artifice. Vous connaissez surement le célébrissime slogan publicitaire ? Mais oui… « Avec les aspirateurs super Fougasse, la poussière trépasse » ! Une publicité inventée par mon génie de papa ! Ce slogan s’affichait partout : sur les grands panneaux à l’entrée de la ville, dans les journaux, à la télévision et même sur les paquets de céréales ! Avec maman, on était super méga fier. Les aspirateurs se vendaient comme des petits pains au chocolat. Chez lui, monsieur Fougasse barbotait dans une piscine remplie de billets de banque. À chaque noël, il offrait dix aspirateurs à papa pour le remercier. Une belle récompense mais du coup c’était le grand bazar à la maison. Les cartons contenant les appareils ménagers s’entassaient dans toutes les pièces. Maman pestait et se plaignait du manque de place. Grâce à son imagination débordante, papa avait solutionné ce problème en deux temps trois mouvements : remplacer les meubles par les cartons ! Trois cartons alignés pour remplacer le buffet du salon, deux empilés pour chaque chaise et ainsi de suite pour tous les meubles. Elle était vachement rigolote notre maison avec cette ribambelle de cartons d’aspirateurs.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'usine à rêves [roman jeunesse] Jeu 9 Fév 2017 - 13:17 | |
| - Chapitre 1 - 2ième et dernière partie:
Si maman ressemblait à un ange tombé du ciel, elle n’en demeurait pas moins une redoutable chasseuse ! Une chasseuse de fautes d’orthographe. Depuis sa plus tendre enfance, cette passionnée de lecture dévorait un nombre mirobolant de bouquins par jour. Elle lisait avant de s’endormir, en se réveillant, pendant le petit déjeuner et même sous la douche ! Cependant, elle souffrait de fotedortografobie : la peur des fautes d’orthographes ! La moindre erreur dans l’écriture d’un mot provoquait boutons et démangeaisons sur l’ensemble de son corps. De la tête aux pieds ! Pour combattre cette désagréable et contraignante phobie, elle avait appris toute les subtilités de notre belle langue. Elle connaissait chaque règle de grammaire sur le bout des doigts. Même les accords des adjectifs composés ! Et ça c’était vraiment très fort. Cette faiblesse était donc devenue sa force. Elle en avait même fait son métier ! Maman était lectrice dans une maison d’édition. En quoi consistait ce travail ? Lire et corriger les fautes d’orthographe des livres avant qu’ils ne soient imprimés puis vendus. Bref, une chasseuse de fautes d’orthographe ! Doué en grammaire (18/20 de moyenne !), je proposais souvent mon aide. Je lisais chaque roman qu’elle ramenait à la maison pour son travail. Mes histoires préférées ? Toutes ! Les histoires d’aventures, les histoires d’amour, les histoires de science-fiction, les histoires à dormir debout, les histoires à dormir allongé… Des montagnes de livres s’amoncelaient dans toute la maison. Maman pestait et se plaignait du manque de place. Où les ranger ? Encore une fois, grâce à son imagination débordante, papa avait solutionné ce problème en deux temps trois mouvements : installer des bibliothèques dans chaque pièce. Dans le salon, les chambres, la cuisine et même dans la salle de bain et les wc ! Elle était vachement rigolote et biscornue notre maison avec tous ces cartons et ces bibliothèques.
Un son particulier me réveillait tous les matins : un bruit de ressort suivi de grands éclats de rire. Le visage radieux, je déambulais jusqu’au salon et dégustais sans modération un spectacle pour le moins étonnant : deux fous sautant sur un trampoline installé au milieu de la pièce ! Deux fous d’amour et de bonheur. C’était le rituel de mes parents pour bien commencer la journée. BOING, BOING, ils rebondissaient en se tenant par les mains pendant dix bonnes minutes. Sans se lâcher du regard, comme deux adolescents énamourachés. Encore une fantaisie de papa. Pour s’exprimer, l’amour et les idées doivent être agités et secoués dès le matin. Voilà comment il justifiait leur séance matinale de trampoline. En tout cas, je ne me lassais jamais de contempler cette douce folie tourbillonner et virevolter dans leurs yeux. Papa, il avait une sacré dégaine avec sa grande taille, ses cheveux coiffés de traviole, ses guiboles toutes maigres et sa généreuse brioche. Il bondissait avec la grâce d’une girafe qui aurait boulotté trop de pizzas ! Son rire bruyant et plein de dents raisonnait dans toute la maison. Cheveux aux vents, maman voltigeait avec une élégance incroyable. Elle était si belle avec sa taille de guêpe et ses yeux verts émeraude. À l’inverse de papa, son rire s’exprimait avec retenu et timidité. Tout se passait dans le regard. Elle souriait avec les yeux et moi je trouvais ça très joli.
Notre bonheur était presque parfait. Le seul hic, c’était la maladie de papa. Un problème de croissance je crois. En effet, maman répétait souvent d’un air exaspéré : « Chéri, il faudra bien que tu grandisses un jour » ! Mais papa refusait obstinément de guérir ! Pourquoi ? Pour ne pas perdre son…SUPER-POUVOIR !
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