Cadavre exquis d'intégration :)

Salut tout le monde!!

Comme il y a pas mal de nouvelles (girl power! ) arrivée récemment sur le forum, je vous propose de lancer un nouveau cadavre exquis auquel les nouveaux sont chaleureusement invités à participer

Rien de mieux pour souder des apprentis écrivains!

Je rappelle le principe: on raconte collectivement une histoire, chacun à son tour apportant sa pierre à l'édifice, reprenant le texte précédemment rédigé par les autres et y accolant quelques phrases. On peut participer quand bon nous semble, il s'agit seulement de laisser passer au moins une personne entre deux de ses interventions.

Je commence: (en vous mettant bien la pression!  )



Cette histoire, comme tant d'autres, commence dans une gare. 
Cependant, là où si souvent rencontres et amours s'emmêlent pour se dénouer dans les larmes et la peine, notre histoire se dérobe à ces obligations et contourne tous les clichés connus.
Elle est unique, elle est incroyable! Elle se raconte comme on offre un bonbon. Elle fond sous la langue, et sa saveur ne fait que saliver davantage.
Mesdames et Messieurs, votre attention s'il-vous-plaît, il était une fois un jeune homme qui attendait un train!

Cette histoire, comme tant d'autres, commence dans une gare.
Cependant, là où si souvent rencontres et amours s'emmêlent pour se dénouer dans les larmes et la peine, notre histoire se dérobe à ces obligations et contourne tous les clichés connus.
Elle est unique, elle est incroyable! Elle se raconte comme on offre un bonbon. Elle fond sous la langue, et sa saveur ne fait que saliver davantage.
Mesdames et Messieurs, votre attention s'il-vous-plaît, il était une fois un jeune homme qui attendait un train!

Ferdinand n'était pas un habitué des gares en règle générale, encore moins des trains. Enfin... Ce n'est pas tout à fait juste ! Il n'était habitué qu'à une gare à vrai dire, et c'était celle-ci. Il connaissait d'ailleurs les trains par coeur, leurs petits noms et leur destination, leurs horaires d'arrivée et de départ. Il leur avait même donné des surnoms.
Mais jusqu'à présent, jamais l'idée de monter dans l'un d'eux ne lui était venu à l'esprit. Il faut dire qu'ils n'étaient pas la raison première de sa présence là.

Beuh :( Pas d'autres nouveaux pour participer ???

A défaut de nouveaux, voilà un vieux de la vieille!


Si Ferdinand passait autant de temps sur les quais, c'était avant tout pour les sons que cet environnement lui offrait. Crissement des roues, moteur qui décélère, annonces SNCF, les valises qui tressautent sur les pavés. Il s'asseyait, fermait les yeux, et se laissait porter.

Voilà maintenant très longtemps que Ferdinant n'avait pas voyagé. 30 ans qu'il n'avait plus mis le pied dans un Wagon. Ce n'était pas qu'il n'en n'avait pas envie mais la vie en avait décidé autrement. Mais alors que le train en partance pour Granville entrait en gare, Ferdinant eut une pensée saugrenue, une idée loufoque pour un vieil homme comme lui. Une folle envie de revoir sa Normandie.

Voilà maintenant très longtemps que Ferdinant n'avait pas voyagé. 30 ans qu'il n'avait plus mis le pied dans un Wagon. Ce n'était pas qu'il n'en n'avait pas envie mais la vie en avait décidé autrement. Mais alors que le train en partance pour Granville entrait en gare, Ferdinant eut une pensée saugrenue, une idée loufoque pour un vieil homme comme lui. Une folle envie de revoir sa Normandie.

Depuis combien d'années n'y était-il plus retourné ? Il n'osait les compter. Ce qui était certain, c'est que le temps avait filé, sans jamais lui ramener son bonheur passé, l'en éloignant au contraire un peu plus chaque jour. Cette pensée renforça d'autant plus son désir de revenir en Normandie. Seulement, le pouvait-il ? Pouvait-il vraiment sauter dans ce train, partir pour Granville, et réprimer les souvenirs qui l'empêchaient depuis si longtemps d'agir ainsi ?

Depuis combien d'années n'y était-il plus retourné ? Il n'osait les compter. Ce qui était certain, c'est que le temps avait filé, sans jamais lui ramener son bonheur passé, l'en éloignant au contraire un peu plus chaque jour. Cette pensée renforça d'autant plus son désir de revenir en Normandie. Seulement, le pouvait-il ? Pouvait-il vraiment sauter dans ce train, partir pour Granville, et réprimer les souvenirs qui l'empêchaient depuis si longtemps d'agir ainsi ?

Comme si les pour et les contre se battant dans sa tête ne lui offraient plus le contrôle de son corps, ce dernier se mouva seul, et il s'élança du mieux qu'il put vers le train qu'il fixait depuis quelques minutes. Allait-il vraiment le faire ? Le train était de plus en plus proche. Oui, il courait, encouragé maintenant par de folles idées, un léger sourire sur les lèvres. D'un bond maladroit, il atterrit à l'intérieur du premier wagon qu'il avait atteint. Appuyé contre une paroi du train, il reprenait son souffle, difficilement. Et tandis que la porte se refermait doucement devant lui, il n'avait plus qu'une seule interrogation en tête.
...Mais qu'avait-il fait, bon sang ?!!

Avec horreur, il sentit le wagon s'ébranler et le paysage se mettre à défiler sous ses yeux.
Il était idiot ou bien?
Avait-il donc oublié pourquoi il lui était d'ordinaire impossible de prendre un train??

Son mal des transports refit surface, après des années à s'en être préservé. Il sentait déjà le fil de ses pensées s'embrumé, il avait la nausée et il était certain que ses jambes allaient flancher. Il lui fallait un siège, vite !
Mais, lorsque enfin il trouva une place libre, il comprit qu'il avait oublié une seconde chose, tout aussi importante lorsque l'on prend un train, et c'est la voix d'un jeune homme qui lui rappela.
- Bonjour, madame, titre de transport s'il vous plait.
Vincent, contrôleur depuis deux ans, il l'avait vu monter dans tant de trains en se demandant comment allait se passer sa journée, et aujourd'hui, il allait lui donner une amende. Seuls quelques voyageurs le séparaient encore pour quelques instants de ce moment d’embarras.

Son mal des transports refit surface, après des années à s'en être préservé. Il sentait déjà le fil de ses pensées s'embrumé, il avait la nausée et il était certain que ses jambes allaient flancher. Il lui fallait un siège, vite !
Mais, lorsque enfin il trouva une place libre, il comprit qu'il avait oublié une seconde chose, tout aussi importante lorsque l'on prend un train, et c'est la voix d'un jeune homme qui lui rappela.
- Bonjour, madame, titre de transport s'il vous plait.
Vincent, contrôleur depuis deux ans, il l'avait vu monter dans tant de trains en se demandant comment allait se passer sa journée, et aujourd'hui, il allait lui donner une amende. Seuls quelques voyageurs le séparaient encore pour quelques instants de ce moment d’embarras.

Ferdinant tremblottait, le coeur battant. Le poinçonneur! Il n'avait évidement pas de billet. Saperlipopette! Voilà qu'il se ferait passer pour un fraudeur, Lui, qui avait toujours été si honnête!
Confus, il ne put retenir un rire étouffé. C'était bien la chose la plus stupide qu'il ai jamais faite! Mais c'était peut-être aussi la plus extraordinaire! Qu'importe ce qui l'avait poussé à faire ça, qu'importe ce que lui dirait Vincent, le poinçonneur. Cette place était maintenant la sienne et nulle doute qu'elle le mènerait là où il devait aller. Vincent se planta devant lui, un étrange objet dans la main.

-Bonjour, lui dit-il poliment, je viens de trouver ça dans la rangée, ce ne serait pas à vous par hasard?
Ferdinand leva vers lui de grands yeux remplis de larmes.
Vincent ne l'avait donc pas reconnus. Ni ne lui réclamait son billet pour le moment.
Il se contentait de lui agiter sous le nez un bout de tissu rouge.
Mais qu'est-ce que c'était que ça?

Alors que la confusion la plus totale devait se lire sur le visage de Ferdinand, devenu aussi rouge que le tissu devant ses yeux, l'attention de Vincent sembla se fixer dans son dos. Il eut à peine le temps de réaliser ce qui se passait que le poinçonneur zélé le poussa d'un geste brusque, lâchant dans le même mouvement ce qu'il tenait, pour s'élancer derrière lui. Des cris et des coups se firent entendre et Ferdinand compris qu'un autre fraudeur, plus farouche que lui, avait involontairement détourné l'attention de son propre méfait impulsif. Le pauvre était tout retourné. Il vivait en l'espace de quelques minutes plus d'aventures qu'il n'aurait pu imaginer quand il regardait avec passion les trains, dans sa petite gare.

Alors que la confusion la plus totale devait se lire sur le visage de Ferdinand, devenu aussi rouge que le tissu devant ses yeux, l'attention de Vincent sembla se fixer dans son dos. Il eut à peine le temps de réaliser ce qui se passait que le poinçonneur zélé le poussa d'un geste brusque, lâchant dans le même mouvement ce qu'il tenait, pour s'élancer derrière lui. Des cris et des coups se firent entendre et Ferdinand compris qu'un autre fraudeur, plus farouche que lui, avait involontairement détourné l'attention de son propre méfait impulsif. Le pauvre était tout retourné. Il vivait en l'espace de quelques minutes plus d'aventures qu'il n'aurait pu imaginer quand il regardait avec passion les trains, dans sa petite gare.

Profitant de ce détournement d'attention, il s'éloigna discrètement du poinçonneur. Prenant un air naturel malgré une abondante sudation, il partit dans la direction opposée de l'agitation, d'un pas plutôt mal assuré, et tenta de mettre un maximum de distance entre Vincent et lui. Une place vide attira son regard, et il s'y installa dans un long soupir, en espérant ne plus être vu par personne. C'était sans compter la jeune femme assise à sa droite, qui lui lança un regard interrogateur.
- Excusez-moi... tout va bien ?

— Oui, tout va très bien, mentit Ferdinand.
Il jeta un regard inquiet en direction de Vincent, ce dernier l'avait complètement oublié et s'occupait toujours de l'autre fraudeur qui se débattait comme un diable pour ne pas avoir à payer l'amende salée que le contrôleur lui tendait. Ferdinand esquissa un petit sourire.
— A merveille.

Il se tourna alors vers la jeune femme, qui lui renvoya un sourire tel qu'il en avait rarement vu. Il oublia instantanément la présence du contrôleur et son désarroi de ne pas avoir de ticket.
- Est-ce que vous voyagez souvent ? lui demanda-t-elle.
Ferdinand gambergea quelques secondes avant de lui répondre.

Il se tourna alors vers la jeune femme, qui lui renvoya un sourire tel qu'il en avait rarement vu. Il oublia instantanément la présence du contrôleur et son désarroi de ne pas avoir de ticket.
- Est-ce que vous voyagez souvent ? lui demanda-t-elle.
Ferdinand gambergea quelques secondes avant de lui répondre :

-Aussi souvent que mon esprit décide de voguer vers le pays des songes, mais il est trop égoïste pour laisser mon corps l'y accompagner.
Elle fronça les sourcils.
Puis un nouveau sourire étira ses lèvres charnues, ce genre de pauvres sourires que les gens esquissent quand ils n'ont rien compris à ce que vous venez de dire, et quand ils refusent de vous demander de reformuler parce qu'ils ne souhaitent pas poursuivre la conversation.
Il pensa dans un premier temps que sa réplique avait dû le faire paraître minable, avant de remarquer que les mains fines de la jeune femme tremblaient. Lorsqu'elle surprit son regard, elle les dissimula sous son manteau de fourrure... un manteau dont la manche droite était parsemé de tâches pourpres...

-Oh, s'exclama-t-il, mais vous saignez!
Et avant que la jeune femme n'ai pu réagir, il se levait et revenait aussitôt, le bout de tissu rouge abandonné entre les doigts.
-Tenez, lui tendit-il l'objet perdu, pansez-vous avec ça.

En voyant le tissu rouge, les yeux de la jeune femme écarquillèrent.
- Où avez-vous trouvé ça ? s'empressa-t-elle de demander, le regard toujours rivé sur la trouvaille de Ferdinand.
Ce dernier était plutôt surpris du ton sévère qu'avait pris la douce jeune femme.
- C'était par terre... est-ce à vous ?
- Non ! Euh... oui, oui, c'est à moi, rendez-le moi s'il vous plaît.
Elle tendit une main fébrile en direction du tissu.

En voyant le tissu rouge, les yeux de la jeune femme écarquillèrent.
- Où avez-vous trouvé ça ? s'empressa-t-elle de demander, le regard toujours rivé sur la trouvaille de Ferdinand.
Ce dernier était plutôt surpris du ton sévère qu'avait pris la douce jeune femme.
- C'était par terre... est-ce à vous ?
- Non ! Euh... oui, oui, c'est à moi, rendez-le moi s'il vous plaît.
Elle tendit une main fébrile en direction du tissu

Et s'en saisit rapidement. Aussitôt la main disparue sous la fourrure. Elle reprit alors son air doux et fragile.
- C'est important vous comprenez? Asseyez-vous!
Ferdinand ne se le fit pas répéter. Il s'assit tandis que derrière les vitres défilaient les vertes campagnes normandes.
- Il y a des hommes dans le train, commença-t-elle
Ferdinand attendait la suite, pendu à ses lèvres.

Et s'en saisit rapidement. Aussitôt la main disparue sous la fourrure. Elle reprit alors son air doux et fragile.
- C'est important vous comprenez? Asseyez-vous!
Ferdinand ne se le fit pas répéter. Il s'assit tandis que derrière les vitres défilaient les vertes campagnes normandes.
- Il y a des hommes dans le train, commença-t-elle
Ferdinand attendait la suite, pendu à ses lèvres.

Cependant, elle restait silencieuse. Ferdinand tenta de l'encourager du regard, mais elle fixait le vide devant elle, et ne lui prêtait plus attention.
- Comment ça, des hommes....? reprit-il après de longues secondes sans un bruit.
Elle se tourna vers lui, un air beaucoup plus tendu habitant ses traits.
- Désolée, je ne peux vous en dire plus. Je...
Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, une voix se fit entendre derrière eux.
- Hé, toi !!