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 guide de survie dans une clinique psychiatrique

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MessageSujet: je suis une larve   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Mai 2008 - 19:06

Aujourd’hui, au programme : la larve.

Définition : c’est blanc, c’est mou, ça ne bouge pas sauf par reptation, ça ne pense pas (ou peu). Je suis une larve.

Au 14ème jour d’enfermement au Village, je me transforme en état larvaire. Pourtant, je lutte, j’écoute les gens à la cafétéria, j’écris, je peins, je tourne en rond dans le parc, je tourne aussi en carré, en triangle, je progresse en géométrie de façon étonnante.
Sinon, depuis ce matin, je fais de la gym. N’empêche, je me transforme doucement mais sûrement en larve.
Certes, j’évite d’en parler à Spoke par pure fierté. Je suis déjà bipolaire; si en plus j’ajoute que je suis une larve, que restera t’il d’humain en moi ? Cronenberg a bien fait le remake d’un homme qui se transforme en mouche, peut-être mon histoire pourrait l’intéresser ?

Un petit aspect sympathique des larves (si, si, il y en a) : la larve est gloutonne. Alors, j’attends l’heure des repas avec impatience. Je vais noyer mes problèmes existentiels dans la bouffe. Ecœurant ; alors, par réaction, me voilà une larve anorexique !

Voilà à quoi ressemble les journées d’une larve, de quoi regretter le sable de Bora-Bora, les palmiers, les transats et vos bonnes résolutions.
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MessageSujet: Liberté chérie !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Mai 2008 - 19:23

A 8 heures, mon petit déjeuner arrive, juste au moment où je considère qu’un peu d’exercice me ferait du bien.
J’ai une tenue assez proche de la panthère rose : c’est la couleur de mon jogging. C’est aussi la couleur de mon humeur le plus souvent et je méprise d’avance les ignobles qui me confondraient avec un flamand rose.

A neuf heures trente, je vais donc à la gym, histoire d’être un dingo de la forme.
Puis, petit repos mérité.
Puis passage du « Snark » (aussi appelé Spoke).
Important, j’ai à me faire confirmer que je suis libre de mes après-midi désormais ; dans une certaine mesure, bien sûr, il est notamment interdit d‘attaquer une banque, de piquer les gâteaux d’une grand-mère ou la sucette d’un petit.
Pourquoi une telle envie de sortir ? pour faire des courses, rentrer chez moi et niquer le micro, en un mot LIBERTE.
Sur le plan thérapeutique, cela s’exprime par des sauts sur le lit pendant une demie-heure, à prononcer le même mot.C’ est comme dans <<‘L’enfant sauvage », les progrès restent faibles. Certes, je pourrai intellectualiser ma frustration et écrire sur ma table, ton nom, liberté ! Mais, d’un point de vue comptable, une facture me serait rapidement envoyée (dure la vie d’une artiste).
Ainsi, je suis prise entre 2 instincts :
1/ Tarzan ou plutôt Jane : Jane veut vivre libre dans la brousse. HOUBA !
2/ Les usages d’une société civilisée (celle qui débat sur l’esthétisme des tentes des SDF !) : Je prie mon médecin d ‘accepter mon autorisation de sortie l’après-midi, s’il vous plaît, merci, au revoir, à demain, le tour est joué.

Mon cerveau hésite. Notamment, je ne compte pas les bananes servies en guise de désert, je pense aux arbres du parc (ahahah). Jane se gratte la tête quant à ses problèmes personnels, une massue à la main pour les résoudre.
D’autre part, ma famille s’est ruinée en école privée, la plupart catholique pour m’inculquer un semblant de bonne éducation.
De sorte que la primate et la femme civilisée débattent continuellement en moi sur la meilleure façon de s’exprimer, d’où parfois un résultat peu cohérent.
Ainsi, la phrase la plus directe, mais également la plus dangereuse :Jane veut aller dehors !
De façon plus policée, mais infiniment plus frustrante : j’aimerai pouvoir si vous le permettez profiter de ce soleil printanier.

Conclusion : pas facile d’être un chaînon manquant.
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MessageSujet: les couleurs de la vie   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Mai 2008 - 19:26

Il est 18h20 et je n’ai toujours rien écrit. Le quotidien ronge mon imagination :
8h01 : petit déjeuner – pilules
9h30 : gymnastique (le premier qui rit, je le maudis)
11h05 : Chasse au Snark
12h01 : Déjeuner – pilules
13h10 : sieste (bien méritée)
15h01 : goûter ou sortie (ou les deux, les jours fastes)
18h06 : dîner – pilules
21H59 : somnifères- pilules

Je suis borderline, réincarnée en lapin blanc de Lewis Carol.

Enfin, lorsque je sens du mou dans mes neurones, je vois de ma fenêtre (genre chambre avec vue) le monde qui s’agite dans le parc.
Comme une enfant, je révise mes couleurs :
Blanc avec chapeau = cuisinier
Jaune = aide soignante
Blanc avec plateau = infirmière
Costume noir = médecin
Pyjama couleur indéfini = un patient (l’évolution vestimentaire suivant d’assez près l’évolution mentale)
Bleu = technicien ou jardinier.

Ainsi, en absence de réflexions personnelles, je peux toujours apercevoir un bout du parc et un bout de la vie dans ce parc.
Le seul hic : nous avons un hiver frileux, personne ne s’attarde longtemps dehors et je dois me contenter de fragments d’existence et de brèves rencontres.
Une météo plus clémente et je pourrais alimenter ma chronique en ragots et rumeurs, mieux que gala.

Il existe un mystère cependant, ou plutôt, j’ai décidé qu’il existait un mystère. J’ai devant moi un pavillon de 2 étages, totalement désaffecté. Tous les jours, j’imagine un scénario à la Fritz Lang : là vit une personne recluse, dont personne ne connaît le visage et qui décide de TOUT.

Moralité : même dans les endroits les plus aseptisés, il reste une part de rêve ou plutôt de cauchemar.
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MessageSujet: la lapine n'aime plus les carottes !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Mai 2008 - 19:45

Aujourd’hui, je pousserai un cri du cœur : JE NE SUIS PAS UN LAPIN !!!

Inutile de me gaver de carottes, mes oreilles ne pousseront pas plus. Quant à la lapine au printemps, élevée au Valium et Equanil, la saison des amours s’annonce passablement calme.

Je veux bien reconnaître des affinités avec ces petites bêtes : une ouie fine qui me permet de sentir venir le danger (genre infirmière et ses pilules) ; des petits yeux curieux devant chaque grande expérience et un cerveau totalement débile qui n’a toujours pas compris le sujet de ces expériences ; une promptitude à me cacher quand on m’appelle ; une promptitude égale à sortir de mon trou quand le fâcheux est parti ; 2 grandes dents qui cherchent désespérément à s’occuper en rongeant sa table d’écriture. Bref, une petite bête que le régime carottes commence passablement à énerver.

Notez que moi qui suis bonne cuisinière, j’ignorai les nombreux aspects du dit légume : petit légume printanier, en rondelles, râpées, en soupe, écrasé,bouillie.
Au final, ce qui tient de l’orangé finit dans un coin non touché de mon assiette
Même si certains envisagent de me faire des transfusions de jus de carottes pour être plus aimable, je préviens que la carotte me rend irrascible et psychopathe tel un héros de Scorsese : « I fuck the carots ! ».
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MessageSujet: Etre un caillou !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Mai 2008 - 19:55

Le septième jour, le Seigneur se reposa et considéra que c'était bien ( du reste, sur cette partie, le seigneur n'est pas tres porté sur l'autocritique).Le seigneur ne se reposa pas dans une clinique psychiatrique (alors qu’à la vue de certains résultats, il eut pu s'interroger sur un petit séjour).
Ainsi Dieu ignore ou feint d'ignorer que pour certains le dimanche consiste : En la pesée du bébé, la prise de température, le contrôle du pouls puis l'attente de l'heure de sortie autorisée. LA TOTALE.
Ouais, il faut bien l'admettre le seigneur et moi, nous, ne gérons pas la même situation.
D'un coté, je déconne et je laisse les humains gérer ( ou s'en prendre plein la gueule)
d'un autre coté, je déconne et je laisse mon psy gérer.
De plus, il y a une différence d'échelle. Là, en face de moi, sur sa branche, un rouge gorge m'épie ( non, bande de patates, je n'en suis pas encore à avoir peur des rouges gorges, je me méfie c'est tout)
Mais ce rouge gorge me rappelle qu'il est inutile, voire dangereux, de se considérer comme le vermisseau de la création.
Et pour tous ceux qui sont au bord du gouffre au fin fond de la dépression, evitez de vous comparer à un ver de terre, un vermisseau, un asticot, une chenille commune : c'est extrêmement périlleux.
En effet, l'oiseau chante, fait son nid, installe son foyer, ramène sa bouffe à son foyer.
Certes, vous déprimez gaiement, mais, de là à servir de beefsteak à une meute de choses à plumes affamée, j'estime qu'il y a des limites.
Ainsi, personnellement, surtout depuis que le rouge gorge a installé ses pénates en face de ma fenêtre lorsque je déprime, je préfère me comparer à un caillou qu'à un invertébré.
La régression de l'espèce au stade zero:
Je quitte l'hommidé, le primate, le mammifère, le crustacé, le végétal pour intégrer le monde du minéral : une pierre.
Insultez un caillou, je vous défie d'obtenir une réponse !
De plus un caillou ordinaire interesse peu les géologues, indiffère les psy.
On gagne une grande tranquilité à être un gravier ordinaire.
Cependant, je suis ambitieuse, j'entrerai dans un temple ZEN, je serai un petit caillou autour de grosses pierres, ratissées consciencieusement dix fois par jour par des moines boudistes.
Enfin, je connaîtrai la paix et la sérénité dans un monde où l'harmonie de l'infiniment petit est reconnue.
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MessageSujet: Re: guide de survie dans une clinique psychiatrique   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeLun 12 Mai 2008 - 14:46

Mon Dieu, ce texte qui s'allonge, s'allonge, sans que je ne puisse rien y faire... ^^

J'ai lu les deux/trois premiers posts. J'ai un peu de difficulté avec ce genre d'humour (j'aime bien, mais en assez petite dose; or c'est le genre dominant ici, car je suppose que ça permet au personnage (enfin, à toi, Anne) de mettre de la distance avec sa vie et ses problèmes).

Hormis quelques fautes d'orthographe peu nombreuses, il y a quelques passages que j'ai du mal à comprendre ; Anne dit qu'elle attend son admission, et parallèlement, ou simultanément, je ne sais pas, elle fait des séances de groupe en enfilant des perles... Une confusion qui m'a un tantinet gêné dans la compréhension : où suis-je dans l'histoire ? que fait le narrateur ? A cela, il faut ajouter l'humour spécial et les délires incessants, qui vont parfois très loin, à tel point qu'on en oublie la porte entre le réel et l'absurde - porte que l'on franchit sans trop s'en rendre compte -, et qui me perdent d'autant plus. M'enfin, c'est mon cerveau qui est sans doute un peu trop lent pour tout suivre...

A part cela, peut-être devrais-tu attendre qu'on lise un peu plus ton texte avant de continuer à poster (sinon, au vu de la longueur, on se sent quelque peu découragé... ^^). Je pense que j'aurai déjà du mal à rattraper le retard accumulé. XD

J'espère en tout cas que ton sevrage s'est bien passé. Super
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MessageSujet: sevrage ok   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeMar 13 Mai 2008 - 17:38

pour répondre au question de temps, j'ai commencé ce journal apres
ce qu'il est convenu d'appeler une visite de préadmission.
Or comme j'ai attendu deux semaines pour avoir une place, mais que je connais l'endroit par coeur, j'ai commencé à attaquer certains sujets avant l'admission même ( mais je précise souvent que je suis en attente d'un appel de la clinique)
Pour l'orthographe, désolée, j'ose écrire en étant dysorthographique, 3
orthophonistes n'ont pu régler ce curieux petit détail de la nature.
Concernant l'absurbe, l'absurdité est parculiérement recomandé en temps difficile, surtout dans une maison de santé.
Pour le reste, je vais bien pour le moment, merci.
anne.
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MessageSujet: Anniversaire !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeMar 13 Mai 2008 - 20:49

Aujourd’hui, je serai RRRROUGHHHH !
Je sais, à l’instar des membres de ma famille et de mes proches, que certains ne s’affolent plus devant ce présage funeste.
IGNORANTS ! Le 21 avril est le jour où j’encaisse une année de plus dans les gencives.
Ainsi, je peux résumer ce mini Trafalgar de la façon suivante :
1/ je vieillis (Oui, c’est le cas de tout le monde, mais comme justement dans de nombreux cas j’échappe à la norme, j’eus apprécié échapper à cela également).
2/ Le mois d’avril est frileux, c’est l’âge de glace 1 & 2 à la fois, la future clientèle de Spok se composera de pingouins, de mammouths et d’ours polaires. Une réorientation professionnelle est à envisager quoiqu’un mammouth dépressif, c’est quelqu’un de dépressif, il suffit d’adapter les doses.
3/ Une matinée exécrable, une sorte de synthèse du néant.
4/ La visite de Spok : d’un commun accord, nous ajoutons à mon ordonnance un anti-dépressif. Je suis d’accord, mais dire que je suis jouasse, ne tombons pas dans le ridicule. Mais bon, je n’avais jamais envisagé les rapports entre la psychiatrie et la magie : Je prends une lapine revêche, le la colle au fond d’un chapeau avec un mois de médocs et hop, il en ressort une lapine heureuse.
Egalement, ce qui me chagrine, c’est une petite équation :
1/pilules
2/Suppression progressive des pilules
3/Libertade
Conclusion : plus l’ordonnance est longue, plus il devient indispensable de trouver le parc attrayant ou se trouver une tête de turc.

Donc, une matinée nulle, une après-midi aussi nulle. Or, il n’y a pas besoin de sortir de St Cyr pour savoir que 0+0=0.
C’est du reste le problème du zéro : son manque total d’imagination, son incapacité à se transformer, un manque total d’ambition. Né nul, il reste nul.

En face de moi, sur une branche, s’égosille un idiot de rouge-gorge ; Il y a des jours où la nature m’énerve.
Tout fier de gazouiller, de s’être arrêter à ce stade de l’évolution : arbre, femelle, nid, oisillons.
De mon côté, j’avale mes pilules avec un résultat fort éloigné. Ainsi, si un magicien stupide me transformait en rouge-gorge, j’étoufferai d’angoisse : quel arbre choisir, quel partenaire, où placer le nid, quelle éducation pour mes oisillons ?
Bref, je serai le premier rouge-gorge prénommé Woody qui demanderait en urgence un rendez-vous chez Spok, conscient que la nature va à l’eau et qui risquerai par un soir de lassitude de demander à un chat une psychanalyse !
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MessageSujet: spok et bug bunny   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeMar 13 Mai 2008 - 20:54

Ce matin, il fait froid. Les rares courageux dans le parc ressemblent aux rescapés de la Bérézina. Seul la quasi extinction des loups en France empêche une reconstitution criante de vérité. Oui, ce matin s’annonçait funeste et j’étais sur le point d’émettre des doutes quant à la continuation de mes chroniques.
Normal, il n’y a plus d’ergothérapie, plus de relaxation, plus de gym, pourquoi pas plus de chroniques ?
Les patients errent entre les pigeons qui errent entre les patients ; bref, la routine s’installe : du matin, le nez dans mon bol de thé, au soir, le nez dans mon bol de soupe.
Ainsi, malgré 2 journées d’anti-dépresseur, j’étais totalement démotivée.

Vînt Spok (ou le snark) descendu de sa planète : je n’ai jamais autant rêvée d’être Bugs Bunny, les oreilles bien collées à l’arrière et tout le reste du corps aux aguets. C’est vrai que Spok a remarqué que j’étais toujours là pour son passage ; « Normal, Doc, ici, c’est pas le Club Med, j’entre en clinique pour voir un médecin. Logique, non ? ».

Certes, certains patients n’ont plus tellement de logique, mais moi, logiquement je parle de mes petites sautes d’humeur et de mes médocs.
Après, je mène ma vie, je vais faire l’avion dans le parc si l’envie me prend.
Mais, j’ai pris 5 minutes de mon temps pour méditer sur :
1) les choses à faire
2) les choses à ne pas faire

Quoi de neuf, docteur ?
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MessageSujet: Jeux dans le parc   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:12

Ce matin, il fait beau, le ciel est bleu, une lumière éclatante rayonne dans le parc et les oiseaux sont tous sur Meetic.
Certains patients font du jogging dans le parc. J’imagine assez rapidement les médecins leur courir après. Allons z’enfants tous vers une folle cavalcade , avec de temps à autre, plaquage d’un patient façon rugby.
Vous allez me dire qu’une maison de santé n’a rien à voir avec le tournoi des 6 nations. Je réponds que c’est juste une question d’entraînement et de motivation. Je n’irai pas pour autant jusqu'à nier certains problèmes :
- Des malades suffisamment écroulés d’avance pour ôter tout intérêt au placage.
- Les tenues totalement inadaptées des psys et infirmières.
- L’absence de cassoulet au menu, ce qui n’est pas plus mal vu les talents de notre cuisinier.
- Adaptation de la 3ème mi-temps avec le règlement de l’établissement qui prohibe l’alcool dans les murs de l’enceinte.

Dommage, car le rugby, c’est un sport viril, avec des échanges virils et un arbitre qui siffle lorsque le stade du viril est légèrement abusif. A la fin du match, on échange les maillots, on se tape dans le dos, on a le pif en sang et on est tout amour. Un bel exemple d’échanges virils.
Oui, je sais, le mot viril revient souvent dans cette chronique, mais si vous avez un ami fan de rugby qui ne prononce pas ce mot toute les dix minutes, c’est qu’il cache une carence grave au niveau hormonale.

Hélas, le rugby n’est donc pas le style de la maison.
Tant pis, nous avons un autre jeu : le cache-cache partie. Si tu m’attrapes, tu as gagné le droit de me soigner. L’inverse est vrai aussi, tout le monde peut donc participer. En plus, le parc est grand, les possibilités de planque sont immenses.
Ainsi, on reconnaît les nouveaux arrivants car ils cherchent quelque chose. Puis, on reconnaît les anciens, qui eux, cherchent à échapper à quelque chose.
Bref, ça circule pas mal. Parfois, de recherche en recherche, on se laisse des messages comme des bouteilles à la mer. Mais, dans certains cas, vu l’état de nos neurones, tout s’embrouille.
Ce n’est pas du téléphone arabe, du tam-tam africain ou du message confucéen, c’est juste 2 bribes de phrase entendu au croisement du parc et reformulées totalement à l’envers.

Ceux qui s’amusent chez nous finalement, ce sont les oiseaux. En plus de Meetic, avec la vue panoramique du parc qu’ils ont, ils ont de quoi commenter la vie des humains.
A mon avis, les plus malins organisent des paris.
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MessageSujet: magie et sorcellerie !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:24

Même scénario qu’hier, il fait beau, le ciel est bleu, les oiseaux concluent sur Meetic. Notez que je me méfie, hier soir, il s’est mis à pleuvoir alors que je venais de faire l’acquisition d’un livre sur la magie et la sorcellerie.Nous avons tous laisser la magie noire ou blanche pour retrouver un abri au fond de la chambre.
C’est que c’est frileux les sorcières, d’où peut-être leur funeste fin. Après, difficile de faire des séances de magie noire au sein même de la clinique, déjà par manque de matière première, tels des bouts de cadavres plus ou moins frais, des bouts d’animaux tout aussi trépassés (je suis personnellement à la recherche d’un cœur d’hirondelle), des plantes diverses et variées, racine, boue, corbac (ça, on a).
Après lecture, il apparaît très clairement, que sorcière c’est un boulot à plein temps exigeant un bon matos. Nos séances en amateurs risquent de donner des résultats, disons, déconcertant. De plus une fois transformé en crapaud, chèvre, âne ou loir, suite à une litanie mal interprétée, nous quitterons la clinique pour le zoo ou le salon de l’agriculture.
Sinon, ensorceler son psy, c’est tentant mais dangereux : déjà, à l’état normal, mes ordonnances sont méchamment remplies ; si je rajoute un sort mal contrôlé, l’ordonnance n’aura ni queue ni tête. Pour le moment, contentons nous de négociation normale, rationnelle, ZEN !


Il n’empêche que j’ai pu apprendre un tas de symboles étonnants :
- Anneau = mariage, union (Ca, OK )
- Autel = sacrifice, souffrance (Faut voir)
- Cercueil = situation pénible (surtout pour celui qui est dedans)
- Crocodile = ennemi (Oui, mais facilement repérable, c’est vert avec une longue queue et de grandes dents)
- Dragon = grand danger (on ne précise pas si un petit dragon représente un petit danger)
- Dragon vaincu = bon présage (Je veux, mon neveu)
- Echelle = élévation (dans la montée exclusivement)
- Fusil = querelles, difficultés (Etonnant, non ?)

Ainsi, le Moyen-âge n’était pas débile et savait relativement analyser les catastrophes (entre les guerres et les pestes noirs- la pratique a fini par donner une certaine expérience) mais j’avoue avoir été surprise par d’autres symboles :
- Ancre = succès en affaire (A Paris, je en vois que le musée de ma marine)
- Araignée = bon présage, réussite financière (il faudra m’expliquer le rapport entre avoir 8 pattes et être riche)
- Canard = rentrée d’argent (enfin, pour le chef chinois qui les laque)
- Epée = réussite en amour (OK au moyen-âge où il fallait casser du fer blanc en tournoi pour séduire sa belle, mais aujourd’hui, il ne me reste qu’à fréquenter des antiquaires)
- Feu, flamme = réussite, heureux présage ( soyons logique, résilions notre contrat d’assurance incendie)

En somme, une bonne affaire à 2 Euros, ce dictionnaire des symboles, des arts divinatoires et des superstitions : 390 pages de joyeux délires afin de trouver enfin un sens à mon ordonnance.
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MessageSujet: comment sortir de clinique   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:32

Acte 1 :
Spok1-Bi-Bi 0


Aujourd’hui c’est du sérieux, je demande à Spok une base d’approche ( le jour et l’heure c’est trop simple et je risque de me faire jeter) quant à ma sortie de la clinique et ma réintégration dans un monde libre.
Je suis aussi préparée psychologiquement qu’un judoka la veille d’un championnat du monde, tout aussi libre, BANZAI !
Un slogan tourne au fond de mon crâne, car, sans slogan, toute manif. tourne à l’amateurisme : Malade, mais pas trop, ni trop longtemps !
Il faut toujours que je fasse la même expérience : il est aussi difficile d’entrer que de sortir d’une maison de santé, pour mon plus grand désarroi personnel : Je fus malade, je suis guérie, hop, dehors !
Logique totalement étrangère à Spok : Moi patiente, lui médecin.
Certes, j’ai toujours perçu que nous vivions dans deux univers parallèles, mais parfois j’oublie. Spok, non.
Et oui, ainsi va le monde, c’est au médecin de faire le tri entre les siens et les autres et de distribuer nos bobos et nos pilules. La foire en vrac des médocs en fonctions des goûts, des couleurs et des effets, ce n’est pas encore pour demain ( le seropram bigout vanille- fraise SVP).
Par ailleurs mes félins esseulés à la maison ont voulu jouer les conseillers techniques: gribouillou et minette qui de leurs inévitables visites annuelles chez les vétérinaires ont retenu quelques leçons qu’ils ont voulu absolument me les faire appliquer :
Démonstration de réflexes adaptés : feuh !
Un beau poil bien hérissé,
Deux beaux yeux furieux
Et des oreilles biens plaquées en arrière.
En principe apres 5 minutes, remises des matous dans le sac, à l’année prochaine.
J’ai du adapté ce programme (sans leur dire, pour ne pas les blesser), le feuh n’était pas obligatoire, ne parlons pas des oreilles.
Malheureusement, malgré ces quelques adaptations techniques : je reste cette semaine en clinique.
En effet, je suis encore sous calmant et mon psy veut vérifier comment je fonctionne SANS.
Comme un film de Tarantino ?
En vérité ? le fruit de cette expérience risque de s’abattre ( dans tout les sens du terme) sur un malheureux volatile.
Je m’empresse d’ajouter, pour éviter de paraître pour une brute profonde, que j’aime beaucoup les petits ziozios du bon Dieu. Ca chante, ça porte de jolies plumes qui décorent autant les chefs indiens que Zizi Jeanmaire. C’est émouvant l’été, à chercher l’âme sœur pour fonder un nid avec des oisillons. C’est émouvant l’hiver à éternuer sous votre porche.
Sauf un, qui a décidé de me pourrir l’existence dans mon bâtiment de ma clinique.
A 8 heures du matin et à 7 heures du soir, Monsieur ou Madame, prend son bain dans la gouttière du pavillon. Il s’ébroue, bat des ailes, barbotte, fait des vagues : bref deux mètres plus bas il asperge notre banc et nous aussi.
Bon, le banc n’est pas fixé, donc après que l’un d’entre nous vérifie un peu plus loin qu’il ne pleut pas, et donc, qu’il s’agit bien des grandes eaux versaillaises organisées par ce piaf fêlé,
nous bougeons le banc.
Plusieurs fois par jour vu l’habitude de la bestiole (et du soleil)

Or si je dois craquer, ce sera à coup de lance pierre contre ce piaf stupide, ou mieux, je grimpe sur la gouttière pour une explication bi- piaf entre quatre yeux .
Malheureusement, je sais bien que d’autres explications suivrons.
Quant à expliquer à spok ce que je faisais sur le toit du pavillon, je préfère encore penser aux sables mouvants.

PS : je précise de façon plus sérieuse que ormis la demande d'hospitalisation sur demande d'un tiers ( il en faut), on peut toujours partir en signant une décharge.
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MessageSujet: comment sortir de clinique : acte 2   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:35

Ce matin, il pleut. Le parc est trempé et nous ressemblons à des gros rats alignés contre les arbres pour éviter d’être mouillé, la queue entre les dents, les moustaches basses et humides.
Bref, c’est pas brillant. Si le mois de mai s ‘annonce aussi pourri qu’avril, je demande le doublement de ma dose d’anti-dépresseurs.

En gros, ciel cafardeux, patient cafardeux.
De plus, je suis en retard d’une chronique. En général, j’écris l’après-midi. Spok est passé, l’inspiration vient facilement. Or hier, j’ai traîné, je suis en retard d’un passage ; en gros, je suis en retard. Donc, acte 2, comment devenir Gandhi en 10 leçons (intensives).

Résumé de l’épisode précédent :
Les calmants baissent, la marée remonte, et je dois rester un tantinet zen pour quelques jours, le temps de mon autorisation de sortie.
Le plus, c’est qu’il y a un qui sauve ses plumes (voir acte 1).
Le moins, c’est que je dois apprendre la philanthropie en version accélérée.
« L’amour du prochain pour les nuls » n’a pas encore été publié et j’en ai un besoin urgent.
Faute de livre il me reste un modèle : GANDHI.
Penser Gandhi, être Gandhi, s’habiller Gandhi (avec les draps du lit, c’est possible, mais ils sont jaunes et je vais faire bouton d’or)
Concernant les grèves de la faim, aucun problème, le cuisinier m’aide intensivement.
Certes, l’hindouisme, je n’y connais rien (ça a souvent plusieurs bras)
Certes, le moulin à filer le coton, cela risque précisément d’être coton à trouver.
Certes, je ne représente pas des milliers d’indiens, je veux ma seule libération.
Mais puisque je dois me trouver quelques qualités sur la planète, soyons gandhi-zen.

Mon mari tique un peu sur le sujet, trop de changement d’un coup.
Scorsese a bien fait un film sur le Dalaï-lama, je peux devenir pacifique, pour quelques jours.
Là mon mari m’a surpris, vraiment surpris, il m’a simplement dit que le pacifisme pouvait se résumer à ne pas massacrer tout se qui dépasse ( pieds, oreilles, cheveux,) d’un voisin qui vous déplaît.
Sciée, j’étais.
Je m’attendais à quelques choses de vachement plus compliqué, oui, j’allais partir au pays des vaches sacrées.
Je suis quand même un peu déçue que ce soit aussi simple.
Sans compter que je me déçois moi-même de ne pas avoir découvert toute seule que taper sur les gens pouvaient leur être néfastes, cela avait un petit côté soulageant, la méchanceté au quotidien.
Piquer les poireaux dans les cabas des petites vieilles au marché, faire tomber sa glace au premier gamin venu.

La gentillesse, c’est pas gagné, je crains la rechute, à tout les coups.
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MessageSujet: 1 mai !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:39

Oui, 1er mai, fête du travail, où le travail devrait être aboli partout sur la terre. Je rédige péniblement cette chronique ! ( je viens de me promener partout)
Je le précise tout de suite, elle sera courte. Je suis crevée mais mon mari oublie nos accords syndicaux sur le respect des jours fériés et veut sa chronique.
Que dire d’un 1er mai en maison de santé : ce matin, croissant et muguet, c’était bien, d’autant plus que n’ayant pas avalé grand chose dans la soirée précédente, j’étais d’humeur à avaler les deux.
Mon mari me rapporte également mes clochettes plutôt que le cassoulet dont je commence à rêver. Je me suis retenue sur un nouveau broutage de fleurs afin de ne pas devenir vexante. Mais, une semaine de plus en maison de santé et je mange le gazon.
Notez au passage que dans une maison de santé, les insectes sont eux aussi bizarres. Je viens de croiser un escargot fakir ou suicidaire rampant sur un rosier couvert d’épines. J’avoue que je n ‘ai pas eu le cœur à laisser la pauvre chose en pleine crise de sadomasochisme et je l’ai remise sur le gazon.
Enfin, un 1er mai un peu plat, sans manifestation unitaire des fous et aliénés, assimilés et autres volontairement assimilés pour le droit à la différence.
Mai 68, c’était quand déjà ?
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MessageSujet: mariage !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:48

Nous avons l'honneur de vous annoncer le mariage du lapin Cassegrain et de la grenouille Gertrude.

4 jours sans chroniques malgré l'idée de départ : une chronique par jour. Silence, oui. Que dire lorsque les choses se figent, le ronronnement d'une cure dont on attend la fin, le ronronnement des habitudes acquises.
Seule perturbation, un nouvel arrivant dans le groupe, un nouvel équilibre qui se forme.
Mais l'idée lancinante est la monotonie, le quotidien des heures fixes et des tours de parcs, quels qu'ils soient; court, long, à l'endroit ou à l'envers.

Que faire quand on tourne en rond ?
Un carré

J'ai donc adopté une nouvelle copine de chambrée :Gertrude, petite grenouille courageuse, qui porte son enfant sur le dos. Pauvre grenouille abandonnée avec son bébé (je peux le faire style chanson populaire année 30 sous votre balcon quand vous voulez, du reste je dois penser à ma reconversion professionnelle: idée du jour : chanteuse des rues)

Marieuse dans l'âme je l'ai présentée à mon autre mascotte, déjà présent sur ma table depuis mon arrivée en clinique : le lapin cassegrain. Oui le lapin m'avait suivi en clinique suite à un échec amoureux aussi ridicule que consternant.

Vendu en compagnie d'une boite de petit pois Cassegrain, il s'était épris de la boite sur la gondole de vente du magasin.
Ignorant totalement cette idylle, j'ai éventré sauvagement la boite, bouffé les petits pois et gardé le lapin. Lors de mon appel en clinique, je l'ai trouvé allongé au milieu d'une boite de pilules. La décision fut rapide, Cassegrain devait me suivre.
J'allais mieux mais je m'ennuyais.
Lapin boudait, un petit pois coincé au fond de la gorge. Il refusait toute forme de communication.
Lassée de cette compagnie maussade, lassée de mon quotidien pilulaire, je fis de la place à Gertrude. Gertrude m'avait tant émue avec son histoire : il était beau, il était mince, il sentait le sable chaud, mon L......il m'a aimé toute la nuit....etc etc ( version Gainsbarre)
Un jour de grand ménage personnel ( signe personnel d'un débordement d'énergie et surtout d'optimisme, tout rangement étant appelé immédiatement à être dérangé, je n'en vois pas souvent l'utilité), je mis donc Gertrude et Lapin dans le même tiroir.
Cassegrain retrouva chez Gertrude le vert de sa boite, Gertrude retrouva chez Cassegrain les mêmes yeux gris clair que celui qui l'avait aimé toute la nuit.....
Le lendemain, revisitant le tiroir, je dus le refermer en m'excusant.
Quelques jours plus tard Cassegrain décida qu'il fallait un père à l'enfant et demanda Gertrude en mariage ( oui il est tres vieille France)
Mise au pied du mur je dus organiser la cérémonie. Ce fut une cérémonie rapide, dans la plus stricte intimité ; était présent :
- les mariés (on peut pas faire sans)
- les témoins
- moi, en qualité de photographe, malheureusement, en raison de problème technique momentané, je ne peux vous communiquer immédiatement la photo.
Quand à la suite des noces, tout s'est tres bien passé, ils resteront en clinique pour me tenir compagnie, jusqu'a mercredi, date de ma sortie (je viens de l'apprendre).Puis voyage de noce.
Quand aux enfants : ils seront verts à grandes oreilles et seront champions de monde de saut en hauteur. Mais avec toute les manipulations génétiques, personne ne s'en formalisera. Qui sera assez fou pour penser qu'il s'agit simplement du résultat d'une histoire d'amour.



apparté sur le tard :
l'histoire peut paraitre absurbe, mais :
quand je m'ennuie en clinique j'achéte des jouets à deux sous, ma derniére marotte étant de collectionner les grenouilles à ressorts, à poires, à roulette..etc
Je montre mes acquisitions à mes camarades, ce qui nous occupent un moment et c'est lors d'une opération de photo montage qu'est née cette histoire.
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MessageSujet: J -1   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:52

Chronique des cliniques-J-1
Ça ressemble à quoi une sortie ? Une sortie pour de vrai.
A un sujet d’examen philo non terminé : qui suis-je ? , ou vais-je ? où est mon hamac ? Pourquoi je ne peux pas passer ma vie dans mon hamac ? ( petite on m’a bien expliqué que c’était la faute du serpent, j’ai toujours su que c’était une sale bête, rien qu’a voir les caducées)
J’ai la question de l’examen, je n’ai pas terminé de répondre ( existe-t-il une réponse ?)
Face à cet assaut de métaphysique et afin d’éviter l’aspirine, je me noie dans les détails.
( non, je ne me noie pas tout de suite, dés ma sortie, Spok finira par penser que je le fais exprès)
Immersion, version yellow submarine, dans une longue liste futile d’un inventaire fatrac de choses à faire ou à penser. Vive le futile, vive l’inutile, vive la pataphysique !
Et puis disons le, j’ai été logique jusqu’au bout ( petit miracle dans ma catégorie) :
J’ai encore tout fait pour entrer, j’ai encore tout fait pour sortir, normal.
Je suis une multirécidiviste et la seule chose que j’ai apprise est qu’il existe une routine à l’extérieur des murs et une routine à l’intérieur des murs.
Différente, c’est tout.
Mais , par ailleurs, faire des carrés à la place des ronds, faire son cirque, fatigue, essentiellement mon entourage.
Malheureusement l’école du cirque semble être ma seule vocation réelle.
Sauvons les meubles et je m’investie de façon immodérée dans les collections farfelues, les manies aussi redoutables les unes que les autres. Un monde peut tenir dans une bille paraît-il, je collectionne les billes.
Du reste, c’est ce qui ressort de toutes mes démarches auprès des psy, ce sont les soupapes d’évacuations qui sont en causes, les voies d’évasions, or ce n’est pas fautes de creuser des tunnels. Je ne suis pas la lapine revêche pour rien, je n’aie pas la photo de steeve mc queen sur la table de chevet pour rien, je passe mon temps dans la grande évasion.
Conclusion, je continue mon travaille de taupe, hors du parc ( oui, çà abîme à la fin).
Demain, dehors !.
Mais vu la liste des mes hospitalisations, je suis fataliste, je ne précipite pas vers la boutique de souvenirs ( boutiques virtuelles, il va sans dire, que pourrait vendre une clinique psychiatrique à par un kit de survie ? des plateaux, des cartes postales, des bic avec des entonnoirs sur la tête)
Je n’ose plus dire adieu.
Mais le soleil est là, les oiseaux chantent (il faut bien qu’ils aient des avantages, à part nous arroser et nous fourguer leurs virus) les vacances m’attendent, avec mon mari, qui a courageusement taper les chroniques que j’écrivais en clinique.
On m’attend là-bas…( voir Véronique Sanson)

A par ça, les adieux, oui, la, il s’agit d’adieu, nous l’espérons tous, aux compagnons du parc,
Et pour tous, les vœux d’une vie meilleure.
Ensemble nous nous sommes croisés dans une galére, que chacun trouve sa bouée de sauvetage.

Que reste-il après :
1) le souvenir de quelques personnes.
2) les idées des psy.
3) nos idées, y compris les miennes, sur les idées des psy.
4) Que le cerveau c’est quand même un truc drôlement compliqué et que ma mére ( oui je le refais version andalouse) a oublié de demander le format standard à ma naissance ( on continue : maman pourquoi tu m’as fait naître comme çàààààààààààààà)
5) Quelques soirées loufoques.
6) Quelques matins difficiles ( je me demande comment je ne me suis toujours pas noyée dans mon bol de thé, la tête dedans pour dormir)
7) Un couple qui part en voyage de noce ( voir chronique précédente)

Demain dernière chronique des cliniques.
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MessageSujet: grand jeu gagnant : la sortie de clinique !   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 17:57

Oui, cette fois c’est la fin.
Je veux dire que c’est la fin des chroniques des cliniques. Pour une raison évidente, je suis sortie et j’écris chez moi, mes valises éventrées devant moi.

Bien sur, je n’ose plus dire adieu aux personnels, quoi que Spok me trouve en forme et semble ne plus vouloir me revoir. Je fus pourtant une patiente appliquée. Bon, je me contente de penser qu’un Marsupilami dans le parc faisait désordre.

Partir d’une clinique vous donne toujours l’impression d’avoir tirer au sort le 1er lot d’une tombola géante.
Vos camarades de pavillons font cercle autour de vous.
Alors t’es guérie, vraiment guérie, pour de vrai ? Ils y sont arrivés ?
Pas de panique mes petits choux, ce n’est qu’un sevrage, le reste, le plus marrant m’attend dans le futur, tant les périodes d’accrochages peuvent être longues.
Et puis, si je suis bien un peu bipolaire, je sais que de nouvelles aventures attendent le Marsupilami.
C’est peut être pour cela que je retourne dans la clinique où exerce Spok, un des rares cas ou le médecin est plus optimiste que la patiente.
Oui, donc mes camarades me tâtent, m’entourent, c’est tout juste si je ne dois pas dire 33 et tirer la langue pour montrer l’authenticité de cet état de fait : je sors de clinique.
Après un mois, chacun ajuste son chronomètre personnel. Souvenirs de nos conversations de soirées : tu prends quoi toi ? Tu as quoi ? Je veux la même chose! L’idée des piluliers en vrac et des soins en autogestion.
Oui, je sais, le résultat risque d’être un peu destroy.

En somme, tous les adieux avec chacun sont les plus longs.

Passage aux administratifs.
C’est toujours administratif.
L’administration quant elle fonctionne et qu’on l'a pratique à fond, vaut à elle seule une page blanche.
Je ne suis même plus dans une période d’azimutage, et, là, franchement, je sèche vu la platitude du sujet.

Ordonnance chez spok, dernière recommandation (simple dans mon cas: Marsupilami go home !), Dernière de la dernière des recommandations : lui précisant que je partais en vacances en prenant l’avion bientôt, j’ai eu le malheur de lui avouer que le valium dans ce moment là était obligatoire chez moi. Il ne fût pas long à comprendre que parfois (souvent, très souvent, très très souvent ) j’ajoute diverses boissons sur le tout ( je ne prends l’avion que sous anesthésie générale.)Donc je dois faire attention à tenir le coup et ne pas sortir par le hublot ! (Oui, on commence à se méfier des fenêtres chez moi ). Non, Docteur, je ferais comme tout le monde je prendrais la porte, Houps! Parachute !

Ainsi s’achève très provisoirement ma chronique des cliniques.
Dans mon état, une psychothérapie est toujours de mise, un autre vulcanien (psychiatre) m’attend, une association aussi ( de temps en temps, poussez- pas !).
Seule l’aspect clinique s’achève, ainsi ils restent de quoi s’exciter encore à gogo (Gandhi c'est fini).

Restent à m’excuser auprès des oiseaux du parc .J’avoue, j’ai rêvé de pâté de piaf, mais ils tiennent si gentiment compagnie...
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MessageSujet: conclusion   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeVen 16 Mai 2008 - 18:09

je suis sortie le 7 mai, tout est ok.
Je tirerai l'essentielle du bilan de ce journal avec mon psychotérapeute.
Des à présent je peux estim :;J: er qu' il a permis une prise de distance par rapport aux évenements.Le ton satyrique était volontaire, autant par l'envie de lancer quelques tartes à la créme que me moquer de mes tics.
D'autant plus satyrique que la chronique était écrite au jour le jour sur un forum de personne bipolaire et que mes déconnades avaient souvent une suite dans les réponses reçues- ce fut un soutien.
Du reste un petit personnage y a pris vie : la lapine revéche, qui va continuer ces tribulations sur ce site. :;J:
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MessageSujet: conclusions,la fin   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitimeMer 26 Nov 2008 - 11:01

boufferais plus ma bouillie
boufferais plus mes cachetons
les miens sont en or
et les autes en pyrex
j'fais greve des soins
pour que le pyrex devienne or
j'fais greve des soins car j'avais rever d'une autre terre...
moins terre à terre
je pleure de revoltes
je pleure de revolutions perdues
j'boufferais plus mes cachetons
car c'est la faute à voltaire
et aussi, un peu à rousseau.
et le nez dans l'eau je penserai à Baudelaire
et le nez dans l'eau je penserai au haschich
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MessageSujet: Re: guide de survie dans une clinique psychiatrique   guide de survie dans une clinique psychiatrique - Page 2 Icon_minitime

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