Chants oubliés

Mon dernier, pour une fois je suis pas trop mécontent de moi... enfin, vous aurez le dernier mot.


Chants oubliés.


I

Coulures d'or et de cuivre.

Dans l'horizon intouchable s'enfonce un rond rouge ; à dessein il déverse sa lave crépusculaire sur les pics de roche ; disparaît, s'offre à la terre rousse.
Ils s'étreignent et se confondent, la terre absorbe le disque qui décline. Et se meurt avec lui.
Inondation. La nuit écumeuse dévale les flancs des vieux monts aplanis, cavalcade des ténèbres sur la lande violette. Une brise soudain fraîche court sur les bruyères, froissement dans le peuple d'ajoncs.
Quelqu'un dans les taches de sombre
Seul, aux confins de son humanité. Il parle.
Dans le vaste espace de sens, dans la nature prise en ensemble clos, un cri.
Une voix basse et chaude, caressant le primordial. Une parole.
Un chant.


II

Dans l'air noir le cri monte. Douloureux et retenu. L'homme agenouillé dans les herbes légendaires
Vit(-il ?)
Chante. Sa plainte vacille dans les ombres et se perd dans la nature éteinte.
Dans le soir la lande ricane. C'est la terre qui reprend ses droits. Le korrigan dansotte, attentif aux gestes de l'homme à l'écart. Le feu follet hésitant siffle
Son fiel. Puis s'envole, fugitif, dans le silence qui happe.

L'homme sourit à la lune. L'herbe perd son noir. La nature bleuit sous la caresse du rayon d'opale, les genêts ne flamboient plus et parent l'eau trouble ; guirlandes de clochettes d'ivoire. Dis, conteur, cette lumière ne te vient-elle pas de l'aube des temps ? Pâle candeur d'une nuit sur la lande. A la lune ingénue sa plainte répond. Les mots assurés, le fier écho, tout, dans l'espace primordial, fait sens.


III

Nul animal. Ni loup pour parler à la lune cette nuit, ni hululement frileux en réponse. Dans l'accord tacite de cette nature fragile et l'harmonie originelle, l'homme s'est tu.

Tournis de l'Eternel, passe-passe de l'univers, pointe le rouge à nouveau. Brume diaphane au bas des cieux. Le silence fait loi dans le souvenir d'Eden. La lumière progresse, mouille la prairie. A l'écart, de hautes herbes pliées par quelque noctambule.


**

verdict ?

bien ! le style est particuliers mais c'est interressant je trouve ...
par contre, j'ai quelques remarques: "s'enfonce un rond rouge" et "le korrigan dansotte" ça fait un peu bizarre ainsi que "mouille la prairie" (jvais pas dire à quoi je pense)
tu cherches peut être à utiliser un peu trop de comparaisons mais sinon j'aime bien

Oui, on m'a déjà fait cette réflexion pour le korrigan qui dansotte =D je vais le modifier, il faut que je trouve autre chose...

content que ça te plaise, sinon ?

je 'lai lu lundi!

style particulier, comme Anne je dirais et j'adore!

continue oliv

moi je trouve pas que le style soit le même qu'Anne mais bon, si tu le dis ...^^

Un mot pour le définir ? Puissant (le poème, pas toi ) et je crois, bien que je n'ai pas lu beaucoup d'oeuvres d'Anne, que c'est un trait que vous avez en commun, dans l'écriture. Enfin, moi, misérable insecte, c'est ce que j'ai ressenti face à l'évocation très vivante de vos poèmes. Merci pour le voyage!
M'enfin, c'est vrai que "mouille", sans aller jusqu'à des allusions douteuses, fait un peu enfantin mais que mettre d'autre? Humecte, humidificee, baigne ( c'est chouette mais rebattu), trempe (
)... Pas facile.

Ah oui ptêtre bien lol... bon, je vais pas proposer "lubrifie" :mrgreen:

Mais si bien sûr, moi aussi je suis très puissant... :-° hm bref, merci pour le commentaire en tout cas =)


*hs : Eriaaaaaaaaaaaalc xD tu es sur les Rivages ? ou bien il y a beaucoup de Claire qui inversent leur prénom ?*

hs aussi : les Rivages? connais pas ... enfin, il ne me semble pas ...c'est un forum ?
en tout cas, c'est pas juste si quelqu'un copie sur moi ... en même temps il est mieux à l'envers qu'à l'endroit ce foutu prénom ...

sinon, tu n'as toujours rien trouvé pour remplacer "dansotte" et "mouille" ? pour "mouille", "inonde" irait peut être, enfin je ne sais pas ...

C'est un forum dédié à Robin Hobb^^

j'avoue qu'en ce moment j'essaie d'avancer dans mon bouquin, et je délaisse un peu tout ce qui est nouvelles/poèmes et leurs modifs

Pour "dansotte", j'ai pensé à faire carrément quelque chose d'autre, parce que le korrigan donne plus un aspect kitsch qu'aut' chose xD "l'esprit de la brume danse et se meurt, s'effiloche à la tâche" ?

Euh, Un korrigan kitsch? Vision d'horreur , je m'imagine une créature verdâtre vêtue d'une tenue fluo... Mieux vaut que je m'arrête là^^. Non, je vois, ça fait ...folklorique? J'aime mieux l'autre version (celle de l'esprit), mais on perd l'effet de la lande qui ricane et de la puissance primordiale de la terre...
Enfin, je peut être partie dans un délire complètement absurde, mais pour moi le korrigan qui danse se moque ou du moins défie l'homme (on sait bien qu'ils étaient réputés pour farceurs et rancuniers) tandis que l'esprit de la brume :
1) est immatériel et poetique :ou est le ricanement?
2) il se meurt : où est la puissance de la nature?
Mais bon, c'est peut-être une nouvelle orientation que tu as décidé de donner à ton poème et là... Qui suis-je pour la critiquer?

Tu es une Termite Intersidérale, voyons, voilà ce que tu es.


Pour le reste, je suis plutôt d'accord ; c'était une proposition vite fait. Je vais chercher autre chose, peut-être en gardant "korrigan" et en modifiant le verbe... c'est l'alliance des deux qui fait... kitsch^^

C'est vrai, un korrigan en petit rat de l'opéra... (Je sens que je vais mal dormir, cette nuit) Bon, ben j'attends le résultat avec impatience .