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 Mahrorn Fouilleprofond

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MessageSujet: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeVen 9 Oct 2009 - 12:14

Bon voilà, le conte sur lequel je suis en train de faire : Mahrorn Fouilleprofond. Nom encore provisoire. Au départ, ce n'était qu'un délire entre deux projets plus sérieux puis je me suis pris au jeu et j'ai commencer à rêver à ce monde merveilleux et à tout les personnages extraodinaires qui pourraient y vivre. Je le travaille sans trame, sans plan, le monde se crée ligne après ligne et je travaille à l'instinct. Ca me permet une liberté que je n'avais jamais connu ainsi qu'un débit d'écriture impressionnant. Je n'ai jamais pris autant de plaisir à écrire quelque chose et je pense que cela se ressent.

Ici, ne cherchez pas la philosophie, une complication, un aspect sombre et torturé, ce n'est qu'un conte de fées, avec comme modèle le plus proche : Bilbo le Hobbit. C'est un univers coloré, merveilleux où tout peut arriver.

Je vous poste le premier chapître et suivant, les critiques, les 3 autres déjà crées suivront.
Bonne lecture.

Chapitre 1 : Un bien étrange courrier.

Il y a fort, fort longtemps, à une époque où le monde était jeune, où il y avait moins de bruit, plus d’arbres et peut être plus de merveilles et de merveilleux vivait un Nain. En ce temps là, sur Arcadia (c’est ainsi qu’on appelait la Terre au temps jadis), le peuple Nain ne vivait pas encore reclus, caché au cœur même des montagnes ou au plus profond des cavernes. Non, les Nains marchaient au grand jour, comme vous et moi, cultivaient la terre, commerçaient ou travaillaient les métaux et entretenaient de bonnes relations avec les Humains.
A la lecture de ses premières lignes, si vous êtes peu au fait de l’Histoire ou des histoires, il se peut que vous vous demandiez ce qu’est un Nain. C’est une bonne question et je pense qu’aujourd’hui, une courte présentation de ce peuple mystérieux est nécessaire avant de poursuivre le récit.
Habitant des montagnes, des plateaux et des collines, le Nain est un cousin éloigné de l’Homme, dont il lui ressemble par maints aspects. De constitution plus courte, sa taille dépassant rarement un mètre cinquante, et plus trapu, il n’en est pas moins habile de ses mains et de très bonne compagnie. Les Nains sont barbus, ont souvent un caractère bien trempé et ne fricottent guère avec la magie. Ils ont les pieds sur terre, terre qui les a vu naître et dont paraît ils, ils en sont issus. Ronchonneurs, râleurs, prompt au rire comme à la colère, les Nains vivaient paisiblement depuis des temps immémoriaux dans leur royaume de Blanc Charbon, niché au cœur des montagnes de Valiméa, le grand continent.

Maintenant que vous en savez suffisamment, nous pouvons continuer. Alors, comme je le disais, parmi une multitude d’autres, il y avait un Nain. Il avait pour nom Mahrorn Fouilleprofond et il tenait les rôles de curé de paroisse et d’instituteur dans le village des Grands Bois, petite bourgade perdue dans la vasteté des Hautes Collines. Héritier de l’illustre famille des Fouilleprofond, il enseignait depuis bien des générations d’homme, les préceptes de la Lumière aux peuples dits civilisés d’Arcadia. Messager de l’Eglise parmi la populace, le Père Mahrorn jouissait d’une bonne (et d’une moins bonne) réputation dans les provinces du Royaume Nain de Blanc Charbon.
Le cours de son existence coulait paisiblement, tel le flux et le reflux des eaux du Garde, le grand lac de l’Ouest, sur ses berges verdoyantes, quand une nouvelle (et quelle nouvelle) lui parvint jusque dans sa retraite du val des Grands Bois.

- Mon Père, mon Père, criait un enfant nain en entrant précipitamment dans l’Eglise de ce petit hameau du bout des montagnes.
Le prêtre, toujours dans son éternelle bure blanche était en train de prier, agenouillé devant l’autel quand le petit galopin fit son apparition. A son arrivée, le vieux Nain se mit lentement debout, en faisant attention de ne pas s’emmêler les pieds dans sa longue barbe grise qui lui arrivait d’ordinaire pratiquement aux genoux.
- Volbi, je t’ai déjà dit de ne pas crier dans un lieu Saint ! Hurla Mahrorn en s’avançant vers son jeune invité.
- Mais vous aussi, vous…
Un coup de baguette (long et fin bâton de bois que l’homme d’Eglise et instituteur portait toujours à la ceinture et qu’il utilisait dans un intérêt purement éducatif comme vous pourrez le constater) sur le sommet du crâne arrêta net la tirade du turbulent.
- Ne me contredis pas, Volbi ! Bon, que veux tu et pourquoi as-tu l’air si pressé ?
- Un… un messager vient d’arriver. Il dit qu’il a une lettre à vous remettre en main propre. Il dit que c’est important.
Le Père fronça les sourcils et tout en se dirigeant vers la double porte de l’édifice grogna :
- Et pourquoi n’est il pas directement venu ici cet imbécile.. Tout le monde sait que les prêtres sont à l’Eglise… Bougre d’idiot… Grmbgrrmmllbr…
Et la suite se perdit dans un flot de marmonnement incompréhensible.

Comme vous avez pu le constater, amis lecteurs, Mahrorn était quelqu’un de tout à fait intéressant. Elevé dans une famille d’agriculteur-cueilleurs, le jeune et beau Nain qu’il était parti dès sa majorité pour Taille Enclume, la capitale du Royaume Nain, puis Opale, la Cité Sainte dans l’espoir de devenir chevalier de l’Eglise. Rejeté de l’Ordre à cause de son mauvais caractère, il fut redirigé vers la voie pastorale où sa ferveur, sa dignité et sa passion le hissèrent en un rien de temps parmi les meilleurs novices. Et encore plus rapidement, il fut envoyé comme missionnaire dans les endroits les plus reculés du monde connu (certains pensent que c’était pour l’éloigner le plus possible du Siège de l’Eglise, peut être y a-t-il une part de vérité là dedans.)
A travers jungles et déserts, montagnes et forêts, le jeune prêtre convertissait à tour de bras (et de baguette) hommes, bêtes ou trolls (plus rarement trolls) et enfin après de longues et périlleuses années de bons et loyaux services, Mahrorn fut autorisé à revenir à Opale où il prit poste sur poste dans les églises des Royaumes Nains et Humains, répandant la Vraie Foi dans les villes et villages et instruisant les masses populaires.
En ce temps du récit, à cette époque de contes et légendes, où rencontrer Nains, fées, ogres et dragons étaient encore monnaie courante, où tout était peut être plus beau et plus joyeux, Mahrorn Fouilleprofond avait 251 ans (âge tout à fait respectable pour un Nain) et s’occupait depuis presque une décennie de la paroisse du Val des Grands Bois, petite communauté de fermiers et de bûcherons, répartis en hameaux et disséminés dans les Hautes Collines, pays de combes et forêts, marche orientale du royaume Nain, bien au-delà des Chutes. La barbe du vieux prêtre était peut être plus longue, ses cheveux grisonnants, le sommet de son crâne commençait à se dégarnir et son pas se révélait moins sûr que par le passé mais ses joues pleines et rouges, ses muscles courts et puissants, et ses yeux perçants attestaient encore de toute sa vigueur, qui malgré son âge restait intacte. Mahrorn n’avait encore rien perdu de la fougue et de la force de ses plus jeunes années, bien heureusement pour lui devrai-je ajouter, car sans cette apparente vitalité de corps et d’esprit, il ne se serait pas tiré d’un certain nombre de péripéties que je vais vous narrer. Mais ne nous pressons pas. Pour l’instant, continuons l’histoire.

Le courageux messager était donc assis à l’Aube Glorieuse, l’unique taverne des Grands Bois en train de boire un Yéti (remontant, spécialité de la région composé d’un jus de racines de pins torréfiées, additionné d’alcool de poire et autres ingrédients secrets) et attendait la venue du destinataire de la lettre qu’il transportait.
Et quand le Père Mahrorn entra… un flot d’insultes et de jurons dont je ne transcriverai pas les plus violents sortit de la bouche de l’honorable prêtre.
- Fainéant, paresseux, idiot, alcoolique ! Que faites vous ici à boire tranquillement, envoyant ce pauvre Volbi faire votre travail ? (oui, ce n’est plus un galopin mal élevé mais un pauvre enfant maintenant).
- Mon Père, je ne vous permet pas, je suis…
Et paf, un coup de la célèbre baguette (fameux objet, dois je le rappeler, elle était fabriquée en bois de hêtre des hauts plateaux, peinte en jaune clair, avec de jolies…pardon ? Cela ne vous intéresse pas ? Reprenons le récit alors.) coupa la plainte du pauvre Nain stupéfiait avant même qu’il ne l’ait commencé.
Mahrorn s’assit alors sur une chaise à coté du messager, poussa avec une grimace le verre d’alcool et commanda à la place deux tasses de lait chaud. Et quand le tavernier revint avec les boissons :
- Le Prophète vous pardonne, mon fils, parla le vieux Père en s’adressant au pauvre messager à peine remis du coup de bâton. Nous faisons tous des erreurs. Buvons notre lait maintenant et donnez moi cette lettre.
- Lait… ?
- Oui, mon fils. Le lait, c’est bon, plein de vitamines et ça rend fort. D’ailleurs, saviez vous que c’était mon arrière arrière grand père, qui autrefois fut le premier à avoir l’idée de traire puis de boire le lait de sa vache ? Elle s’appelait Frisette et ses longs poiles soyeux faisait la fierté des Fouilleprofond. Il l’avait acheté…
- Euh… Excusez moi, mon Père, j’ai encore une longue route à faire et…
Un regard de Mahrorn suffit à ramener le messager à un plus juste comportement.
- Oui, oui, je vous écoute. Continuez votre histoire…
- Bien, vous êtes un brave garçon finalement. Alors, Frisette…
Et il parla, et parla encore, encore et encore. Pendant des heures et des heures… De sa vache, de ses chèvres, de Toni (qui est Toni ? C’est sans importance), de son potager…
Jusqu’au moment où le tavernier ferma et obligea les quelques derniers saoulards (et amateurs de lait) à partir.

- Oh, déjà ? Fit le prêtre quand il s’aperçut qu’il ne restait bientôt plus que lui et son ( pauvre) auditeur. J’ai encore tellement à vous raconter. Soit, nous reprendrons cette conversation un autre jour.
Le visage du messager s’illumina soudain. Il donna la lettre au bon (?) Père et s’en alla joyeusement, courant gaiement vers la liberté.
- Libre, je suis libre ! L’entendit on crier encore longtemps de plus en plus loin dans la vallée.
- Quel gentil garçon, dit calmement Mahrorn en se levant et en remettant les plis de sa robe en place. J’avoue m’être trompé sur son compte. Quel bonheur de le voir si heureux et amoureux de la vie !
Et au grand soulagement du maître de maison, le prêtre prit sa lettre, finit d’un trait sa huitième tasse de lait et quitta l’auberge sans plus dire un mot. Le tavernier s’empressa de refermer les portes.
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeVen 9 Oct 2009 - 12:14

Il faisait déjà nuit noire quand Mahrorn quitta la taverne pour se diriger à pas lents vers son domicile. Ce n’était pas bien loin et le vieux Nain en profitait pour savourer le silence et la quiétude de cette douce soirée du début printemps. L’océan stellaire était clair, nimbé de diamants et l’air était frais mais pur. L’hiver venait à peine de se terminer et le froid n’avait pas encore baissé les armes, surtout dans cette région reculée du royaume nain où il tardait toujours autant à se retirer. Le vent soufflait entre les arbres, âpre et glacé et les premiers bourgeons, annonciateur du renouveau étaient pris dans le gel. Quelques restants de neige recouvrant l’herbe et les toits, attestaient encore de la proximité de la saison de la Terre, mais déjà les gens commençaient à ressortir et reprenaient peu à peu leurs activités. Bientôt la vie redémarrerait et ce petit bout de monde rejoindrait une nouvelle fois le cours du temps après ces quelques mois de silence.
Le Père éternua soudain. Il ne portait que sa bure blanche et même lui, tout vaillant Nain des montagnes qu’il était, commençait à ressentir le froid et à soupirer après le chaleur d’un bon feu. Il frissonnait. On était que la quatrième jour de la Lune de Givre après tout, dans la décade de l’Oiseau, il ne fallait pas s’étonner de la froideur ambiante.
Mettant alors fin à sa marche méditative sous les étoiles, Mahrorn accéléra son pas et se retrouva enfin chez lui, dans la petite bâtisse en rondins de bois que l’Eglise lui avait prêté et qui communiquait directement avec l’édifice religieux, partageant avec lui une partie de son mur Nord. Ce n’était pas bien grand, tout juste y avait il deux petites pièces dont une qui servait de chambre à coucher, mais les années passants, l’heureux locataire avait réussi à rendre l’endroit confortable. Il s’y sentait bien et aimait sa petite vie ici.

Ranimant les braises dans l’âtre avec quelques bûchettes, le prêtre mit une bouilloire de lait à chauffer et s’installa ensuite sur son grand et large fauteuil, pas trop loin des chaudes flammes qui commençaient à danser gaiement. Après quelques instants, les yeux fermés, savourant le moment, Mahrorn se rappela de la lettre qu’il avait fourré un peu négligemment dans sa poche. La prenant en main, il relut plusieurs fois le nom de l’expéditeur, se demandant bien ce qu’on lui voulait après tant d’années de silence. « Haute Eglise d’Opale, bureau du Moyen-Siège » était inscrit en caractère communs au dos de l’enveloppe.
Mahrorn renifla :
- Le Moyen-Siège… Que me veulent donc ces grattes papiers d’Opale ? J’espérai qu’ils m’avaient oubliés.
Pour les lecteurs peu au courant de l’organisation interne de l’Eglise d’Opale, voici un petit descriptif, qui j’espère vous aidera à comprendre la chose.
Le Clergé, sous l’autorité du Prophète, se divise en trois branches ou Sièges, ayant chacun une fonction et un domaine d’activité propre. Tout d’abord, le Bas-Siège, qui comme son nom l’indique est à la base de la hiérarchie. Il est composé de tous les prêtres, curés ou pasteurs, qui à travers le continent répandent la Foi dans les villes et villages, auprès des foules populaires. Guidés par un Pope qui ne quitte pas la Cathédrale d’Opale, ces heureux missionnaires forment le socle de l’Eglise qui ne pourrait fonctionner sans eux.
Ensuite, sur le deuxième échelon, nous trouvons le Moyen-Siège, qui comme l’a si bien exprimé Mahrorn, abrite en son sein les bureaucrates de l’Ordre. Archivistes, bibliothécaires, trésoriers et autres comptables nécessaires à la bonne marche d’une si importante organisation. Depuis peu, le Moyen-Siège a également autorité sur l’Angelus et le Faucon d’Argent, les deux ordres de chevalerie de l’Eglise.
Et enfin, il y a le Haut-Siège. Composé des plus éminents ecclésiastiques de l’Ordre, ces Apôtres sont nommés a vie, dirigeant les affaires de l’Eglise sous l’œil attentif et compatissant du Prophète, immuable et intemporel, qui du haut de son donjon, ordonne, juge et décide.

Le courrier que Mahrorn avait entre les mains arrivait donc directement du Moyen-Siège et rien qu’à la lecture de l’expéditeur, il sut que quelque clochait. Car le Moyen-Siège ne s’occupait guère des affaires des prêtres envoyés auprès du petit peuple et ne pouvaient d’ailleurs leur ordonner quoi que ce soit. Une lettre venant du Pope lui-même ou de la hiérarchie du Bas-Siège l’aurait beaucoup moins surpris.
Décachetant lentement l’enveloppe scellée, le Père fronça les sourcils et à la lumière des braises ravivées, lit enfin les quelques mots envoyés par son Ordre.
Après les formules de politesse et autres amabilités courantes et nécessaires dans les correspondances entre gens de bonne éducation, le corps du message ne se limitait plus qu’à quelques lignes : « … et c’est pourquoi nous avons besoin de vous. A cette heure où les frontières d’Arcadia sont sans cesse repoussées, où le monde change et où de nouvelles terres sont sans cesse découvertes, l’Eglise se doit de répandre la Parole dans ces nouvelles régions incultes et d’apporter la Lumière au plus profond de tous les cœurs. Nous n’avons pas oubliés votre courage et vos services passés et aujourd’hui, plus que jamais, le Prophète réclame votre concours. Père Mahrorn Fouilleprofond, veuillez vous rendre sans délais à la Cathédrale d’Opale. D’autres ordres vous y seront communiqués. Un novice arrivera prochainement au Val des Grands Bois pour vous remplacer dans vos fonctions. »
Le prêtre relit plusieurs fois ce court passage, se demandant ce que ça pouvait bien vouloir dire. Après près d’une longue décennie de silence, l’Eglise le reconvoquait au siège de l’Ordre ? Pour l’envoyer certainement de nouveau en mission à l’autre bout du monde, qui plus est ! A son âge… que pensaient donc ces gens du Moyen-Siège ? Et pourquoi ce courrier venait d’eux ? Ce n’était plus le Pope et ses assistants qui prenaient les décisions concernant l’affectation des prêtres et la diffusion de la Foi ? Tout ceci était fort étrange et méritait des éclaircissements.
Le père Mahrorn, toujours concentré sur le papier, perdu dans ses pensées depuis quelques minutes se rendit enfin compte que la quiétude de sa maisonnette avait été perturbée. La bouilloire toujours sur le feu criait éperdument depuis déjà un certain temps, et le lait surchauffé débordait pour aller se perdre dans les flammes assoiffées ! Reprenant conscience de la réalité, le prêtre se leva d’un bond et tout en se brûlant les doigts, avec maints râlements et jurons mit enfin halte au gaspillage.
La catastrophe était passée et rapidement, tout redevint aussi silencieux qu’il y a quelques minutes. Tout en nettoyant les dégâts causés par sa négligence à la bouilloire (c’était sa préférée en plus !), Mahrorn reprit le cours de ses pensées là où il les avait laissés.

Même si l’ordre venait du Moyen-Siège et non de sa hiérarchie, il ne pouvait s’y opposer. Cela faisait déjà pratiquement dix ans qu’ils s’occupait de la paroisse des Grands Bois et bien que calme et un peu trop tranquille, le vieux Nain en était venu à aimer cette vie dans ce bout du monde. Cette existence simple, paisible lui manquerait certainement. Etais il prêt à repartir sur les routes et à quitter ces gens et ce pays qu’il aimait tant ? Et quand quelques souvenirs remontèrent à la surface, ravivant la mémoire et des émotions perdues, les yeux de Mahrorn s’embrumèrent et la mélancolie le gagna. Des larmes naquirent et commencèrent à couler le long de son visage sec et ridé.
Cependant, rapidement, dans le calme retrouvé de ce lieu, un bruit sortit de nulle part et gagna en intensité jusqu’à ce qu’il puisse résonner dans toute la maisonnée. C’était un rire profond, venu de l’âme du vieux prêtre qui emplissait l’atmosphère et fit danser les ombres sur les murs. Tout doute avait disparu et Mahrorn riait à gorge déployée :
- Ahah, voilà que je parle comme un ancien ! L’Eglise veut me renvoyer le Prophète seul sait où ? Très bien ! Je commençai à m’ennuyer ici !
Et ce rire franc et sincère, éclat du cœur continua encore longtemps et brisa définitivement le silence du petit cabanon. Le Père Mahrorn avait pris sa décision. Ordre ou pas ordre, il était temps de partir. Après toutes ces années de retraite, profitant d’un repos et d’une tranquillité bien mérités, l’Aventure l’appelait de nouveau. Demain, il retrouverait ses chers chemins, direction Taille Enclume puis Opale.

Et sur cette bonne résolution, Mahrorn abandonna sa bouilloire dans l’état, laissant le feu s’éteindre de lui-même et se dirigea vers la pièce adjacente ou l’attendait son matelas et ses chaudes couvertures. Là, après avoir juste pris le soin d’enlever sa bure, le prêtre se coucha et s’endormit presque aussitôt. Quelques secondes plus tard, son ronflement grave et sonore envahit la maisonnette. C’était la dernière fois que ce son devait se faire entendre en ce lieu.
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeVen 9 Oct 2009 - 20:22

bonbonbon... J'ai lu et pour etre franc ça a été plutot agreable.
Mais plusieurs choses m'ont gené : premierement une theorie relativement répendu part du principe que les nains sont petits parcequ'ils vivent sous terre... C'est d'ailleurs relativement logique.

Bref, "tes" commentaires (les trucs entre parentheses) sont parfois discutable d'un point de vu utilité je trouve, peut-etre en fait tu un peu trop parfois...
Et j'avoue que me faire vouvoyer par un narrateur que je ne connais pas m'a un peu destabilisé (rien de grave Wink)

donc pour resumer : lecture agréable, mais peu mieux faire
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeSam 10 Oct 2009 - 10:40

Merci pour ton premier commentaire. D'après ce que j'ai pu lire sur mon propre forum où j'en suis au chapitre 5, l'histoire plait (bien que Mahrorn est un conte pour jeunes enfants, mon lectorat est étrangement composé d'adolescents et de lycéens), mais je sais que c'est loin d'être parfait. Je débute dans ce genre de récit et j'ai pris comme modèle Bilbo le Hobbit ( avec vouvoiements du narrateur intempestif, style naïf, toutes ces parenthèses...). Ne cherche pas de la grande fantasy, j'ai choisi des images simples (l'image type du nain : petit, trapus, râleur avec de la barbe).
J'ai encore énormément de progrès à faire (corriger les nombreuses fautes qui trainent encore, mieux contrôler les parenthèses dont certaines sont soulantes et mal placées, arrêter avec les caricatures trop extremes...), mais ça va venir, gardons espoir !
J'attend encore quelques commentaires avant de poster le chapitre 2. Merci de votre patience.
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeSam 10 Oct 2009 - 11:32

terre qui les a vu naître et dont paraît- ils, ils en sont issus.
Ronchonneurs, râleurs, prompts au rire comme à la colère,
Elevé dans une famille d’agriculteur-cueilleurs, le jeune et beau Nain qu’il était, partit dès sa majorité pour Taille Enclume, la capitale du Royaume Nain, puis Opale, la Cité Sainte dans l’espoir de devenir chevalier de l’Eglise.

Tu a posté beaucoup à la fois...et, je ne peux pas suivre aussi vite aujourd'hui, mais, dès que possible, je repasserai pour finir les premiers passages qui m'ont l'air plutôt bien tournés. Wink
A bientôt, donc study
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeDim 11 Oct 2009 - 12:12

sont nommés a à vie,
Citation :
Le courrier que Mahrorn avait entre les mains arrivait donc directement du Moyen-Siège et rien qu’à la lecture de l’expéditeur, il sut que quelque clochait. Car le Moyen-Siège ne s’occupait guère des affaires des prêtres envoyés auprès du petit peuple qui ne pouvaient d’ailleurs leur ordonner quoi que ce soit.. Une lettre venant du Pope lui-même ou de la hiérarchie du Bas-Siège l’aurait beaucoup moins surpris.

Je me permets de transformer tes phrases en une seule, car, je trouve que ce serait plus harmonieux :
Le courrier que Mahrorn avait entre les mains arrivait donc directement du Moyen-Siège et rien qu’à la lecture de l’expéditeur, il sut que quelque clochait : le Moyen-Siège ne s’occupait guère des affaires des prêtres envoyés auprès du petit peuple et ne pouvaient d’ailleurs leur ordonner quoi que ce soit, une lettre venant du Pope lui-même ou de la hiérarchie du Bas-Siège l’aurait beaucoup moins surpris.

Décachetant lentement l’enveloppe scellée, le Père fronça les sourcils et, à la lumière des braises ravivées, lit lut enfin les quelques mots envoyés par son Ordre.

Après près d’une longue décennie de silence ( suite à un longue décennie...), l’Eglise le reconvoquait ( convoquait une fois encore)au siège de l’Ordre ?
Et pourquoi ce courrier venait(-il )d’eux ?
Le père Mahrorn, toujours concentré sur le papier, perdu dans ses pensées depuis quelques minutes, se rendit enfin compte que la quiétude de sa maisonnette avait été perturbée.
Etais il( était-il) prêt à repartir sur les routes et à quitter ces gens et ce pays qu’il aimait tant ?

Voilà, je t'envoie un double-post afin que tu vois que j'ai bien lu tout ce que tu as posté hier .
C'est pas mal du tout, cela est bien distrayant, et, bien "amené", je te remercie de nous faire partager tes écrits, et, je te dis: à bientôt
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeLun 12 Oct 2009 - 0:34

L'humour est plaisant, le ton est très intéressant, le personnage a une bonne personnalité forte et attachante.

Je trouve que le début est un tout petit peu lent, je pense que couper un petit peu d'exposition pour arriver plus vite aux enjeux de l'histoire mettrait plus de rythme.

A part ça, c'est vraiment pas mal, j'attends de voir la suite.

PS :
Personellement je préfère que le narrateur me vouvoie, c'est une question de respect Very Happy
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeMer 4 Nov 2009 - 12:45

Tout d'abord, excusez moi de n'avoir pas été présent sur le forum ces temps ci. J'ai eu énormément de travail, suivi d'un gros coup de fatigue et d'une perte passagère de motivation.
Mais ça va mieux, le chapitre 1 de Mahrorn est corrigé et voici la suite.

Chapitre 2 : Noir comme dans un moulin.

Le soleil se levait sur les Hautes-Collines. Clair et lumineux, il étincelait, dissipant les doutes et les inquiétudes de la nuit pour faire renaître ce monde en un jour nouveau.
Mahrorn, comme à son habitude était levé depuis bien longtemps, et après un bon et solide petit déjeuner finissait de préparer son bagage.
- Alors, se parla-t-il à lui-même, vérifiant une nouvelle (et non point dernière) fois s’il n’avait rien oublié. Mes mouchoirs, un chapeau de rechange, quelques pièces d’or, des sous vêtements, une serviette, du savon, un briquet, une bouilloire (oui, celle là même qu’il avait brûlé la veille, dès le réveil, il s’était empressé de la nettoyer), une petite casserole, ma brosse à dents, un couteau, quelques robes, ma tasse… Ce devrait être bon. Parfait.
Et quand tout fût prêt, rangé ou emballé, le prêtre prit son bagage, sa canne et son chapeau et dans un dernier regard en arrière dit adieu à cette page de sa vie qu’il venait de tourner. De nouveau, il s’en allait sur les chemins, vers un avenir riche d’aventures mais néanmoins incertain.

La vallée, si tôt le matin était déserte, et le voyageur que Mahrorn était redevenu s’en trouvait réjoui. Il ne pouvait dire adieu de vive voix à ses chers paroissiens. C’eut été trop dur, même pour son vieux cœur de nain. Il n’avait mis qu’un unique mot sur la porte de son église, expliquant la situation et le pourquoi de son départ aux premières âmes qui le lirait, et s’en filait donc à pas rapides vers l’extérieur du village et les collines les plus proches qu’il espérait atteindre sans croiser un seul villageois et le plus rapidement possible. Disparaître ainsi et éviter de touchants et larmoyants adieux était la meilleure solution, n’est-ce pas ?
Quoi qu’il en soit, l’homme de Foi traversa le hameau sans rencontrer nain qui vive et si ce n’était deux chiens un peu gênants qu’il s’empressa de chasser, son plan fonctionnait à merveille. Il était déjà pratiquement au début des bois, sous le couvert des arbres quand une anicroche survint. Une petite voix, venant de derrière lui le hélait !

- Père Mahrorn, Père Mahrorn, attendez s’il vous plaît !
Le prêtre hésita. Il n’avait vraiment souhaiter voir personne, mais cela eut été contraire aux enseignements du Prophète de tourner le dos à l’appel d’un enfant. Et quand enfin, il se retourna, il s’aperçut que ce n’était pas un unique bambin qui était là, le visage rouge d’avoir couru, mais bien une véritable troupe de petits garnements !
- Volbi, Ehra, Lothar, Idylle, Alann, Simon, Rosie et Gwendoline…Les enfants… fit le vieux Père en reconnaissant chacun de ses élèves (il avait aussi été l’instituteur du village pendant ces dix ans, ne l’oubliez pas).
A peine eut il prononcé ces quelques noms, que ses lèvres se figèrent. Il ne savait que dire d’autre ni comment expliquer sa présence ici, aux frontières de la vallée, un si lourd ballot sur l’épaule !
Un silence gêné s’ensuivit et dura quelques instants jusqu’au moment où celui qui paraissait être le chef et l’ainé de la petite bande, un garçon aux cheveux roux qui lui tombaient en frange sur les yeux, prit la parole :
- Père Mahrorn, Père Mahrorn, parla Volbi (vous l’avez déjà vu tout au début de l’histoire). Nous savons que vous partez et bien que nous soyons tristes, nous avons décidés de vous offrir un cadeau d’adieu pour que vous ne nous oubliez pas.
Le vieux nain ne savait que répondre. Comment ces enfants avaient ils pu prendre connaissance de son départ ? Et que faisaient ils dehors, éveillés si tôt le matin, alors qu’ils devraient être chez eux dans leur petit lit, encore en train d’errer au pays des doux rêves !

Les bambins se séparèrent tout à coup pour laisser apparaître une fillette aux couettes blondes, qui s’avança les mains dans le dos jusqu’à son professeur. Ce dernier s’agenouilla pour être à sa hauteur et attendit. Devant la timidité de l’enfant qui baissait les yeux et restait muette, Mahrorn prit enfin la parole :
- Que tiens tu caché comme cela, ma petite ?
Celle-ci, enfin, dans un sourire qui ferait pâlir de jalousie nombre de belles dames de la Cour, ouvrit ses mains et présenta à son maître d’école ce que les gamins turbulents du hameau avaient décidés de lui offrir.
C’était un collier. Un simple lacet de cuir où pendait un pendentif en fer blanc. Un aigle figuré qui déployait ses ailes dans le firmament, symbole de l’Eglise et de la Foi. Cet ouvrage naïf, fait par des petites mains habiles était le cadeau d’adieu d’une bande de bambins qui avaient aimés leur vieux professeur et étaient tristes de le voir partir.
Mahrorn ne savait quelle conduite adopter. Devait il accepter ce grossier bijou ? Mais l’empressement des enfants coupa court à toute tergiversations et il ne put résister. Il prit doucement le collier des mains de la fillette et après quelques remerciements, il s’inclina plusieurs fois, mettant à mal ses vieilles articulations et l’attacha à son cou, le pendentif tombant bas sur sa poitrine.
- Ca vous va bien, parla le petit Volbi en riant, d’un ton qui trahissait les pleurs qu’il essayait courageusement de cacher. Au moins maintenant, quand vous serez loin, vous garderez un souvenir de nous et des Grands Bois !
Les autres bambins rirent à leur tour, mais leur vieux professeur n’était pas dupe. Les sourires ne servaient qu’à masquer les larmes de chacun et Mahrorn s’en voulait de faire ainsi souffrir ses jeunes amis.
Puis, quand le silence revint et qu’on entendit à nouveau plus que le glapissement du vent, dansant gaiement entre les arbres pour aller résonner dans les combes et la vallée, le prêtre reprit sa contenance habituelle, fronça les sourcils et parla d’une voix forte et sévère :
- Volbi, je t’ai déjà dit d’arrêter de mentir à tes camarades, fit il en bougeant son index devant le visage de l’enfant, surpris par ce geste soudain et inexpliqué.
- Pourquoi crois tu que c’est un adieu ? Quel est le bougre d’imbécile qui t’as mis ce mensonge dans la tête ? Continua-t-il de plus en plus sérieusement. Je pars, certes, mais pas pour toujours. J’ai bien sûr quelques affaires à régler, cela prendra quelques temps… Mais je reviendrai. Soyez en certain.
Sur ces mots, les petits visages s’illuminèrent. Avec de grands yeux, où brillaient encore quelques gouttes d’argent, les enfants regardèrent leur maître d’école, le cœur soudain empli d’amour et d’espérance.
- C’est vrai ? Vraiment vrai ? Demandèrent ils en chœur.
Mahrorn acquiesça. Même si lui-même doutait, avant de dire ces paroles, que ses pas le ramènerait dans le Val, il se devait de dire ces quelques mots. Pour eux. Pour lui aussi. Maintenant, il était lié à une promesse. Oui, il reviendrait.

S’agenouillant de nouveau, il reprit la parole, ses yeux, tour à tour dans ceux de ses jeunes auditeurs.
- Je vous en fait la promesse. Attendez moi. D’ici là, soyez sage et écoutez bien votre nouvel instituteur qui viendra me remplacer. Et gare à vous, si vous avez fait des bêtises !
Il sortit ensuite lentement sa longue baguette de sa ceinture et en frappa doucement le haut du front de chaque garnement. Cette caresse fut le au-revoir de Mahrorn à la vallée des Grands Bois. Par ces mots et ce simple geste, il avait scellé sa promesse. Ce hameau perdu du bout des montagnes était maintenant son chez lui. Il l’avait finalement compris. Aujourd’hui, il partait mais un jour, proche ou lointain, il reviendrait chez les siens.
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeMer 4 Nov 2009 - 12:45

Quatre jours plus tard, le prêtre vagabond était encore dans les bois des Hautes Collines, en plein cœur de la grande forêt mais se rapprochait pas à pas des frontières de l’Ouest. Sous le ciel azur de ce mois de Givre, Mahrorn avançait à une allure étonnante et ne semblait craindre ou ressentir ni le froid, ni l’effort. Le visage rouge, le souffle toujours court, il continuait pourtant à marcher, du matin au soir, inlassablement, se reposant juste au mi-temps de la journée pour manger et profiter d’une petite sieste si soleil.
Et soleil, il y avait. Depuis ce clair matin qui avait vu le départ du voyageur, l’astre roi n’avait pas cesser de briller, son sourire éternel annonçant le début de la saison de l’Eau, ce printemps tant attendu, renouveau de toutes choses.

Dans cette forêt profonde et touffue, peuplée uniquement de vieux chênes centenaires, d’hêtres et de blanc bouleaux aux troncs bien droits, le pas et les grognements de Mahrorn se semblaient guère à leur place ! A son passage, arbres et bêtes se retournaient en se demandant : « Mais que fait donc un Nain, seul, au milieu des bois, quel singulier mystère se cache donc là-dessous ? ».
Mais il n’y avait de mystérieux et de singulier que le personnage. C’était Mahrorn Fouilleprofond et vous commencez à le connaitre aussi bien que moi. Il aurait pu rejoindre une caravane qui faisait régulièrement des allers retours entre les hameaux des montagnes et les grandes cités de l’Ouest, où même prendre simplement la route principale menant hors des vallées, s’arrêtant à chaque auberge traversée. Mais non, notre cher prêtre avait choisi de passer par sa non moins chère forêt, qu’il connaissait par cœur et qui le mènerait à bon port, aussi rapidement et sûrement que n’importe quelle voie naine ou humaine. A tort ou à raison, la suite de l’histoire nous le dira.

Nous en sommes donc là. Quatre jours après les touchants adieux du Val, suivant Mahrorn dans ses premiers pas vers sa nouvelle aventure. Aventure qui pour l’instant n’avait rien de bien extraordinaire ! Mais il faut bien un début, dragons, ogres et princesses à délivrer arriveront bien assez vite.
Alors, donc, quatre jours après le départ, aucunes péripéties en vue, le vieux nain marchait, mangeait , dormait, marchait, mangeait et dormait encore et les distances se dévoraient sous son pas infatigable.
Il faisait froid et sec. Le ciel était clair et ma foi, le voyage avait plutôt bien commencé. Rien à l’horizon ne semblait entacher cet état des choses.
Jusqu’au moment où…

-Grmblmgrmbl, grogna Mahrorn, perçant une nouvelle fois le silence de cette cathédrale à la voûte de branchages. J’espère vraiment que l’Eglise ne me convoque pas pour un simple bonjour… Je vais leur en donner des bonjours moi… Crénom de nom de nom de…
Ayant depuis longtemps quitté les sentiers connus ou inconnus, le voyageur continuait son chemin sur le tapis de feuilles et de broussailles que nul n’avait jamais emprunté. Le sol était inégal, trompeur, trop souvent fondrières, fossés ou ruisseaux avaient à cœur de se trouver juste devant le passage et en plus, après avoir tant vanté les mérites du temps, voilà qu’il commençait à pleuvoir !
Bref, après quatre jours de bonne et belle promenade sous un ciel bleu, l’odyssée de notre nain commençait à tourner à l’orage. Mais quand même les éléments sont contre vous, que pouvez vous donc faire ? A part…
- Grmlblgrrml… vais leur dire à Opale moi… même pas capable de me faire un climat correct pendant mon voyage… suis prêtre quand même… La Lumière, la Lumière, où est elle ? Il commence à faire noir comme dans un moulin.
C’était loin d’être l’expression exact, on dit noir comme dans un four mais on peut pardonner à notre nain cette maladresse de langage. Imaginez vous donc à sa place, crapahutant et suant dans la boue et les ronces, avec guère plus d’espoir maintenant qu’une nuit froide et humide. Et un bon rhume le lendemain matin !

Les heures passant, le ciel s’épaissit encore davantage et bientôt foudre, vent, tonnerre et éclairs se joignirent à la symphonie générale et noyèrent le pauvre Mahrorn, déjà tout trempé, son beau chapeau de feutre ne le protégeant en rien, sous un déluge d’eau et de trombes assourdissantes. Les arbres, même ici épais et hauts ne parvenaient à le protéger de la furie des eaux, au contraire, on pouvait presque croire qu’ils s’écartaient exprès pour laisser le flot continu de pluie arroser la terre ( et accessoirement, la petite créature barbue qui y rampait en grognant).
La forêt chantait sous le souffle de Zephyr et ce concerto endiablé ne s’arrêta pas de toute la journée. Le cinquième jour de voyage de Mahrorn s’achevait sur une bien triste note.
Le crépuscule (enfin ce qu’on supposait être le crépuscule, car tout juste un léger changement de lumière montrait que le soir et la nuit arrivaient) tombait et le vieux vagabond, trempé jusqu’aux os et las de tout ceci se demandait comment et surtout où passer la nuit.

- Fichu moulin, râla-t-il encore une fois suivi aussitôt par le grondement de l’orage qui montra la désapprobation du ciel quant à son non acceptation de l’état des choses. Et il va faire encore plus noir… Tiens, qu’est-ce à l’horizon ?
Etais ce un mirage, une illusion d’optique ou un miracle mais juste au moment où le moulin, reprenant l’étrange comparaison de Mahrorn devenait de plus en plus sombre et impraticable, au loin une lueur orange et vacillante se laissa voir par intermittence. Un feu ! Une flamme bonne et douce brûlait droit devant lui, probablement dans un endroit chaud et sec ! Tout ce qu’il fallait à un vieux nain fatigué après une dure et longue journée de marche.
Usant ses dernières forces et peinant une nouvelle et espérait il, ultime fois, le prêtre sa blanche robe devenu brune, sa barbe et ses cheveux emmêlés de toute part, et son visage sali et frigorifié, trottina vers l’endroit où brillait cet espoir et après quelques heures de marche (c’était un peu plus loin qu’il n’y paraissait), il y arriva enfin.

Le voyageur avait, pour rejoindre l’endroit d’où la lueur provenait légèrement dévié de sa direction initiale. Bifurquant, à son insu un rien vers le nord ( les Nains ont un sens de l’orientation généralement très développé, enfin la plupart… certains se perdent encore plus facilement que les humains…), il avait rejoint les premiers contreforts des Blancs Brumeux, petite chaîne de montagnes, frontières septentrionales des Hautes Collines.
Tout essoufflé qu’il était, Mahrorn s’empressa de remercier la Lumière de l’avoir guidé vers cet antre. Car oui, ce que les yeux perçants du vieux prêtre avaient cru voir, par delà la distance et les obstacles était bien un feu. Feu qui dansait joyeusement dans une caverne ! Qui l’avait allumé n’avait bien sûr aucune espèce d’importance. Tout ce qui comptait maintenant était de se faire inviter, de se sécher, de boire une bonne tasse ou deux de lait chaud et de dormir.
Sans craintes donc, Mahrorn s’avança dans ce qui serait son gîte provisoire. Son statut le préservait, pensait il de touts malheurs et désagréments, car quel être civilisé oserait s’attaquer à un prêtre ?

- Bonsoir, nobles gens, fit il en arrivant dans un grand sourire. Je me permet d’entrer.
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitimeJeu 5 Nov 2009 - 0:23

L'histoire est intéressante et poétique. Le narrateur à une voix plaisante, et mehrorn a une personnalité qui guide l'histoire et que j'ai plaisir à retrouver.

Remarques à vrac :::


Citation :
nous avons décidés de vous offrir un cadeau d’adieu pour que vous ne nous oubliez pas.

nous avons décidé, oubliiez pas



Citation :
Quatre jours plus tard, le prêtre vagabond était encore dans les bois des Hautes Colline

là je ne suis pas tellement confortable avec le terme vagabond. Je vois ce que tu veux dire bien sur, mais dans le passage précédent tu viens de nous dire qu'il avait un endroit où rentrer, un chez lui, donc il n'est pas vraiment un vagabond.
C'est vraiment la juxtaposition avec le passage précédent qui me dérange.

Citation :
enfin ce qu’on supposait être le crépuscule, car tout juste un léger changement de lumière montrait que le soir et la nuit arrivaient

le seul témoin de l'affaire est Mehrorn, donc ce serait peut être plus efficace de dire il, que on, (pure suggestion bien sur)
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MessageSujet: Re: Mahrorn Fouilleprofond   Mahrorn Fouilleprofond Icon_minitime

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