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 Le Dernier Temps (Roman)

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MessageSujet: Le Dernier Temps (Roman)   Le Dernier Temps (Roman) Icon_minitimeMer 12 Déc 2018 - 21:32

Bonsoir à tous, je m'appelle Ludo j'ai 22 ans, et je vous partage ici mon premier livre intitulé Le Dernier Temps (pour l'instant du moins).
Lien vers les commentaires: N'hésitez pas à vous rendre sur ce forum pour laisser tout avis subjectifs sur mon récit.
J'écris par passion, mon but étant d'améliorer constamment ce que je couche sur le papier; ou plutôt ce que je tape sur le clavier  Smile .  
Pour ceux qui n'aurait pas vu ma présentation dans le forum des nouveaux membres, je suis dyslexique depuis toujours, et bien que j'essaie de gommer un maximum ce léger défaut, il persiste quelques fautes de syntaxes, de grammaires, de mots en doubles ou parfois oubliés: veuillez m'excuser par avance...  Embarassed

Enfin, je ne vous embête pas plus longtemps et vous souhaite bonne lecture !  circ

Ludo, faiseuse de rêve  reflechie  

Chapitre 1






                                                               Le klaxonne du véhicule derrière moi me sorti de mes pensées. Le feu était passé au vert et je bloquais toute la circulation. Je m'excusais d'un signe de la main et poursuivait mon chemin jusqu'au bureau.  La journée ne commençait pas très bien... Je m'étais extirpée tant bien que mal d'un mauvais rêve. Certains étaient plus faciles que d'autres à gérer, mais celui-ci me tourmentait particulièrement. Habituellement lorsque je rêvais d'un accident de la route, le lieu, les véhicules et parfois, quand je décelais leurs visages , les victimes, m'étaient toujours inconnus. Les premières fois vivre les scènes avaient été un véritable défi puis avec le temps les accidents de la route étaient devenus des cauchemars récurrents, mais je n'avais jamais été contrainte de me sortir d'un mauvais rêve. Jamais. Mais cette nuit quelque chose avait été différent, un élément dans ce rêve m'était familier et c'était sans doute ce qui m'avait effrayé, j'arrivais enfin devant les bureaux de MS Home. C'était un immense immeuble tout en verre sur une trentaine d'étages, les dix derniers appartenaient à l'entreprise d'architecture et de décoration d'intérieur que mon meilleur ami et moi avions fondés il y a de cela cinq ans. Nous avions commencé notre activité dans un petit local, puis nos créations avaient fini par atteindre une clientèle plus fortunée ce qui nous avait permis d'acheter les derniers étages de ce building en plein centre de New York.  Nous étions fière de ce que nous avions accompli et notre bonne entente nous permettait de gérer au mieux notre équipe et de proposer des projets toujours plus fous et innovants.
L'ascenseur s'arrêta au trentième étage, celui réservé à nos bureaux à Mark et moi ainsi que ceux de nos secrétaires respectives. Je franchis la porte et déposait mon sac à main et mon manteau portefeuille rose pâle sur le petit canapé qui agrémentait mon espace de travail. Mon regard s'attarda un instant sur la photo posée près de mon ordinateur. Je ravalais la vague d'émotion qui commençait à me nouer la gorge puis détournait les yeux en direction de l'immense bais vitrée qui offrait une vue magnifique sur New York. Mon bureau surplombait toute la ville, je pouvais ainsi admirer le poumon vert que représentait Central Park et les tons rosés que dessinait le levé du soleil dans le ciel. Mes idées remises en place, je rangeais mon cauchemar dans un coin de ma tête, ouvris le premier tiroir de mon bureau et m'emparais de ma tablette.  En l'allumant un symbole de deux lettres entrelacées, MS, suivis de Home  en caractère ivoire s'afficha. Puis l'interface apparu, j'avais accès à mon agenda, à nos projets en cours, au site de l'entreprise, aux catalogues publiés depuis le début d'année et celui à paraître le 3 du mois suivant, ainsi que les contacts de tous nos employés et ceux de nos clients les plus importants. La première chose que je faisais une fois arrivé au bureau était de consulter mon agenda, j'avais rendez-vous avec Mark à 10 heures pour finaliser le projets de rénovation du manoir de Monsieur. ANDREWS, ça me laissait donc une heure et demi pour consulter ma secrétaire. Je franchis donc l'espace qui me séparait de son bureau. Sur la porte était inscrit en lettre manuscrite Jane FORTENBER  Secrétaire. Jane travaillait chez nous depuis moins d'un mois, elle était arrivée après que Cathy ait obtenu un poste d'assistante de direction dans une grande boîte d'édition, elle débutait dans le métier mais s'en sortait relativement bien. C'était une jeune femme de 23 ans, petite et mince, elle avait les yeux verts et de long cheveux raides châtains clairs. Ce n'était pas une femme qui attirait l'attention, elle s'habillait toujours de façon très classique, souvent en noir, parfois elle portait une jupe crayon grise ou bien un chemisier crème avec des escarpins noirs, mais jamais, même lorsque les saisons se faisaient plus chaudes, je ne l'avais vu porter de la couleur. Elle était très discrète, peut être même timide, mais son travail était jusqu'alors irréprochable et les clients étaient très satisfaits de l'accueil qu'elle leur réservait. Je frappais deux coups secs à sa porte.

  - Entrez !
  - Bonjour Jane comment allez vous aujourd'hui ?

Jane remonta ses fines lunettes rondes sur son nez et me souris.

  - Bonjour Madame NEILS ! Très bien merci, et vous ?
  - Je vous en prie Jane je vous ai déjà dit de m'appeler Sara ce sera plus simple pour vous comme pour moi. Dites moi
    quelles sont les nouvelles ? De nouveaux clients vous ont ils contactés ? Ai-je de nouveaux rendez-vous programmés
    aujourd'hui ?

Jane rougis et me répondit d'un air amusé, je profitais de sa réponse pour m'asseoir face à elle.
Oui excusez moi Sara, je n'ai pas l'habitude. Les visites sur le site de l'entreprise continuent d'augmenter de jours en jours ce qui est très encourageant, nous avons noté une préférence des internautes pour le style scandinave concernant les aménagements intérieurs, ce sont par contre les façades en pierre ou en bois ainsi que les énergies renouvelables  qui remportent un franc succès pour les projets de constructions et aménagements extérieurs, j'en ai référé à Monsieur WILLIAMS...
Mon regard amusé lui permis de se reprendre.

  - Pardon, à Mark. Le magazine est terminé et près à la publication prévu dans une semaine, j'ai mis à jour les dernières
    modifications qui ont été apporté, vous pouvez les retrouver directement sur votre tablette je vous ai mis des
    commentaires en bord de page lorsque un changement a été effectué. De ce fait l'équipe d'édition veut vous voir avec
    Monsieur... Mark pour s'assurer que ça vous convient et que le magazine peut être envoyé à l'impression, vous avez donc
    rendez-vous avec eux après le déjeuner à 14 heures. Je vous ai également bloqué un rendez-vous avec un client
    potentiel, un homme d'affaire français qui a acheté un appartement au cœur de New York il voudrait refaire entièrement
    l'intérieur et voir avec vous ce qui est possible de faire, son budget n'est pas défini mais je pense que si vous lui proposez
    exactement ce qu'il veut il n'hésitera pas à y mettre le prix, Je pense que j'ai fais le tour des informations que j'ai à vous
    communiqué... ah oui ! et le magasin d'ameublement a envoyé un mail, le mobilier pour Monsieur ANDREWS est prêt à
    être livré ils attendent votre feu vert, je vous ai transféré le mail ainsi que ceux que je jugeais importants.

  - C'est parfait Jane vous avez fait de l'excellent boulot, vous m'épatez !

Son sourire s'élargit, elle replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et me remercie d'un hochement de tête.

  - Je vais préparer mon rendez-vous avec Mark, si vous avez d'autres informations vous savez où me trouver.

Je me levais et me dirigeais vers la porte de son bureau. Au moment où j'abaissais la poignet Jane m'interpella.

  - Madame... Sara, dit elle en se frottant le front, une femme qui se dit être votre sœur a téléphoné, elle semblait
    préoccupée je lui ai dis de vous rappeler plus tard mais elle m'a demandé de vous dire qu'il faut absolument qu'elle vous
    voit et que si vous le souhaitez elle sera à l'entrée de l'immeuble pour le déjeuner à midi.

Perplexe et agacée je répondis à Jane de sorte qu'elle ne puisse pas déceler mon humeur.

  - Je vous remercie Jane. Et encore félicitations, c'est de l'excellent travail.

Puis je franchis sa porte et retournais dans mon bureau. Dans un long soupir je m'assis sur ma chaise, face à l'écran de mon ordinateur. Que me voulait elle à la fin, n'avais-je pas été assez claire la dernière fois que nous nous étions vu, je ne voulais plus la revoir, ni même entendre parler d'elle. Elle ne pouvait pas débarquer sur mon lieu de travail, comme ça, après tout ce temps, en laissant un message à ma secrétaire. Et puis, de quel droit s'était elle permise de téléphoner au bureau, et comment avait elle eu le numéro ?! Tout ça n'avait aucun sens. Je devais me calmer, j'avais une journée importante qui m'attendait et je ne pouvais pas me laisser distraire. Je respirais profondément, détournais mon regard sur la photo posée près de mon écran, du bout des doigts j'effleurais le verre et dis tout bas.

  - Dis moi ce que je dois faire...
Trois coup retentir à ma porte et me sortir de ma rêverie. Le visage de Mark apparu dans l'encadrement de la porte.

  - Je te dérange ma belle ? Tu n'as pas oublié que tu avais rendez-vous avec moi tout de même ?
  - Mark, excuses moi j'étais... je n'étais pas là. Mais non je n'ai pas oublié viens t 'asseoir.
  - Qu'est ce qu'il t'arrive Sara je vois bien que quelque chose ne va pas, tu n'as pas semblé perturbé à ce point depuis...
    depuis très longtemps.

Mark savait, il avait toujours su. Il était le seul homme que j'autorisais dans ma vie depuis 3 ans. Il me connaissait par cœur, nous avions grandi ensemble, fait notre scolarité ensemble, connu nos premiers amours et nos premières blessures ensemble. Il avait toujours été là et je savais qu'il le serait toujours, alors oui, il savait que ça n'allait pas, et je ne pouvais pas le lui cacher. J'enfouis mon visage dans mes mains et dans un souffle, je réussi à articuler.

  - Sofia a téléphoné au bureau. Je n'étais pas encore arrivée, elle est tombée sur Jane. Tu te rend compte elle a osé appeler
    ici, sur mon lieu de travail ! Et le pire c'est qu'elle s'est octroyée le droit de laisser un message à ma secrétaire pour moi !
  - Non tu rigoles elle n'a pas osé ?
  - Si Mark, elle a osé, lui répondis-je d'un ton agacé.
  - Bon et qu'est ce qu'elle veut au juste ?
  - Elle a dit à Jane que si je le voulais bien elle serait devant l'entrée de l'immeuble pour qu'on déjeune ensemble à midi, et
    que c'était important.
  - Et qu'est ce que tu comptes faire ?

Je lui lançais un regard si noir que je pu presque lire de la peur dans ses yeux.

  - Tu es sérieux ?! Qu'est ce que je compte faire ?! Et qu'est ce que je dois faire d'après toi, ne pas déjeuner avec elle ou
    bien descendre au risque de lui mettre mon poing dans la figure devant, probablement, un certain nombre de nos
    employés qui eux aussi descendront pour le déjeuner ?!
  - Calme toi Sara j'essaie de t'aider et je crois que tu oublies que je connais parfaitement la situation donc on peut en parler
    ou bien en venir directement au sujet de Monsieur ANDREWS, mais je ne te laisserais pas me cracher ton venin à la figure
    alors que tu sais très bien que je pourrais te venir en aide.
  - Pardon... Excuses moi Mark, tu as raison, dis-je d'une voix enrouée, je n'ai pas l'intention de descendre déjeuner avec
    elle, mais je n'arrive pas à croire qu'elle ait osé appeler ici. Enfin je ne veux plus y penser pour l'instant nous avons
    beaucoup de travail alors allons y, Monsieur ANDREWS.

Mark me regarda avec ce regard que je n'aimais pas voir chez lui quand il s'agissait de moi, il avait de la pitié dans les yeux. Je lui avais déjà fais remarquer que je n'aimais pas qu'il éprouve ce genre de sentiment pour moi et il m'avait répondu que ce n'était pas de la pitié mais de la compassion. Hors moi je lisais toujours la même chose sur son visage.

  - Ok ma belle ! Chinois à midi ça te dit ? J'irais prendre des plats à emporter chez Cho en face et on aura qu'à déjeuner ici
    qu'est ce que tu en dis ?

Il avait ce don si précieux, malgré tout, de me faire sourire presque en toute circonstances.

  - Oui j'adorerais, merci Mark.
  - Je t'en prie, il se racla la gorge comme pour annoncer un changement soudain de conversation, et d'une voix rauque
    repris, bon Monsieur ANDREWS.

Son comportement me fit sourire de plus bel.

  - Il est allé au manoir hier matin, il est très satisfait du style scandinave que tu as réussi à intégré aux poutres apparentes
    de la pièce à vivre ainsi qu'au style très épuré que tu as donné aux chambres. Il voulait changer la couleur du portail
    électrique et des clôtures, je lui ai fais comprendre que le raccordement ayant été  fait avec la maison ça allait être
    compliqué car ça impliquerait de tout changer. Heureusement pour nous il a abandonné l'idée ! dit-il en se frottant
    théâtralement le front. Il attend ton mail pour l'ameublement de la maison et le contrat sera terminé.
  - Décidément ces hommes fortunés en veulent toujours plus, n'est ce pas ? répliquais-je avec un clin d’œil moqueur.
  - Je ne vois pas de quoi tu parles ! Je ne suis pas née avec des billets plein la couche moi, j'ai travaillé dur pour en arriver
    là !

Un rire franc s'échappa de ma bouche, et Mark me rejoignis rapidement.

  - Bon monsieur le fortuné, revenons en à notre contrat. De mon coté le magasin d'ameublement est prêt à livrer les
    meubles au clients il me faudrait ses disponibilités pour envoyer les déménageurs au manoir et lui faire le montage des
    meubles et l'installation de la décoration.
  - Parfait, je vais demander à Ethan de contacter Monsieur ANDREWS pour voir avec lui quand est ce qu'on peut le livrer
    comme ça tu pourras donner une date au magasin. Autre chose ?
  - Non, ce sera le dernier point et le contrat pourra être clôturé, tu t'occuperas de la fermeture du dossier et du versements
    final à la trésorerie ?
  - Oui le dossier est sur mon bureau il est prêt à être clôturé pas de soucis de ce coté là.
  - Parfait. Jane m'a dit qu'on avait rendez-vous avec l'équipe d'édition à 14 heures c'est bon pour toi ?
  - Oui Ethan m'a prévenu aussi, je n'ai pas d'autres rendez-vous de prévu pour la journée donc c'est bon pour moi, je
    voulais trouver des matériaux non polluants et respectueux de l'environnement pour le proposer lors de projets de
    constructions. Il faut que je recherche des partenariats plus axés sur le sujet, ça nous permettrais de toucher une
    clientèle plus large.
  - C'est une excellente idée ! J'ai deux trois choses à régler encore on se voit pour le déjeuner alors, tu me prends comme
    d'habitude ?

Mark se leva et se dirigea vers la porte, puis avant de l'ouvrir il se retourna, un grand sourire aux lèvres.

  - Nouilles aux crevettes et gingembre.
  - Tu es mon héros, lui dis-je les yeux pétillants à l'idée d'engloutir mon repas.

Je me retrouvais à nouveau seule dans mon bureau. J'avais pris une grande décision, je ne descendrais pas rejoindre ma sœur pour le déjeuner, j'avais mis un terme à nos relations 3 ans auparavant, je ne comptais pas revenir sur mes positions.
Je décidais de jeter un œil aux mails que m'avait transféré Jane, il y avait celui du magasin d'ameublement, un de Jane décrivant brièvement le client français que je devais recevoir cet après-midi : Etienne DELAGARDE, homme de 35 ans, il a fait carrière dans les finances, sa résidence principale est en France, mais il a pour projet d'agrandir son affaire à l'étranger notamment à New York c'est pourquoi il a acheté un grand appartement en plein cœur de la ville, c'est un homme très respecté à Paris. Jane avait raison si j'arrivais à proposer quelque chose à Monsieur DELAGARDE, un aménagement correspondant à sa demande, il était fort possible que ce ne soit pas le dernier contrat qu'on obtiendrait avec lui.
Peu de temps après avoir lu la description de mon client je reçu un mail de Mark « Ethan a contacté Monsieur ANDREWS, il peut nous laisser les clés du manoir mercredi 30 Octobre, les déménageurs auraient la journée pour tout installer. Il faudra cependant que tout soit terminé pour le 31, il a prévu de fêter Halloween dans sa nouvelle demeure et il compte inviter des gens « d'importances » à qui il pourrait vanter notre travail si le manoir lui est délivré en temps et en heure. Je te laisse gérer avec le magasin. A tout à l'heure ma belle . Mark WILLIAMS PDG MS Home chargé des constructions et aménagements extérieurs ». Je répondais tout de suite au mail du magasin d'ameublement et leur demandais de confirmer dans les plus brefs délais pour envoyer l'équipe de déménageurs directement sur place. Le reste de la matinée passa rapidement, j'arpentais les site de décorations et d'ameublement pour proposer de nouveaux partenariats à Mark, je reçu également la réponse du magasin qui me confirma la livraison des meubles pour le 30 Octobre à 9 heures au manoir de Monsieur ANDREWS. Je passais rapidement voir Jane pour qu'elle téléphone au service de déménageurs situé au vingtième étage pour mettre en place l'équipe qui serait affectée au montage des meubles et aux finitions de décorations. Je faisais des mises à jours sur le site internet quand trois coups retentirent à la porte.

  - Entres !
Un air triste et abattu se peignait sur le visage de Mark.

  - Qu'est ce qu'il se passe ?
  - Sara, il faut que je te dise quelque chose d'important...

Le comportement de Mark commençait sincèrement à m'angoisser, perturbée et à bout de nerf je lui demandais.

  - Dis moi Mark ?
  - Sara,,, , il baissa la tête et ferma les yeux, ils n'avaient plus de nouilles aux crevettes et gingembre.

Il releva lentement la tête, un sourire jusqu'aux oreilles, moi je restais ahuri, la bouche grande ouverte. Devant mon expression incrédule Mark se plia de rire.

  - Tu es sérieux là ? un rire nerveux s'échappa de ma gorge.

Mark riait de plus bel.

  - Mon dieu si tu voyais ta tête ! Je rigole ils en avaient j'ai tout là regarde, t'inquiète pas tu vas pouvoir t’empiffrer. Il sorti
    de derrière son dos un sac cartonné marron et une délicieuse odeur de nourriture asiatique se répandit dans mon bureau.
    Si j'avais quelque chose à porté de mains tu te le serais pris dans la figure !

Les yeux inondés de larmes il referma la porte derrière lui et vint s'installer en face de moi. Nous restâmes silencieux un -certain temps, mais une question me démangeait, il fallait que je la lui pose.

  - Mark ? Elle était vraiment là ?
  - Sara...
  - Je dois savoir, dis moi.

Après un long soupir il me répondit.

  - Oui Sara, elle était là.
  - Elle est venue te voir c'est ça ?
  - Est ce que c'est important ?  
  - Bien-sur que c'est important, lui rétorquais-je exaspéré, ma sœur se pointe à mon boulot, elle a, je pense, parlé à mon
    meilleur ami donc oui c'est important !
  - Ok ok ! Oui, Sofia est venue me voir.
  - Et donc ? Bon sang Mark il faut vraiment que je te sorte les verres du nez ? Qu'est ce qu'elle te voulait ?

Mark posa sa boîte de nouilles, saisit une serviette en papier pour se tamponner la bouche, la posa sur ses genoux et me regarda dans les yeux.

  - Elle voulait savoir pourquoi tu n'étais pas descendu. Je lui ai répondu quelle était culottée de me poser la question car elle
    connaissait sûrement la réponse. Et elle a ajouté qu'elle savait pertinemment que tu ne la pardonnerais jamais mais
    qu'elle ne serait jamais venue te trouver si ce n'était pas important. Je lui ai dis qu'il aurait fallu y penser 3 ans en arrière
    et je suis partie, elle ne m'a pas suivi.

Je restais abasourdi, je ne croyais pas ce que je venais d'entendre. Je m'affaissais dans mon fauteuil.

  - Sara, elle avait l'air réellement bouleversé, je crois que c'est vraiment important...
  - Et moi, elle s'est souciée de mon état émotionnel à l'époque, elle s'est demandée si j'étais bouleversée?! Non elle était
    bien trop ivre pour ne serait-ce que tenir debout !

Je n'avais pas réussi, elles avaient coulés sans que je le souhaite, je n'avais pas su les retenir, les larmes mouillait à présent mes joues. Mark se leva de sa chaise, vint se poser à coté de moi pour me faire mettre debout et me pris dans ses bras. Je ne savais pas combien de temps nous étions restés comme ça, mais les larmes avaient séché et la colère était passé.

  - Ça va aller ma belle ? Tu as besoin de quelque chose ?

Les mots de Mark me sortir de mon état de somnolence.

  - Ça va, merci.
  - Tu n'avais plus pleuré comme ça depuis...
  - Arrêtes, j'y ai trop pensé aujourd'hui, je ne peux plus, je n'aurais pas la force d'y penser encore.
  - Ok. Tu sais quoi, je vais aller me faire couler un café, je te ramène ton latte si tu veux et après on file au rendez-vous
    avec l'équipe d'édition, ça te va ?
  - Oui ce serait parfait, lui dis-je avec un sourire en coin.
  - Très bien, je reviens alors.

Il déposa un léger baiser sur mon front qui me réchauffa le cœur et sorti de mon bureau. Je me rassis lentement sur mon fauteuil, attrapait un mouchoir dans mon sac à mains ainsi que mon miroir de poche et entrepris de nettoyer le mascara qui avait coulé sous mes yeux. Lorsque je me regardais je compris à quel point Mark avait raison, il y avait bien longtemps que je n'avais pas pleuré comme ça. Mes yeux bleus était assombris par le noir qui avait coulé sous mes paupières inférieures,, mes cernes s'étaient creusées, mon eyeliner et mon mascara n'étais plus que des tâches noires difformes. Seul mon rouge à lèvre pourpre était resté en place. Je sauvais les meubles en nettoyant du mieux que je pouvais mon maquillage quand Mark fis son apparition avec deux tasses fumantes. Et pas n'importe qu'elles tasses. Il avait choisis celles qu'on s'était offerte lors de l'ouverture officielle de l'entreprise, on avait acheté ces tasses chacun de notre coté sans savoir ce que l'autre avait pris et on s'était retrouvé avec deux tasses identiques à un détails près, sur celle de Mark il était écrit « Je suis LE boss » et sur la mienne « Je suis LA bosse ». On avait beaucoup rit de cette coïncidence à l'époque, et lorsque je le voyais arriver avec ces deux tasses dans les mains ça me faisait toujours autant sourire.

  - Je préfère te voir avec le sourire aux lèvres.
  - Je sais, lui dis-je avec beaucoup de tendresse.

Nous bûmes notre café en parlant de tout et de rien, mais surtout de rien. Mark faisait en sorte qu'on ait toujours un sujet de conversation avant notre rendez-vous, et on évoqua plus Sofia une seule fois.



Nous descendîmes au vingt-huitième étage pour discuter du magazine à paraître le 4 Novembre avec l'équipe d'édition. Ils nous attendaient déjà dans la salle de réunion, Mark et moi nous installâmes chacun à un bout de la table rectangulaire. A ma gauche il y avait le directeur des éditions ainsi que son assistante, et à ma droite le rédacteur en chef, le chargé d'image et de mise en page et un responsable du secteur d'impression situé un étage plus bas. On évoqua le thème du magazine, on avait inséré l'aménagement fait dans le manoir de Monsieur ANDREWS ainsi que la rénovation d'une école de danse classique et celle d'un grand magasin de vêtements New Yorkais. On annonçait également les tons et les textures qui seraient de mises cette hiver ainsi que les projets d'évolution que Mark voulait mettre en place. Après s'être arrêté sur l'une des quatre premières de couverture que notre chargé d'image nous avait proposé, le magazine fut validé  puis le responsable du secteur d'impression parti avec la maquette du magazine.Mark et moi remontâmes dans nos bureaux, je m'assis à mon fauteuil lorsque le téléphone sonna.

  - Sara NEILS, j’écoute ?
  - Sara, Jane à l'appareil, Monsieur DELAGARDE souhaiterait repousser votre rendez-vous, il y a eu un accident sur Madison
    Avenue, ça à l'air sérieux, il n'a pas avancé depuis bientôt une heure. Il nous téléphonera pour reprendre un rendez-vous,
    il s'excuse pour le dérangement.
  - Bon très bien. Vous pensez que c'est sérieux cette histoire d'accident, ou notre client aurait il simplement changé d'avis ?

Demandais-je à Jane perplexe.

  - Je ne sais pas Sara, si c'est récent l'accident n'a peut être pas encore été pris d'assaut par les médias ont en saura
    sûrement d'avantage demain matin dans le New York Times.
  - Merci de m'avoir prévenu Jane, vous pouvez partir plus tôt si vous le souhaitez, prenez votre fin de journée, à demain.
  - Merci Sara, bonne soirée à demain.

J'étais quelque part soulagée, la journée avait été mouvementé et je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi et me faire couler un bain chaud. Je récupérais mon manteau et mon sac et me dirigeait vers le bureau de Mark. Arrivé devant sa porte je frappais trois coups.

  - Entres ma belle !

Je me faufilais dans l’entrebâillement de la porte.

  - Je vais rentrer, mon client a annulé, apparemment il y a eu un accident sur Madison Avenue ça ferait près d'une heure
    que la circulation est bloquée. Ça ne te dérange pas ?
  - Non bien-sur que non, rentres te reposer on se voit demain ma belle !
  - Ok, merci Mark, ne reste pas trop tard à demain.

Je refermais la porte de son bureau et me dirigeait vers l'ascenseur. Jane et Ethan semblaient déjà être parti car aucune lumière ne filtrait sous leur porte respective. Arrivé en bas de l'immeuble je marchais en direction de la sortie tout en cherchant les clés de ma voiture dans mon sac. Je mis la main dessus lorsque je franchis les portes vitrées et une voix m'interpella.

  - Sara ?

Mes clés tombèrent au sol, je ne voulais pas reconnaître la voix que j'avais entendu. Je me retournais lentement, le visage livide, elle était là. Il était 16 heures 30 et elle était encore là, devant mon lieu de travail, à m'attendre.

  - Je savais que Mark ne te dirais pas qu'il m'avait croisé.
  - Il me l'a dit, mais je n'en ai rien à faire. Qu'est ce que tu fais ici Sofia ?
  - Il faut que je te parle c'est important.

La colère commençait à prendre possession de mon cerveau, je ramassais mes clés qui était jusque là resté par terre.

  - Je n'ai rien à te dire, et je ne veux rien savoir.

Ma voiture, une imposante chevrolet Traverse RS bordeaux attendait juste en face de moi, je me mis à avancer pour m'y réfugier car je ne voulais pas en entendre d'avantage, elle en avait déjà trop dit.

  - Maman est malade Sara.

Je m'arrêtais net, à quelques pas à peine de mon véhicule.

  - Il lui on trouvé une tumeur au cerveau, elle est trop mal placée pour être retirée, il ne lui reste que quelques mois à
    vivre, un an tout au plus.
  - Quand est ce qu'ils l'ont trouvé ?
  - Il y a deux mois environ, elle se plaignait d'importants maux de tête, puis elle a fait un malaise. Papa l'a tout de suite
    emmené chez le médecin, ils lui ont fait passé un scanner et ils l'ont trouvé, mais s'était déjà trop tard, elle n'était plus
    opérable.
  - D'accord, j'essaierais de lui téléphoner. Au revoir Sofia.

Je poursuivis mon chemin jusqu'à ma voiture, l'ouvris et montait à l'intérieur. Je mis la clé sur le contact et démarrais.

  - Sara attends ! Tu devrais passer la voir, c'est ta mère.

Cette fois ma colère explosa, et je ne retins plus mes mots.

  - Comment oses-tu me dire ça ?! Et lui, qu'est ce qu'il était pour toi, pour elle ?! Hein ?! Ne t'avises plus jamais de venir
    me voir, ou d'essayer de rentrer en contact avec moi. Ne viens plus jamais ici Sofia tu m'entends ?! Je croyais avoir été
    clair il y a 3 ans, tu as détruit ma vie, je ne veux plus jamais avoir à faire à toi ! Ne t'approches plus de moi ou je
    demanderais une mesure d'éloignement à la police, visiblement ton trop court séjour en prison ne t'as pas suffit !

Je claquais la porte de ma voiture, enclenchais la première et disparu dans la circulation de New York. Dans mon rétroviseur, Sofia était encore sur le trottoir.



J'arrivais devant mon  immeuble, un building de vingt étages. Mon appartement se trouvait tout en haut de celui-ci et traversait l'ensemble du bâtiment. Je franchis le seuil de ma porte, déchaussais mes escarpins bordeaux, posait mon sac à mains noir sur la console et accrochait mon manteau portefeuille sur le porte manteau. La journée avait été longue, et douloureuse, je passais derrière le canapé d'angle gris clair et me dirigeait vers la cuisine. Elle était spacieuse, composée de meubles en chêne clair et de tout l'équipement électroménager nécessaire. J’atteignis le comptoir, attrapais un verre à pied dans le meuble du haut puis sortis une bouteille de vin rouge du réfrigérateur. Je me servis un grand verre puis alla m'installer sur le canapé, De là j'allumais la télévision et zappais sur des programmes sans importances . Je m'arrêtais sur une série policière où des experts en criminologie résolvaient des meurtres de tout genre en un temps record. Et je buvais, une gorgée. Deux gorgées. Je fini mon premier verre. Un deuxième... Puis un troisième verre. La publicité coupa court au téléfilm, je profitais de ce moment pour changer de chaîne. Je mis les informations en supposant qu'on évoquerait l'accident de cet après-midi, et retournais dans la cuisine pour terminer ma bouteille de vin. Pendant que je remplissais mon verre, j'entendais l'actualité en fond « nous rappelons le flash info de cette journée, un terrible accident de voiture sur Madison Avenue ayant entraîné la mort de trois personnes. »

  - Qu'est ce que...

Je relevais la tête en direction de l'écran, puis la bouteille explosa avec fracas sur le carrelage gris de la cuisine. Je m'approchais, les jambes tremblantes du canapé, un bras sous la poitrine et une mains plaquée sur la bouche. Ma respiration était rapide, les battements de mon cœur accéléraient à mesure que mon corps avançait. Mes yeux fixaient toujours la télévision. Ou du moins ils regardaient avec horreur ce pick up blanc encastré dans la porte conducteur d'une berline noire. Et ce restaurant derrière, faisant l'angle de la rue... Cette route, à présent jonchée de milles éclats de verre et de débris de voiture.

  - C'est pas possible... Ça... ça n'a aucun sens...

Je m'assis sur le canapé, me frottais énergiquement le visage et les yeux dans l'espoir de dissiper les effets que l'alcool commençait à avoir sur mon corps et mon esprit. En vain. Lorsque mes yeux rencontrèrent à nouveau l'écran, les deux véhicules étaient toujours présent, exactement...

  - comme dans mon rêve...

D'un geste vif je m'emparais de la télécommande et mis fin à cette torture. Je restais un moment assise là, éclairé simplement de la lumière dans la cuisine derrière moi. C'était comme si je n'avais pas éteint cette télévision ; l'image était resté figée dans ma tête. Je ne voyais rien d'autre. J'étais comme paralysée. Il fallait que je me reprenne, alors je me levais, retournais dans la cuisine, me saisit de mon verre de vin rouge – les bries de verre de la bouteille resteraient à leur place cette nuit, ils attendraient bien demain – et je me dirigeais vers le couloir situé sur la droite. J'ouvris la première porte et entrait dans ma chambre. C'était une pièce très grande, trop grande pour moi seule. Néanmoins c'était l'endroit le plus personnel de mon appartement, et le plus chaleureux aussi. Les murs étaient peints dans des tons crèmes et le parquet était un bois chaud. Il y avait contre le mur du fond au centre mon lit à baldaquin, il était immense en pin blanc et orné de voiles blancs transparents à ses quatre coins ainsi que d'une parure écrue, il aurait pu accueillir un jeune couple passionné et même une famille au matin de Noël. Dans les mêmes matériaux que ce dernier, une coiffeuse était disposée contre le mur à gauche de la porte d'entrée, elle était accessoirisée de tout ce dont une femme pourrait avoir besoin ainsi que d'une rose rouge éternelle dans un vase fin. A gauche New York s'étendait à mes pieds, tous les soirs, si je le souhaitais, je pouvais profiter d'une vue imprenable sur le couché de soleil. En hiver je le contemplais de l'intérieur et j'admirais les reflets rosés sur le décor enneigé de la ville, mais lors de journées plus chaudes je sortais sur le petit balcon qui s'étendait le long de la baie vitrée et profitais des nuances orangées chaleureuses qu'offrait les saisons estivales. Sur le mur de droite se situait la porte en verre de ma salle de bain. Je traversais ma chambre et pénétrais à l’intérieur.Les mêmes tons que ceux de ma chambre étaient présents, notamment pour l'encadrement de la baignoire ou pour la double vasque. Du reste un simple mur était carrelé de bleu canard, celui de la douche à l'italienne dont le sol était recouvert de véritables galets. J'entrais à l'intérieur et allumais l'eau qui se mit à pleuvoir du pommeau suspendu au plafond. Je posais mon verre de vin entre les deux lavabos ronds en verre et entrepris d'ôter ma chemise blanche et ma jupe crayon noire lorsque mon regard rencontra le miroir. J'avais le teint pâle moi qui paraissait, en toutes saisons, avoir pris un bain de soleil, mes traits étaient tirés, je semblais exténuée. Je restais un moment là, le regard traversant le reflet que je renvoyais. Puis je me saisis de mon verre de vin rouge et le bu d'une traite. L'abondance d'alcool réchauffa mon œsophage, jusqu'à mon estomac, puis l'ensemble de mon corps. Je pénétrais sous le jet de pluie et laissais l'eau emporter toute la douleurs et l'angoisse que m'avait procuré cette journée.
Peu à peu mon esprit se libéra, Sofia quitta mes pensées mais l'accident peinait à vouloir faire de même. Je relatais les événements dans ma tête, essayais de déceler les points qui ne concordaient pas... Puis fini par me persuader que c'était une coïncidence, ça ne pouvait être qu'une coïncidence.J'étais sûrement resté une bonne heure sous la douche avant que la fatigue ne s’abattent violemment sur moi.
J'enfilais un bas de survêtement gris et un vieux T-shirt de l'équipe de basket des Lakers et fini par me glisser sous mes draps. Comme chaque soir, je regardais la photo posée sur ma table de nuit, près de mon téléphone, et cette nuit là je sombrais rapidement dans le sommeil.
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