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| | Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote | |
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Quel texte préferrez-vous ? | 1 | | 17% | [ 1 ] | 2 | | 33% | [ 2 ] | 3 | | 17% | [ 1 ] | 4 | | 0% | [ 0 ] | 5 | | 0% | [ 0 ] | 6 | | 17% | [ 1 ] | 7 | | 0% | [ 0 ] | 8 | | 16% | [ 1 ] |
| Total des votes : 6 | | Sondage clos |
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Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:55 | |
| Bonjour à tous, La soumission des textes pour le concours est maintenant terminé. C'est l'heure, du dudududududu ... duel ! Merci à tous ceux qui ont participé, ça fait très plaisir de voir autant de personnes intéressés par le concours. Nous avons 8 textes. Pour ceux qui préfèrent une lecture au format PDF, vous trouverez le fichier ici : Télécharger Vous pourrez facilement le convertir pour le lire sur un tablette avec le logiciel Calibre. Fin des votes le 20 décembre à 23h59. Wishy | |
| | | Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:56 | |
| - Texte 1:
Les « Sans-noms »
C’est une minuscule clairière au sol recouvert d’une herbe verte et drue et parsemée de petites fleurs d’un jaune éclatant. Je ne me pose même pas de questions sur la luxuriance de ce petit port perdu dans sa mer de sécheresse car un phénomène plus surprenant capte toute mon attention. Au milieu de la clairière, reposant droites sur le sol sans que rien ne les tienne, se dressent deux portes. Des portes très ordinaires, en bois brut, sans ornements, sans décorations. Un panneau de bois et une simple clenche. Je m’appelle Laïli. Je suis né il y a 13 ans dans un grand village dans lequel mes parents, les parents de mes parents et leurs parents encore, depuis des générations et des générations, ont vu le jour. Mon papa travaille aux champs et ma maman nous élève, moi et mes quatre frères et sœurs. Nous ne sommes pas riches mais nous mangeons à notre faim et, ici, c’est déjà beaucoup. Parfois, mon papa nous ramène des petits cadeaux, fruits sucrés que lui a cédé M. Vim, le propriétaire des vergers, petites figurines sculptées de la pointe de son couteau ou poupées tressées avec des feuilles de végétaux. Nous sommes heureux. Ce jour là, après mes corvées, maman m’a donné la permission d’aller me promener dans la forêt dont l’orée se situe non loin de la maison, au bout d’une ruelle qui part de la place du village. Je m’en vais le cœur en fête. Généralement les filles ne se promènent pas seules mais maman sait qu’elle peut me faire confiance. Je sais me défendre ! Tandis que je traverse la place, je vois surgir deux « Sans-nom » qui tentent d’échapper à un groupe de garçons de mon âge. Je reconnais certains des camarades de classe de mon frère. Les « Sans-nom » habitent un quartier isolé de la ville. Ils n’ont pas le droit d’y entrer sauf pour effectuer des besognes qu’on leur confie, ce genre de besognes qu’aucun humain ne voudrait accomplir. Ces deux là ont sans doute tenté leur chance, pour fouiller dans nos ordures, comme ils le font tous. C’est un garçon, de mon âge à peu près, et une fille, bien plus jeune. Leurs regards sont comme ceux d’une antilope cernée par des chiens, mélange de panique, de courage et de résignation. Ils cherchent une issue mais, de chaque rue surgit un petit groupe d’assaillants qui leur bloque le passage. Bientôt la meute les accule contre la fontaine. Les villageois brandissent de longs bâtons. D’abord, riant aux éclats et s’encourageant entre eux, ils s’amusent avec le garçon, un petit coup par ci, un autre par là mais bientôt, alors que les esprits s’échauffent, les gourdins frappent de plus en plus fort, de plus en plus souvent. Le garçon crie, tente de se protéger de ses bras mais n’essaie plus de s’enfuir. Il sait qu’il ne ferait qu’aggraver sa peine. La petite fille s’est recroquevillée au sol, les bras sur la tête. Elle regarde les coups pleuvoir sur son frère et pleure en silence, priant sans y croire pour que son tour ne vienne pas. Je reste quelques secondes à me balancer d’un pied sur l’autre, comme si je cherchais à résoudre un problème que je ne sais même pas me poser. Finalement, je tourne les talons et m’éloigne rapidement, pressée de prendre la ruelle et de me retrouver dans les bois pour échapper à ce spectacle qui me met mal à l’aise. Tout en marchant, je revois les images des deux enfants. Une part de moi est triste, l’autre en colère. Pourquoi sont-ils venus par ici en plein jour ? Ils devaient bien savoir ce qui les attendait. J’atteins enfin les premiers arbres, m’enfonce dans la forêt à grands pas. Sa sérénité me fait du bien. Le vent dans les arbres, le chant des oiseaux. Les feuilles mortes crissent sous mes pieds. La pluie n’est pas tombée depuis si longtemps que les arbres se dessèchent avant l’heure. Dans les champs, les cultures ne donnent que des fruits ou légumes rabougris, flétris même sur la plante, sauf quand le propriétaire a les moyens d’irriguer. Je pense aux « Sans-nom » qui ne survivent que des maigres produits de quelques bouts de terres, ilots isolés au milieu des maisons de tôle. Pour eux, l’eau c’est quelques seaux par jour, pour boire et la cuisine, la vaisselle, la lessive, la toilette alors les plantes... Pas étonnant que leurs enfants aux ventres vides bravent les interdits. Qu’est-ce que je raconte ? S’ils sont « Sans-nom », c’est qu’ils l’ont mérité. Ils sont nés dans la mauvaise famille. C’est leur destin, le poids des fautes de leurs vies antérieures. Ils le savent tout comme nous, l’acceptent tout comme nous. S’ils ont de la chance leur existence sera courte. S’ils se comportent bien, le destin leur offrira à nouveau leur chance, dans la vie qui suivra ou celle d’après. En pensant à tout ça, je marche rapidement. Mes pieds frappent le sol, rageurs, comme pour lui faire mal. Me faire mal, peut-être ? Sur ma droite, j’aperçois une sente à peine tracée qui s’embranche sur le chemin. Sans pouvoir m’en expliquer la raison, je m’arrête et cherche à en sonder les profondeurs. En vain. Sans pouvoir m’en expliquer la raison, je quitte le chemin et m’engage dans l’étroit passage, écartant des bras ou des jambes branches et broussailles qui gênent mon passage. Je progresse difficilement, mes avants bras et mes tibias sont striés de mille estafilades. Mes pieds s’accrochent à des racines, roulent sur des cailloux, se tordent mais, sans pouvoir m’en expliquer la raison, je ne renonce pas. La sente finit par disparaitre totalement, je suis presque englué dans la masse végétale mais, au-delà de toute raison, je continue. Et je débouche dans la clairière...
Je m’approche des portes, intriguée et un peu effrayée. Je touche une des portes, pousse légèrement puis plus fort. Elle ne bouge pas plus que si elle était solidement ancrée dans un mur en pierre. Je tente l’expérience sur la seconde, avec le même résultat. Curieuse, j’en fais le tour. Rien. Ce sont juste deux portes posées comme ça sur l’herbe verte, deux portes qui ne reposent sur rien, ne donnent sur rien, deux portes inutiles. Je reste plantée là de longues minutes, à les regarder sans comprendre. C’est au moment où lassée et ne voyant quoi faire d’autre, je m’apprête à faire demi-tour que… J’entends du bruit. Je regarde autour de moi. Rien. Est-ce que ? Poussée par une intuition, je vais coller mon oreille à un des panneaux de bois. C’est bien ça. Le bruit vient de là, comme des voix, des exclamations et, oui, des rires. Derrière cette porte j’entends des rires, l’écho joyeux de personnes qui s’amusent. Stupéfaite, je colle mon oreille à l’autre porte. D’abord je n’entends rien puis… un son ténu, à peine plus qu’un souffle. Ou plutôt une plainte assourdie. Comme, oui, comme des sanglots retenus. Je recule d’un pas, interdite, fixe les deux panneaux de bois comme si j’espérais qu’ils prennent la parole pour m’expliquer ce qu’ils font là et ce qui se cache derrière. Une nouvelle fois, j’en fais le tour, toque même à l’une d’entre elle, d’un côté, puis de l’autre. Ça rend un son plein. Le son d’une porte en bois massif. Pas étonnant puisque c’est le cas. Vu que personne ne me crie d’entrer, je reste sur place et finis par m’assoir, totalement indécise, avant de me relever d’un bond, saisie d’une brusque révélation. Une porte, ça s’ouvre non ? Surtout quand elle est munie d’une clenche. Oui… mais si c’était dangereux. Oui… mais comment repartir sans avoir assouvi ma curiosité ? Oui… mais si je décide d’en ouvrir une, laquelle choisir ? Les rires m’appellent, joyeux. L’autre porte pleure toujours lugubrement. Pas à hésiter… Ces rires sont une invitation à la fête, à l’amitié, au plaisir. Je tends la main vers la clenche, la pose. Mes doigts se referment sur la poignée mais, au dernier moment, ils la relâchent brusquement. J’ai ressenti quelque chose de bizarre dans ces rires. Comme une frénésie mal contrôlée, une hystérie même. Quelque chose de malsain, de mauvais. Ce ne sont pas des rires de joie. Je me recule. Ces portes sont ensorcelées, pas de doute. Je dois fuir d’ici. Je fais volte-face, commence à m’éloigner d’un pas rapide. Mais je ralentis et m’arrête. Est-ce qu’on peut toujours décider de fuir ? Je m'approche de l'autre porte, j'en suis sûre, derrière quelqu'un a besoin de mon aide. Je pose la main sur la poignée et ouvre d’un seul mouvement. Au-delà du seuil, un vide grisâtre. J’y pénètre sans hésitation. Je suis sur la place, à l’instant même où je l’ai quittée. Le garçon vient de tomber à terre, le corps marqué de bleus et de traces sanglantes. L’un des tortionnaires lève haut son gourdin au-dessus de la petite. Je hurle : - Stop ! Je bouscule les persécuteurs et vais me poster près de la petite fille. Je la prends par la main, provoquant des exclamations de surprise et de dégoût de la part de tous ceux qui nous entourent. On ne touche pas un « Sans-nom ». Je l’aide à se relever et je fixe son agresseur dans les yeux. - Regarde la. Regardez la tous ! Regardez comme elle vous ressemble ! Elle pleure quand elle est triste ou quand elle a peur. Sans doute aussi que parfois elle rirait si on lui donnait des occasions de rire. Ce n’est pas une chose. C’est une enfant, un être humain. Elle a une mère, comme vous. Elle sait aimer comme vous. Tu veux la frapper ? Alors vas-y ! Frappe-la ! Mais regarde la dans les yeux en le faisant. Frappe-la en sachant que tu frappes une enfant. Que dans une autre vie, elle pourrait être ta petite sœur. Le gourdin, vacille, indécis. - Eh bien, qu’est-ce que tu attends ? L’agresseur baisse son arme et les yeux, fait demi-tour, suivi de ses camarades. Le groupe quitte la place, tête basse, en traînant les pieds. J’aide le garçon à se relever. - Pourquoi tu nous a aidés ? me demande-t-il. Je lui souris, heureuse malgré l’immensité de la tâche qu’il me reste à accomplir car je sais désormais ce que je veux faire de ma vie qui débute. - Parce que j’ai choisi la bonne porte.
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| | | Wishmaster Gourou des mots-niaque
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| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:56 | |
| - Texte 2:
Cueillette d'automne:
La situation est ridicule et m'agace d'autant plus.
Je n'aime même pas les champignons.
Ils ressemblent à d'énormes verrues et cette consistance molle dans la bouche, pouah ! Ça m'apprendra à être amoureux. Amoureux d'une femme enceinte qui plus est, j'ai vraiment le chic pour me mettre dans le pétrin et je n'ai même pas assez d'argent pour m'enfuir en Amérique latine.
Alors je suis là, avec mon panier de Chaperon rouge, au milieu de la forêt, une girolle imprimée en grand sur une feuille A4 pour être certain de les reconnaître. Il ne manquerait plus qu'elle s'empoisonne par ma faute avec sa précieuse « omelette aux girolles des bois », j'aurais l'air malin. C'est qu'ils seraient capables de me mettre en prison, il n'y a plus de limite de nos jours. J'aurai beau plaidé l'ignorance et le banal accident, ils ne me croiraient jamais. Ils tireraient des conclusions hâtives, contentieux conjugal, et je finirais ma vie au trou.
Tu me diras, au moins, je serais au chaud.
Parce que là je me pèle les miches, il n'y a pas un chat, et j'en trouve pas un de ces foutus champignons. Ça fait un moment que j'ai quitté le chemin et j'espère que je le retrouverai sans problème. Je ne suis pas vraiment un habitué des forêts. Pour moi, un arbre c'est un arbre, qu'il soit au bord d'une route, dans un pot, ou comme ici, en bande organisée.
Là !
C'est pas une girolle cet espèce de moignon d'orteil ? Ha ha, si ! Victoire ! J'en ai une ! Elle ne paraît pas grandiose toute seule au fond de mon panier, mais je n'en ai pas moins la poitrine gonflée de fierté. C'est un signe d'encouragement que je ferai bien de prendre au sérieux, je devrais m'enfoncer un peu plus dans le sous-bois.
Finalement, ce n'est pas si désagréable les balades en forêts. Quand le petit saura marcher, ce sera super de venir ici en famille. Je lui raconterai l'histoire des girolles alors qu'il était encore dans le ventre de sa maman et on rira bien ensemble !
J'espère que d'ici là, les gens auront appris à être moins dégueulasse. Il y a un truc pas très naturel planté dans la terre entre deux branches couvertes de mousse. Mais non, j'y crois pas ! C'est une carte pokémon !! Wouoh, j'ai l'impression de faire un voyage dans le temps. J'avais complètement oublié à quel point j'étais obsédé par elles quand j'étais môme ! Je leur vouais un culte absolu et j'allais même jusqu'à… alors ça c'est drôle. Ce n'est pas n'importe quelle carte. C'est exactement celle que j'avais perdu pendant des vacances en famille alors que je devais avoir une dizaine d'année. Je me souviens, j'étais catastrophé, j'en ai pleuré pendant des semaines. Mon premier chagrin d'amour. Évidemment, ce n'est pas la même. C'est le même personnage, mais néanmoins, c'est une drôle de coïncidence !
Puisqu'elle est déjà perdue pour le pauvre gamin qui est passé par ici, je l'empoche et nom d'un chien, je ne sais pas si c'est l'odeur des bois ou ces vieux souvenirs qui me reviennent, mais je me sens tout sentimental. Je ne peux pas m'empêcher de m'imaginer l'offrir à mon futur fils pour ses dix ans à lui. J'en rajouterai alors une couche sur l'histoire des girolles et il me rappellera que je la lui ai déjà raconté vingt fois, puis il délaissera la carte, le gâteau, et même sa mère, pour aller jouer aux jeux vidéos parce qu'il n'y a plus que ça qui les intéresse les sales gosses de maintenant. Il faut que j'arrête d'anticiper ma future vie de papa poule dépressif ou je vais me mettre à chialer ici et maintenant.
Recentration, objectif girolles ! Petite, petites, petites…
Dîtes-moi que je rêve ! Une colonie de vacances se cache au milieu de cette forêt, ou quoi ? Un vieux ballon de foot tout défoncé au milieu des fourrés ! Il me rappelle… non là c'est vraiment trop. Pourtant, c'est un fait, il y a encore le gribouillage au feutre. Un grand Z et un i usés par le temps. C'est le ballon que j'avais envoyé d'un coup de pied un peu trop puissant disparaître dans des buissons et qu'avec mon cousin nous n'avions jamais retrouvé, malgré tous nos efforts… Je l'avais appelé Zidane, mais la fin du nom s'était effacée, exactement comme l'inscription au feutre sur ce ballon-ci. Est-ce un hasard ? Ça paraît impossible. Ou alors je fabule, ma mémoire me joue des tours, mais je suis pourtant certain…
Et ce truc qui brille là-bas ?
C'est ridicule, mon cœur s'est mis à battre violemment dans mes tempes.
J'ai peur de m'approcher, j'ai peur de ce que je vais découvrir. Je ramasse le collier et reçois comme un coup de massue sur le crâne. C'est le collier que ma mère portait tout le temps quand j'étais petit. Jusqu'à ce que je le lui « emprunte » pour jouer et que je ne parvienne plus à mettre la main dessus après trois tours dans le jardin. Et là-bas, c'est bien la paire de chaussettes hideuse tricotée par Mamie Claude que je n'ai jamais retrouvée dans ma valise au retour des vacances de Noel ? Et là, la toupie que j'ai perdu dans une bouche d’égouts !
C'est une mauvaise blague.
Peut-être Charlotte qui a orchestré cette cueillette de champignons pour me piéger, mais ça ne tient pas la route. Comment aurait-elle récupéré tous ces objets, je les ai perdus il y a plus de vingt ans, et puis je ne lui en ai même jamais parlé…
Je regarde autour de moi, mais je suis toujours désespérément seul. Il n'y a que les arbres et quelques oiseaux pour être témoin de ma détresse. Le chemin est bien loin désormais, et j'ai marché si longtemps le regard rivé sur le sol que je serai bien incapable de revenir sur mes pas.
Je crois que je suis perdu.
Et comme la carte pokemon, le ballon, le collier, les chaussettes, la toupie, on ne me retrouvera jamais.
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| | | Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:56 | |
| - Texte 3:
Sans titre :
Je courrai dans la forêt assombrie à mesure que le soleil se couchait. Perdus de vu, mes amis, je les avais perdus de vu. L’angoisse commençait à monter en moi. Nous avions couru sous la charge d’un gros Saumar, un de ces animaux sauvages qui peuplent nos forêts du nord. Ces animaux sont presque aussi grands que moi et plus qu’un tonneau. Ils grognent et sautent sur les passants, mais ils sont assez faciles à semer, une fois lancés, ils n’avancent qu’en ligne droite. Apeuré par la nuit qui tombe, je me mets à crier. « Alex ? Kira ? Jenny ? » Aucune réponse dans un premier temps, je cours encore un peu, je recommence. Là, j’entends quelque chose, on crie mon nom. « Arthur. » Je regarde autour de moi, pour essayer de repérer l’origine du son. « Alex ? » J’étais sûr de reconnaitre la voix de mon frère. « Arthur ! » Cette fois, ils sont plusieurs. « Vous êtes où ? — Par ici. » Je les entends à ma droite, je cours vers eux et les retrouve. Ils sont là, tous les trois accompagnés de la créature étrange qui nous a guidés jusqu’ici. Celle-ci sourit. Sa petite taille la fait arriver à notre nombril, mais ça ne semble pas la gêner. « J’ai eu peur, soupirai-je. — Pas d’inquiétude. — Lugnon nous dit que nous sommes proches de ce que nous cherchons. — Proche, oui, sans aucun doute. Il faut continuer d’avancer vers le nord, vous pourrez vous débarrasser de votre magie. Si c’est toujours ce que vous voulez. — Bien sûr. » Nous étions fermes et sûrs de nous, nous désirions plus que tout nous délivrer de ces pouvoirs. Ils représentaient pour nous une trop grande responsabilité, nous préférons pouvoir vivre comme bon nous semble que de devoir apprendre à utiliser une magie potentiellement dangereuse qui nous amènerait à devoir suivre des règles de vies strictes. Nos années à l’école, en internat, nous avaient suffi. Nous continuâmes alors, accompagnés de Lugnon, sa peau bleutée nous impressionnait, il nous paraissait voir un cadavre, mais lui ne paraissait pas géné plus que ça. Sa petite voix fluette rappelait celle d’une femme ou d’un enfant, mais nous n’osions pas le contredire lorsqu’il parlait de lui-même au masculin. La marche dans la forêt commençait à nous effrayer, il faisait de plus en plus sombre. Cela poussa Lugnon à se stoper, brusquement. « Arrêtons-nous ici, nous allumerons un feu pour éloigner les créatures de la forêts et nous dormirons ici. — Moi je pourrais pas fermer l’œil, soufflai-je. Sérieux, dans le noir à l’extérieur et tout. C’est super dangereux. — Ça l’est encore plus de continuer à avancer, répliqua Lugnon. Alex, va chercher du bois. Vous, aidez-moi. » Il lança un regard à Jenny qui portait le sac à dos. « Tu as des couvertures là-dedans ? — Oui et des vivres, du fromage, du pain et des fruits secs. — Bien, bien, déballons ça, doucement avec la nourriture, ça risque d’attirer les bêtes. Alex dépêche-toi ! » Après quelques minutes, un feu brulait au centre du cercle que nous formions. Jenny coupait du pain, Kira, le fromage et j’avais dans mes mains la boite de fruits secs. Nous partageâmes ces victuailles. Le pain, bien qu’un peu dur, nous plut ainsi que le reste du repas. Nous nous couchâmes épuisés par la journée de marche dans la forêt, enroulés dans nos couvertures. Au petit matin, je me réveillai alors que le soleil éclairait à nouveau bien le bois, je voyais autour de moi, le feu était mort, mes camarades et amis se levaient également. Alex bâillait, ses cheveux roux, les mêmes que les miens, en bataille, dressés sur sa tête. Je passai une main sur la mienne, pour constater que la même chose s’y trouvait. Nous grignotâmes un peu de fruits secs et de pain avant de nous lever et de continuer à marcher. Après un certain temps, le soleil déjà haut dans le ciel permettait de le voir clairement, nous nous retrouvâmes face à une grotte. « Nous y sommes, dit Lugnon. — Où ? — Je ne vois pas de pierre, souffla Kira. — Elles sont dans la grotte. Plus profondément. Venez. » Il avança vers l’intérieur, nous le suivîmes en nous regardant, un peu hésitants. « Nous y allons sans torche ? — Oui, les torches sont inutiles pour cette grotte, voire dangereuses, dit Lugnon. Venez, vous verrez. » Alors, en entrant, nous découvrirent les parois de la caverne. Un scintillement vert s’en dégageait, par endroit il était bleu. Nos yeux émerveillés scrutaient cet endroit qui nous semblait magnifique. « Comment est-ce possible ? — Les murs contiennent des pierres. Celles-ci sont source de la magie, plus ou moins puissante en fonction de qui l’utilise. Vous quatre, avez des aptitudes sans pareil depuis des siècles dans ce domaine, vous pouvez donc utiliser toutes les pierres magiques qui existent ou presque. » Il avança encore, passant une sorte de couloir nous entrions dans une autre partie de la grotte. Les parois, elles, étaient rouges et noires. « Voilà celles qui vous permettront de vous débarrasser de vos dons, si c’est toujours ce que vous désirez. Nous pouvons en prendre, en emmener, exécuter le sort nécessaire pour que vos pouvoirs s’évanouissent. Si c’est ce que vous désirez vraiment. » Je me tournais. « Oui, on le veut. — Pensez-y, vous pourriez défendre votre royaume avec vos dons, en cas d’attaque. Protéger le Roi, la Reine et même vos familles. » Jenny s’approcha de la paroi. « Combien en faut-il ? — Quatre, répondit Lugnon dans un soupir. Un pour chacun d’entre vous. » Jenny détacha quatre pierres rouges, puis les mis dans le sac. Lugnon, lui, en récupéra quelques unes noires. Nous passâmes ensuite dans une dernière antichambre, dorée. On se croirait en plein jour tellement ça scintille d’une lumière puissante. « À quoi servent les autres pierres que les rouges ? demandai-je curieux. — Eh bien, dit Lugnon. À toute sorte de choses, le meilleur comme le pire. On peut tout réaliser avec des pierres. Soigner des maladies, protéger une personne contre le mauvais œil, tuer ou provoque des souffrances également, j’en ai peur. On peut créer du feu, de l’eau, voire même épicer une soupe. La magie, cela dit, vient toujours avec un prix, il faut le savoir. En fonction de la puissance du sort que l’on opère. La magie noire qui vise à tuer ou faire souffrir a tendance à nous enlever nos émotions. La magie plus courante peut nous fatiguer, causer des troubles de la vue ou des hallucinations. Si on ne récupère pas le temps suffisant entre plusieurs sorts, surtout les plus puissants, on risque de fragiliser durablement notre santé, voire de mourir. » Alex rit nerveusement, je me retournai vers lui. « Ce n’est pas comme ça que vous allez nous convaincre de rester des magiciens. — Oh, vous n’êtes pas encore des Magiciens, jadis, ils protégeaient ce continent des dégâts, on dit qu’ils tenaient leur pouvoir du grand Jori lui-même, que c’est Lui qui a créé la magie pour aider les hommes à se protéger. Lagrand n’était pas encore un royaume à cette époque. Pour être un Magicien, il ne suffit pas d’avoir des dons, il faut aussi savoir s’en servir. Vous vous trouvez ici et maintenant, car l’avenir ne semble plus aussi brillant qu’il l’était autrefois. L’obscurité de la guerre risque de s’abattre sur Lagrand et nous aurons besoin de Magiciens pour nous protéger. » Je regardai les pierres. « Comment vous savez ça ? demanda Jenny. — Parce que certaines de ces pierres permettent de lire l’avenir. Je vous ai amenés ici, je vous ai montré qu’il existe un moyen de se débarrasser de ce destin qui est le vôtre. Vous avez le choix. Maintenant, je vais vous indiquer ce qu’il adviendra au terme de votre choix. Ensuite, nous irons à Chateaugrand, devant le Roi et vous lui expliquerez votre décision et vos raisons. — Quoi ? s’énerva Alex. — C’est de l’abus ! ajouta Kira. Le Roi ne nous laissera pas choisir. — Bien sûr que si, mais vous devez assumer les conséquences de vos actes. Comme tout le monde. »
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| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:57 | |
| - Texte 4:
Sans titre :
- "Je vois, je voioioiois... me dit-elle... Je vois..."
Pfff.... Franchement, quelle idée de devoir se coltiner une voyante... Comme si mon enquête n'était pas assez compliquée qu'on me fiche dans les pattes de cette sorcière... J'ai une gamine dans la nature que je dois absolument retrouver.... 7 jours sans donner de nouvelle... Des parents à rassurer, des pistes à explorer... Sérieusement, mes supérieurs pensent à quoi ? J'écoute cette vielle folle depuis maintenant 15 minutes. Je ne comprends toujours pas ce que je fais là... Un lien particulier me lie à cette disparition... Je ne comprends pas : je ne connaissais pas la victime avant sa disparition... Et de m'entendre dire qu'elle doit travailler avec moi pour la retrouver... ou plutôt sur moi... Une sorte de mise en situation pour faire avancer l'affaire.... Apparemment je n'ai pas trop le choix : ma hiérarchie a décidé pour moi.... Je les hais tous ces bureaucrates. Me voilà à la merci de cette diseuse de bonnes aventures...
La séance commence : elle me demande de me mettre à l'aise pour commencer la simulation. A l'aise, à l'aise... Facile à dire. L'impression que cette vieille chouette va rentrer dans mon âme. Cette sensation n'est pas pour me rassurer.
Flash ! Lumière ! Eblouissement ! Je me retrouve dans un bois, ou plus exactement à l'orée d'un bois. Je me sens marcher sur de la mousse... Des branches craquent aux alentours. Des oiseaux chantent... Il fait plutôt calme... Selon moi, ce bois ne se situe pas près d'une rue mais bien loin dans la campagne, perdu au milieu de nulle part. Même en me concentrant, je ne parviens pas à identifier ce qui me permettrait de le différencier d'autres orées boisées. Tout est bien entretenu et des sentiers ont été dégagés pour les promeneurs. Du monde y est encore passé récemment. Malgré mes appréhensions, je sens mon impatience monter. Et si finalement, cela menait à quelque part ? J'essaie d'activer ma localisation GPS sans aucun succès... Un vieux réflexe de flic qui ici ne mène à rien.
Je continue mon évolution à l'intérieur du bois, non sans vérifier de temps en temps derrière moi que personne ne me suit. Je ne suis pas très rassurée de savoir que les équipes ne sont pas là et que personne ne sait où je me trouve. Mais finalement j'ai encore cette conscience que ce n'est pas vraiment moi, qu'il s'agit d'un rêve éveillé et que rien ne peut finalement m'arriver. Les sentiers deviennent de plus en plus étroits, les chemins bien délimités font place aux ronces et cailloux... Je sens que mes pas deviennent moins assurés et que mes baskets Converse ne tiendront pas longtemps le choc de ces chemins mal entretenus. Néanmoins, là tout au fond de moi, je sais que c'est pour une bonne raison. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis partie... Je me demande ce qu'il se passe de l'autre côté... et si je n'y retournais jamais...
Pour la première fois depuis longtemps, la voix de la sorcière reprend le dessus. Je sens qu'elle me rappelle à la réalité mais je m'y oppose, contre toute attente... Je ne pensais pas aller si loin et je me sens pourtant si proche, si proche de toucher le but et de retrouver cette petite fille. Je ne vais pas lâcher maintenant et je décide de replonger de moi-même dans ce rêve éveillé.
Je décide de continuer à avancer contre les injonctions de cette mégère. Je n'écoute plus sa voix caverneuse. Je me sens pousser des ailes et je redouble de motivation. Les ronces s'accrochent à mon pantalon et ralentissent ma progression. J'avance de plus en plus lentement et pourtant je sens mon but s'approcher. Et c'est là, là que je la vois : cette toute petite caravane au milieu d'un sous-bois. La végétation tout autour est luxuriante, des fleurs de toutes les couleurs encerclent ce tout petit habitacle. Elle est toute mignonne cette caravane... C'est étrange d'ailleurs. Comment quelqu'un de malfaisant pourrait maintenir une petite fille dans un si charmant endroit ? Je fais le tour de cette micro-maison : j'analyse sa situation : pas d'électricité, ni de point d'eau. Des fenêtres en plexi pas bien épaisses avec vue directe sur le bois à 360 degrés. De jolis rideaux en dentelle cachent légèrement le bas des fenêtres pour conserver une intimité qui n'a pas lieu d'être. Qui voudrait se perdre dans un bois pour y faire le voyeur ? Que faire ? Y entrer ? Ressortir de cette orée, de ces sentiers, de ce bois sans être sûre de pouvoir y revenir ou explorer jusqu'au bout pour découvrir la vérité ? Clairement la deuxième option me semble la plus prometteuse mais me procure néanmoins une bonne dose de frissons. Je me lance, prends ma respiration et saisis la poignée... Une toute petite résistance et la porte s'ouvre avec un tout petit crissement à peine audible mais qui me fait craindre d'être repérée... Une profonde inspiration... Aucun bruit ni à l'intérieur, ni à l'extérieur... Mon arrivée ne semble pas avoir influencé le cours des choses. J'observe rapidement l'environnement intérieur... Rien à signaler. Personne à l'intérieur. Pas de trace de la petite fille, ni de personne d'autre d'ailleurs. Tout est propre, rangé, une vraie maison de poupées. Tout est de couleur rose ou associée. Une dinette fonctionnelle, des Barbies toutes coiffées et habillées à la perfection : Barbie Rockstar est d'ailleurs toujours assise sur le siège de son coiffeur pour lequel le sèche-cheveu minuscule en plastique attend juste d'être manipulé par de minuscules mains toutes potelées... Dans l'autre partie de la pièce, on retrouve les intemporels petit Poneys et là-bas tout au fond, des tonnes de coussins tous agencés pour créer un coin lecture. Traînent ça et là des livres de la Bibliothèque Rose et les aventures d'Alice la détective... Les couvertures un peu abimées et les pages écornées font penser que ceux-ci sont passés entre de nombreuses mains. Je décide de m'installer dans ce coin, attirée par la plénitude de l'endroit. Je m'assieds et me rends compte que le point de vue est juste étonnant. J'aperçois à travers le plexi des mouvements de personnes, des gens qui se disputent, non... Que dis-je un homme et une femme qui se disputent... Je n'entends pas ce qu'ils se disent mais le son de leurs voix en dit long sur le ton de leur échange... Je me relève pour m'approcher de la scène et ils disparaissent. Le plexi ne laisse plus transparaitre que les pins qui nous entourent. Intriguée, je me déplace dans la caravane vers le coin dînette. Je m'assieds sur cette petite chaise qui risque de craquer sous mon poids. Les accoudoirs risquent de ne pas tenir longtemps avec la pression de mon popotin mais je tente le coup. De cette hauteur, j'aperçois une petite fille qui joue avec sa maman dans le jardin... ou plutôt une petite fille à laquelle sa maman fait découvrir les fleurs dans le jardin. Je ne perçois pas clairement ce qu'elles se disent mais je ressens de la tendresse et de l'amour dans cet échange... Une fois de plus, la scène disparait lorsque je me relève et tente de voir plus en détail ce qu'il se passe. Etrange sensation que celle qui me saisit. Je suis à la fois apeurée et tentée... Je m'assieds maintenant à l'atelier Barbie. Je saisis le sèche-cheveu et mon regard se tourne vers une troisième fenêtre en plexi : une jeune fille avec un jeune garçon sur un banc, un peu timides et peu entreprenants... Cette scène que l'on voit dans tous les films d'adolescents... Tellement cliché... et pourtant qui éveille en moi un drôle de sentiment. Reste le coin petit poneys qui peut être m'en apprendra davantage... Là je retrouve cette adolescente devenue grande, impressionnée me semble-t 'il lors d'un entretien d'embauche. Un étrange malaise m'envahit : ce visage, cette entrevue, ce banc, cet adolescent ... Je retourne à la scène du jardin : cette coiffure, ces gants de jardin avec des grenouilles brodées... Vite au coin lecture : ces deux visages, ces voix même feutrées...
Non ce n'est pas possible ! Tous ces gens, ces scènes, ces détails sont des madeleines de Proust qui me ramènent à ma propre enfance. Ces souvenirs oubliés qui me sautent au visage. Tant de choses perdues au fond de ma mémoire réactivées par de petits bouts d'histoire visionnés à travers des plexis d'une caravane perdue au milieu d'une forêt tout au bout de sentiers entourés de ronces et dont les pierres ont déchiré mes pieds armés de pauvres baskets Converse pas du tout adaptées à ce genre d'aventure dans le cadre d'une enquête de disparition d'enfant, d'une petite fille...
Petite fille oui, que je ne suis plus et que j'ai perdue. Aventure, oui c'est cela aventure au bout de moi-même ... Retour aux sources et aux notions essentielles ... Perte des repères et retour au réel et à l'actuel...
« I am singing in the rain »… Silence… « Bonjour chers auditeurs … ».... Bizarre, cela ne ressemble pas à la voix de la vilaine.... « Scorpion : cette journée ... » Dur réveil... Il est 6h40, on est mardi. Je suis dans mon lit. Pas de voyante, ni de canapé en velours pourri. Je suis bel et bien chez moi. Chez moi, oui.
Je me lève péniblement et me prépare pour cette nouvelle journée, une journée dans cette nouvelle semaine qui commence. Cependant je me sens différente. Ce soir, c'est décidé, je me replonge dans mes albums photos et je pars à la recherche de cette petite fille disparue.
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| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:57 | |
| - Texte 5:
PARALLÈLE
Je me présente: Louis Di Brocca,58ans,célibataire,actuellement au chômage dans une usine de produits métallurgique,covid19 oblige. Craignant l’immobilisme,la dépression et l’embonpoint,je me suis donc mis au sport comme tout le monde,santé avant tout '!A la tienne! Ma dernière acquisition,un marcheur électrique,belle machine! Je marche donc, j’avale les kilomètres avec ferveur et enthousiasme, je prend soin de me munir d’une attestation de sortie minutieusement remplie avant de monter sur ma machine vu le flou juridique, 135euros c’est une somme! Jarpente les côtes, j’accélère, je cours, les paysages défilent dans ma tête, entre la porte d’entrée et la fenêtre de ma chambre,bref, j’évite de déprimer. Je crache, je tousse, je sue, re bref, je m’essouffle, j’en ai marre. Il y a quelques jours j’ai gagné! Oui, moi l’éternel perdant, j’ai reçu une sacrée nouvelle, une réponse positive, j’ai été déclaré positif au test PCR, ouais! Tout n’est pas si négatif, tout n’est pas perdu à qui sait attendre, à cette invitation de dépistage, une infirmière m’a introduit une longue tige dans ma narine gauche si profondément qu’a la sortie de l’outil, je m’attendais à voir apparaître accrochée une vieille chaussette usagée ou que sais je encore,oui, je suis bordélique. Cette image me rappelle ma tendre enfance où avec mon père, improvisant une formidable partie de pêche sur les bords de la Seine, je me vois remonter fièrement ma ligne avec à chaque fois accroché, une vieille grolle, casserole, même un vieux cadre de vélo rouillé illuminant mon regard d’enfant. Mon papa me disait toujours: “À la Seine, jamais bredouille, on a la rouille!” Manquait plus que le poisson (trop rare hélas). Maintenant je comprends mieux l’évolution de l espèce et pourquoi l’animal aquatique avait remplacé ses nageoires par des papattes. Sur les quais du fleuve des milliers d’immondices agrémentaient notre sortie quant à la surface de l’eau ( enfin, du liquide sombre qui s’apparentait à de l’eau) la aussi des milliers de déchets en tous genres flottaient, vestiges disgracieux du j’en foutisme humain, parmi les magnifiques reflets arc-en-ciel d’hydrocarbures. L’atmosphère ambiant ne dépareillait pas au décor, des senteurs torrides de pipi et de fuel mélangé avait l’effet de tourner bien des têtes. Mais revenons à nos moutons qui gambadent tranquillement dans le pré voisin qui précède la forêt dans laquelle je compte me rendre, enfin une vraie sortie n’étant plus parait il contagieux, j avais dépassé les dix jours de quarantaine imposé en haut lieu. Muni de mon attestation de sortie d’une durée de trois heures, j’allais devoir en préparer trois ou quatre afin de passer une journée complète au dehors. C’est par un beau matin de décembre que j entreprend une balade en forêt, muni de mon sac-à-dos bien fourni pour l’occasion. Aujourd’hui la température est fraîche voire franchement froide, chaussures de marche fourrées, pull-over et blouson chaud imposés. Je passe le pré aux moutons et empreintant le petit sentier de terre pénètre dans la forêt.
LA FORÊT Celle-ci est riche et dense, certains disent d’elle qu’elle est primaire comme en témoigne des essences d’arbres gigantesques aux écorces rongées par le poid des années et la marque indélébile d’une humanité souvent trop désintéressée, étonnamment, au fur et à mesure que j’entre plus profondément, la température devient plus douce ce qui n’est pas pour me déplaire, les senteurs automnales m’imprègnent me faisant oublier mon affreux mal de crâne et mes courbatures chroniques, enfin je respire, surtout depuis que j’ai ôté le masque qui embue les lunettes et me tire sur les oreilles. Je suis bien, jarpente tranquillement, les yeux grands ouverts pour une fois, je la poésie des lieux, les feuilles qui jonchent le sol étouffant mes pas. La mousse chatoillante, épaisse d’un vert fluorescent redessine les reliefs camouflant les rochers grisonnants, une multitude d’espèces alimentent mon imagination débordante de rêves et de féerie. Des bruyères en fleurs donnent le ton en harmonie, bercé par le chant des oiseaux j’ai oublié tous mes problèmes. Quittant le petit chemin qui guidait ma route jusqu’à l’or, je décide de rentrer plus profondément, faisant corps au décor, comme le ferait le peintre en griffonnant son autoportrait dans son œuvre, moi aussi, j’étais au cœur du tableau en prenant soin toutefois de ne pas dénaturer l’endroit, la patte du divin. Cela faisait pas moins de deux heures de marche quand les premiers signes de fatigue et de soif me sortent enfin de ma méditation, j’entreprends de trouver un petit coin sympathique pour me poser, à quelques centaines de mètres d’ici, une lumineuse clairière m’apparu sous le manteau végétal du bois fourni, allez, plu que quelques pas.
LA CLAIRIÈRE C’est avec un grand sourire béa et un soupir de soulagement que j’aborde la clairière, celle-ci est à la fois lumineuse et brumeuse, de rares papillons résistants à l’approche de l’hiver virevoltent comme des fleurs ivres, les rayons du soleil s’invitent sans gêne réchauffant mon cœur en volutes de brumes, la beauté du lieu a se petit goût de magie, de féerie, je m’attends à tout moment voir apparaître une fée dansante en tenue d’Ève. Je m’installe confortablement sous un grand chêne éclairé par l’astre sacré, là, je m’offre une petite collation, puis tout doucement me glisse délicatement dans les bras de Morphée, je me laisse aller, je m’abandonne un peu. A mon réveil, je jette un œil à l’écran de mon iPhone, une heure s’est écoulée, soudainement, une lueur étrange et bleutée provenant du fond de l’endroit charmant attise ma curiosité, qu’elle est donc cette source divine qui embellit encore davantage cet havre de paix, quittant lâchement ma litière improvisée, je me dirige vers la lueur envoûtante, arrivé tout près, je demeure en admiration devant une magnifique fleur fluorescente aux rayons de lumière bleutés,je suis comme hypnotisé par la sublime apparition inespérée, tout d’abord un doux parfum dilate mes voies respiratoires puis, ses arômes se renforcent, l’odeur devient très forte, au-delà du dégoût, je suffoque alors, je perd l’équilibre, mes jambes me lâchent, le sol verdoyant semble se dérober sous mes pieds, la tête me tourne, je suis comme aspiré dans un tourbillon qui accélère de plus en plus, je perd connaissance...
LE RÉVEIL Je ne sais combien de temps je suis resté endormi, j’ouvre les yeux curieusement je ne vois toujours rien, je me tétanise apeuré, des vagues de pensées malsaines éclaboussent mon esprit meurtri, enfin, petit à petit, je reprend conscience, je distingue à peine mon environnement, je comprend à mes dépends que je suis resté longtemps étalé dans l’herbe qui me chatouille la nuque, il fait nuit noire, la température de l’air est très élevée, j’ôte frénétiquement mes habits d’hiver afin de reprendre mon souffle, vite, je récupère tant bien que mal mon petit sac j’attrape mon portable, sélectionne la torche et ainsi, quitte sans attendre ni comprendre se qui m’ai arrivé de regagner au plus vite mon appartement. Deux heures plus tard, je retrouve enfin la sortie de la forêt, mon téléphone m’indique qu’il est trois heures du mat, étrangement, la date qui s’affiche sur l’écran est fausse mais bon, j’ai eu ma dose d’énigmes pour aujourd’hui, non loin de moi, une bande de jeunes gens sont couchés dans tous pratiquement dévêtus et aucun d’eux ne portent un masque, bravo la jeunesse, c’est avec des comportements de la sorte qu’on frôle les catastrophes. Enfin la porte de mon appartement.
CHEZ-MOI A bout de souffle, je franchis brièvement la porte de mon appartement et m’étale sans ménagement sur mon canapé. Petit à petit je recouvre mes facultés mentales ainsi que ma respiration, puis doucement mon regard fait un tour d’horizon de mon salon, la pendule du salon à disparu, dans la cuisine il me me manque une cafetière, dans la chambre c’est le marcheur qui a disparu. Putain! On m’a cambriolé! M’aurait on assommé dans la forêt pour me voler ? Non, ça tien pas la route, y a un truc qui cloche... Je me sers un remontant et décide d’appeler mon pote Marco, il aura sans doute une explication rationnelle. Moi- Allo allo, marco!? Marco-humm.. c’est qui? Moi- c’est moi! Louis! Il faut que je te raconte, j’ai.. Marco- hola! Pas si vite! Dis donc, t’as vu l’heure? Moi- J’ai été cambriolé! Marco et on m’a assommé je crois.. Marco- nan! Sans deconner, dis moi, t’es rentré de vacance? Moi- non non, je suis chez moi là Marco- tu as appelé les flic, fais ta déclaration? Viens, tu veux que je vienne? Moi- bah si sa t’ennuie pas, je veux bien, je suis pas dans mon état normal là... Marco- ok j’arrive! T’as pas picolé au moins, tu me fais pas une de tes blagues de con hein!? Moi- Non non, j’ai juste un étrange pressentiment.
Une heure environ plus tard, Marco tape à la porte et me réveil d’un bond. Je lui ouvre et reste stupéfaits de le voir porter les cheveux longs et la barbe à la Zizitop, -mais comment as tu fais pour te laisser pousser les poils si vite depuis la dernière fois que je t’es vu, ah dis donc, passe moi un masque désolé! Dans la cohue du moment, j’ai tout oublié- lui dis-je C’est alors qu’il éclate de rire - tu vois! T’as picolé, t’es bourré? me répond t’il Enfin, après un bon quart d’heure de quiproquo, je finis par lui faire croire ce qui m’est arrivé dans la forêt, le virus, le vole. - Et la date!? On est vraiment le28 juillet 2019, je t’assure! Me dit-il à nouveau Effectivement, il a raison, mon ordinateur, la télé, les réseaux sociaux tous me donnent la même date le 28 juillet 2019!?... je suis anéanti. Et la Marco me dit que si mon histoire est vraie et que la pandémie, cette catastrophe humanitaire mondiale sans précédent existe et va bientôt semer la terreur sur terre, le destin t’a choisi et t’accorde une mission divine et que je dois vite, très vite me bouger les fesses pour avertir les autorités mais! Comment ne pas passer pour un illuminé, un cinglé parmi tant d’autre qui veut qu’on parle de lui, mais comment prévenir, qu’elle preuve j’avance, aucune, du moins, pas encore, je n’ai même pas suivi l’actualité pendant les confinements, je sais juste que c’est parti de la Chine, d’un autre côté, comment pourrais je faire comme si je ne savais pas ce qui allait se produire et passer le reste de ma vie reclu rongé par le remord et la culpabilité... Non! Je ne suis pas fou! Je n’ai pas pu imaginer l’inimaginable drame qui se profile à l’horizon, je dois agir ! Comment? Sa! C’est une autre histoire...
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| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:57 | |
| - Texte 6:
Sans titre :
Je ne sais pas où je suis. Cette forêt est bien plus grande que je ne l’avais pensé. Depuis des jours, je marche. Tous les arbres se ressemblent, aucun ne porte de signe distinctif. Je suis perdu.
Je sais qu’ils me suivent encore, je peux entendre le bruit des branches qui cassent et les cris des Espagnols. J’arrive à gagner de l’avance en fin de journée, mais durant le jour, ils me rattrapent.
Je ne sais toujours pas comment trouver cette stèle, pourtant, je me souviens parfaitement de la carte que j’ai consultée avec le quartier-maitre Thomas Miller et le mage Zelroth. Je comprends pourquoi ils ne voulaient pas laisser le capitaine partir seul à l’aventure, mais si nous avions tous débarqué du Sudden Sea comment aurions-nous pu fouiller cette forêt sans nous perdre ? Sans risquer de perdre la vie ? ***
J’ai trouvé la cascade ! Hier soir, alors que le groupe espagnol avait stoppé leur poursuite pour la journée et que les bruits de leurs pas s’étaient estompés, j’ai entendu le clapotis de l’eau. Faible, mais bien présent. Il m’a fallu encore près de deux heures pour en trouver la source. La végétation ralentissait ma progression et elle devint plus dense à mesure que je me rapprochais de l’eau.
Cette cascade est immense. Je me suis endormi à mi-hauteur, dans un renfoncement. Je n’aperçois toujours pas le haut et lorsque je regarde en bas, je ne vois qu’un épais brouillard qui me cache une large zone. Si les Espagnols sont à cet endroit, ils sont alors trop près pour que je puisse les distancer. S’ils sont là, je suis mort.
***
J’ai continué mon ascension dans la matinée. Des arbres d’une dimension incroyable peuplent le haut de la cascade. J’ai pu apercevoir le soleil qui montait durant la matinée jusqu’à disparaitre, masqué par la cime. Ses rayons se sont faufilés à travers les bois pour éclairer mon chemin. Un instant, j’ai même cru qu’ils me montraient la direction à suivre. Je pense que les Espagnols sont trop loin pour me rattraper maintenant, ils ont dû prendre un autre chemin, trop encombrés par leur équipement.
Je sais que je suis proche de mon but. Sur la carte, il y avait la cascade et une porte, puis un passage. Mais comment le trouver ? Par où passer ?
***
Ils me rattrapent. Je le sais. Je le sens. Les Espagnols ne sont plus très loin. J’ai perdu une journée entière à explorer cet endroit, mais il n’y a rien d’autre que des arbres, des sangliers et des plantes urticantes. Il n’y a rien dans cette foutue forêt !
Je dois me remettre en route et retourner sur le navire et nous ferons voile vers Nassau. Reprendre la piraterie plutôt que de chasser des trésors perdus, n’est-ce pas mieux ?
***
Je suis épuisé.
J’ai défié la mort trois fois aujourd’hui. Par deux fois, j’ai perdu l’équilibre sur les rochers glissants pendant ma traversée sur cours d’eau. Les Espagnols m’ont rattrapé. Uniquement des éclaireurs.
Mes années de piraterie et mes nombreux combats m’auront sauvé la vie contre les éclaireurs, rapides, mais peu entrainés au combat au corps à corps. Je suis taché de sang, mais en vie.
L’un d’eux a tout de même réussi à passer ma garde et m’atteindre aux côtes. La blessure est peu profonde, mais bouger m’est difficile à présent.
***
J’ai entamé ma descente de la cascade ce matin. Je dois emprunter une autre route, sur l’autre rive, car les Espagnols connaissent déjà le chemin et ils me rattraperaient trop rapidement.
Si seulement Ransley était avec moi. Il était toujours de bon conseil et me connaissait mieux que je ne me connais moi-même. Je ne devrais pas penser à lui, à chaque fois, cela me plonge dans de vieux souvenirs déchirants. Je revois le toit en feu, le combat contre le corsaire et sa chute mortelle.
Je dois repartir et rejoindre rapidement la sortie des bois, sinon, ils finiront par me rattraper.
***
J’ai trouvé l’entrée d’une grotte dérobée !
J’ai essuyé les tirs de mousquets des Espagnols lorsque je me trouvais à environ deux toises au-dessus du point bas de la cascade. Mon pied a glissé sur l’une des pierres ou sur une branche, et j’ai chuté sans pouvoir me retenir à quoi que ce soit. Il y a une crevasse, un passage que l’on ne trouve que si l’on sait où regarder. Je suis certain que la stèle est là.
***
Cette caverne est interminable ! J’y suis entré et rapidement, je me suis retrouvé sans lumière, sans moyen de me diriger.
Ma blessure me fait souffrir. Ma peau noircie à l’endroit de la coupure qui est plus profonde que ce que j’avais imaginé de prime abord.
J’ai pensé ressortir pour trouver une torche ou une lampe en infiltrant le camp espagnol lorsqu’ils dormaient, mais ce serait prendre trop de risque.
*** — La lettre se termine ici, quartier-maitre Miller.
— Je vois bien, répondis-je, mais où est-il ?
Je regardai autour de moi, il n’y avait rien. Aucune trace du passage dont parlait le capitaine Riley dans ses notes. Pas plus que des Espagnols qui avaient dû repartir à force de chercher Riley sans le trouver. Le chemin montait sur le côté et j’ai entamé l’ascension. Les hommes me regardaient sans comprendre ce que je faisais, seul au milieu de la végétation, à chercher une entrée secrète.
Je me rappellerai chaque seconde qu’il me reste à vivre la tête qu’ils avaient lorsque j’ai fini par trouver.
***
La grotte s’étirait en longueur, mais contrairement au capitaine, nous avions des torches. Je guidais l’expédition à travers les boyaux de roche qui s’enfonçaient sous la forêt. Pendant une journée, nous avons marché sans nous arrêter, puis nous sommes arrivés. Enfin.
***
C’est la dernière fois que j’écris dans ce journal avant qu’il soit consigné dans les archives bord. Il y a peu, la moitié de mon équipage m’a rejoint, avec pour guide le quartier-maitre Thomas Miller.
Nous l’avons finalement trouvée ! La stèle maya de Acanum-Zuhuy, le dieu de la chasse se dresse fièrement devant nous. Sa splendeur est telle que la lueur de nos torches se reflète sur sa surface d’or et illumine toute salle.
Un premier groupe d’hommes est déjà en chemin avec un coffre rempli des trésors que nous avons trouvés.
Je ne sais pas encore comment nous allons sortir la stèle d’ici, mais une fois que nous l’aurons fait fondre, nous deviendrons les pirates les plus riches de l’histoire. Nous effacerons le capitaine Barbe Noire des mémoires.
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| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:58 | |
| - Texte 7:
Sans titre :
"Je virevoltais gaiement au gré de la douce brise d'été. Je sentais le vent sur mes antennes et la chaleur du soleil sur mes ailes. J'avais oublié à quel point j'aimais la forêt. Je me laissais porter sans effort pour faire de ma destination une surprise du destin. De ma hauteur, je pouvais voir la forêt, une vaste étendue où se mêlaient des verts profonds proches de l'ébène aux verts clairs éclatants et lumineux. La canopée formait une large couche de velours entrecoupée de petits monts, une sorte de plaine vallonnée pour nous et les oiseaux.
Je me suis approché de la frondaison de ses arbres et j'ai piqué vers le sol tout en zigzaguant pour éviter les branches ; je sentais de plus en plus intensément les parfums. Les odeurs de mousse, de champignons et les pins qui habillent cette forêt m'enivrent toujours. Les arbres denses cachent les rayons du soleil et me plongent dans une pénombre fraiche et reposante. Je me sens à l'abri sous ces immenses pins. Je me suis posé sur une brindille et me suis mis à admirer ma liberté verte.
La brise d'été faisait danser les feuilles, laissant entrer quelques rayons de soleil qui à leur tour se posaient sur la base d'un arbre, révélant la mousse qui tapissait le sol puis sur une toile d'araignée dont les fils se mettaient à briller. Le soleil me montrait des morceaux de forêt à travers le filtre de sa lumière blanche et donnait aux choses un aspect flouté. Ces halos de lumière me faisaient apparaitre la poussière comme un millier d'étoiles scintillantes. La nature rend beau même la plus infime poussière. Le soleil se posa sur ma branche ce qui m'extirpa de ma rêverie.
Les rayons poursuivaient leur danse, lorsque je me suis remis à voler vers une immense étendue que j'avais entrevue derrière les arbres. Soudain, j'ai stoppé net, plus rien devant moi, plus aucun arbre, je me suis retrouvé devant une large clairière illuminée par le soleil d'été. J'étais aveuglé par les éclats blancs et or que me renvoyaient cette clairière et qui se démarquaient totalement de la douce pénombre de la forêt de pins. Quelques fleurs hautes se balançaient au vent. Leur corolle orangée me faisait penser aux coquelicots.
Mais ce qui attira mon regard, devant moi, des ruines à perte de vue jonchaient le sol. Leurs couleurs ocres et beiges brillaient comme de l'or au soleil malgré le jour qui commençait à se coucher. J'étais passé du vert sombre de la forêt aux couleurs éclatantes de cette clairière et à la chaleur douce du soleil. J'étais admiratif.
Je me mis à parcourir ces vieilles pierres : certaines formes ressemblaient aux restes des vieux châteaux qui ont existé ici il y a des centaines d'années, à une époque que les humains appellent Moyen Age mais d'autres pierres avaient des formes qui me sont inconnues et ne semblaient pas provenir de la même époque. Elles formaient un assemblage étrange. Parmi elles, je pouvais distinguer de vieux objets comme ceux utilisés par les humains, des épées, des haches et une vieille armure. Plus loin, je découvrais un peigne, un vieux tableau représentant une femme à cheval, un bol qui semblait en bois, un chapeau de paille déchiré et vieilli, un manuscrit relié dont le fil semblait encore tenir, certaines pages éparpillées sur les ruines.
Je parcouru l'une des pages "Cependant, jamais ni l'un ni l'autre ne comprendront que ce qui leur est arrivé avait une probabilité d'arriver quasiment nulle ; Ils ont croisé dans leur vie le pli du temps et ont vu le temps sauter le pli. Cette forêt n'a pourtant rien de spécial et cela n'arrivera probablement plus jamais."
La nuit commençait à tomber, lorsque tout autour de moi se mit à scintiller de mille feux, du rouge, du bleu, du rose, du vert. Une explosion de lumière tamisée, telle des pierres précieuses, m'entoura. J'étais interloqué et effrayé par ce décor surnaturel.
Que se passait-il ? Certains objets scintillaient et pas d'autres créant des zones d'ombres et de lumières. Je suis resté là captivé. Au milieu de la nuit, un rayon de lune est venu illuminer un objet au milieu de ces ruines qui se mit à diffuser une lumière douce et floue, une lumière étrange. Il semblait se dégager de cet objet une énergie douce qui réveillaient les lumières des objets tout autour. A leur tour, ils irradiaient de mille faisceaux de couleurs. L'intérieur des pierres brillaient comme si un petit volcan en leur sein allait se réveiller. Les lumières scintillantes du début se transformèrent en larges faisceaux de couleurs.
C'est alors que des formes humaines me sont apparues au travers de ces objets et ces lumières. J'ai vu des moments de vie. Un vieil homme serrant un enfant dans ses bras et il me sembla entendre un éclat de rire. Plus loin, sur une autre pierre, je crus voir une jeune femme en larme au chevet d'un homme mourant. Et sur une autre, je vis un bébé souriant et babillant qui se cachait sous une chaise. J'avais peur, je me demandais comment cela était possible, lorsque j'ai croisé le regard d'une de ces formes humaines. Il s'agissait d'une jeune fille, très joliment habillée, les cheveux longs bouclés lui tombaient sur les épaules. Elle semblait tenir un objet et lissait ses cheveux en s'y regardant. Elle souriait avant que son regard ne se fige sur le mien.
Elle s'approcha de moi l'image devint de plus en plus nette. J'avais peur et je ne comprenais pas ce qui se passait. Mon esprit me disait de partir mais je ne pouvais plus bouger. Elle écarquillait les yeux et semblait aussi étonnée que moi. Elle se figea et semblait comme moi tétanisée. Je pu distinguer ses traits fins, elle avait des yeux où se reflétait la bonté et l'affection. Elle inspirait confiance. Sa robe bleu-ciel semblait de soie, garnie de jolis rubans blancs et jaunes assortis à sa coiffure. Derrière elle, je distinguais de vieux murs de pierres et des tableaux accrochés. L'un d'eux représentait une femme sur un cheval, habillée d'une longue robe verte en velours, à la main elle tenait une épée.
Soudain un nuage passa devant la lune et la lumière disparu, les formes humaines s'évanouirent et je me suis de nouveau retrouvé seul devant les ruines sombres. Lorsque j'ai retrouvé mes esprits et ai eu le courage de bouger je suis allé voir l'objet d'où tout semblait avoir commencé à irradier. Je me suis penché et en ai fait le tour un peu craintif. L'objet était un cercle brillant qui entourait un morceau qui ressemblait à de la glace et dans lequel tout se reflète. Cet objet était identique à celui que tenait la jeune fille. Et il me semble en avoir déjà vu chez les humains, ils se regardent dedans. Et le tableau, le tableau celui que j'ai vu derrière la jeune fille n'était-ce pas celui qui jonchait le sol ici ?
Quel était cet être étrange que j'ai aperçu dans mon miroir ? Je ne comprends pas ce qui m'est arrivé. Ai-je rêvé ? J'ai pourtant bien vu un petit être frêle avec de longues ailes et de petites antennes, un petit museau et de longues pattes qui me regardait. Il me regardait. Tout brillait autour de lui. Et j'ai bien cru reconnaitre au sol le donjon de notre château et notre forêt de pins. Comment est-ce possible ?"
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| | | Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Lun 7 Déc 2020 - 16:58 | |
| - Texte 8:
Sans titre :
L’heure était enfin venue ! Le son de l’horloge résonnait à travers toutes les pièces de la maison. Enfourchant mon sac sur les épaules, je m’étais enfin décidée à partir pour une exploration dans la forêt voisine. Ayant déménagée récemment, je ne m’étais pas encore totalement familiarisée avec les alentours. Je connaissais seulement ma maison par cœur ainsi que le petit village qui avait bien voulu me laisser poser bagages. Je l’avais choisi pour son ambiance un peu champêtre ainsi que sa position géographique. Située dans les montagnes au beau milieu du pays, on ne pouvait y accéder qu’en train. Pour une personne associable et introvertie comme moi, c’était parfait.
L’horloge du village retentit une nouvelle et surtout dernière fois, annonçant ainsi mon départ. Je serrais les lacets de mes baskets, embrassai mon chat puis fermai la porte de ma maison à clé. Mon vélo m’attendait bien sagement, adossé au petit portillon que j’avais fait construire. Alors que je enfourchais ma bicyclette pour débuter mon voyage, je levis les yeux au ciel pour l’admirer. Celui-ci était paré de couleurs chaudes. Qu’est ce que j’aimais quand il se parait de cette palette ! Il lui donnait une apparence magique.
Arrivée aux portes de la forêt, je me mis à respirer ce grand bol d’air frais que m’offrait la nature. Tout semblait plus pur ici, plus apaisant. Pas de voiture, pas de pollution et personne pour vous embêter. Seul le chant des animaux et des arbres résonnaient dans cette atmosphère de calme et de détente. Je posais même mes chaussures pour être le plus en harmonie possible avec la nature. Bien ancrée au sol, je fermis les yeux puis vidai mon esprit pour ne faire qu’un avec cette forêt. Lorsque j’eus enfin terminé de m’imprégner de cette ambiance, je fis mes premiers pas dans ce lieu magique qui s’offrait à moi. Les feuilles craquèrent sous mes pieds. Certains cailloux me firent mal mais je passais outre la douleur. Un savant mélange d’odeurs vient caresser mon nez. Parmi elles, je reconnaissais l’humus, les conifères, l’humidité de la pluie qui était tombée la veille et plein d’autres encore. Du coin de l’œil, je pouvais apercevoir des mouvements d’animaux. Au vue de leurs tailles, je supposais que c’était des oiseaux et des petits rongeurs. Tous mes sens étaient en éveil, c’était fantastique.
Après plusieurs heures de marche, je me décidais enfin à prendre un sentier. Traverser la forêt en ligne droite était une chose mais s’engouffrer dans ses branches de chemin en était une autre. Parmi les routes qu’elle me proposait, l’une d’elle me fit particulièrement de l’œil. Je ne saurais mettre de mots dessus. C’était comme si … elle m’appelait. Ma curiosité me fit suivre cet appel. Je marchais donc sur ce sentier. A ma grande déception, il ressemblait comme deux gouttes d’eau au chemin que j’avais effectué jusque là : la même végétation, les mêmes animaux, etc. Au bout d’un moment, je me décidai à rebrousser chemin.
« Je n’aurais pas du suivre cet appel de la forêt, pensais je à voix haute »
Soudain mon pied rencontra une flaque d’eau. Flaque qui n’était pas là lorsque je suis passée il y a quelques minutes. Inquiète, je regardai le ciel. La météo n’avait pas annoncé de pluie pour aujourd’hui alors pourquoi il y avait de l’eau. Ce que je vis, me rendit bouche bée. Alors qu’il était censé être bleu, le ciel était devenu violet. Des nuages roses, qui le recouvraient à certain endroits, pleuvaient des pétales de cerisier et des sphères de lumière. Je tentais d’en attraper quelques unes. Les premières se décomposèrent en poudre dans ma paume tandis que les secondes me passaient à travers. Penchant ma main pour faire tomber ce qui restait des pétales, mon regard se digéra automatique au sol. Celui-ci était désormais recouvert d’un tapis de poussières roses. D’incompréhension face à ce qui se passait, je me mis à reculer de plusieurs pas. Dans chacune de mes traces, des plantes poussaient.
« Qu’est ce qui se passe ? »
La panique commença à monter en moi. Je pris mes jambes à mon cou pour tenter de m’échapper de cet univers. Il avait beau être magnifique. Ce n’était pas la forêt dans laquelle je me trouvais il y a peu. Ce merveilleux devenait angoissant de seconde en seconde. Qu’avait-il bien pu se passer pour que ce lieu se métamorphose comme ça ? Étais-je toujours bien dans mon monde ou avais-je voyagé dans un univers parallèle sans m’en rendre compte ? Bien qu’elle soit la plus farfelu, c’est ma dernière proposition qui l’emportait haut la main.
Après plusieurs minutes qui me parurent des heures, j’atterrissais dans une clairière que j’aurais pu qualifiée d’enchanteresse si je n’avais pas été dans ma situation actuelle. Des rochers recouverts de plantes étaient collés les uns aux autres. Pour les pierres présentes au sol, de l’eau coulait entre elles. Il y tombait de temps en temps les pétales de cerisier et les sphères de lumière, vue un peu plus tôt. Dès que l’unes d’elles touchaient l’eau, une goutte remontait au ciel. Je fis quelques pas hésitants. Là encore, des plantes poussaient sous mes pieds. Après avoir fait quelques dizaines de mètres, des îlots firent leurs apparitions. Ce qui sautait aux yeux les concernant, c’était ces espèces de statues humaines qu’ils soutenaient. Mon instinct me cria de ne surtout pas les toucher. Qui sait ce qui allait bien pouvoir m’arriver ? Un premier bruit retentit à mes oreilles. En me concentrant bien, je crus comprendre que c’était les battements de mon propre cœur. Un autre son plus fort et plus violent attira mon attention ailleurs. Au centre de la clairière, un immense belvédère avait jaillit du sol. Alors que voulais m’enfuir prestement, mon corps alla voir la structure de lui-même. Je ne contrôlais plus rien. J’étais contrainte de subir une force inconnue. Mes pas montèrent les marches d’un escalier qui se formaient sous eux. Lorsque tout mon corps fut enfin sous le dôme, la terre se mit à trembler. Je lâchais un cri strident. La peur m’envahissait complètement. La panique et l’angoisse la rejoignaient J’usais de toutes mes forces pour me bouger, me sortir de là, … mais en vain, rien ne fonctionnait. Je me tétanisais. Des gouttes de sueur tombèrent de mon front. Mes membres tremblèrent. Je perdis tout espoir de m’en sortir de là. Ma curiosité m’aura emmené à ma perte. Soudain une vive lumière m’engloba. Elle était chaude, apaisante, douce, … Mes muscles se relâchèrent. Ma tête se tourna pour en voir la source. Devant moi sur l’un des îlots, se trouvait dans l’ombre, un cerf violet gigantesque. Sa taille était trois fois supérieure à la mienne. Parsemé sur son pelage, des ronds apportant de la lumière. Sur sa ramure, une imposante végétation. Ses yeux s’illuminèrent d’un coup. J’étais comme hypnotisée. Toute angoisse qui m’avait habité, avait disparu … Plus rien ne pouvait m’atteindre ou du moins c’est ce que je croyais. Si j’avais fait plus attention, j’aurais vu que mon corps s’était recouvert de plantes et que je devenais moi aussi, l’une des nombreuses gardiennes de cette forêt. Amenant en son centre, toute personne osant s’y aventurer.
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| | | Wishmaster Gourou des mots-niaque
Nombre de messages : 1004 Age : 34 Localisation : Belfort, France Loisirs : Lecture, écriture et tout le multimédia, musique, film, série, documentaires Date d'inscription : 02/03/2010
| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Mar 22 Déc 2020 - 8:39 | |
| Le vote est à présent terminé ! C'est le texte numéro 2, écrit par Salut qui gagne ! | |
| | | Tassa Accro au forum ? Oui, pourquoi ?
Nombre de messages : 441 Age : 32 Localisation : Tout au bout de la terre, en face de la mer! Loisirs : Chevaucher l'imagination vers de nouveaux horizons Date d'inscription : 28/09/2016
| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Mar 22 Déc 2020 - 14:13 | |
| Félicitation Salut! Ton texte était vraiment bon . | |
| | | Salut modératrice
Nombre de messages : 967 Localisation : Au pied des montagnes Loisirs : Crise existentielle perpétuelle Date d'inscription : 10/11/2015
| Sujet: Re: Le renouveau des concours [style libre] - Textes & vote Mar 22 Déc 2020 - 23:35 | |
| Merci!! On peut dire que c'était serré, c'est dommage qu'il n'y ai pas eu plus de votes! Moi j'ai trouvé tous les textes excellents, c'est fou ce qu'inspire un même thème :o Je réfléchis au thème du prochain concours alors | |
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