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 Red Eyes

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MessageSujet: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMar 13 Oct 2009 - 22:22

Bonjour à tous,
Il pleuvait étant en Hiatus pour une durée indéterminé j'ai eu envie de vous présenter un autre petit texte que j'ai commencé, pas du tout du genre que je fais habituellement.

Je ne savais pas trop où le classer, c'est un peu de la fantasy, un peu une uchronie, un peu je sais pas quoi... (suis-je clair ?)

C'est assez amusant à écrire car la narratrice à une voix très forte dans ma tête donc, je n'ai qu'à le laisser parler et tout se met en place presque sans que j'ai besoin de faire quoi que ce soit ^^

Bon sans plus attendre :
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L'histoire

Première partie : Thaya.

J'ai passé ma vie à mentir. A la poursuite de la richesse, de la reconnaissance et du pouvoir, j'ai abandonné, trahi et oublié tous ceux qui comptaient pour moi. A chaque fois, de toute mon âme j'ai cru que c'était ce que je désirais. Je me suis servi des autres, on s'est servi de moi. J'ai aimé et blessé. J'ai été le pion de forces immenses dont j'ai cru pouvoir me jouer. Ce livre sera ma confession. Je ne pourrai sans doute le faire lire à personne, mais une fois au moins dans ma vie j'aurai dit la vérité.

Thanagia est mon prénom, née de parents inconnus quelque part dans l'empire de Merrana, probablement en 624 de l'ère des lumières. Je n'ai aucun souvenir de mes premières années. Pour moi, ma vie commence dans les rues de Néo-Roma, parmi la nuée de gamins sans toit qui infestent les bas-fonds du plus grand port de l'empire. Avant il n'y a rien. Mon père, ma mère qui m'ont abandonnés, je ne m'en souviens pas et je ne l'ai jamais regretté. Ils n'avaient pas voulu de moi, je le savais, le reste ne m'intéressait pas.

C'est dans la rue que j'ai grandi. J'y ai appris à survivre à n'importe quel prix, à endurer la faim, le froid et la peur. Je n'avais rien, et pourtant ce fut probablement la période la plus heureuse de ma vie. J'avais ma place là bas. C'est presque ironique, toute ma vie je me suis battue pour ne jamais avoir à retomber dans la misère, pour que personne ne découvre mes piètres origines, et maintenant que, pour la première fois de ma vie, je prends le temps de regarder en arrière, il n'y a rien que je ne donnerais pour pouvoir revenir à cette époque où rien n'avait encore d'importance.

Nous étions encore à l'époque sous le règne de l'impératrice Justinia qui, la première, avait mis fin aux guerres de conquêtes. Sur plus de trois mille kilomètres, de l'océan d'atlas à l'ouest, à l'océan Hyrcanien à l'est, on parlait le byzantin. L'empire était au sommet de sa puissance et les soldats étaient rentrés chez eux. Bien qu'il arriva encore que les provinces barbares les plus éloignées de la capitales se révolte périodiquement, on pouvait dire qu'à l'époque la paix régnait.

J'ai vécu à néo-roma jusqu'à mes dix ans. Le quartier des docks abrite encore aujourd'hui une large population de marginaux, de sans abris, de fugueurs, d'enfants abandonnés, de mutilés de guerres... Tout ce que l'ouest de l'empire compte d'inadaptés, de mendiants et de criminels finit par aboutir ici. On y croise également des marins du monde entier ; de tout l'empire bien sur, mais aussi de Mexica, de Qing, et de centaines d'autre contrées qu'il est inutile de dénombrer maintenant.

A l'époque on m'appelait Thaya, mon prénom complet était trop compliqué et je ne l'aimais pas particulièrement. On me surnommait aussi la hulotte à cause de ma voix un peu trop aigue, et, comme j'étais trop petite pour participer directement aux mauvais coups, on me demandait souvent de faire le guet. Pour sonner l'alarme je poussais un cri qui selon mes compagnons de l'époque sonnait exactement comme celui d'une chouette.

J'ai les cheveux bruns clairs, tendant vers le roux, la peau pale; et, trait le plus marquant de mon visage, j'ai les yeux vairons. Mon oeil gauche est marron, le droit rouge sang. Avoir les yeux rouges est un trait assez répandu parmi les latiens, un peuple barbare particulièrement pauvre issu de l'extrême nord du continent qui pour fuir les rigueurs du climat et diverses persécutions s'est répandu un peu partout dans l'empire. J'ai toujours eu le visage quelque peu androgyne, équivoque, à l'époque il m'était très facile de passer pour un garçon en relevant simplement mes cheveux ou en les coupant. Encore maintenant d'ailleurs. Ce qu'il faut retenir de cette description c'est que même si je n'étais pas laide, mon visage était vulgaire, métissé, typique des bâtards des rues. Les byzantins, ont les yeux entre le marron et l'or, les cheveux bruns, la peau ambrée, et il est absolument impossible de me confondre avec eux.

Il n'y avait jamais assez de nourriture, à six ans je n'avais ni la force ni l'astuce pour survivre seule. J'ai donc rejoint une bande. Je restais en arrière plan, je ne me faisais pas remarquer. Ma seule ambition était de survivre. J'ai toujours réussi à me tenir éloignée des vrais méchants, à rester dans la zone grise où je ne mourais pas de faim, mais je n'avais pas non plus à trop me salir les mains. Moi et ma bande, nous vivions de petites rapines, de mendicité, de charité publique, et de ce que nous trouvions dans les poubelles quand il le fallait. Il m'est arrivé de me faire voler, de me faire menacer, de me faire battre parfois, mais jamais ma vie n'a été vraiment en danger. Je respectais les règles du milieu. On ne se vole pas entre frères, toujours respecter le territoire des autres, et ne jamais, jamais parler à la maréchaussée, en échange on me laissait vivre. Tant que j'ai vécu dans la rue, je n'ai jamais été obligée de tuer qui que ce soit.

Pour en arriver là, il m'a fallu quitter la rue et rejoindre la bonne société.


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Voilà tout les avis sont les bienvenus ^^ Bisou à tous et à toutes.


Dernière édition par elgringo le Jeu 28 Jan 2010 - 16:43, édité 1 fois (Raison : C'est y possible de faire autant de fautes ?)
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMer 14 Oct 2009 - 10:23

— trahi et oublié tout ceux : tous
— Mon père, ma mère qui m'ont abandonnés je ne m'en souviens pas, et je ne l'ai jamais regretté. : Mon père, ma mère qui m'ont abandonnés, je ne m'en souviens pas et je ne l'ai jamais regretté. (virgule déplacée)
— J'y ai appris à survivre à n'importe quel prix : J'ai appris à y survivre à n'importe quel prix
— là bas : là-bas
— je me suis battu : battue
— j'avais une voix fort aigue, et comme : j'avais une voix, fort aigüe et comme (virgule déplacée)
— le droit rouge pale : pâle
— Avoir les yeux rouge est : rouges
— J'ai toujours réussie à me tenir : réussi
— Moi et ma bande, nous vivions : Ma bande et moi

Une chose m’interpelle, tu dit « Mon père, ma mère qui m'ont abandonnés je ne m'en souviens pas, et je ne l'ai jamais regretté » et après « pour que personne ne découvre mes vraies origines » Quand on ne se souvient pas de ses origines on n’a rien à cacher.

Sinon c'est bien, j'aime bien la description de la demoiselle cela en fait un personnage étrange et mystérieux.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMer 14 Oct 2009 - 19:45

J'ai vécu à Néo-roma jusqu'à mes dix ans.
Mon père, ma mère qui m'ont abandonné


J'aime bien Very Happy La sincérité du récit (et le fond aussi quand même ^^) promettent un récit intéressant Wink
Puis j'aime bien les histoires où des personnes parties de rien arrivent à grimper les échelons socials, par tout les moyens possibles et imaginables. Surtout qu'elle a l'air d'avoir des trucs à se reprocher...
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeJeu 15 Oct 2009 - 18:16

Ton texte est sympa pour le moment, agréable à lire... J'attends de voir la suite Smile
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeJeu 15 Oct 2009 - 18:59

Texte intéressant.


j'espère avoir le temps d'en suivre la suite.

ce qui n'est guère évident depuis quelques semaines
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeVen 16 Oct 2009 - 12:23

Merci beaucoup à tous Smile

Tu as absolument raison Schadow, ce n'est pas clair du tout comme je l'ai écrit.
Je voulais dire qu'elle s'est battue pour cacher qu'elle n'a justement pas de famille, qu'elle a grandi dans la rue, ce qui est une sacrée tâche dans une bonne société vaguement médiévale.

Je ne sais pas trop quand je mettrai la suite par contre, peut être d'ici une semaine.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeDim 18 Oct 2009 - 20:09

Bon allez je me fais un peu plaisir, voilà la suite.

Autant vous prévenir j'ai l'impression que je pars dans le n'importe quoi. Mais en même temps je m'amuse énormément à écrire ça ^^

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Au début c'était juste un jeu, j'étais une petite fille seule, sans repère ni famille, un peu trop intelligente pour mon bien, alors je me suis inventée des amis. J'imagine que beaucoup d'enfants font ça, mais le jeu est a cessé d'en être un quand je devais avoir huit ans. Le jour où j'ai été confrontée pour la première fois à la mort. Le jour où j'ai perdu Tommy l'écureuil. C'était mon premier ami. Je veux dire par là que c'était le premier de mes compagnons de misère qui aimait passer du temps avec moi simplement parce que j'étais moi, et que je n'avais pas imaginé.

Il avait des rêves plein la tête. Il aimait me raconter pendant des heures ce qu'il allait faire pour devenir riche et puissant. Il s'engagerait sur un navire marchand en mentant sur son age et trouverait un fabuleux trésor. Il allait sauver la vie d'un inconnu qui se révélerait être très riche, sans enfant et qui l'adopterait. Il allait s'engager dans l'armée, perdre son escadron dans le désert, trouver une cité perdue... J'ai dit qu'il avait beaucoup de rêves pas qu'ils étaient originaux ou réalistes. L'important c'était son enthousiasme, il en déployait plus en une histoire que je n'en avais ressenti de toute ma vie. Il me donnait envie de vivre, de l'accompagner dans ses rêves.

J'avais plus d'imagination que lui, je lui apportais un peu de réalisme et des rebondissements qu'il n'aurait pas trouvé seul. Par exemple le bateau sur lequel il s'était engagé se faisait attaquer par des pirates aux larges des côtes de Mexica. Les hommes tombaient l'un après l'autre autour de lui, mais tommy n'abandonnait pas. Il se défendait tellement bien que le capitaine pirate plutôt que de devoir perdre la moitié de son équipage, préférait inviter Tommy à le rejoindre. Après de nombreuses péripéties, grâce à son talent et son courage, Tommy acquérait la confiance et l'admiration de tous les pirates. Malgré son jeune age, il finissait par être nommé second ou capitaine. Nous pouvions faire durer l'histoire pendant des jours, des semaines, inventant un nouveau chapitre à chaque temps morts de nos activités du jour ou durant la nuit enroulés côte à côte dans des couvertures de fortunes.

C'était toujours lui le héros, des fois il tentait de m'intégrer, de me donner un petit rôle mais je n'aimais pas tellement. C'étaient ses histoires, moi j'étais là pour l'aider à les inventer. Cela me perturbait de devoir être à la fois auteur et protagoniste. Les rebondissements téléphonés me sautaient tellement aux yeux que je n'arrivais plus à y croire. Il y avait une place que je me réservais, et qui nous convenait à tout les deux. A la fin de l'histoire quand Tommy était devenu fabuleusement riche, il revenait à Néo-roma, me retrouvait et partageait sa fortune avec moi.

Nous nous étions rencontré quand la bande de la rue des cyprès, la mienne, et celle du vieux phare avaient été obligées de s'unir en une seule. Nos deux membres les plus âgés nous avaient abandonnés pour prendre la mer. Le phare avait été "nettoyé" par la maréchaussée. Nos territoires étaient voisins et nous avions été longtemps rivaux, mais dans des circonstances pareilles, on oublie les vieilles querelles pour se concentrer sur la survie. Je ne me souviens pas comment nous avons commencé à être amis. Je ne suis même pas sur qu'il y ait eu un incident déclencheur. Comme toute les vrais amitiés à cette age là, elle paraissait tellement naturelle qu'elle ne pouvait avoir ni début ni fin.

Pendant tout le temps que j'ai passé avec lui, je ne me suis pas sentie seule. Mes amis imaginaires ont disparus. Seulement, un jour tommy est mort. Bêtement, sans raison, écrasé par un chariot de livraison. Le conducteur était en retard, il a mal regardé en tournant au coin d'une rue. Tommy courait en sens inverse, pour échapper à la maléfique reine des iles Canarias, c'est à dire moi. Il avait dérobé le trésor de mon peuple et me narguait dans sa fuite.

Je ne l'ai pas vu mourir. Il a passé le coin, et j'ai entendu un ignoble craquement. Je me souviens d'avoir vu quelques gouttes de sang voler devant moi et puis avoir entendu des cris. Je suis resté immobile quelques instants, sans oser aller regarder. Tout doucement, j'ai passé la tête. Tommy était effondré par terre, immobile. J'ai cru qu'il me faisait une blague. D'ailleurs ça m'a énervé, parce que je ne trouvais pas ça drôle. Mais il aurait eu du mal à faire semblant d'avoir une moitié de tête en moins.

Le chauffeur était à la fois énervé et terrifié, quand il a vu que nous n'étions que des gamins des rues, personne en réalité, il a eut l'air rassuré. Peut être même qu'il s'est mis à pester contre Tommy, car il allait être en retard. Je ne suis plus vraiment sur, tout cela s'est passé il y a tellement longtemps.

Nos vies n'avaient aucune valeur. Je n'avais que huit ans et j'avais compris une loi essentielle de ce monde. La chose qui m'a le plus révolté c'était l'injustice de toute cette situation, c'était lui qui avait les rêves, lui qui avait l'énergie et l'enthousiasme ; lui qui aurait du s'en sortir.


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Dernière édition par elgringo le Mer 3 Fév 2010 - 1:27, édité 3 fois (Raison : On corrige, on corrige...)
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeDim 18 Oct 2009 - 22:21

La suite! la suite!...
HUM!!...bien :

Très sombre je trouve. C'est vrai que ça change des bouffonneries de Yol, mais l'idée m'a l'air très intéressante. Je vois très bien le genre de narratrice et comment elle peut avoir "une voix très forte dans ta tête". Elle accroche super bien!

Vas-y, épate-nous!
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeLun 19 Oct 2009 - 12:47

Un petit voile qui se lève sur le passé de ton personnage !

age : âge
et manque quelques majuscules .
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeSam 24 Oct 2009 - 18:45

Hé hé hé, bonsoir tout le monde. Me revoilà pour une contribution à mon principal hobby ^^

J'espère que ça vous plaira aussi parce que je ne sais pas du tout, mais alors pas du tout où je vais :p


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A partir de ce jour là j'ai un peu oublié que certains de mes amis étaient imaginaires. Je savais que j'étais la seule à les voir et à leur parler, mais pour moi ils étaient aussi réels que les gens que je rencontrais dans la rue. Surtout eux ils ne risquaient pas de mourir et de me laisser toute seule.

Bien qu'ils n'existent pas, certains ont joués un rôle très important dans ma vie. ce récit n'aurait aucun sens si je ne les présentais pas.

Peu de temps après la mort de Tommy j'ai rencontré Grand père. C'était l'été de mes huit ans. Le nouveau chef de la maréchaussée avait décidé de faire sentir sa présence dans les quartiers chauds, moi et ma bande avions du nous éloigner un moment du port. Nous avions trouvé refuge dans un vieux pigeonnier oublié sur le toit de thermes publiques, dans un quartier calme et résidentiel. Nous ne sortions qu'à la nuit tombée à la recherche de nourriture et de distractions. Cet après midi là, je n'avais pas sommeil. Les autres étaient restés à l'intérieur moi je regardais la rue allongée sur le rebord du toit.
Un grand père et sa petite fille de quatre ou cinq ans, étaient assis sur le perron de la maison d'en face. Il lui apprenait à lire sur un grand livre coloré, avec une patience extraordinaire. La petite fille faisait beaucoup d'erreurs, mais le grand père les attrapaient toutes, sans jamais s'énerver. Quand la petite fille avait une question il y répondait toujours, sans aucune condescendance, même si ça n'avait rien à voir avec la leçon, même si la question semblait stupide. j'ai appris beaucoup de choses ce jour là.
J'étais fascinée par ce mélange de patience, de fermeté et de sagesse que le grand père savait distiller ; et surtout il avait un visage très impressionnant, deux grands yeux sérieux, des sourcils broussailleux et un nez un peu pointu qui ressemblait presque à un bec. Une vraie tête de hibou. Je me suis fait cette réflexion, et Grand père est arrivé. c'est un hibou qui est toujours patient avec moi et qui m'explique ce que je ne comprends pas. Il ne me laisse jamais être paresseuse ni faire quelque chose de mal sans me le reprocher. Il a de grands yeux jaunes, très sérieux, et un bec long et crochu, entouré de duvet blanc un peu comme une barbe.

Charade est une chatte paresseuse et coquette. Je l'ai rencontrée après plusieurs tentatives ratées d'adoption de chat réel. Déjà que je n'avais pas assez de nourriture pour moi, je ne pouvais me permettre d'offrir beaucoup de choses à mes protégés. Les quelques chats de gouttières que j'avais réussi à approcher n'étaient jamais restés longtemps. Même un chaton que j'avais recueilli au prix de nombreuses de griffures de sa mère, finit par me quitter sans aucun remord.
J'étais prête à tolérer beaucoup de choses, mais pas l'infidélité. Jamais. On est mon ami, ou on ne l'est pas. Charade est arrivée peu de temps après le départ du chaton, elle a une belle fourrure calico, qu'elle passe des heures à lisser. Elle est un peu cruelle et très susceptible. Quand elle attrape une souris elle peut passer des heures à jouer avant de la tuer. Elle m'encourage toujours à me venger des offenses qu'on m'a faites, même les plus minimes. Grand père bien sur n'est jamais d'accord, mais Coyote en rit aux larmes et la soutient quoi qu'il arrive.

Coyote puisqu'on en parle a commencé à trainer avec moi après que j'ai trouvé un livre racontant ses aventures. C'était un petit bouquin d'histoires pour enfant, importé illégalement de la république de Mexica, à la couverture déchirée. Je l'avais récupéré après le cambriolage d'un entrepôt par ma bande. Le livre était abimé donc invendable, les grands m'avaient laissé le garder.
le coyote est un animal mythique, qui pour les mexicans passe son temps à jouer des tours aux autres animaux et aux humains. Les histoires contenues dans le livre étaient drôles, inattendues et toujours parfaitement immorales. Contrairement aux légendes qu'on raconte aux enfants dans l'empire, ce n'était pas le plus vertueux ou le plus courageux qui gagnait à la, mais Coyote, le plus malin et le plus sans scrupule de tous. Ce livre je l'ai lu et relu, plus que je ne pourrais compter, c'était mon plus précieux trésor.
Coyote est toujours là quand il y a la possibilité de s'amuser aux dépends de quelqu'un. Les blagues les plus stupides lui déclenchent des fous rires incontrôlables qui peuvent durer des heures. Sa cible préféré était bien évidemment Grand père, qui s'en offusque très facilement et n'hésite pas à se défendre à coups de bec.

Et de temps en temps Tommy revenait me voir. Parfois il essayait de me raconter des histoires comme quand il était vivant mais le coeur n'y était plus. La plupart du temps il me reprochait d'être encore dans la rue, de ne pas chercher un moyen d'accomplir les rêves que nous avions fait ensemble.

Seulement qu'est ce que je pouvais faire ? Mes perspectives d'avenir n'étaient bien pas reluisantes.

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Dernière édition par elgringo le Mar 2 Fév 2010 - 15:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeSam 24 Oct 2009 - 21:16

Tu traines un peu sur l'enfance de ton personnage mais c'est pas mal !

-thermes publiques : publics
-fourrure calico : calicot
-Je les adoraient : adorais

et il manque quelques majuscules !
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeSam 23 Jan 2010 - 18:11

Coucou Smile c'est le retour de ma petite voleuse ^^ J'espère que tout le monde ne l'a pas déjà oubliée ^^

J'avais besoin de me changer un peu les idées, je me suis donc enfin retourné vers ce texte. Voilà enfin la suite, là où je l'avais laissé. J'espère que ça vous plairas ^^


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Un apprentissage légitime coûtait de l'argent. Beaucoup, plus que je ne pourrais jamais en réunir. Une famille pauvre devait investir les économies d'une vie pour qu'un de leurs enfants puisse s'élever dans la société. Ce simple fait m'interdisait l'entrée dans la plupart des corporations. Si j'avais été complètement idiote j'aurais pu partir à la campagne m'enterrer dans une quelconque ferme. Je n'avais pas particulièrement de vocation religieuse, et de toute façon, à l'époque, je pensais que les postes intéressants dans l'Eglise n'étaient pas accessibles aux femmes. Passer ma vie en tant que bonne soeur dans un couvent miteux à essuyer les fesses des mourants, merci beaucoup.


Je savais inventer des histoires, les autres gamins de la bande me demandaient souvent d'en raconter, mais pour gagner ma vie en tant que barde, j'aurais du apprendre à chanter aussi, et à jouer d'un instrument. J'avais une voix criarde, et je n'étais déjà pas assez habile de mes doigts pour crocheter efficacement une serrure, alors la mandoline...

Tommy m'a plus d'une fois encouragée à prendre la mer. J'avais déjà vu plusieurs de mes compagnons de misère pris de ce qu'on appelait alors la fièvre de l'océan. Il fallait qu'ils partent, ils s'engageaient sur le premier bateau qu'ils trouvaient comme mousses et disparaissaient avec la marée. C'était une vocation, un appel irrésistible pour les étendues infinies. Les filles se déguisaient en garçon et partaient aussi. Tommy me disait que c'était exactement ce qu'il nous fallait, seulement voilà, moi, la vocation, je ne l'avais pas. Quand je regardais un bateau dans le port, je voyais surtout le scorbut, les mutilés et évidemment je ne voyais pas ceux qui n'étaient pas revenus. Encore plus important je ne voyais pas non plus de matelot riche. N'allez pas croire que j'étais vénale mais quand on n'a rien, l'argent c'est tout.

Et avec ça j'avais un peu fait le tour des carrières honnêtes qui s'offraient à moi. Je pouvais toujours rejoindre les garçons et les filles, parfois à peine plus vieux que moi, qui se prostituaient auprès des marins sur le port, mais je n'avais pas vraiment de goût pour la profession. La paie n'était pas extraordinaire pour les dangers impliqués. La plupart vivaient dans la peur constante des maladies, de se faire tailler en morceaux par le mauvais client, de se faire voler leurs recettes par la maréchaussée... Il y en avait qui tentaient de présenter à nous les plus jeunes, cette vie comme pleine de rebondissement de luxe et de confort, mais je savais qu'ils travaillaient pour des proxénètes et qu'ils recevaient une prime s'ils réussissaient à nous convaincre. C'était le niveau d'au-dessus qu'il aurait fallu viser justement, faire travailler des gens pour moi, mais j'étais encore bien trop petite pour intimider qui que ce soit.

Il y avait bien sur la possibilité de poursuivre une carrière de voleuse. Mais je n'étais ni particulièrement rapide, ni particulièrement agile, ni particulièrement souple... Je ne serais pas toujours assez petite pour me faufiler par les lucarnes, tôt ou tard, je me ferais prendre. Les voleurs qu'on attrapait pour la première fois étaient marqués au fer rouge, la deuxième fois, c'était la mort par pendaison, quel que soit l'âge du coupable. Il arrivait souvent que la peine soit commuée en travaux forcés, l'empire avait besoin de main d'oeuvre sur les territoires frontaliers. Personne que je connaissais n'en était jamais revenu. Déjà à l'époque je voyais bien que le système n'était pas particulièrement de mon côté.

Vous devez commencer à le comprendre, je ne pouvais pas vraiment compter sur mes qualités physiques pour m'en sortir ; par contre j'avais quelques autres talents qui m'avaient déjà bien servis dans la même industrie, mais à un autre niveau. Trouver des acheteurs pour les objets volés et négocier les meilleurs prix. Les risques étaient bien moindres, et d'ailleurs à partir de mes neuf ans ce fut mon rôle dans la bande. Je m'occupais de négocier avec divers prêteurs sur gages et autres marchands à la moralité douteuse les biens rapportés de nos maigres rapines, et je récupérais au passage une petite commission, dont j'avais jusqu'ici évité de parler à mes camarades. J'avais un certain instinct pour trouver le bon acheteur, celui qui serait prêt à payer un drachme de plus que son voisin pour le même objet, et je m'étais établie les bases d'un bon réseau. Mais je voulais plus de la vie... beaucoup plus.

Je ne voulais pas n'importe quel métier. Je savais que j'étais intelligente, je voulais que le monde entier le sache aussi. Avec l'aide de mes amis, sur un bout de papier froissé et avec un reste d'encre ramassés dans les poubelles d'une papeterie, j'ai fait une liste de tout ce que devrais m'apporter ma vie. A l'époque, je savais à peine écrire c'est donc avec des lettres irrégulières et fantaisistes que j'avais inscrit tout en haut de la feuille : "de l'argent" ; en accord avec Tommy et Grand-père j'avais rajouté en plus petit "Suffisamment". Ensuite j'avais écrit "Du respect". C'était en fait le point le plus essentiel pour moi et, si je ne l'avais pas mis en premier, c'était juste pour éviter d'attirer l'attention dessus. Je méritais mieux qu'une vie de petits larcins sans envergure et une mort qui n'aurait pas plus d'importance que de mettre en retard un chauffeur imprudent. Je rajoutai encore "liberté" en dessous et je crus avoir fini, mais Tommy a menacé de me faire la tête pour l'éternité, si je n'ajoutais pas "aventure". J'ai donc obéi et Charade s'était réveillée pour insister que je marque encore "Pas trop fatigant." Grand père a rajouté son grain de sel, "De l'éducation", parce que, évidemment, je ne pouvais rester ignorante toute ma vie. La feuille était déjà pleine avec toutes leurs bêtises et je mis mon véto sur les suggestions suivantes. Ce bout de papier représentait tout ce que je voulais dans la vie, elle était froissée, sale, et quelque peu raturée, mais c'est avec solennité que je l'ai glissée dans ma poche.

Pourquoi voulais-je tellement être respectée ? Il y avait une raison bien précise en fait, que jusqu'ici je n'ai avoué à personne, même pas à mes amis. Un rêve, une ambition, une rancune qui, à l'époque, ne m'abandonnait jamais complètement. Je portais alors autour du cou une mince chaîne en argent sur laquelle était accroché un petit médaillon. Cette chaîne était le seul lien avec la famille qui m'avait abandonné. Le médaillon était inscrit de bénédictions Latiennes, dans leur étrange alphabet géométrique, et mon prénom en byzantin était gravé à l'arrière. C'était d'ailleurs grâce à ça que je savais l'écrire. A l'intérieur il y avait une petite gravure de la très sainte mère en ivoire blanche. Si je l'avais vendu j'aurais probablement pu en tirer suffisamment de drachmes pour faire vivre ma petite troupe pendant près d'un mois, mais je l'avais toujours gardé et protégé avec soin.

Beaucoup de mes compagnons des rues rêvaient qu'ils avaient été enlevés alors qu'ils étaient bébés et que quelque part ils avaient des parents qui les aimaient, ne les avaient jamais oubliés, et qu'un jour ils seraient réunis ; moi j'étais beaucoup trop fière pour ça. Mon plus grand rêve c'était de devenir riche, puissante, et d'un jour retrouver mes vrais parents. Je les imaginais écrasés de dettes, pourchassés par la maréchaussée; innocents ou coupables peu importe. Dans mon fantasme, ils ne me reconnaissaient pas immédiatement tellement j'avais changée. J'aurais pu les sauver d'un geste, d'une parole, racheter leur dette, les faire libérer... Je les voyais agenouillés devant moi à me supplier, à implorer ma grâce, et là, je leur laissais négligemment apercevoir mon médaillon. Ils le reconnaissaient, ils me reconnaissaient, l'espoir et le soulagement se dessinaient sur leurs visages, ils étaient sauvés. Mais moi je me détournais d'eux et les abandonnais à leur sort. Devais-je leur laisser savoir que je les avais reconnus, ou est ce qu'ils ne méritaient même pas ça ? Qu'est ce qui était le plus cruel ? Je changeais d'avis environ une fois par semaine. Voila quel était mon rêve à dix ans : abandonner les misérables qui m'avaient rejetés. Il n'était pas question de pardon.

Il n'y avait qu'une possibilité qui réponde à toutes mes conditions, une seule. L'académie de l'éther. La porte d'entrée de la plus puissante et mystérieuse corporation de l'empire. Devenir maitre de l'Ether m'assurerait un avenir respectable. Ces savants mystérieux aux pouvoirs étranges avaient l'oreille de l'impératrice, voyageaient dans le monde entier, connaissaient les mystérieux secrets de l'éther, cette force incompréhensible pour les simples mortels... Seules les maisons les plus riches pouvaient se permettre d'avoir un éclairage Etherique, qui n'avait pas besoin d'être rechargé sans arrêt et qui était bien plus brillant que toutes les bougies et autres lampes à huiles. C'était ça pour moi à l'époque le vrai symbole du luxe. Avoir de la lumière après le coucher du soleil.


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C'est magique ce texte, je ne sais pas où je vais, je ne fais que laisser parler Thaya, j'aimerais vraiment savoir où je vais arriver ^^

Bisous à tous ^^


Dernière édition par elgringo le Mar 2 Fév 2010 - 19:20, édité 3 fois (Raison : C'est pas possible les fautes que je laisse passer :()
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeDim 24 Jan 2010 - 10:36

Passage sur les états d'âmes de ton héroïne, cela aide à cerner sa personnalité.

— coutait de l'argent : coûtait
— quel que soit l'age du coupable : âge
— les territoires frontaliers Personne que je : manque le point
— qui m'avaient déjà bien servis pour . Trouver des acheteurs : là le point est en trop ainsi que la majuscule
— moindres. et d'ailleurs à partir : Et
— un reste d'encre ramassés : ramassée
— pourchassés par la maréchaussées : maréchaussée

Suggestions
Citation :
Ils ne me reconnaissaient pas immédiatement tellement j'avais changée.
Ils ne me reconnaîtraient pas immédiatement tellement j'avais changée.

Citation :
Je savais à peine écrire à l'époque c'est donc avec des lettres irrégulières et fantaisistes que j'ai écrit en haut de la feuille "Argent".
Je savais à peine écrire à l'époque c'était donc avec des lettres irrégulières et fantaisistes que j'avais écrit en haut de la feuille "Argent".

Citation :
C'est magique ce texte, je ne sais pas où je vais, je ne fais que laisser parler Thaya, j'aimerais vraiment savoir où je vais arriver ^^
Tu suis les flèches c'est sûrement la bonne direction ! geek
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMar 26 Jan 2010 - 22:23

Bonsoir elgringo Wink
Ne connaissant pas ton écriture, j'ai eu envie soudainement de tester ce soir. Et bien je viens de m'avaler tous tes extraits d'un coup ... et je dois dire que j'accroche sacrément !
Je comprends ce que tu veux dire par "la voix" de ton personnage; effectivement, ça se sent qu'elle est là, que tu ne fais (presque) que retranscrire ce qu'elle dicte. Ça coule tout seul, pas besoin de réfléchir, de revenir sur des phrases tarabiscotées; non, c'est fluide, clair, on se laisse emporter tout simplement.
Seul compte le récit, ce témoignage.
L'histoire en elle-même est très sympa aussi, ce petit mélange d'antiquité romaine et de fantasy; cette constante avance sur ce qui va lui arriver...

L'héroïne est vraiment attachante en plus; elle raconte ces anecdotes de façon détachée mais l'histoire de Tommy est vraiment émouvante. J'ai également beaucoup aimé le passage du grand-père, c'est remarquablement fait.

Bref tu vois, je n'ai quasiment rien relevé dans ton texte (une ou deux virgules mal placées peut-être ^^), mais j'ai énormément apprécié. J'espère qu'elle continuera à venir te raconter la suite de sa vie et que tu continueras à nous la retranscrire Wink
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeVen 29 Jan 2010 - 13:45

Le retour de Thaya pour vendredi. Attention, pour la première fois il va y avoir un dialogue, mais oui l'histoire commence pour de bon ^^ J'espère que ça vous plairas quand même.

Merci beaucoup Morrigan pour ton commentaire,

j'avais pas mal de doutes, mais je me sens vraiment beaucoup mieux après l'avoir lu. J'aime énormément l'héroine, et ma grande peur c'est de ne pas réussir à retranscrire assez bien son histoire... enfin bon je raconte n'importe quoi, je suis très content que ça t'ait plu ^^



Schadow, merci encore une fois pour ton aide. Les états d'âmes de mon héroïne, je suis pas prêt d'arrêter ^^ ( tu trouves que j'insiste trop dessus ?)

Tes suggestions sont très justes, je me suis très mal relu sur le chapitre précédent :p

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Officiellement, tout citoyen a sa chance d'intégrer l'académie. Il suffit d'avoir "une affinité avec l'éther". Chaque année un concours public est tenu dans tout l'empire, pour sélectionner la nouvelle générations d'étheristes, et tout le monde peut s'y inscrire. Bien sûr, maintenant je me rends compte que ce concours n'est qu'une subtile duperie, une soupape de sécurité aux tensions sociales. La corporation de l'Ether, "première parmi les égales" dispose de grands pouvoirs, et d'encore plus grands privilèges. Les petits bourgeois, les artisans, les marchands, bref, toute la classe moyenne rêve de voir ses enfants la rejoindre. Et chaque année une infime proportion y arrive.

L'affinité avec l'éther, la capacité à percevoir et manipuler le flux d'énergie universel, est une qualité très rare, mais qui a tendance à se transmettre de parent à enfant. De plus l'examen nécessite une préparation et un accès à l'éducation impensable pour les plus pauvres. Bref malgré sa vocation officielle d'ascenseur social, l'académie a tendance a être peuplé par les enfants des maitres de l'éther de la génération précédente. Le concours fut inventé à l'époque, pour éviter les désagrément d'une trop grande consanguinité.

L'académie prend les enfants à dix ans, pour un cursus initial de huit ans. J'ignorais ma date de naissance exacte, mais je pensais que je devais m'approcher du bon age, et fort heureusement pour moi, Néo-Roma était une des cinq villes de l'empire où se tenaient le concours. J'avais deux défis à résoudre, m'inscrire et réussir le concours. Premier obstacle majeur, je n'étais pas citoyenne. Je n'apparaissais dans aucun des registres de la ville, je n'avais pas de nom, pas de gardien, pas de parents, pas de tuteur... Bref pour l'empire je n'existais pas. Deuxième obstacle, il me fallait être accompagnée d'un adulte. L'année précédente, j'avais passé deux jours entiers devant le bureau d'inscription, aucun enfant ne s'était présenté seul. En plus je savais à peu près lire, mais comme l'avait démontré ma liste à l'écriture un peu fantaisiste, j'aurais quelques difficultés à remplir un formulaire.

Je me souviens que ce jour là j'organisai une réunion de crise avec mes amis :

- J'ai besoin de me fabriquer une identité, résumai-je, et de trouver quelqu'un pour m'accompagner jusqu'au bureau d'inscription. Des suggestions ?

Un grand silence suivit ma question. Ma bande avait récemment investit une nouvelle planque, une maison abandonnée au bord du vieux port. Grâce à mon sens du commerce, nous avions maintenant assez de fonds pour payer régulièrement un pot de vin au gardien censé surveiller les lieux. Nous lui avions promis en échange d'empêcher tout autre visiteur indésirable de s'installer. Cet arrangement était mon idée aussi. Les autres étaient rentrés un peu avant le lever du soleil, d'un cambriolage assez réussis d'un entrepôt en périphérie, et maintenant dormaient à l'étage d'en dessous. J'étais supposée faire l'inventaire du butin, mais j'avais toute la journée devant moi.

Je regardai Grand père avec insistance, posé sur le rebord de la fenêtre, car c'était généralement lui qui savait trouver les solutions raisonnables, mais aujourd'hui apparemment, il manquait d'inspiration.

- Moi, je connais quelqu'un qui peut résoudre nos deux problèmes en même temps, dit finalement Charade en s'étirant paresseusement. Le père Aral.

- Ce vieil ivrogne ? demandai-je avec une légère grimace.

- Il sait lire, il sait écrire, il a un nom... et à ton avis qui s'occupe d'inscrire les naissances et les morts sur les registres de la ville ?

Les prêtres, bien entendu... Je n'y avais jamais pensé. Le père Aral, avait la charge de l'église du vieux port. C'était une vieille fripouille, alcoolique notoire à qui on avait confié la pire paroisse de la ville pour se débarrasser de lui. Je le connaissais bien, moi et ma bande l'avions aidés plus d'une fois à maintenir l'illusion vis à vis de ses supérieurs qu'il faisait son travail d'évangéliser et éduquer les enfants défavorisés du quartier.

J'étais une de ses plus zélées complices. Contrairement aux autres, j'avais vraiment envie d'apprendre ce qu'il était supposé nous enseigner. J'avais appris seule les bases de la lecture, mais c'était grâce à lui et aux livres de son église que je savais aussi écrire et compter. Ce n'était pas quelqu'un de bien, mais il n'avait pas, comme certains de ses collègues, de gout mal placé pour les enfants. Lui et moi avions compris depuis longtemps que nous avions intérêt à nous entraider. Il se servait de moi, je me servais de lui. Il n'était pas question de reconnaissance, d'affection, ou de confiance mais d'utilité mutuelle. Il me faudrait bien sur une monnaie d'échange, mais ça je savais où le trouver.

- Il lui suffira de dire que tu es une orpheline dont il a la charge, ajouta Grand père.

- Pas la peine d'en rajouter, interrompis-je, je suis convaincue.

Mon rapport à la religion à l'époque était assez ténu. Je prêtais plus ou moins foi à nombre de superstitions qui circulaient dans les rues. Je ne voyais pas vraiment comment dormir sur un bout de bois avec trois noeuds m'éviterait de mourir pendue, pourquoi les chats noirs porteraient plus malchance que les autres, ou en quoi j'aurais plus de chance de me faire dévorer par les sans-âmes si je portais du rouge la nuit... mais tant de gens autour de moi y croyaient dur comme fer, que je ne pouvais pas les rejeter complètement.

La vraie religion me laissait un peu indifférente. J'avais peut être été baptisée, probablement même, tout le monde l'était. Je connaissais les bases du crédo : La très sainte Mère avait donné naissance au Bâtisseur et au Penseur, qui à leur tour avaient crées le monde, mais guère plus. Il m'arrivait d'offrir de petites choses à la Mère, parce que toute protection est bonne a prendre, et parce que sa statue était la plus belle de l'église. Elle était taillée d'un délicieux marbre blanc, si délicat qu'on aurait dit de la chair. J'avais réussi une fois a déjouer la vigilance du père Aral pour la caresser du bout des doigts. J'avais été très déçue de ne trouver que de la pierre froide et un peu rêche. Elle avait le visage doux, régulier et elle regardait avec amour deux jeunes enfants qu'elle tenait contre son sein. C'était la plus belle chose que je connaissais. Quand je la contemplais, j'avais envie à la fois d'être dans les bras de cette si belle femme et de lui ressembler. Par contre, je n'avais pas du tout envie de prendre sa place complètement et d'avoir un enfant à moi ; j'imagine que déjà à l'époque l'instinct maternel et moi ne faisions pas particulièrement bon ménage.

J'espérais vraiment que la très sainte Mère ne m'en voudrait pas trop de la petite négociation que je prévoyais avec son prêtre.


-----------------------------------------------




Ps. J'ai corrigé les chapitres précédents ^^
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeVen 29 Jan 2010 - 14:46

Non j'aime bien les états d'âmes de ton héroïne et sa façon de raconter sa vie !

— la nouvelle générations d'étheristes : génération
— l'académie a tendance a être peuplé : à être peuplée
— éviter les désagrément : désagréments
— devais m'approcher du bon age : âge
— que ce jour là j'organisai : jour-là
— jusqu'au bureau d'inscription : inscriptions
— moi et ma bande l'avions aidés plus : ma bande et moi, aidé
— de gout mal placé : goût
— Il me faudrait bien sur : sûr
— à nombre de superstitions qui circulaient : nombres
— J'avais peut être été baptisée : peut-être
— qui à leur tour avaient crées le monde : créé
— toute protection est bonne a prendre : à
— J'avais réussi une fois a déjouer : à

Par contre le mot "étheriste" me gêne un peu à la lecture, je l'écrirais plutôt "éthériste" pour garder la même consonance qu'éther.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeVen 29 Jan 2010 - 16:46

Alors. J'avais déjà lu Red Eyes, en diagonal. Maintenant, concentrée, et ben...

Waaah. Comme tu écris bien gringo. J'adore la personnalité de l'héroïne, la façon dont l'histoire est racontée, les amis imaginaires, le passage du grand père et de l'enfant, la mort de Tommy...

Citation :
comme certains de ses collègues, de gout mal placé pour les enfants.

Une vilaine alusion ? Red Eyes Icon_twisted
Ca me donne vraiment envie de reprendre l'écriture de mes jumeaux-diaboliques-imaginaires.


Merci.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeSam 30 Jan 2010 - 14:46

Finnit... comme beaucoup j'aime bien la personnalité de ton héroïne.
Et tu raconte bien son histoire...
Enfin comme les autres quoi...
Seul bemol, j'ai peur que sur 300 pages le ton fasse un peu monotone si tu vois ce que je veux dire...
Enfin ce que je veux dire c'est que malgré la voix assez forte de l'héroïne, le ton n'est pas très vif et autant pour l'instant ce n'est absolument pas gênant.
Autant à force ça pourrait gêner... mais j'imagine que le ton va changer au fils du récit... (puis cette appréciation reste très personnelle)

Enfin, ça c'est pour l'avenir, pour ce que tu as posté : bon boulot
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeDim 7 Fév 2010 - 11:46

Tagada tsoin tsoin, me revoilà sur mon texte le plus épuisant et préféré en même temps.


maintenant que j'ai fini la société d'enquêtes étranges j'ai le temps de me concentrer un peu plus sérieusement dessus ^^


Alors merci Banshee, ça me fait vraiment très plaisir que tu ais aimé ^^

Citation :
Une vilaine alusion ?

nan, juste... une vision réaliste du monde Wink Quand tu ne peux compter sur personne il vaut mieux être au courant que ce genre de choses existent.

Moi je les attends tes jumeaux diabolique... et je les attendrai le temps qu'il faudra ^^



Tek, merci beaucoup à toi aussi, ça me fait très plaisir. Je ne sais pas vraiment où me mèneras cette histoire, mais déjà rien que ce passage là va être plus immédiat que narratif, est ce que ça compense ta future lassitude potentielle ?

Schadow : comme toujours merci pour les corrections.

Bonne question les deux écritures. Moi j'aime bien celle que j'ai mis...

Est ce que quelqu'un a un avis entre "éthériste" et "étheriste", quel est le plus classe ?

Sans plus attendre l'essentiel :

------------------------------------------------------------------------------------------------


J'avais plusieurs heures devant moi avant que mes camarades ne se réveillent et ne me demandent des comptes. Je ne voulais évidemment pas qu'ils soupçonnent ce que je préparais. Mon plan était clair dans ma tête, je prélevai dans le butin du jour ce dont j'aurais besoin pour l'accomplir, et je rejoignis discrètement les rues, accompagnée de mes amis.

Le port vivait au rythme des marées, qui dictaient quand les bateaux pouvaient accoster et repartir. Comme tout ses habitants, j'étais tellement habituée à ce rythme que, simplement en observant le ballet des chariots à boeufs qui se croisaient, pendant quelques instants, je pouvais dire avec certitude que la haute mer était passée depuis près d'une heure, qu'au moins cinq navires étaient arrivés, et que peut-être deux se préparaient à repartir.

Je me mêlais au trafic et rejoignit la jetée où se trouvait l'église. Mes déductions étaient exactes, deux navires marchands Mexicans, deux Byzantins et une galère de la légion étaient arrimés aux quais. Les docks étaient envahis de la foule habituelle de marchands ambulants s'époumonant à vanter la fraicheurs de leurs fruits, de portefaix chargé comme des mules qui se frayaient un chemin à coup d'épaules, de mendiants, de filles de joie... Le tout sous la surveillance lointaine et maussade de quelques officiers de la maréchaussée. Des gamins des rues attendaient à côté des planches de débarquement, espérant que les marins qui les descendrait auraient peut être des messages à faire porter, ou encore désireraient qu'on les mènent jusqu'à une taverne où ils pourraient dépenser en quelques heures le salaire de plusieurs semaines. J'avais souvent été à leurs place, je connaissais deux ou trois établissements qui auraient su me récompenser pour chaque client ainsi rabattu.

A ce moment rien ne me faisait plus horreur que cette folle agitation, j'avais l'impression de voir mon passé, mon présent et surtout mon futur étalés devant moi. Tout cela c'était mon univers, ma prison, le symbole de ce que je voulais fuir à jamais.

J'étais enfin arrivée à l'église. Je poussai de toutes mes forces sur une des portes pour l'ouvrir, et laissai avec soulagement le tumulte de la rue derrière moi. A l'intérieur le silence régnait. Il n'y avait personne, l'office n'aurait pas lieu avant plusieurs heures. Les vitraux laissaient entrer une belle lumière orangée. Je m'arrêtai quelques instants devant la statue de la Mère, pour rassembler mon courage. Grand-père se posa sur un banc, Coyote et Charade un peu plus loin reniflaient l'encensoir.

- Attendez moi là, chuchotai-je à mes amis avant de passer derrière l'autel.

Une petite porte permettait de rejoindre le presbytère. Le loquet était tiré de l'autre côté, mais j'avais les doigts assez fins pour le défaire à travers les interstices. Quand j'ouvris, une désagréable odeur de vieille étable m'assaillit les narines. Il faisait très sombre, tout les volets de la maison étaient fermés, et ne semblaient pas avoir été ouverts depuis au moins deux jours. J'entrai en me couvrant le nez et découvrit le père Aral affalé sur sa table à manger, une bouteille de mauvais vin encore serrée dans la main.

Avant toute chose, j'allais ouvrir une fenêtre.

- Qui est là ? grogna le père Aral d'une voix ensommeillée. Allez vous en ! Il n'y a rien à voler !

- Je sais bien, dis-je, ce n'est que moi.

Le vieux prêtre me contempla avec hébétude pendant près d'une minute avant que son esprit embrumé par le sommeil ne lui souffle mon nom. C'était un homme maigre, à l'âge indéfinissable, le visage ridé par une vie d'excès. Il avait les yeux injectés de sang, de larges cernes noires, et une haleine aussi fétide que les égouts de la ville en plein été. Je me rappelle avoir pensé que j'avais trouvé le complice idéal, que je saurais contrôler quelqu'un comme lui, que je n'avais pas à avoir peur qu'il se retourne contre moi. Evidemment, j'avais tort.

- Hulotte ? dit-il enfin. Qu'est ce que tu fais là ? tu me déranges... Je prie.

J'avais amené avec moi une petite besace, que je posai sur la table. Je l'ouvris et révélai une bouteille de cognac, prélevée sur le butin ramené par ma bande ce matin-là. C'était une eau-de-vie des provinces barbares de l'ouest de l'empire, particulièrement recherchée par les connaisseurs. J'aurais pu en tirer un bon prix auprès d'un marchand de ma connaissance. Il faudrait d'ailleurs que j'en compense la perte pour que les autres ne s'aperçoivent de rien, mais en voyant les yeux du père Aral s'illuminer, je sus que je n'aurais pas à le regretter.

- Mon père, dis-je avec un léger sourire, j'ai trouvé cette chose qui m'embarrasse fort. Je pensais que peut être l'Eglise saurait m'en débarrasser...

Je poussai la bouteille vers le centre de la table, le père Aral, les yeux rivés sur le liquide doré qui s'agitait à l'intérieur, tendit la main pour la saisir. Juste avant qu'il ne l'atteigne, je la ramenai vivement à moi.

- Mais avant, repris-je, j'espérais que vous pourriez me rendre un petit service.

Cette pirouette acheva de réveiller le prêtre, qui jeta un dernier regard d'envie sur ma bouteille, puis se tourna vers moi.

- Qu'est ce que tu me veux ? demanda-t-il avec méfiance.

- J'ai besoin de quelques lignes sur un bout de papier et de quelques heures de votre temps.

Le prêtre fronça les sourcils :

- Qu'est ce que c'est que cette invention ? Si tu prépares un mauvais coup, tu peux m'oublier et plus vite que ça.

Je savais que je n'arriverai à rien s'il se méfiait de moi ainsi. Je décidai donc de prendre un risque calculé et poussai le cognac au milieu de la table, puis le lâchai. Le père Aral approcha la main prudemment, puis saisit la bouteille et la serra contre lui, comme s'il craignait que je ne change d'avis. Il dut se rendre compte du ridicule de son geste, car il la reposa, presque à regret en gardant la mains serrée autour du goulot.

- Je veux juste que vous m'aidiez à m'inscrire au concours de l'académie de l'éther, dis-je enfin.

Une expression de surprise passa sur le visage du vieux prêtre, puis de confusion.

- Le quoi ? demanda-t-il.

Le père Aral m'avait parfaitement entendue et comprise, je voyais dans ces yeux qu'il ne cherchait qu'à me faire perdre patience en jouant les idiots. Maintenant qu'il avait mon cognac, il espérait sans doute que je repartirais. Je croisais les bras et pris un air buté. Le prêtre soupira et s'affala un peu plus sur sa chaise.

- De quoi as-tu besoin exactement ? demanda-t-il avec un peu d'agacement dans la voix.

--------------------------------------------------------------------------------------------

Et nous y voilà.... le ton change un petit peu, ça vous plait quand même ?
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeDim 7 Fév 2010 - 12:52

Ha enfin un peu d'action !

— Comme tout ses habitants : tous
— Je me mêlais au trafic et rejoignit : mêlai, rejoignis
— la fraicheurs de leurs fruits : fraicheur
— de portefaix chargé : chargés
— auraient peut être des messages : peut-être
— qu'on les mènent jusqu'à : mène
— souvent été à leurs place : places
— Attendez moi là : Attendez-moi
— tout les volets de la maison : tous
— J'entrai en me couvrant le nez et découvrit : découvris
— j'allais ouvrir une fenêtre : allai
— Allez vous en : Allez-vous en
— de larges cernes noires : noirs
— Qu'est ce que tu fais là ? tu me déranges : est-ce, Tu
— que peut être l'Eglise : peut-être
— en gardant la mains serrée autour : main
— je voyais dans ces yeux : ses
— Je croisais les bras et pris : croisai
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeDim 7 Fév 2010 - 14:34

Avant dernier post :
Elle était taillée d'un délicieux marbre blanc => je trouve le "délicieux" un peu étrange ici. Certes elle ne va pas la bouffer mais quand même ... "Elle était taillée dans un marbre blanc, délicieux au toucher" peut-être.

Sinon je dois dire que j'accroche toujours autant. Ton style est réellement limpide jusque là, sans aucune lourdeur, c'est un vrai bonheur de lire tout ça.
Et en effet, un peu d'action ^^ Ça ne me dérangeait pas vraiment qu'il n'y en ait pas, mais l'avantage c'est qu'on va commencer à en savoir un peu plus sur la destinée de la demoiselle.
En tout cas, elle sait comment s'y prendre avec les gens..par les sentiments, y'a jamais rien de mieux Very Happy

A + pour la suite en tout cas Wink
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMer 10 Fév 2010 - 11:43

Bon, il me reste 10 minutes pour écrire un commentaire sur ton premier post avant d'aller rejoindre mes camarades au restaurant universitaire.

née de parents inconnus quelque part dans l'empire de Merrana, probablement en 624 de l'ère des lumières. ---> le "probablement en 624" m'a un peu fait tiquer. Ton personnage ne connaît pas du tout ses origines, et pourtant il arrive à donner une année précise pour sa naissance. En exagérant, j'ai eu l'impression que tu disais quelque chose comme "oh, j'estime qu'il y a à peu près 36 453 grains de sable dans ce sablier". Je ne sais pas si c'est moi qui chipote ou s'il faudrait vraiment corriger...

J'ai les cheveux bruns clairs, tendant vers.... ---> Cette description m'est apparue parachutée : tu parles du passé de ton héroïne, tu places un cadre historico-géographico-politique (ça ne se dit probablement pas), puis pouf, brusquement, tu décris ton personnage. Je pense qu'il faudrait au moins une phrase pour l'amener plus en douceur.

Etant friand des textes à la première personne et aimant aussi les héros qui partent de rien et gravissent les échelons, j'ai lu avec plaisir ce premier post. Toutefois, je crois qu'on pourrait t'objecter de manquer vaguement d'originalité : les orphelins à la vie dure sont des personnages un peu trop choisis ces derniers temps (c'est mon impression).
Cependant, il y a deux semaines, j'ai lu quelques posts qui suivent le premier (je te donnerai mes commentaires dessus plus tard) et ton personnage trouve finalement de l'originalité avec ses amis animaux imaginaires, donc tu peux toujours avancer cet argument pour contrer la précédente objection.

Voilà, je file manger ! En espérant t'avoir un peu aidé. geek
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMer 10 Fév 2010 - 13:36

Bon passage, pas grand chose à dire...
Si tu continue comme ça, il n'y aura, pour ma part, pas de problème de lassitude.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMer 10 Fév 2010 - 17:19

hum hum beaucoup de choses à dire aujourd'hui, procédons par ordre.


Spoiler:

J'ai réussi à faire un autre chapitre un peu plus vite que ce que je prévoyais. Les concerts de sonata ça débloque l'inspiration ^^ J'espère qu'il vous plairas.


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Nous pouvions enfin commencer à parler sérieusement. Je tirai une chaise et m'assis face au prêtre. J'étais tellement petite à l'époque que mes pieds ne touchaient même pas le sol, malgré cela je tentais de me donner une apparence aussi grave que possible.

- Je dois devenir citoyenne, expliquai-je, au moins sur le papier ; et il faut que vous m'accompagniez au centre de l'éther pour régler les formalités.

- Rien que ça ? soupira le père Aral comme écrasé par l'ampleur de la tâche. Tu crois peut-être que trafiquer les registres de la ville se fait en claquant des doigts ?

- Je vous aiderai pour les mots compliqués, répliquai-je.

Le prêtre souffla, et se prit le menton dans la main. Il était en train de réfléchir sérieusement à mon offre. C'était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Si je lui laissais trop de temps, ce vieux brigand allait tenter une entourloupe. J'aurais fait la même chose à sa place.

- J'ai une deuxième bouteille exactement comme celle-là, dis-je, cachée quelque part. Une fois que je serai inscrite, elle sera à vous.

Les yeux du vieux prêtre s'illuminèrent encore une fois avec convoitise, ce coup-ci j'étais presque sûre de l'avoir hameçonné pour de bon.

- Quelle négociatrice en herbe... admira-t-il. Tu penses vraiment que je ferai n'importe quoi pour ton cognac ?

- Je pense que je vous ai fait une offre, dis-je en haussant les épaules, et que vous avez le droit de la refuser.

Le père Aral soupira encore une fois :

- Tous ces efforts pour seulement participer à un concours, que tu n'as aucune chance de...

Je frappai la table du plat de la main.

- Si je vous fais perdre votre temps, coupai-je avec colère. Je peux partir, mais je remporte la bouteille.

C'était la première fois que je parlais de mon rêve à qui que ce soit en dehors de mes amis. C'était l'ambition de ma vie. Il n'y avait rien de plus important pour moi à cet instant, et je n'allais pas laisser une vieille outre avinée me dire ce que j'étais capable ou pas de faire.

- Allons, ne te fâches pas encore, dit le père Aral d'un ton conciliant. L'inscription n'est pas gratuite, tu n'espères quand même pas que je paie pour toi ?

- J'ai de l'argent. Je paierai.

- Toi ? rit le prêtre. De l'argent ? Tu l'as volé, c'est ça ?

- Non mon père, dis-je froidement, j'ai prié.

Coyote, qui nous espionnait depuis le pas de la porte, éclata de rire. Je lui jetais un regard mi-courroucé mi-amusé pour le faire taire. J'étais plutôt contente de ma réplique. Le père fronça les sourcils un instant puis finit par sourire.

- Tu as raison, dit-il, cela ne me regarde pas.

Il tendit la main, paume vers le haut :

- Donne moi ça. Je vais aller m'en occuper.

- Vous me prenez pour une idiote ? demandai-je en me relevant. Nous irons ensemble, demain au centre, et c'est moi qui donnerai l'argent aux maîtres de l'éther.

- Petite sotte, siffla le père Aral.

J'avais parfaitement devancé ses intentions.

- Bon, coupai-je avec impatience. Vous marchez, oui ou non ?

Le père Aral me regarda avec un grand sérieux, pendant un long moment. Sans que rien ne l'annonce, il déboucha la bouteille d'un coup sec, la porta à sa bouche et prit une courte gorgée du cognac.

- Je vais t'aider, soupira-t-il avec un grognement d'appréciation.



Quelques instants plus tard, je m'affalai sur un banc au fond de l'église pour reprendre mon souffle. Mon coeur battait à tout rompre, et mes mains tremblaient. Toute la tension de la négociation me retombait dessus maintenant qu'elle était terminée. J'avais tenu bon face à un adulte, sans me démonter, et grâce à ça j'avais réussi à faire le premier pas vraiment concret vers la réalisation de mon rêve. Jamais je n'avais été aussi fière de moi.

- Vous auriez du voir sa tête quand elle lui a dit : "J'ai prié" ! Wahahah !

Le fou rire de Coyote me tira de ma rêverie. L'animal à la fourrure orangée se roulait sur le dos en agitant les pattes dans les airs.

- Nous sommes dans une église ! réprimandai-je sur ton faussement offensé.

Cette petite pique suffit à déclencher une autre crise de fou rire à mon ami. Charade vint se frotter contre ma jambe.

- Restons vigilants, dit-elle, cette vieille fripouille pourrait encore préparer quelque chose.

- Quoi qu'il tente, dis-je, je saurai le gérer.

Onéhir, le chef de ma bande, c'est à dire le plus vieux, le plus grand et le plus violent des garçons, nous interdisait à tous de prendre la moindre drogue ou de boire de l'alcool sans son autorisation. Une semaine plus tôt Takis, un autre de mes camarades, s'était fait prendre en train de mâcher de la gomme de Crête - une pâte brunâtre qui pourrit les dents mais fait oublier douleurs et soucis -. Onéhir n'avait écouté aucune de ses excuses. Il l'avait attrapé par le cou, l'avait traîné jusqu'à la salle principale où nous étions tous, et là il l'avait roué de coups. Takis avait d'abord promis de ne jamais recommencer, puis il avait supplié, puis il avait simplement pleuré, mais Onéhir avait continué de le frapper au ventre, au visage, dans le dos... Sans montrer la moindre émotion, comme s'il s'occupait simplement d'une quelconque corvée. Takis n'avait pas pu ouvrir l'oeil droit pendant trois jours, et boitait encore aujourd'hui.

Sur le moment, j'avais été choquée, même terrifiée ; mais quand je voyais l'état pitoyable du vieux prêtre, je comprenais pourquoi il était nécessaire d'être aussi sévère à ce sujet, surtout maintenant que nous avions un peu d'argent de côté.

- Je ne dois jamais m'autoriser à tomber aussi bas, murmurai-je plus pour moi même que pour mes amis.


Cet après-midi-là je fis le tour de mes acheteurs habituels aussi vite que possible pour rattraper le retard que j'avais pris avec mon petit détour par l'église. La chance était avec moi. Je réussis à me débarrasser de presque tout le butin en un temps record. Une prêteuse sur gage de la rue des cyprès m'acheta même une statuette mexicane en basalte bien plus cher que je n'avais prévu ; suffisamment pour dissimuler la perte de la bouteille sans que j'ai besoin de piocher dans ma cagnotte secrète. J'eus même le temps de passer chez un fripier pour m'acheter une robe peut être un peu passée de mode, mais propre et sans un accroc. J'aurais l'air bien plus présentable avec, que dans mon vieux pantalon de toile déchiré aux chevilles, et ma tunique sale.

Quand j'arrivais à la planque, je trouvais mes camarades réunis dans la pièce principale autour d'un frugal repas de fruits, discutant et plaisantant à propos du vol de la veille. Takis, le visage toujours tuméfié se tenait un peu à l'écart. Onéhir n'avait pas encore fait savoir que le garçon était pardonné, personne n'osait l'inclure dans les conversations. Le silence se fit quand j'entrai.

Sans rien dire, j'allais m'asseoir à côté d'Onéhir et vidai devant lui tout l'argent que j'avais récolté. Cela me prit un certain temps car, pour limiter les conséquences d'un vol, je l'avais caché à trois endroits différents : une poche cousue dans la jambe de mon pantalon, une autre dans la doublure de ma ceinture et une dernière derrière la boucle de ma besace. Si je m'étais faite attaquer sur le chemin du retour, après un ou deux coups, j'aurais donné le contenu d'une des poches et me serais enfuie sans demander mon reste. Ce genre de raisonnement à l'époque était aussi naturel pour moi que de respirer.

A chaque pièce que j'ajoutais sur le tas, je sentais la respiration de mes camarades derrière moi devenir un peu plus rapide, leur excitation grandir. Seul Onéhir restait impassible, regardant la pile d'argent grandir avec une totale absence d'intérêt. Quand j'eus enfin fini, je reculai, et il se pencha pour compter. Le garçon tria rapidement en deux tas les nombreuses pièces de cuivre et les quelques pièces d'argent.

- Huit drachmes et cinq deniers, annonça-t-il.

Un soupir de soulagement collectif retentit dans la pièce. Il y avait assez pour payer le pot de vin au gardien de la planque, et pour nous acheter de la nourriture fraiche pendant plusieurs jours. Nous n'aurions pas à faire les poubelles ou à mendier avant un moment, c'était une très bonne nouvelle pour tout le monde.

- Bien joué tout le monde, dit Onéhir souriant enfin.

Les coins de sa bouche étaient remontés vers le haut, mais ses yeux étaient toujours aussi froids que ceux d'un serpent.


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Question du jour :

J'introduis bp de choses dans ce passage... ça ne fait pas fouillis ? Je ne sautes pas trop du coq à l'âne ?


Dernière édition par elgringo le Mar 16 Fév 2010 - 10:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMer 10 Fév 2010 - 17:33

En ce qui me concerne ça ne me semble pas fouillis...
Juste le passage sur les dégats de la drogue qui me semble mal placé dans le sens ou je ne comprend pas pourquoi tu en parle à ce moment et pas à un autre... je veux dire tu aurais pu en parler avant, quand tu parlais pour la première fois du prêtre... Ou alors plus tard... Parce que la, certes elle vient de voir le prêtre, mais il ne m'a pas non plus semblé si pitoyable que ça, en tout cas pas assez pour justifier que tu en parle maintenant et pas avant.
Mais c'est qu'un détail.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitimeMer 10 Fév 2010 - 19:37

J'ai bien aimé le "j'ai prié" ! ::lol:

— Tu crois peut être : peut-être
— Tout ces efforts pour seulement : Tous
— donne moi ça : Donne-moi
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes Icon_minitime

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