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 Red Eyes

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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Fév 2010 - 12:02

::angel:: Salut tout le monde, j'ai enfin réussi à boucler un nouveau chapitre de cette petite histoire déprimante, au prix d'une nuit presque blanche ^^


Schadow : Merci

Tek : Je me suis dit la même chose, j'ai déplacé ce paragraphe 10 ou 12 fois avant de publier le chapitre. Je vais le bouger à un endroit plus approprié.


Voilà on reprends les "états d'âme" de ma petite receleuse là où on les avaient laissés.

------------------------------------------------------------------------------------------------------


En commençant cette chronique, je pensais que je pourrais éviter de m'attarder sur ma bande. Que ces garçons et ces filles grâce à qui j'ai survécu à mes années de misère, pourraient rester des ombres sans visage en arrière plan de mon récit. J'avais même pensé que ma vie à Néo-roma ne serait qu'une courte introduction sur laquelle je passerais rapidement, pour pouvoir rapidement me consacrer à des épisodes plus excitants et aventureux de ma vie, comme par exemple comment j'ai rejoint l'office de justice, ou ma vie parmi les derniers cruciens, ou encore comment j'ai fini par retrouver mon père. Mais plus je me replonge dans ces souvenirs que j'ai tout fait pour enterrer, plus je me rends compte à quel point cette part de ma vie a formé ce que je suis devenue ensuite.

J'aurais aimé me contenter de survoler la première de mes trahisons, peut-être celle dont j'ai le plus honte, mais si je m'autorisais une telle faiblesse mon récit en perdrait tout son sens.

Après la mort de Tommy, je m'étais éloignée du groupe. Moi et la bande, nous vivions, mangions et dormions ensemble, mais je limitais les interactions au maximum. Je leur parlais à peine, autant que possible je restais seule pendant la journée et quoi qu'il arrive je gardais une distance émotionnelle. Ce n'était même pas tellement que je voulais les fuir, mais je préférais de loin passer mon temps avec mes amis, avec qui je m'amusais bien plus et qui me comprenaient vraiment. Mon activité de receleuse me fournissait le meilleur des prétextes pour avoir la paix. Mes acheteurs aimaient la discrétion. J'avais eu du mal à établir une relation de confiance avec eux. Ils auraient fait une drôle de tête s'ils m'avaient vu débarquer accompagnée de toute une troupe.

Nous étions alors sept ; quatre garçons et trois filles. Onéhir avait quatorze ans, les cheveux bruns foncés, légèrement bouclés, coupés courts à la mode de la légion. Il était grand pour son âge, maigre, avec des muscles fins mais aussi puissants qu'une écoute de grand-voile. Il restait habituellement torse nu, exhibant les multiples cicatrices de couteau sur sa poitrine et sur ses bras comme autant d'avertissement à ceux qui auraient voulu le défier. Je n'étais pas très bonne juge de ce genre de chose à l'époque, mais on disait qu'il était plutôt beau garçon, d'une façon froide et menaçante.
Quand les plus jeunes et les plus mignons de la bande mendiaient, lui restait dans l'ombre à surveiller, prêt à intervenir immédiatement à la moindre alerte. Il avait un tempérament imprévisible. Il pouvait rire avec quelqu'un à un moment, et le poignarder l'instant d'après, sans même changer d'expression, ni le moindre remord. Nous avions un peu peur de lui, mais il faisait bien plus peur à nos rivaux et c'était l'essentiel. Tout le monde dans la rue savait qu'Onéhir était capable de tuer, du coup nous pouvions faire nos affaires en paix.
De toute la bande, j'étais peut être la seule assez intelligente pour voir au delà du personnage qu'il s'était construit. La violence et la menace étaient pour lui des outils qu'il avait appris à manier aussi efficacement qu'il maniait le couteau, mais il y avait derrière ce masque un esprit fin et réfléchi. Je ressentais en lui une ambition pareille à la mienne, une envie de s'en sortir brûlante comme un brasier, capable de renverser tous les obstacles sur son chemin. C'était sans doute cela qui nous avait attiré l'un vers l'autre. Il me laissait bien plus de liberté qu'aux autres membres de la bande, ayant compris que c'était ainsi que je lui serais le plus utile, et moi je respectais son autorité car je savais que je ne pourrais trouver de meilleur "chef".

Isa devait avoir douze ans. Une jolie blonde, aux yeux bleus limpides, issue d'une famille pauvre d'immigrants des provinces barbares de l'ouest de l'empire. Elle était douce et gentille la plupart du temps, mais savait se faire respecter quand il le fallait. Aussi habile pour manier l'aiguille, que pour crocheter les serrures, c'était une voleuse accomplie et en même temps une habile gestionnaire du quotidien. Elle veillait à ce que nous ayons toujours des vêtements corrects, que tout le monde ait une part équitable de la nourriture du jour et que personne ne passe trop de temps sans se laver.
Elle était en toute circonstance accompagnée par sa petite soeur Didi. Une mignonne petite chose de cinq ou six ans, avec de grands yeux verts curieux de tout. Didi refusait de parler à qui que ce soit d'autre que sa grande soeur, mais elle savait se faire comprendre quand le besoin s'en faisait sentir. Ces deux-là s'étaient retrouvées dans la rue après que leur mère se soit remariée avec un petit bourgeois de la périphérie qui n'avait pas voulu élever les enfants d'un autre, une histoire triste mais si courante. J'aimais bien Didi, c'était de la bande celle qui appréciait le plus mes histoires, obtenir un sourire d'elle me faisait plus plaisir que touts les compliments du monde.

Il y avait aussi Takis, dont je me souviens surtout à cause de l'histoire de la gomme de crête : un petit maigrichon de onze ans, timide et effacé, qui pouvait escalader les façades les plus lisses en quelques instants. Et encore deux garçons d'à peu près mon âge ou un peu plus vieux que j'ai complètement oubliés. L'un d'entre eux devait être un boute-en-train toujours à plaisanter et à rire, mais je serais bien incapable d'en dire plus. Tout cela s'est passé il y a tellement de temps.


Nous étions tous réunis dans l'atrium, assis en cercle autour d'un panier de fruit. Onéhir fit prestement disparaitre l'argent dans une petite bourse de cuir, gardant quelque piécettes dans la main, qu'il tendit à Isa.

- Vas nous chercher quelque chose de bon, dit-il. Ce soir c'est la fête.

- Je viens avec toi, dis-je en me relevant vivement.

- Non, dit Onéhir d'un ton parfaitement neutre. Takis, toi vas-y.

Je m'arrêtai en plein mouvement, pendant que de l'autre côté Takis se levait, l'air confus. Un regard appuyé d'Onéhir suffit à le faire déguerpir. Je me rassit doucement. Isa s'enroula un long châle vert un peu usé autour des épaules, et prit un petit panier en osier, se donnant l'apparence d'une respectable jeune fille pauvre allant faire les courses pour sa mère. Elle attrapa la main de Didi, et les deux soeurs quittèrent la pièce. Onéhir ne disait toujours rien. Je réussi à rester parfaitement impassible quand il tira son couteau de sa botte. Une vicieuse petite lame courbe que j'avais déjà vue trop souvent en action pour ne pas savoir à quelle point elle pouvait être mortelle.

- Tu as bien mérité de te reposer un peu, expliqua enfin le garçon en prenant une orange et en la pelant lentement.

Si je m'étais portée volontaire, ce n'était pas à cause d'une soudaine passion pour les taches domestiques, mais surtout pour éviter de passer plus de temps que nécessaire à côté d'Onéhir. J'aurais préféré lui laisser le moins d'opportunité possible de deviner que je préparais quelque chose. Raté. Il fallait que j'agisse comme si de rien n'était. J'étendis les jambes et retirai mes sandales avec un soupir de soulagement.

- Je ne vais pas me plaindre, dis-je avec un léger sourire.

Je regardai la lame d'Onéhir découper la peau de l'orange avec précision et maitrise. Devais-je voir une menace dans ce geste ? Les yeux du garçon étaient comme toujours impossible à lire.

- Ça devient trop dangereux que tu te balades seule avec autant d'argent, dit finalement Onéhir en me tendant le fruit épluché. La prochaine fois, prends quelqu'un avec toi.

Avait-il deviné que je gardais une part de tout ce que je rapportais ? Il devait bien s'en douter, je n'aurais pas été aussi efficace si je n'avais pas eu la possibilité d'un bénéfice personnel. Nous n'en avions jamais parlé jusqu'ici bien-sûr, mais je considérais . Avais-je laissé paraitre quelque chose de mon projet ? Je ne croyais pas, mais je n'avais aucun moyen d'être sûre. Il s'inquiétait peut être simplement pour moi ? plutôt pour son argent, en fait...

- Alors faudra se secouer un peu les miches, dis-je en mordant dans un quartier, et arrêter de dormir jusqu'au milieu de l'après-midi.

C'est une règle de base dans la rue, si on te pousse, tu repousses deux fois plus fort. Cette petite insolence sembla rassurer Onéhir qui se retourna de l'autre côté en hochant la tête.

- Le père Aral a besoin de moi demain, ajoutai-je distraitement. Une arnaque quelconque dans les beaux quartiers. Je pourrais en profiter pour repérer une ou deux nouvelles cibles ?

Le garçon me jeta un coup d'oeil en coin, et hocha rapidement la tête.

- Après le vol d'hier, dit-il, il vaut mieux se faire un peu oublier. Reste discrète.

Je m'autorisai enfin à respirer, il ne savait rien. J'en étais presque sûre.

- Je le suis toujours, répliquai-je.

----------------------------------------------------------------------------------------


1486 mots, emballé c'est pesé. Voilà merci de votre attention. Est ce que la tension est bien présente ?


Dernière édition par elgringo le Ven 19 Fév 2010 - 12:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeDim 14 Fév 2010 - 14:09

Primo, comme tu l'aura certainement déja compris, j'aime beaucoup les petites réflexion de l'auteur sur ce qu'il écrit, je trouve que ça donne l'impression d'être plus proche de l'auteur, dans son intimité et qu'il nous fait des confidences.
(de même j'aime beaucoup les livres avec des préfaces)
Donc, j'aime évidemment le premier paragraphe...

"Il pouvait rire avec quelqu'un à un moment, et le poignarder l'instant d'après"

je trouve le "à un moment" superflue, ça casse le rythme de la phrase pour rien.

"Tout cela s'est passé il y a tellement de temps."
tu met en avant une chose à laquelle je pensais depuis un moment : il est techniquement impossible de se rappeler des dialogue de l'époque... donc j'immagine que c'est sous entendu, mais tu devrais rajouter au début du livre une petite remarque disant que le temps passants, elle ne se souvient plus des dialogues et qu'elle en a donc inventée en faisant en sorte que ça colle le plus possible à la réalité. (enfin c'est un détail, mais les détails ça compte (si tu la déjà fais et que je m'en souvient pas désolé...))

Alors, pour la tension, oui c'est pas mal on la ressent assez bien, mais je pense que tu pourrais faire encore mieux, en allongeant le dialogue et en rajoutant quelques phrases ambiguë qui pourrait faire croire que... enfin c'est toi qui vois.

Voila, sinon en général, lecture agréable.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeLun 15 Fév 2010 - 7:20

On apprend quelques petites choses sur l'héroïne et elle reprend ses états d'âme, j'aime bien !

— je passerais rapidement, pour pouvoir rapidement : répétition ; je ne m’attarderais pas, pour…
— les derniers cruciens : Cruciens si c’est un peuple
— Aussi habile pour manier l'aiguille, que pour crocheter les serrures, c'était une voleuse accomplie et en même temps une habile gestionnaire : répétition : adroite pour manier l’aiguille
— que touts les compliments : tous
— gardant quelque piécettes : quelques
— Je me rassit doucement : rassis
— toujours rien. je réprimai un frisson : Je
— petite lame courbe que j'avais déjà vu trop : vue
— Une vicieuse petite lame courbe que j'avais déjà vu trop souvent en action pour ne pas savoir à quelle point elle pouvait être mortelle : la négation me parait bizarre je mettrais plutôt : pour ne pas ignorer … ou pour savoir ….
— Les yeux du garçon étaient impossible à lire : impossibles
— Même si nous n'en avions jamais parlés : parlé
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 9:48

Merci les amis Smile

Spoiler:

Un petit chapitre de la vie de Thaya pour le mercredi, ça me semble presque une bonne idée. Un peu d'univers, un peu de dialogue, un peu d'action. J'espère que ça vous plairas.

-----------------------------------------------------------------------------------------
Le lendemain, je me réveillai peu de temps après l'aube. Les autres dormaient encore, enroulés dans leurs couvertures, éparpillés autour de l'atrium. Ils avaient fait la fête jusqu'à tard dans la nuit, alors que moi j'étais partie me coucher immédiatement après avoir dévoré un bon morceau du poulet rapporté par Isa. Ils ne se réveilleraient sans doute pas avant un moment.

Il me restait encore plusieurs heures avant de devoir rejoindre le père Aral, et j'étais trop impatiente pour espérer me rendormir. Je me voyais déjà acceptée à l'académie, partant pour la capitale, vers une nouvelle vie où j'aurais toujours suffisamment à manger, un vrai lit, des vêtements propres... Je restai comme ça un moment, allongée sur le dos, la tête appuyée sur les mains, à imaginer mon avenir idéal. Toujours alors que je pensais ne pas pouvoir faire mieux, je trouvais un nouveau détail à rajouter : à ma future chambre qui serait magnifique et immense évidemment ou à mon futur cheval qui courrait plus vite que le vent. A un moment, je me rendis compte que si je continuais à me laissais aller, je pourrais passer la journée entière comme ça. Je me mordis la lèvre assez fort pour me forcer à revenir à la réalité.

J'ai toujours eu une imagination très active, et parfois il m'arrive de m'y plonger un peu trop profondément. Grand-père m'a souvent dit qu'à force de trop rêver, un jour je ne retrouverais plus le chemin de la réalité. En temps normal, lui ou un autre de mes amis seraient venus me secouer un peu avant que je ne parte trop loin, mais là ils dormaient tous encore. Coyote et Charade enroulés l'un contre l'autre à côté de ma tête. Grand-père posé sur un pilier de l'autre côté de la salle. C'était un système que j'avais mis en place peu de temps après la mort de Tommy, après avoir passé deux jours presque sans bouger à me raconter des histoires.

Si j'avais assez d'énergie pour rêver, autant la consacrer à des choses utiles. Je m'assis en tailleur, chassant mes cheveux de mon visage du revers de la main. L'inscription au concours n'était qu'une formalité. Je devais penser à plus long terme. La vraie difficulté serait de le réussir. Pour ça, j'allais devoir pénétrer les secrets de la corporation la plus mystérieuse de l'empire. Il me faudrait du temps et sans aucun doute de l'argent. Je jetai un coup d'oeil rapide à mes camarades endormis. Je devais trouver un prétexte crédible pour qu'ils ne s'étonnent pas de me voir encore moins que d'habitude. Je ne voulais vraiment pas avoir à rejouer la scène de la veille avec Onéhir.

Seulement toutes les excuses qui me venaient à l'esprit me semblaient faibles, transparentes même. J'eus beau me creuser la tête de toutes mes forces, je ne trouvai pas une seule idée capable de tromper quelqu'un d'aussi méfiant qu'Onéhir. Je me dis que ça ne servait à rien de rester ici. Je poussai Charade du bout du pied pour la réveiller.

- On bouge, lui chuchotai-je. Réveille les autres.

Mon pantalon, qui me servait d'oreiller sentait le vieux poisson, je ne devais pas valoir bien mieux. Ca, au moins, je savais comment le résoudre.

- Où on va ? demanda Charade en s'étirant longuement.

- Se laver, dis-je en enfilant mon pantalon.

Je quittai la planque sans faire de bruit, et me rendis aux thermes publics du quartier, où contre quelques piécettes on me remit un jeton d'entrée et un bout de savon gros comme un noyau d'abricot.

La population du port avait beau être pauvre, nos thermes étaient grands et bien entretenus, avec une belle façade de pierre blanche décorée de fenêtres multicolores, plusieurs bassins, un gymnase et même un forum. Il fallait que les visiteurs du monde entier ramènent chez eux une image éblouie des splendeurs de la culture byzantine. Les matinées étaient réservées aux femmes. C'était l'heure où se croisaient les travailleuses épuisées de la nuit, qui s'autorisaient un petit moment de détente avant d'aller dormir, et celles du jour qui se pressaient avant de devoir rejoindre leur poste. Les quelques bourgeoises habitant le port ne se lèveraient que bien plus tard. Pour la plupart des visiteuses, ce passage aux thermes était le moment de liberté qui rendait le reste de la journée supportable.

J'allais passer le seuil du bâtiment, mais un frôlement le long de ma jambe me rappela que j'avais un petit problème, d'une dizaine de kilos et à la fourrure dorée, à régler avant.

- Où tu crois aller comme ça ? demandai-je en attrapant Coyote par la peau du cou.

L'animal patina désespérément dans les airs en se tordant la tête pour tenter d'apercevoir ce qui se passait à l'intérieur ; puis se retourna vers moi, faisant de son mieux pour prendre une expression de jeune chiot innocent.

- Je voulais me baigner ? proposa-t-il.

Je tournai le regard vers la queue de mon ami, qui s'agitait dans tout les sens, trahissant ses vraies intentions.

- Toi, dis-je en le balançant en arrière, tu restes dehors.

- Je vais le surveiller, assura solennellement Grand-père en venant se poser sur un le rebord d'une fontaine.

Coyote se retourna, les oreilles levées et bondit à côté du hibou.

- Oh, oui ! gloussa-t-il. Surveille moi ! Surveille moi !

Grand-père ouvrit grand les ailes et s'ébouriffa les plumes avec indignation.

- En arrière ! Grossier personnage !

- Sinon quoi ? demanda Coyote en approchant son museau du hibou. Vieux râleur !

Je soupirai intérieurement et me préparai moralement à perdre un quart d'heure pour séparer les deux animaux, mais fort heureusement, quelqu'un d'autre intervint.

- Je me charge de ces deux-là, dit Tommy en s'asseyant entre Coyote et Grand-père.

- L'écureuil ! m'exclamai-je avec un plaisir sincère. Tu es venu ?

- J'allais pas rater une visite au centre de l'éther, dit le jeune garçon avec un grand sourire. Va te laver, je t'attends ici.

Il avait l'air de bonne humeur, ce qui me faisait plaisir. Les dernières fois où nous nous étions croisés il m'avait paru maussade et un peu triste. Rien d'étonnant, me dis-je, je suivais enfin ses conseils en me lançant à la poursuite d'un avenir meilleur. Je hochai vivement la tête et entrai dans les thermes, Charade sur les talons.

Nous sommes passés d'abord par le forum. Une grande salle circulaire, pavée de pierre verte, entourée de colonnes blanches et éclairée grâce à une coupole de verre translucide. Quelques femmes discutaient à voix basse assises sur des bancs de pierre, et certaines jouaient même au go, un jeu de plateau venu de Qing très à la mode à cette période dans tout l'empire, on disait que l'impératrice en raffolait. Je me dirigeai vers les vestiaires. Charade s'arrêta à l'entrée.

- Je n'ai jamais trop aimé l'eau, annonça la chatte d'un ton langoureux, je vais plutôt reprendre ma sieste.

- Espèce de lâcheuse, lui lançai-je avec humour.

Je retirai mes sandales avant d'entrer dans le vestiaire. Le sol carrelé de mosaïques aux couleurs pastel était tiède, réchauffé pour le confort des visiteurs. Une dizaine de femmes, de tous âges et de toutes conditions se changeaient. Je n'étais pas la plus jeune, mais j'étais la seule enfant à ne pas être accompagnée de sa mère. Je retirai rapidement mes vêtements, et les glissai dans une des petites niches taillées dans le mur prévues à cet effet, en faisant bien attention à ne pas laisser ma nouvelle robe toucher mes vieilles "guenilles".

Je n'avais pas les moyens de me payer de l'huile parfumée auprès des vendeurs des thermes, ou une belle coiffure, mais je pouvais m'assurer de ne pas sentir mauvais et d'avoir l'air aussi présentable que possible. Je passai dans la salle d'eau froide. Une pièce rectangulaire, pavée de pierre sombre, avec des fontaines d'eau fraiche incrustées dans les murs. Je pris une éponge rêche dans un panier, emplis un petit seau et m'installai dans un coin discret.

La tradition voulait qu'on se lave à fond dans cette salle avant de rejoindre les bains plus agréables des salles d'eau chaude. J'avais entendu dire que beaucoup d'hommes sautaient cette étape, et allaient directement se plonger dans l'eau sans se laver, qu'à cause de ça en fin d'après-midi l'eau parfaitement limpide du matin, devenait trouble et huileuse. Fort heureusement à l'heure des femmes ce genre de problème ne se posait pas. Les "vieilles des thermes", qui pouvaient passer des heures à se baigner et à médire de leurs enfants ensemble dans les bassins, n'auraient pas hésité à rosser la dégoûtante qui aurait seulement pensé à essayer cela.

Je me lançai donc dans un savonnage complet, suivi d'un récurage intensif. Les parties accessibles ne posèrent aucune difficulté, mais quand il me fallut m'attaquer à mon dos, j'eus beau me désarticuler les épaules, il y avait des endroits que je ne pouvais pas atteindre.

- nonnette à bite ! jurai-je à voix basse après avoir laissé échapper pour la troisième fois mon éponge.

- Aurais-tu besoin d'un peu d'aide ? proposa une voix amusée mais gentille derrière moi.

Je me retournai et rougit. La prêteuse sur gage de la rue des cyprès, celle à qui j'avais revendue la statuette d'obsidienne la veille, était assise derrière moi, et contemplait mes efforts avec un léger sourire.

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Nouvelle correction 1523 mots



J'ai l'impression de digresser un peu... est ce que ça vous plait toujours ?

Est ce que les descriptions sont trop longues ? Trop courtes ?


Dernière édition par elgringo le Ven 26 Fév 2010 - 10:29, édité 7 fois (Raison : Reupdate du passage.)
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 16:47

Je viens de découvrir ton texte. J'aime beaucoup.
la façon dont le personnage raconte est grave et léger à la fois. Un certain détachement et pourtant de l'émotion.
Racontée à la première personne, il est normal que l'histoire privilégie les états d'âme à l'action, au moins au début pour comprendre le personnage.
L'ensemble est très vivant.
je n'ai pas trouvé de descriptions longues, en fait, elle me semblaient mêmes peu présentes, juste ce qu'il faut, je pense. Ce ne doit pas être le genre de personnage à écrire des pages et des pages sur une personne ou un arbuste en fleurs.

Je ne trouve pas spécialement que ce dernier post soit une disgression mais c'est vrai que tu sembles prendre ton temps pour arriver au fait. Ce n'est pas gênant si l'ensemble est équilibré et que tu arrives à garder le même ton jusqu'au bout. Il s'agit peut-être de détails mais ce sont eux qui permettent de bien cerner l'héroïne, donc ils ne sont pas en trop.

Vivement la suite cheers
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMer 17 Fév 2010 - 21:18

"Je préfère presque toujours les digressions au sujet principal, soutenant que c'est en elles qu'on trouve le plus de plaisir et d'enseignement." Pluche

J'adore ces thermes, je voudrais y rester plus longtemps et les visiter dans tous les détails, j'espère qu'on y reviendra.

Smile
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Fév 2010 - 7:48

Non les religions ne prennent pas de majuscule !

quelques fautes inattention !
— donc aux thermes publiques : publics (thermes est toujours masculin pluriel)
— devoir rejoindre leurs poste : leur
— trahissant ses vrais intentions : vraies
— surveille moi ! surveille moi !: Surveille-moi ! Surveille-moi !
— grossier personnage : Grossier
— de ces deux là : deux-là
— une jeu de plateau venu : un
— fin d'après midi l'eau : après-midi
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Fév 2010 - 9:56

J'ai tout lu d'un coup. C'est leger et sympa. Very Happy

J'aime beaucoup l'univers alternatif, qui reprend des éléments historiques.
Byzance, rome, cruciens, mexicana etc. Tous ces mots sont chargés de sens. Cela permet au lecteur de déduire certaines choses non expliquée. Mexicana, tu ne nous dit pas ou c'est mais on imagine que ça doit être de l'autre coté d'un océan.

A ce propos, pourquoi le titre est il en anglais? Ton histoire permettra t elle de l'expliquer?

Dernière scène nickel pour moi.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeVen 19 Fév 2010 - 18:40

Coucou tout le monde, merci infiniment pour tout les encouragements.

J'avais l'impression de digresser et de ne pas savoir où j'allais, parce que en fait j'avais oublié un élément dans la scène précédente, nécessaire pour arriver à la fin. (c'est le problème de ne pas faire de plan :/) J'ai passé les deux derniers jours à la réécrire et maintenant j'en suis presque content. ( J'ai édité le passage de mercredi.)

J'espérais avoir fini la suite avant de partir en week end, mais bon ce sera pour lundi.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeLun 22 Fév 2010 - 16:18

Nous sommes lundi, c'est l'heure de la suite du voyage aux thermes.

Comme je l'ai dit vendredi, j'avais oublié quelques éléments pour pouvoir finir la scène, maintenant que c'est corrigé, j'ai bp moins l'impression de digresser.


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C'était mon acheteuse préférée. Malgré mon âge, quand je venais la voir elle me traitait toujours avec respect et sans condescendance. Elle négociait durement, mais jamais elle n'avait cherché à m'arnaquer quand je lui avais apporté un objet dont je n'étais pas sûre de la valeur. Et surtout avant de commencer à négocier, elle insistait toujours pour partager avec moi un verre de lait de chèvre ou quelques biscuits, sous prétexte qu'on ne parlait pas affaire le ventre vide.

- Je veux bien, admis-je parce que je ne voyais pas de moyen poli de refuser.

Je vins m'asseoir à côté d'elle, un peu gênée. Ça ne me faisait rien d'être toute nue face aux inconnues des thermes, mais face à cette femme que j'admirais, j'étais prise d'une soudaine timidité. Elle était belle, avec de longs cheveux bruns légèrement frisés, une silhouette harmonieuse et une peau couleur de miel. Elle ne devait pas encore avoir vingt cinq ans, et même si à l'époque pour moi tous les adultes étaient vieux, je me rendais bien compte que c'était jeune pour être propriétaire de son propre commerce ; particulièrement pour une femme. Rien qu'en voyant son teint éclatant et ses beaux cheveux bien coupés, on devinait qu'elle était riche.

Moi à côté, je réalisais bien que je faisais tache. Il suffisait de jeter un regard à mes côtes saillantes, à mes jambes, et à mes bras maigrelets pour comprendre que je ne mangeais pas à ma faim bien souvent. J'avais aussi quelques vilaines cicatrices, assez discrètes en fait, mais qui à cet instant me semblaient aussi évidentes que mon oeil rouge. Par exemple la marque d'engelure sur mon bras droit, datant de l'hiver de mes sept ans, où il avait fait si froid, et durant lequel l'écureuil avait perdu un doigt de pied. Ou encore la morsure de chien en haut de ma cuisse, récoltée lors d'un cambriolage raté, où je ne m'étais pas enfuie assez vite.

J'aurais préféré que cette femme qui me semblait avoir tout ce dont on pouvait rêver dans la vie, ne me voit pas comme une gamine des rues à qui il faut faire la charité, mais au moins comme une partenaire en affaire. Je me tendis un peu quand elle commença à m'éponger les épaules avec une délicatesse surprenante. La jeune femme dut le sentir, car elle se pencha pour me souffler à l'oreille, comme une confidence :

- De mon temps on aurait plutôt parlé de : "pute des couvents".

Je restai une seconde interloquée, puis me couvris la bouche des deux mains pour dissimuler un éclat rire. Depuis toujours à Néo-roma, les jurons les plus populaires font référence aux bonnes soeurs pour les filles et aux curés pour les garçons ; généralement en leur attribuant une vie sexuelle débridée. C'est une tradition locale. Celui que venait d'utiliser la prêteuse sur gage, était un des plus vieux et des plus démodés qui circulait encore dans les rues. Je l'entendis rire discrètement derrière moi, tout d'un coup j'étais un peu moins intimidée et je me détendis.

La femme me frotta le dos, le haut des bras, et le cou avec un linge humide, bien plus agréable que les éponges des thermes. Je ne savais pas trop quoi dire. De quoi pouvaient bien parler deux connaissances se croisant par hasard aux bains ?

- Comment vont les affaires ? demandai-je prudemment.

Le sujet me semblait parfaitement neutre, ni trop personnel, ni trop "gamin".

- Comme d'habitude, répondit la jeune femme. Il y a toujours des gens qui ont besoin qu'on leur prête de l'argent discrètement et sur le champ. Je suis toujours là pour eux. La difficulté bien-sûr c'est de se faire rembourser, mais je connais mon métier.

La prêteuse sur gage reposa son linge, et je crus qu'elle avait terminé. J'allais me retourner, mais sans que rien ne l'annonce je reçus comme un seau d'eau sur la tête.

- Que... commençai-je.

- Reste tranquille, intima la jeune femme amusée en me frottant les cheveux avec une sorte de savon parfumé qui piquait les yeux.

Je m'essuyai les paupières du revers de la main, plissai le nez, mais réussis à rester immobile. De l'autre côté de la salle, une mère était en train de laver les cheveux de sa fille exactement comme on était en train de faire pour moi. La petite devait avoir cinq ou six ans, et visiblement n'appréciait pas beaucoup le traitement, se débattant et protestant à chaque fois que du savon lui coulait dans les yeux. Je me demandais un instant ce que je serais devenue si j'avais eu une maman moi aussi. S'il y avait eu quelqu'un pour veiller sur moi, pour me gronder quand je faisais des bêtises, pour m'aimer sans condition... Aurais-je été la même personne ? Mais je ne pouvais pas m'autoriser à entretenir trop longtemps ce genre de fantaisies infantiles, je risquais de mettre en danger la rancune qui me donnait ma force. Inconsciemment, je touchai l'endroit de mon cou où aurait dû se trouver mon pendentif. Je l'avais laissé dans ma cachette la plus secrète pour ne pas risquer qu'on me le vole. J'aurais bien aimé l'avoir sous les yeux à cet instant. La prêteuse sur gage me rinça les cheveux une dernière fois, et je me retournai vers elle.

- Merci beaucoup madame, dis-je poliment mais fermement.

Jusqu'ici toutes nos conversations étaient restées strictement professionnelles. Je n'avais jamais pensé à lui demander son nom, ni elle le mien.

- Je m'appelle Galatée, dit la jeune femme en rangeant ses affaires de toilette dans un petit panier à côté d'elle.

- Je suis thaya...

Je m'interrompis, ça, c'était mon nom de gamine des rues. Encore une fois sans réfléchir je touchai l'endroit où aurait dû se trouver mon médaillon. Si je voulais être traitée en grande, il fallait que je commence à agir comme telle.

- Je m'appelle Thanagia, corrigeai-je.

Je me demandai un instant si j'aurais dû offrir à Galatée de lui rendre la gentillesse qu'elle m'avait faite, mais elle se leva sans m'en laisser l'occasion.

- Veux-tu te joindre à moi Thanagia ? demanda-t-elle en désignant la salle d'eau chaude.

J'avais encore un peu de temps, et Galatée était un contact très utile que j'avais intérêt à entretenir. Je hochai vivement la tête en me levant moi aussi. En plus j'adorais les bains chauds.

--------------------------------------------------------------------------------------------------

voilà 1044 mots, pas trop long. J'ai quelques doutes sur le paragraphe de méditation au milieu du passage, est ce qu'il est assez clair ?


Dernière édition par elgringo le Ven 26 Fév 2010 - 10:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeLun 22 Fév 2010 - 17:31

Pas de problème, tout est parfaitement clair Super . la façon dont tu structures ton récit est parfaite pour une approche rapide et une compréhension immédiate: des petits paragraphes contenant chacun une idée bien définie. Rien à redire.
Juste que pour l'instant, les gens me semblent tous bien gentils alors qu'ils évoluent dans un milieu difficile. Est-ce parce qu'ils sont vus par une enfant? Car la narratrice vient de la rue mais elle semble garder une certaine fraîcheur, une certaine naïveté. As-tu l'intention de faire évoluer ses pensées et son style de narration parallèlement à son âge?

Tu a dis que tu ne faisais pas de plan mais tu as quand même une idée directrice? Des grandes étapes? Une fin?
Je m'étais moi aussi lancée comme ça sur un roman et au bout de 6 volumes, je me suis rendue compte que mes personnages commençaient à faire n'importe quoi, des tas de choses que je n'avais pas prévues: du coup, obligée de tout reprendre et d'enlever des grands bouts pour structurer un peu tout ça et ne pas faire d'interminables disgressions Razz


Dernière édition par barla le Lun 22 Fév 2010 - 18:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeLun 22 Fév 2010 - 18:14

Lol ! moi aussi, tout le temps...
Smile
Mais après avoir tout remis bien linéaire, elles me manquent, ensuite, mes digressions.

Et le chapitre est très bien, les deux lignes sur la maman sont très émouvantes.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMar 23 Fév 2010 - 7:57

Le passage méditation s'intègre au bon moment, c'est parfait !

— Je veux bien, admis-je parce que : avais-je admis ou admettais-je
— Je restai une seconde interloquée, puis me couvrit la bouche : couvris
— Je m'essuyai les paupières du revers de la main, plissai le nez, mais réussit à rester immobile : réussis
— Inconsciemment, je touchais l'endroit de mon cou : touchai
— Encore une fois sans réfléchir je touchais l'endroit : touchai
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeJeu 25 Fév 2010 - 22:55

Pinaillage et chichitage :

à la place de : Je m'interrompis, ça, c'était mon nom de gamine des rues. Encore une fois sans réfléchir je touchais l'endroit où aurait dû se trouver mon médaillon. Si je voulais être traitée en grande, il fallait que je commence à agir comme telle.
- Je m'appelle Thanagia, corrigeai-je.


Pourquoi pas : Je m'interrompis, ça, c'était mon nom de gamine des rues. Encore une fois sans réfléchir je touchais l'endroit où aurait dû se trouver mon médaillon. Si je voulais être traitée en grande, il fallait que je commence à agir comme telle. Je corrigeai :
- Je m'appelle Thanagia.

Il me semble que cela soulignerait le début du changement de statut qu'elle désire.
???...

Euh, oui, et sinon c'est très très bien, bien sûr.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Fév 2010 - 10:45

merci infiniment tout le monde pour les avis et les commentaires. ça me fait vraiment très plaisir et ça m'est évidemment très utile.

Spoiler:

J'ai pris un peu de retard sur mon planning, mais ça y est je crois que je tiens le bon bout. Le chapitre d'aujourd'hui est court parce que j'ai encore réécrit les deux passages précédents, mais ça y est cette fois j'en suis pleinement satisfait.



---------------------------------------------------------------------------------------------------------




Nous avons quitté la salle aux tons ternes et sombres, pour passer dans une autre, bien mieux éclairée, au sol recouvert de mosaïques orangées. Il y avait trois bassins de différentes tailles. En temps normal je me serais précipitée dans le plus profond d'entre eux, pour pouvoir nager un peu et si Didi avait été là nous aurions sans doute joué à nous éclabousser. Mais aujourd'hui je voulais faire grande, donc j'accompagnai Galatée avec toute la dignité dont j'étais capable jusqu'au plus petit.

La jeune femme se laissa glisser dans l'eau avec tellement de douceur que la surface n'en fut même pas troublée. Moi, j'avais les jambes un peu courtes, et mon entrée fut accompagnée de petites éclaboussures. Quelques "vieilles des thermes" de l'autre côté s'interrompirent dans leurs conversations pour me jeter un regard noir. Si j'avais été seule, je leur aurais rendu un geste insultant, mais là je me retins. L'eau m'arrivait presque jusqu'à la poitrine. Je m'adossai à la paroi à côté de Galatée et me laissai couler jusqu'à ce que seul mes yeux émergent encore.

- C'est la première fois que je te vois si tôt aux thermes, remarqua la jeune femme. Il y a une occasion particulière ?

Je remontai à la surface.

- J'ai un rendez-vous ce matin, expliquai-je, et je voulais avoir l'air présentable.

- Un rendez-vous... romantique ?

- Non ! protestai-je en rougissant. D'affaire !

Je me couvris le visage pour tenter de dissimuler mon embarrars. Galatée sourit, puis ferma les yeux pour profiter un peu de la chaleur de l'eau. Je laissai passer le temps que mon coeur retrouve son rythme normal. A l'époque je n'avais vraiment aucun intéret pour les "choses de l'amour", même j'avais beaucoup de mal à comprendre ce qui pouvait bien attirer deux personnes l'une vers l'autre comme on pouvait le voir dans les légendes romantiques.

- Vous venez souvent aux thermes à cette heure là ? demandai-je pour changer de sujet.

- Presque tous les matins, répondit Galatée sans rouvrir les yeux.

Cela me paraissait le comble du luxe. Je me jurai bien que moi aussi, quand j'aurai réussi ma vie, je ferai pareil.

- Il y a... commença la jeune femme d'un ton soudain plus sérieux, une affaire dont j'aurais aimé te parler.

Je sortis complètement la tête de l'eau soudain intéressée. Galatée se tourna vers moi, s'accoudant au bord du bassin avant de reprendre :

- Certains de mes clients décide parfois de disparaitre, en oubliant de rembourser ce qu'ils me doivent. Alors je prends bien sûr toutes les précautions et garanties imaginables, mais cela n'empêche pas certains d'essayer, voir même de réussir. Je ne peux pas faire grand chose contre ceux qui décident de quitter la ville, mais la plupart se contentent de se cacher un moment, en espérant que je les oublie...

La jeune femme laissa sa phrase en suspens. Je voyais assez bien où elle voulait en venir.

- Vous espérez que je leur tape dessus jusqu'à ce qu'ils vous remboursent ? demandai-je avec une moue dubitative.

Galatée sourit à nouveau et secoua la tête.

- Non, dit-elle en secouant la main, pour ça j'ai des gens très efficaces à mon service. J'espérais simplement qu'une jeune fille ingénieuse et débrouillarde comme toi saurait trouver où ils se cachent.

L'offre paraissait intéressante. Moi et ma bande connaissions beaucoup de monde, les risques semblaient assez limités.

- Quel serait mon intérêt ? demandai-je prudemment.

Galatée me regarda un moment, semblant me jauger, puis détourna le regard.

- Un dixième de toutes les sommes récupérées, offrit-elle.

J'eus l'impression que mon coeur avait cessé de battre. C'était une offre plus qu'honnête, presque un véritable salaire. Surtout c'était exactement l'excuse dont j'avais besoin pour échapper à la surveillance d'Onéhir.

- Deux, répliquai-je presque par réflexe.

Galatée secoua la tête, avec une petite moue ironique.

- Tu ne trouveras pas de meilleure offre ailleurs.

Elle avait parfaitement raison et je le savais bien. Je n'avais tenté de négocier que pour le principe.

- Avons nous un accord ? demanda la jeune femme.

- Evidemment, dis-je un peu penaude.

Je me demandai s'il y avait un rituel particulier à respecter pour sceller notre entente, mais Galatée se contenta de s'adosser contre la paroi du bassin et referma les yeux.

- Tu passeras à mon bureau tout à l'heure, dit-elle d'un ton qui laissait entendre que la conversation était terminée. J'aurai un nom pour toi.

Je me mordillai la lèvre pour me forcer à rester calme. J'avais l'impression que tout mes problèmes se résolvaient en même temps.

- Merci beaucoup mad... commençai-je.

La jeune femme rouvrit un oeil pour me rappeler à l'ordre.

- Galatée, corrigeai-je juste à temps.

- Bonne chance pour ton rendez-vous, ajouta-t-elle alors que je sortais de l'eau.

- Je n'en aurai pas besoin, répliquai-je avec effronterie.

Et je m'élançai d'un pas bondissant vers les vestiaires.

----------------------------------------------------------------------------------------------


773 mots, la suite très bientôt ça fonctionne bien en ce moment.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Fév 2010 - 11:39

Bien en adéquation avec le reste, rien à redire. Moins de mouvement puisque c'est une dialogue, j'attends la suite pour juger le fond.

Quelques (rares) erreurs:
-dernière phrase du premier paragraphe: j'aurais placé "jusqu'au plus petit" ailleurs dans la phrase.
-"embarrars" pour embarras (faute de frappe)
-"seulS mes yeux émergent..."
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeVen 26 Fév 2010 - 16:46

Bien, bien...
Pas grand chose à dire
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeSam 27 Fév 2010 - 10:33

La suite, la suite

— que seul mes yeux émergent : seuls
— de dissimuler mon embarrars : embarras
— vraiment aucun intéret pour les "choses : intérêt
— aux thermes à cette heure là : heure-là
— Certains de mes clients décide parfois : décident
— certains d'essayer, voir même de réussir : « voire de réussir » ou « et même de réussir » (voire même c’est une répétition : voire = et même)
— Avons nous un accord : Avons-nous
— que tout mes problèmes se résolvaient : tous
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeDim 28 Fév 2010 - 15:35

J'ai enfin trouvé le temps de lire ton récit Elgringo.
C'est très bien. L'héroïne me plait bien, j'aime beaucoup ses réactions.
Les amis imaginaires, c'est une très bonne idée. J'ai un petit faible pour coyote!

Vivement la suite!
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeDim 28 Fév 2010 - 22:41

Merci beaucoup les amis Smile ça m'encourage beaucoup.

ça y est j'ai pris la peine de mettre un peu tout à plat et de travailler un peu le plan. Je crois que je tiens le bon bout. Le scénario démarre vraiment dans ce passage j'espère qu'il vous plairas.

désolé pour les fautes, j'essaie de faire attention Embarassed

s'il y a des remarques ou des suggestions, je suis toujours preneur ^^


-------------------------------------------------------------------------------------------


Le produit qu'avait utilisé Galatée devait être très efficace parce que mes cheveux n'avaient jamais été aussi brillants ni facile à démêler. Je me peignai rapidement avec les doigts et enfilai ma nouvelle robe. J'étais enfin prête, je me rendis à l'église. Mes économies étaient cachées là bas, sous une pierre mal scellée, derrière la statue de la très sainte Mère. Je m'étais dit qu'avec une telle surveillance mes trésors seraient bien protégés.

Quand j'arrivai, il y avait quelque fidèles venus prier de bon matin. J'attendis patiemment qu'ils sortent, les mains jointes, faisant semblant de me recueillir. Finalement quand il ne resta plus personne, je courus jusqu'à la niche, j'enjambai la barrière et je me glissai derrière la statue. Une épaisse couche de poussière recouvrait les dalles m'assurant, mieux que la meilleure des serrures, que personne n'était venu me voler. J'avais choisi cette cachette parce que je me doutais bien que le père Aral, qui faisait déjà rarement le ménage dans son église, n'irait pas passer le balais ici avant plusieurs siècles. Je retroussai la manche de ma robe et retirai la pierre mal fixée.

Une petite niche apparut, j'y plongeai la main, et en tirai une bourse de vieux cuir craquelé. Où pouvais-je la cacher ? Je n'avais pas eu le temps de coudre de poches dans ma robe, je n'avais pas de sac... Faute de meilleure idée, je la glissai dans mon vêtement de dessous. Ce ne serait pas très confortable mais c'était juste pour le voyage. Il restait encore dans la niche un petit paquet de toile, dans lequel j'avais emballé mes deux autres possessions les plus précieuses : mon pendentif et mon livre des aventures de Coyote. C'était trop dangereux de les abandonner là, maintenant que j'avais laissé des traces de pas dans la poussière. Je sortis le paquet et replaçai la brique.

Le père Aral m'attendait dans la sacristie. J'avais craint le pire, mais il me paraissait sobre et même réveillé. Sa soutane avait bien quelques taches de graisse, mais lui même avait du se laver il n'y a pas trop longtemps.

- Hulotte ? demanda-t-il d'un ton incrédule en me voyant entrer.

- Vous attendiez quelqu'un d'autre ?

- J'ai failli ne pas te reconnaitre, dit le vieux prêtre en secouant la tête. Tu as l'air presque... "normale".

Je jetai un bref coup d'oeil sur un petit miroir au cadre de bronze posé sur la table à manger. Effectivement j'avais l'air "normale" : pauvre, mais plus miséreuse, c'était le but recherché.

- Vous c'est pas encore ça, répliquai-je. Allez vous changer !

Le père Aral soupira comme si je lui avais demandé un effort surhumain. Je dus insister un peu, mais il finit par enfiler une soutane propre. Pendant ce temps, je sortis mon pendentif et me l'accrochai autour de cou. Ma métamorphose était complète, nous avons enfin pu partir pour le centre de l'éther.



Il fallait se rendre dans le quartier riche de la ville, de l'autre côté du fleuve. Là où le gouverneur de la province avait son palais, où les plus influentes familles de patriciens se faisaient construire d'immenses villas pour exhiber leurs richesses. En temps normal, je ne me serais jamais aventurée là bas de jour. La maréchaussée avait ordre de chasser tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un mendiant, à coup de matraque s'il le fallait. Une plaisanterie traditionnelle entre gamins des rues consiste à envoyer un petit nouveau qui ne connais pas encore bien les règles de la ville, "récupérer" quelque chose dans le quartier. Personne ne se fait avoir deux fois.

Seulement aujourd'hui les choses étaient différentes, j'étais bien habillée et accompagnée par un prêtre. Les quelques officiers de la maréchaussée que nous croisâmes ne me jetèrent même pas un regard. J'étais quand même un peu nerveuse, surtout quand je regardais les lourds cylindres de bois accrochés à leur ceintures. A mi-chemin, je pris la main du père Aral pour bien montrer que j'étais avec lui. Il me jeta un regard un peu moqueur, mais ne me repoussa pas. Nous avons marché presque vingt minutes avant d'arriver devant un immense jardin de plantes exotiques, entouré d'un haut mur d'enceinte, au centre duquel s'élevait un grand bâtiment à la haute façade de pierre blanches décorées de bas reliefs aux couleurs chatoyantes. Le centre de l'éther de Néo-roma.

J'étais dévorée de curiosité, j'espérais que je pourrais visiter un peu les lieux, peut être même rencontrer un maître de l'éther. J'en avais déjà aperçu quelques uns, mais toujours de très loin, sur certains très grands chantiers, aidant à installer des machines étranges ; ou alors au hasard du trafic, à la fenêtre d'un char étherique, ces véhicules incroyables qui pouvaient rouler sans chevaux pour les tirer. Ils avaient l'air normaux, mais s'habillaient toujours avec les meilleurs étoffes et des coupes exotiques ; et surtout le plus important pour moi, en toute circonstance on leur témoignait du respect.
On les reconnaissait à l'insigne de leur corporation : l'ankh à la boucle brisée. J'avais entendu beaucoup de rumeurs sur eux, et peut-être que j'allais pouvoir enfin découvrir la vérité qui se cachait derrière. Est ce qu'ils parlaient normalement ? Est ce qu'ils pouvaient vraiment cracher du feu et faire exploser la tête des gens rien qu'en les regardant ? Est ce que leurs yeux brillaient dans le noir à cause des connaissances interdites auxquelles ils avaient été exposés ?

Justement à ce moment là un char étherique roulait dans le parc et se dirigeait vers la grille. Un grand carrosse, entièrement fait d'un métal blanc et brillant, à part les roues en bois. Il n'y avait pas de chevaux pour le tirer, pourtant le char avançait rapidement, tel un poisson glissant sur les pavés avec légèreté. Je me plaçais prudemment sur le bord de la route à un endroit où je pourrais bien voir par la fenêtre quand il passerait. A mesure que le char se rapprochait, je remarquai qu'il était entouré d'une sorte d'étrange aura. Sur une dizaine de mètre autour de lui les couleurs des objets semblaient couler et se mêler entre elles. Comme si les pavés, les arbres et les murs avaient été peints avec de la mauvaise gouache qu'on aurait aspergée d'eau. Plus on se rapprochait du centre de ce cercle, et plus le phénomène devenait évident. Juste à côté du char toutes les couleurs avaient disparues ne laissant que des nuances de gris pour distinguer les volumes.

Le père Aral regardait de l'autre côté. J'allais lui demander s'il voyait la même chose que moi, mais juste à ce moment là le bord du cercle atteint mes pieds et la chaine autour de mon cou se serra, m'étranglant presque. Je voulus la saisir, tenter de l'arracher, mais mes bras se déplaçaient avec une lenteur inconcevable, comme si j'avais été soudain plongée dans une épaisse mélasse. Le temps lui même paraissait ralentir, jusqu'à presque s'arrêter quand le char arriva à ma hauteur. Le bruit des roues sur les pavés avait viré vers le grave, j'avais l'impression de voir le monde de très loin.

Ma chaine se resserra encore un peu, mordant douloureusement dans la peau de mon cou. J'aurais voulu crier, mais ma gorge ne pouvait plus laisser échapper un son. A la fenêtre se tenait un vieillard au visage grave et immuable. Il avait de longs cheveux blancs, une peau presque aussi pâle que le marbre, des yeux froids qui passèrent sur moi, sans me voir. Dans ce monde figé de silence glacé où j'étais entré, il restait encore une dernière oasis de couleur. Un petit garçon, ou une petite fille je n'aurais pas su dire était assis à côté du vieil homme. Il ou elle avait d'immenses yeux verts brillants qui me faisaient penser à une forêt perdue au milieu d'un désert de glace. J'aurais voulu pouvoir me plonger dedans pour échapper à ce piège dans lequel j'étais tombée. Dans ces yeux, que j'eus l'impression de contempler pendant des heures, je lisais un distant désespoir, la triste acceptation d'un destin sur lequel on n'a aucune prise. Le sentiment me touchais au plus profond de mon être, j'aurais voulu pouvoir prendre sur moi une partie de cette souffrance, mais j'étais complètement impuissante.

Nous sommes restés comme ça, une seconde, ou un siècle mais là le garçon ou la fille me vit, et me sourit. Le temps repris son cours. Le char éthérique me dépassa avec fracas. Mon pendentif cessa de m'étrangler. je tombai à genoux le souffle court.

- Thaya ! s'exclama Grand-père se posant à côté moi.

- Hulotte ! dit Tommy m'attrapant le bras pour me soutenir.

Sans leur prêter attention, je portai la main à mon cou et collectais du bout des doigts quelques gouttes de sang qui avaient perlées là où la chaine avait mordu un peu plus profondément dans ma chair. Je n'avais donc pas rêvé. Un symbole que je n'avais encore jamais vu était peint à l'arrière du char qui s'éloignait. Un sorte de soleil, entouré d'un cercle.

- Mais qu'est ce que c'était que ce truc ? soufflai-je d'une voix rauque.

Coyote s'approcha, les oreille levées, la queue battante. L'habituelle lueur moqueuse de son regard était tempérée par quelque chose d'autre que j'avais rarement vu avant, une sorte de curiosité excitée.

- Tu veux vraiment que je t'explique ? demanda-t-il.


--------------------------------------------------------------------------------------------

1536 mots, un bon bout du chapitre. En espérant que ça vous plaise toujours.


Dernière édition par elgringo le Lun 1 Mar 2010 - 0:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeDim 28 Fév 2010 - 23:35

Très bon passage Elgringo. C'est intriguant! ça me plait beaucoup!
La description du regard était tip top caviar.
Vraiment bravo!
Vivement la suite.
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeLun 1 Mar 2010 - 8:46

J'apprécie beaucoup le passage: les choses se précipitent et on a envie d'en savoir plus.
Je n'ai pas eu le temps de vérifier les fautes mais, a priori, elles ne doivent pas être nombreuses. Juste quelques virgules qui manquent.

Poste vite la suite Wink
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Mar 2010 - 7:09

Ha un petit mystère ! la suite la suite !

— il y avait quelque fidèles : quelques
— pas passer le balais ici avant : balai
— mais lui même avait du se laver : dû
— jamais aventurée là bas de jour : là-bas
— accrochés à leur ceintures : leurs
— de pierre blanches décorées : pierres
— peut être même rencontrer : peut-être
— Est ce qu'ils parlaient normalement : Est-ce
— Justement à ce moment là : moment-là
— silence glacé où j'étais entré : entrée
— Le sentiment me touchais au plus : touchait
— Le temps repris son cours : reprit
— je tombai à genoux : Je
— je portai la main à mon cou et collectais : collectai
— quelques gouttes de sang qui avaient perlées : perlé
— Un sorte de soleil : Une sorte
— les oreille levées : oreilles
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Mar 2010 - 8:28

Bonjour,


Je commence tout juste la lecture de ton texte. Je n'ai lu que la première partie.
J'aime bien ce début (je me demande où tu vas nous emmener Wink), ton style est clair et simple (et ça, j'aime beaucoup Smile)

il me semble avoir trouvé une incohérence dans cette première partie (mais je me trompe peut-être hein
)
elgringo a écrit:
Thanagia est mon prénom, née de parents inconnus

elgringo a écrit:
Mon père, ma mère qui m'ont abandonnés, je ne m'en souviens pas et je ne l'ai jamais regretté.
> si elle est née de parents inconnus, elle ne devrait jamais avoir vu ses parents, non? elle a dû être abandonnée dès la naissance... donc elle ne peut pas espérer se souvenir de ses parents.


2ème partie :
ces deux gosses sont vraiment très attachants.

à la lecture, j'ai été freinée par ce passage (alors que toute l'histoire coule très bien) :
elgringo a écrit:
Seulement, un jour tommy est mort. Bêtement, sans raison, écrasé par un chariot de livraison. Le conducteur était en retard, il a mal regardé en tournant au coin d'une rue. Tommy courait en sens inverse, pour échapper à la maléfique reine des iles Canarias, c'est à dire moi. Il avait dérobé le trésor de mon peuple et me narguait dans sa fuite.
je n'ai pas compris tout de suite que la course entre Tommy et la nana était un jeu.


À plus tard pour la suite Smile
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Mar 2010 - 16:02

Bonjour tout le monde, comme je le disais j'avance très bien, voilà déjà la suite.

Spoiler:


---------------------------------------------------------------------------------------------


L'image de ces deux yeux était comme brulée sur ma rétine. J'avais l'impression de les voir encore : tristes, résignés, brillants comme des émeraudes... Je ne me souvenais déjà plus du visage auquel ils appartenaient, mais je sentais que je ne pourrais jamais les oublier. Je me retournai vers Coyote, pleine d'espoir. Il jeta un coup d'oeil à gauche, puis à droite comme s'il craignait qu'on l'espionne, approcha son museau de mon oreille et murmura :

- Je n'en sais rien !

L'animal éclata de rire, et s'enfuit avant que j'ai pu lui envoyer une bourrade. Je me reprochai amèrement d'avoir été assez idiote pour espérer un instant que ce crétin m'apporterait une réponse. Le carrosse s'éloignait, emportant avec lui l'étrange couple et ses secrets.

- Ce char ne vas pas si vite, souffla Tommy. On peut encore le rattraper.

Mon ami me serrait le bras avec fébrilité, excité par le mystère et l'aventure qui s'annonçait. Le char se dirigeait vers le port. J'en connaissais infiniment mieux les ruelles qu'un quelconque cocher du quartier riche. Si je m'élançais maintenant, j'avais une infime chance de revoir ce jeune garçon ou cette jeune fille au regard si intense. Un espoir fou naquit dans ma poitrine. J'ouvris la bouche pour dire "Allons-y", mais juste à temps quelqu'un m'interrompit.

- Si tu voulais regarder des chars, lança le père Aral avec impatience, nous pouvions rester au port.

L'intervention me ramena à la réalité. Lui n'avait rien remarqué de tout ce qui s'était passé et m'attendait en tapant un peu du pied à côté de la grille. Je clignai rapidement des yeux en réalisant le folie de l'idée de Tommy. Même si j'avais réussi à rattraper le carrosse, qu'est-ce que j'aurais fait ? Qu'est-ce que j'aurais dit ? Je ne pouvais quand même pas abandonner tout mes plans si patiemment établis pour courir après une chimère ? J'étais quelqu'un qui réfléchissait avant d'agir, c'était grâce à ça que j'étais encore vivante aujourd'hui.

- Désolée, dis-je en me détournant de Tommy. Je me suis laissée distraire.

Je fermai, les yeux et me forçai à respirer lentement. Cet incompréhensible incident ne voulait dire qu'une seule chose : les étheristes dissimulaient un vrai pouvoir. Un pouvoir indéniable et mystérieux, encore plus grand que ce que j'avais imaginé. Ce pouvoir, je le voulais, et ce n'était pas en chassant des chimères que je l'obtiendrais. Je me relevai, une nouvelle détermination m'animant et repoussai dans un coin de ma tête l'image de ces yeux qui me hantaient encore. Tommy se releva lui aussi, l'air profondément déçu. Il me tourna le dos, les mains dans les poches. Je me retournai vers Grand-père, qui hocha gravement la tête. Lui au moins savait que je prenais la bonne décision.

Miraculeusement ma robe ne s'était pas salie. Je me servis du bout de toile dans lequel j'avais emballé mon collier comme mouchoir pour me nettoyer un peu les genoux et le cou, avant de courir auprès du père Aral.

- Allons-y, dis-je en m'accrochant à son bras.

Alors que nous passions les grilles, je jetai un dernier coup d'oeil par dessus mon épaule et vis le carrosse disparaitre au coin d'une avenue avec un petit pincement au coeur.



Les portes du centre de l'éther restent habituellement closes au public, mais s'ouvrent tout les ans pendant un mois autour de la période du concours. Au delà des familles venant s'inscrire, de nombreux curieux en profitent pour venir visiter les jardins, dont la beauté est célèbre dans toute la province. Des lampadaires étheriques étaient plantés régulièrement le long de l'allée centrale, éteints évidemment à cette heure-là. Quelques curieux se promenaient.

J'avais espéré pouvoir entrer dans le bâtiment principal, malheureusement un petit écriteau près de la grille indiquait que les inscriptions au concours avaient lieu dans une annexe de l'autre côté du parc. Suivant les instructions, nous nous sommes engagés sur une petite allée, entourée de buissons et d'arbustes venus du monde entier. Certains étaient en fleurs, emplissant l'air de parfums exotiques. Au hasard des méandres du chemin, nous avons croisés des groupes de statues dissimulés dans la végétation, représentant des scènes religieuses ou mythologiques. Le prophète discutant avec la femme riche ; la très sainte Mère et ses deux enfants assis sur ses genoux... Des trucs très classiques un peu ennuyeux qui ne me touchaient pas vraiment. Je m'arrêtai quelques instants pour admirer une vision assez spectaculaire de la fondation de Néo-roma.

La légende disait qu'après la peste des âmes, six-cent trente quatre ans plus tôt, Césaré, le fondateur avait été abandonné presque nouveau né dans les montagnes où il avait été recueilli et élevé par une meutes de loups. Il en serait redescendu vingt ans plus tard et aurait chassé les sans-âmes des ruines de Roma, la plus grande métropole des anciens temps, pour y fonder une nouvelle ville. Une statue de marbre légèrement jaune représentait Césaré dans une pose héroïque, entouré de trois loups de bronze. Des pierres enterrées sous les ronces et le lierre figuraient les ruines.

Toute cette profusion de luxe, qui aujourd'hui me parait d'assez mauvais goût, à l'époque ne faisait que m'exciter d'avantage ; par contre elle pesait lourdement sur les épaules du père Aral, qui paraissait un peu perdu, presque paniqué de se retrouver comme ça à l'air libre si loin de son église. Je le vis porter la main à sa ceinture, presque sans réfléchir, vers une petite flasque qu'il avait dissimulé là. Je lui tirai sur le bras pour le retenir.
- Vous boirez ce que vous voudrez, lui promis-je, dès que nous serons sortis.

Le vieux prêtre me jeta un regard ou la colère et l'anxiété se mêlaient, mais il se remit en route. Nous sommes finalement arrivés face à une petite bâtisse en bois, assez laide. A l'intérieur, je fus un peu déçue de découvrir que le service des inscriptions était tenu par une employée parfaitement ordinaire. Une femme d'un certain âge au visage revêche, était installé derrière un comptoir. Quand nous entrâmes, elle jeta un regard rapide sur le père Aral, mais prit le temps de me détailler des pieds à la tête. Une grimace de mécontentement lui passa sur le visage.

- Que puis-je pour vous ? demanda-t-elle d'une voix pincée.

Elle parlait le byzantin vulgaire, comme tout le monde à Néo-Roma, mais avec l'accent de l'est, celui des vrais Byzantins. L'effet était particulièrement ridicule. Les Byzantins parlent le vrai byzantin comme leur nom l'indique : le byzantin littéraire. Cette affectation me parut tellement ridicule que je ne réussis pas à me retenir de sourire. Je me repris immédiatement bien sûr, mais le mal était fait, l'employée l'avait vu. Coyote, qui avait passé la tête dans l'embrasure s'effondra par terre de rire. Grand-père et Tommy le tirèrent dehors histoire de nous laisser un peu de calme

Le père Aral s'approcha du comptoir, en se tordant nerveusement les mains.

- Nous sommes venus... madame... en cette matinée...

Quel crétin ! Il était tellement intimidé par les lieux qu'il n'en trouvait plus ses mots. J'échangeai un regard concerné avec Grand-père, et je saisis fermement la main du prêtre pour le faire taire.

- Je voudrais m'inscrire au concours, dis-je avec un sourire de petite fille sage. S'il vous plaît.

- Évidemment, dit l'employée avec une moue de mépris.

Elle regardait un peu trop fixement mon oeil droit. Les Latiens, le peuple aux yeux rouges, ont une réputation de voleurs et de menteurs dans tout l'empire qui m'a souvent joué des tours. Ils sont très pauvres, ils vivent en communautés fermées dont les étrangers sont exclus. Ils sont une très bonnes cible pour les fantasmes paranoïaques des bons citoyens.

- Le prix est de cent drachmes, annonça l'employée. Pas de crédit.

Cent drachmes, à peu près deux semaines de travail pour un bon artisan ou un matelot. Un mois pour un manoeuvre ou un portefaix. Trois mois pour une servante, ou un employé de ferme. Les économies d'une vie pour moi. De l'argent aussi honnêtement gagné qu'il était possible dans ma situation. Alors que je tirais discrètement la bourse de mon vêtement de dessous, je revoyais tout ce que représentait pour moi cet argent, tout les efforts que j'avais du déployer, tout les mensonges derrière lesquels je m'étais dissimulée. C'était plus que de l'argent qu'il y avait dans cette bourse, c'était l'incarnation de tout mes espoirs. J'utilisai un petit tour de pickpocket pour faire semblant de la tirer de la poche du père Aral, donnant l'illusion que j'aidais juste mon pauvre tuteur un peu emmêlé dans ses pinceaux.

- Tenez madame, dis-je en la déposant sur le comptoir.

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1411 mots. Je dis beaucoup de choses dans ce passage, est ce que ça reste cohérent ?
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MessageSujet: Re: Red Eyes   Red Eyes - Page 2 Icon_minitimeMar 2 Mar 2010 - 19:00

L'impression d'ensemble est bonne et on comprend bien, pas de problème. Pas mal de révélations ou d'éléments qui promettent de devenir importants amenés là, mine de rien, en quelques lignes.
Ca n'est pas du tout gênant en soi. Il faut juste prendre le temps de ne pas lire trop vite et de réfléchir à ce qui est écrit (pas parce que l'abord est difficile, pas du tout, mais pour bien mémoriser). Ne pas se laisser avoir par un ton relativement léger (abominable Coyote ^^) et ne pas être tenté de lire trop vite ces petits paragraphes.

J'aime toujours. Tu as de vrais personnages. Même les compagnons imaginaires semblent vivre devant nous.
Par contre, je crois me souvenir que tu écris au fur et à mesure. le début de l'histoire laissait penser que la narratrice allait nous raconter toute sa longue vie. Tu as prévu un nombre de pages maximum? Parce que je crois que te voilà lancé dans une longue, très longue saga ^^
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