Le mystère de Lekigam

cool !

il est bien ce chapitre. Très visuel.

Pareille qu'Ann ^^ C'est bien. continue

ptite remarque :

Citation :

J’avais dit que c’était mon ami, mais il semblait croire que le lien qui nous unissait était plus fort. Et dans un sens il n’avait pas tort.

vu à quel point emma est "amoureuse" je mettrais plutôt "il avait deviné" plutôt que "il semblait croire"

ok merci pour la remarque

^^ En guise de remerciement je demande juste la suite de l'histoire ( je suis généreux aujourd'hui )

Vos désirs sont des ordres ^^


Il y eut un cri de terreur dans la foule, auquel un rugissement de colère de la bête répondit.
Tout le monde se dispersa, paniqué, et s’enfuit dans toutes les directions de la forêt, sans savoir où ils allaient.
Le loup-garou avait maintenant laissé Julien tranquille et commença à poursuivre des villageois au hasard, mais changeait de cible tout le temps, incapable de se décider, à moins que son but n’ait été que d’impressionner.
Je voulais profiter de cette occasion pour aller aider Julien qui était agenouillé par terre, tenant son bras blessé d’où coulait un filet de sang. Mais Jack m’attrapa par la manche et me tira vers lui qui s’enfuyait déjà avec sa mère et sa sœur. J’essayais de me libérer de son étreinte, en vain. Je me résolus à le suivre, et après avoir couru un bon moment il s’arrêta. Je remarquai que nous n’étions plus que les deux, nous avions perdu de vue Lise et sa mère.
- Jack ! C’est horrible ! Il faut que j’y retourne.
- Tu ne peux pas, c’est trop tard, c’est fini pour lui.
- Non ce n’est pas fini du tout ! Il est juste blessé, il a besoin d’aide !
- Tu ne comprends pas ? Ton ami est un monstre maintenant ! Il est un des leurs. Ce ne sera plus jamais celui que tu as connu.
- Pour moi il sera toujours le même.
- Peut-être mais en attendant il y a un autre problème. Nous ne sommes toujours pas débarrassés des loups-garous, et il y en a maintenant un de plus. Ils vont avoir besoin de quelqu’un d’autre pour accomplir la tâche, pour les tuer.
- … mais alors ça veut dire que…
- Oui tu as compris ! Personne ne doit savoir que tu es ici.
Heureusement que personne à part ma mère et moi, n’est au courant de ta présence.
- Euh… si justement. Quand je suis arrivée dans le village, il y avait un vieillard.
- Oh non ! Je l’avais oublié celui-là. Tans pis, de toute façon, je ne les laisserai pas toucher à un seul de tes cheveux. Nous allons nous cacher quelque part, où personne ne pourra nous trouver. Je te promets qu’il ne t’arrivera rien.
- Mais, rétorquais-je, et ta mère, ta sœur ? Tu ne vas pas les laisser, elles vont croire qu’il t’est arrivé quelque chose. Les habitants du village vont surement partir à ta recherche et là il y aurait un risque qu’ils nous trouvent. Ne t’en fais pas pour moi, je me cacherai seule.
- Tu as raison, mais écoute moi bien je ne te laisserai pas seule dans un coin infesté de loups-garous. Je vais rentrer chez moi pour rassurer ma mère et ensuite j’irai te rejoindre. Ensuite j’essaierai de rester le maximum de temps avec toi par jour, je viendrai aussi la nuit, ma mère ne saura pas que je quitte mon lit.
- Tu es sur ?
- Oui, allez viens.
- Où allons-nous ? Demandais-je.
- D’abord, au village. Tu vas te cacher pendant que j’irai voir ma mère. Je n’en n’ai pas pour longtemps.
Nous sortîmes de la forêt et nous nous approchâmes discrètement du village. Jack se faufila derrière une pile de bois qu’un des villageois avait du couper pour se chauffer l’hiver prochain et je le suivis.
- Bon, ne bouge surtout pas, je reviens bientôt.
Sur ce, il sortit de sa cachette et partit d’un air naturel dans le centre du village. Quand à moi, je n’avais plus qu’à attendre, en espérant que personne ne me trouverait ici.
Je pensais à Julien, j’avais le cœur déchiré après ce qu’il lui était arrivé. « Il ne sera jamais plus le même ». C’est un peu comme s’il était mort en fait. Du moins ça revenait au même. Mon meilleur ami était devenu une bête féroce et sanglante. Pourtant, je mourais d’envie de partir à sa recherche. Mais j’avais promis d’obéir à Jack et de ne pas bouger. Je songeais que je devais beaucoup à ce garçon que je connaissais à peine. Il m’avait déjà sauvé la vie une fois, et continuait de vouloir me protéger, alors qu’il aurait très bien pu me laisser me débrouiller, livrée à moi-même et à mon destin.
Le temps passait et Jack ne revenait pas. Je ne tenais plus en place et le stress me donnait envie de bouger, il m’était de plus en plus difficile de rester là sans rien faire.
Il aurait été totalement imprudent d’aller chercher Julien, mais j’avais vraiment besoin de me dégourdir les jambes. Je n’apercevais personne dans cette partie du village. Les risques de me faire prendre étaient minimes. Si un villageois me croisait, il pourrait tout aussi bien croire que j’étais aussi une habitante du village.
Discrètement, je longeai le mur, regardant de tous les côtés, mais il n’y avait personne. Je continuai mon chemin, un chat tigré traversa la rue devant moi, s’arrêta sur le seuil d’une maison et se mit à gratter à la porte. Je devais faire vite car j’entendais déjà des pas derrière qui venaient lui ouvrir. Je remarquai une vieille grange, et me dépêchai de m’y dissimuler.
Il faisait bien plus chaud ici. Il n’y avait aucun animal, juste des tas de paille éparpillés un peu partout. Les poutres qui tenaient le toit étaient vraiment en mauvais état, si bien que je ne pus m’empêcher de lever la tête pour voir si celui-ci ne risquait pas de s’effondrer sur moi.
Lorsque je le vis, je ne pus retenir un petit cri de terreur. Un homme était pendu dans le vide grâce à une corde attachée à l’une des poutres. Sa tête penchait lamentablement d’un côté, son regard était éteint, vide, et son corps mou comme si ça avait été une marionnette. Je le reconnus, il n’y avait pas de doute, c’était bien le vieillard que j’avais vu en arrivant au village.
Paralysée de peur, je restais immobile pendant quelques secondes. Si on me trouvait ici je serais accusée de l’avoir tué et serais à la fois un appât à loups-garous. Et peut-être même que l’assassin du vieil homme était ici, à quelques centimètres de moi ?
Je me précipitai dehors, le souffle court. Le chat n’était plus devant la porte, il devait être rentré maintenant, peut-être installé au coin du feu sur les genoux de ses maîtres, qui ne savaient pas encore qu’un meurtre venait de se produire à deux pas de chez eux.
Arrivée derrière la pile de bois, je me laissai tomber par terre, incapable de rester debout plus longtemps. La tête entre les genoux, je songeais à ce que je venais de voir, j’étais encore sous le choc.
Soudain, je sentis une main se poser sur mon épaule et je relevai la tête d’un seul coup.
- Eh ça va ? me demanda Jack, inquiet.
- Oui oui, ça va, mentis-je.
- Désolé j’ai été un peu plus long que prévu.
- Pas grave, t’en fais pas… alors tu as raconté quoi à ta mère ?
- Au début je voulais lui dire la vérité, que je te protégerais. Mais quand je suis arrivé à la maison, elle m’a demandé où tu étais. J’ai bien compris qu’elle ne se faisait pas de souci pour toi, mais qu’elle voulait te retrouver pour que tu réussisses la mission où Julien a échoué…
Je ne répondis rien, j’étais perdue dans mes pensées. Jack ajouta :
- Quand au vieillard, je peux t’assurer qu’il ne racontera rien du tout.
Ça c’était certain, mais je ne pouvais me résoudre à annoncer à Jack la terrible nouvelle, car je serais obligée de lui avouer que je n’étais pas restée cachée pendant son absence, que je lui avais désobéi. Il continua :
- J’ai donc dit à ma mère que tu étais morte. Et je lui ai fait croire que je partirais à la recherche d’un autre humain capable de tuer un loup-garou sans perdre sa pureté. Je lui ai certifié que je ne reviendrais pas tant que je ne l’aurais pas trouvé. Ce qui me laisse tout le temps de rester avec toi, sans que personne ne s’inquiète de mon absence.
- Alors… tu ne rentreras plus jamais au village ? Tu ne reverras plus jamais ta mère et ta sœur ?
- Dans l’immédiat, ce n’est pas le plus important. Nous ne pouvons pas rester au village, dans la forêt non plus, les loups-garous nous trouveraient. Mais ne t’inquiète pas, je connais un endroit où nous serons en sécurité.
Il prit ma main et nous traversâmes la vallée, je me demandais où il voulait m’emmener. De l’autre côté de la montagne peut-être ?
En tout cas la hauteur des sommets recouverts de neige me parut beaucoup plus immense au fur et à mesure que je m’approchais. C’était magnifique.
Je fus surprise que Jack m’emmène du côté de la montagne, plutôt que de la contourner. Je n’étais pas non plus une alpiniste professionnelle.
Nous empruntâmes un petit sentier qui montait d’abord en pente douce, puis devenait de plus en plus impraticable. La côte devenait très rude et j’avais l’impression que nous marcherions bientôt à la verticale si ça continuait ainsi.
Puis, tout à coup, le chemin stoppa net. Il n’y avait plus rien, à part une falaise de plusieurs centaines de mètres. Je regardai Jack d’un air surpris et il me montra du doigt le ciel.
Au dessus de nos têtes, il y avait une autre falaise, bien plus petite que l’autre. Elle ne faisait que quelques mètres et il suffirait d’escalader la roche pour y parvenir.
- Vas-y la première, m’annonça-t-il.
- Mais… euh tu es sur ?
- Oui il faut mieux que je sois derrière toi pour te rattraper au cas où tu tomberais.
A peine plus rassurée, je m’accrochai à la roche des deux mains, en ayant vérifié que mes points d’appui étaient assez solides, puis je fis de même avec mes pieds. Je commençais à grimper, un mètre, deux mètres, trois, puis quatre. Ne surtout pas regarder en bas. Je posai mon pied sans faire attention sur un morceau de roche qui céda sous mon poids. Je m’agrippai avec les deux mains, et me retournai.
Le morceau de roche tomba d’abord quelques mètres en dessous, sur le sentier d’où nous étions venus, puis roula sur le sol et tomba dans le vide, du haut de la grande falaise.
Je compris alors le danger que je courais. Pas seulement de tomber de quelques mètres, mais de plusieurs centaines, si toutefois je suivais la même trajectoire que le caillou.
Je fus prise d’un vertige et arrêtai immédiatement de regarder en bas, levai la tête et vis qu’il ne me restait plus que deux ou trois mètres à grimper. J’en avais déjà fait la moitié, il n’était pas question d’abandonner, je pouvais le faire.
Ma main se posa enfin sur le sol plat qui m’attendait au dessus. Je m’accrochai à l’herbe fraîche et verte et me hissai sur un sol qui ne m’avait jamais paru aussi accueillant.
En regardant le paysage, je restai muette de stupeur. L’herbe recouvrait une grande partie du sol et n’aurait pu paraître plus verte, au fond contre la paroi rocheuse de la montagne, il y avait une immense cascade qui s’écoulait, formant un point d’eau assez large pour qu’une vingtaine de personnes puissent s’y baigner. Elle était claire comme de l’eau de roche. Un chamois était en train de s’y abreuver, mais s’enfuit lorsqu’il s’aperçut de ma présence. Jack me rejoignit une dizaine de secondes plus tard.
- Ça va ? Désolé te d’avoir infligé ça, mais ça valait le coup non ?
- C’est… magnifique, furent les seuls mots qui me vinrent à l’esprit. C’est un endroit de rêve ! Ajoutais-je.
- Et tu n’as pas tout vu ! s’exclama Jack.
Une fois de plus, il me tira par le bras et m’emmena en direction de la cascade.
- Ça ne te dérange pas de te mouiller ?
A vrai dire, l’escalade m’avait donné extrêmement chaud et une petite douche ne serait pas de refus.
- Pas du tout ! Je te suis.
Je me jetai sous la cascade, ce qui me donna une agréable sensation de fraîcheur. Bientôt, je ne sentis plus la présence de Jack à mes côtés. Pourtant j’étais sure qu’il n’avait pas avancé, qu’il aurait du être encore sous la cascade… ou derrière s’il n’y avait pas eu de paroi rocheuse ! Je le cherchai à tâtons, et reculant de plus en plus, me rendis compte que justement il n’y avait pas de paroi, mes mains ne trouvaient que du vide. Je reculai encore, jusqu’à ne plus me trouver en dessous de la cascade.
J’étais maintenant dans une sorte d’immense caverne. Tout semblait scintiller ici, c’était surement du au reflet du soleil sur la cascade d’eau pure. Jack était déjà là, en train d’essorer son tee-shirt et de s’ébouriffer les cheveux pour tenter de les sécher.
Je me rendis compte que j’étais tout aussi trempée que lui. Pourtant je n’avais pas froid, je m’approchai de lui.
- Alors c’est ici qu’on va se cacher ?
- Oui, désolé, je n’ai rien trouvé de mieux…
- Tu rigoles ? C’est parfait ici !
- Ravi que ça te plaise !
Je m’assis par terre, mais il me regarda d’un air surpris.
- Tu comptes dormir par terre aussi ?
Je le regardai d’un air étonné.
- Tu as une meilleure idée ?
- Bien sur.
Sur ce, il s’approcha de la paroi, et commença à la faire glisser sur le côté. En fait il s’agissait d’une énorme pierre qui bouchait un trou du mur, et qui donnait accès à une autre partie de la caverne, légèrement plus petite. Mais contrairement à la première, elle n’était pas vide. Il y avait un tas de matelas, coussins, et même des vieux paquets de gâteaux vides.
- Tu as déjà dormi ici ? Demandais-je.
- Oui et plus d’une fois. Mais les matelas c’est pour quand ma petite sœur venait avec moi. Je n’allais pas la laisser dormir par terre.
- Ta petite sœur est déjà venue dormir ici ?
- Oui, mais c’est mes parents qui m’avaient dit de partir avec elle et de me cacher. C’était au moment où nous avions des ennuis avec les vampires. Nous étions restés à peu près une semaine, avant de pouvoir retourner au village…Je ne savais pas que c’était la dernière fois que je voyais mon frère…
- Quoi ? Les vampires l’ont…
- Oui, ils étaient extrêmement assoiffés et ont tué beaucoup de villageois.
- Je suis sincèrement désolé, Jack.
- N’en parlons plus.
Immédiatement, il se leva d’un bond et lança :
- Tu as faim ?
En effet, j’étais affamée, mais je me demandais s’il allait déplacer un autre rocher et si je découvrirais derrière une pièce remplie de nourriture. Mais finalement il ajouta :
- Je vais chercher à manger. Je reviens le plus vite possible.
- Eh attends ! Tu comptes la trouver où la nourriture ?
- Au village…
- Et le vol n’est pas un acte qui vous enlève votre pureté ? Ça m’étonnerait !
Il baissa les yeux d’un air résigné et ajouta :
- Ne t’inquiète pas pour moi, je sais ce que je fais.
Et il disparut derrière la cascade aux reflets argentés. Je soupirai, il devait réellement savoir ce qu’il faisait… il n’aurait jamais osé perdre sa pureté pour un peu de nourriture. Comment allait-il faire ? Je l’ignorais. Mais j’avais peur. Qu’avait-il donc en tête ?
J’étendis un des matelas sur le sol et m’allongeais dessus. Je n’avais aucune idée du temps qu’il mettrait pour revenir.

Rebondissement inattendu, Jack me semble un très bon manipulateur... J'ai hâte de savoir la suite ( au boulot ! )

Ptites remarques :

Citation :

En tout cas la hauteur des sommets recouverts de neige me parut beaucoup plus immense au fur et à mesure que je m’approchais.

une hauteur immense, ça fait un peu pléonasme... Tu pourrais dire que " A mesure que je m'approchais, je réalisai à quel point les montagnes étaient immenses " ?

Citation :

puis devenait de plus en plus impraticable. La côte devenait très rude

La répétition de "devenait" est un peu rapide.

Chapitre 10 : Retrouvailles

Une chose était certaine, je n’arrivai pas à dormir. Jack ne revenait pas et il m’était impossible de me détendre. Je restais simplement couchée là, les yeux grands ouverts scrutant le plafond de stalagmites.
Soudain, j’entendis une voix. Jack était-il enfin revenu ? Dans ce cas pourquoi parlait-il seul ? Je compris que ce n’était pas lui, ça ne ressemblait pas à sa voix.
Je sortis discrètement de la grotte, essayant de me mouiller le moins possible en passant sous l’eau qui paraissait beaucoup plus fraîche, maintenant que le soleil commençait à se coucher.
D’ici, j’entendais plus distinctement la voix de la personne qui parlait :
- Allez venez s’il vous plait. Je dois la retrouver.
Seul un grognement sourd répondit.
- Je sais que vous ne pouvez pas escalader sous cette forme, mais redevenez humain, il n’y a aucun risque !
Un autre grognement retentit un peu plus fort.
- Je l’ai vu partir tout à l’heure, elle sera seule.
Des bruits de pas martelant le sol s’éloignèrent petit à petit. C’était un rythme trop rapide pour que ce soit un être se déplaçant sur deux pattes. Ca ressemblait plus à la course d’un félin, en beaucoup moins léger.
Cependant, tout le monde n’était pas parti. Un soupir venait du bas de la petite falaise. Celui qui avait parlé était encore là. Je m’approchai tout doucement du vide et me penchai pour voir qui il y avait en dessous.
Je me retrouvai alors nez-à-nez avec une personne que je ne reconnus pas immédiatement. Ses cheveux étaient encore plus ébouriffés qu’à l’ordinaire et ses grands yeux verts étaient cernés comme s’il n’avait pas beaucoup dormi ces derniers temps.
Sous l’effet de la surprise, il lâcha le morceau de roche qu’il avait pris comme appui, et je le vis tomber en arrière.
Je m’empressai de lui attraper le bras. Il s’y cramponna mais son poids me tirait de plus en plus près du bord, et je savais que je ne tiendrais pas longtemps ainsi. Heureusement, il se raccrocha à la paroi et réussit à se hisser en haut, sur la terre ferme à côté de moi.
- Merci… ouf !
- Julien ! Tu m’as tellement manqué. Je ne savais pas si je te reverrais un jour, je me faisais énormément de soucis pour toi, m'écriais-je en une seule traite, sans reprendre mon souffle, tout en l’étreignant. Pourquoi es-tu parti sans prévenir ?
- Je n’ai pas osé t’en parler, mais depuis notre retour à Floramor, mon don ne fonctionnait plus. J’ai compris que je n’avais jamais été totalement libéré de la malédiction et que je devais retrouver le collier. Je ne voulais pas que tu viennes avec moi, je sais à quel point ce monde est dangereux. J’avais peur qu’il t’arrive quelque chose.
- Mais tu aurais du te douter que je partirais à ta recherche !
- Je n’y ai même pas songé, et ça a été une grosse erreur. Finalement, tu es quand même venu à Lekigam, et je n’étais même pas à tes côtés pour te protéger.
- Oh, mais ne t’en fais pas. J’ai rencontré un garçon, Jack qui m’a promis de me protéger de tous les dangers qui pourraient me menacer.
- Oui, je le savais déjà, annonça-t-il d'un ton amer. Ce n’est pas seulement pour cela que j’étais inquiet. Je me demandais seulement si…tu me considérerais toujours comme ton ami après ça.
- Bien entendu, qu’est-ce que tu crois ? Pour moi tu resteras toujours le même, loup-garou ou pas !
Il me gratifia d’un immense sourire.
- Merci, c’est gentil. Je ne pensais pas que tu réagirais si bien.
Sur ce, il approcha son visage du mien et ferma les yeux. Je l’imitai et nos lèvres se touchèrent. Le temps s’était arrêté, la vie aussi. J’étais dans les étoiles pour l’éternité. Jamais je n’aurais voulu qu’il ne recule si vite.
- Je suis désolé, j’aurais préféré le faire au moins une fois en tant qu’humain. Maintenant ça n’arrivera plus jamais.
- Je m’en fiche, jamais je ne le ferai avec un simple humain car c’est toi que j’aime et peu importe ce que tu es.
- Mais tu sais, je me sens coupable de faire ça, je ne sais pas si c’est une bonne chose. Je peux être dangereux, surtout les nuits de pleines lunes.
- D’ailleurs à ce propos, j’ai des questions à te poser ! Comment se fait-il que toi et les autres puissiez vous transformer en dehors de la pleine lune ?
- C’est une particularité des loups-garous, inconnue des humains pour l’instant. Car en dehors de la pleine lune nous sommes moins dangereux. Enfin nous le sommes autant, mais la différence est que nous nous transformons quand nous voulons et gardons notre raison. Je peux me métamorphoser là devant toi je ne te ferai aucun mal, mais les nuits de pleine lune, nous perdons l’esprit, nous ne sommes plus nous-mêmes et là nous pouvons tuer nos propres amis sans même nous en rendre compte.
- Comment se fait-il que les humains n’ont jamais découvert cette aptitude ?
- On pensait qu’il fallait mieux que cette faculté reste secrète. Donc, nous nous cachons des humains en dehors de la pleine lune. Mais ils nous ont trouvé lorsqu’ils sont partis à notre recherche l’autre fois. Enfin, ils LES ont trouvés, car je n’en faisais pas encore parti.
- Et les autres… ils savent que tu es ici ?
- Oui, mais ils n’ont pas voulu venir. Ils ne voient pas d’un très bon œil que je continue de te fréquenter. Et depuis que les villageois les ont attaqués, ils n’osent plus reprendre leur forme humaine, car ils seraient trop vulnérables. Je leur ai dit que je voulais te retrouver et ils ont accepté de m’accompagner pour plus de sécurité. Malheureusement, nous ne pouvons pas escalader la falaise sous notre forme de loup j’ai donc du revenir humain. Les autres ont essayé de m’en empêcher mais je n’ai pas cédé.
- Ils vont sûrement t’en vouloir Julien !
- Non, ce n’est pas leur problème si je mets ma propre vie en péril. Ils ont essayé de me retenir, je ne les ai pas écouté, après si je me faisais tuer ça ne les concernait plus.
- Mais ils savent bien qu’aucun villageois ne peut les tuer ! Il n’y avait que toi et…
- Toi aussi, coupa-t-il. Et comme par hasard c’est vers toi que j’allais. Raison de plus pour qu’ils soient morts de peur.
- Mais je n’ai jamais voulu tuer l’un d’entre eux…
- Non, mais ça ils ne le savent pas. Et j’ai beau leur expliquer, ils ne me font pas confiance.
Je soupirai, quelques secondes de silence s’écoulèrent, puis j’ajoutai :
- Qu’est-ce qu’on va faire maintenant Julien ?
- C’est justement pour ça que je suis venu te trouver. Il faut que tu retournes dans le monde réel.
- Pas sans toi !
- Emma, il faut que tu comprennes quelque chose. Aucune créature, loup-garou compris, ne peuvent quitter Lekigam. Je suis condamné à rester ici, mais toi tu peux encore rentrer.
- Non je veux rester ! Je ne t’abandonnerai pas !
- Si tu restes ici, les habitants du village finiront par te trouver et ils t’obligeront à accomplir la tâche où j’ai échoué.
- Attends ! Tu insinues que si je reste, je serai obligée de… te tuer ?
- Oui, c’est pour ça qu’il faut que tu repartes au plus vite. A moins que tu ne préfères la première solution qui te permette de rester à Lekigam.
- Ne soit pas idiot ! Je n’ai aucune envie de te tuer. Mais je reste, et si les villageois me trouvent, je ne tuerai pas les loups-garous pour autant et surtout pas toi !
- Tu crois qu’ils te laisseront le choix ? Moi, ils m’ont traîné de force dans la forêt !
- Et bien ils m’emmèneront où ils voudront, devant la truffe des loups-garous s’il le faut, mais je ne toucherai pas à un seul poil de l’un d’eux !
- Attends… si tu fais ça ils te dévoreront. Pas moi bien entendu ! assura-t-il. Mais les autres, je n’arriverai pas à les contrôler. Si tu représentes une menace pour eux, ils t’élimineront !
Je ne répondis rien, mais ne pus m’empêcher d’esquisser un très léger sourire. Ça n’échappa pas à Julien.
- Quoi ? Alors ce que tu espères c’est d’avoir le même sort que moi ?
- Si c’est le seul moyen pour qu’on ne soit pas séparés alors je suis prête à cela.
- Non je refuse ! Je ne peux pas t’infliger ça. Je veux juste que tu rentres saine et sauve.
- Oui mais à moins que tu n’aies une brillante idée, nous ne savons pas comment je pourrais retourner dans l’autre monde.
- Justement la grotte…
- Ah tiens ! Coupais-je. Brillante idée la grotte. Sauf qu’il faudrait déjà la retrouver !
- Oh mais je l’ai déjà retrouvée, ne t’inquiète pas. Le petit problème c’est que le passage n’existe plus.
- Comment ça il n’existe plus ? Demandais-je.
- En réalité je pense qu’il existe encore mais a été déplacé.
- Sérieusement, tu crois qu’on peut déplacer un « passage » d’un monde à un autre ? Ce n’est pas un objet, on ne peut pas le toucher.
- En effet, ce n’est pas un objet, je pense qu’il fait parti d’un objet et qu’il a été déplacé.
- Et quel genre d’objet ? Le questionnais-je.
- Aucune idée.
La boule que j’avais sentie se contracter dans mon estomac se relâcha. Il avait peut-être trouvé la grotte, mais je ne pouvais toujours pas repartir tant qu’il n’aurait pas retrouvé le passage.
Mais à ce moment-là nous fûmes coupés par une voix forte qui criait :
- Ça y est je suis là ! J’ai trouvé plein de prov…
Jack arriva à notre hauteur et lâcha toutes les provisions qu’il avait apportées. Il avait la bouche grande ouverte et son expression de stupeur se transforma en fureur puis en peur.

J'ai bien aimé ce passage. Ton récit est très.. vivant.
J'aime beaucoup.

Je pense pareil : c'est très vivant. Très énergique aussi.

2 bricoles :

Jamais je n’aurais voulu qu’il ne recule si vite. Jamais je n’aurais voulu qu’il recule si vite.

je n’en faisais pas encore parti. je n’en faisais pas encore partie.

Comme d'hab, sympa, facile à lire, intéressant.

Si je devais pinailler je dirais que j'aimerais bien voir l'héroine réagir un peu quand Julien dit "nous" pour la première fois en parlant des loups garous.

ça fait quand même un grand "choc" je trouve à la lecture.

Petite remarque :

Citation :

le plafond de stalagmites.

Je trouve qu'on devrait plutôt dire que le plafond était couvert de stalactites, ou simplement "scrutant les stalactites"

Ah et les stalagmites il me semble que ce n'est pas au plafond, mais au sol.

elgringo a écrit:

Petite remarque :

Citation :

le plafond de stalagmites.

Je trouve qu'on devrait plutôt dire que le plafond était couvert de stalactites, ou simplement "scrutant les stalactites"

Ah et les stalagmites il me semble que ce n'est pas au plafond, mais au sol.

Oui je confonds toujours les deux ^^

- Emma recule ! S’exclama-t-il.
- Jack attends, tu ne sais pas qui…
- Je sais très bien qui il est ! Mais toi tu ne sembles pas comprendre… c’est un loup-garou !
- Je m’en fiche de ce qu’il est ! Me mis-je à hurler. C’est mon ami.
- Bas les pattes, sale bête ! rétorqua-t-il à Julien sans prêter attention à ce que je lui disais. Éloigne-toi d’Emma !
- Tu vas commencer par te calmer ! Rétorqua Julien. Je ne veux aucun mal à Emma. Tout comme toi, je suis là pour la protéger. Il faut qu’elle retourne dans notre monde, c’est là qu’elle sera le plus en sécurité.
Jack s’arrêta et réfléchit pendant un instant. Julien avait raison, je serais plus en sécurité si je retournais dans le monde réel. Pourtant, il ne voulait pas que l’admettre, il ne voulait pas me perdre.
- Non jamais ! S’exclama-t-il. Et si tu veux l’obliger à te suivre, il faudra me passer sur le corps.
- Comme tu voudras.
D’un seul coup, je n’eus plus un garçon de quinze ans devant moi, mais une énorme bête poilue qui montra les crocs d’un ton agressif. Jack se rendit compte de son erreur et recula d’un pas. Il n’avait aucune chance face à un loup-garou. Si je ne faisais rien, il allait se faire tuer. Je vis Julien prendre son élan pour lui sauter dessus et m’écriai :
- Non ! Julien je t’en supplie ne fais pas ça !
La bête se retourna vers moi d’un air exaspéré.
- Ne le tue pas s’il te plait. Calme-toi on va essayer de discuter calmement, la violence ne résout rien. Redevient humain pour commencer.
Il reprit alors sa forme humaine et se dirigea en direction de la falaise.
- Où vas-tu ? Le questionnais-je.
- Je crois qu’on s’est tout dit. Tu as choisi ton camp, et bien restes-y.
- Je n’ai rien choisi du tout. Jack est mon ami, toi aussi. Je ne veux pas que vous vous entretuiez c’est tout !
- Je t’ai proposé de te ramener saine et sauve chez toi, tu as refusé. Tu préfères rester ici avec lui.
- Non si je reste c’est à cause de toi, murmurais-je faiblement pour que Jack n’entende pas.
- Et bien tu fais une erreur car même si tu restes tu ne me reverras pas pour autant.
Et sans rien ajouter, il se mit à descendre de la falaise, en faisant bien attention de ne pas tomber cette fois-ci.
Jack s’approcha de moi et me serra dans ses bras, puis murmura :
- Tu es complètement folle. Tu ne sais pas ce qu’il…
- Jack je t’en prie laisse moi ! Lançais-je en le repoussant violemment.
Je retournai dans la caverne, furieuse, et me laissai tomber sur un des matelas.
Jack avait tout gâché. J’avais retrouvé Julien, et même si ce dernier ne souhaitait pas que je reste à Lekigam, j’aurais peut-être réussi à trouver une solution pour que nous ne soyons pas séparés.
Mais maintenant, jamais plus je ne le reverrais, et je serais obligée de rester à Lekigam. D’accord, je ne serais pas seule, il y aurait Jack, mais en réfléchissant je me disais que ça ne rimait à rien. J’étais toujours une humaine « normale » et nous serions obligés de rester cachés dans cette caverne pour l’éternité. Jamais je ne voudrais d’une telle vie. En arrivant ici, ça m’avait paru excitant, maintenant j’avais presque l’impression d’être en prison et que j’y resterais jusqu’à la fin de mes jours.
Jack revint quelques minutes après, traversant la cascade. Je ne levai même pas la tête. Je lui en voulais toujours d’avoir tout gâché. Pourtant je ne pourrais bouder indéfiniment. C’était la seule compagnie que j’avais, il m’avait sauvé la vie, sans oublier qu’il était désormais mon ami.
Mais la perspective de rester dans cette caverne durant des années, même avec un ami, ne m’enchantait guère. Surtout qu’il faudrait pour cela ne plus jamais revoir Julien.
C’est à ce moment que je pris ma décision. La prochaine fois que Jack s'absenterait, je m’enfuirais. Il souffrirait, se ferait du souci, mais tant pis, je devais retrouver Julien. Peut-être me ferais-je attaquer par ses congénères, mais au fond de moi, c’était ce que j’espérais, la seule chose qui puisse nous unifier à jamais.
Malheureusement, Jack avait pris énormément de provisions, si bien que le lendemain il n’eut pas besoin de retourner en chercher, le surlendemain non plus…
Mais finalement, cette nouvelle vie n’était pas si mal. Il faisait généralement très chaud dans l’après-midi et il était très agréable de se baigner dans le plan d’eau ou de rester sous la cascade bien fraîche.
Le soir, lorsque la chaleur de la journée s’atténuait un peu, nous allions nous promener et visiter les alentours, bien que Jack connaisse déjà tout par cœur. Heureusement, car j’aurais bien été capable de me perdre.
Un soir, voyant mon expression triste, il me demanda :
- Qu’est-ce qui ne va pas ?
- Oh… euh…rien, ne t’inquiète pas.
- Tu ne sais pas mentir, tu sais.
- Je me demandais seulement combien de temps devrait-on rester ici ?
- Autant de temps qu’il le faudra.
- Mais quand on repartira d’ici, rien n’aura changé. Nous aurons toujours le même problème.
- On trouvera une solution. En attendant tu n’as aucun souci à te faire. Plus personne ne connaît ton existence dans le village. Ma mère croit que tu es morte, et le vieillard…
- Jack ! Le vieillard est mort. Je l’ai vu, il était pendu dans une grange.
Pourtant, à cette révélation, il ne sembla pas le moins du monde étonné.
- Écoute Emma…ne t'énerve pas mais... c’est moi qui l’ai tué.
- Quoi ? Mais… p…pourquoi ?
- C’était le seul moyen pour qu’il ne révèle pas ton existence aux villageois.
- Mais alors tu as perdu ta pureté ? Tu ne pourras plus jamais retourner au village ?
- J’en ai bien peur, soupira-t-il.
- Mais, ceux qui ont perdu leur pureté, ne finissent-ils pas par se transformer en…
- N’y pense plus, d’accord. Tout ira bien pour moi.
Je n’en revenais pas qu’il ait pu faire une telle chose, simplement pour me protéger.
Enfin, le troisième jour, je fus réveillée par Jack qui se levait rapidement et se dirigeait dehors.
- Où vas-tu si tôt ?
- Chercher à manger, nos réserves sont vides. Prends le temps de te réveiller et si tu en as envie vas te baigner, il fait déjà très chaud. Je te rejoins bientôt, je n’en ai pas pour longtemps.
En gros, ça voulait dire que j’avais le temps. Il m’avait déjà dit ça la première fois. Je suivis donc son premier conseil et me levai sans me presser, mais je n’allai pas me baigner. Je passai quand même sous la cascade pour me rafraîchir avant de partir, car Jack avait dit vrai, il faisait encore plus chaud que ces derniers jours. C’en était presque insupportable.
A peine étais-je sortie de la caverne que le soleil me brûlait déjà la peau et que j’étais déjà presque sèche. Je contemplais le plan d’eau, je mourrais d’envie d’aller plonger dedans, d’y rester pendant des heures. Pendant quelques instants, je faillis changer d’avis et attendre sagement Jack, puis je repensai à Julien.
Je retraversai la cascade, prit une bouteille vide dans le tas de déchets que nous avions accumulé en quelques jours, et la remplis d’eau. C’était indispensable si je comptais faire du chemin par une telle chaleur.
Je fis particulièrement attention en descendant la falaise. C’était encore plus difficile que de monter car je devais y aller à reculons, et en plus Jack n’était pas là pour me rassurer.
J’atterris enfin sur le sentier poussiéreux. A mon grand désespoir, il était en plein soleil. Heureusement que je le prenais en descente cette fois-ci. Ce serait déjà moins fatigant…
Je fus contente d’arriver en bas de la montagne, et de m’engouffrer dans la forêt. Si j’avais bien une chance de le trouver c’était ici. Mais la forêt était immense, et je n’avais aucune idée d’où il pouvait être. Tans pis, je chercherais.
Je marchai au hasard pendant un long moment, quand quelque chose se mit à bouger tout près de moi. Je me retournai brusquement mais je ne vis rien. Je continuai d’avancer, sur mes gardes, quand je sentis une douleur fulgurante me transpercer le bras.
Une petite créature chauve dont la tête ressemblait à une pomme de terre s’accrochait autour de mon bras, et essayait de m’arracher ma bague.
Je reconnus tout de suite que c’était un gnome. Je secouai le bras dans tous les sens mais pas moyen de le faire lâcher prise. J’avais l’impression qu’il allait m’arracher le doigt. Désespérée, je donnai un coup dans un arbre juste à côté de moi, et le gnome lâcha prise et tomba sur le sol, assommé.
Je reprenais mes esprits quand je me rendis compte qu’il m’avait mordu au bras. Je n’y fis pas trop attention, la plaie n’étant pas trop profonde, et continuai mon chemin.
Au fur et à mesure que j’avançais, je remarquai que tout était de plus en plus calme. Je n’entendais plus le chant des oiseaux, plus rien à part le souffle du vent. C’était effrayant, mais je savais que j’étais dans la bonne direction. Et ce que je découvris à la lisière des arbres me laissa perplexe.

Pour se souvenir il reste la méthode maternelle que je suis prêt à partager avec toi :

"Tite ça tombe, Mite ça monte" (mon dieu que j'ai honte )


Oh mon dieu pourvu que Emma ne se transforme pas en gnome garoute ^^ ça ce serait un rebondissement surprenant

Toujours sympa comme histoire, tu dois te lasser de l'entendre mais ça reste vraiment intéressant, j'ai toujours envie de savoir la suite ^^


2 petites remarques :

La transformation est un peu abrupte, j'aurais aimé voir une meilleur description de comment julien passe d'humain à LG pour mieux rentrer dans la scène.

et aussi :

Citation :

qui montra les crocs d’un ton agressif

Non, juste non, on ne montre pas les crocs "d'un ton agressif". Trouve quelque chose d'autre, ça ça ne marche pas du tout :p

Encore tellement de nouveautés !
Moi aussi, je me répète, mais quel rythme !
très bonne fin à suspense.
La grotte est bien décrite, on y est.

Chichitages :
Je n'aime pas trop : Me mis-je à hurler.
Et je me rend compte que je ne sais pas trop comment Emma est habillée ou équipée après tous ces passages d'un monde à l'autre, par exemple, je ne vois pas bien comment elle transporte sa bouteille d'eau en désescaladant la falaise. Lanière en bandoulière ? Musette ?

J'ai bien aimé ce passage.
Contrairement à Elgringo j'aimerais trop qu'elle se transformme en une grosse bête poillue! !
Et qu'elle gringnote un peu dans Jack! * l'aime pas trop celui là*
Bon j'arrête!
Vivement la suite.

Merci pour les corrections

elgringo a écrit:

Citation :

qui montra les crocs d’un ton agressif

Non, juste non, on ne montre pas les crocs "d'un ton agressif". Trouve quelque chose d'autre, ça ça ne marche pas du tout :p

...montra les crocs en poussant un grognement agressif.

C'est mieux ? Ou pire

Je n’avais jamais rien vu de tel. J’avais l’impression de me trouver en face d’une petite montagne, mais c’était en fait un énorme rocher. Des tunnels et de nombreux passages lui donnaient l’apparence d’un morceau de gruyère géant, ou bien d’une fourmilière qui aurait perdu son activité. En effet, tout était calme, il n’y avait pas la moindre trace de loup-garou à l’horizon. Ils devaient sûrement se cacher.
Pour trouver Julien, je serrais obligée de rentrer dans cet endroit qui n’était guère attrayant. Mais après tout c’était ce que je souhaitais qui m’attendait.
Je commençai à m’approcher discrètement, cachée derrière un buisson, quand j’entendis une voix.
- Ne fais pas ça ! Reviens ici et retransforme-toi ! s’écria un garçon aux cheveux bruns coupés courts.
- Non ! Je n’en peux plus de ces nouvelles règles et d’être confinée ici. Je ne risque rien, aucun d’entre eux n’osera jamais venir ici, répondit une fille dont les cheveux blonds et soyeux lui arrivaient sur les hanches.
- Fais comme tu veux, moi en tout cas…
Il ne prit même pas le temps de terminer sa phrase, il redevint une grosse bête imposante et rentra dans l’un des nombreux tunnels. La fille soupira et donna un coup de pied de fureur dans le buisson dans lequel je me trouvais.
- Ouch !
- Qui est là ?
Je plaquai ma main contre ma bouche. Je n’avais pu retenir une exclamation de douleur, car elle avait tapé sur mon bras blessé. Maintenant, ce n’était plus la peine de me cacher. Je sortis du buisson, tremblante, et annonçai :
- Du calme, je ne vous veux aucun mal. Je suis venue pour…
- Mais… tu n’es pas un loup-garou ? Tu n’es quand même pas…
- Écoute ! Je suis simplement venue voir Julien.
- C’est bien ce que je craignais, tu es son amie ! C’est toi qui a le pouvoir de nous détruire !
- Attends ! Je ne suis pas venue pour ça, je n’ai pas l’intention de tuer qui que ce soit. S’il vous plait, il faut que je voie Julien !
- Oui, mais il y a un problème…
- Quoi ? M’exclamais-je.
- Je suis désolée de te l’annoncer… mais Julien est parti ce matin même au manoir d’Ignatus.
- Mais… pourquoi ?
- Aucune idée, j’ai eu l’impression qu’il cherchait quelque chose et qu’il pensait qu’il pourrait le trouver là-bas.
- Mais il va se faire tuer s’il se fait prendre !
- Si ce n’est pas le cas, il sera sûrement enrôlé dans l’armée d’Ignatus… Je pense qu’il ne serait pas mécontent d’avoir quelques loups-garous dans sa garde.
L’image de Julien au milieu des gardes mi-animaux mi-humain, obéissant aux ordres d’Ignatus, me traversa subitement la tête. Je ne pouvais pas laisser faire ça, il fallait le retrouver avant qu’il ne soit trop tard !
- Je vais le chercher ! M’exclamais-je.
- Tu es folle, tu vas te faire tuer ! Tu es inconsciente ou quoi ? Venir dans un repaire de loups-garous… si je n’avais pas été aussi indulgente, ou si tu avais croisé un des autres, tu serais déjà morte. Je te laisse la vie sauve et toi tu vas aller te jeter dans la gueule d’Ignatus ?
- Mais Julien est mon ami, je ne peux pas le laisser !
- Je comprends… il est l’un des nôtres, et tous serions très tristes de le perdre également. Pourtant il a fait son choix, nous ne pouvons plus rien pour lui. Et si toi aussi tu as pris ta décision, je ne t’en empêcherai pas. Mais au moins je t’aurai prévenue.
Sur ce, je tournai les talons et repartit en direction de… dans quelle direction au fait ?
- Euh… c’est par où le manoir d’Ignatus ?
- Au Nord.
J’essayais de repérer le soleil, mais la fille loup-garou soupira et s’approcha de moi, me tendant un petit objet rouillé.
Prends ceci, c’est une boussole, moi je n’en ai plus vraiment besoin. Mon flaire me suffit lorsque je cherche quelque chose. Et puis, j’aimais bien Julien, j’espère que tu le retrouveras. Bonne chance à toi.
- M…merci, balbutiais-je.
Cette fois-ci, je partis pour de bon, les yeux fixés sur ma boussole. Je savais que ce que je faisais était idiot et suicidaire. J’avais l’impression que chaque pas me rapprochait de ma tombe, et que j’étais moi-même en train de la creuser.
Je sus que j’approchais du but lorsque je vis un garde à tête de taureau. Je me cachai derrière un arbre assez gros, il continua son chemin. Il devait sûrement faire une ronde pour surveiller les alentours du manoir. J’attendis qu’il se soit assez éloigné et je partis le plus vite possible.
Je ne mis pas longtemps à trouver ce que je cherchais. Le vieux bâtiment n’avait pas changé depuis la dernière fois, mais cette fois-ci je n’étais pas arrivée du même côté.
Sur la façade, il n’y avait pas de porte, alors que quand j’étais venue avec Alaska, nous étions juste en face de l’entrée. L’avantage c’est qu’il n’y avait pas de garde, l’inconvénient, qu’il n’y avait aucun moyen d’entrer par là. S’il y avait une fenêtre, elle serait sûrement très haute. Je voulus vérifier et levai la tête.
En effet, il y en avait bien une, encore plus haut que je ne le pensais. Quelques mètres en dessous seulement, il y avait quelqu’un qui s'agrippait aux reliefs des pierres qui composaient le mur.
Je crus que j’allais avoir une crise cardiaque. Julien était à plusieurs dizaines de mètres du sol, suspendu au dessus du vide, menaçant de tomber à tout moment. Je faillis l’appeler pour qu’il fasse demi-tour, mais j’avais peur que ça le surprenne et qu’il tombe, ou encore que mes cris alertent la garde.
Julien arriva sain et sauf sur le rebord de la fenêtre ouverte. Je soufflais, soulagée. Quel idiot, il n’avait même pas pensé à prendre sa forme de loup qui le rendrait plus fort et plus résistant en cas d’attaque. Mais je me souvins de ce qu’il m’avait dit, que les loups-garous n’étaient pas de très bons grimpeurs…
J’espérais qu’en arrivant au dessus, il aurait au moins le bon sens de se métamorphoser.
Mais maintenant, qu’est-ce que je pouvais faire ? Il m’était impossible de rentrer dans le manoir, à moins de grimper à mon tour contre la façade. Après tout, je m’étais entraînée avec Jack près de la cascade. Mais là il n’était plus question de quelques mètres…
Je commençais à monter quand mon bras me brûla horriblement. La morsure me faisait mal lorsque je bougeais trop mon bras ou que le poids de mon corps était supporté par celui-ci.
Je retombai après un peu plus d’un mètre. Je réessayai plusieurs fois, en vain. A chaque fois, la douleur me faisait lâcher prise.
Soudain, un énorme boucan vint briser le silence pesant. On aurait dit le bruit d’une sirène ou d’une alarme. Je me bouchai les oreilles, partis en courant, tournant à l’angle du mur et me retrouvai face à la grande double porte en bois de chêne.
Les gardes qui se tenaient devant, entendant la sirène, se précipitèrent à l’intérieur. Je n’osai pas y croire… la voie était libre !
Dans le hall, l’agitation était telle que personne ne me remarqua. Des gardes allaient dans tous les sens, de pièces en pièces, quand j’entendis crier :
- Le voilà !
Tous se ruèrent alors dans la même pièce, et c’est là que je compris quel était le motif de toute cette agitation. Je les suivis, mais n’entrai pas dans la pièce, restant cachée derrière la porte entrouverte.
Je ne m’étais pas trompée, les gardes étaient en train de combattre un énorme loup-garou qui avait l’air de vouloir vendre chèrement sa peau. Malgré sa force, il était seul, et je savais qu’il ne tiendrait pas longtemps, je devais trouver une solution.
A ce moment-là, un frisson traversa la pièce. Un homme grand et entièrement vêtu de vêtements noirs en lambeaux venait d’apparaître. Il fit signe aux gardes de ne pas attaquer, pointa un long doigt fin et noueux vers Julien, qui reprit immédiatement son apparence humaine. Il était maintenant vulnérable, sans aucune défense. Ignatus s’approcha de lui et annonça :
- Ah ! Mais ne serait-ce pas Julien ? Tu as décidé de revenir pour nous dérober ceci…Et je vois que quelques traits de ta… personnalité ont changé depuis la dernière fois. Mais ça ne change rien, tu t’es échappé la première fois, mais cette fois-ci personne ne sera là pour te sauver la mise.
Je vis que Julien tenait un petit objet dans son poing. C’était ce qu’il était venu chercher. Je ne savais pas ce que c’était, mais ça devait être important. Il ne fallait surtout pas qu’Ignatus le récupère !
Tout le monde hormis Julien, tournait le dos à la porte. Je sortis donc de ma cachette. Mon ami me regarda d’un air ébahi mais personne ne le remarqua. Je lui fis signe de me lancer ce qu’il tenait, il acquiesça silencieusement, puis se leva.
- Où comptes-tu aller comme ça, jeune homme ? lança Ignatus d’un ton moqueur.
- Moi ? Nulle part. Mais lui, si !
Il me lança l’objet que j’attrapai au vol. C’était une sorte de gros diamant. Bien entendu, tous les gardes se ruèrent immédiatement sur moi. L’un d’eux, avec une tête de lion, bondit, mais je l’esquivai, et il alla s’écraser dans le mur. J’avais espéré qu’il serait assommé, mais il se releva immédiatement, sans une égratignure. Le mur, en revanche, n’était pas sorti indemne. En effet, une énorme fissure s’élevait jusqu’au plafond, et des morceaux de pierre jonchaient le sol. J’en ramassai un particulièrement tranchant.
Mais je me rendis vite compte que cette arme ne me serait d’aucune utilité face à mes adversaires. J’étais prise au piège, je m’approchai de la fenêtre, mais c’était bien trop haut pour que je puisse sauter sans me tuer. Je tenais fermement le diamant dans ma main droite, et la pierre tranchante dans l’autre. Je réfléchis, je n’avais plus qu’une chance de m’en sortir.
Je tendis ma main gauche au-dessus du vide et lançai :
- Si l’un d’entre vous s’approche, je jette le diamant par la fenêtre !
- Non ! s’écria Julien. Ne fais pas ça.
Si même lui avait avalé ça, alors je n’avais pas de souci à me faire pour les autres. En effet, je lisais la peur dans tous les regards, et plus aucun d’entre eux ne faisait un seul geste.
Et soudainement, je lâchai ma pierre tranchante qui tomba plusieurs dizaines de mètres plus bas. Les gardes s’élancèrent tous en même temps, et je me baissai pour ne pas en recevoir un dans la figure. J’en vis un qui tombait par la fenêtre, s’étant lancé un peu trop fort en essayant vainement de rattraper le diamant. Les autres étaient penchés sur le rebord de la fenêtre, impuissants.
Je savais que je n’aurais pas de seconde chance. Je fonçai sur Julien qui paraissait déconfit par ce qui venait de se passer. Je lui expliquerais tout plus tard, il fallait fuir pendant que l’attention générale était détournée.
Je le forçai à me suivre et nous sortîmes du manoir, traversant le grand hall, avant de nous retrouver dans la forêt. Il s’arrêta.
- Tu es complètement folle d’avoir fait ça ! s’écria-t-il. C’était vraiment très important ce diamant…
- J’ai bien compris que si tu avais risqué ta vie pour aller le voler, il devait être important. Jamais je ne l’aurais jeté par la fenêtre ! Le rassurais-je.
J’ouvris ma paume qui serrait le diamant scintillant aux rayons du soleil.
- Tu es la fille la plus merveilleusement ingénieuse que je connaisse !
- Merci ! Alors tu vas enfin m’expliquer oui ou non ?
- Oui… je suis étonné que ta brillante petite cervelle n’ait pas encore deviné. Ce diamant est le seul moyen de te ramener dans notre monde.
Soudain, je regrettai de ne pas l’avoir balancé par la fenêtre.
- Oh non, tu ne vas pas recommencer. Tu as risqué ta vie juste pour ça ? C’était complètement inutile, je ne repartirai pas sans toi Julien. D’ailleurs comment ça marche ce truc ?
Mais il n’eut pas le temps de répondre. Un brouhaha de pas et de cris de guerre venait de retentir, et on l’entendait s’approcher.
- Vite ! M’exclamais-je. Les revoilà, il faut s’enfuir !
- Non, on n’arrivera pas à les semer.
- Allez quoi ? Tu es un loup-garou bon sang ! Tu peux courir vite, si tu te transformes !
- Oui et te porter sur mon dos. J’y ai pensé crois-moi. Mais le seul endroit où je pourrais me mettre à l’abri, c’est le repaire des loups-garous. Or, si on s’y réfugie, ils suivront notre trace et le trouveront. Ça revient à livrer à Ignatus tous les autres loups-garous. Le seul moyen c’est que tu retournes dans notre monde.
- Et toi alors ? Où vas-tu aller ? S’ils peuvent suivre ta trace grâce à ton odeur…
A ce moment-là, un rayon lumineux traversa le feuillage des arbres et vint se réfracter sur le diamant. Il y eut alors une lumière éblouissante, formant une sorte de spirale scintillante. Je compris alors comment fonctionnait le diamant, mais aussi que Julien ne pourrait pas m’accompagner, qu’il était perdu.
Il n’essaya même pas de s’enfuir, ça ne servait à rien. Les gardes commençaient à nous encercler et Julien s’écria :
- Dépêche-toi, je ne pourrai pas les retenir très longtemps.
De toute façon, je n’avais pas le choix. Je sentais la lumière m’attirer vers elle petit à petit. Je serrai la main de Julien, consciente que cette étreinte ne durerait plus très longtemps. Que je serais aspirée et que ma main lâcherait la sienne par obligation.
Je ne voyais plus qu’un tourbillon de couleurs et de formes étranges. Le paysage de Lekigam avait disparu. Pourtant nos mains se tenaient toujours fermement. Ou peut-être était-ce l’objet de mon imagination ?

Moi j'ai juste dit que je ne voulais pas qu'elle devienne "Gnome garou", loup-garou je suis très très pour J'adore ça même.

Citation :

montra les crocs en poussant un grognement agressif.

C'est déjà mieux, déjà ça veut dire quelque chose.

Tu pourrais parler d'un grognement si profond et si fort qu'il fit trembler les murs de la caverne.

(pure suggestion)

Commentaire global... LA suiiiiiite
Emma est débrouillarde dans cette bagarre, il y a des retournements inattendus... très bien quoi

Commentaire spécifique :

Citation :

je serrais obligée de rentrer dans cet endroit qui n’était guère attrayant.

je serais

Et voici le tout dernier chapitre, que je mets en entier car il est assez court

Je m’étais attendue à recevoir un premier choc en atterrissant dans la minuscule armoire, mais pas un second, tout aussi douloureux, comme si quelque chose m’étais tombé dessus. Je faillis pousser un cri quand quelqu’un me mit la main sur la bouche. J’avais peur, je ne voyais rien, il faisait trop sombre.
- Tais-toi… murmura une voix familière. Ne bouge pas.
Il entrouvrit la porte de l’armoire et une raie fine de lumière éclaira son visage. Je n’y croyais pas, j’avais réussi, il était revenu avec moi, alors qu'il était un loup-garou.
J’entendis comme un bruit sourd de moteur, ainsi que des voix étouffées qui semblaient venir du poste de télévision, dont la lumière bleutée était quasiment la seule source de luminosité dans la maison.
- C’est bon, il dort, ajouta Julien. Mais il va falloir être discret.
Il sortit de l’armoire le premier et je le suivis, sur la pointe des pieds. Les ronflements de l’homme vautré dans son fauteuil redoublèrent, ce qui était plutôt bon signe.
Julien s’approcha de la porte d’entrée, et très délicatement, tourna le trousseau de clés qui était sur la serrure.
Les ronflements s’arrêtèrent, au même moment que nos respirations sous l’effet de la peur, puis ils reprirent de plus belle et Julien ouvrit la porte.
Dehors, il faisait nuit noire. Il devait être plus de minuit, les étoiles scintillaient dans un ciel sans nuage. Il faisait étonnement chaud.
Julien s’assit sur le bord du trottoir et souffla. Je m’installai à côté de lui.
- Ouf… On s’en est finalement sorti.
Il ne répondit pas, ne leva même pas la tête.
- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’es pas content d’être rentré ? Je comprends que tu aurais préféré rester là-bas, avec les… autres. Mais si ça avait été le cas, les gardes t’auraient tué !
- Emma écoute ! Je me fiche éperdument de ne plus jamais revoir les autres loups-garous. Et je sais que si tu ne m’avais pas attiré avec toi, je serais surement déjà mort. Mais enfin, comment crois-tu qu’un monstre comme moi peut vivre dans le monde réel, à Floramor ?
- Et bien quoi ? En quoi c’est plus difficile qu’à Lekigam ?
- Réfléchis ! A Lekigam il y a si peu d’humains que la chance de faire des victimes est minime. Alors qu’ici… Et puis là-bas on avait notre repaire secret.
- Ici, tu n’auras pas besoin de te cacher. Il n’y a que moi qui connais ta vraie nature. Et il n’y aura pas de chasse au loup-garou.
- Sauf qu’un jour ma vraie « personnalité » va peut-être apparaître aux autres.
- Ne t’inquiète pas, il n’y a que les nuits de pleine lune où le problème se posera. Il faudra juste trouver un coin pour t’isoler. Une nuit par mois ce n’est pas cher payé pour avoir la vie sauve.
- Non, mais tu sais, même en dehors de la pleine lune, il peut arriver aux loups-garous, sous le coup de l’émotion ou de la colère, de se transformer malgré eux.
- Ah bon ? Ça t’est déjà arrivé ?
- Euh … non. Mais on ne sait jamais.
- Ne t’en fais pas, je suis sure que tu sauras parfaitement te contrôler.
- J’espère que tu as raison.
Il m’avait semblé que j’avais réussi à lui remonter légèrement le moral. Il changea de sujet :
- Maintenant, il va falloir expliquer notre absence à nos parents…
- Tu sais on n’a pas été absents si longtemps que ça. Quand je suis rentrée dans l’armoire il était à peine onze heures. Je suis censée être au cinéma. Je dirai que le film a duré longtemps.
- Sauf que moi, je devrais être rentré depuis longtemps chez moi. J’ai raté mon train et il n’y en aura pas avant demain matin.
- En effet, ça pose un problème… bon attends j’ai peut-être un plan.

J’appelai ma mère. Une dizaine de minutes plus tard, elle était là. Je montai dans la voiture, jetant un regard à Julien, avant de me rappeler qu’il était caché.
Je me demandais d’un coup si mon plan n’était pas voué à l’échec. J’avais expliqué le plus en détail possible où j’habitais, mais s’il ne trouvait pas ?
Je fonçai dans ma chambre, fermai la porte, ouvris la fenêtre en faisant croire à ma mère qu’il faisait trop chaud dans ma chambre. J’attendis un moment, puis m’assis sur mon lit, qui fit son habituel grincement. Ma mère devait croire que j’étais en train de me coucher, elle ne se douterait de rien.
Mais les minutes passaient et il n’arrivait pas. Je commençais vraiment à stresser. Quelle idiote, je n’avais pas été assez précise quand je lui avais expliqué comment se rendre chez moi.
Je m’allongeai sur mon lit, fermai les yeux, quand j’entendis toquer contre le volet.
- Julien ! Enfin ! J’ai cru que tu t’étais perdu ! J’aurai du être plus…
- Eh du calme Emma ! Tes instructions étaient très claires, mais figure-toi que depuis le centre-ville ça fait un sacré bout à pieds. J’ai fait du plus vite que j’ai pu !
- Ah ok, je suis rassurée alors ! Allez rentre !
Je me félicitai d’avoir une chambre au rez-de-chaussée. Il commençait à faire sombre, seule ma lampe de chevet était encore allumée. Ne voyant pas où il allait il se prit les pieds dans les fils de mon ordinateur, dans un fracas loin d’être discret.
J’entendis bouger de l’autre côté du mur, dans la chambre de ma mère. Elle venait…
- Vite ! Sous le lit !
Je n’avais pas d’autre cachette meilleure à lui proposer. Je me faufilai dans mon lit et fis semblant de dormir. Ma mère ouvrit la porte et je fis semblant de me réveiller d’un sommeil profond et balbutiai :
- Qu’est’qui a ?
- Non rien, j’avais cru entendre des bruits. Pourquoi ta fenêtre est ouverte ? Demanda ma mère.
- Je m’étais endormie… je vais aller la fermer.
- Ok bonne nuit à demain...
J’allai fermer la fenêtre et murmurai à Julien :
- C’est bon tu peux sortir.
- Pffiou on l’a échappé bel ! Bon maintenant il faut que je m’occupe de mes parents.
- Tiens je te prête mon portable.
- Merci.
Il composa le numéro sur le clavier tactile et colla le téléphone à son oreille. Trente secondes passèrent, ponctuées par les sonneries qui retentissaient sourdement grâce au haut-parleur. Enfin, les sonneries s’arrêtèrent.
- Allo, M’man.
- Julien ! Enfin où es-tu, j’ai essayé de te joindre et…
- Désolé M’man mon portable n’a plus de batterie. J’ai raté mon train et t’ai envoyé un message pour te dire que je restais dormir chez un ami, mais vu que tu n’as pas répondu j’ai préféré te rappeler.
- Tu as bien fait je me faisais un sang d’encre ! Tu reviens demain matin ?
- Oui je prends le train de dix heures trente. A demain.
- Oui a demain, bonne nuit.
Il raccrocha, puis souffla.
- Ouf j’avais peur qu’elle ne gobe pas mon histoooaare.
Il venait d’être coupé dans sa phrase par un long bâillement.
- Je crois qu’il est temps de se coucher… fis-je remarquer.
- Oui, on l’a bien mérité je pense.
Mon lit était fait pour une seule personne mais je me serrai contre le mur pour lui faire de la place.
- Ça ne te dérange vraiment pas de…
- Ne t’inquiète pas ! Coupai-je. Je te jure que ça ne me dérange pas et puis … je ne vais quand même pas te laisser dormir par terre !
Il se faufila sous les draps chauds. Nos pieds se touchèrent.
- Bon et bien bonne nuit.
Il ferma les yeux. Quand à moi je n’avais pas envie de dormir, malgré la fatigue. Je voulais le regarder dormir. C’était la première nuit que nous passions ensemble. Quelques heures auparavant, je pensais ne plus jamais le revoir, et là nous étions à nouveau réunis, plus proches que jamais. J’avais l’impression que si je m’endormais je ne profiterais pas à fond de ce moment si précieux. Mais malgré moi, la fatigue finit par l’emporter.
Lorsque j’ouvris les paupières, je me demandai où j’étais. Il y avait tellement longtemps que je n’avais plus dormi dans ma chambre qu’elle ne m’était plus aussi familière. En plus, habituellement, j’étais seule dans mon lit, pas cette fois. J’esquissai un sourire. Il se retourna avec un grognement et ouvrit les yeux.
- Salut… il est quelle heure ?
- Il est… (Je regardai le réveil) dix heures cinq !
- Quoi ? Mon train est dans vingt cinq minutes ! Vite il faut que j’y aille !!
- Attends, je t’accompagne !
- Tu es sure que…
- Ne t’inquiète pas.
Je sortis en trombe de la chambre. Ma mère était en train de prendre son petit-déjeuner. Je l’imitai, mangeant le plus rapidement possible, puis allai à la salle de bain m’habiller en vitesse, et enfin je lançai à ma mère.
- Euh… je vais prendre l’air !
- Si tôt ?
- Ouais… euh l’air du matin ça réveille. Au fait ne t’inquiètes pas si la fenêtre de ma chambre est ouverte, j’aère un coup.
- D’accord.
Lorsque je sortis de la cour et me retrouvai dans la rue, il m’y attendait déjà.
- Bon, lança-t-il. Comment on fait ? La gare est loin on n’y sera jamais à temps.
- On va prendre le bus. J’ai de l’argent sur moi.
Heureusement que les bus passaient assez régulièrement. Nous n’eûmes pas à attendre bien longtemps. Nous nous installions tout au fond, à la dernière rangée. Le bus était quasi-désert à part une vieille femme à l’avant.
- Qu’est-ce qu’il y a ça ne va pas ? me demanda-t-il.
- C’est juste que… On va moins se voir pendant les vacances…
- Oui c’est vrai. Mais ne t’inquiète pas pour cela.
- On se verra quand même de temps en temps ?
- Bien sur. Je ne survivrais pas deux mois sans toi.
- Moi non plus. Tu as trouvé une idée pour la prochaine pleine lune ?
- Non.
- Je vais essayer d’y réfléchir et je te contacterai si je trouve une brillante idée. En tout cas je ne te laisserai pas tomber.
- Merci. C’est bien d’avoir quelqu’un sur qui on peut compter.
Le bus s’arrêta devant la gare et nous descendîmes. Je redoutais ce moment depuis la veille. Nous allions devoir nous quitter…
Nous entrâmes dans le hall. Il était bondé car c’était le week-end et un bon nombre de gens partaient déjà en vacances dès fin juin. Nous le traversions sans nous arrêter et nous nous dirigions sur le quai juste au moment où le train entrait en gare. Je ne voulais pas, je ne pouvais pas. J’avais envie de voir disparaître ce train, qu’il passe tout droit sans s’arrêter. Malheureusement il ne continua pas. Julien se tourna vers moi et lança :
- Bon et bien au revoir.
Incapable de lui répondre, je me penchai pour lui faire la bise. Mais avant que mes lèvres n’atteignent sa joue, il tourna la tête et nos lèvres se touchèrent. Il me murmura à l’oreille.
- Je t’aime… tu vas me manquer.
- On se reverra bientôt, n’est-ce pas ?
Il hésita puis ajouta :
- Oui bien sur.
Et il disparut dans la foule qui montait dans le train, me laissant là, seule et perdue sur le quai bondé. Je réalisais seulement ce qui venait de se produire.


Fin

Fini ? c'est fini, fini fini ?

C'est triste une bonne histoire qui finit


T'es sur qu'en cherchant bien, on ne pourrait pas trouver encore quelque chose à dire ? Juste un peu ?

Bon alors je trouve le dernier chapitre un peu rapide... justement après toutes ces péripéties, Emma et Julien pourraient un peu profiter de la paix pour passer du bon temps ensemble, être un peu heureux

Petite remarque :

Citation :

Nous nous installions tout au fond, à la dernière rangée.

faute de temps, installâmes, plutôt.

Je confirme la fin d'une bonne histoire c'est tristounet.

Ce qui me gêne dans cette fin c'est qu'on ne comprend pas vraiment comment elle a réussit à ramener Julien alors que c'est un lourp-garou.
Est ce qu'il y a une raison particulière, ou est-ce un coup de chance?

Ahhh c'est terrible quand ça fini!

réponse à Fraise :

oui mais en fait il y a une suite où on comprend comment Julien a pu passer mais je vais pas la publier tout de suite, je préfère m'occuper de mon premier "livre" à fond, corriger toutes les fautes et tout, puis tenter (même si je n'y crois pas beaucoup) de l'envoyer a des maisons d'éditions.



réponse à Elgringo : En effet, ça aurait été bien qu'ils passent du temps ensemble après tout cela, le problème c'est que c'est les vacances d'été et que Julien est bien obligé de rentrer chez lui...


En tout cas merci à ceux et celles qui ont suivi mon histoire jusqu'au bout en laissant des commentaires à la fois agréables et utile

Je ne dis pas que Julien ne doit pas rentrer chez lui à un moment ^^ ( quoi que une fugue amoureuse... ) Mais simplement faire durer un peu le dernier chapitre, justement ils sont coincés ensemble, qu'ils s'amusent un peu, ils l'ont mérités après toutes ces épreuves ^^

Si tu as besoin d'aide pour corriger un truc en particulier n'hésite pas à demander, il y a quand même quelques trucs qui pourraient être éclaircies dans ce volume là. (les pouvoirs de julien et de l'ancienne prisonnière de l'armoire (j'ai oublié son nom) par exemple, on sait juste qu'ils ne sont "pas des gens ordinaires" ça me parait un peu rapide. )

Enfin bon encore une fois merci pour cette agréable histoire.

Pour les pouvoirs de Julien et de Meggie, ça a été dit mais surement pas assez précisément je vais essayer de revoir ça. Julien, son pouvoir est de pouvoir contrôler les gens, comme il le révèle à Emma au début, quant à Meggie, elle a une force surhumaine (bah oui, envoyer voltiger Julien par un simple coup de poing faut le faire quand même xD). Voilà ce qui explique que ce ne sont pas des "gens ordinaires".

Je ne vois pas un truc en particulier que tu pourrais m'aider à corriger, mais en même temps, on voit rarement ses propres erreurs. Donc, si t'as d'autres remarques à faire, n'hésite pas

Et encore une fois merci pour ton aide

Oui oui on a bien dit qu'ils avaient des pouvoirs, mais pas d'où ils pouvaient provenir. Est ce qu'ils ont la même origine, est ce que Julien ne s'est jamais demandé comment il était devenu comme ça ?


Voilà ce sont des questions que je me pose sur l'histoire dont il serait intéressant je pense d'avoir des réponseS.

Moi aussi, j'aurais bien passé un petit plus de temps encore avec eux, mais c'est toi l'auteur et c'est toi qui sait comment ton oeuvre te plaît.
Bravo pour ce roman mené au pas de charge. C'est plein d'énergie et plein d'idées.
Bonne chance pour tes futurs autres romans.
Et bonne chance pour tes tentatives auprès des éditeurs.

Amicalement