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 Le mystère de Lekigam

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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeJeu 7 Jan 2010 - 14:30

J'ai pris un peu de temps pour répondre, désolé.

Le début de ton histoire est très bon. Les personnages sont intenses, avec des personnalités fortes, et c'est eux qui dirigent l'histoire.

Mais depuis qu'on est passé dans le "monde magique" J'ai l'impression que tu vas trop vite. Jusqu'ici on était resté dans le surnaturel light, et là tout d'un coup on passe carrément dans un autre univers, il faudrait plus prendre ton temps. Plus de descriptions, plus de réactions des personnages face à ce brusque changement.
Tu passes un peu vite sur l'état mental d'Emma qui est très intéressant aussi .

Passer d'un univers normal à un univers magique est quelque chose de très difficile, j'ai déjà tenté d'écrire des histoires comme ça et jusqu'ici j'ai toujours échoué.

Je suis quand même curieux de voir la fin du mystère de lekigam, et si tu as besoin de conseil plus plus précis n'hésite pas à demander.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMar 12 Jan 2010 - 20:45

J’entrouvris les paupières. J’avais toujours aussi mal. Je me rendis compte que je n’étais plus dans l’eau, mais couchée sur le sol chaud. J’avais l’impression que toutes mes forces m’avaient quittée, pourtant je me forçais à bouger, à me lever.
J’étais sur une petite crique de galets, je repris lentement mes esprits et essayais de faire le vide dans ma tête. Qu’était-il arrivé ?
Tout me revint en tête rapidement. Julien qui tombait dans le vide, poursuivi par le garde, moi sautant le rejoindre.
Je regardais tout autour de moi, j’étais seule. Je m’imaginais le pire, il s’était sûrement noyé. Je ne pouvais même pas y songer une seule seconde, et pourtant il fallait voir la réalité en face. Il y avait si peu de chance de survivre à une chute pareille, je me demandais même comment je m’en étais tirée indemne. La panique commençait à se répandre en moi.
Je songeai soudain aux autres. Justine, Théo et Alaska… que leur était-il arrivé à eux ? Etaient-ils encore vivants ? Ou étais-je maintenant seule dans cet endroit si hostile ? Mon seul espoir de rentrer saine et sauve chez moi s’était-il envolé en même temps que la vie de la louve et de mes amis ?
Une chose était certaine, je n’en saurais pas plus en restant plantée ici. Je devais retourner au manoir, pour aider les autres. Les délivrer s’il le fallait. Mais je ne savais dans quelle direction aller et pris le seul chemin qui menait à la crique.
Je me rendis rapidement compte qu’il longeait la rivière. Je n’avais pas du tout l’impression que c’était la bonne direction, mais de toute façon, il n’y avait pas d’autres routes à l’horizon.
Il y avait d’autres criques, le long du cours d’eau. Toutes aussi minuscules les unes que les autres. Avec des galets également.
Sur l’une d’elle, je remarquai une forme sombre étendue, à moitié dans l’eau. Je ne pus me retenir d’aller voir au cas où. Mais plus j’approchais, plus j’avais peur car la forme ne bougeait pas et pourtant elle m’était familière.
C’était bien lui, je reconnus chaque trait de son sublime visage. Il était inconscient, j’avais peur qu’il soit… non ce n’était pas possible, il devait simplement être assommé ou dans le coma, il allait se réveiller. Je fus un peu rassurée lorsque j’entendis -faiblement- sa respiration.
Je ne pouvais plus repartir maintenant, j’attendrais avec lui qu’il se réveille, et si cela n’arrivait jamais et bien tant pis je resterais quand même ici, avec lui, pour toujours. Je ne l’abandonnerais pas…jamais.
Je sentis qu’on me secouait, mais pourquoi donc ? Ne pouvait-on pas me laisser dormir ? J’étais si fatiguée ! Je grognai, puis entrouvris les yeux à contrecœur. Lorsque je vis ses prunelles fixant les miennes, mon cœur fit un bond. Il était vivant ! Alléluia !
Je ne pus me retenir de lui sauter dans les bras, je pleurais à chaudes larmes. J’étais tellement heureuse.
- C’est fini… me murmura-t-il dans l’oreille… tout va bien, je suis là…
- On s’en est sorti ! M’exclamais-je, le faisant légèrement sursauter.
- J’espère que les autres vont bien… ajouta-t-il.
- Oui, d’ailleurs allons-y, ils ont peut-être besoin de notre aide.
Il vacilla légèrement en se relevant, puis nous reprîmes ensemble le chemin qui longeait la rivière. Au bout d’un certain temps, il tourna en direction de la forêt. Nous étions peut-être sur la bonne voie pour retourner au manoir.
Cependant, je ne reconnaissais pas les lieux. Aucun arbre, aucune forme, ne m’était familière. Cette partie de la forêt était beaucoup moins touffue, la lumière y était plus forte, même si la nuit commençait à tomber. A certains endroits, j’avais même l’impression d’être dans une clairière. Mais mon courage semblait s’accroître lorsque Julien était à mes côtés. Car c’était ce qui importait le plus au monde pour moi.
J’aperçus quelque chose d’étrange, au beau milieu des arbres. En m’approchant je me rendis compte que c’était une grotte.
- Viens, dit Julien, ça nous fera un abri pour passer la nuit.
Je songeais à mes amis avec un pincement au cœur, mais la fatigue l’emportait ; je n’aurais pas pu faire un pas de plus.
Je m’endormis immédiatement, ce n’était pas plus inconfortable que le cachot après tout.
Le lendemain, lorsque je me réveillai, je fus surprise par deux choses. De un, Julien s’était rapproché de moi pendant la nuit, et tenait fermement ma main, et de deux, je venais d’être éblouie par une étrange lumière. Oh, pas celle qui venait de dehors, mais un minuscule point lumineux qui venait du fond de la grotte, où l’obscurité aurait du être totale. Je voulus m’en approcher, je lâchai délicatement la main de Julien, mais il se réveilla.
- Qu’est-ce que tu fais ? Balbutia-t-il dans un bâillement non contrôlé.
- Tu as vu cette lumière ? C’est bizarre… On dirait un petit trou… mais attends ! C’est peut-être la sortie !
- Tu … tu crois ?
- Ben c’est possible…
- Mais… et les autres, il faut les retrouver avant !
Il avait raison, mais mon cœur était partagé entre deux choix.
- Il faut mieux qu’on y aille, juste histoire de vérifier si tu es délivré de la malédiction ou non.
- Et si je n’y suis pas ?
- On essaiera de te trouver un remplaçant, quelqu’un à qui la donner.
- Meggie.
Je soupirai, il n’y avait pas d’autre choix. J’acquiesçai d’un signe de tête, puis ajoutai :
- Et ensuite, on reviendra ici chercher les autres.
Il me prit à nouveau la main et approcha son visage du trou lumineux, qui l’aspira tel un tourbillon sans fin.
L’atterrissage ne fut pas en douceur. Arriver à deux, dans une minuscule armoire, pas très confortable…
Je respirai une grande bouffée d’air en sortant et en découvrant la salle de cours. J’avais le sentiment d’être sortie d’affaire, mais ce n’était pas le cas pour tout le monde.
- Bon, trouvons Meggie, maintenant, annonça Julien.
Je le regardai, la bouche grande ouverte, trop surprise pour exprimer ma joie.
- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
- Le collier !
- Ben quoi ?
- Tu ne l’as plus !
- Quoi ? Mais alors je suis libre ! Si ça se trouve le collier ne peut pas venir dans notre monde. Il est donc resté là-bas ! Génial !
- On fait quoi ? On va chercher les autres ?
- Ok…
A ce moment-là, la porte s’ouvrit à la volée, et un professeur entra accompagné d’une classe de terminales.
- Qu’est-ce que vous faites là, vous deux ? Cette salle est prise, et vous devriez être en cours ! Filez !
Nous n’avions pas le choix, mais il était hors de question d’aller en cours ! J’étais à bout de nerfs. Nous devions absolument retourner au secours de nos amis. Mais cela est impossible dans l’immédiat. Leur vie n’était peut-être plus qu’une question de temps, bon sang !
- Tu ne trouves pas ça bizarre, fit remarquer Julien.
- Si, même très étrange…
- On a disparu depuis plusieurs semaines, tout le monde devrait être à notre recherche et lorsque ce prof nous voit il ne nous accorde pas plus d’importance qu’à un tas de limaces gluantes.
- Merci pour la comparaison… Il ne nous a peut-être pas reconnus.
- Peut-être mais il fait que j’aille vérifier quelque chose.
Il me tira alors par le bras, jusqu’au panneau d’affichage. Les annonces n’avaient pas changé depuis la dernière fois.
Je compris alors que le temps ne s’était pas écoulé dans notre monde depuis notre départ. Dans un sens ça solutionnait pas mal de problèmes. Déjà, nous n’aurions pas besoin d’expliquer notre absence.
- Bon, on fait quoi en attendant que le prof libère la salle ? Demandais-je.
- Il ne faut pas qu’on reste ici, si on croise quelqu’un il va croire qu’on sèche, ce qui n’est pas faux je l’avoue. Allons dehors, devant le lycée, il n’y a jamais personne à cette heure-ci.
Nous traversions le hall complètement désert. Il paraissait encore plus grand que quand il était rempli d’élèves. Chacun de nos pas résonnait et on entendait au loin des murmures qui semblaient venir des laboratoires au rez-de-chaussée.
Dehors, il faisait un temps radieux. Je me rendis compte que le printemps approchait, nous étions déjà début mai, l’année était déjà bientôt terminée. Ça me tracasserait sûrement, mais plus tard. J’avais d’autres soucis en tête, beaucoup plus importants, que même le soleil ne parvenait pas à me faire oublier.
Je regardais sans les voir, les collégiens qui jouaient sur le terrain de sport, séparés du lycée par un grillage haut d’au moins trois mètres, qui entourait tout le collège, tel une prison.
Malgré toute mon inquiétude, j’étais surprise de ressentir un sentiment de bonheur. Je me sentais bien, sur ce banc, avec lui, seule. Nous ne parlions pas, mais qu’y avait-il à dire, dans cette situation ? Nous attendîmes patiemment que les deux heures s'écoulent, chaque minute nous semblait très longue, trop longue.
La sonnerie retentit enfin, mais nous attendîmes que les élèves descendent manger au self, et que les externes soient partis, puis nous rentrions à nouveau dans le hall, et nous dirigions en direction de la salle de cours où se trouvait la fameuse armoire, source de tous nos problèmes.
Il n'y avait plus personne dans la salle, le prof ainsi que tous les élèves, étaient partis. Je posai la main sur la poignée, elle était verrouillée.
- Oh non ! Pas ça !
- Quoi ? Ne me dis pas que cet idiot a fermé la salle ?
- Si... on va devoir attendre cet après-midi...
Nous nous joignions donc à la file d’attente du self. C’était agréable de retrouver un endroit si familier, si conviviale. Tout le monde ne cessait de rire, de s’amuser. Je réussis à me détendre un peu mais cela fut de courte durée. Je savais que ce bon repas (c’était bien la première fois que je qualifiais la nourriture du self de bon repas) et ce sentiment de sécurité ne seraient qu’éphémères. Bientôt, il faudrait se jeter à nouveau dans la gueule du loup… c’est le cas de le dire.
Le plus frustrant, me semblait-il, était de savoir que j’étais plus près de ma famille que je ne l’avais été depuis des semaines. Pourtant, je ne pouvais pas la voir. Elle m’avait tant manquée, et je savais que c’était peut-être ma dernière occasion, ma seule possibilité de la revoir. Car si nous avions échappé à Lekigam une fois, la chance ne nous sourirait peut-être pas une seconde fois.
Mon portable était contre moi, dans la poche de mon jean. Je touchai la bosse qu’il formait avec un sentiment d’incertitude. Ma dernière chance… J’avais besoin d’entendre sa voix. Mais que penserait ma mère si je l’appelais maintenant ? En réalité je ne l’avais quitté que depuis quelques jours, comme toujours depuis que j’étais interne. Elle penserait tout de suite que j’ai un souci. Et si elle m’enlevait de l’internat, pensant que je ne supportais pas cette nouvelle vie ? Ma main glissa doucement de mon jean et vint se poser sur la table. Je soupirai. Julien venait de terminer son dessert, quand il me regarda d’un air triste et annonça :
- Je sais ce que tu ressens. Mais il ne faut mieux pas… c’est dur, je comprends, mais après tout c’est mieux ainsi.
Mon expression devait donner un mélange de sourire reconnaissant et d’étonnement. C’était comme s’il avait lu mes pensées.
Après avoir mangé, nous retournions dans le couloir, mais bien entendu la salle n’était toujours pas ouverte.
- Pas étonnant, personne n’ouvre les salles de cours le midi.
- Oui, ajouta-t-il, espérons que le prof qui l’occupera cet après-midi la laissera ouverte pour qu’on puisse y aller à la récréation...
- En attendant, il faut mieux retourner en cours, on a déjà séché deux heures ce matin, il ne faut pas pousser…
- T’as raison, je n’ai pas envie d’être renvoyé une deuxième fois ! Plaisanta-t-il.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMer 13 Jan 2010 - 10:22

Le récit très rapide est agréable, on passe très facilement du monde réel au monde magique, mais c'est ton choix et why not ? ça fonctionne.

Problème de temps dans la deuxième partie. Ton sujet est souvent "nous" et tu utilises fréquemment l'imparfait pour (je suppose) éviter le côté conventionnel du passé simple. Mais sur des actions brèves, cela ne passe pas du tout ( nous nous joignions, nous retournions...)

Bonne chance pour la suite Smile
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMer 13 Jan 2010 - 10:44

J'aime beaucoup ce chapitre. L'histoire est rapide et efficace, le style est plaisant.

A part le petit problème de concordance des temps relevé par Ann, je n'ai rien vu à redire.

La suite, la suite Smile
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMer 13 Jan 2010 - 13:32

merci je vais corriger ça Wink
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeVen 15 Jan 2010 - 21:51

Nous regagnâmes alors chacun nos classes, mais encore plus que d’habitude, aucun cours ne put retenir mon attention. Je justifiai mon absence du matin par un séjour à l’infirmerie en espérant que personne n’aurait l’idée d’aller questionner l’infirmière. Cependant, pour justifier l’absence de Justine, ce fut un peu plus dur. Je fis croire qu’elle était malade également et qu’elle avait préféré rentrer chez elle. Je priai pour qu’on n’appelle pas ses parents. Ça ferait légèrement désordre…
La sonnerie tardait à retentir et je m’impatientais, avant de me rappeler qu’elle ne sonnait jamais à quinze heures, je n’avais jamais compris pourquoi d’ailleurs.
Le prof, n’ayant pas vu l’heure, nous fit sortir cinq minutes en retard. Je m’agitais toute seule sur ma chaise. Quand allait-il enfin regarder sa montre ?
Heureusement je n’étais pas la seule à être impatiente d’aller en récréation et un élève lui fit remarquer que c’était l’heure de partir.
Je me ruai dans le hall, Julien y était déjà. J’avais beau me dépêcher, il était toujours là avant moi. Je m’étais déjà demandé tellement de fois comment il pouvait arriver si vite, mais ce jour là, la question me travailla un peu moins que d’habitude.
Sans un mot, nous traversâmes le lycée pour nous rendre à la fameuse salle. En arrivant, nous vîmes une classe de première en sortir, suivie par un professeur qui était en train de fermer la salle.
- Attendez ! cria Julien.
Le prof se retourna d’un air surpris.
- Je… j’ai perdu ma trousse et j’étais dans cette salle ce matin, alors je voulais vérifier.
Je fus surprise de voir à quel point il était fort en improvisation. Le prof soupira et ouvrit la porte, Julien entra et je le suivis.
- Je… je vais t’aider, on aura plus de chance à deux, dis-je, beaucoup moins convaincante que lui.
Il fallait jouer le jeu maintenant, il se mit à quatre pattes et je l’imitai, fouillant sous toutes les tables, dans chaque recoin pour trouver une trousse qui n’existait pas. Je me demandais combien de temps ce manège allait durer, le prof paraissait perdre patience. Je m’approchai discrètement de Julien et murmurai :
- C’est quoi ton plan ? Il y en a un qui s’impatiente, il va se rendre compte qu’on se moque de lui.
- Je n’en ai aucune idée. Il va peut-être finir par partir…
- Je ne crois pas, il a l’air décidé à la fermer cette fichue salle.
Soudain, une élève passa devant la porte et elle retint un cri, avant de s'exclamer :
- NON ! Pas lui ! En pointant Julien du doigt.
Je reconnus Meggie, elle paraissait tétanisée. Le prof la regardait d'un air ahuri, ne comprenant rien à ce qui se passait. Elle continua, totalement hystérique :
- Pas ça ! Je ne veux pas y retourner... la malédiction, il va me la redonner... je ne veux pas, plus jamais... là-bas...
- Enfin, calmez-vous, mademoiselle ! S'exclama le prof. Vous devez être fiévreuse, allez à l'infirmerie.
- Je me sens parfaitement bien ! Mais vous ne comprenez pas... ce garçon... la malédiction...
- Bien sur, mademoiselle, maintenant il est temps d'aller vous reposer.
Il posa la main sur son épaule et l'emmena de force en direction de l'infirmerie. Elle cessa de se débattre et ce fut tant mieux car sinon ça aurait été le professeur qui aurait fini à l’infirmerie, en plusieurs morceaux, vu la force de Meggie.
Je n'en revenais pas de la chance que nous avions eue ! Julien me secoua :
- Hein ? Quoi ?
- Dépêche toi c'est maintenant ou jamais, il va peut-être revenir après !
- Ah oui !
- Pauvre Meggie, elle n'a même pas remarqué que je ne portais plus le collier !
Nous rentrions donc dans l'armoire, prêts à retourner dans un monde où le danger nous guetterait, mais où nous avions le devoir de délivrer nos amis.
Je commençais à m'habituer au tourbillon. Comme pour les manèges dans les fêtes foraines, les premiers tours sont les plus durs, mais après on n'y fait même plus attention.
J'atterris sur le sol dur au beau milieu de la forêt. Je tournai la tête et aperçus la grotte qui nous avait servi de porte de sortie, mais Julien n'était plus à côté de moi. Je sentis soudain une main m'attraper le bras et me tirer derrière un buisson. Je me rendis seulement compte que nous n'étions pas seuls.
Toute une troupe de guerriers mi-humains mi-animaux, s'avançaient dans un silence surprenant pour un si grand nombre. Au milieu d'eux se trouvait une silhouette noire, dont on ne voyait pas le visage, Alaska, l'air anxieuse, et Théo, portant dans ses bras Justine, inanimée.
- Au dénouement de ce combat, Alaska, si tu sors vainqueur je te laisserai repartir, toi et tes amis, chez vous, sans vous ennuyer. Mais si tu perds, ils resteront ici à tout jamais. Tu es idiote de penser que tu pourras me battre en duel, tu peux encore changer d'avis, tu sais.
- Jamais, Ignatus... Le bien l'emportera.
- Je n'en suis pas si sur... je ne nie pas ta force, mais dans la bataille tu as été blessée tout à l'heure, et tu es affaiblie, n'essaie pas de le contester.
La louve, ne trouvant aucun argument, gronda. Une seconde après, la silhouette sombre mais humaine s'était transformée en un gros loup noir qui montrait férocement les crocs. Il bondit immédiatement sur la louve, annonçant le début d'un combat sans merci. Je retins un cri d’effroi.
Je n'osais pas regarder, j'avais trop peur de ce qui allait arriver. Je me tournai plutôt vers Théo et Justine, toujours inconsciente, et vis qu’ils étaient tenus par un garde. Si seulement j'avais pu trouver un plan pour les faire s'échapper... pendant que tout le monde était fasciné par le combat, ça aurait pu passer inaperçu.
Je vis que Théo essayait de se dégager, mais le garde le tenait fermement. Ce dernier avait d'ailleurs dans la ceinture une épée semblable à celle que Théo avait récupérée. Je devinais que les gardes avaient réussi à lui reprendre durant le combat.
J'eus une idée, c'était notre seule chance. Je voulus dire mon plan à Julien, mais il ne voudrait jamais que je le mette à exécution, il le trouverait trop dangereux.
Je sortis du buisson, en rampant. Le temps que Julien, absorbé par le combat, ne se rende compte que je n'étais plus à côté de lui, à l'abri, j’étais hors de sa portée.
- Qu'est-ce que tu fais ? Reviens ici !
Je lui fis signe de se taire et continuai mon parcours à plat ventre, en espérant qu’il ne me suive pas. J’étais prête à risquer ma vie pour sauver mes amis, mais je ne voulais pas que lui risque la sienne. Je ne me le pardonnerais pas.
J'étais maintenant juste derrière le garde, il fallait faire vite... mais discrètement. Je levai le bras en faisant attention de ne pas le frôler, puis lorsqu'elle fut arrivée au niveau de sa ceinture, posait doucement ma main sur la poignée de l'épée incrustée de rubis. Je savais qu'il ne servait à rien de tenter de passer inaperçue maintenant. Je tirai l'épée d'un coup sec, le garde se retourna ainsi que Théo qui arbora un grand sourire un peu ébahi en me voyant.
Vu que j'étais armée, j'aurais pu choisir d'attaquer mais ça aurait sûrement alerté les autres gardes, malgré le combat qui se révélait passionnant pour eux, et de toute façon il n'aurait rien senti avec sa cuirasse. En même temps que je pris la fuite, poursuivie par le garde furieux, je me demandai où en était le combat, qui avait le dessus. Alaska tenait-elle le coup ?
En attendant, je courais, le plus vite possible, comme si ma vie en dépendait. D'ailleurs c'était un peu le cas. Je vis avec horreur que je reconnaissais le chemin. C'était celui qui conduisait à la falaise. J'étais fichue, à moins que ce soit mon unique chance de m'en sortir...
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeVen 15 Jan 2010 - 22:43

Salut!!!
J'aime beaucoup ton histoire, les personnages sont pas mal, et le monde magique est bien décrit.

L'histoire me fait penser au Monde de Narnia. C'est agréable à lire, il y a de l'action, j'aimeeee!!!

La suite, la suite!! Le mystère de Lekigam - Page 4 791114
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 15:55

J'aime toujours autant l'histoire ^^ C'est vraiment palpitant et les personnages ont une bonne personnalité. Toujours bravo.

J'ai quelques remarques quand même sur le dernier passage :

Citation :
- C’est quoi ton plan ? Il y en a un qui s’impatiente, il va se rendre compte qu’on se moque de lui.
- Je n’en ai aucune idée. Il va peut-être finir par partir…


Là je me demande pourquoi julien ne se sert pas de son pouvoir de controle mental pour le faire partir. Il y a peut être une très bonne raison, mais là ça me fait bizarre ^^


Citation :
- Au dénouement de ce combat, Alaska, si tu sors vainqueur je te laisserai repartir, toi et tes amis, chez vous, sans vous ennuyer. Mais si tu perds, ils resteront ici à tout jamais. Tu es idiote de penser que tu pourras me battre en duel, tu peux encore changer d'avis, tu sais.

Je trouve que la réplique est un peu longue trop détaillée pour un truc qui est censé être dit à l'intérieur d'une conversation qu'Emma et Julien prennent en route.

Je pense que tu pourrais te contenter de mettre : "...Tu es idiote de penser pouvoir [...] tu sais ? "

comme ça on a vraiment l'impression de prendre la conversation en route, et le lecteur se pose plus de questions.

Tu pourrais faire répondre la louve un truc du genre : Si je gagne laisseras tu vraiment partir machin et machine ?

comme ça on a les mêmes informations mais avec plus de rythme.
( ce n'est qu'une suggestion tu en fait ce que tu veux.)
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 18:10

Bien bien, plein d'événements, les bascules monde du lycée/monde magique toujours aussi rapides, c'est sympa.
Smile
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeDim 17 Jan 2010 - 20:02

Voilà la suite
au passage je remercie ceux qui lisent mon histoire Wink


Arrivée à la lisière de la forêt, je ramassai une énorme pierre et grimpai comme je pus au sommet d'un arbre, à quelques mètres seulement du vide, en m’aidant de l’épée que je plantais dans l’écorce pour me servir d’appui.
J'entendis les pas du garde approcher et je lançai mon énorme pierre qui tomba une dizaine de secondes plus tard dans la rivière, en bas de la falaise. Ça n'échappa pas aux oreilles du garde. Pensant que c'était moi qui étais tombée, il s'approcha de la falaise, se penchant pour voir s'il voyait mon corps remonter à la surface de l'eau scintillante.
C'était le moment où jamais, je sautai de l'arbre et fonçai sur le garde par derrière, le précipitant dans le vide. Le hurlement qu'il poussa était effrayant et me fit frissonner, mais je ne m'attardai pas jusqu'à la fin de sa chute, je me dépêchais de regagner la forêt.
Personne ne se rendit compte que j'arrivais. Le combat n'avait toujours pas cessé, et Julien était toujours derrière son buisson, maintenant accompagné de Théo et Justine. Julien parut soulagé en me voyant arriver, bien qu’il fût en grande conversation.
- Théo, je t'en supplie, vas-y ! C'est dans la grotte, ramène Justine en sécurité au lycée.
- Je ne vais pas vous laisser ! Et Alaska non plus !
- Pour l'instant, personne ne peut aider Alaska et nous, nous ne risquons rien. En ce moment c'est Justine qui a besoin d'aide. On ne sait pas exactement ce qu'elle a, peut-être que si on ne la soigne pas tout de suite…
- Et bien Julien, vas-y emmène la, rentre avec elle, moi je reste ici pour Alaska, trancha Théo.
- Vous n'avez pas bientôt fini de vous chamailler, les garçons, m'exclamais-je, énervée par leurs chamailleries, surtout dans une telle situation. Ce n'est pas vraiment le moment idéal ! Théo ne discute pas et rentre avec Justine. Julien a raison, elle a besoin d'être soignée au plus vite.
- Mais...
- Ne discute pas !
Théo se dirigea en direction de la grotte, tenant dans ses bras Justine, comme si c'était une poupée géante, sans vie.
- Waouh ! Tu sais être autoritaire quand tu veux ! Fit remarquer Julien.
- Merci... où en est le combat ?
- La dernière fois que j'ai regardé, Alaska avait le dessus, mais ensuite Théo est venu me taper sur les nerfs et j'ai perdu le fil.
Je regardais la scène. Alaska ne semblait pas vraiment avoir le dessus, elle paraissait épuisée, et ses mouvements étaient moins rapides qu'autrefois. Elle esquiva cependant un coup d'Ignatus, puis lui infligea une morsure qui fit couler un flot de sang rouge sur son pelage noir. Une demi-seconde après, le loup noir s'immobilisa. Déclarait-il forfait ? Mais la louve non plus ne bougeait plus, et je vis chaque muscle de son corps gracieux se détendre, tandis que la bête féroce serrait sa gorge de ses crocs acérés.
Je ne pouvais plus faire un seul geste tant j'étais en état de choc, Julien me tira une fois de plus par la manche. Je résistai, il annonça :
- Dépêche-toi ! Il a dit que si la louve perdait, ils nous garderaient prisonniers pour toujours! Et ils vont sûrement se rendre compte que leurs deux prisonniers se sont échappés. On ne peut plus rien faire pour elle.
En effet, les gardes semblaient chercher quelque chose, ils regardaient de tous les côtés, et humaient l'air comme un animal reniflant l'odeur de sa proie.
Soudain, tous les regards se tournèrent dans notre direction, bien que nous fussions toujours cachés par le buisson. Ils nous avaient sentis.
- Vite ! Dans la grotte ! M’écriais-je, en reprenant mes esprits.
Julien me devança, je le suivis de près. La grotte n'était pas loin, mais les gardes réduisaient rapidement la distance qui les séparait de nous.
Lorsque j'atteignis enfin l'entrée de la grotte, Julien était déjà presque au fond, près de la lumière, la sortie... Je sentis que je trébuchais mais je ne sus pas sur quoi, le sol ne montrait aucun obstacle. Je voulus me relever et sentis que quelque chose était accroché à mon pied, précisément ce qui m'avait fait tomber.
Un garde m'avait en effet attrapé la cheville et me tirait vers lui. Julien stoppa net, hésita, regardant avec envie la lumière qui semblait l'attendre, l'attirer même, puis me regarda, me débattre en vain pour essayer de faire lâcher le garde.
Pendant un moment je crus qu'il choisirait la première option, celle de sauver sa propre vie et de me laisser. Je sentis qu’il allait m’abandonner, mais alors il m’importerait peu de mourir, car plus rien ne me retiendrait à la vie. Mais alors que le garde m'avait presque entièrement traînée hors de la grotte, Julien s'élança et attrapa la main que je tendais désespérément.
Malheureusement, sa force ne valait pas celle de la créature. Et nous étions maintenant attirés les deux hors de la grotte. Il n'y avait plus moyen d'atteindre la sortie à présent.
Pourtant, quelque chose d'inattendu se produisit. La minuscule lueur qui brillait au fond de la grotte, se transforma soudain en un rayonnement éblouissant qui sembla se propager petit à petit dans l’obscurité, jusqu'à s'approcher de nous.
- Attention ! Lâchez-les, idiots! Cria Ignatus.
Je sentis la main qui me tenait la cheville desserrer doucement son étreinte. A ce moment, la lumière nous engloba et nous fûmes attirés dans un immense précipice.
Lorsque nous arrivions dans l'armoire, la porte était déjà grande ouverte, mais il n'y avait personne. Ni Théo, ni Justine.
- Où sont-ils passés ? Me demanda Julien.
- Peut-être à l'infirmerie...
- Allons voir !
Nous sortions en courant de la salle, lorsque Julien fonça dans quelqu'un dans le couloir. Il allait s'excuser lorsque...
- Julien ! Emma ! Vous êtes revenus !
- Oui... nous allons bien Théo... où est Justine?
- Je l'ai amenée à l'infirmerie mais ils l'ont transférée à l'hôpital. Elle est dans le coma. C'est génial qu'on en soit sorti ! Heureusement qu'Alaska nous a sauvé la mise ! Dommage qu'elle ne puisse pas venir dans notre monde…
- Théo... Alaska est morte.
- Qu’... quoi ?
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeLun 18 Jan 2010 - 18:29

Bien...
Et ce n'est pas facile les scènes d'action...
Une ou deux répétitions mais ce ne sont que des bricoles.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMer 20 Jan 2010 - 0:52

Pauvre Alaska :'( Joli sauvetage quand même.


Citation :
e ramassai une énorme pierre

Citation :
mon énorme pierre

Tu répètes énorme pierre de manière un peu rapprochée.

Citation :
Lorsque nous arrivions

là le passé simple serait plus juste.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeVen 22 Jan 2010 - 21:15

Chapitre 7 :
La naissance d’une nouvelle amitié



Tandis que nous pleurions la mort de celle qui nous avait en partie sauvé la vie, et permis de rentrer sains et sauf au lycée, les autres élèves semblaient ne parler que d’une chose.
Une mystérieuse fille était arrivée au lycée d’on ne savait pas où. Lorsqu’on la questionnait, elle refusait de répondre. La seule chose qu’on ait pu lui faire révéler, c’était son prénom, Meggie.
- Meggie comment ? Lui avait-on demandé.
- Juste Meggie, avait-elle répondu.
Son style vestimentaire en avait choqué plus d’un. Elle semblait suivre la mode vieille d’un demi-siècle. On lui avait demandé qui étaient ses parents et s’il était possible de les joindre. Elle avait répondu qu’ils étaient morts, mais elle n’avait pas pu dire comment.
Le lycée avait appelé la police pour qu’ils viennent chercher cette adolescente étrange, en espérant qu’ils arriveraient avec un meilleur succès à lui faire avouer plus de choses sur elle.
Mais personne ne put jamais lui faire avouer la vérité. La police avait finalement conclu qu’elle avait subi un accident qui lui aurait fait perdre la mémoire, et que ses parents seraient morts par la même occasion. Elle passa d’abord quelques temps à l’orphelinat, mais son comportement solitaire et fuyant par rapport aux autres enfants, incita la directrice de l’orphelinat à lui trouver une famille d’accueil au plus vite. C’était le meilleur moyen pour qu’elle s’adapte à sa nouvelle vie et réussisse à s’épanouir. Peu de temps après, elle avait été inscrite au lycée.
Je me demandais comment la pauvre Meggie, qui avait vécu cinquante ans plus tôt et avait été isolée de tout pendant un demi-siècle, réussirait-elle à s’intégrer dans la vie moderne.
Pour commencer tout le monde la considérait comme folle, ou dérangée mentalement. Ce qui n’était pas sans raison, quand on ne connaissait pas son histoire.
Il nous fallut un moment pour reprendre nos esprits après l’aventure incroyable que nous venions de vivre. C’était un miracle que nous soyons encore en vie. Après avoir vécu une telle expérience, il me sembla insensé, lorsque j’entendis la sonnerie retentir à mes oreilles, que je devais immédiatement retourner en cours. La vie ne m’accordait donc aucun répit. La seule chose dont j’avais envie c’était de rentrer chez moi et de m’allonger sur mon lit.
La place vide à côté de moi en cours me rendit soudain plus anxieuse. Je me demandais comment allait Justine, je me sentais seule sans elle.
Elle fut de retour trois jours plus tard, en pleine forme. Meggie aussi était revenue. Elle ne semblait pas à l’aise dans son jean et paraissait complètement perdue. Je fus prise d’un élan de pitié et annonçai aux autres.
- Il faudrait qu’on propose notre aide à Meggie. Elle a l’air complètement perdue ! On lui doit bien ça.
- On lui doit quoi ? Elle m’a refilé cette fichue malédiction, je te rappelle, insista Julien.
- Comprends-la, ça faisait cinquante ans qu’elle était coincée là-bas, tu en aurais fait autant.
Il finit par accepter, et nous allâmes la voir, suivis de Justine et Théo, qui ne nous quittait plus désormais.
- Salut… murmurais-je.
- Ah !!! Non… il est revenu ! Comment… la malédiction …
- Calme-toi, m’exclamais-je en la retenant par le bras car elle tentait de s’enfuir. La malédiction a été brisée.
- Comment c’est possible ?
- Julien a réussi à s’enfuir, enfin bref c’est un peu compliqué. Nous étions en soucis pour toi. Que s’est-il passé lorsque tu es arrivée ici ?
- Et bien, en voyant à quel point tout le monde était bizarre, j’ai pris peur et je me suis cachée. Jusqu’à ce que je vous voie et que ce professeur m’emmène à l’infirmerie. On m’a posé pleins de questions, mais je ne pouvais y répondre. Personne ne me croirait si je disais que je viens du passé.
- En effet.
- Ensuite ils m’ont emmené voir la police. Je n’ai rien dit de plus. Ils voulaient m’envoyer à l’asile, mais ils ont décidé de me confier à une famille d’accueil. Ils sont très gentils, ils m’ont acheté des nouveaux habits et font tout pour que je m’habitue à ma nouvelle vie.
- C’est super alors ! Je pense que tu t’habitueras très vite. En tout cas si tu as besoin d’aide nous sommes là.
- Je ne comprends pas… je vous ai donné une malédiction et vous ne m’en voulez pas ?
- Non… nous comprenons pourquoi tu as fait ça, c’est normal. L’essentiel c’est que nous soyons tous sortis sains et saufs de ce monde bizarre.
- Oui, je me demandais si ça arriverait un jour.
- D’ailleurs, Meggie, comment t’es-tu retrouvée là-bas ?
- J’étais chez moi… ma mère me cherchait partout car j’avais fait une bêtise. Je suis allée me cacher au grenier, je suis entrée dans une armoire et… pouf ! Je me suis retrouvée dans le néant.
- C’est la même armoire par laquelle tu es sortie tout à l’heure ?
- Je n’ai pas fait attention mais maintenant que tu le dis…
Dès ce jour-là, Meggie agrandit notre petit groupe. Tout aurait pu bien se passer dans le meilleur des mondes, mais comme je le remarquais depuis longtemps, le bonheur n’arrive jamais seul.
Justine ne semblait pas voir d’un très bon œil l’arrivée de Meggie dans notre groupe. Théo, lui, s’en fichait un peu mais il était facilement influençable et Justine ne tarda pas à lui monter la tête.
- Qu’est-ce que tu lui reproches au juste ? Lui demandais-je un jour.
- Je ne sais pas… je la trouve trop bizarre cette fille. Elle est effrayante parfois.
- Bien entendu qu’elle est bizarre, mais comprends-là !
Cette conversation eut l’effet inverse que j’avais espéré. Au lieu de rapprocher Justine de nous, elle l’éloigna encore plus. Autrefois, elle fuyait Meggie, maintenant elle évitait également Julien et moi. Seul Théo la suivit tel un petit chien, sans même donner son opinion sur la question. Tout ce que disait Justine était vérité d’après lui.
On ne tarda pas à les voir les deux, mains dans la main, sur un banc dans la cour du lycée. Je ne m’en étonnai pas, j’avais vu venir le coup depuis bien longtemps.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeSam 23 Jan 2010 - 10:46

Très bon chapitre.
Le personnage de Meggie est vraiment intéressant et lance un nouveau point d'intérêt.
Le rythme rapide fonctionne toujours aussi bien.

Bra-vo !
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMar 26 Jan 2010 - 19:45

C'est une bonne conclusion douce amère Smile Est ce que l'histoire continue ? Il reste beaucoup de mystère et j'ai envie d'en savoir plus, sur le monde de Lekigam, sur Julien, Meggie et Emma ^^

Petite remarque en passant :

Citation :
mais comme je le remarquais depuis longtemps, le bonheur n’arrive jamais seul.

Je ne comprends pas vraiment cette phrase. :p
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMer 27 Jan 2010 - 16:56

oui bien sur l'histoire continue il y a encore quelques chapitres Wink même si on approche de la fin.

Et puis pour la phrase que tu comprends pas je sais pas je l'ai peut-être mal dit mais en gros c'est pour dire que quand tout est trop parfait ça ne peut pas continuer (c'est trop beau pour être vrai^^) et là Emma trouve que tout va bien mais à ce moment-là Justine commence à prendre ses distances et ça gâche tout ! Bon je suis pas sure d'avoir été plus claire là...^^
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeJeu 28 Jan 2010 - 0:15

cool Smile

Dans ce cas là, quelque chose comme "Le bonheur ne dure jamais longtemps." serait plus clair je pense. (même si la phrase est nulle je le reconnais, c'est juste pour l'esprit de la chose.)
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeJeu 28 Jan 2010 - 17:35

Non, elle n'est pas nulle du tout ta phrase !

Bon je mets la suite :


Je soupirai…je me demandais bien si j’aurais un jour la même chance qu’elle. Bien entendu, depuis le début d’année, ma cible n’avait pas changé. Mon amitié avec Julien semblait durer depuis trop longtemps, j’avais besoin de plus que cela.
Mais lui, m’aimait-il vraiment ou me considérait-il comme une simple amie ? Tout comme moi, cachait-il ses sentiments depuis le début ? Oserait-il faire un jour le premier pas ? Je me sentais incapable de le faire… j’avais peur que cela mette notre amitié en péril. Peut-être que lui aussi, c’était ce qu’il craignait.
Finalement, je me résignais à abandonner l’idée de lui avouer mes sentiments.
Mon état d’esprit par rapport au lycée avait complètement changé en quelques temps. J’étais soudain devenue heureuse d’aller tous les matins au lycée. J’y étais presque accro, ça me manquait pendant les week-ends.
Ainsi, au fil des jours, la dure réalité me semblait de plus en plus proche. Les jours passaient beaucoup plus vite maintenant, trop vite. Les grandes vacances étaient de plus en plus proches, et les trois derniers mois me parurent à peu près aussi longs (ou courts selon le point de vue) que la première semaine (la pire) que j’avais passée dans cet établissement.
Les derniers temps furent les meilleurs car j’étais quasiment toujours seule avec Julien. Justine et Théo nous ignoraient depuis un moment. Quand à Meggie, elle était parfois avec nous, mais était tellement bizarre que nos caractères ne pouvaient réellement s’accorder. Nous étions trop différentes l’une de l’autre.
Le dernier jour, aucun cours n’eut lieu. Les premières et les terminales avaient fini de réviser pour le bac et consacraient cette journée à la détente. Pour eux, contrairement à nous, ce n’était pourtant pas le dernier jour.
Dans les couloirs, nous avions intérêt à faire attention. En effet, des élèves courraient dans tous les sens au risque de se foncer dedans, des batailles d’eau ou de mousse à raser éclataient dans tous les recoins du lycée. Julien reçut même une bombe à eau sur la tête.
En arrivant au milieu du hall, un spectacle encore plus étrange nous apparut. Tous les casiers avaient été renversés et il y avait des dizaines de chaises qui trainaient là, qui venaient surement des salles de cours. On ne voyait plus du sol qu’une étendue multicolore de ballons de baudruche que les élèves s’envoyaient ou s’amusaient à faire éclater, résonnant dans tous le hall.
Julien et moi pensions retrouver un peu de calme dehors, mais les batailles de mousse à raser étaient encore plus nombreuses, sans compter les œufs pourris qu’une pauvre fille de terminale avait reçus en pleine figure. Environ les trois quarts des projectiles manquaient leur cible et allaient s’écrabouiller contre les voitures des professeurs.
Je n’avais jamais autant ri que ce jour-là. Pourtant au fond de moi j’étais triste. C’était la première fois de ma vie que je redoutais autant les vacances d’été car elles me sépareraient de lui.
L’après-midi, l’euphorie générale se calma. Toutes les classes devaient tour à tour se rendre au CDI pour rendre les livres. J’éprouvais à chaque fois un grand plaisir à me débarrasser de ces horreurs qui nous en avaient fait baver toute l’année.
Ce qui me soulagea aussi, c’était de savoir que je ne devrais plus supporter cette classe. Je serais enfin débarrassée de Charlotte ! Et depuis que Justine m’ignorait les heures de cours passaient beaucoup moins vite et je me sentais vraiment seule.
Notre classe sortait du CDI, quand celle de Julien et de Meggie (qui avait été intégrée dans cette classe), arriva. Cette dernière vint vers moi et me gratifia d’un sourire discret. Elle n’oubliait pas que notre amitié était distante. Cependant, quelque chose d’autre me tracassait.
- Tu n’aurais pas vu Julien ?
- Non, il n’a pas été là de l’après-midi. Il est peut-être rentré chez lui. Où alors il est à l’infirmerie ?
- Je ne sais pas mais c’est étrange qu’il ne m’ait pas prévenue.
Dès la récréation, je me dirigeai en direction de l’infirmerie, mais il n’y était pas. Je demandais à l’infirmière s’il était rentré chez lui, elle me certifia le contraire.
Je commençais à être en soucis, ça n’était pas son style de sécher les cours. Soudain, j’eus un doute, un gros doute. Et si… il y était retourné ? Pourquoi ? La malédiction n’avait peut-être pas été brisée, finalement… En tout cas, je devais vérifier.
Je me faufilai discrètement dans la salle en question et retint un cri. Devant moi aurait du se dresser une grande armoire vide. Mais il n’y avait rien.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeVen 29 Jan 2010 - 21:36

.... Je n'ai qu'une chose à dire, donc je vais la répéter trois fois :

La suite, La suite, La suite.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeSam 6 Fév 2010 - 19:05

Super, le redémarrage sur les dernières lignes...

Smile
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeSam 6 Fév 2010 - 20:05

Désolée j'ai été longue
mais voilà la suite ! Wink

A priori, les terminales étaient passés par là. Il manquait la moitié des chaises et certaines tables étaient renversées. Etait-ce eux qui avaient pris l’armoire et l’avaient changée de place ? En tout cas je ne l’avais pas vue dans le hall… elle pouvait être n’importe où !
Après avoir inspecté chaque recoin de chaque couloir, je me résolus à visiter les salles de cours une par une. Certaines comportaient des armoires, mais ces dernières étaient pleines de vieux livres, ou d’autres affaires, et j’avais beau regarder sur toutes les parois il n’y avait aucun trou, aucun passage.
Lorsque j’arrivai vers les toilettes, je jetai un bref coup d’œil, mais bien entendu l’armoire n’y était pas. Cependant, les terminales avaient tout inondé et une couche de mousse à raser épaisse d’au moins dix centimètres recouvrait le sol.
- Tu as vu ce qu’ils ont fait ! s’exclama une voix derrière moi.
Je sursautai, mais ce n’était que Meggie.
- Ah tu as déjà rendu tes livres ?
- Oui ça a été rapide. Et toi que fais-tu encore là ? Tu as déjà rendu les tiens, tu es en vacances ! Moi aussi d’ailleurs !
- Ecoute Meggie, je me fais du souci pour Julien… je me demande s’il n’est pas retourné à Lekigam.
- Quoi ? Pourquoi aurait-il fait ça ?
- Je n’en ai aucune idée, mais il faut l’aider.
- Ben qu’est-ce qu’on attend ? Retournons dans l’armoire, elle nous mènera à…
- C’est justement ça le problème Meggie ! L’armoire a disparu ! Ca pourrait bien être une farce des terminales.
- De très mauvais goût alors.
- Ils n’avaient pas de mauvaises intentions, je te rappelle que nous sommes les seules, avec Julien, Justine et Théo à connaître le pouvoir de cette armoire.
- Oui, c’est vrai. Tiens d’ailleurs…
Un élève qui devait faire une tête de plus que nous avançait dans notre direction, mais il regardait derrière lui en lançant des grands cris et des insultes à un autre garçon qui ricanait. Je remarquai qu’il était recouvert d’œufs pourris. Il posa la main sur la poignée de la porte des toilettes.
- Je ne ferai pas ça si j’étais toi, lui conseillais-je.
- Je sais que c’est les toilettes des filles, mais c’est juste pour me nettoyer.
- Non ce n’est pas ça, mais c’est tout inondé et il y a de la mousse à raser.
- Ah mais oui ! C’est vrai ! C’est moi qui ai fait ça avec des amis tout à l’heure. On en a tellement refait depuis que je ne m’en souvenais plus.
- D’ailleurs, demandais-je, vous n’auriez pas déplacé l’armoire de la salle de français ?
- Non. On aurait bien voulu mais elle n’y était pas, alors on a pris des chaises et on a renversé les tables.
- Elle n’y était pas ? Tu es sur ? Mais qu’est-ce qu’ils en ont fait ?
A ce moment-là, il éclata de rire. Je regardai Meggie d’un air surpris. Lorsqu’il eut repris son souffle il ajouta :
- J’ai entendu dire que le lycée avait des petits problèmes financiers. Ils vendent tout ce qui ne leur sert à rien, mais je ne pensais pas qu’ils iraient jusqu’à vendre cette vieille armoire. Ils doivent vraiment être désespérés.
Alors ils avaient vendu l’armoire… enfin d’après ce qu’il disait. Si c’était le cas, nous aurions du mal à la retrouver pour aller chercher Julien. Et si lui-même sortait, il ne se retrouverait non pas au lycée, mais chez l’acheteur de l’armoire. Ca le mettrait sûrement dans un certain embarras…
Il fallait absolument la retrouver… mais comment ? Peut-être qu’avec un peu de chance, ils avaient marqué à qui ils l’avaient vendue. Il fallait aller vérifier dans les dossiers du secrétariat.
Meggie me suivit jusque devant la porte. J’y collai mon oreille et entendis la voix d’une secrétaire qui semblait parler au téléphone ainsi que le tapotement familier des doigts sur un clavier d’ordinateur.
- Comment on peut faire pour entrer sans se faire repérer ? Demandais-je sans attendre de réponse.
- J’ai une idée… ne bouge pas, souffla Meggie.
Avant que je n’aie pu réagir, elle avait disparu à l’angle du couloir. J’avais d’abord envisagé de la suivre pour lui demander de m’expliquer son plan si ingénieux, mais je préférai suivre ses conseils et rester où j’étais.
Les minutes passaient et je commençais à m’impatienter lorsque j’entendis au micro une voix familière annonçant :
- Mme Belby est demandée à la vie scolaire.
Au moment même où je remarquai que le nom venant d’être annoncé au micro était celui affiché sur la porte à dix centimètres de moi, j’entendis le grincement d’un siège puis des pas se rapprocher de la porte que je faillis recevoir en pleine figure lorsqu’elle s’ouvrit d’un seul coup.
Lorsque la secrétaire fut hors de vue, je me précipitai dans son bureau. J’ouvris le premier tiroir de son bureau, celui d’en haut mais n’y trouvai que quelques photos et un paquet de mouchoirs. Je tirai d’un coup sec le tiroir d’en dessous, manquant de l’arracher et y trouvai une pile de dossiers.
Le premier, un des plus épais, contenait des documents concernant les élèves. Le second, un tas de papiers administratifs inintéressants. Enfin, sur la pochette cartonnée du plus fin, le dernier, étaient écrits au feutre noir les mots « achats, ventes, comptes financiers ».
Je constatai rapidement que l’élève de terminale n’avait pas menti en disant que le lycée avait de gros problèmes financiers. A une certaine date, il ne restait plus que vingt euros dans la caisse de l’établissement. Aujourd’hui leurs moyens financiers s’étaient un peu améliorés en raison des récentes ventes d’objets inutiles. Un papier indiquait qu’il avait vendu quelques vieux ordinateurs à un particulier qui réparait ces antiquités pour les revendre par la suite.
Enfin, je la trouvais. Cette feuille indiquait qu’une armoire avait été vendue à un certain « Mr Roberts ». Je fus soulagée, il n’habitait pas loin, à Floramor. Il serait assez facile de retrouver sa maison. Le plus dur serait d’y rentrer. Je me rendis compte qu’inconsciemment j’étais en train de préparer une entrée par effraction dans une maison. Si un jour on m’avait dit ça je ne l’aurais jamais cru. Je ne me sentais même pas capable de faire une chose pareille. Peu importe, je réfléchirais à cela plus tard, je notai le nom et l’adresse sur un morceau de papier, remis les dossiers à leur place et sortis à la hâte du bureau, craignant que la secrétaire ne revienne.
Je tombai nez à nez avec Meggie. Elle avait l’air extrêmement nerveuse.
- Alors ? Alors ? Tu as réussi ?
- Oui merci j’ai le nom et l’adresse, on va le retrouver. Ton plan était génial ça a marché comme sur des roulettes !
- Merci, c’était tout bête comme idée, il suffisait d’y penser !
La fin de l’après-midi nous fûmes occupées à préparer un plan pour réussir à atteindre l’armoire. Le plus dur était de rentrer dans la maison sans se faire voir. Malgré toute la réflexion dont nous étions capables, aucune brillante idée ne nous vint à l’esprit.
- Le mieux c’est d’aller voir sur place, peut-être qu’on trouvera une idée, proposais-je
- Tu sais, je ne pense pas que je pourrai venir, il nous faudra un moment pour y aller et si je ne rentre pas ma famille d’accueil va se faire du souci.
- Mince. Comment on pourrait faire ?
- On n’a qu’à revenir ce soir. Je dirai à mes parents que je vais au cinéma avec toi.
- D’accord, à ce soir alors.
Je fis gober le même mensonge à ma mère ce soir-là. Elle m’emmena devant le cinéma vers vingt et une heures. Meggie devrait bientôt me rejoindre.
Pourtant, elle n’arrivait pas. Je pris mon portable au fond de ma poche et lui envoyai un message.
« Alors ? Tu fais quoi ? »
Le temps passait et elle ne répondait pas. Je commençais à m’énerver quand je me rappelais que Meggie ne savait se servir d’un portable que depuis très peu de temps et qu’il lui fallait un temps fou pour envoyer un message.
Environ dix minutes après, je sentis une vibration au creux de ma main indiquant que Meggie avait répondu.
« Ils ne veulent pas que j’aille au cinéma. Désolé, ça tombe à l’eau ».
Je bouillonnai de rage. N’aurait-elle pas pu me prévenir avant? Maintenant, j’étais là, toute seule comme une idiote. Il ne me restait plus qu’à aller au cinéma. Il n’y avait même pas de film intéressant.
Tans pis, j’irais quand même à l’adresse, qui était écrite sur un morceau de papier au fond de ma poche. Rien que pour observer, après tout, nous n’avions pas besoin d’être deux.
Mais quitte à venir seule, j’aurais préféré en plein jour. Il faisait de plus en plus noir et je ne pouvais m’empêcher d’être prise par un horrible sentiment d’angoisse à certains moments.
Je suivais l’itinéraire qui devait me mener à l’adresse indiquée mais malheureusement il me fallait passer par les rues les plus sombres et désertes de la ville, que j’évitais même en plein jour.
Je me rendis compte que j’étais arrivée. Il y avait une fenêtre à un peu moins d’un mètre du sol, et par chance elle était ouverte. Il faisait de plus en plus chaud et aérer sa maison tard le soir n’était jamais très désagréable.
Je me baissai et guettai l’intérieur de la maison. La pièce était très grande, avec des papiers peints dans les tons beiges. Il y avait tout au fond une minuscule cuisine, et près de la fenêtre un salon composé d’un canapé sur lequel était assis un homme, d’un fauteuil, et en face une télévision à écran plat dont la lumière éclairait quelque peu la pièce sombre. Juste à côté se dressait une grande armoire familière.
Sans réfléchir à ce que je faisais, je me glissai du côté de la porte d’entrée et sonnai. J’entendis le grincement du canapé, mais le son de la TV ne s’arrêta pas. Je n’attendis pas d’entendre des pas approcher derrière la porte. Je me faufilai par la fenêtre ouverte.
Lorsque je fus à l’intérieur, j’entendis le claquement de la porte que l’homme était en train de refermer, après avoir vérifié qu’il n’y avait personne.
Je fonçai dans l’armoire. Mince, c’était beaucoup plus difficile qu’auparavant, car elle était maintenant remplie de divers vêtements. Des chemises, des cravates, des pantalons…
Ce ne fut pas de tout repos pour trouver le trou au milieu de tout ce fouillis, mais je finis par apercevoir un petit point lumineux dans la pénombre.
Je n’hésitai pas un instant, m’approchai, et je fus aspirée comme dans un trou sans fin. Prochain arrêt : Lekigam.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeDim 7 Fév 2010 - 22:40

Smile Très très sympa, comme toujours en fait ^^

J'aime beaucoup l'appel au haut parleur, et la feinte de la sonnette. C'est simple et efficace Smile

petite remarque :


Citation :
- Ils n’avaient pas de mauvaises intentions, je te rappelle que nous sommes les seules, avec Julien, Justine et Théo à connaître le pouvoir de cette armoire.

Là la phrase est un peu longue et rappelle des choses que le lecteur sait déjà. Moi je mettrais simplement "ils ne pouvaient pas savoir."

comme tjs j'attends la suite.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeLun 8 Fév 2010 - 18:37

Moi aussi, j'aime beaucoup. Jamais on ne s'ennuie dans ton histoire. Encore de nouveaux rebondissements, encore de nouveaux personnages. J'aime bien le dialogue avec le "grand" de terminale. j'aime l'importance que prend cette armoire qui devient une sorte de personnage.
Et j'aime l'efficacité de ton héroïne qui se débrouille très bien dans toutes ces aventures mais garde un sympathique regard sans prétention sur elle même.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeLun 8 Fév 2010 - 20:50

Chapitre 8 : retour à Lekigam

Je m’écrasai lourdement sur le sol, n’ayant eu aucun moyen d’amortir ma chute. Je m’étais légèrement écorché le genou, mais sinon j’étais entière.
Je regardai autour de moi. Le paysage n’était pas le même que la dernière fois. L’immense chaîne de montagnes était toujours là mais elle paraissait plus lointaine. Je ne voyais nulle part le somptueux manoir où trônait Ignatus.
Je n’avais pas atterri dans la forêt cette fois-ci. Je me trouvai sur un chemin terreux sinueux qui s’étendait assez loin dans la vallée.
Je me demandais pourquoi je n’avais pas atterri au même endroit que la dernière fois. Je ne reconnaissais rien et je commençais à paniquer. Je me ressaisis et me décidai à suivre le sentier. Il me mènerait bien quelque part de toute façon.
Après avoir marché pendant une bonne demi-heure, le chemin descendit en pente douce et je découvris quelque chose d’incroyable.
Un petit village s’étendait devant mes yeux. Les cheminées crachaient des panaches de fumée grisâtre, et les maisons bien que très modestes étaient toutes en parfait état. Pas de doute, des gens habitaient ici. Mais était-ce vraiment des humains ? Y avait-il d’autres êtres humains à Lekigam ? Alaska n’en avait jamais parlé. Peut-être ne le savait-elle pas ? Sinon, quelles autres créatures pouvaient mener une vie si semblable à la nôtre ?
Le village était séparé en deux parties par une rivière, traversée par un pont qui permettait aux habitants d’aller d’un côté à l’autre du village plus facilement.
J’entrai prudemment à l’intérieur du village. Les rues étaient très étroites et paraissaient désertes. Le village était-il abandonné ? Je vis une fenêtre ouverte et guettai si je voyais quelqu’un.
L’appartement était d’un luxe étonnant, et la décoration moderne contrastait avec le côté campagnard du village vu de l’extérieur.
Il n’y avait personne. Tout était vide, mais des objets divers, et une assiette à moitié remplie prouvait bien que les lieux n’étaient pas abandonné. Ou pas depuis longtemps en tout cas.
Peut-être celui qui habitait ici s’était-il absenté pendant un moment ?
Je continuai mon chemin, m’enfonçant dans le labyrinthe de ruelles. Je remarquai qu’aucune route n’était assez large pour permettre le passage d’une voiture. Je réfléchis un instant… je n’avais pas vu un seul véhicule depuis mon arrivée. Juste un vélo abimé dans une cour.
Je me retrouvai tout d’un coup sur une immense place dont le sol était dallé comme toutes les autres rues, avec une majestueuse fontaine au milieu.
Il y avait de nombreuses boutiques, toutes aussi minuscules les unes que les autres. Mais aucune n’était ouverte, il y avait sur chaque porte une affiche où il était écrit « fermé aujourd’hui exceptionnellement ». Peut-être avaient-ils fermé pour un jour où ils seraient absents, et ne seraient jamais revenus par la suite ? En tout cas il me semblait peu probable que je me trouve dans ce village, exactement le jour où tous les habitants avaient décidé de le déserter.
Je m’enfonçai de nouveau dans les ruelles et finis par me trouver dans un cul-de-sac. Je n’avais plus qu’à faire demi-tour, mais au moment où je vérifiai qu’il n’y avait aucune issue, une poubelle à deux mètres de moi tomba toute seule et roula sur le sol. Je n’osai pas bouger… qu’est-ce qui pouvait bien l’avoir fait tomber ? Je voyais quelque chose bouger à l’intérieur. Un chat peut-être.
Enfin la créature sortit de la poubelle… mais ce n’était pas un chat. En fait ça ne ressemblait à aucun animal que je connaissais.
Haut d’à peu près trente centimètres, la peau grisâtre et ridée, la créature ressemblait cependant plus à un humain miniature qu’à un animal. Peut-être était-ce le fait qu’elle se tenait sur ses deux pattes de derrière. Sa tête était à peu près aussi volumineuse que son corps et ressemblait étrangement à une pomme de terre. Elle sautillait dans tous les sens d’un air ravi en poussant des petits cris, et tenait entre ses bras une quantité de nourriture et de restes qu’elle lâcha sous l’effet de la surprise lorsqu’elle me vit la regarder. Puis, sans prévenir elle s’enfuit, regardant derrière elle comme si j’allais la poursuivre.
- Ah ces gnomes ! s’exclama une voix derrière moi. De sales petits voleurs !
Je sursautai et me retournai d’un seul coup. Un vieil homme se tenait derrière moi. Il avait une barbe blanche de quelques centimètres et était incroyablement bossu. Il semblait avoir beaucoup de mal à marcher malgré sa canne.
- Excusez-moi…demandais-je, cette créature… c’était un gnome ?
- Oui bien sur. Ces sales petits vandales ils en profitent pendant que tout le monde est parti pour venir tout voler. Certains ont même oublié de fermer leurs portes et leurs fenêtres, ces imbéciles !
- Et… pourquoi tous les habitants du village sont partis ?
- Tu n’es pas d’ici toi ? remarqua le vieillard.
- Non pas vraiment… je viens d’arriver et…
- D’où ça ? Du monde réel ? Je veux dire pas de Lekigam ?
- Oui c’est cela.
- Eh bien tu l’as échappé bel. Tu serais venu quelques jours avant…
- Pourquoi ? Et où sont tous les habitants ?
- Ils sont partis à la chasse. S’ils réussissent nous pourrons enfin vivre en paix… ou presque.
- La chasse à quoi ?
- Aux loups-garous.
- Quoi ?
- Oui il y en a qui trainent par ici depuis un petit moment. Ils ont déjà fait trois victimes dans le village. On s’est dit qu’il était temps d’en finir. Il fallait s’en débarrasser.
- Et pourquoi n’êtes vous pas avec les autres ? Demandais-je, suspicieuse.
- Oh tu sais, j’ai de plus en plus de mal à marcher, je n’aurais jamais pu suivre les autres. Je n’avais d’autre choix que de rester ici. Rien que de faire le tour du village est très difficile pour moi.
- Mais… il y a quoi comme autres créatures à Lekigam ? A part les loups-garous.
- Oh je ne pourrais pas toutes te les citer. La plupart ne nous dérangent pas donc nous n’avons pas à nous en soucier. Il y a quelques années nous avons eu affaire à une bande de vampires. Ils ont commencé à tous nous exterminer à chaque fois qu’ils avaient soif, mais après avoir discuté avec leur chef, nous avons réussi à les convaincre de nous laisser en paix. Ils chassent des animaux même si leur sang est soi-disant moins bon que le nôtre. Ils restent à distance de notre village pour ne pas succomber à la tentation qui serait trop forte. Ceux qui n’ont pas voulu respecter ces règles sont allés se joindre aux rangs d’Ignatus.
- Quoi ? Ignatus ?
- Oui, c’est un…
- Je sais qui il est, j’ai déjà eu affaire à lui.
- Ah ce n’est donc pas la première fois que tu viens à Lekigam.
Ce n’était pas une question, mais une affirmation.
- Non, mais la première fois je n’aurais jamais pu croire qu’il y avait des humains.
- Tu sais, répliqua l’homme, nous ne sommes pas non plus des humains ordinaires.
Je sentis une vague de panique monter en moi. Qu’était-il alors ? Un vampire ? Une autre créature dangereuse ? En tout cas il ne m’attaqua pas soudainement comme je le craignais et continua :
- Tous les habitants de ce village, moi compris, sont arrivés de la même façon. Je suppose que toi aussi tu as trouvé cette vieille armoire qui a traversé miraculeusement plusieurs siècles, en restant comme neuve.
- Oui, c’est donc le seul moyen de venir ici ?
- Personne ne peut le certifier mais il y a de grandes chances. Cependant il y a une particularité lorsqu’un humain arrive ici. Sa cruauté n’est pas admise en ces lieux. Seuls les humains sans cruauté ont pu rester, ceux qui étaient purs, ou du moins le sont devenus en arrivant ici.
- Qu’est-il arrivé aux autres ? Le questionnais-je.
- Ils se sont transformé en animaux… partiellement. Ce qui est très embêtant. Ils ne sont ni humains ni animaux. Ils ne sont rien. La plupart ont la tête d’un animal et ont gardé leur corps humain.
- Ce sont les gardes d’Ignatus ! M’exclamais-je.
- C’est cela même. Bien entendu quand Ignatus rencontre une créature maléfique mi-homme mi-animal complètement perdue il lui propose son aide, que celle-ci accepte sans hésiter, et il l’enrôle dans son armée qui s’est agrandie de plus en plus au fil des années.
- D’accord. Mais si vous êtes des simples humains, bien que vous soyez purs, comment comptez-vous tuer un loup-garou ?
- Oh tu sais petite un loup-garou en dehors de la pleine lune n’est pas spécialement fort. Il est même totalement normal.
- Mais… le fait de les tuer n’enlèvera-t-il pas la pureté aux habitants de ce village ?
- Jamais ! S’écria-t-il, au grand jamais, quelqu’un d’ici n’osera enlever la vie à quelqu’un, même à un loup-garou. Comme tu l’as si bien deviné nous perdrions notre pureté et deviendrions un guerrier mi-animal. Plutôt mourir !
- Bien entendu c’est très compréhensible. Mais alors qui les tuera ?
- Justement c’est ça la ruse. Nous avons demandé à quelqu’un d’autre de le tuer pour nous.
- Et quelle créature a accepté si facilement de vous obéir et de détruire les loups-garous ?
- Aucune justement. Et c’est pour cela que je dis que si tu étais arrivée quelques jours plus tôt, ça aurait été toi à qui cette tâche aurait été confiée. Heureusement pour toi, ils en ont trouvé un autre.
- Un autre quoi? Humain !?
- Oui. Ils ont pensé qu’il fallait mieux le sacrifier lui, car il venait d’arriver et n’avait pas encore acquis de pureté. Il ne risquait donc pas de se transformer en mutant, s’esclaffa le vieillard.
Mais je n’écoutai plus… le seul mot qui sortit de ma bouche fut un murmure à peine audible.
- Julien…
- Qu’est-ce que tu as dit ?
- Ecoutez monsieur, le garçon qui doit tuer les loups-garous, je le connais c’est mon ami et si je suis revenue à Lekigam c’est pour le sauver. Mais ça sera plus compliqué que je ne le pensais.
- Ne t’affole pas, je te l’ai dit, il ne risque rien, il ne perdra pas sa pureté car il ne l’a pas encore, il ne se transformera pas…
- Non bien entendu il ne risquera rien à part de se faire dévorer par un loup-garou déchaîné !
- Ce n’est pas la pleine lune. Et puis tous les gens du village sont avec lui, ils le défendront en cas de besoin même s’ils n’ont pas la possibilité de tuer ils peuvent quand même l’aider.
- Oui, j’espère. Moi aussi je voudrais l’aider. Savez-vous où je pourrais les trouver ?
- Oh, ils sont partis là-bas en direction de la forêt mais qui sait où ils sont exactement ? Ils ont du suivre les traces des loups. Peut-être les ont-ils déjà trouvés et tués qui sait !
- Bon je vais essayer de les retrouver. Merci pour votre aide.
- Eh attends petite ! Tu vas t’aventurer seule dans la forêt ? Les loups-garous ne sont pas dangereux en cette période mais il y a de nombreuses autres créatures.
- Tans pis, il faut que je retrouve Julien. Je ne partirai pas sans lui.
- Hein ?... Ah oui. Bon c’est toi qui vois. Bonne chance, que dieu soit avec toi.
Je partis en direction de la forêt, et l’entendis murmurer dans sa barbe.
- Partir… partir… comment peut-elle y penser une seconde ?



Bon je vous ai mis le chapitre en entier car il est assez court !
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeMer 10 Fév 2010 - 2:04

Bon ben comme d'hab vraiment sympa Smile

Dialogue bien fait, des révélations auquel je ne m'attendais pas, l'univers devient de plus en plus clair. Ben la suite quoi ^^

une ou deux remarques en passant, pour le principe :

Citation :
et je découvris quelque chose d’incroyable.

J'ai un petit doute sur le mot "incroyable" après on est dans un monde magique, donc tout peut arriver. "surprenant" peut être ?

Citation :
Le village était séparé en deux parties par une rivière, traversée par un pont qui permettait aux habitants d’aller d’un côté à l’autre du village

Là répétition de village deux fois dans la même phrase.
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MessageSujet: Re: Le mystère de Lekigam   Le mystère de Lekigam - Page 4 Icon_minitimeLun 15 Fév 2010 - 20:44

Voilà la suite Smile

Je vis immédiatement en sortant du village un chemin qui menait tout droit à la forêt. Je ne pouvais être certaine que c’était par là qu’étaient partis Julien et les habitants du village mais les empreintes de pas par terre semblaient assez fraîches et anormalement nombreuses comme si un groupe entier était passé.
Mais au fur et à mesure que je m’enfonçais dans l’obscurité du bois, les traces se faisaient de plus en plus rares et discrètes, jusqu’à disparaître totalement.
Je tendis l’oreille, ma seule chance était de les entendre et de suivre la direction d’où viendraient les voix. Mais aucun son, aucun murmure ne parvint mon oreille, mis à part le souffle du vent et le faible chant des oiseaux.
J’étais seule et pourtant j’avais l’étrange impression d’être observée. C’était beaucoup trop calme pour être rassurant, ce n’était pas normal. Je sursautai en entendant un craquement juste à côté de moi. Je me ressaisis, j’avais surement rêvé, il n’y avait rien ni personne.
Soudain j’entendis un hurlement déchirant, je fis un bond de trois mètres, prise de panique. Un loup-garou ? Impossible, nous étions en plein jour et la pleine lune n’était pas pour tout de suite. Alors quoi ? Un simple loup ? Ca serait toujours mieux. A moins que… je sentis une boule se former dans ma gorge. Ignatus avait le pouvoir de se transformer en loup… Et si c’était lui ? S’il trouvait Julien avant moi ? Julien qui lui avait échappé la dernière fois, et moi aussi je m’étais enfuie, avec lui. S’il nous retrouvait, nous étions perdus, il nous tuerait immédiatement pour se venger.
Je tressaillis. Il ne servait à rien d’avoir peur. Ca ne m’aiderait pas à m’en sortir. Je ne devais pas oublier mon but : retrouver Julien, malgré les dangers imprévus qui ne me faciliteraient surement pas la tâche.
Mais j’avançais sans repérer aucun signe de lui ou de qui que ce soit d’autre. Je ne savais plus trop où je devais aller ni d’où j’étais venue, mais ça n’avait pas d’importance car je ne comptais pas revenir sur mes pas. Je ne l’abandonnerais pas.
Soudain, un arbrisseau juste à côté de moi tomba par terre avec un bruit très discret. Il était déraciné. Pourtant le vent ne soufflait pas très fort, pas assez en tout cas pour réussir à arracher un arbre même minuscule.
Une demi-seconde après, un craquement long et sinistre retentit et je me retournai pour en découvrir l’origine. J’eus juste le temps de voir que j’étais au pied d’un énorme chêne qui commençait à vaciller. Je me lançai à plat ventre le plus loin possible pour éviter de me faire aplatir et l’arbre gigantesque s’écrasa à moins d’un mètre de moi.
Avant que je n’aie eu le temps de reprendre mon souffle, la créature qui avait déraciné l’arbre me sauta dessus et j’essayai vainement de me débattre pour échapper à ces griffes acérées.
Je vis tout de suite que ce n’était pas Ignatus. La créature était dans les tons chocolat, se tenait sur ses pattes de derrière, sans exclure que sa taille était à peu près le double de celle d’un loup. Il était à peine plus petit qu’un ours.
J’étais tellement concentrée sur ma propre survie, que je n’entendis pas que quelqu’un arrivait. Subitement, je vis comme un flash de lumière vive, et le loup-garou s’enfuit sans aucune raison apparente.
Je vis alors un visage souriant qui me tendait la main pour m’aider à me relever. C’était un garçon, qui devait être à peine plus âgé que moi, et avait les cheveux noirs en bataille. Il arborait un grand sourire et tenait une torche enflammée qui avait fait fuir l’animal. Je pris sa main, et il me releva aussi facilement que s’il avait soulevé une plume.
- Merci… murmurais-je, intimidée.
- C’est normal. Tu vas bien ? Tu n’es pas blessée ?
- Non ça va.
Je regardai autour de nous. Il n’était pas seul, une femme d’un âge moyen qui était surement sa mère, l’accompagnait, et elle serrait contre elle une petite fille qui ne devait pas avoir plus de huit ans et qui paraissait terrifiée.
- Je m’appelle Jack, ajouta le garçon. Et voici ma mère, et ma sœur Lise.
- Enchantée, moi c’est Emma.
- Tu es sure qu’il ne t’a pas mordue ? Demanda sa mère, suspicieuse.
- Non ne vous inquiétez pas, pas une égratignure !
- Tu sais que les loups-garous sont contagieux ? Tu aurais pu en devenir un ! S’inquiéta-t-elle.
- Oui mais heureusement que vous m’avez sauvée. Dites est-ce que vous êtes des habitants du village un peu plus loin ?
- Oui bien sur, d’où veux-tu qu’on vienne ? Et toi tu ne viens pas de ce village ? m’interrogea Jack.
- Non, je viens de… l’autre monde.
- Quoi ? Mais cela fait des années que plus personne n’avait réussi à venir à Lekigam. Et là, deux le même jour !
- Vous étiez en train de chasser les loups-garous n’est-ce pas ?
- Oui bien sur, affirma-t-elle. En fait nous en avions coincé trois mais l’un d’eux a réussi à s’échapper donc mes enfants et moi l’avons poursuivi tandis que les autres habitants et le garçon essayaient de se débarrasser des deux autres. Notre tâche a été plus compliquée que prévu, les loups-garous ne sont pas censés se transformer en dehors de la pleine lune.
- Mais… le garçon, il faut que je vous explique, c’est mon ami. Si je suis venue c’est pour l’aider. Menez-moi à lui s’il vous plait.
- Je veux bien mais écoute moi bien, tu ne devras pas intervenir tant qu’il n’aura pas accompli sa tâche. Il doit tuer les loups-garous et tu ne devras pas tenter de l’en empêcher en l’aidant à s’enfuir par exemple. La survie de notre village en dépend. C’est bien compris ?
Je déglutis avec difficulté et ajoutai :
- Oui, je le promets.
Jack s’approcha de moi et me lança un sourire désolé. Il semblait s’excuser pour le comportement de sa mère qui ne me faisait pas vraiment confiance et ne semblait pas comprendre à quel point Julien comptait pour moi.
Jack, lui, avait bien compris cela, et il parut déçu lorsqu’il sut que je connaissais ce garçon. J’avais dit que c’était mon ami, mais il semblait croire que le lien qui nous unissait était plus fort. Et dans un sens il n’avait pas tort.
A part le martèlement de nos pas, il me semblait entendre des murmures, comme des voix qui paraissaient lointaines ou qui chuchotaient. Puis les voix se transformèrent en des cris de joie. Julien venait-il de tuer les loups-garous ? Comment avait-il réussi cet exploit ?
Je vis entre deux buissons épineux, émerger un homme, puis deux, puis des femmes, des enfants, des vieillards -aucun cependant ne semblait aussi vieux que celui qui était resté au village- et même des chiens que leurs maîtres tenaient en laisse pour qu’ils ne s’échappent pas dans la forêt.
Toutes ces personnes formaient un immense cercle dans une grande clairière, au milieu duquel se tenait celui que j’étais venue chercher. Julien était là. Il tenait entre ses mains une gigantesque épée incrustée de rubis, semblable à celles des gardes d’Ignatus. Je remarquai que ses mains tremblaient. La foule ne cessait de lancer des encouragements.
A côté de lui, il y avait une masse de fourrure grise, étendue sur le sol, qui ne bougeait pas d’un poil. C’était bien un loup-garou. Mais s’il était mort, pourquoi tout le monde continuait de lancer des encouragements à Julien, et pourquoi son épée n’était pas tâchée de sang ?
- Super ! s’exclama Jack. Ils ont réussi à en assommer un ! Il n’y a plus qu’à le tuer maintenant, rien de plus facile.
Pourtant, Julien hésitait lorsqu’il brandissait son épée. Il sembla prêt à se lancer, quand le corps inerte de l’animal se releva d’un seul coup et lui sauta dessus sans prévenir.
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