Conte
Elle dormait
une graine en terre gelée
Dans ses gants de laine
Il l’a réchauffa
Graine d’ortie
Ou graine de soleil
Ce fut une fille
Etonnée de son réveil
Etonnée de son sommeil
Dans un château une pièce
Ils ‘installèrent
Ils adoptèrent
L’oiseau
Le chat
Le chien
Pour avoir chaud plus encore
Ils jetèrent les horloges
Ortie ou soleil
Elle ne le savait pas
Présente et absente
Hivers ou été
Le gel des glaçons
Qui repose les questions.
Secouer, secouer la tête
Briser l’iris et le cristallin
Faire entrer la lumière
Raser le cimetière
Chasser les fantômes
Ouvrir le crane
Refaire la tenture
Le papier peint
D’un bleu ciel infini et permanent
Voler les glandes lacrymales
Eteindre les cris
Arracher ce morceau qui étouffe
Attacher les mains
Entraver les pieds
Limer les griffes
Protéger
Protéger de l’air, du vent, des pluies
Des mots, de la foule et des regards.
Ainsi le prince charmant dressa un sarcophage
Sur la bulle de cristal
De la somnambule
Pour qu’on ne la tue pas
Pour ne pas la tuer, aussi.