Milvice a eu la bonne idée de me proposer un premier sujet quand je me suis présentée sur le forum.
Je ne pensais pas que ce serais aussi difficile de poster
En tout cas 1000 "mercis" Milvice.
C'était un exercice bien pensé pour moi
_ Mais chut je te dis !
La petite fille, à peine plus haute que lui, manifestait une autorité naturelle tout à fait hors normes.
Il lui lança un regard acéré :
_ Personne ne me dit de me taire. Je suis le Chat Potté, le Tueu…
Dans un geste vif elle le prit dans ses bras, mis sa main sur son museau et l’emmena dans sa chambre.
_ … le Tueur velu... Mais qu’est-ce que tu me fais là avec ta main ? Elle sent la terre ! C’est comme ça qu’on attrape des cochonneries, en touchant les enfants ! Tu sais ce que ça peut vouloir dire pour ma vie sociale la toxoplasmose ?
La petite fille ne comprenait pas tout ce que Potté disait mais elle choisit de ne pas s’attarder sur ce détail.
Il était apparu sur le rebord de sa fenêtre, il était entré dans sa maison, et pour le moment la seule chose qui la préoccupait s’était que sa mère ne le voit pas.
Et pour cause. Quelques mois auparavant, elles avaient finalement pris un chaton. Les tractations avaient été rudes : elle avait dû promettre de renoncer à la tétine et au pot la nuit, mais elle avait eu son chat.
Hélas le bébé chat avait fait des bêtises et la fin fracassante du grand miroir du salon avait scellé son destin.
Sa mère avait donc envoyé Jasmine chez Marie-Noëlle. Cette mesure, annoncée comme temporaire, avait tout de suite eu l’air d’une disposition définitive. Ce qui aujourd’hui, était confirmé.
Cet épisode serait d’ailleurs le premier reproche d’une liste exhaustive qu’elle formulerait à sa mère plus tard. Mais cela, elle ne le savait pas encore. Elle avait juste perçu pour la première fois que tous les adultes étaient limités.
Alors… Comment allait-elle cacher sa présence à sa mère ? Parce qu’elle avait bien l’intention de le garder « un petit moment ».
Il lui fallait du temps pour réfléchir à tout çà.
Le Chat Potté s’échappa de ses bras avec agilité et nonchalance, se dirigeant vers un petit lit couvert de peluches.
_ Je peux essayer tes bottes ?
_ Tu ne veux pas mon chapeau non plus ! A mon réveil je serai sorti de ce rêve étrange, dit-il avec mauvaise humeur.
_ Tu peux dormir sur mon lit, tu veux un doudou ? Tu veux du lait au chocolat ? Tu préfères enlever tes bottes ?
_ Du lait au chocolat ? C’est quoi ce cauchemar ?
Il ne regardait même pas l’enfant qui lui parlait. Il essayait de l’ignorer et de ne pas penser à ce qu’elle disait, ni à la situation qui lui échappait.
Il s’était retrouvé dans un petit jardin entouré de murs. Toutes les couleurs étaient délavées, et l’odeur pestilentielle ambiante l’avait poussé à grimper sur un balcon fleurit qui dégageait des senteurs sucrées.
Puis il s’était retrouvé face à une petite fille en robe de princesse qui avait l’air de très bien le connaitre. Il savait que sa réputation n’était plus à faire, mais il aurait préféré se retrouver face à un ogre ou à une créature plus familière.
Il alla donc se lover au beau milieu du lit, puis plaça son magnifique chapeau sur son nez.
La petite fille l’observa quelques instants. Puis elle alla chercher son pot dans la salle de bain pour le placer à côté de son lit. Elle réfléchit encore, puis se dirigea vers la cuisine. Là elle prit un des petits ramequins que sa mère et elle utilisaient pour servir de l’eau à Jasmine et Cléo, le rempli, revint dans sa chambre et le déposa prêt du pot.
Pendant ces rapides allers et venues, elle avait vu que sa mère était dans le salon, au téléphone. La fillette allait avoir de la latitude. Elle aurait aussi un peu de temps devant elle, et comptait bien en profiter. Parce qu’elle avait une idée précise de ce qu’elle voulait faire avec le Chat Potté : utiliser un haricot magique, aller sur la lune et récupérer Cléo.
Elle avait bien compris que sa mère n’était pas prête pour un chaton, mais elle serait d’accord pour que Cléo revienne à la maison.
Cléo était sage, faisait plein de câlins et elle aimait les siestes encore plus que sa mère.
_Tu dors ?
_ Arrête petite fille ! J’essaye de dormir. Mais tes pas qui cavalent partout, ça me hérissent le poil.
_ Tu peux me donner un haricot magique s’il te plait ?
Potté d’un bond, jailli hors du lit, son épée au poing.
_ Qui t’a parlé parler des haricots magiques ? demanda-t-il avec colère et méfiance.
_ Le cinéma, répondit-elle d’un ton égal
Il remit son épée dans son fourreau, rassuré. Si une seule autre personne savait pour ses haricots magiques, c’était un moindre mal.
_J’espère que ce señor Cinéma saura tenir sa langue… Pourquoi veux-tu un de mes haricots et qu’est ce qui te fait dire que j’ai ai un, là, ici ?
_ Tu mets tes affaires dans tes bottes. J’en veux juste un, un tout petit comme çà, pour sauter jusqu’ au ciel et reprendre mon chat Cléo. Après on revient à la maison.
_ Qui c’est cette Cléo ? Demanda Potté soudain attentif à l’enfant.
La fillette entra dans un petit château rose étrange que le Chat avait tout de suite remarqué. Dans la chambre on ne voyait que cette drôle de chose. Elle en ressortit avec une photo et la tendit à son visiteur, elle poursuivit :
_ Maman m’a dit qu’elle était dans le ciel. Moi je crois qu’elle est sur la lune, ou peut être sur une étoile à côté. On va dans le ciel avec ton haricot magique et on va la chercher.
Potté regardait encore la photo, les yeux émerveillés :
_ Fillette, il serait indigne de moi de laisser une jeune beauté en détresse. Sur mon honneur ! Je me dois de la secourir.
Sujet: Conte 
Mer 16 Mai 2012 - 21:18
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