En vlà un autre ^^
Séveric était au milieu des chevaux et détachait le dernier sac lorsque soudain, deux formes jaillirent des buissons. La première se jeta vers lui. La créature traversa la place en quelques secondes et sauta sur le cheval derrière lequel il se trouvait. La monture, effrayée par cette attaque, sursauta et se cabra, repoussant son assaillant d’un violent coup de ses antérieurs.
Séveric ne l’avait pas vu arriver, et il ne put retenir un cri lorsque le cheval se dressa sur ses pattes arrière. Il aperçut ensuite le monstre qui se redressait dans la boue et qui feula à son attention, accroupis, prêt à réattaquer. Son premier mouvement fut de reculer, restant à l’abri derrière les chevaux affolés mais se mettant hors de portée des sabots furieux. La créature resta un instant sans bouger, indécise, hésitant à se confronter aux chevaux.
Elle avait une forme humanoïde. On devinait dans son aspect l’être humain qu’elle avait été autrefois. Mais son corps avait été déformé par la possession ; ses mains et ses pieds nus tenaient plus de la patte griffue, et son visage était déformé, sa bouche bavante ouverte sur des crocs de fauve. Ses yeux étaient deux billes noires emplies de haine.
Heureusement, le cri de Séveric avait attiré l’attention des jumeaux qui arrivèrent en courant, l’épée à la main.
Aelysina quand à elle s’approchait de la maison, deux sacs dans les bras, lorsqu’un choc violent la projeta au sol. La deuxième créature l’avait percutée dans le dos et avait roulé au sol dans son élan. La jeune femme ne l’avait pas vu arriver non plus, mais elle entendit les hennissements paniqués des chevaux puis un grognement, tout près d’elle. Elle se redressa aussitôt à genoux, dégainant instinctivement ses griffes qui jaillirent de leur fourreau dans un glissement mécanique, et vit le monstre devant elle, ramassé et prêt à bondir. Face à face, ils se jaugèrent.
« Un Démon » Pensa t-elle, et elle se concentra aussitôt pour invoquer la magie pour rendre ses armes plus efficaces. Les lames s’auréolèrent de bleu, leur tranchant encore plus acéré. La créa ture, attirée par cet éclat, se jeta de nouveau sur elle. Toujours à genoux, Aelysina n’essaya pas de se relever ; au contraire, elle plongea souplement sur le côté, esquivant l’attaque. De la main droite elle balaya l’air, ses griffes lacérant le monstre au passage. Celui-ci, surprit par la douleur, hurla et se retourna violemment, mais Aelysina avait prévu le mouvement et s’était écartée. Pas assez vite cependant ; la main griffue l’atteignit à la cuisse, traçant quatre sillons sanglants. En réponse, elle lui planta ses huit longues lames d’acier dans le corps. La créature hurla de nouveau. Aelysina dégagea ses griffes et s’apprêtait à frapper de nouveau lorsque le monstre fut touché par une boule de lumière bleue. Il s’écroula, comme paralysé.
Séveric arrivait en courant.
« Aelys ! Ça va ? » Cria t-il.
Elle se leva rapidement, s’éloignant de son ennemi. Yaojan et Foatlan, qui avaient fini de se débarrasser de la première créature, arrivèrent en courant pour achever celle-ci.
Le combat terminé, ils restèrent tous les quatre immobiles à fixer le cadavre du Démon, encore pantelants de la poussée d’adrénaline qui les avait soulevés. Séveric ne put s’empêcher d’admirer cette nouvelle vision d’Aelysina, qui ressemblait plus à une guerrière sauvage – points fermés et griffes acérées, couverte de boue et de sang, le regard plein de rage.
« C’est donc ça, finit par dire Yaojan, poussant le cadavre du bout de sa botte. Un Démon. Quel monstre.
-Oui, un Démon, répondit Séveric, revenant à la réalité. Et nous n’en avons pas encore fini. Je ferais mieux de refermer la brèche rapidement avant qu’ils reviennent.
-Ils sont morts… Tu penses qu’il y en a d’autres ? Demanda Foatlan.
-Non, corrigea Séveric. Le corps de leur hôte est mort. Le Démon lui-même n’est qu’une entité, une sorte… d’âme qui tente de prendre possession d’un corps. Nous avons tué leurs hôtes, mais les Démons sont retournés dans leur monde, et tant que la brèche est ouverte, ils peuvent revenir, et cette fois, ils s’en prendront à l’un d’entre nous, puisque nous sommes les seuls êtres vivants à leur portée ici.
Il regarda Aelysina, qui venait de ranger ses griffes.
-Tu es blessée.
-Rien de grave. Je pense que c’est superficiel. Occupe toi de la brèche, c’est le plus urgent. »
Sujet: Eveil- extrait: une bagarre 
Sam 4 Juin 2011 - 17:14
