Eveil, reprise

Comme bloque sur Erishun (oui, la demoiselle est capricieuse, elle refuse de me parler en ce moment), j'en profite pour reprendre un ancien texte qui me tient toujours à coeur. Je ne vais pas tout reposter du début, ça ferait un peu long, et je ne vais pas vous obliger à tout lire (ou relire, pour certains).
Je vais donc reprendre à partir de là où je suis actuellement. Désolée pour ce premier passage un peu long, mais il faut un minimum de décor sinon on comprend rien ^^

Ses gardiens emmenèrent Aelysina à travers le camp sans ménagements. Elle en profita pour jeter un coup d’œil autour d’elle. Ils se trouvaient visiblement dans un camp secondaire, fait de tentes de peau et de huttes grossières. Un camp de chasse. Les abris étaient regroupés autour d’une petite place au centre de laquelle brûlait un feu. Une cinquantaine d’elfes noirs, tous des hommes et des guerriers, et autant de loups, étaient rassemblés autour de la place et la regardaient passer, l’air peu amène ou clairement hostile. Ils ressemblaient beaucoup aux elfes physiquement, avec leur corps élancé, leurs visages fins, leurs oreilles pointues, leurs yeux en amande. Mais ils avaient la peau couleur cendre, et leur expression était loin d’être amicale. Ils avaient tous les yeux sombres et s’étaient enroulés dans des fourrures pour se protéger du froid. Tous portaient des armes, l’arc à la main pour certains, épée courte ou cimeterres à la ceinture pour d’autres. Elle ne vit aucune femme, aucun enfant.
Elle n’avait pas peur. Elle était seulement inquiète, car la situation ne ressemblait en rien à leurs manières habituelles. Ils ne faisaient jamais de prisonniers : ils massacraient simplement les intrus sans même sortir du couvert des arbres, et abandonnaient les corps à la nature et aux charognards, récupérant seulement les armes. Le roi Démon avait-il envoyé des messagers à ses anciens alliés ? Leur avait-on donné l’ordre de la récupérer vivante ?
Les deux guerriers la guidèrent jusqu’à un elfe assit sur une sorte de trône, empilement de branchages couvert de fourrure, et la forcèrent brutalement à s’incliner devant lui. Il portait la même tenue que ses chasseurs, aucun ornement ne le distinguait à l’exception d’un collier fait de nombreuses dents de loups. Rien ne le différenciait des autres, à part son tatouage, qu’Aelysina déchiffra pendant qu’il la dévisageait, l’air de la jauger. Prince de la famille royale, époux de la troisième fille du roi, Maître des Chasseurs. Elle frissonna lorsqu’une lueur de rage s’alluma dans ses yeux noirs.
« Toi ! Cracha t-il brutalement. Quel est ton nom ?
Il parlait bien la langue des elfes, bien que de façon peu musicale, avec un accent dur et heurté.
-Mon nom est Aelysina, répondit-elle en réussissant à prendre l’air hautain qui seyait à son rang. Il était un personnage haut placé dans sa société, mais elle restait supérieure à lui dans la hiérarchie, et même si il ne lui restait que quelques heures à vivre, il était hors de question qu’il l’oublie.
-Que fait la princesse héritière de Tirisharddarl si loin de chez elle, accompagnée de ces humains pathétiques ?
Il cracha le mot « humain » avec un air dégoûté.
-Que faites-vous à Shorrodel ? Ajouta t-il plus fort.
Aelysina fut prise au dépourvu par la question. Mais le tour de la discussion lui donnait la nette impression que les elfes noirs ne savaient encore rien de ce qui était arrivé au roi Aerishun, ni de sa fuite.
-Nous marchions en direction de Sorog après avoir passé le Gué à Carogal, répondit-elle posément. Nous n’avions pas l’intention de pénétrer dans la forêt. C’est un Démon qui nous a poussés dans cette direction.
Ce qui n’était pas totalement vrai, mais pas faux non plus. Elle se garda bien d’ajouter quoique ce soit concernant les raisons de leur voyage.
-Tu mens ! Hurla t-il.
Un jeune guerrier s’approcha de lui et lui murmura quelques mots. Aelysina ne vit pas son tatouage, car il ne se tourna pas vers elle, et ses cheveux noirs crasseux lui tombaient sur le visage.
Le chef lui répondit sur un ton coléreux, mais le jeune homme ne se laissa pas démonter et insista. Finalement, il revint à Aelysina et la regarda d’un air mauvais.
-Tu mens, reprit-il. Mais ça ne m’intéresse pas. Princesse héritière ou pas, tu as pénétré dans notre forêt et tu vas mourir, ainsi que ta misérable escorte. Mais avant cela… Si tu n’es pas encore morte, c’est que mes guerriers loups ont un compte à régler avec toi. Tu as fait fuir le frère de mon neveu ici présent, et il pense que tu dois lui rendre son honneur. Je ne sais pas comment tu as fait ça mais cela mérite une revanche.
Il prononça un mot dans sa langue. Les loups se mirent à gronder, et les guerriers poussèrent des cris en agitant leurs armes. Le chef eu un sourire cruel.
-Puisque tu as soumis un des ses guerriers les plus valeureux, mon frère loup, l’alpha du camp, demande que tu l’affronte en duel. Un duel à mort.
Le plus gros loup qu’Aelysina aie jamais vu se dressa à côté du trône. Il était vraiment énorme, avec une fourrure noire drue. L’un de ses yeux était barré par une balafre. Il gronda vers elle, et elle sentit une sueur froide couler le long de son dos. Cela n’avait rien d’un marché : soit le loup la tuait, soit elle gagnait le duel et les elfes noirs la tueraient. Elle songea un instant à refuser, mais ce n’était pas un choix qu’on lui proposait.

Un semblant d’arène fut rapidement préparée : rien de plus qu’un espace de terre battue délimitée par les guerriers rassemblés en cercle, agitant leurs armes et criant d’un air menaçant. L’énorme loup noir regardait Aelysina en grondant sourdement, les poils hérissés sur la nuque, l’air de la jauger. Elle se déplaça lentement, quelques pas sur le côté, pour tester sa réaction : il se contenta de la suivre du regard, montrant les crocs. Allait-il lui sauter dessus, ou attendait-il qu’elle lance la première attaque ? Elle fit jaillir ses griffes de leur fourreau, et il grogna un peu plus fort. Les elfes noirs s’agitèrent et cirèrent un peu plus, mais n’intervinrent pas, ce qui la rassura un peu – au moins la laisseraient-elle se battre avec ses armes.
« Tu es princesse héritière et chef des armées. Qu’ils ne l’oublient jamais » pensa t-elle. Son regard se fit plus sombre, son port plus altier, ses geste plus assurés.
La foule de guerriers s’éloigna et devint floue, à la lisière de sa perception. La jeune femme et le loup se tournaient autour, lentement, yeux vrillés l’un à l’autre.
Le temps se ralentit.
Dans la tête d’Aelysina, une voix nouvelle murmurait.
« Que me veux-tu ? Demanda t-elle en pensée à l’animal devant elle, et elle le sentit devenir circonspect.
« C’est ma mort que tu cherches, misérable créature ? »
La jeune femme avait l’impression de s’être dédoublée. Une part d’elle voyait la scène sans comprendre ce qui se passait ; une autre parlait au loup avec un instinct venu d’ailleurs, et il semblait le comprendre. Un reflet de crainte apparu dans son regard.
« Comment oses-tu seulement penser m’attaquer ? Siffla la voix mentale à l’adresse du loup, qui s’accroupit.
-Rampe devant moi ! Je suis ton maître et je t’ordonne de te soumettre ! »
Et elle sentit l’esprit du loup se soumettre.
Un silence total de stupéfaction se fit autour d’elle alors que les elfes noirs réapparaissaient dans son champ de vision. Elle vit son adversaire se coucher en couinant, la queue entre les pattes, puis ramper vers elle en gémissant – puis la tête lui tourna et elle perdit conscience.

Lorsqu’elle se réveilla, ce fut pour voir le visage inquiet de Séveric penché sur elle. Elle était de retour dans leur hutte de planches. Elle voulu bouger, mais cela provoqua un vertige et elle referma les yeux.
« Aelysina ! ça va ? »
La voix affolée du jeune homme la ramena pour de bon à elle. Elle rouvrit prudemment les paupières.
« ça va, je crois, répondit-elle doucement. Que s’est-il passé ?
Il se précipita pour l’aider lorsqu’elle fit un mouvement pour s’assoir.
-J’allais te poser la question. Ils sont venus te chercher, nous avons entendu beaucoup de cris, et ils t’ont ramenée inconsciente. Foatlan n’a rien pu voir. »
Elle aperçu les deux Guerriers, penchés derrière son épaule, l’air tout aussi inquiets. Elle s’efforça de se rappeler les évènements. Un gros loup noir… Quelque chose, un souvenir, lui provoqua une intense sensation de malaise et elle préféra le laisser disparaître à nouveau de sa mémoire.
« Je ne sais plus, se désola t-elle. Ils voulaient me faire combattre en duel contre un loup… Je ne me souviens pas ce qui s’est passé.
-Te faire combattre un loup ? Mais pourquoi ? Insista Séveric.
-Fiche-lui la paix, intervint Yaojan. Laisse-la se reposer un peu, tu vois bien qu’elle est toute pâle. Tu veux boire un peu ? Il reste de l’eau fraîche. »
Elle acquiesça d’un hochement de tête, lui jetant un regard plein de gratitude, et il lui tendit l’outre tandis que Séveric se mordait les ongles de perplexité.

Ils attendaient toujours. Il régnait une grande agitation dans le campement, d’après ce qu’ils entendaient et apercevaient par la fissure. Le soleil était haut dans le ciel, indiquant la fin de la matinée. Deux chasseurs entrèrent dans leur hutte et posèrent une gamelle fumante avant de ressortir sans avoir prononcé un seul mot et sans même les regarder.
Les garçons interrogèrent Aelysina du regard, interloqués.
« Tu crois qu’ils veulent nous empoisonner ? Demanda Séveric.
-ça n’a aucun sens, répondit-elle. Je n’ai jamais entendu parler de ça. »
Foatlan haussa les épaules.
« Si notre destin est de mourir des mains des elfes noirs, les armes ou le poison ne font aucune différence, dit-il d’un ton fataliste. Sinon, autant reprendre des forces et voir ce qui va advenir. »


Pour ceux que ça intéresse d'en savoir plus, le début est ici: https://ecrire.forumactif.org/t1994-eveil bien qu'il soit incomplet (j'avais continué après avoir arrêté de poster). Et pour ceux qui sont vraiment très intéressés, je peux envoyé le lien Google doc par MP ^^

Dans les 4 premières phrases, tu as 3 fois le mot "camp". Je sais que c'est pas facile de trouver des synonymes, mais à mon avis, tu devrais au moins en remplacer un (genre celui du milieu)

Les abris étaient regroupés autour d’une petite place au centre de laquelle brûlait un feu. Une cinquantaine d’elfes noirs, tous des hommes et des guerriers, et autant de loups, étaient rassemblés autour de la place => deux "étaient" aisément évitables en remplaçant direct par le verbe : "Les abris se regroupaient autour d'une petite place", par exemple

Ils ressemblaient beaucoup aux elfes physiquement, => ben sinon, pourquoi on les appellerait "elfes" ? C'est par opposition aux elfes "blancs", ok, mais on se doute que c'est une "variante" des elfes normaux, donc, logique qu'ils se ressemblent

Mais ils avaient la peau couleur cendre => je dirais que soit tu mets une virgule et ton "mais" fait partie de la phrase d'avant, soit tu changes le mot (cependant, néanmoins...)

Les deux guerriers la guidèrent jusqu’à un elfe assit sur une sorte de trône => assis

aucun ornement ne le distinguait à l’exception d’un collier fait de nombreuses dents de loups. Rien ne le différenciait des autres, à part son tatouage => donc rien ne le distingue, mais il a deux éléments différents quand même ^^ Plutôt que de faire deux phrases, où on a l'impression que tu nous redis la même chose (même en changeant le fameux élément), je te conseille de revoir ta formulation, pour mettre les deux dans la même phrase, ou pour introduire le second autrement

Cracha t-il brutalement => cracha-t-il

Il était un personnage haut placé dans sa société, => à la ligne

Ajouta t-il plus fort. => ajouta-t-il

Mais le tour de la discussion lui donnait la nette impression => comme pour tout à l'heure, commencer une phrase par "mais" c'est pas terrible, mieux vaut en faire la continuité de l'autre, ou remplacer le mot initial

Hurla t-il. => hurla-t-il

avec une fourrure noire drue => l'association "noire drue" sans lien ne me paraît pas terrible à l'oreille. Puis-je suggérer un "et" au milieu ?

Un semblant d’arène fut rapidement préparée => préparé

Les elfes noirs s’agitèrent et cirèrent un peu plus => crièrent

Qu’ils ne l’oublient jamais » pensa t-elle => pensa-t-elle

Demanda t-elle en pensée à l’animal devant elle => demanda-t-elle

Un reflet de crainte apparu dans son regard. => apparut

Siffla la voix mentale à l’adresse du loup => siffla

Insista Séveric. => insista

Tu veux boire un peu ? => on peut enlever le "un peu", je pense, il y est déjà juste avant

Demanda Séveric => demanda


Un passage intéressant, même pour moi qui ne connaît pas l'histoire ^^ J'essayerai sans doute d'aller lire le début, mais je ne promets pas de commentaires (on verra si j'ai le temps).
Par contre, je ne sais pas si c'est la méconnaissance de la situation ou pas, mais je n'avais pas compris où elle était quand tu parles de "retour à la hutte de planches". Je ne me souvenais que de l'allusion aux tentes de peau du camp de chasse, du coup, j'ai cru que la scène chez les elfes noirs et le combat avec le loup n'étaient qu'un rêve, une sorte de flash, une expérience bizarre... J'ai mis un petit moment à comprendre que non, on l'avait juste ramenée en captivité. Tu devrais peut-être éclaircir ça d'un petit mot.
Sinon, ben, j'ai pas grand-chose à redire, ça se lit bien, c'est intéressant... Voilou

Non, en effet c'est juste parce qu'on prend le texte en route. Je n'ai pas voulu mettre un passage trop long mais dans le paragraphe juste précédent, nos héros se réveillent prisonniers dans une hutte de planche après avoir été attaqués. Tu penses que je devrais le mettre quand même pour que ce soit plus clair?

Si c'est précisé tel quel avant, non, je ne pense pas que ce soit nécessaire du coup.

Je reprends la lecture avec plaisir, j’avais hâte de découvrir la suite de l’histoire.

Un bon passage, plein de suspense sur le sort de l’héroïne et l’issue de son combat. J’ai été prise dans l’histoire, avec elle, et bien évidemment, maintenant, je n’ai qu’une envie, voir ce qui va lui arriver ainsi qu’à son escorte.

Sinon, quelques petites choses que j’ai relevées :

Citation :

Ils se trouvaient visiblement dans un camp secondaire, fait de tentes de peau et de huttes grossières.

J’aurais tendance à mettre « peaux » au pluriel parce qu’il en faut sans doute plusieurs pour faire une tente (ou alors la bête à qui ils l’ont prise est énorme ?)

Citation :

Tous portaient des armes, l’arc à la main pour certains, épée courte ou cimeterres à la ceinture pour d’autres.

J’aurais tendance à mettre les armes toutes au pluriel ou toutes au singulier, pour unifier.

Citation :

Elle n’avait pas peur. Elle était seulement inquiète, car la situation ne ressemblait en rien à leurs manières habituelles.

Au début du paragraphe, je pense que ce serait bien de remettre son prénom, il y a beaucoup de « elle » dans cette partie, ça changerait un peu.

Citation :

Il était un personnage haut placé dans sa société, mais elle restait supérieure à lui dans la hiérarchie, et même si il ne lui restait que quelques heures à vivre, il était hors de question qu’il l’oublie.

« même s’il ne lui restait »

Citation :

Il prononça un mot dans sa langue. Les loups se mirent à gronder, et les guerriers poussèrent des cris en agitant leurs armes. Le chef eu un sourire cruel.

« Le chef eut »

Citation :

-Puisque tu as soumis un des ses guerriers les plus valeureux, mon frère loup, l’alpha du camp, demande que tu l’affronte en duel. Un duel à mort.

« un de ses guerriers » et « que tu l’affrontes »

Citation :

Les elfes noirs s’agitèrent et cirèrent un peu plus, mais n’intervinrent pas, ce qui la rassura un peu – au moins la laisseraient-elle se battre avec ses armes.

« au moins la laisseraient-ils se battre avec ses armes »

Citation :

« Que me veux-tu ? Demanda t-elle en pensée à l’animal devant elle, et elle le sentit devenir circonspect.
« C’est ma mort que tu cherches, misérable créature ? »

Je suis un peu perdue sur la fin de cette partie, qui dit la dernière phrase à qui ? Aelysina au loup ? Je pense qu’une précision ne serait pas inutile.

Citation :

Elle voulu bouger, mais cela provoqua un vertige et elle referma les yeux.

« Elle voulut »

Citation :

« Aelysina ! ça va ? »

« Ça va ? »

Citation :

« ça va, je crois, répondit-elle doucement. Que s’est-il passé ?

« Ça va, »

Citation :

Il se précipita pour l’aider lorsqu’elle fit un mouvement pour s’assoir.

« pour s’asseoir »

Citation :

-ça n’a aucun sens, répondit-elle. Je n’ai jamais entendu parler de ça. »

« - Ça » (et si je chipote, tu as deux fois « ça » dans la même ligne)

Je relis le début de l'histoire sur google doc et je viens commenter ici, promis, je ne t'oublies pas

Chose promise, chose due

Citation :

sans ménagements

Je le mettrai au singulier

Citation :

Les deux guerriers la guidèrent

« guidèrent », ça me paraît un peu faible, compte tenu qu’elle est leur prisonnière et qu’ils ne lui laissent pas trop le choix de là où elle peut aller.

Citation :

-Rampe devant moi ! Je suis ton maître et je t’ordonne de te soumettre ! »
Et elle sentit l’esprit du loup se soumettre.

répétition

Citation :

tandis que Séveric se mordait les ongles de perplexité.

Se rongeait, plutôt

Concernant la description du loup, je m’attendais à une description un peu plus fouillée, qui nous transcrirait vraiment l’aspect effrayant et monstrueux du fauve.
J’aime bien la description du combat, par contre. Je me demandais comment elle allait s’en tirer, elle peut dire merci au dragon. Par contre, je pense que tu pourrais plus insister sur son ressenti et ses réactions.

Bon, et puis maintenant, elle a vaincu le loup sans le tuer, logiquement, les elfes noirs devraient les laisser partir, mais j’ai un vieux doute. La suite au prochaine épisode, je suppose .

non, non, Aelysina n'est pas morte ^^

Les deux gardiens revinrent un peu plus tard chercher Aelysina, et leur comportement avait complètement changé. Ils l’invitèrent à les suivre avec une grande déférence, l’air de ne pas oser lever les yeux au-dessus de sa ceinture. Les quatre amis se regardèrent, de plus en plus perplexes. Comme ils insistaient, Aelysina finit par les suivre.
Ils la guidèrent de nouveau à travers le camp, jusqu’au trône de branches. La plupart des elfes avaient disparu, et ceux qui restaient la regardèrent passer en s’agitant, l’air craintifs et ne la regardant qu’à la dérobée. Aelysina était perdue. Elle en déduisit qu’elle avait gagné son duel contre le loup, mais elle s’était attendue à ce que cela aggrave leur agressivité, pas à cette attitude apeurée.
Arrivés devant le trône, les deux guerriers s’éloignèrent en s’inclinant et déguerpirent. La princesse s’étonna de ce comportement presque irrespectueux envers leur chef, tandis que celui-ci sautait à bas de son siège et s’approchait d’elle, les yeux baissés.
- Veuillez accepter mille excuses, Shaa’ri. Nous ne savions pas.
Aelysina sursauta en entendant l’appellation, un des rares mots communs de leurs langues - Shaa’ri, maître. Un mot puissant, avec une connotation de servitude, d’esclavage pour celui qui le prononçait. Aucun des liens hiérarchiques des elfes, même entre deux peuples différents, n’impliquaient d’employer ce terme. Le ton utilisé la surprit tout autant: hésitant, presque servile.
- Je ne comprend pas, dit-elle.
Le chef s’inclina à demi.
- Si vous ne souhaitez pas divulguer votre identité, nous garderons le silence. Encore une fois, pardonnez-moi. Cela fait si longtemps que nous n’avions pas eu affaire à votre race… Mais vous seule pouviez soumettre le loup de cette façon.
- Mais de quoi parlez-vous ?
- Vos desseins n’appartiennent qu’à vous, vous n’avez pas à expliquer vos projet aux larves que nous sommes. Dites-moi juste ce que vous voulez, et je ferais tout mon possible pour vous aider.
Il se tut, tête baissée, attendant visiblement des ordres.
- Vous n’allez pas nous exécuter ? demanda malgré elle la jeune femme, sous le choc de cet incompréhensible revirement de situation.
- Shaa’ri ! s’exclama t-il, visiblement choqué. Aucun d’entre nous n’aurait l’audace porter la main sur vous ! Nous allons juste vous débarrasser de ces misérables humains qui osent s’attacher à vos pas, si tel est votre souhait.
Aelysina ferma les yeux, prise d’un vertige. Visiblement, ils la confondaient avec quelqu’un d’autre. Quelqu’un de très puissant : les elfes noirs étaient connus pour n’accepter aucune allégeance hormis envers leur propre chef. Le roi Démon avait-il le pouvoir de modifier son tatouage à distance ? Elle frissonna rien qu’à cette idée. Mais sentant là leur seule chance de s’en sortir, elle décida d’entrer dans son jeu.
- Ne touchez pas aux humains, répliqua t-elle en tentant de prendre un ton menaçant. J’ai besoin d’eux.
Le chasseur recula d’un pas, s’inclinant un peu plus.
- Si tel est votre désir. Comment puis-je vous aider et rattraper ma malheureuse erreur ?
Aelysina réflechit un instant, se demandant jusqu’où elle pouvait aller.
- Nous devons nous rendre dans les montagnes, à la Pointe de Corynae, dit-elle. Le plus vite possible.
- Je vais vous donner des chevaux frais et des vivres, répondit-il, l’air presque déçu que sa demande ne soit pas plus compliquée.
- Je ne sais pas où je suis. Je comptais contourner la forêt en passant par Sorog et remonter par le goulet, entre Shorrodel et Merosherodden, mais vous nous avez fait dévier de notre route.
Cette fois, son regard coléreux fut sincère, accompagné d’un écho étrange dans son esprit, comme en face du loup un peu plus tôt. Comme si les pensées d’un autre s'immisçaient dans les siennes.
- Une escorte de mes meilleurs chasseurs va vous montrer le chemin, répondit-il précipitament. Ils vous guideront jusqu’au point le plus proche vers les montagnes. D’ici, il y en a pour un peu plus d’une journée de voyage.
Aelisyna acquiesça de la tête.
- Je veux partir dès que possible. Si vous remplissez bien cette mission, vous pourrez être considérés comme pardonnés.
Elle ne savait pas d’où lui venait cette réponse, elle avait juste l’intuition que c’était celle qu’il attendait. Et en effet, il eut l’air soulagé et s’éloigna aussitôt en commençant à crier des ordres, la laissant seule et pantelante devant le trône vide.

Encore une très bonne scène, avec un retournement de situation intriguant, qui donne envie d’en savoir plus sur ce qui l’a provoqué.
Pas grand-chose à dire de plus, ça coule toujours aussi bien, du coup forcément, on a envie de connaître la suite. 

Sinon, les petites choses que j’ai relevées :

Citation :

La plupart des elfes avaient disparu, et ceux qui restaient la regardèrent passer en s’agitant, l’air craintifs et ne la regardant qu’à la dérobée.

J’aurais tendance à accorder « craintif » à « l’air » en le mettant au singulier

Citation :

Aucun des liens hiérarchiques des elfes, même entre deux peuples différents, n’impliquaient d’employer ce terme.

« n’impliquait » (accord avec « aucun »)

Citation :

- Je ne comprend pas, dit-elle.

« comprends »

Citation :

- Vos desseins n’appartiennent qu’à vous, vous n’avez pas à expliquer vos projet aux larves que nous sommes. Dites-moi juste ce que vous voulez, et je ferais tout mon possible pour vous aider.

« vos projets » et « je ferai » (un futur parce que c’est une affirmation)

Citation :

- Shaa’ri ! s’exclama t-il, visiblement choqué. Aucun d’entre nous n’aurait l’audace porter la main sur vous !

Il manque un mot : « l’audace de porter »

Citation :

Aelysina réflechit un instant, se demandant jusqu’où elle pouvait aller.

« réfléchit »

Citation :

- Une escorte de mes meilleurs chasseurs va vous montrer le chemin, répondit-il précipitament.

« précipitamment »

Rien d'autre à dire (Abi s'est chargée des corrections) si ce n'est que c'est une bonne scène, je trouve l'attitude apeurée et servile des elfes très bien rendue (et assez drôle à lire). On imagine parfaitement les elfes en train de ramper plus bas que terre et Aelisyna se demander ce qui lui arrive.

Je n'ai lue que la première parti de ton texte et je le trouve vraiment bien. On s'y croirait ! Et j'accroche vraiment malgré que je n'ai pas trop le temps de lire mais il est vraiment bien sinon

Je ne te corrige pas les fautes parce que les autres l'ont fait avant moi et puis que je suis très nul pour sa ^^

Ma demie page de la semaine... Pour ce qu'elle vaut...

Un peu plus tard, ils étaient en selle et avançaient entre les arbres nus à bon rythme. On leur avait fourni quatre chevaux au poil noir, petits et trapus mais solides et agiles. Un cinquième portait des sacs de vivres et des outres d’eau, des couvertures en fourrure de loup et même une tente de cuir. Trois chasseurs les guidaient en silence d’un pas sûr, bien qu’ils ne puissent voir aucun repère ; ils semblaient connaître leur terrain par coeur. Les jumeaux étaient aussi taciturnes qu’à l’ordinaire, et Séveric ne cessait de lancer des regards curieux à Aelysina, mais ils n’osaient pas discuter, à proximité des elfes noirs dont ils ne savaient pas s’ils parlaient leur langue.
Lorsqu’il fit trop noir pour avancer, même pour les yeux aiguisés des elfes, leurs guides leur firent signe qu’il était temps de bivouaquer. Ils montèrent un petit camp en quelques instants, avant de s’installer eux-mêmes un peu à l’écart, sans un mot.
Ils mangèrent en silence, rapidement, et s’enroulèrent dans leurs fourrures pour la nuit. Séveric tenta de parler avec la jeune femme, mais elle était épuisée et ne cessait de bâiller. La forêt semblait calme, mis à part le sifflement d’une brise faible dans les branches nues, et le gémissement occasionnel d’un des loups qui montait la garde.
- Quand allons-nous sortir de cette forêt ? demanda Yaojan avec irritation, alors qu’un petit paquet de neige venait de lui tomber sur la tête, délogé par le vent.
- A ce rythme, demain en fin de journée, d’après ce qu’ils m’ont dit, répondit Aelysina. Normalement, ils nous amènent jusqu’ aux contreforts des Monts Olandros.
- Nous en sommes si proches que ça ? s’étonna le jeune soldat. Je croyais que nous devions mettre plus d’une semaine pour atteindre ce point, de Sorog.
- On dirait que passer par leur camp nous a déjà bien amenés vers le sud, expliqua t-elle. Ils ont refusé de me dire où il se trouvait exactement. Nous allons reprendre nos tours de surveillance, cette nuit, on ne sait jamais, ajouta t-elle en évitant le regard inquisiteur de Séveric.
- Et après ? Jeta celui-ci, visiblement mécontent.
- Ils nous laisseront à l’orée des bois après nous avoir montré la direction des montagnes. Nous parlerons de tout ça quand nous serons sortis d’affaire, coupa t-elle sèchement.

La terre rouge et poussiéreuse formait un contraste saisissant avec la forêt noire enneigée dans laquelle ils voyageaient, et Aelysina reconnut le paysage familier de son rêve avec soulagement. Certes, le ciel restait couvert et nuageux, et la présence menaçante au loin persistait ; mais le dragon était là aussi, bel homme aux cheveux de feu et aux yeux dorés un instant, immense reptile rouge dont les ailes de cuir claquaient au vent l’instant suivant. Puis la forme humaine sembla se stabiliser. Aelysina le trouva rassurant, et se laissa absorber dans sa contemplation pour oublier les épreuves qu’ils affrontaient. Il semblait lui sourire presque tendrement.
“ je t’attends ” disait son regard.
- Elvarandar, que m’arrive t-il ? voulu-t-elle demander, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Il dut comprendre son expression malheureuse, car une sensation de réconfort l’envahit soudain. Il tendit les bras comme pour l’enlacer, mais elle avait beau mettre un pas devant l’autre, elle n’arrivait pas à le rejoindre.

Citation :

 ils semblaient connaître leur terrain par coeur

cœur

Citation :

 Lorsqu’il fit trop noir pour avancer, même pour les yeux aiguisés des elfes, leurs guides leur firent signe qu’il était temps de bivouaquer

Deux fois « faire » dans la même phrase

Citation :

 expliqua t-elle

expliqua-t-elle

Citation :

 ajouta t-elle

ajouta-t-elle (et en plus, ça fait deux incise pour le même dialogue)

Citation :

 - Et après ? Jeta

Pas de majuscule pour « jeta »

Citation :

 coupa t-elle

coupa-t-elle

Citation :

 “ je t’attends

Manque la majuscule

Citation :

 mais aucun son ne sortait

j’aurais plutôt dit « ne sortit ».

Citation :

 mais elle avait beau mettre un pas devant l’autre, elle n’arrivait pas à le rejoindre.

Pareil, j’aurais plutôt mis la phrase au passé simple.

Rien à redire sur ce passage, l’intrigue avance doucement, j’ai hâte de savoir ce qui les attends dans la montagne.