La première fois

Voilà un texte que j'avait écrit dans ma période "faut que j'écrive un recueil sur les vampires". Pourquoi cette idée saugrenue ? j'en sais rien... En tout cas cette nouvelle a vu le jour. l'objectif, présenter les vampires autrement que selon les clichés (je crois que là j'ai lamentablement échoué mais bon...). je poste le début pour le moment et la suite demain...

La première fois

Sang ! Sang... Le cadavre éviscéré gisait dans une mare de sang. Le liquide sombre, écarlate, s'étendait peu à peu sur le sol. Devant l'évidence du travail bien accompli de son père, le petit vampire ne put réprimer un frisson. Il ne frissonnait certes pas de froid ni de peur ; seul les vivants se préoccupaient de sensations matérielles telles que le froid et le chaud, et de quoi aurait-il pu avoir peur ?

Non, il s'agissait d'autre chose. De tout à fait autre chose ! Papa avait beau dire, qu'y avait-il de glorieux et de jouissif à déchiqueter ainsi une proie ? Le dégoût s'était emparé de lui. La vue de ce flot vermillon qui ne cessait plus de jaillir du cadavre lui retournait le coeur. Une boule lui encombrait la gorge devant ce spectacle répugnant. Tout en lui lui criait, l'implorait, de détourner le regard, de fuir cette affreuse vision, mais son instinct l'obligeait à n'en rien faire. Il était un vampire tout de même. Nom de dieu ! Si tant est qu'il y ait un dieu pour les vampires...

***

Deux ombres. Elles avançaient furtivement. Leurs pas caressaient le bitume, leurs silhouettes fendaient le vent. Pas un bruit, pas un souffle. Un silence infini berçait la ville paisible en cette froide soirée hivernale. Le théâtre des chars allemands à la tête de la municipalité et du pays tout entier semblait bien loin.

Vêtus de capes noires, les deux vampires étaient en quête d'une proie à se mettre sous la dent. Quoi de mieux que cette petite ville pour dénicher un ou deux humains dont le sang aurait un si savoureux parfum. Le parfum, le goût de la satiété !
Un grand vampire à l'allure svelte et souple était accompagné d'un autre, beaucoup plus petit, rondelet, qui se déplaçait avec moins d'aisance que son aîné.

Bientôt les deux ombres se séparèrent. Le plus jeune était encore un enfant. Comme tout bon vampire, il n'appartenait plus au règne des vivants, un enfant mort donc... Il venait d'avoir dix ans le jour même. Dix ans ? Une sorte de rite de passage accompagnait ce passage dans la onzième année, à l'age adulte. Avant dix ans, les enfants ne buvaient que du lait. Jamais de sang. A dix ans le vampire apprenait à chasser par lui même et à se nourrir comme tout ses semblables.

Aujourd'hui, le petit vampire chassait donc pour la première fois. Seul. Seul pour se nourrir... Son père venait de s'évanouir dans l'obscurité de la nuit, l'abandonnant face à ses responsabilités nouvelles.

Oscar, c'était ainsi que se nommait le jeune vampire, longea les murs pendant un moment. Dans l'ombre des murs, au coeur des entrailles d'une ville qui lui était inconnue, il se sentait plus en sécurité, masqué du regard d'éventuels promeneurs tardifs. La ville tardait à s'endormir. Voilà déjà près d'une heure que le soleil avait disparu dans le ciel et les rues étaient désertes. A chaque pas Oscar sentait l'angoisse l'envahir un peu plus encore. Il avait beau être un vampire, rien d'anormal pour un enfant de dix ans à ne pas se sentir rassuré. D'autant plus qu'il était perdu, ou du moins ça en avait tout l'air.

Son regard allait d'un bout à l'autre de la rue tandis qu'il avançait, à la recherche de ce qui lui servirait de première proie. Toutefois ses yeux balayaient les alentours avec un entrain mesuré.

Il avait un peu honte de l'avouer... Il aurait tant aimé rester au caveau comme toutes les nuits ! Vampire il est vrai, mais peu courageux. Combien de fois pourtant il avait rêvé de cette nuit ? Cette nuit où il deviendrait adulte, ferait ses preuves et saurait vivre, ou tout au moins survivre dans la mort, par ses propres moyens. Maintenant qu'il y était, il ne pouvait s'empêcher de regretter le caveau familial et la douceur du lait qui le nourrissait. Nourrissait...

Oscar tentait vainement de se soustraire à ses pensées nourries par l'angoisse qui lui tenaillait l'estomac. Il avançait encore, se fondant dans la masse obscure de la nuit, les sens en alerte, guettant le moindre mouvement à la recherche de gibier.

Bientôt il arriva au l'intersection de deux rues. Tournant au coin de la rue, sa gorge se serra.

Un enfant. Plus petit que lui, tout fin, il ferait une victime de choix. Une proie aisée pour sa première fois... Avec une infinie appréhension, Oscar se tendit et bondit. Il bondit aussi vite que sa corpulence le lui permettait.

Le gamin éclata de rire en voyant l'ombre se profiler derrière lui tout à coup.

- Arrête Papa tu m'as fait peur ! Qu'est ce que tu fais ici, je croyais que...

Le sourire du garçonnet se figea quand il s'aperçut de sa méprise. Au lieu de son père, il avait devant lui un enfant de son âge. Un enfant de son âge presque normal. Normal à deux détails près : la grande cape noir dans lequel il était enveloppé et la paire de dent d'un longueur inhabituelle qui lui sortait de la bouche.

Le sang d'Oscar ne fit qu'un tour. Expression singulière s'il l'on pense que les vampires n'ont pas de sang... Il fallait agir. Agir maintenant. Tout de suite. Tout serait rapide. Rien de plus simple. Depuis trois ans qu'il était vampire, chaque jour, chaque seconde l'avait préparé à cet instant. Ouvrir la bouche.

Saisir la proie. L'immobiliser. Se pencher sur elle. Sur son cou. MORDRE !
Sur le cou de l'enfant, une veine palpitait. Mordre... Une fraction de seconde et il serait adulte. Une fraction de seconde et il serait un assassin. Un enfant du même âge que lui mourrait dans sa bouche. Entre ses canines. Assassin ! Mais il était un vampire ! Il devait le faire. Il FALLAIT qu'il le fasse !

Passée la surprise, l'enfant commença de se débattre en hurlant. De toute ses forces, par tout les moyens il cherchait à se libérer de l'étreinte du jeune vampire. En vain ! L'autre était trop fort ! Un vampire ? L'enfant avait pourtant toujours pensé qu'ils n'existaient pas ! Ainsi il était réels ! Voilà qu'il le découvrait à présent, à ses dépends. Peu de temps encore et il serait mort. Mort ou pire, vampire à son tour ! Il sentit les canines glacées effleurer sa peau. Un frisson le parcourut. C'était la fin. Cessant de se défendre, il ferma les yeux en attendant la mort.

Son emprise était totale. Sa proie était vaincu. De tout son poids, soit vingt bon kilos de plus que sa frêle victime, il l'entravait lui interdisant tout mouvement. Un instant... Une fraction de seconde. Oscar se prépara à frapper. Il devait faire vite. Vite et bien. Il fallait que la proie souffre le moins possible. Bientôt... tout de suite...

Non ! Il ne pouvait s'y résoudre. Cet enfant avait à peine son âge ! Il ne pouvait pas faire ça. Ça!Et pourtant... Pourtant il le devait... Que faire ? Peu à peu il relâcha son étreinte. L'enfant ne chercha pas à se libérer. Il ne bougea pas, n'esquissa pas même le moindre geste pour s'enfuir. Il attendait. Il attendait que la grande faucheuse vienne cueillir sa vie. Sagement. Résolument. Le courage de l'enfant l'impressionnait. Il se souvenait de cette nuit, trois ans auparavant, où son père, mort une semaine plus tôt, était venu le mordre et faire de lui un vampire. Il se revoyait, s'entendait de nouveau, hurler, brailler. Chanter son désespoir au monde. Repoussant doucement sa proie, il dévisagea l'enfant de la tête aux pieds. À sa poitrine était accrochée une étoile jaune. L'étoile de David. Oscar savait ce que cela signifiait. Un enfant juif... En ces temps d'occupation nazie, enfant juif et mort en sursis étaient synonymes.

Les regards des deux enfants se croisèrent. Oscar pouvait lire la peur encore présente dans les yeux de celui qu'il avait failli condamner quelques seconde avant.

- Je... Je...
Oscar ne trouvait pas comment engager le dialogue. Quels mots utiliser. Pour quoi dire ?

- Je suis vraiment désolé... Comment tu t'appelles ?

- On... tu... tu peut m'appeler Jo..., répondit l'enfant d'une voix tremblante.

En quelques phrases, Oscar s'excusa encore à plusieurs reprises et essaya de se justifier auprès de Jo. Il lui expliqua le rituel des dix ans, la chasse, et tout ce qui l'avait poussé à envisager de le mordre.

Déjà plus en confiance, comme s'il avait compris que la menace était passée, le petit Joseph, Jo, raconta le quotidien qui était le sien depuis l'arrivée des allemands. Brimades, moqueries, coups. Tout y passait, tout était fait pour lui rendre la vie impossible.

-Le moment où ils viendront nous chercher moi et mes parents n'est plus très loin tu peux me croire !

Comme Jo disais ces mots, Oscar sentit monter en lui un sentiment d'admiration. D'admiration et d'amitié. Presque de complicité avec cet enfant qui déjà se confiait à lui alors que quelques minutes plus tôt il attentait à sa vie.

Oscar se laissa guider par Jo et les deux nouveaux amis allèrent se blottir dans un coin de rue où on ne les surprendrait pas. Ils discutèrent une bonne partie de la nuit, partageant leurs expériences respectives. L'un parlait de sa vie de vampire, l'autre de sa vie de juif, deux peuples qui, en ces jours troublés, étaient exclus de la même façon. Jo n'était attendu de personne : ses parents ne l'avaient pas vu sortir, endormis depuis bien longtemps.

C'est marrant, quand j'ai lu le titre, je pensais à une autre première fois
Sinon l'histoire est intéressante. Je trouve que l'idée de rite de passage est original dans une histoire de vampire

"Oscar sentait l'angoisse l'envahir un peu plus encore"
Le encore est de trop

"Sa proie était vaincu"
Manque un e

"il l'entravait lui interdisant tout mouvement"
Une virgule après entravait

Ton idée est intéressante, surtout le rituel de passage du vampire à l'âge "adulte", et les scrupules du jeune vampire à tuer.

Par contre pour ce qui est des clichés, il y en a un qui m'a sauté aux yeux : les capes noires... surtout en 1941, je pense que c'est le genre de tenue qui ne passe pas inaperçue.
En plus, tu dis que le père n'a été changé en vampire que 3 ans plus tôt, soit en 1938, donc il me semblerait logique qu'il s'habille selon la mode de son époque.
J'aurais plutôt vu un manteau noir, ou un imperméable.

Je lirai la suite avec intérêt, pour voir où tu veux nous emmener.

Merci à tous !
Lemli je note ^^ et je vais essayer de revoir le dialogue alors...

Abigaelle pas de souci, pour les vêtement rien nde compliqué à modifier

Et pour le rite de passage..., non hardkey ce n'est pas ce à quoi tu pensais

Citation :

Une sorte de rite de passage accompagnait ce passage dans la onzième année, à l'âge adulte.

Répétition de "passage".

Citation :

A dix ans, le vampire apprenait à chasser par lui même et à se nourrir comme tous ses semblables.

Que je comprenne bien : tes vampires grandissent ? Ou bien c'est une "façon de parler" ?^^

Citation :

masqué du regard d'éventuels promeneurs tardifs. La ville tardait à s'endormir.

Ce n'est pas vraiment une répétition mais c'est quand même une variation sur un même mot.

Citation :

il ne pouvait s'empêcher de regretter le caveau familial et la douceur du lait qui le nourrissait. Nourrissait...

Oscar tentait vainement de se soustraire à ses pensées nourries par l'angoisse qui lui tenaillait l'estomac.

Etant donné que tu utilises deux fois le mot "nourrissait", le "nourries" de la phrase suivante me paraît un peu trop.

Citation :

Bientôt il arriva à l'intersection de deux rues. Tournant au coin de la rue, sa gorge se serra.

Répétition de "rue".

Citation :

la grande cape noire dans laquelle il était enveloppé et la paire de dents d'une longueur inhabituelle qui lui sortait de la bouche.

Citation :

par tous les moyens, il cherchait à se libérer de l'étreinte du jeune vampire.

Citation :

Ainsi ils étaient réels !

Citation :

Sa proie était vaincue.

Citation :

soit vingt bons kilos de plus que sa frêle victime, il l'entravait,

Citation :

Oscar pouvait lire la peur encore présente dans les yeux de celui qu'il avait failli condamner quelques secondes avant.

Citation :

tu peux m'appeler Jo...

Un peu bizarre qu'il lui parle, à sa place je me serais barrée lol

Impression générale : fait attention aux répétitions. J'ai aussi repéré une ou deux phrases perfectibles, par exemple : "En quelques phrases, Oscar s'excusa encore à plusieurs reprises et essaya de se justifier auprès de Jo." Le vampire du début m'a fait penser à Louis de Pointe du Lac, qui lui aussi déteste boire le sang lol

Très, très, très longtemps après avoir posté la première partie, voici la fin de ma nouvelle; Si certains voulaient savoir la fin ... Et une fois de plus merci qui sont passé pour commenter. (je corrigerai plus tard, quand j'aurais le temps..; je crains que ça doivent attendre un moment malheureusement).


***

Deux heures avant le lever du jour, Oscar fut de retour au caveau familial. Toute la famille attendait son retour avec impatience. Tous voulaient savoir comment s'était déroulé sa première fois. Comment avait-il trouvé le goût du sang ? Qu'avait-il ressenti en sentant la victime se débattre vainement, puis agoniser lentement ? Plaisir, délectation ?

Il leur annonça, d'une petite voix timide qu'il n'avait mordu personne.

-Il n'y avait personne dans les rues. À cause du couvre-feu et des blindés allemands qui circulent, les gens ne sortent pas...

Leur visage se tendirent un peu plus. L'air soupçonneux. Puis, semblant finalement se rallier à l'idée qu'il n'avait aucune raison de leur cacher quoi que ce soit, le soupçon se mua en déception. Une déception immense qui doucha l'ambiance du caveau. Cet endroit du cimetière sembla tout à coup infiniment silencieux. Même le vent dans les branches ne venait plus remplacer le silence. Son père, dont les yeux était jusqu'ici remplis d'espoir et de fierté pour son fils, se mis en colère. Jamais enfant vampire n'avait procuré une telle honte à ses parents. Rater la première fois !

Oscar ne put que baisser la tête et laisser passer, sans mot dire, la tempête de son père. Quand enfin, le calme fut de retour dans le caveau, tout le monde se coucha, laissant Oscar seul. Le jeune vampire était désarçonner. Pour la première fois depuis trois ans il venait de mentir à ses parents. Mais il se sentait surtout perdu. Il aurait dû se sentir souillé, incroyablement honteux, de n'avoir pas réussi le rituel de passage à l'âge adulte. Oh bien sûr qu'il se sentait honteux, mais c'était plutôt le fait d'être un vampire qui lui faisait honte... Il se rendait compte qu'aucun vampire du caveau familial n'aurait hésité avant de mordre Jo. Il trouvait cela affreux. Inhumain ! Bon en effet ils n'étaient plus humains mais tout de même... Tout simplement ignoble !

Il s'étendit dans son cercueil. Songeur, il referma le couvercle sans faire de bruit. Il s'endormit bientôt, ce matin, et dehors le soleil commençait de poindre à l'horizon. Le début d'une longue nuit pour le petit vampire...

***

Dehors, le vent sifflait à travers les feuilles des arbres. Un soir d'hiver. Un soir d'hiver comme les autres. Une température glaciale, un ciel sans nuages, la lune brillait de mille feu.

Dans sa chambre, Jo revoyait dans sa tête les évènements de la nuit précédente. Il n'en avait pas parlé à ses parents. Il avait bien trop peur de leur réaction en apprenant qu'il s'était fait la malle pour leur avouer ce qui lui était arrivé. Il commençait à se faire tard. Il retira sa chemise. Son regard se posa sur l'étoile de David. Cette étoile qui contribuait à lui attirer chaque jour tant de problèmes ! De dégoût il jeta la chemise à l'autre bout de la chambre. Il avança un pas vers le lit pour se coucher.

Alors qu'il s'appuya sur le lit, un bruit sourd retentit depuis la porte d'entrée. La maison trembla sous le choc. On essayait de défoncer la porte. La raison de cette effraction n'était pas bien compliquée à comprendre. Paniqué, Jo se souvint d'une phrase qu'avait dit son nouvel ami la veille. « Nous autres vampires, pouvant entendre quelqu'un qui nous appelle à des kilomètres, pour autant que la personne pense à nous en appelant. »

En désespoir de cause, il sut ce qu'il lui restait à faire. Il se rua vers la fenêtre et hurla. Il scanda dans la nuit le nom de son ami. S'époumonant en espérant que le vampire entendrait son appel, sa supplique.

Dans la chambre à côté de la sienne, il entendit ses parents crier, puis la porte de sa chambre s'ouvrit, les laissant apparaître. Hystérique, sa mère le serra dans ses bras de toute ses forces.

Comme le pas des nazis s'approchait de la chambre, sa mère le regarda dans les yeux et lui cacha le visage.

- Ne t'en fais pas. Tout va bien. Ce n'est rien. Tout se passera bien. Tu ne risques rien. Ne regardes pas surtout. Ferme les yeux. Ferme les yeux mon chéri et surtout ne bouges pas, souffla-t-elle.

Sa voix était empreinte de désespoir. Oscar n'était plus un bébé, il savait bien que ce que disais sa mère était faux. Tout n'irais pas bien. Quand les soldats repartiraient ils seraient tous morts. Mais il choisis d'écouter sa mère. A près tout peut-être avait-elle raison... Il se blottit dans ses bras et attendit, les paupières closes.

***

Un cri traversa la ville endormie. Un cri que personne ne pouvait entendre. Personne hormis une personne. Un vampire. Un jeune vampire de dix ans, grand et trapu pour son jeune âge. Un jeune vampire nourrit au lait. Un enfant qui avait semé la honte sur tout sa famille pas plus tard que la nuit précédente. L'enfant de la honte. Le vampire de la honte.

Ses oreilles se dressèrent. Qu'étais-ce que ce bruit ? N'étais-ce que le vent ? Non... Il y avait autre chose. Une voix. Des mots. Une phrase. Un appel à l'aide. Mais qui ? Qui pouvait demander son aide ? La réponse allait de soi. Oscar se leva et se précipita vers ses parents qui s'apprêtaient à partir chasser. Ne voyant que cette solution, il passa aux aveux et leur expliqua pourquoi il était rentré le ventre vide la nuit précédente. Curieusement, ses explications semblèrent réconforter ses parents : leur fils n'était pas un incapable mais juste un enfant qui ait à tuer quelqu'un de son âge...

Comme il leur expliquait que Jo était juif, il leur expliqua l'appel qu'il venait d'entendre. Sans plus attendre, les trois vampires se fondirent dans l'obscurité et coururent vers la maison de Jo. Oscar ne savait pas expliquer comment, mais il connaissait le chemin. Comme si l'appel de Jo lui avait insufflé l'endroit où il devait se rendre.

Bientôt, ils arrivèrent devant une petite bâtisse. La lumière était allumée et une fenêtre était ouverte. La porte était enfoncée. Selon toute vraisemblance elle venait d'être fracturée à coups d'épaule. Sans perdre de temps à contempler la porte détruite, les trois vampires s'engouffrèrent dans la maison. Ils ne tardèrent pas entendre des voix.

Quelques pas de plus et ils se trouvèrent devant là chambre d'où venait les voix.

Deux soldats allemands en uniformes se tenait dans l'encoignure de la porte. Ils tenaient chacun une arme dans la main droite. Deux revolvers. Simples mais efficace. Efficace car mortel... Les deux hommes faisaient face à trois personnes. Trois silhouettes. Celles d'un homme et d'un femme, ainsi qu'une autre, plus petite, dans les bras de la femme. Un enfant. L'enfant gémissait. Une tâche sombre s'élargissait lentement sur son torse nu. La femme pleurait, impuissante devant son fils mourant. Le père de l'enfant, quant à lui, se tenait debout et regardait les deux soldats, un air de défi dans les yeux. Dans son attitude, il semblait vouloir dire « vous êtes content ? Lâches ! Vous tirez sur un enfant innocent ! Venez donc vous frotter à moi si vous en avez le courage ».

Toute cette scène apparut immédiatement à Oscar. Le jeune vampire, voyant son ami baignant dans son sang, se rua vers les deux soldats. Mauvais calcul! Alertés par le son des pas des vampires, les deux allemands se décidèrent à ouvrir le feu. Ils s'occuperaient des gêneurs tout de suite. Mais avant cela il fallait s'assurer du succès de la mission. Cette racaille juive devait être liquidée. Deux coups de feu retentirent et les parents de Jo s'écroulèrent.

Horrifié, Oscar se rua vers son ami pour lui porter assistance. Son coeur battait faiblement et sa respiration devenait toujours plus inégale.

Tout se passa en un éclair. Avant que les soldats aient pu esquisser le moindre geste, ils s'effondrèrent, deux énormes traces de canines dans le cou.

Les parents d'Oscar se tournèrent vers leur fils.

- Ils est encore en vie. Mais je crois qu'il n'en a plus pour longtemps. Fais-le ! répondit sa mère au regard interrogateur d'Oscar.

-Je... D'accord... Mais... Sauvez les... Faites-le... S'il vous plaît, répondit le petit vampire d'une voix hésitante en montrant les parents de Jo évanouis.

Les deux vampires se tournèrent vers les deux corps inanimés. Une seconde plus tard, ils se redressèrent, les canines ensanglantées. Sur leur visage se lisait la satisfaction du travail accompli. Le père d'Oscar se tourna vers son fils, toujours au chevet de Jo qui gisait dans une mare de sang en expansion.

- Je sais que c'est difficile. Mais il faut que tu le fasses. Pas pour moi. Ni même pour toi... Il faut que tu le fasses pour lui.

Comme oscar hésitait toujours, la voix de Jo se fit entendre. Deux mots aussi simples que brefs. Deux mots lourds de sens. Deux mots préalable à la fin d'une vie, à l'aube d'un nouveau vampire.

- Fais le.

- Mais je ne peux pas ! Tu es mon ami. Je ne peux pas te mordre quand même, s'offusqua Oscar en tergiversant.

- S'il... te... plaît... Fais le.


Oscar se pencha. Tout se passa très vite. Tout alla très vite et pourtant il sembla à Oscar que ces instant duraient une éternité. Ses dents touchèrent le cou de Jo. Il sentit son ami frémir légèrement. Puis les canines pénétrèrent dans la chair. Et pour Oscar, ce fut la première fois. Le rite de passage. Les premières gouttes de sang coulèrent dans sa bouche. Des larmes de sang pleurèrent dans son gosier. Le sang... Le goût du sang. Le goût de la mort. La saveur de l'amitié. Oscar sentit Jo se détendre puis la vie le quitta. Oscar venait de mordre. Pour la première fois. Sa première fois. Une première fois si particulière que toute sa vie il s'en souviendrait.

Pour ce rituel de passage à l'âge adulte, il avait soulagé un ami de terribles souffrances. Il savait ce que cela voulait dire... Une morsure motivée par l'amour ou l'amitié... Jo revivrai. Il deviendrai un vampire. Jo serait un vampire et ses parents aussi !

Pour une vie éternelle Osc ar retrouverait son ami. Leur amitié serait éternelle.

L'infinité de l'immortalité.

L'éternité de l'amitié.

Je suis contente d'avoir la fin de l'histoire, j'aime bien comment ça finit, comment une situation désespérée finit par se retourner.

Je n'ai pas beaucoup d'autre chose à ajouter, ton écriture est fluide et se lit bien, j'aime toujours le petit vampire qui a encore un côté enfantin malgré sa nature.

Je dois dire que j'ai bien aimé ce petit récit. Je ne me suis pas trop attardée sur la forme car même si le niveau est plutôt bon, pas mal de choses mériteraient d'être retravaillées.

Par contre, en effet, je ne comprends pas pourquoi tu dis avoir voulu présenter les vampires autrement que selon les clichés car c'est au contraire exactement l'inverse : capes noires, canines dépassant de la bouche, qui dorment dans des cercueils, attaque les humais pour se nourrir...

Quoi qu'il en soit, l'ensemble reste sympathique à lire. Ah, et tu aurais peut-être pu t'attarder un peu plus sur l'intervention des vampires à la fin, car ça fait très "bâclé" : "Oscar mord Jo, ses parents mordent les parents de Jo, tout le monde devient vampire, et tout va bien." C'est très dommage car c'est une nouvelle vraiment intéressante.

Enfin tu pourras toujours la reprendre.
En tout cas, il me semble que tu es prometteur.

Nighty?! c'est bien toi?

lol
Vi. ^^
Je suis un peu fantôme mais en vérité, je repasse de temps en temps voir comment se porte ce merveilleux forums et ses petits habitants !!
Du coup, j'en profite pour jeter un coup d'oeil aux derniers récits postés et parfois, je ne résiste pas à l'envie de laisser un petit commentaire.
J'envisage même de poster peut-être le début du mien. =)

Ben.... ça me fait plaisir de rencontrer enfin ma maman floodantastique ^^

Et moi, je suis ravie de rencontrer ma seconde fille !! ^^
Bon, je ne vais pas (re)commencer à flooder, surtout dans un topic sérieux, mais n'hésite pas à m'écrire si tu le souhaites, ou si tu veux que je lise quelque chose, ou juste pour le plaisir ! ^^

Hum... si tu ne sais pas quoi lire il y a une histoire sympa en fantasy qui s'appelle les Aventures d'Erishun...

Eh bien je vais aller voir ça... ^^

rainette a écrit:

Hum... si tu ne sais pas quoi lire il y a une histoire sympa en fantasy qui s'appelle les Aventures d'Erishun...

Pas de pub dans MON sujet !

merci "nighty" (je peux ?) de ton passage, te tiendrai compte de ton commentaire : dès que j'ai le temps je retravaille la fin !

lol
Oui, tu peux. C'est mon p'tit surnom du coin. ^^

Je pense que ce serait en effet bien que tu prennes le temps de rebosser sur la fin, car ça fait une nouvelle sympathique quand même ! J'ai bien aimé. Or, je ne te cache pas qu'il n'y a pas des masses de récits auxquels j'accroche !

Au fait, Fos, j'ai bien aimé ton histoire ^^ ça me rappelle les nouvelles de vampires que j'écrivais quand j'étais plus jeune.

Je suis d'accord, la fin mérite d'être retravaillée, mais c'est une nouvelle bien sympathique qui m'a beaucoup plu ^^ Personnellement, le vampire est un de mes thèmes favoris, et j'ai même commencé une (longue) nouvelle à ce sujet il y a quelques temps, afin de revisiter à ma manière le mythe du vampire.
Continue de progresser, car tu as de bonnes idées