la fille perdu
ma mémoire est un horizon blanc
ma mémoire est un paysage perdu
ma vie est une errance
mon cœur en promenade
ma raison sonne aux maisons des fantômes
ma mémoire est une Sibérie vierge et glaciale
mes yeux, le feu et le lac
dans mes yeux, les ailes de anges
sur mes lèvres l'alcool des icebergs
je suis la fille perdue
la naissance sans condition
la révolte sans rémission
le corps en voyage à perpétuité
je suis la fille perdue
qui parle
aux chats sous la lune
aux âmes sans rêves
je suis la fille perdue
dans une ville confisquée
dans une ville interdite
aux clandestins et poètes
dans une ville tapissées d'asiles et d'hôpitaux
dans une ville noyées de sens obligatoires
c'est toujours une autre monde
qui git
sous ton front doré
déjà
les fleurs sauvages s' asphyxiaient dans les vases
déjà le cancre ouvrait les cages
quant aux baleines leurs cris d'amour
traversent encore le monde
les champs magnétiques
attendent les labours
comme un cimetière de village
la résurrection de petites tombent en fer forgées
le nuage cherche la montagne pour exploser
la foudre, le chêne
comme un orage
l'alcoolique attends sa guérison
je suis la fille perdue
sur la banquette arrière des voitures
je suis la fille qui dort
pleine de sorts
je suis la fille qui coule
les yeux ouvert sur nos autoroute, nos périphérique
des villes franchisées
des gasoils marbres d'eau violètent
les eaux du port
des rivières mauves abreuvent l'aorte du cœur
des ouvriers autour d'un brasero
échanges des mots lointains
je suis la fille perdue
celle qui dort sous la lune
comme une morte sans âme
je suis la femme perdue
celle qui repose dans un cimetière marin
loin des rugissants
et voit
les oiseaux blancs volées tout au dessus
les oiseaux blancs monter
vers la lumière
ma mémoire est un horizon blanc
ma mémoire est un paysage perdu
je suis la fille perdue
qui glisse entre les morts et la vie