J'ignore si ce texte est placé au bon endroit. Si ce n'est pas le cas, pouvez-vous me le signaler ?
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Notre représentation :
« Pam, pam, pam », les trois coups retentissent. A peine les acteurs ont le temps d'arranger leurs costumes qu'ils se trouvent projetés sur scène. L'anxiété les rongent, un par un. La tension est palpable tandis que ce maraudeur désobligeant, le silence, entre en jeu, les isolant davantage. Seront-ils à la hauteur des espérances ? Cette question laisse le spectre d'une incertitude planer... La foule, ce monstre sacré, lève son visage sinueux et s'impatiente, avide de sensations et de miséricordes. Les artistes retiennent leur souffle : le rideau se lève en les auréolant d'une gloire illusoire. Illustré par leurs vagues esquives, le décor, cet amas de paradoxes irréalistes resplendit sous l'effet des projecteurs. Il se déplace au gré des envies du spectateur. Ce soir, il devient une vulgaire arène, où se dévorent des Hommes promis à la damnation suprême. Tous s'égosillent, se déchaînent comme mille âmes torturées en acclamant les acteurs, devenus des guerriers assoiffés de sang. Un acteur s'avance et déclame ses tirades offensives. Du regard, ils l’assassinent, en vain. Ce pantin s'articule au rythme du capharnaüm que sont les exclamations de ces badauds transformés en une incontrôlable créature de foire. Ils font donc de lui le vainqueur incontesté. Il se pâme en enterrant ses camarades de scène. Il est le favori, le Destin la choisi. D'un geste, il dénigre les figurants, ces pauvres âmes futiles, jetés en pâture dans l'arène de l'oubli. Que font-ils parmi eux, ces êtres égarés ? Tâtent-ils la lumière du lendemain ? Le vœu d'une chance ? Cela serait faire preuve d'ignorance. Le Théâtre n'affranchit personne, surtout pas ces choses sans utilité propre, aux pensées vierges et à l'esprit perverti. Ces visages de cire se consument, laissant l'acteur dominer l'homme par ses desseins burlesques, malmenant le manant qui se cache au fond de lui.
C'est alors que j'arrive, moi, Perséphone de l'ombre, semant désarrois et peines le long des champs de cyprès. Ma voix de cristal ne devient que secondaire et seule ma présence matérielle importe. Alors, je vagabonde, lasse, de cour à jardin. J'offre ma décadence à qui veut bien l'entendre. Découlent de ma bouche des monologues impromptus, putrides pour ces fleurs en chair. Une amère constatation se dévoile à mes pupilles : Je suis l'actrice éternelle de ma propre vie et pâle figurante d'autrui. Triste fatalité. Alors, prise d'agonie, je joue mon destin qui m'emporte au diable vauvert. J'enchaîne scènes lunatiques et actes interminables. Poudrée comme la lune, une rage se glisse sous mon masque et me pétrifie. Suis-je condamnée à interpréter ce rôle de victime ? La vie décide pour moi, je n'ai donc aucun libre arbitre. J'écume de haine envers ce rôle geôlier qui me métamorphose en une statue de marbre. Je croule sous le poids des quolibets, impuissante. Ô créateur ! Écoute mes divagations, si tu existe ! Mes yeux ne sont que ton reflet. Si Descartes avait tort ? Si cette phrase, « Je pense donc je suis » n'était qu'un leurre philosophique ? Alors mes pensées ne se révèlent qu'être une fumée d'artifices ! Ma peau, ma chair, quelles piètres substances ! Mes sens t'appartiennent, ô maître. Pourquoi as-tu fait de moi ta marionnette, cher bourreau ? Mon existence est vaine, désormais. Le réel appartient à l'absurde et l’imaginatif à l'indéfini. Vil et sournois personnage que tu es, ne te rends-tu guère compte de toute la miséricorde dont tu nous abrutis ? Sache, camarade de torture, que ton goût pour l'infortune révèle en toi un être lâche et estropié. Alors tues-moi avant que le désespoir m'achève...
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Personnellement, je ne suis guère satisfaite de ce texte. Quelque chose cloche mais je n'arrive guère à mettre le doigt dessus... J'espère que vous avez apprécié le lire. N'hésitez pas à me faire part de vos avis, positifs ou négatifs. Tout est bon à prendre ! Merci de votre lecture.