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 Lumandir [roman]

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MessageSujet: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 13:30

Bonjour,
Voilà donc un premier passage de l'histoire que je suis en train d'écrire.
Pour l’anecdote c'est un projet que j'avais commencé il y a plus de dix ans, puis que j'ai laissé tombé durant très longtemps. Je suis retombé dessus et j'ai eu envie de le continuer, voir si ça valait le coup et par plaisir d'écrire.
J'espère que ce sera compréhensible et cohérent.

Ce premier passage sera plus un prologue que le début d'un chapitre.

Prologue:


— Ce n'est pas normal.
 Le vieil homme était penché sur le sol, relevant délicatement de sa main ridée une fleur éternelle dont les pétales se recroquevillaient sur eux-mêmes. La plante, habituellement si blanche et si gracieuse, avait pris une teinte grisâtre et ses feuilles se couvraient de larges taches noires. Il planta son bâton dans le sol afin de se relever tout en remontant son long manteau de laine brune. Abbel ne l'aida pas. Une fois, il avait voulu prêter main-forte au druide par égard pour son grand âge, l'homme lui avait asséné un tel coup de bâton sur le crâne qu'il en eut mal durant plusieurs jours. Asmal était peut-être vieux, il avait encore sa fierté.
— Qu'y à  t-il, maître ? demanda le jeune apprenti.
— Les éternelles ne fanent pas ni ne meurent. Quelque chose perturbe le sanctuaire.
 Le druide voulut remonter le sentier menant jusqu'au sommet de la bute. Ils avancèrent doucement, observant tous les changements perceptibles à l’œil nu. Ils étaient dans le sanctuaire, le cœur de la forêt, l'un des lieux les plus purs en ce monde. Les rayons du soleil matinal traversaient la couche épaisse des arbres au-dessus d'eux, parsemant le sol vert sombre de taches dorées. Les amas blancs formés par les éternelles jalonnaient leur chemin, l'air était doux. Un véritable havre de paix. Entrer en ces lieux revenait à laisser derrière soi tous les sentiments négatifs qui pouvaient envahir l'homme chaque jour. Ici, Abbel se sentait bien. La première fois, il l'avait vécue comme une renaissance, comme si le poids de toutes ces années de douleurs et d'amertume s'était envolé. En ce lieu, la connexion avec la terre semblait si forte, si belle, si parfaite.
 Ils arrivèrent au sommet, où trônait un dolmen colossal. Au centre d'une petite clairière, il surplombait l'épais sous-bois et ses alentours. Asmal s'arrêta face au rocher, prit une profonde respiration et posa ses mains sur la paroi. Son apprenti l'imita. Les deux hommes se concentrèrent. Ils sentirent la vibration qui émanait de la roche, c'était leur manière de communiquer avec ce qu'ils appelaient l'esprit du grand tout, la force dont les druides tiraient leurs pouvoirs. Ils pouvaient la ressentir au travers du dolmen, puissante et harmonieuse. Pourtant, quand il ouvrit les yeux, le jeune homme vit son maître grimacer et cela ne présageait rien de bon.
— Quelque chose ne va pas ? demanda-t-il.
— Concentre-toi mieux et écoute, lui lança le druide d'un ton sec.
 Abbel replaça ses mains et se concentra aussi intensément qu'il le put. Il ressentit à nouveau la vibration, elle n'avait pas changé. Il attendit, laissant l'esprit des lieux se connecter avec le sien. Il comprit alors ce que voulait dire le vieil homme. C'était à peine perceptible, mais le son qu’émettait la vibration perdait en intensité de manière irrégulière. Un phénomène effectivement anormal.
— Tu as entendu ? demanda Asmal.
— Oui, se contenta-t-il de répondre.
 À la manière dont le vieil homme plissait son front dégarni, il comprit que cette anomalie l'inquiétait. Après une dernière prière dédiée à l'esprit des lieux, ils sortirent du sanctuaire pour s'enfoncer dans les profondeurs de la forêt. Abbel ne comprenait pas ce que cherchait son maître et cela l’agaçait. Il le vit à plusieurs reprises s'arrêter pour se concentrer, puis repartir sans rien dire. Ils avaient marché longtemps et se trouvaient maintenant loin de leur domaine. Il le vit courber l'échine afin d'analyser les empreintes sur le sol, puis se relever, le visage assombri par un rictus de mécontentement.
— Naracks, lança-t-il.
— En êtes-vous sûr ? s'enquit le jeune druide.
 Asmal lança un regard noir à son apprenti, qui regretta immédiatement d'avoir mis sa parole en doute. Pourtant ils étaient presque arrivés au sentier menant au bourg de Sérilia. Ces créatures n'allaient jamais aussi loin.
Il y a déjà eu une attaque dans la vallée du souffle, continua le jeune homme. Si je n'étais pas intervenu la dernière fois, ce garçon ne s'en serait pas sorti. Pensez-vous qu'elles viendraient à sortir de la forêt ?
 Le vieux druide plissa ses petits yeux noirs.
— Quelque chose les attire, ils arrivent plus nombreux et plus féroces, se contenta-t-il de répondre.
 Abbel se remémora ces hideuses créatures au pelage brun et aux yeux sombres. Agressives, elles  attaquaient tout ce qui passait à leur portée.  Il avait déjà dû en affronter une et espérait qu'il n'aurait pas à recommencer. D'habitude, elles restaient terrées dans leurs cavernes, ne sortant que la nuit ; elles ne s'éloignaient que très peu de la vallée du crépuscule. Qu'est-ce qui pouvait bien les attirer jusqu'ici ?
— C'est dangereux pour ceux qui se cachent dans la forêt, reprit le garçon.
— Que faire de cela, je les tolère déjà sur nos terres, répondit le vieil homme.
— Maître ! s'indigna l’apprenti, ils n'ont pas le choix. Vous n'agirez donc point ?
— J'en fais assez. S'il reste près du domaine, ils ne risquent rien, s'ils s'en éloignent, 'leur problème.
 Le vieil homme accéléra le pas, faisant virevolter ce qui restait de ses longs cheveux blancs. Abbel connaissait bien le caractère de son maître. Il n'aimait pas les gens, préférant de loin la compagnie des animaux. Sans doute à cause de toutes ses années passées en ermite. C'était à peine s'il tolérait la présence de son apprenti, bien qu'avec le temps, le druide s'était tout de même pris d'affection pour le jeune garçon perturbé qu'il avait été. Mais depuis plusieurs mois, un détachement de soldats de la couronne avaient investi les abords de la forêt. Leur tâche était simple : arrêter et torturer toutes personnes soupçonnées de pratiquer les anciens rites et les forcer à adopter la religion maintenant officielle du Royaume, l'ordre de Rahôn. Les malheureux refusant d'abandonner leur culture étaient soit pendus le long de la voie menant au bourg de Sérilia, soit brûlés vif. Depuis, la majorité des habitants de la région, essentiellement des enfants de la terre, comme ils se désignaient, mais aussi les hors-la-loi en tout genre, se réfugiait dans les vastes étendues de la forêt Blanche, cherchant un abri sûr chez les druides.
 Le jeune homme n'était, malgré tout, pas mécontent de la venue de ces apatrides. Lui qui pensait vouloir vivre toute sa vie en solitaire s'était surpris à apprécier la compagnie d'autres personnes. Il leur venait en aide et s'en sentait maintenant responsable. Son maître, quant à lui, restait distant face à ses nouveaux venus, laissant son apprenti gérer la situation. Les réfugiés avaient établi un village caché, non loin du domaine des druides, et très difficile d'accès pour qui ne connaissait pas les vallons escarpés de la forêt.
 Le vieil homme s'arrêta net. Abbel comprit immédiatement pourquoi en sentant l'odeur nauséabonde qui émanait du sous-bois. Une odeur de pourriture. Asmal désigna du bout de son long doigt décharné un tronc d'arbre couché. Ils avancèrent doucement, et constatèrent une nuée d'insectes charognards  grouillant près du lieu en question. Le cadavre d'un homme, du moins, ce qu'il en restait, gisait derrière, seul au milieu des broussailles. Il lui manquait une partie du visage et les lacérations présentes sur le corps témoignaient de la violence de l'attaque qu'il avait subie. La signature caractéristique d'un narack, pensa le jeune druide.
 Il fut pris d'un haut-le-cœur à la vue des viscères étalés sur le sol. Se retrouver face à la mort avait toujours constitué une épreuve, tout comme ôter la vie, quelque chose qu'il s'était juré de ne plus jamais faire. Il s'appuya sur un tronc d'arbre et releva de sa main les boucles noires qui tombaient sur ses yeux gris clair, reprenant son souffle avant de retourner examiner la scène macabre. Asmal ne semblait pas perturbé, ni par l'odeur ni par le spectacle. Il examinait consciencieusement les lieux de sa mine grave. L'homme n'avait pas l'air très âgé ; il portait un uniforme de soldat de la couronne. Il n'était pas de la région, sûrement d'Ezradel à en juger par sa tignasse couleur blond doré et l’œil marron qu'il lui restait.
Plusieurs hommes à cheval, affirma le vieux druide, cinq en tout, et deux naracks. Les autres se sont enfuis vers le bourg.
 Le regard perçant du vieil homme semblait scruter quelque chose au loin. Une masse brune se dissimulant dans les feuillages, les restes de la monture.
— Peut-être que cela découragera les soldats de s'aventurer trop près de nos terres, dit Abbel. d'autres pourraient venir.
— S'ils viennent, ils ne nous trouveront pas.
— Mais ils trouveront ceux qui se cachent.
 Asmal prit un moment de réflexion avant de poursuivre :
— Depuis toujours, les hommes se battent ; pouvoir, argent, amour, il y a toujours quelque chose. Souhaites-tu vraiment prendre part à ce combat-ci ? Sache que quand il sera fini, un autre viendra.
— Mais, maître, ce sont nos rites qu'ils veulent éradiquer.
— Je sais cela, mais ce n'est pas la première fois, ce ne sera sûrement pas la dernière et je suis toujours là. Interdire ce que je suis ne peut m'empêcher d'être qui je suis, tout comme toi. Si tu veux aider ces gens, libre à toi de le faire, mais sache d'abord pourquoi tu le fais. Ton pire ennemi n'est pas à l'extérieur de cette forêt, il est là.
Le vieil homme pointa du doigt la poitrine du jeune homme.
— Tes rancœurs ne te rendront pas plus fort, finit-il par dire. Maintenant rentrons. Que je parte faire part  de tout cela aux autres druides.
 Abbel laissa Asmal partir devant. Même si, sans le savoir, le vieil homme avait touché un point sensible, sa décision était prise depuis longtemps ; s'il devait prendre part à cette lutte pour aider les siens, car c'est comme cela qu'il les considérait désormais, il le ferait, quoi qu'il lui en coûte.


Dernière édition par Dead moon le Mar 11 Mar 2014 - 0:29, édité 7 fois
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Morrigan
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 17:28

Première remarque pour commencer : tu n'utilises pas les bons tirets pour les dialogues, ce sont ceux-là : — (alt+0151)

dont les pétales se recroquevillaient sur elles-mêmes => eux-mêmes (et oui, c'est masculin "pétale" ^^)

Il planta son bâton dans le sol afin de se relever tout en soulevant son long manteau de laine brune => chipotage, mais légère répétition de sens relever/soulever, je trouve

Une fois, il avait voulu prêter main-forte au druide par égard pour son grand âge, l'homme lui assigna un tel coup de bâton sur le crâne => "l'homme lui asséna". Par contre, le temps me semble fautif : ce serait plutôt "lui avait asséné"

Qui à t-il, maître ? Demanda le jeune apprenti. => Qu'y a-t-il, maître ? demanda (jamais de majuscule à une incise, même après ? ou !)

Les éternelles ne fanent pas, ni ne meurent, quelque chose perturbe le sanctuaire. => je mettrais un point après "ne meurent" et j'enlèverais la virgule après "ne fanent pas"

Ils se trouvaient dans le sanctuaire, le cœur de la forêt => ça me gêne un peu "Ils se trouvaient dans le sanctuaire", vu que c'est dit juste deux lignes au-dessus. La formulation est maladroite, à mon sens. Je pense que "Le sanctuaire, le cœur de la forêt", suffirait

Les rayons du soleil matinal traversaient la couche épaisse des arbres au dessus d'eux, => au-dessus

Les amas blancs formés par les éternelles jalonnaient leur chemin, l'air était doux, un véritable havre de paix. => je mettrais un point après "l'air était doux" ; en l'état, le lien entre toute la description avant cette phrase et sa conclusion : un havre de paix, n'est pas très clair, je trouve

Entrer dans un sanctuaire revenait à laisser derrière soi tous les sentiments => sous-entendu, il existe donc plusieurs sanctuaires ? D'accord j'avais compris qu'il existait encore d'autres lieux purs, mais pas nécessairement des sanctuaires, et l'appellation "LE sanctuaire" jusque-là laisse entendre qu'il est unique

La première fois, il l'avait vécu comme une renaissance => qu'est-ce qu'il a vécu ? Il me semble qu'il manque un complément. Si c'est pour "la première fois" (sous-entendue, sa première venue, donc) il faudrait accorder : "vécue"

Quelque chose ne va pas ? Demanda-t-il. => demanda

mais le son qu’émettait la vibration perdait parfois en intensité de manière irrégulière => "parfois" et "irrégulière" font répétition de sens, choisis-en un seul plutôt

Tu as entendu ? Demanda Asmal. => demanda

Ils avaient marché longtemps et étaient maintenant loin de leur domaine => "et se trouvaient" ?

Il le vit courber l'échine afin d'analyser les empreintes sur le sol, puis, se relever, le visage assombris par un rictus de mécontentement. => assombri. J'enlèverais la virgule après "puis"

En êtes-vous sûr ? Demanda le jeune druide. => demanda. Tu pourrais varier ce verbe : s'enquit, interrogea, par exemple

Asmal lança un regard noir à son apprenti qui regretta immédiatement d'avoir mis sa parole en doute. => je mettrais une virgule après "son apprenti"

Il y a eu plusieurs attaques ces derniers jours, continua le jeune homme, si je n'étais pas intervenu => chipotage, mais je mettrais bien un point après l'incise pour commencer une nouvelle phrase

Le vieux druide plissa ses petits yeux noirs . => espace en trop avant le point

- Quelque chose les attire, ils arrivent plus nombreux et plus féroce => féroces

Plus hautes qu'un homme lorsqu'elles se dressaient sur leurs pattes arrières, leur pelage brun, leurs yeux sombres. => arrière. Je trouve la fin de la description un peu maladroite ; j'aurais plus vu quelque chose du genre "elles possédaient un pelage brun, des yeux sombres", parce que ça n'a pas grand-chose à voir avec le début et leur taille

D'habitudes, elles restaient terrées dans leurs cavernes ne sortant que la nuit, elles ne s'éloignaient que très peu de la vallée du crépuscule. => "D'habitude". Je mettrais une virgule après "cavernes", et un point ou point virgule après "que la nuit"

Que pouvait-il bien les attirer jusqu'ici ? => "Qu'est-ce qui pouvait bien les attirer" me semble bien plus correct

Que faire de cela, je les tolère déjà sur nos terres => "de ceux-là" ? J'ai un doute, ça désigne ceux qui se cachent ou la situation ? Niveau ponctuation, je mettrais un point d'interrogation après "cela"

Maître, s'indigna l’apprenti, ils n'ont pas le choix, vous ne ferez rien ? => point d'exclamation après "maître" me semblerait mieux, et un point après "le choix" aussi. Je ponctuerais même "Vous ne ferez donc rien ?" pour appuyer, mais c'est toi qui vois

Je fais déjà, s'il reste près du domaine, ils ne risquent rien, s'ils s'en éloignent, leur problème. => Le début ne veut pas dire grand-chose. "J'en fais déjà assez/suffisamment" ? Je mettrais un point après ça. "S'ils restent près du domaine". Pour la fin, soit je rajouterais "c'est leur problème", soit pour garder le côté oral (bourru ?), un petit apostrophe devant "leur" pour montrer qu'il "mange" le mot

Le vieil homme accéléra le pas faisant virevolter ce qui restait de ses longs cheveux blancs => virgule après "le pas"

un campement de soldats de la couronne avaient investit les abords de la forêt => avait investi. Par contre, un campement qui investi me semble bizarre. Un détachement, une troupe, une armée, oui, mais pas comme ça

Leur tâche était simple, arrêter et torturer toutes personnes soupçonnées de pratiquer les anciens rites et les forcer à adopter la religion maintenant officielle du royaume, l'ordre de Rahôn => deux points après "était simple" à mon avis. majuscule à "royaume"

Les malheureux refusant d'abandonner leur culture étaient soi pendus le long de la voie menant au bourg de Sérilia, soi brûlés vif. => soit pendus / soit brûlés vifs

se réfugiait dans les vastes étendues de la forêt blanche => vu que c'est un nom, je dirais "forêt Blanche"

se réfugiait dans les vastes étendues de la forêt blanche, / Le jeune homme n'était, malgré tout, pas mécontent de la venue de ces réfugiés.

Asmal désigna un tronc d'arbre couché du bout de son long doigt décharné. => inverser : "Asmal désigna du bout de son long doigt décharné un tronc d'arbre couché"

Ils avancèrent doucement pouvant constater une nuée d'insectes charognard grouillant près du lieu en question => virgule après "doucement". par contre "pouvant" c'est maladroit et ça ne sonne pas bien. "et constatèrent qu'une nuée d'insectes charognards grouillait" ?

L'homme devait avoir une trentaine d'année ; => "d'années". Euh, avec juste la moitié du visage, c'est possible de voir ça ? ^^

à en juger par sa tignasse couleur blond doré et l’œil marron qui lui restait. => qu'il lui restait

Être face à la mort avait toujours été une épreuve pour lui => "Se retrouver face à la mort avait toujours constitué une épreuve" ?

Asmal ne semblait pas perturbé, ni par l'odeur, ni par le spectacle => pas de virgule entre deux "ni" rapprochés

Plusieurs hommes à cheval, vociféra le vieux druide => "vociférer" ne me semble pas un bon choix, ça voudrait dire qu'il hurle, ce qui ne correspond pas à la situation, ni à ce qu'on a vu de lui jusqu'à présent

Peut-être que cela découragera les soldats à s'aventurer trop près de nos terres, => découragera les soldats de s'aventurer. Je mettrais un point après l'incise.

Depuis toujours, les hommes se battent, pouvoir, argent, amour, il y a toujours quelque chose => je mettrais un point ou point virgule après "se battent"

Mais maître, => Mais, maître

Tes rancœurs ne te rendront pas plus fort, finit-il par dire, maintenant rentrons, demain il faudra que je parte => Je mettrais un point après l'incise et "maintenant rentrons". "que je parte faire part" serait bien aussi, ça élimine un verbe faible et inutile

sa décision était prise depuis longtemps, s'il devait prendre part à cette lutte => je mettrais un point ou point virgule après "depuis longtemps"


Des soucis dans la ponctuation encore, surtout au niveau des dialogues. Je te conseille de les lire à voix haute, tu verras de toi-même où se mettent les pauses.

Sinon le début est assez classique, mais ça se laisse lire avec plaisir. J'ai buggé sur un passage : lorsqu'Abbel demande si son maître est sûr pour les narracks, il dit ensuite qu'il en a combattu un. Donc, il devrait savoir qu'il y en a, pourquoi demande-t-il confirmation ?

Autre chose : les "enfants de la terre", comme se nomment les habitants, ça signifie que ce sont des paysans, j'imagine ? Surtout vu le contexte médiéval qui semble se dessiner. Du coup, comment des paysans peuvent-ils abandonner leurs terres ? C'est tout ce qu'ils ont, tout ce qui leur permet de vivre, de survivre. En plus, il suffirait que les soldats crament les terrains pour les punir de déserter...
Je ne demande pas encore comment ils arrivent à survivre dans la forêt (ni combien de temps ils comptent le faire ^^), je pense qu'on verra ça plus tard, ce n'est que le prologue Smile J'ai d'autres questionnements, mais ils attendront la suite aussi.

À part ça, pas trop d'explications à la fois mais on entrevoit l'univers, c'est pas mal géré de ce côté.
Je pense que les perturbations que ressentent les druides sont dues à "l'abandon" de la vieille religion, qui pourrait l'affaiblir ; en tout cas, c'est ce que m'évoque ce début. (ou alors un gros vilain démon ^^)

Bon, je ne dirais pas que je suis tenue en haleine et que j'ai hâte de savoir la suite ; pour moi, c'est plus une mise en bouche, une mise en place des éléments pour la suite qu'une réelle accroche.
Mais ça reste sympathique Smile

Voilà, si tu as des questions, n'hésite pas Wink
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeLun 3 Mar 2014 - 19:56

Merci, je vais corriger tout ça de ce pas.
Pour les tirets je sais mais ils n'ont pas été pris en compte dans le copier coller, je ne sais pas pourquoi, du coup j'ai remis ceux là vite fait.

Pour répondre à tes questionnement:

déjà les enfants de la terre ne désignent pas des paysans mais  les adeptes du culte de la terre. Mais si cette appellation met un doute je vais voir à la changer, c'est vrai que pour moi ça n'évoque pas du tout le monde paysan c'est marrant.
Après ce qui n'est pas précisé mais qu'on comprendra plus tard dans le récit c'est que ce qu'on appelle la forêt Blanche c'est plus qu'une forêt, c'est immense en vérité, plein de petites montagnes avec des vallons, traversé par des rivières, le tout recouvert de forêt. Très difficile de s'y repérer quand on ne connait pas les lieux.
Pour survivre, ils vivent surtout de chasse et de cueillette mais quand je parle de hors-la-loi qui se réfugient la-bas c'est qu'il y a parmi eux des contrebandier qui font passer des vivres par leurs réseaux, ce qu'on découvre plus tard. En fait le contexte de l'histoire s'inspire beaucoup de la guerre des camisards qui a eu lieu dans les Cévennes au 18ème siècle.(pour le côté survivre dans la forêt et échapper aux troupes du roi parce que pour le reste non)

Quand Abbel demande pour le narak c'est qu'en fait ils se sont vraiment éloigné et sont plus près du campement que de leur domaine (c'est pour cela d'ailleurs qu'ils trouve un soldat mort car ils ne s'aventure pas très profondément dans la forêt) et il n'est absolument pas normal que ces bestioles aillent aussi loin, presque à la limite de la forêt.

Quand Asmal dit "Que faire de cela, je les tolère déjà sur nos terres" il parle de la situation en elle-même, il est bien plus préoccupé par les anomalies qu'il constate que par le bien-être des gens, ça lui passe au-dessus.
Et après "Je fais déjà, s'il reste près du domaine, ils ne risquent rien, s'ils s'en éloignent, leur problème." C'est ça façon de parler en fait. Il a passé beaucoup de temps tout seul et il n'aime pas parler. Il est très bourru comme personnage. C'est rare qu'il fasse une phrase entière sauf peut être pour expliquer un truc magique où donner une leçon à son apprenti. Sorti de ce contexte, moins il en dit mieux il se porte.

Voilà pour tes interrogations, j'espère que j'ai éclairci quelques trucs. Désolé pour le côté classique mais c'est vrai que j'en suis une grande adepte, et j’adore toujours autant^^ en plus l'idée est vieille et j'avais envie de la garder.
Mon but avec ce passage ce n'était pas de mettre du suspense mais d'introduire l'intrigue sur la magie qui aura son importance plus tard et aussi le personnage d'Abbel qui sera important. J'avais besoin de faire connaitre son état d'esprit avant d'entamer le récit. Au début je n'avais pas prévue de la mettre mais je pense qu'elle a son utilité en tant que prologue.
Merci pour tes retour.
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Morrigan
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 9:53

Citation :
Pour les tirets je sais mais ils n'ont pas été pris en compte dans le copier coller, je ne sais pas pourquoi, du coup j'ai remis ceux là vite fait.
Laisse-moi deviner : tu utilises de puces automatiques ? Razz Si c'est le cas, vire-les de suite, c'est une saloperie pas croyable...

Citation :
éjà les enfants de la terre ne désignent pas des paysans mais les adeptes du culte de la terre.
Ok pour toute l'explication Smile Ça fait donc sens en l'état, je n'ai rien à y redire.

Citation :
Quand Abbel demande pour le narak c'est qu'en fait ils se sont vraiment éloigné et sont plus près du campement que de leur domaine (c'est pour cela d'ailleurs qu'ils trouve un soldat mort car ils ne s'aventure pas très profondément dans la forêt) et il n'est absolument pas normal que ces bestioles aillent aussi loin, presque à la limite de la forêt.
Ok, mais je te conseille de reprendre la phrase, parce que là, on ne comprend pas ça.

Idem pour la phrase d'Asmal suivante. Quant à son parlé, je comprends parfaitement ta démarche, mais pour moi, ça mériterait de rajouter un ou deux mots, ou alors de les changer, parce que ce n'est pas encore clair pour le lecteur.

Après, on peut faire des trucs très sympas en classique Very Happy Je n'y suis pas allergique, j'attends juste de voir Wink
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 13:19

Morrigan a écrit:

Laisse-moi deviner : tu utilises de puces automatiques ? :PSi c'est le cas, vire-les de suite, c'est une saloperie pas croyable...

Surement, mais j'avais pas le code pour les mettre manuellement et les retrouver dans les caractères spéciaux c'est galère, maintenant je l'ai donc c'est bon  Very Happy 

Bon je vais déjà essayer de faire quelque chose de correct avec du classique mais la suite ne sera pas pour tout de suite.
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeJeu 6 Mar 2014 - 19:27

Un autre avis sur ce texte?

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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeVen 7 Mar 2014 - 22:10

Hé bien, je rejoins l'avis de Morrigan sur le fait que c'est un début classique et j'attends de voir la suite.

Ouh une description de cadavre, yummy, j'adore. Very Happy

J'ai un peu tiqué sur "une masse marron" par contre, je trouve pas cet adjectif très littéraire, bizarrement. j'aurais parlé instinctivement d' "une masse brune" ou alors, vu qu'on parle d'un cheval, préciser la couleur de sa robe. Je sais pas.

Voilà, voilà,
Bon courage pour la suite Wink
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 8 Mar 2014 - 14:15

J'avais même pas fait attention à l'adjectif marron, en plus je rejoins ton avis, j'aime pas ce mot non plus^^
C'est bien de faire relire par d'autres personnes parce que moi personnellement, il y a des choses que je ne vois plus à force de lire et relire.
Après je suis encore en train de réfléchir sur la place de ce passage dans l'histoire. Soi je le garde en prologue soi je le déplace en début d'un autre chapitre. Je réfléchis encore, car je remanie mon plan dans tous les sens en ce moment.
Ce qui est sur c'est que ce ne sera pas le point de départ de l'histoire.
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 8 Mar 2014 - 15:48

Quelques corrections pour commencer :

Citation :
La plante habituellement si blanche et si gracieuse avait pris une teinte grisâtre et ses feuilles se couvraient de larges taches noires
J’aurais mis « habituelle si blanche et si gracieuse » en incise.

Citation :
Le sanctuaire, le cœur de la forêt, l'un des lieux les plus purs en ce monde, et ils se faisaient rare.
Un peu de mal avec la construction de cette phrase, je trouve qu’elle coupe le rythme.

Citation :
. Ici, il se sentait bien
Une espace en trop au début de la phrase, et à qui fait référence ce « il » ?

Citation :
Ils arrivèrent au sommet, où trônait un dolmen colossal. Au centre d'une petite clairière,
J’ai du mal à comprendre, c’est la clairière qui est au sommet ? (auquel cas je ne suis pas sûre que « clairière » soit le mot adapté).

Citation :
Ils pouvaient la ressentir au travers du dolmen, puissante, linéaire et harmonieuse
Une force puissante, ok. Une force harmonieuse, ok. Mais une force linéaire, je ne vois pas trop ce que tu veux dire.

Citation :
À la manière dont le vieil homme plissait son front dégarnit
Dégarni

Citation :
Il y a déjà eu une attaque, continua le jeune homme. Si je n'étais pas intervenu la dernière fois, ce garçon ne s'en serait pas sorti.
manque le tiret de dialogue.

Citation :
Abbel se remémora ces hideuses créatures. Leur pelage brun, leurs yeux sombres
J’aurais tout mis en une seule phrase.

Citation :
— Que faire de cela, je les tolère déjà sur nos terres, répondit le vieil homme.
— Maître ! s'indigna l’apprenti, ils n'ont pas le choix. Vous ne ferez rien ?
— J'en fait assez
Répétition de « faire ».

Citation :
un détachement de soldats de la couronne avaient investit
investi

Citation :
une nuée d'insectes charognard
charognards

Citation :
Le jeune homme fut pris d'un haut-le-cœur à la vue des viscères étalés sur le sol
Ça me semble bizarre qu’il puisse regarder le cadavre, le détailler calmement, avant seulement d’être pris de haut-le-cœur.

Au niveau du style, c’est assez sympa à lire, ça passe bien, c’est agréable. L’histoire que tu racontes commence plutôt bien. Je trouve qu’en peu de pages, tu arrives à poser les enjeux de l’histoire : la guerre entre le pouvoir et la culture druidique, les réfugiés, les attaques, la relation entre le vieux druide et son jeune apprenti au passé trouble. Le contexte n’est pas hyper original, mais je trouve que ça fonctionne bien, notamment grâce à la relation entre le druide et Abbel (j’ai bien aimé les allusions aux manies de l’un et de l’autre, au druide qui n’aime pas qu’on l’aide…).
Bref, un prologue intriguant, je lirai la suite avec grand plaisir.

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That is not dead which can eternal lie. And with strange aeons even death may die

There is no "overkill". There is just "open fire" and "time to reload"

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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 8 Mar 2014 - 16:40

sombrefeline a écrit:

Citation :
.  Ici, il se sentait bien
Une espace en trop au début de la phrase, et à qui fait référence ce « il » ?

En fait ça fait référence à Abbel comme le texte est de son point de vue, mais tu as raison je vais le préciser.

sombrefeline a écrit:

Citation :
Ils pouvaient la ressentir au travers du dolmen, puissante, linéaire et harmonieuse
Une force puissante, ok. Une force harmonieuse, ok. Mais une force linéaire, je ne vois pas trop ce que tu veux dire.

En fait je parle de la vibration de la force, c'est vrai que ça prête à confusion, je vais voir si je peux éclaircir cela.

Merci en tout cas pour ton commentaire, ce qui devait être compris dans ce passage l'est, donc ça me rassure. Je vais m'atteler à clarifier les petits soucis que tu as relevés.
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeVen 14 Mar 2014 - 18:46

Chapitre 1, première partie:

Il régnait une atmosphère lourde et pesante sur la ville basse. Dans le quartier des docks, on pouvait entendre les cris des badauds enivrés. Profitant de leur escale, les marins prenaient du bon temps avec les quelques prostituées qui arpentaient les rues. Des vendeurs à la sauvette proposaient toutes sortes de marchandises illicites  et quelques arnaqueurs faisaient rouler leurs dés pipés sur des étals de fortune. Le climat d'une nuit ordinaire dans les bas quartiers de Solad, fief des terres d'Olurrin.
 Affalé sur la table de cette taverne malfamée depuis près d'une heure, Érion tenait fermement sa chope, peut-être par peur qu'elle ne s'envole. Quelle heure était-il ? Minuit avait sonné depuis longtemps et le nombre de pichets vides présents autour de lui ne présageait rien de bon.
 Le jeune homme tenta vainement de se relever. Autour de lui les hommes trinquaient en braillant de plus belle. Une table renversée, des chaises cassées, témoignaient des quelques bagarres habituelles. Il fut, d’ailleurs, bien content de les avoir évitées. S'il devait prendre part aux conflits durant ses rares moments de libre, jamais plus il n'aurait l'occasion de profiter de ceux-ci. Noyer ses idées noires dans l'alcool était, de toute manière, la seule chose dont il avait envie actuellement.
 Non loin de lui, Trent tentait d'amadouer une jeune serveuse. La fille, jolie, certes, mais pas de quoi embraser le port de Solad, riait de ses plaisanteries, sûrement par politesse. Érion dévisagea son ami de ses yeux verts aux reflets dorés. Sa vision se troubla et il eut cette horrible impression que la pièce tournait autour de lui. La puanteur des docks s’ajoutait à la nausée qui lui tenaillait le ventre. Il n'avait que trop bu et les effets retombants de l'alcool donnèrent au jeune homme une irrésistible envie de dormir. Curieusement, son ami ne sembla pas atteint par son malaise. Trent, lui, était en grande forme, badinant autour de la jeune fille en lui murmurant des choses à l’oreille.
 Érion regarda l’intérieur de sa chope encore à moitié pleine avant de la vider d’un trait. Face à eux, deux hommes accoudés au comptoir les dévisageaient. Le plus jeune observait avec une lueur de rage le petit manège de Trent et de la serveuse.  Dans le coin de la pièce, assis à une table baignant dans la pénombre, il remarqua un individu aux allures étranges. Il portait des vêtements sombres, surmontés d'un veston de cuir brun. Un chaperon noir, à la capuche relevée sur sa tête, dissimulait partiellement son visage. L'ayant vue, plusieurs fois, jeter des regards vers lui, le jeune homme se demanda si l'individu ne l'avait pas reconnue.  
 Érion se leva. Des vertiges le prirent, mais il parvint à interpeller son ami d’une tape sur l’épaule.
— Trent, rentrons maintenant, formula-t-il malgré le brouillard dans son esprit.
— Quoi ? répondit son ami.
 Il prit Érion par l’épaule pour lui dire quelques mots à part.
— Écoute, je crois bien que j’ai une belle opportunité avec la demoiselle, alors s’il te plaît, ne gâche pas tout.
— Tu vas finir par nous attirer des ennuis.
 Érion se sentait encore une fois nauséeux. La chaleur, les odeurs nauséabondes d'alcool et de marée, la fumée du tabac à pipe, tout cela se mélangeait en une ambiance oppressante et écœurante.
— Je ne vois pas ce que je risque à accoster la serveuse de cette guinguette, continua son ami sans discerner le malaise dont souffrait le jeune homme.
— Ça n'a pas l'air de leur plaire à eux.
 Il désignait les deux hommes d'en face ; l'un deux cracha sur le sol tout en continuant de les regarder.
— Ils n’avaient qu’à être plus rapides.
 Et il repartit en quête de la demoiselle. Érion savait bien que son ami ne pouvait s'empêcher d'amadouer toutes les femmes qui passaient à sa porté. Il n'était pas spécialement séduisant. Comparé à Érion, Trent n'était pas très grand et doté d'un corps beaucoup plus fin ; son visage anguleux et ses petits yeux noisettes lui donnaient un regard de fouine, mais sa suffisance et son bagou compensaient ses petites imperfections. Pour Trent, les femmes étaient devenues une véritable addiction. Érion le soupçonnait même d'avoir une chambre attitrée dans chaque bordel de la ville. En attendant que son camarade en ait terminé, il s’affala à nouveau sur la table et sombra dans la somnolence. Ses cheveux châtain tombaient sur son visage, dissimulant ainsi ses yeux endormis.
 Il reprit connaissance soudainement lorsqu'il sentit un violent coup de pied le mettre à terre. Il n'eut aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis le dernier échange avec son ami, ni ce qui avait bien pu se passer. Trent se tenait debout, prêt à bondir sur le jeune homme qui les regardait tout à l'heure.
  Il ne manquait plus que ça, pensa-t-il. Un homme lui faisait face, celui qui l'avait fait tomber sans doute : un regard mauvais agrémenté d'un sourire édenté et des cheveux noir crasseux lui tombant sur les épaules. Il reconnut l'autre type du comptoir. Il tenait une dague émoussée qu'il mettait bien en évidence afin de le dissuader d'intervenir. Érion porta la main vers la fine épée qu'il gardait sous son manteau de laine noire. Sa capuche avait glissé dans la chute, mais personne ne semblait le reconnaître.
— N’essaie même pas d'aller l'aider, faudrait pas qu' t’abîme ta gueule de p'tit freluquet.
 Cette soudaine altercation lui fit reprendre ses esprits. Érion se concentra pour analyser la posture de l'homme. Il n'y avait aucune discipline dans ses gestes. Même encore ivre, il se sentait tout à fait capable d'en venir à bout. Tant pis si cela lui valait quelques ennuis, il fallait qu'ils se débarrassent de ces racailles et qu'ils s'éclipsent au plus vite. Il n'était pas inquiet pour Trent qui avait toujours quelques coups d'avance dans ce genre de situation ; il avait cette habitude de cacher deux ou trois dagues sur sa personne, si ce n'était pas quatre. Érion lui avait un jour demandé combien il en gardait, mais le jeune homme ne lui révéla jamais l'information, prétextant qu'il s'agissait là de son meilleur atout.
 L'affreux bonhomme comprit qu'Érion ne comptait pas en rester là et avança vers sa cible. Le jeune homme tenta de se relever mais, lorsqu'il voulut prendre position, le type s'arrêta net, une étrange grimace sur le visage. Il tomba lourdement sur le sol, laissant place à l'individu en costume sombre. Érion entendit le cri d'une des serveuse, puis le brouhaha des hommes courant vers la sortie la plus proche. Le visage toujours dans la pénombre de son capuchon, L'étrange individu arborait une lame étincelante dont Érion ne connaissait pas l'origine. C'était la première fois qu'il voyait une telle arme : sans garde apparente, une poignée bien plus longue que d'ordinaire, une lame fine et droite d'un acier presque blanc, dont l'unique tranchant semblait aussi affûté que le fil d'un rasoir. L'homme leva son arme au ciel et y accola sa main gauche en un geste presque cérémonieux. À sa position, Érion comprit immédiatement son intention : l'individu l'invitait à un combat à mort.
 Il chercha Trent du regard mais ce dernier, poussé par les badauds en fuite, se retrouva acculé par son adversaire, peu soucieux du sort de son camarade. Érion cria tout de même son nom, sachant que son ami ne brillait pas par sa témérité. Toujours à terre, il roula sans réfléchir sous la table derrière lui, poussant la chaise su son passage, juste à temps pour éviter la lame de son agresseur. Cette tactique tenait plus de la lâcheté que du courage, mais il ne voyait, dans l'immédiat, aucune autre solution. En temps normal il aurait fait front, seulement les effets de l'alcool avaient amoindri ses réflexes. Il ne se trouvait pas en mesure de rivaliser avec cet étrange personnage qui, assurément, cherchait à l'éliminer à tout prix. La question restait de savoir pourquoi. L'homme connaissait-il son identité ?
 Érion voulut remonter le couloir étroit formé par la rangé de table jusqu'à la sortie, poussant les quelques chaises situées sur sa trajectoire. Il guettait les pieds de son adversaire, perdus au milieu de la cohue, mais ne put les reconnaître. Trop de mouvement autour de lui pour distinguer quoi que ce soit ; les gens qui courraient, le mobilier qui volait. La taverne finissait de se vider, la foule préférant fuir dès qu'il y avait mort d'homme, et Trent n'avait toujours pas pointé le bout de son nez. Celui-là, on ne pouvait, décidément pas, compter sur lui en cas de danger ! Soudain, un bruit sourd retentit au-dessus de lui. Une lame traversa la table par l'un des interstices entre les  planches, et lui entailla l'épaule. La douleur le surprit et, voulant reculer, il se cogna la tête. L'étrange individu, qui avait bondit sur la table, se déplaçait aussi furtivement qu'un félin. Érion ne pouvait déterminer à quel niveau il se trouvait. Il sentit ses mains trembler et un nouveau vertige le prit. Heureusement, ce dernier ne dura que très peu de temps. Il se reprit  immédiatement. La lame surgit à nouveau ; elle lui égratigna le flanc droit, transperçant son manteau et sa chemise de lin. Il aperçut un tabouret en bout de table. Érion le poussa d'un coup de pied et rampa aussi vite que possible dans la direction opposée. Il  plongea  sous la table voisine, non loin de la sortie, mais renversa plusieurs chaises au passage. Son adversaire bondit sur le sol. Perdant patience, l'individu attrapa l'un des bancs situé contre la table et le renversa. Le jeune homme entreprit de sortir de l'autre côté. Au même moment, son adversaire poussa la table d'un grand coup de pied ; elle tomba lourdement sur Érion, et envoya valser plusieurs tabourets. Le bois lourd manqua de déboîter son épaule déjà blessée, lui arrachant un râle douloureux. Il tenta de se dégager du poids qui le maintenait au sol, mais son adversaire arrivait sur lui. Il chercha des yeux quelque chose pour l'aider. Il vit un objet à sa portée, le dossier d'une chaise cassée gisant au sol. Il l'attrapa de son bras valide et l'interposa entre eux, au moment où l'homme sombre voulut le transpercer de sa lame. Cette dernière traversa le bois de mauvaise qualité et s'y enfonça de moitié. Érion maintenait fermement la planche de bois le plus loin possible, tout en essayant de faire abstraction de la douleur. L'homme continuait d'appuyer de toute ses forces ; la pointe de l'arme se rapprochait dangereusement de sa gorge . À ce moment,  Érion aperçut les yeux de son adversaire ; entièrement noirs, ne reflétant pas la moindre nuance de couleur. Cette vision le déstabilisa un peu plus et la lame ne fut plus qu'à un cheveu de sa trachée. Il devait trouver une échappatoire, car il ne tiendrait plus très longtemps.
— Qui... êtes-vous ? tenta-t-il d'articuler tout en maintenant la lame à distance.
Mais l'étrange individu ne lui donna aucune réponse.
 Le pas lourd d'hommes en armes retentit alors sur le plancher de la taverne.
— Halte là !
 Cette voix était familière à Érion, et il n'avait jamais été aussi heureux de l'entendre. Il sentit son adversaire lâcher prise. l'homme tira d'un coup sec sur son arme, la libérant ainsi de son entrave. Érion entendit l'un des soldats foncer sur l'étrange individu. Ce dernier esquiva son adversaire et se précipita vers la sortie de derrière. Deux autres soldats lui coururent après, tandis que son sauveur se précipitait vers la table renversée.
 Érion se dégagea tant bien que mal, il réussit à se relever et fit face au soldat qui venait de lui sauver la vie. Il reconnut immédiatement cette haute stature, accompagné d'un visage dur et impassible. La profonde balafre partant du coin de l’œil droit jusqu'à la commissure de sa lèvre ne faisait qu'ajouter à la sévérité de son faciès. Le guerrier elwin s'approcha. Il eut un air stupéfait en reconnaissant le jeune homme, attifé de vêtements inhabituels, et s'agenouilla face à lui.
— Monseigneur, louées soit les étoiles, je vous ai trouvé, dit-il.
— Vous êtes arrivé à temps, Selgard.
 Érion reprit son souffle.
— Je ne donnais pas cher de ma peau.
 Le jeune homme porta la main à son épaule douloureuse.
— Êtes-vous blessé ? s'inquiéta la guerrier.
— Rien de très grave, je m'en remettrai, le rassura le jeune seigneur.
— Que voulait cet homme ? demanda Selgard d'un ton grave.

—  Je... je l'ignore.
 la tension du moment étant retombée il fut pris d'un élan de panique.
— Je ne sais même pas qui il est ou ce qu'il est,  et cette arme, vous l'avez vue ? Jamais... jamais je n'en avais croisé de telle. C'était comme... c'était...
— Qu'avait-elle de particulier ? demanda le guerrier d'un ton grave.
— L'acier ! insista le jeune noble. Blanc, presque étincelant, et sa forme...je n'ai pas vue la garde...
 Cette information interpella le guerrier.
— Était-ce une lame droite ? Y avait-il des inscriptions dessus ?
 Selgard fixait Érion de ses yeux bleu sombre. Son ton était calme et insistant, comme s'il redoutait que le jeune homme confirme ce qu'il venait de demander.
— La lame était droite, pour le reste, je l'ignore, répondit le jeune seigneur. La reconnaissez-vous ?
 Le guerrier semblait maintenant plus nerveux.
— Avez-vous vu ses yeux ? De quelle couleur étaient-ils ? s'enquit-il, toujours avec insistance.
 
 En quoi était-ce si important ? se demanda le jeune noble.
 Il se souvint alors des prunelles sombres de l’individu durant leur lutte acharnée.
— Il étaient noirs, aussi noirs qu'un gouffre sans fond, finit-il par révéler.
  Le visage de Selgard sembla se décomposer, puis, avec un rictus propre à la colère, il lâcha ce qu'Érion traduisit par un juron, en une langue qu'il ne connaissait pas. Depuis toutes ses années en tant que maître d'armes du château de Solad, il en oubliait souvent que le guerrier était d'origine Elwin, et cela malgré son léger accent étranger.
— Cet homme, Monseigneur, s'il revient, ne l'affrontez pas.
 Selgard s'inclina.
— Avec tout le respect que je vous dois, vous n'êtes pas de taille.
— Et que devrais-je faire ? Fuir ? dit-il, peu satisfait de cette perspective.
— Je ferai tout mon possible pour veiller sur vous. Il n'abandonnera pas avant d'avoir accomplis la tâche qu'on lui a confié.
— Vous insinuez que quelqu'un cherche à m'éliminer ?
 L'homme ne répondit pas laissant planer un silence lourd de sens.
— Et vous ? Serez-vous de taille ? finit par demander le jeune seigneur.
— J'ai déjà eu affaire à eux, révéla le guerrier.


Dernière édition par Dead moon le Mar 8 Avr 2014 - 0:39, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeVen 14 Mar 2014 - 20:55

"Noyer ses idées noires dans l'alcool était, de toute manière, la seule chose dont il eut envie actuellement." je crois qu'il y a une erreur de concordance des temps. j'aurais dit "dont il avait envie", mais je suis pas l'as du Bescherelle, donc c'est à vérifier.

"Il plongea tête la première au travers de l'encadrure et roula sur le sol" tu parles de "l'encadrement" de la porte, non?

"le pat lourd d'hommes en arme" petite faute de frappe Smile

Il me semble avoir perçu une répétition de "aussi sec" également.

Enfin! je me demandais quand on aurait droit à la suite, et je dois dire que je suis agréablement surprise. Tout ça est très différent de ton prologue et je me demande quel est le lien entre les deux. ça donne envie de lire la suite Wink

J'aurais bien aimé une petite description de cet Erion, au début j'avais lu vite et je n'ai pas remarqué que c'était un jeune homme, du coup je l'imaginais en cinquantenaire dépressif  scratch 

Sinon le combat est bien décrit, on suit bien l'action et tout ça est fluide.

Le début m'a fait sourire, parce que je suis en train d'écrire aussi quelque chose, et dans cet univers, il y a une partie d'une des cités qui est appelée "ville basse", par contre c'est pas les quais, mais là où les petites gens vivent. Voilà, c'était pour l'anecdote inutile.

J'imagine que la deuxième partie ne devrait plus tarder? Very Happy
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeVen 14 Mar 2014 - 22:23

(désolée, pas lu le commentaire de Cauliflower, pardon si je répète)

Profitants de leur escale, les marins prenaient du bon temps => Profitant

Des vendeurs à la sauvette proposaient toutes sortes de marchandises illicites et quelques arnaqueurs faisaient jouer leurs dés pipés sur des étals de fortune => double espace après "illicites". "faire jouer ses dés", je ne trouve pas ça terrible comme expression. Tu fais rouler des dés, tu joues au dés, mais les deux ensemble...

Une table renversée, des chaises cassées, témoignage des quelques bagarres habituelles => étant donné que rien dans les deux phrases d'avant n'évoque de bagarres, rixes, etc., et même si on connait l'ambiance, je mettrais plutôt "témoignaient des quelques bagarres", sinon ça manque de lien

S'il devait prendre part aux conflits durant ses rares moments de libre, jamais plus il n'aurait l'occasion d'en profiter. => "de profiter de ceux-ci", sinon on dirait que c'est des conflits qu'il veut profiter ^^

Noyer ses idées noires dans l'alcool était, de toute manière, la seule chose dont il eut envie actuellement. => "dont il avait envie" sonnerait mieux

Non loin de lui, Trent tentait d'amadouer la jeune serveuse. => "une jeune serveuse" ? Y en a vraiment qu'une dans cet établissement ?

Il dévisagea son ami durant un certain temps. => je remettrais son prénom plutôt que juste "il", vu qu'il n'a pas été le sujet pendant deux phrases

Curieusement, son ami ne sembla pas atteint par son malaise => hmm, tu veux dire que Trent ne remarque pas le malaise d'Erion ? Mais dans ce cas, pourquoi Trent serait de toute façon autrement qu'en grande forme, vu qu'il n'est pas dit que lui a bu ?

Il regarda l’intérieur de sa chope encore à moitié pleine => pareil, met plutôt son prénom, le dernier "il" était Trent, ça prête vraiment à confusion

Ne l'ayant pas vu entrer, Érion en déduit qu'il devait être là bien avant eux => "en déduisit". "qu'il devait se trouver là" ? Et il ne se dit pas qu'étant bourré, il aurait très bien pu le rater ? ^^ Ou distrait parce qu'il n'a visiblement pas que ça à penser, surveiller qui entre et sort.

Il portait des vêtements sombres, ajustés d'un veston de cuir brun => je bug un peu sur l'emploi de "ajusté" ici ; pour dire que le veston est par-dessus ?

Un chaperon noir dont la capuche relevée sur sa tête, dissimulait partiellement son visage => manque un verbe ici ou changer la tournure. "Un chaperon noir, à la capuche relevée sur sa tête, dissimulait..." ?

Plusieurs fois il le vit jeter regard vers lui. => virgule après "plusieurs fois" ; "un regard/des regards vers lui"

Des vertiges le prirent, mais il parvint à interpeller son ami d’une tape sur l’épaule.
— Trent, rentrons maintenant, parvint-il à formuler malgré le brouillard dans son esprit.

Érion se sentit nauséeux. => "sentait", voire ajouter "de plus belle / encore une fois", etc., vu qu'il a déjà eu la nausée plus haut

ça n'a pas l'air de leur plaire à eux. => Ça (alt+128 ^^)

Il désignait les deux hommes d'en face, l'un deux cracha sur le sol tout en continuant de les regarder. => je mettrais bien un point ou point virgule après "d'en face"

Il savait bien que son ami ne pouvait s'empêcher d'amadouer toutes les femmes => remettre le bon prénom, le "il" d'avant fait référence à Trent, on pense donc que c'est toujours le même

Érion le soupçonnait même d'avoir une chambre => double espace après "Erion"

il s’affala à nouveau sur la table et sombra dans une semi-somnolence. => hmm, pour moi, somnoler, c'est déjà être à demi-réveillé (ou à demi-endormi ^^), donc il serait un quart endormi ?  Suspect 

Il reprit connaissance aussi sec lorsqu'il sentit un violent coup de pied le mettre à terre. => "aussi sec" m'embête, parce qu'on a pas précisé que sa plongée en torpeur était spécialement rapide. Il faudrait mettre une durée juste avant, du coup, pour garder cette expression, je pense

Il n'eut aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis le dernier échange avec son ami ni ce qui avait bien pu se passer => virgule avant "ni"

Il ne manquait plus que ça, pensa-t-il. => tant qu'à faire, met les pensées en italique ou entre guillemets, c'est plus pratique pour les repérer ensuite à la lecture

Un homme lui faisait face, celui qui l'avait fait tomber sans doute. Un regard mauvais agrémenté d'un sourire édenté et des cheveux noir crasseux lui tombant sur les épaules. => pas fan du procédé de la phrase de description sans verbe. Quitte à faire ça, je changerais juste la ponctuation : "celui qui l'avait tomber sans doute : regard mauvais, agrémenté d'un sourire édenté..." par exemple

Il reconnut l'autre types du comptoir. => l'autre type

Érion porta sa main vers la fine épée cachée sous son manteau de laine noire => "porta la main" serait mieux. Hmm, on peut vraiment cacher complètement une épée, comme ça ? Surtout qu'il s'était levé, donc elle aurait pu (dû ?) être visible. Lame courte, j'imagine ?

Sa capuche avait glissé dans la chute mais personne ne semblait le reconnaître. => virgule avant "mais" (on en met presque tout le temps)

Même légèrement ivre, il se sentait tout à fait capable d'en venir à bout. => "légèrement" ? C'est moi ou il surestime son état ? Razz

mais le jeune homme ne lui révéla jamais l'information, prétextant que c'était là son meilleur atout. => "qu'il s'agissait là" ?

Le visage toujours dans la pénombre de son capuchon, il arborait une lame étincelante => "celui-ci arborait" ? (toujours une question de référence du "il")

C'était la première fois qu'il voyait une telle arme. Dépourvue de garde, une poignée bien plus longue que d'ordinaire, une lame fine et droite d'un acier presque blanc, dont l'unique tranchant était aussi affûté que le fil d'un rasoir. => ici aussi, j'aurais tendance à ne pas faire de phrase juste description "sans" verbe, deux points au lieu du point me paraîtrait mieux

À la position qu'il arborait, Érion comprit immédiatement son intention, l'individu l'invitait en un combat à mort. => je mettrais deux points aussi après "son intention". "L'individu l'invitait à un combat"

Autour de lui, la pièce pris des allures chaotiques => prit

La serveuse poussa un cri horrifié en voyant l'homme tomber raide mort et le tavernier se mit à brailler de plus belle. => je trouve qu'il y a un léger décalage temporel entre le moment où le type est tué, la lame se dégage, le nouveau venu se met en garde, et ensuite seulement l'autre hurle. Si c'était un temps assez rapide, comme la narration prend le temps de détailler ça, on dirait qu'il s'est écoulé plusieurs dizaines de secondes déjà, et que les autres réagissent tard

En une fraction de seconde l'homme abattit son arme => virgule après "seconde"

il put apercevoir, l'espace d'un instant, ses yeux d'un noir profond, ne reflétant pas la moindre nuance. => nuance de quoi ?

Pour la première fois, Érion ressenti la peur du combat => ressentit

Il n'était pas en mesure de rivaliser avec cet étrange personnage qui, assurément, cherchait à l'éliminer à tout pris => prix

Qui êtes-vous ? Tenta-t-il de lui crier entre deux esquives. Mais il ne lui donna aucune réponse. => jamais de majuscule à une incise ; la phrase suivante est de la narration et part à la ligne

Son souffle se fit plus court et il serait bientôt à bout de forces => j'avoue que j'ai du mal avec "serait" juste, sa conjugaison fait qu'on ne voit pas bien la nuance ; je mettrais "et il savait qu'il serait"

Cette tactique tenait plus de la lâcheté que du courage mais il ne voyait => virgule avant "mais"

Il plongea tête la première au travers de l'encadrure et roula sur le sol => de l'encadrement ? Par contre, pourquoi il plonge ? Pour éviter un coup ? Parce qu'il y a trop de monde ? Parce qu'il perd l'équilibre ? Pas délibérément, il sait que sinon il mettra du temps précieux à se relever

Son adversaire le suivit et, dans un élan de rapidité extrême, => "élan de rapidité", pas sûre que ça soit correct comme expression. "d'une rapidité" peut-être, mais ce n'est pas un pléonasme, vu que prendre de l'élan, c'est prendre de la vitesse ?

Érion ne s'attendit pas à une telle prouesse de la part de son assaillant et compris => comprit

L'individu pointait son sabre droit sur lui quand soudain le pat lourd d'hommes en arme se fit retentir sur les pavés => le pas. Soit "retentit sur les pavés" soit "se fit entendre"

Érion profita de la distraction qu'ils offrirent pour asséner son adversaire d'un revers bien précis dont il avait le secret. => tu assènes quelque chose à quelqu'un (donc "pour asséner un coup à son adversaire")

L'un des soldats, apercevant la scène, fonça sur eux afin de s'interposer. => espace en trop après "la scène". J'y crois pas trop. Normalement, une troupe fonctionne ensemble ; ils devraient s'élancer ensemble, ou du moins un ordre retentir, des voix pour leur ordonner d'arrêter, etc.

L'homme sombre ne sembla pas vouloir affronter plusieurs combattants et s'enfuit aussi vite qu'un guépard => question con : les guépards existent / sont connus dans ton univers ? ^^

La profonde balafre partant du coin de l’œil droit jusqu'à la commissure de sa lèvre ne faisant qu'ajouter à la sévérité de son faciès. => tu gagnerais à enlever le participe présent pour un imparfait : "ne faisait qu'ajouter"

Monseigneur, loué soit les étoiles => louées

Vous êtes arrivé à temps Selgard, Érion reprit son souffle. => virgule avant "Selgard". La suite n'est pas une incise, donc soit tu la transformes, soit tu mets ça à la ligne

je ne donnais pas cher de ma peau => Je

— Que vous voulait-il ? => espace en trop après le tiret

Je... je l'ignore, l'adrénaline étant retombée il fut pris d'un élan de panique. => même remarque sur la phrase : ce n'est pas une incise

Je ne sais même pas qui il est ou ce qu'il est, Et cette arme, vous l'avez vu ? => pas de majuscule à "et". "vous l'avez vue"

Un sabre droit dépourvu de garde ? Une lame d'acier blanc ? Selgard lui coupa la parole fixant Érion de ses yeux bleus sombres. => "Selgard..." : à la ligne. Virgule après "la parole" ; "de ses yeux bleu sombre" (les adjectifs de couleur composé ne s'accordent jamais !)

Oui, répondit le jeune Seigneur, la reconnaissez-vous ? => pas de majuscule à "seigneur". Plutôt un point ensuite

En quoi était-ce si important se demanda le jeune noble => ital ou guillemets pour la pensée, point d'interrogation à la fin

Il étaient noirs, aussi noir qu'un gouffre sans fond => aussi noirs

Selgard lâcha alors ce qu'Érion pensait traduire par un juron => "ce qu'Erion traduisit comme un juron" ? qu'il pense traduire laisse entendre qu'il ne le fait pas encore

Cet homme, Monseigneur, s'il revient, ne l'affrontez pas, Selgard s'inclina => encore une fois, ce n'est pas une incise

Je ferais tout mon possible pour veiller sur vous => vaudrait mieux "je ferai" ^^ (futur et non conditionnel, vu sa mission)

Il n'abandonnera pas avant d'avoir accomplis la tache qu'on lui a confié => la tâche qu'on lui a confiée

Et vous ? Serez-vous de taille ? Finit par demander le jeune Seigneur. => pas de maj à l'incise ni à "seigneur"


Donc, un noble part s'encanailler dans les bas quartiers, sans escorte, mais avec un ami qui normalement sait se servir d'une lame. Sauf que ledit ami est occupé à conter fleurette. Pourquoi Erion ne crie-t-il pas pour alerter Trent ? Si l'autre est doué avec ses dagues, et si c'est son ami, il viendra l'aider, non ? J'ai trouvé un peu étrange aussi qu'à part la serveuse, personne ne se soucie du mort, et encore moins du duel qui s'est engagé. Il est autrement plus impressionnant que celui de deux mecs se battant aux poings. Dire que la salle a vu d'abord Trent, qu'ils ont formé un cercle autour de lui, ce qui laisse le champ libre à Erion et son agresseur ? Mais bon, je maintiens qu'ils devraient attirer un peu plus l'attention (ou alors, justement, le type en sombre fait peur, et les gens s'écartent).
À priori, Selgard qui s'est écarté de la colonne n'en faisait pas partie – ou bien la commandait – du coup, c'est plus logique qu'il s'en écarte en premier, mais il faudrait quand même un ordre "arrêtez-vous", ou "arrêtez-les" : si des soldats sortent à plusieurs, c'est pas pour rien.
Au début, quand Erion dit qu'il n'a jamais vue de telle arme, je pensais l'arme dans son ensemble, et pas juste sa facture. Du coup, quand il la nommait spontanément "sabre", je me suis dit que ça aurait mérité une petite clarification.
Par contre, j'ai trouvé que le soldat qui reconnait de suite l'arme étrange, alors qu'à priori il n'a pas vraiment pu s'approcher pour la voir, était assez facile. Pour moi, il aurait fallu qu'Erion fasse une ébauche de description, plutôt que "j'avais jamais vue une arme pareille", ça aurait pu être n'importe quoi, alors que Selgard pense de suite à la bonne, c'est pas extra je trouve.
Qu'il connaisse l'homme et l'organisation, je veux bien, par contre.

Donc au final, nous faisons connaissance avec un nouveau personnage, qui paraît assuré mais est au final assez craintif (par manque de compétence, peut-être ?). Son ami est un coureur de jupons ; est-il noble lui aussi, mystère, mais ça semblerait logique.
Erion, après avoir manqué de se faire trucider, est sauvé par son maitre d'armes parti à sa recherche, et l'on apprend que quelqu'un pourrait vouloir éliminer le jeune seigneur, et que Selgard les connaitrait.
Qui est donc ce type, qui voudrait assassiner Erion, voilà donc les questions de cette fin de passage.

Vala vala ^^
J'ai vu que tu avais posté le syno ; j'essayerai d'y jeter un coup d'œil, mais je ne promets rien...
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 15 Mar 2014 - 1:02

Merci déjà pour vos commentaires et vos corrections  Smile 
Mitigés à ce que je vois^^

Contente que ça te plaise Cauliflower, c'est déjà ça.
Des choses à revoir ça c'est certain et à préciser aussi. Je sais pas si en mettant la suite du chapitre ce sera plus clair vu que je l'ai coupé en plein milieu^^ peut être que oui en fait.
Désolé, il y a des choses que j'ai oublié de remettre après le copier coller, comme les italiques pour les pensées.

C'est vrai que je n'ai pas décrit Érion, j'ai pas trouvé le moment adéquat dans le premier chapitre en fait, je le décris que dans le deuxième. Je vais tacher de trouver un moyen de le faire ici, tu as raison. Par contre je me suis pas rendu compte qu'on pouvait le prendre pour un mec de cinquante piges. Dépressif ? Pourquoi pas^^. Merci de le préciser.

Pour ce qui est de la ville basse ça revient généralement dans une majorité de roman du genre, je l'ai souvent lu dans beaucoup de bouquin.

En ce qui concerne cette attaque donc, j'étais parti du principe que comme le point de vue est celui d'Érion et que ça se passe assez vite, il est focalisé sur son truc et ne fais plus attention à la réaction des autres personnes.
Après en réfléchissant j'aurais pu le faire passer autrement, le faire sortir parce qu'il ne se sentait pas bien et qu'il se fasse attaquer dehors. Peut-être que ça passerait mieux, mais comme je l'avais déjà écrit comme ça je voulais voir jusqu'au bout. (peut être que je le réécrirais du coup)

Pour le mot encadrure c'est un synonyme d'encadrement qui désigne généralement celui de la porte ou de la fenêtre. Je vous promet, le mot existe, mais il est vieux^^ (bon d'accord je trouve un autre mot)

Pour l'arme, j'ai utilisé le mot sabre parce qu'on m'avait dit que ça désignait les lames à un seul tranchant et au bout pointu, en général, ce qui est le cas ici. Après, dans le récit, elle a un nom bien particulier qui n'est pas sabre. J'ai utilisé le mot sabre en terme de généralité et aussi pour dire que ce n'est pas une épée. Si ce n'est pas correct de toute façon je change mais je ne vois pas quel mot utiliser sans trop me répéter, une idée ? (mon vocabulaire n'est pas le plus riche en ce qui concerne le combat à l'arme blanche, je le conçoit)

Pour Selgard qui reconnait l'arme, en fait il reconnait d'abord l'homme, enfin pas l'homme personnellement mais la manière d'agir et surtout de se battre et de s'habiller. Il entraperçois l'arme et demande confirmation à Érion en la décrivant. En fait il connait plus que bien cette organisation qui a un lien avec son peuple d'origine et qui n'utilisent jamais d'autre arme que celle-ci.
Après oui c'est vrai qu'il pourrait gueuler un truc avant de débouler comme ça sur eux.^^

Érion est pas vraiment craintif en général, il est juste pas super en forme et donc pas apte a combattre un adversaire plus fort que lui en l’occurrence. Il a quand même conscience un minimum de ses limites et de ses faiblesses. Je suis pas fan des héros toujours au taqué parce qu'il sont "noble" où super fort. Je préfère quand ils sont plus humain.

Et pour Trent, on vois après que ce n'est pas vraiment le mec le plus fiable, s'il ne viens pas l'aider c'est qu'il ne s'en soucis pas.
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 15 Mar 2014 - 11:13

Citation :
C'est vrai que je n'ai pas décrit Érion, j'ai pas trouvé le moment adéquat dans le premier chapitre en fait, je le décris que dans le deuxième. Je vais tacher de trouver un moyen de le faire ici, tu as raison
Tu dois pouvoir caser quelques éléments déjà, en le décrivant avachi sur sa table : une couleur de cheveux, d'yeux, une taille, une morphologie (pour ces deux derniers, on le voit plus en opposition avec d'autres que réellement pour lui-même).
C'est vrai que, je n'avais pas tilté hier, si on le dit noble à la fin, ça voudrait dire à priori qu'il ne serait pas sorti avec ses meilleurs vêtements, pour ne pas se faire remarquer, et ça serait sans doute quelque chose à dire.

Citation :
En ce qui concerne cette attaque donc, j'étais parti du principe que comme le point de vue est celui d'Érion et que ça se passe assez vite, il est focalisé sur son truc et ne fais plus attention à la réaction des autres personnes.
Après en réfléchissant j'aurais pu le faire passer autrement, le faire sortir parce qu'il ne se sentait pas bien et qu'il se fasse attaquer dehors.
En le faisant sortir, tu règlerais quelques soucis, oui ^^ Après, je n'ai jamais combattu, faudrait plutôt demander à Sombrefeline de ce point de vue là, mais je pense que même en te concentrant sur le combat, tu dois quand même percevoir un minimum ton environnement (pas se prendre les pieds dans le tapis, un peu attention aux gens). Et comme tu es en narration 3e personne, de toute façon, s'éloigner un peu de sa vision pour offrir cet aperçu aux lecteurs ne gênera pas, voire manquera (en tout cas, pour moi, oui)

OK pour encadrure ; j'avais été cherché, mais pas sur le bon dico apparemment ^^

Citation :
Pour l'arme, j'ai utilisé le mot sabre parce qu'on m'avait dit que ça désignait les lames à un seul tranchant et au bout pointu, en général, ce qui est le cas ici
Il me semble bien que c'est ça, oui. En fait, je ne te reproche pas l'emploi du mot, mais plutôt sa première apparition, alors qu'Erion n'est pas censé le reconnaitre. Il faudrait, pour moi, la première fois, dire "cette sorte de sabre" ou quelque chose du genre, et ensuite le mot est posé et tu peux l'utiliser, quitte de temps à autre à remettre "cette étrange lame" pour la désigner

Citation :
Pour Selgard qui reconnait l'arme, en fait il reconnait d'abord l'homme, enfin pas l'homme personnellement mais la manière d'agir et surtout de se battre et de s'habiller
D'accord. N'empêche que j'ai tendance à tiquer, là encore plus sur la forme que sur le fond. À la lecture, ça apparait très facile : Erion finit son combat, le type se barre, et son sauveur le reconnait de suite. Peut-être qu'il faudrait un peu plus d'atermoiements, que Selgard prenne le temps de lui demander des nouvelles (il ne voit pas de blessures, mais on est la nuit, elles pourraient être cachées, et de toute façon demander "tout va bien monseigneur" ne fait pas de mal ^^), limite que ce soit lui, peut-être, qui demande à Erion "votre adversaire, n'était-il pas...". L'autre s'en étonne, lui dit que oui (qu'il a une bonne vue pour cette distance ? ^^) et ça passerait sans doute mieux. Ceci n'étant évidemment qu'une solution.
Bref, briser ce schéma de "on a présenté l'assaillant au lecteur, donc les personnages peuvent le reconnaitre de suite"

Citation :
Je suis pas fan des héros toujours au taqué parce qu'il sont "noble" où super fort. Je préfère quand ils sont plus humain.
Bien sûr, moi aussi Smile Peut-être que ça serait pas mal du coup, vu qu'il est quand même un peu bourré, de remettre un ou deux éléments là-dessus pendant le combat ? La nausée, la tête qui tourne mais il ne peut pas se le permettre... (je crois savoir que faire des efforts quand tu as bu c'est pas très bon, mais je ne peux être catégorique ^^)

Citation :
Et pour Trent, on vois après que ce n'est pas vraiment le mec le plus fiable, s'il ne viens pas l'aider c'est qu'il ne s'en soucis pas.
Pour moi, dans cette scène, c'est tout simplement qu'il ne l'a pas vu. Du coup, faire penser à Erion que merde, il aurait pas dû venir avec Trent, qu'il ne l'aidera pas et qu'il va devoir être encore plus attentif ?

Ce sont plus des pistes de forme, puisque sur le fond, ça me va, mais pour aider à mieux faire passer ça dès le début Smile
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 15 Mar 2014 - 14:23

Chapitre 1, première partie

Hop, Mo’ est passée par là, je peux me la couler douce (aïe, Mo’, non pas taper).

J’ai bien aimé le début, je trouve que tu plantes bien le décor de ville basse et de taverne. Les deux personnages Erion et Trent sont assez bien identifiés (le jeune homme de bonne famille, le joueur et le coureur de jupons…) de ce côté-là, pas de soucis.

Par contre, j’ai eu un peu plus de mal avec la suite, car certains points m’ont gêné
— La mention de l’adrénaline. C’est très con, mais c’est un mot et un concept moderne, qui pour moi n’a rien à faire dans un contexte médiéval fantastique. C’est le genre de détail qui me fait achopper dans un texte.
— C’est compliqué d’embrocher quelqu’un avec un sabre. C’est une arme faite pour la taille, et non pour l’estoc.
— Le combat manque sévèrement de rythme. Je n’ai ressenti aucune excitation en le lisant, Erion se contente de parer et l’autre d’attaquer. A aucun moment, je n’ai senti Erion en danger.
— Le combat manque de réalisme : sérieux, ils sont dans une taverne, bondée qui plus est. Ça devrait hurler dans tous les sens, courir, ils devraient buter contre les tables, se prendre les pieds dans les chaises renversées. Là, j’ai eu l’impression que le duel se déroule dans un espace vide. Au contraire, utilise le décor, fait courir un peu Erion, qu’il se cache pour échapper à l’autre, ça rendra le duel plus crédible (parce que, honnêtement, le gars à moitié mort bourré qui réussit à échapper sans une égratignure à ce qui ressemble à un assassin professionnel, j’ai beaucoup de mal à y croire).

Voilà, j’espère avoir été claire et t’avoir aidée

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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 15 Mar 2014 - 19:45

Pour être clair c'est clair^^

De toute façon je compte bien réécrire ce passage. C'est ma première description de combat donc on fait ce qu'on peut.^^ Dans la première version que j'avais sorti il se cachait sous les tables, je sais plus pourquoi je l'ai enlevé, c'était il y a longtemps. Je pense que je vais réutiliser cette idée.

Par contre pour ce qui est du sabre en fait, je n'utiliserai plus ce mot parce qu'on a tendance à s'imaginer un katana, hors non, ce n'est pas du tout ça. Si je pouvais citer quelque chose qui s'en rapproche ce serait plus un Ninjatō, l'arme des ninja, en plus pointu au bout, et bien sur de bien meilleure qualité, qui est conçu plus pour l'estoc que pour la taille, même si tu peux faire les deux avec. C'est une lame droite conçu pour le combat rapproché et pour l'embuscade et facile à dissimuler.  

Donc je vais tenir compte de tout vos conseil et réécrire tout ça avant de poster la suite.

Merci bien mesdemoiselles  Smile
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeSam 15 Mar 2014 - 20:44

Citation :
De toute façon je compte bien réécrire ce passage. C'est ma première description de combat donc on fait ce qu'on peut.^^ Dans la première version que j'avais sorti il se cachait sous les tables, je sais plus pourquoi je l'ai enlevé, c'était il y a longtemps. Je pense que je vais réutiliser cette idée.
C'est pas mal du tout comme idée, et ça colle avec le fait que ton personnage est un petit jeune qui se retrouve à affronter un gars plus expérimenté qui veut sa peau.

Citation :
Par contre pour ce qui est du sabre en fait, je n'utiliserai plus ce mot parce qu'on a tendance à s'imaginer un katana, hors non, ce n'est pas du tout ça. Si je pouvais citer quelque chose qui s'en rapproche ce serait plus un Ninjatō, l'arme des ninja, en plus pointu au bout, et bien sur de bien meilleure qualité, qui est conçu plus pour l'estoc que pour la taille, même si tu peux faire les deux avec. C'est une lame droite conçu pour le combat rapproché et pour l'embuscade et facile à dissimuler.
Raaaaah, mais ras le bol des katana dans un univers mediéval fantastique clairement occidental ! Y'a largement de quoi faire dans l'arsenal historique. Bon trêve de râlerie, tu fais ce que tu veux, mais si tu as envie d'avoir une arme comme ça, il faut une justification (genre l'assassin appartient à un peuple lointain, qui utilise ce genre d'armes).

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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeDim 16 Mar 2014 - 14:49

sombrefeline a écrit:
Raaaaah, mais ras le bol des katana dans un univers mediéval fantastique clairement occidental ! Y'a largement de quoi faire dans l'arsenal historique. Bon trêve de râlerie, tu fais ce que tu veux, mais si tu as envie d'avoir une arme comme ça, il faut une justification (genre l'assassin appartient à un peuple lointain, qui utilise ce genre d'armes).

Certes, c'est un monde médiéval fantastique (personnellement je n'ai jamais cherché à le mettre dans une catégorie bien défini), et oui, le monde est vaste et il existe d'autre peuples. Effectivement l'assassin en question n'est pas originaire du pays d'Érion. C'est bien pour ça qu'il ne connait pas ce type d'arme.
L'arme en question n'existe pas, elle est créée de toute pièce pour le récit. Je me suis servie d'une arme particulière pour son inspiration ( et j'insiste bien sur le mot inspiration) parce que cela correspondait exactement à ce que je voulais en terme d'utilisation et d’esthétique. Bien que je préfère l'esthétique japonaise plutôt qu'occidentale en terme de combat, non il n'y aura pas de ninja dans ce récit. C'est pas le contexte.
Cette arme j'y ai longtemps réfléchit et je pense qu'elle est largement justifiée dans l'histoire. Sa présence n'est pas anodine car elle a une certaine importance pour la suite étant donnée qu'elle sera lié a un autre personnage. Il y aura aussi une histoire de magie par rapport à son utilisation car l'homme qui l'utilise, déjà, à les yeux totalement noirs, et il a une force de frappe bien supérieure à la normale. Je pense que je vais ré insister sur ces détails d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeDim 16 Mar 2014 - 19:26

J'ai lu le prologue !
Tu as une belle plume. L'atmosphère est posée et les personnages sont attachants.
Le druide a l'air d'être dur, envers Abbel et la communauté humaine en général. On sent qu'il a beaucoup de vécu et qu'il sait (ou croit savoir) comment les humains sont.
Abbel est plutôt "en apprentissage". Il a l'air gentil, un peu naïf (même s'il sait parfaitement ce qu'il se passe). Le danger est présent, donc j'attends d'être confronté à cette menace.

Quand je te lis, je peux aisément imaginer les scènes que tu décris. J'espère être surpris par la suite Smile
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeDim 16 Mar 2014 - 23:02

Merci de ta lecture et de ton commentaire. Je vais tacher de garder ce style pour la suite.
C'est vrai qu'Asmal est dur, mais il l'aime bien son apprenti quand même^^
Abbel est gentil oui, mais par la suite il perdra tout de même son sang froid à quelque reprise. C'est un personnage très sensible, qui contrôle difficilement ses émotions.
J'espère pouvoir surprendre bien que se soit difficile.^^
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeLun 17 Mar 2014 - 12:56

Citation :
L'arme en question n'existe pas, elle est créée de toute pièce pour le récit. Je me suis servie d'une arme particulière pour son inspiration ( et j'insiste bien sur le mot inspiration) parce que cela correspondait exactement à ce que je voulais en terme d'utilisation et d’esthétique. Bien que je préfère l'esthétique japonaise plutôt qu'occidentale en terme de combat, non il n'y aura pas de ninja dans ce récit. C'est pas le contexte.
Cette arme j'y ai longtemps réfléchit et je pense qu'elle est largement justifiée dans l'histoire. Sa présence n'est pas anodine car elle a une certaine importance pour la suite étant donnée qu'elle sera lié a un autre personnage. Il y aura aussi une histoire de magie par rapport à son utilisation car l'homme qui l'utilise, déjà, à les yeux totalement noirs, et il a une force de frappe bien supérieure à la normale. Je pense que je vais ré insister sur ces détails d'ailleurs.

Si l'arme n'est pas anodine, alors je pense qu'il faut changer légèrement le focus de la scène pour insister sur son importance.
Quand ton personnage se fait attaquer, l'important n'est pas l'arme, mais plutôt le fait que quelqu'un essaye de la lui planter en travers du corps.
Par contre, si effectivement c'est une arme spéciale, maniée par un assassin que le garde du corps du prince reconnait, je pense qu'il faut vraiment insister dessus à la fin de la scène (genre le soldat presse ton personnage de questions pour obtenir une description précise de l'arme, et se décompose quand il comprend de quoi il s'agit). De cette manière, tu auras de la tension lors du combat (Erion manque quand même d'y passer), la tension redescend quand on comprend qu'il est hors de danger, avant de remonter lorsqu'Erion réalise qu'il a un assassin hyper entraîné aux fesses (en plus pour le lecteur, c'est une excellente accroche, vu qu'on va se demander qui a envoyé l'assassin, et surtout, qui a les moyens de se payer ses services, car si c'est un pro avec une arme spéciale, il doit être très cher).

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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeLun 17 Mar 2014 - 23:10

sombrefeline a écrit:

Si l'arme n'est pas anodine, alors je pense qu'il faut changer légèrement le focus de la scène pour insister sur son importance.
Quand ton personnage se fait attaquer, l'important n'est pas l'arme, mais plutôt le fait que quelqu'un essaye de la lui planter en travers du corps.
Par contre, si effectivement c'est une arme spéciale, maniée par un assassin que le garde du corps du prince reconnait, je pense qu'il faut vraiment insister dessus à la fin de la scène (genre le soldat presse ton personnage de questions pour obtenir une description précise de l'arme, et se décompose quand il comprend de quoi il s'agit). De cette manière, tu auras de la tension lors du combat (Erion manque quand même d'y passer), la tension redescend quand on comprend qu'il est hors de danger, avant de remonter lorsqu'Erion réalise qu'il a un assassin hyper entraîné aux fesses (en plus pour le lecteur, c'est une excellente accroche, vu qu'on va se demander qui a envoyé l'assassin, et surtout, qui a les moyens de se payer ses services, car si c'est un pro avec une arme spéciale, il doit être très cher).

Ok, je vais tacher de retravailler encore un peu cet aspect là. Merci beaucoup, ça va bien m'aider je pense.
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeLun 17 Mar 2014 - 23:57

Chapitre 1, suite et fin

 Selgard porta le regard sur le corps de l'homme qui avait attaqué Érion en premier. Il fit signe aux deux autres soldats restés sur les lieux d'évacuer le cadavre. Le guerrier et le jeune seigneur sortirent de la taverne. L'homme d'arme rangea son épée mais il ne cessait de regarder aux alentours, guettant le moindre signe de menace. Autour d'eux quelques passants arpentaient les rues. Le tavernier et ses serveuses attendaient dehors, observant les allées et venus en espérant de pouvoir fermer l'établissement pour la nuit.
Érion observait Selgard. Le guerrier Elwin avait gardé sa mine grave et ne semblait pas aussi calme qu'à son habitude. Il tournait lentement autour du jeune noble, regardant partout autour de lui, analysant le moindre badaud passant non loin d'eux. Ses cheveux, autrefois noirs, se teintaient dorénavant d'une couleur poivre et sel, et la petite barbiche, qu'il gardait bien taillée sur son menton, lui ajoutait un air bien plus sévère qu'il ne l'était réellement.

 Quand les deux soldats arrivèrent enfin, ils tenaient deux hommes entre eux. Érion reconnut immédiatement Trent, mécontent d'être escorté de la sorte. Il était débraillé ; sa chevelure blonde, habituellement bien tenue par un ruban, s’emmêlait en un désordre abstrait ; un peu de sang coulait du coin de sa lèvre. Le jeune seigneur jeta un regard noir à son ami qui l'avait laissé se débrouiller seul face à un redoutable adversaire. Il comptait bien avoir une explication avec lui plus tard.
— Messire Mandred, qu'elle surprise !
 Érion nota le sarcasme dans la voix de Selgard, le jeune nobliau n'en étant pas à son premier scandale. Les soldats eurent un moment d'hésitation, ne reconnaissant pas immédiatement le fils de leur seigneur.
— Monseigneur ? dit l'un d'eux en s'inclinant. L'homme s'est enfuit. Nous avons trouvé ceux-là en train de se battre dans une ruelle, que faisons-nous d'eux ?
 Le jeune homme regarda Selgard et d'un signe de tête l'autorisa à donner les ordres.
— Emmenez-moi celui-ci en cellule, ça lui fera pas de mal, et ramenez messire Mandred à ses appartements, les docks ne sont pas des lieux sûrs pour un jeune homme de sa condition.
 Il ajouta ensuite, en s'adressant personnellement à Trent :
— Et la prochaine fois que je vous prends à entraîner sa seigneurie dans les tavernes les plus malfamées de la ville, je vous jure que vous goûterez de mon épée.
— Je n'ai pourtant point forcé monseigneur à m'accompagner, répliqua le jeune homme, toujours sur son ton suffisant.
— Hors de ma vue, vociféra Selgard, tout en faisant signe aux soldats de l'emmener loin d'ici.
— Au plaisir Maître Onthil, insista le jeune homme en s'éloignant.
— Vos fréquentations laissent à désirer monseigneur, lança le guerrier.  
 Érion ne releva pas l'impertinence de son maître d'armes, bien trop préoccupé par les récents événements.
— Comment m'avez-vous trouvé ? s'enquit Érion, sortant de son mutisme.
—  Nous étions dans le quartier, quand le tavernier est arrivé sur nous en braillant, disant que des hommes avaient tué un de ses habitués et cassaient tout dans sa taverne.
 Selgard garda un moment de silence avant de reprendre.
— Je sais quel jour de l'année nous sommes. Je savais dans quel quartier vous retrouver. Vos frasques des années précédentes sont encore bien présentes dans l'esprit de votre père. Il m'a demandé de m'assurer que vous soyez devant lui demain à la première heure, car il a besoin de vous parler. Ensuite il m'a envoyé vous chercher quand il a compris que vous étiez sorti.
 Effectivement, son père avait, surtout, très mal digéré les événements deux ans auparavant. Érion, lui, ne se souvenait plus de grand-chose, mis à part quelques images de temps en temps. Il savait qu'il avait été pris ivre mort dans une bagarre, toujours avec Trent, puis récupéré par la milice, qui, ne les ayant pas reconnus, les avaient envoyés, tous deux, décuver en cellule. Heureusement le capitaine de la garde les avait vu en passant devant et les avait ramener en toute discrétion au château. Son père, ayant eu vent de l'affaire, fut dans une colère noire et Érion dut l'éviter durant plusieurs jours, le temps de calmer le jeu. Qu'il envoie Selgard jusque dans les bas quartier pour le récupérer, par peur d'un autre scandale, ne l'étonnait même plus.
— S'il vous plaît, Selgard, ne dites rien à mon père, pour l’homme. Je ne souhaite pas l'inquiéter avec ça.
 Le guerrier eut un moment d'hésitation puis finit par acquiescer.
— Entendu monseigneur, mais êtes-vous certain que ce soit la meilleure des choses à faire ?
— Oui, répondit Érion, je réglerais cette affaire moi-même.
 Ils sortirent de la ville et remontèrent doucement le sentier menant au château. C'était une nuit sans lune, idéale pour se dissimuler des regards avertis et Selgard ne laissait échapper aucun détail. Son regard de faucon scrutait le moindre mouvement car il connaissait le danger qui planait sur le jeune Seigneur.

***
 Yuna finissait de ranger ses armes d’entraînements dans la salle d'escrime derrière l'écurie lorsqu'elle vit arriver Trent d'un pas suffisant. Que faisait-il ici à une heure aussi tardive ? La nuit était l'un des seuls moments où elle pouvait profiter de la salle sans être vue et elle n'y croisait habituellement personne. Le protocole exigeait qu'elle s'incline au passage du jeune homme, ce qu'elle fit, en espérant que, pour une fois, il passe son chemin et ne lui prête aucune attention. Être obligée de s'abaisser devant un être aussi détestable était pour elle un supplice qu'elle endurait uniquement par devoir et par respect pour son oncle. Elle essaya donc de dissimiler tant bien que mal son dégoût.
 Arrivé à sa hauteur, le jeune homme la dévisagea en arborant un sourire malsain. Il avait une allure déplorable, s'était-il battu ?
— Yuna, ma douce colombe. Quelle bonne surprise de te trouver ici ! Tu m’attendais ?
 Il aimait lui attribuer des sobriquets ridicules car il voyait très bien que cela l'énervait. Elle se contenta d'un petit « messire » en tentant de poursuivre son chemin, mais il se planta devant elle et appuya son bras contre la barrière de bois, lui barrant ainsi le passage. La jeune femme eut beaucoup de mal à cacher son exaspération en constatant son petit jeu.
— Où vas-tu d'un pas si décidé, poursuivit Trent. Selgard ne devrait plus avoir besoin de toi à cette heure-ci ?
 Il posa sa main sur sa taille pour l'attirer contre lui. Elle recula au maximum jusqu'à se retrouver contre l'un des piliers qui soutenait la lourde charpente de bois de l'écurie
— Détrompez-vous, dit-elle en essayant de trouver une échappatoire. Si je ne suis pas rentrée avant lui il risque de me chercher.
— Il est occupé, ne t'inquiète pas, on a tout notre temps.
 Il se tenait maintenant tout contre elle. Yuna essaya tant bien que mal de se dégager de son étreinte. La main de Trent était remonté jusqu'à sa poitrine et elle n'eut qu'une envie, attraper la dague qui dépassait de la ceinture du jeune homme pour couper tout ce qui se risquait à sortir de son entrejambe. Elle savait qu'elle pouvait le faire et il ne verrait rien venir, mais elle devait garder son sans froid. À Solad, les femmes ne se battent pas, lui précisait sans arrêt Selgard, et agir de la sorte leur vaudrait beaucoup d'ennuis. Elle ne se battent plus depuis que l'ordre de Rahôn a soumis les Terres d'Olurrin, avait-elle envie de lui préciser parfois.
 La voix en elle se fit entendre : attrape la dague et embroche-le.
 Elle devait faire taire cette pulsion meurtrière.
— Ce n'est pas une heure pour une jeune fille d'être dehors, tu devrais être plus prudente, continua le jeune homme.
— En ce cas, messire, je vous demanderais de bien vouloir retirer vos mains et de me laisser rejoindre ma demeure.
 Le ton de Yuna se fit plus froid ; elle perdait patience. Il caressa sa douce chevelure sombre.
Frappe-le.
— Mais je n'en ai pas encore fini, dit-il.
 Elle sentit son souffle chaud le long de sa nuque. Une sensation plus que désagréable.
 Tue-le.
— Fort bien, dit alors la jeune fille, qui en avait plus qu'assez.
 Elle attrapa la dague du jeune homme avec une rapidité qu'il ne soupçonnait pas, le repoussa avec une telle force qu'il fit plusieurs pas en arrière, manquant de perdre l'équilibre. Elle tenait maintenant la lame pointée sur lui.
— Je vais finir par perdre patience Trent, alors arrête ça tout de suite, lui ordonna-t-elle, tentant de contenir sa colère.
— Tu n'aurais jamais dû faire ça.
 Le ton de Trent était maintenant plus sérieux.
— Ah oui ? Et qu'est-ce que je risque au juste ? répliqua la jeune femme.
 Yuna n'avait pas pour habitude de se montrer aussi téméraire, mais les extravagances du nobliau étaient connues de tout le château et il n'était pas le genre de personne à forcer le respect, au contraire. Le seigneur Dorvann ne l'ayant pas en grande estime, il valait mieux pour Trent ne pas trop faire parler de lui ces temps-ci.
— Je suis sûre que mon oncle serait très intéressé de connaître ton comportement envers moi.
 Elle n'aimait pas se cacher derrière la crainte que pouvait inspirer Selgard, mais le jeune homme ne lui laissait pas vraiment le choix. Elle s'éloigna à reculons, Trent arborait un rictus mauvais, un de ceux voulant dire : je te ferais regretter cela un jour.
 Un jour peut être, mais pas ce soir, pensa-t-elle.
 Elle sortit de l'écurie satisfaite et lança au jeune homme :
— Si ça ne te dérange pas je garde la dague, j'ai peur de faire des mauvaises rencontre dans le coin.
 Yuna se dirigea vers la petite maison collée au pied du rempart intérieur qui leur servait de demeure. Elle se faufilait telle une ombre dans les méandres de la forteresse, profitant de l'obscurité qu'offrait cette nuit sans lune. Lorsqu'elle arriva près de la masure, elle constata qu'une lueur vacillait à la fenêtre. La jeune femme soupira, cet imbécile de Trent l'avait retardée. Elle monta l'escalier étroit menant à l'entrée et ouvrit doucement la lourde porte de bois. À l'intérieur, la flamme de la lampe à huile s'agitait sur la table, faisant danser les ombres de la pièce. Elle entra. Ne voyant personne, elle referma la porte en silence.
— Où étais-tu ?
 Elle sursauta en entendant la grosse voix provenant de l'autre pièce. Selgard se tenait dans l'encadrement, arborant un regard sévère.
— Je... j'étais dans la salle d'escrime.
— Je sais que ce sont les seuls moments où tu peux y aller seule mais je n'aime pas que tu sortes lorsque je ne suis pas là.
 Il semblait nerveux ce soir, plus que d'habitude. C'était la première fois qu'il la réprimandait sur ses activités nocturnes. Quelque chose n'allait pas, elle le connaissait assez pour sentir cela. Yuna garda le silence, décontenancée par la réaction du maître d'arme. Selgard posa les mains sur le dossier de la chaise devant lui et pris une profonde respiration.
— Assieds-toi, lui intima-t-il.
 Elle s'exécuta, inquiète de l'attitude de son oncle.
— Il faut que je te parles, dit-il.
Il garda le silence durant un long moment, ce qui ne fit qu’accroître l'inquiétude de la jeune fille. Qu'allait-il lui dire d'aussi important ? Elle voyait bien que Selgard cherchait ses mot. Il hésitait, soufflait, comme si parler devenait un supplice.
— Il s'est passé quelque-chose en ville ce soir. finit-il par avouer. Érion a...
 Selgard hésita encore.
— Érion ? s'enquit Yuna. Il lui est arrivé quelque-chose ?
 L'inquiétude de Yuna se manifesta à l'entente du prénom du jeune homme. Non, pas Érion, pensa-t-elle.
— Érion va bien.
 Selgard coupa court à sa panique. Il soupira à nouveau avant de reprendre la parole.
— Il a été attaqué par un Fallard tout à l'heure, dans la ville basse.

 Yuna n'entendit qu'un seul mot : Fallard. Il résonnait dans sa tête tel le glas de sa mise à mort. Toutes ces années passées à les craindre et les fuir. Elle avait réussi à les oublier depuis qu'ils avaient pris pied dans le Royaume du Lumandir. Et voilà qu'aujourd'hui ils réapparaissaient.
— Je pense que quelqu'un l'a engagé pour assassiner l'héritier, continua le guerrier. Je n'ai pas pu voir qui il était.
 La jeune femme eut du mal à contenir son angoisse. Elle avait peur. Peur pour eux, pour son oncle capable de tout pour la protéger, et peur pour Érion, qui ignorait le danger qui le guettait.
— Doit-on partir ? demanda-t-elle.
 Ses yeux bleus vif s'emplirent de larmes.
— Pour l'instant ils ne savent pas que nous sommes là. Il n'était pas là pour toi, mais Érion va avoir besoin d'aide. La liste de ses ennemis est longue, et on ne sait pas à quoi s'en tenir.
 Selgard posa sa main sur la sienne. Il la considérait désormais comme sa fille et elle savait qu'il se sentait impuissant face à sa détresse.
— Promet moi de ne pas sortir de l'enceinte du château, lui intima le guerrier, et surtout, à tout moment, si je t'en donne le signal, soit prête à partir immédiatement.


Dernière édition par Dead moon le Lun 24 Mar 2014 - 0:09, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeMar 18 Mar 2014 - 12:32

"Messire Mandred, qu'elle surprise !" quelle surprise
" les docks ne sont pas des lieux sûrs pour un jeune homme de sa condition." je pense pas que tu es obligée de mettre "lieu" au pluriel. "les docks ne sont pas un lieu sûr" passe, non?  scratch 
"Il m'a demandé de m'assurer que vous soyez devant lui demain à la première heure" , "serez" je pense.
"Heureusement le capitaine de la garde les vit en passant devant et les fit ramener en toute discrétion au château", je pense que tu peux changer le verbe voir en un autre qui habillera plus ton texte. "apercevoir" ou "reconnaître" par exemple. Et juste un peu plus haut, la milice ne les reconnait pas, mais sait-elle seulement à quoi il ressemble? Parce qu'en général, la tête du fils de ton seigneur, ça te marque, non?
"Qu'il envoie Selgard jusque dans les bas quartier pour le récupérer" tu as oubliée de mettre son pluriel à "quartier".

"Il aimais lui attribuer des sobriquets ridicules" aimait
"Elle recula au maximum jusqu'à se retrouver contre l'un des pilier qui soutenait la lourde charpente de bois de l'écurie" le "maximum" me parait un peu maladroit. Et tu as oublié son pluriel à "pilier"
"Si je ne suis pas rentrer avant lui" rentrée
"Il se tenait maintenant tout contre elle" euh, ta phrase ne fait pas bien sens, "il se tenait" marque pour moi une distance, mais à priori il la touche. Peut-être un changement de verbe? Je sais pas, c'est peut-être moi :S
"La main de Trent était remonté" remontée
"pour couper tout ce qui se risquait à sortir de son entrejambe." tout ce qui risquerait de sortir, non?
"garder son sans froid" sang
"attrape la dague et embroche-le" c'est pas un peu court une dague pour embrocher?
"Tu n'aurais jamais dut faire ça." du
" Ha oui, et qu'est-ce que je risque au juste ?" c'est "ah", non? Il me semble qu'il y a tout un tas de règles pour ce genre d'onomatopées
"mais les extravagances du nobliaux" pas de pluriel a "nobliaux"
" il valais mieux pour Trent" valait
" j'ai peur de faire des mauvaises rencontre dans le coin." de mauvaises rencontres
" et pris une profonde respiration" prit
"Je n'ai pas pu voir qui il était." de qui il s'agissait?
"on ne sais pas à quoi s'en tenir" sait

Voilà pour les fautes que j'ai remarquée.

Aha mais pourquoi il est en danger ce petit? Mais quel est cet anniversaire qui le pousse à s'enivrer? Tant de questions, et j'ai toujours envie de lire la suite Wink

Pour le passage avec Yumi, j'étais contente de faire la connaissance d'un nouveau personnage, elle a l'air d'être une femme de caractère, et je pense que c'est pour ça que tu n'as pas voulu montrer qu'elle avait peur quand elle a vu Trent arriver (quel salaud celui là, soit dit en passant), or, je pense que c'est nécessaire qu'elle appréhende un minimum la rencontre, peut-être pas pour sa sécurité, mais pour ce qui pourrait en résulter, parce qu'il y a elle et son oncle, et étant donné qu'elle a l'air impulsive, les choses peuvent vite s'envenimer (je pense)

Sinon pendant l’altercation, à un moment il lui barre la route en appuyant son bras contre un pilier, après elle recule et s'adosse à un pilier aussi. C'est le même? sinon il lui barre plus la route dans ce cas? Oo
Après, quand elle lui prend la dague, tu dis que son ton est seulement plus sérieux. Vu son caractère il devrait être hors de lui, non? Avec la surprise et tout et tout.

Voilà, c'est tout ce que j'ai à redire sur ce passage ;)J'essaie de faire des commentaires constructifs, mais c'est dur de prendre assez de distance au texte pour le faire. J'espère que tout cela t'aidera, pour la suite que (tu l'auras deviné) j'attends avec un plaisir non dissimulé.
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MessageSujet: Re: Lumandir [roman]   Lumandir [roman] Icon_minitimeMar 18 Mar 2014 - 18:56

Citation :
d'un signe de tête lui autorisa
l’autorisa

Citation :
je vous jure que vous goutterez de mon épée
vous goûterez

Citation :
Il se dirigèrent en silence vers les écuries récupérer leurs chevaux
Ils se dirigèrent

Citation :
Vos frasques des années précédentes sont encore bien présente dans l'esprit de votre père
Présentes

Citation :
Je savais dans quel quartier vous chercher
Ensuite il m'a envoyé vous chercher quand il a compris que vous étiez sorti
Répétition

Citation :
Érion, lui, ne se souvenait plus de grand chose
Grand-chose.

Citation :
Heureusement le capitaine de la garde les vit en passant devant et les fit ramener en toute discrétion au château
Plutôt « les avait vu » et « les avait fait ramener ».

Citation :
Que faisait il ici à une heure aussi tardive ?
Faisait-il.

Citation :
— Yuna , ma douce colombe
Espace en trop avant la virgule.

Citation :
Il aimais lui attribuer des sobriquets ridicules
Aimait

Citation :
La jeune femme eu beaucoup de mal à cacher son exaspération en constatant son petit jeu.
eut

Citation :
contre l'un des pilier
piliers

Citation :
Si je ne suis pas rentrer avant lui il risque de me chercher.
Rentrée

Citation :
À Solad, les femmes ne se battent paslui précisait sans arrêt Selgard
Manque une espace et une virgule entre « pas » et « lui ».

Citation :
Elles ne se battent plus depuis que l'ordre de Rahôn a soumis les Terres d'Olurrin, avait t-elle envie de lui préciser parfois
Avait-elle

Citation :
— Je vais finir par perdre patience Trent, alors arrête ça tout de suite, insista Yuna
J’aurais vu quelque chose de plus fort que « insista ».

Citation :
— Tu n'aurais jamais dut faire ça.


Citation :
— Ha oui, et qu'est-ce que je risque au juste ? répliqua la jeune femme
Ah oui ?

Citation :
mais les extravagances du nobliaux
du nobliau

Citation :
il valais mieux pour Trent
il valait

Citation :
La jeune femme soupira, cet imbécile de Trent
Espace superflue entre « soupira » et « cet ».

Citation :
La jeune femme eu du mal à contenir son angoisse
Eut du mal

Citation :
— Doit-on partir ? Demanda-t-elle
Pas de majuscule à « demanda ».

Citation :
on ne sais pas à quoi s'en tenir.
Sait

Citation :
Elle sentit la main de Selgard sur la sienne. Il la considérait désormais comme sa fille et elle savait qu'il se sentait impuissant face à sa détresse.
Répétition de « sentir ».

Voilà pour les corrections. Petite remarque générale au niveau du style : attention aux verbes faibles (être, avoir, faire). J’en ai repéré pas mal qui pourraient être supprimés, ça allégerait un peu le style.


Au niveau du passage avec Erion, je trouve que le début manque de tension : tu dis que les soldats vont chercher l’assassin et hop, ils reviennent direct avec Trent. Je pense que tu pourrais leur laisser un peu le temps de chercher, qu’Erion s’inquiète un peu durant leur absence, et laisser planer le doute sur la réussite ou non des soldats.

Tu pourrais également étoffer avec quelques descriptions sur les lieux, les différents personnages, leurs gestes, leur manière de parler, je pense que ça donnerait un peu plus de réalité à ta scène.

Petit point de détail qui m’a fait tiquer : tu dis qu’ils vont récupérer les chevaux aux écuries, ils se sont baladés à cheval dans des ruelles mal famées et ont laissé leurs chevaux, au risque de se les faire voler ?

La conversation entre Erion et le maître d’armes est pas mal, tu arrives à faire passer un certain nombre d’informations sur le jeune homme. On apprend qu’il est coutumier de ce genre de frasques, mais que ça ne plait pas à son père. Je m’interroge quand même sur les motivations d’Erion : il aime traîner en ville, mais semble craindre que son père l’apprenne, tout en n’étant guère surpris de voir débarquer le maître d’armes. J’ai un peu de mal à cerner sa position : est-ce qu’il chercher à échapper à quelque chose ? Est-ce qu’il veut juste contrarier son père ?


Le second passage fonctionne beaucoup mieux à mon avis, tu as une tension avec la confrontation entre Yuna et Trent. On découvre ce dernier sous un nouveau jour, autant le début donnait l’impression d’un coureur de jupon, plus écervelé que vraiment méchant, autant ce passage dépeint une saleté de nobliau qui adore abuser des plus faibles (je me demande du coup s’il ne faudrait pas insister un peu plus sur le côté veule de Trent dès la première partie. Enfin, à voir si Erion est dupe ou pas de son ami).
Le personnage de Yuna est assez sympathique. Le côté « jeune fille rebelle dans un monde patriarcal » est un classique de la fantasy, mais je trouve que tu t’en tires pas trop mal, et les voix qu’elle semble entendre quand Trent la menace ajoutent du mystère à ce personnage.
Je pense tout de même que tu pourrais plus t’attarder sur la révélation de fin de chapitre, que Selgard la fasse un peu plus mariner, avant de lui balancer la nouvelle. Je crois aussi que tu pourrais te permettre quelques allusions sur ce qui fait si peur à la jeune fille, ça piquerait l’intérêt du lecteur.


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