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 Intérieur et Extérieur [Nouvelle]

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FlyingFeather
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MessageSujet: Intérieur et Extérieur [Nouvelle]    Intérieur et Extérieur [Nouvelle]  Icon_minitimeLun 11 Fév 2019 - 18:50

Bonjour à tous! Je suis à la recherche de bêta-lecteurs pour ce texte. C'est un peu urgent puisque je dois envoyer le texte vendredi et que j'aurai besoin de le retravailler avant. Je cherche surtout à déterminer si l'évolution de l'échange entre les deux personnages est cohérente et si la lecture est agréable, mais toute autre remarque peut être utile. En échange, n'hésitez pas à me solliciter.

voici le lien pour les commentaires

https://ecrire.forumactif.org/t7522-interieur-et-exterieur-nouvelle#170765


J’avais perdu la notion du temps quand on frappa à ma porte. Je n’attendais personne, surtout pas à cette heure tardive de la nuit. Mon regard se tourna vers la fenêtre de l’entrée. Je m’en voulais de n’y avoir pas fait installer de rideaux. À cause de la lumière, on devinait facilement qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur. Pendant un instant, je décidais de ne pas me lever. Ma femme m’avait quitté, en emmenant les enfants, alors j’avais des choses bien plus importantes à m’occuper. Puis ce fut au tour de la sonnette de me troubler dans mon engourdissement. A cet instant, mon livre glissa par terre et ce qui restait de thé dans ma tasse se répandit par terre. Décidément, toute ce qui restait de la maisonnée était contre moi ! Pour ce satané livre, c’était moins grave. Je n’arrivais pas à le lire, de toute façon. La sonnette s’entendit encore une fois. Qui pouvait insister comme ça ? Impossible de l’ignorer dans la maison désespérément silencieuse depuis quelques jours. La pensée que cela pouvait être important se faufila jusqu’à mon cerveau endormis. Ma nuque s’affaissa dans un soupir et je lâchais une dernière grimace en direction de la porte avant de me lever.
A hauteur des photos des enfants et de Cécile, je détournais la tête, comme d’habitude depuis ces derniers jours. Mais j’étais bien incapable de les enlever. Arrivé au bout du couloir, je penchais mon œil vers le judas. J’entrevis alors une silhouette en vêtements de pluie, surmonté par un visage vieux et barbu. Un énorme sac de voyage encombrait ses épaules. Il était trop loin pour que je distingue clairement ses traits. Un SDF, probablement, quoique qu’avec le sac, je n’étais pas sûr. Un itinérant ? Je soupirai d’un grand coup, ennuyé de m’être levé pour ça. Aussitôt, sa voix perça à travers la porte :
—  Bonsoir ! C’était pour savoir si je pouvais emprunter vos toilettes ! 
Son timbre était aussi enjoué que l’écho de l’eau sur les rochers. Surprenant pour un vieux clochard. Je regardais à nouveau dans le judas. Il s’était rapproché de la porte, ainsi puis-je mieux contempler son visage. Les plis de sa peau qui n’étaient pas mangés par les poils blancs exprimaient davantage la gaieté que la tristesse. Cependant ses yeux étaient profondément cernés. Il se balançait nerveusement d’un pied sur l’autre. Je me demandais s’il n’y avait pas de toilettes publics dans le secteur et j’étais touché qu’il n’ai pas envie de pisser contre les voitures. Ce ton léger de voix me fit penser à Michael, mon cadet de 7 ans. Ma poitrine se noua. Ce n’était vraiment pas le moment de me solliciter, tant pis pour sa vessie. Je restais immobile devant la porte jusqu’à entendre ses pas résonner sur les marches du perron et s’éloigner.
Son départ aurait dû me soulager, mais c’était encore pire. J’ai baissé les yeux. Ma main s’est tendu vers la poignée et l’a tourné. Il m’attendait en bas des marches. Je devais être l’une des seules personnes à ne pas dormir à cette heure dans tout le quartier. Toutes les autres lumières étaient éteintes.
— Montez ! Fis-je avec un soupir
— Merci, mon brave !
On avait dû lui servir ce cirque des dizaines de fois. Le sourire de compréhension qu’il m’adressa montra qu’il s’y était habitué. Ce ne fut qu’une fois le pas de la porte atteint que l’état épouvantable de ses bottes m’apparus, en-dehors de la pénombre. Une solide et épaisse croûte de terre en ornait le contour. Je lui obstruai soudainement le passage.
— Par contre, j’apprécierais volontiers que vous les retiriez avant d’entrer, dis-je en pointant du doigt la dégoûtante partie inférieure de ses jambes.
Il jaugea un instant mon air indigné, puis sembla décider que se soulager la vessie valait bien un tel effort. Il dénoua alors ses lacés usés avec une minutie exemplaire, compte-tenu de son impatience. Il poussa du pied ses chaussures sur le palier et fit lourdement tomber son sac sur le parquet que je venais de cirer. A cet instant précis, je regrettai amèrement de lui avoir ouvert la porte. Cependant, je me refusais à l’éconduire maintenant qu’il avait enlevé ses chaussures.  
— C’est la première à gauche, grommelais-je
Bien trop préoccupé pour s’enquérir de mes scrupules, il s’y précipita tandis que je grimaçais à nouveau en le voyant piétiner le tapis avec ses chaussettes sales. Je mis ce temps à profit pour observer son bagage. C’était l’un de ces sacs militaires en toile, comportant de multiples poches amples, gonflées d’objets. L’usure et le nombre de rafistolage qui le mouchetaient en faisait une relique. Mon étonnement relatif au fait qu’il tienne encore fit bientôt place à une soudaine inquiétude concernant les sanitaires. Je me disais en effet que j’allais sûrement devoir récurer les toilettes derrière lui. Je n’osais pas imaginer l’état de ses mains. Quand il sortit des toilettes, je lui indiquais la salle de bain mais il refusa d’un geste de la main en reniflant :
— J’en ai vu d’autres, vous savez.
Je me forçais à sourire, mais intérieurement, j’étais horrifié. Cependant, il interpréta mon masque de politesse comme une ouverture :
— Vous avez un bon fond. Habituellement, les gens n’ouvrent pas du tout.
C’est à cet instant précis que je ressentis une profonde empathie pour mes voisins.
— Bon, eh bien, je vais vous laisser vaquer à vos occupations...
Son regard affectueux de chien errant me coupa dans mon mouvement:
— J’suis désolé de vous demander ça, mais par hasard, vous n’auriez pas quelque chose à manger ?

J’observais son visage et étais surpris de trouver autant de douceur dans les pupilles claires qui surmontaient ses pommettes poilues. Malgré ma profonde envie de le mettre à la porte, une petite voix en moi affirmait que je ne pouvais le laisser repartir sans rien. J’inspirai par le nez et tachais de sourire à nouveau :
— On va bien vous trouver un en-cas.


Dernière édition par FlyingFeather le Lun 11 Fév 2019 - 19:00, édité 2 fois
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FlyingFeather
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MessageSujet: Re: Intérieur et Extérieur [Nouvelle]    Intérieur et Extérieur [Nouvelle]  Icon_minitimeLun 11 Fév 2019 - 18:52

Il me suivit le long du couloir jusqu’à la cuisine. De l’une de ses chaussettes trouées sortait un gros ongle noir. Je m’efforçais de ne pas penser aux traces qu’il laissait sur le tapis. A cause de ma gêne, je cherchais un sujet de conversation :
— Vous voyagez ?
— Oui. Je n’aime pas du tout être à l’intérieur, ne pas bouger.
Il me faisait penser à une émission où un homme visitait plusieurs pays en se faisant inviter chez les gens. Je n’aurais jamais osé faire une telle chose. Je glissais une main dans le frigo.
— Vous n’avez jamais froid ?
Je sortit du pain de mie, de la salade, du jambon et du fromage du réfrigérateur et en fit sous ses yeux un gros sandwich que je posais dans une assiette. Il tira l’une des chaises de bar pour s’asseoir et saisit le met avec des gestes assurés. L’odeur forte de transpiration qui l’accompagnait me mettait mal à l’aise. A mon grand désarroi, il me demanda une serviette et prit son temps pour manger. Pendant qu’il mangeait, je restais adossé au frigo, les bras croisés, à le regarder.
— C’est une démarche peu courante que de frapper aux portes.
— En fait, je trouve que c’est très sale d’uriner par terre.
Je me retenais de faire un commentaire sur l’état de ses pieds et de ses mains.
— Il n’y a pas de toilettes publics, dans le quartier ?
Il s’arrêta de manger, et leva vers moi un visage un peu penaud :
— Pour être honnête, j’aime bien discuter, et on a pas trop l’habitude quand on se balade comme moi.
Comme je ne parlais pas, il poursuivit :
— J’ai pas trop l’habitude d’insister pour demander à manger, comme je l’ai fait tout à l’heure. Seulement voilà, ça fait plusieurs jours que je dors dans la rue car je n’ai pas trouvé de foyer d’accueil. Quand vous m’avez ouvert, j’ai immédiatement vu que vous étiez quelqu’un à l’écoute. Je me demandais si…
— Je suis aussi quelqu’un qui aime la tranquillité. Navré d’être aussi franc, mais je traverse moi également une situation compliquée actuellement, et je ne pourrai pas vous héberger.
— Même si je dors sur le canapé ?
Mon regard lui répondit à la place de mes lèvres. A cet argument s’ajoutait mon besoin de sécurité, mais il n’était pas approprié de l’évoquer devant lui. Il contempla les restes de son sandwich en cherchant quelque chose entre ses dents. Il fini le morceau et s’essuya la barbe.
— Je comprend. C’est normal, mon vieux. Ce sont vos enfants, dans le couloir ? Ils sont beaux.
— Merci.
Il se leva de sa chaise. Je le suivis dans le couloir jusqu’à ce qu’à la vue de son dos voûté, un scrupule me prit. Il n’était pas dangereux, et il y avait là-haut deux chambres libres. Durant deux secondes qui me parurent sans fin, je me demandais ce que je risquais. Mais plus je repensais à ma situation actuelle, et plus j’avais envie de changement :
— C’est quoi votre nom ?
— Jacob.
Il s’arrêta et me regarda. Mon regard devait avoir changé.
— J’ai… J’ai changé d’avis, Jacob. J’aimerais vous offrir un toit pour la nuit.
Le soulagement que j’entrevis alors sur son visage me confirma que ma décision était la bonne. Je montais alors avec lui jusqu’à la chambre de Michael.
— C’est la chambre de mon plus jeune, qui ne vit pas ici en ce moment. Ça vous ira ? Demandais-je en entrant avec lui.
— C’est très généreux.
Je pris quelques draps dans la commode et entrepris de faire le lit pour Jacob. Il tenta de m’aider mais ses gestes étaient très maladroits, il s’arrêta bientôt. Je finis donc le travail seul et me tournais vers lui dans la lueur de la lampe de chevet :
— Jacob, je vous souhaite une bonne nuit.
Il était sincèrement ému.
— Quel est votre nom ?
— Théo.
— Vous savez, Théo, je n’imaginais pas pouvoir dormir quelque part ce soir.
Il me prit dans ses bras, et malgré la gêne de son odeur, et la proximité de son corps osseux, j’étais touché par son geste d’affection. Quand je fermais la porte, il regardait encore le lit avec soulagement. Je savais qu’il était sale, que je devrais laver les draps après mais ce que je venais de vivre le valait amplement. C’est alors que dans le couloir, une nouvelle idée me prit, encore plus folle que la précédente. Je rouvris la porte de sa chambre en portant une serviette propre.
— Jacob, si vous souhaitez prendre une douche, voici de quoi vous sécher. La douche est à côté. Vous ferez attention, il faut tourner la poignée vers la droite pour avoir l’eau chaude.
Il prit la serviette avec des yeux brillants en me regardant. Quand je descendis dans le salon, j’entendis l’eau couler dans les canalisations. En ouvrant mon livre, je pris soudainement conscience que je n’avais aucune envie de lire. Pendant tout le temps où Jacob était entré, j’en avais oublié mon malaise. Ma tête et mon cœur bourdonnait encore de ses remerciements quand je me mis au lit. Un calme nouveau et bienvenue me berçait jusqu’à ce que je m’endorme.
Le lendemain matin, une légère inquiétude me saisit au lever quand je prit conscience de la présence de Jacob dans la maison. Quand il descendit les escaliers, ses cheveux étaient coiffés en catogan, ses ongles coupés et il avait recousu sa chaussette. Il avait bien meilleure mine. Il refusa de prendre un petit-déjeuner, car il devait partir tôt pour trouver un moyen de transport. La main sur la poignée de l’entrée, il m’interpella :
— En entrant, j’ai vu que la maison était bien rangée, et je sais qu’il n’était pas facile de m’accueillir. C’était vraiment gentil. Au revoir Théo.
— Au revoir, Jacob
La porte se referma et je jetais un coup d’œil vers le salon. À part les signes du passage de Jacob et la flaque de thé dans le salon, tout était très bien rangée. Trop bien rangée, d’ailleurs. Mais voyager fait à coup sûr accumuler de la poussière, et la vie est impossible sans un peu de désordre. La vue des portraits dans le couloir fit battre mon cœur. Les jeux de Michael et les chansons de Jade me manquèrent soudain. Cécile avait l’habitude d’étaler ses peintures dans le salon. J’adorais la regarder de loin, plongée dans son travail. La prendre dans les bras était la chose la plus merveilleuse au monde. Je souhaitais ardemment le retour de ma tumultueuse famille. Sans cette animation, le salon n’avait pas de raison d’être.
Je décrochais alors le téléphone pour composer le numéro de la femme que j’avais épousé à raison il y a une quinzaine d’année, afin de m’excuser et lui demander de revenir.
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