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 Belzébuth (titre non définitif)

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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Avr 2010 - 17:29

cheers cheers Ouais les supers vacances qui s'annoncent Smile L'enthousiasme de frédéric est très contagieux. c'est très agréable à lire. Par contre du coup je me demande bien pourquoi il ne fait pas partie d'une troupe de reconstitutions médiévales vu à quel point ça a l'air de l'amuser.

Beaucoup de petites remarques sur ce passage là, que j'ai bien apprécié ^^

Le petit paragraphe sur la cabine téléphonique n'apportait pas grand chose à l'histoire et ralentissait même un peu le rythme sans rien apporter. Même si tu veux introduire le fait que les téléphones tombent en panne de batterie plus tard dans le roman, je ne pense pas que tu ais besoin d'insister autant dessus.


Citation :
La montagne et magnifique en été.

la montagne EST magnifique

Citation :
répétitives finissaient-elles par les ennuyer eux aussi

Là je pense qu'il y a une erreur de concordance des temps ( mais je ne suis pas un expert ) j'aurais plutôt mis "avaient elles finies par les ennuyer eux aussi."

Citation :
Léa avait pris une moue grincheuse comme son âge le voulait, à chaque proposition de ses parents.

là je crois que la virgule est mal placée, j'ai eu du mal à comprendre le sens global de la phrase à cause d'elle.

Citation :
ou des traits d'humour à l'intention des plus jeunes

Les plus jeunes ne sont pas les seuls à pouvoir apprécier les traits d'humours lors d'une visite cheers (mais bon j'ai un côté gamin Wink )



cheers La suite.
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Avr 2010 - 17:55

Petit oubli de dernière minute


Citation :

Au fait, dans Belzébuth, je fais parler un homme à la première personne, est-ce crédible? Ou y a-t-il des points qui trahissent une vision féminine?


Quand j'écoute le chevalier parler, j'ai bien l'impression d'entendre un homme.... en même temps qu'est ce qui caractérise une vision féminine ? Je dois avouer que je ne sais pas vraiment ^^
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Avr 2010 - 18:02

En fait je ne sais pas non plus ^^, c'est plus une impression que des observations objectives. Mais d'après mon frère, je ne suis" pas un fille" (il me dit ça depuis qu'on est petits), alors j'ai peut-être des impressions faussées ^^

En tout cas, encore une fois, merci beaucoup pour tes commentaires. Il faut que je prenne le temps de revoir mon texte pour corriger ce qui doit l'être.
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMer 7 Avr 2010 - 18:17

Les frères et soeurs sont de très mauvais observateurs de ce genre de choses ^^ (J'en sais quelque chose.)

Moi je pense qu'il n'y a pas tant de différences qu'on voudrait le faire croire entre un point de vue masculin et un féminin, il faut juste que le ton soit naturel , c'est ça le plus important ( et je trouve que tu l'as tout à fait ^^) D'ailleurs la voix de frédéric est très bien aussi
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeJeu 8 Avr 2010 - 17:19

J'ai pris le train en route !
J'ai adoré le premier chapitre, quoique vu l'époque j'aurais pour ma part un peu forcé sur le subjonctif et les phrase un peu ampoulée pour bien marquer la différence d'époque, mais c'est vrai que pour un lecteur contemporain ce serait lourd à lire.

J'ai fait quelques petites corrections
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeJeu 8 Avr 2010 - 18:24

Merci pour ton arrivée et tes corrections.
je me pencherai dessus dès que possible.

Je suis bien contente d'avoir un nouveau lecteur ^^


Pour le style, après avoir lu pas mal d'ouvrages médiévaux, même parfois en ancien français, j'ai trouvé que le style de l'époque était plutôt simple (quoique différent du nôtre). Impossible bien sûr à retranscrire tel quel. j'ai essayé d'en conserver l'effet et d'éviter le vocabulaire résolument moderne (même si je sias avoir utilisé des termes inconnnus alors).

En fait, le subjonctif et les phrases ampoulées, c'est plutôt à partir du XViè et surtout au XVIIè / XVIIIè (j'ai lu aussi beaucoup sur le XVIIè, j'adore cette époque).

N'hésite pas à faire plein de remarques, même négatives, c'est toujours constructif et ça me fera plaisir ^^
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 10:39

Hé oui c'est pas évident de se passer de certains de nos mots. J'ai aussi lu quelques écrits du 16ème dont une biographie d'un de mes illustres ancêtres bourguignons qui a participé à de nombreux sièges de villes lorraines, au début c'est assez surprenant mais on s'y fait très vite.

Voici le deuxième chapitre, j'ai remarqué que tu oubliais souvent les virgules devant "mais, car or, donc".
Sinon j'aime toujours autant ton style même si parfois certaines phrases sont un peu longues, mais ce n'est pas gênant.

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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 10:51

Oui, je sais pour les virgules.
Mais quand j'ai écrit ce roman, j'ignorais qu'il fallait en mettre devant ces mots. Je ne l'ai jamais appris. J'étais même persuadée qu'il ne fallait pas en mettre devant une conjonction de coordination Rolling Eyes
Il faut que je reprenne tout mon texte pour vérifier ça ::wall::

En tout cas, merci de prendre le temps de commenter et corriger mes écrits.


édit: aurais-tu des liens familiaux avec Charles le Téméraire?
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 11:27

En général c'est après une conjonction de coordination qu'il ne faut pas en mettre, sauf dans certains cas.

Charles le téméraire ? Faudra que je vérifie, mais je ne crois pas ! Mon ancêtre est le maréchal Gaspard de Saulx-Tavannes qui a une ascendances assez illustre aussi !
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 11:31

)
Citation :
Gaspard de Saulx-Tavannes
.
ça alors, je ne le connais pas! Il faudra que je me renseigne.
Alors, comme ça, on se réfère à des ancêtres attaquants les belles villes lorraines? Quelle honte ::crazy::

(ai-je précisé que j'étais lorraine ou alsacienne depuis aussi loin que je connaisse mes ancêtres Wink
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 11:48

Je suis lorraine aussi (54) et j'ai également des ancêtres alsaciens ! lol!
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 11:59

Citation :
Je suis lorraine aussi (54) et j'ai également des ancêtres alsaciens !

félicitations lol!
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 12:02

Allez, une petite suite:

CHAPITRE 8




Enfin nous touchions au but. L'âpre décor montagneux n'était plus qu'à un jet de pierre.
Nous avions décidé de parcourir le pays du Nord au Sud et nous pûmes ainsi faire la différence entre les riches villes du Nord et les rudes cités montagnardes.
Nous commençâmes notre périple par Clermont, prospère ville de marchands et d'artisans, très peuplée jusqu'au-delà de ses vastes murailles. On la disait en rivalité avec Montferrand, ville comtale, et Riom, siège de l'administration ducale depuis que, quelques années plus tôt, le comté d'Auvergne avait été érigé en duché-pairie pour le duc de Berry en compensation de ses terres occupées par les Anglais.
Mes compagnons auraient volontiers visité ces deux autres cités mais pour ma part, j'étais las de ces maisons pressées les unes contre les autres, de cette foule nombreuse et bruyante.
Nous repartîmes donc vers le sud, un peu au hasard, suivant les sentiers au gré de nos envies si bien que nous dérivâmes plus que prévu vers l'Est. Après quelques hésitations, nous traversâmes l'Allier pour arriver à Billom. La petite cité se trouvait à proximité d'une vieille voie romaine et d'un grand chemin. Nous fûmes surpris de sa richesse, nous qui nous attendions à une région pauvre dans son ensemble. Les maisons étaient superbes, presque toutes à pan de bois ou de pierre blonde, ce qui donnait une grande clarté aux ruelles les plus étroites. Les commerces y étaient nombreux. Dans les murs des échoppes, des grands arcs d'ouverture de plus de douze pieds de long sur six de haut laissaient voir les marchandises.
Nous avions cru que notre vêture, trop riche pour un pays reculé, risquait d'attirer l'attention et la convoitise par la même occasion. C'était bien le contraire. Les marchands nous regardaient avec ce mélange de crainte, de haine et de mépris qu'ils réservaient à tous les soldats. Il est vrai que la majorité des gens en armes qui traversaient la région étaient des routiers, des pillards ou des Anglais. Aussi nous quittâmes rapidement Billom après avoir fait réserve de vivres et avoir pris un peu de repos dans une auberge. Je voulais trouver un village de montagne tel que j'avais pensé en voir en ce pays, une obscure petite seigneurie qui me ferait voir que j'avais été privilégié à Cassière. A ce moment de notre périple, j'avais plutôt l'impression inverse et j'avais le désagréable sentiment d'être un miséreux.
Nous prîmes donc droit vers l'Ouest, vers les plus hauts monts d'Auvergne, dans la région la plus abrupte que nous puissions trouver. C'est ainsi, en suivant un cours d'eau, que nous rencontrâmes Besse. Cité montagnarde par excellence, ayant charte de franchise, elle était à la fois opulente, sévère et sombre. Les murs de basalte gris offraient un aspect rude et âpre. Sinon, les boutiques étaient aussi nombreuses, aussi bien pourvues qu'à Billom et je désespérais de rencontrer enfin autre chose que de l’opulence en ce pays pourtant si décrié.

Pour trouver ce que je cherchais, il allait falloir quitter les voies commerciales et les cités connues pour nous enfoncer au plus profond de la montagne. C'est ce que nous fîmes. Il ne fallut pas longtemps pour que le chemin devienne charrière puis simple sentier. Cette fois, nous étions bien au cœur d'un pays sauvage.
Sur le sentier de plus en plus escarpé où nos chevaux trébuchaient, nous ne croisions plus guère que des chèvres et des moutons. Les jeunes bergers, peu habitués à voir des étrangers à cheval, nous évitaient avec méfiance ou, au contraire, nous saluaient de grands signes de la main auxquels Sagremor répondait avec plaisir.
Tout de suite, j'appréciai ce pays doux et dur à la fois, alternant la rudesse de la pierre et le vert tendre des vallées. Nous cheminions depuis l'aube sans presque rencontrer âme qui vive si ce n'est les pâtres et leurs bêtes, lorsque nous vîmes un petit bourg accroché à flanc de montagne. Il fallut plus d'une heure encore pour l'atteindre et la nuit tombait lorsque nous y entrâmes. Le soleil s'était caché depuis longtemps déjà derrière les sommets et l'ombre avait envahi toute la vallée. Dans les rues étroites et pentues, nous trouvâmes aisément une auberge nommée le Blanc Mengier. Dès que je poussai la porte, une bonne odeur de potage et de viande rôtie nous accueillit. Bien que les mets soient de moindre qualité, ils étaient en abondance et, après notre long périple, nous ne faisions pas les difficiles. Les choux cuits au bouillon de mouton et l'omelette nous parurent un régal.
Nous eûmes ensuite l'agréable surprise de trouver des draps rêches et usés mais propres, un sol bien balayé, des volets clos maintenant une douce fraîcheur alors que le soleil avait frappé rudement toute la journée.
Le lendemain, les rayons solaires m'éveillèrent avant que sonnent matines. Malgré les protestations de Loup encore ensommeillé, j'ouvris grand les volets pour profiter de la lumière de l'aube et du chant des oiseaux. La vue était magnifique. La montagne sauvage aux teintes violentes et ténébreuses malgré la douceur de la lumière, se couvrait par places de plages rocailleuses aux arrêtes aiguës.
La veille, avant de dormir, j'avais vu le même paysage sous un clair de lune blafard. Son aspect fantomatique et mystérieux m'avait donné envie de mieux le connaître. Ce que je voyais de jour, brillant de rosée, me plaisait tout autant. Suivi de mon épouse et de mes inséparables compagnons, j'entrai dans la pièce principale de l'auberge pour questionner le tenancier. Ce dernier, un gros homme au teint fleuri et aux yeux fuyants ne se donna pas la peine de m'accueillir aimablement. Il me vint à l'esprit qu'il avait une bonne femme car ce n'était certes pas lui qui tenait aussi bien son auberge.
- Aubergiste, l'interpellai-je, mes compagnons et moi-même désirons poursuivre notre chemin à travers les montages, au-delà de ces escarpements rocheux que l'on voit d'ici. Y a-t-il en ces lieux quelque bourg, quelque auberge pour accueillir le voyageur fatigué ?
Il grommela des mots inintelligibles, l'air bougon, sans détourner les yeux de sa tâche. Me sentir ainsi ignoré me déplaisait toujours grandement, aussi insistai-je sur un ton supérieur destiné à montrer à ce rustre qui j'étais :
- Je suis le chevalier Richard de Cassière et j'exige une réponse, aubergiste. Fais vite !
L'autre me lança, maussade :
- Vous irez en Enfer !
J'hésitais sur la conduite à tenir, ne sachant s'il s'agissait ou non d'une menace, si ce manant méritait d'être châtié pour son insolence, lorsqu'une voix derrière moi me fit retourner. Un homme maigre, d'âge indéfinissable, le menton mal rasé, se tenait accoudé à une table bien garnie. Silencieux jusqu'alors, il n'avait rien perdu de la courte conversation. Il avait l'air d'un aventurier, peut-être un Anglais ou un brigand. Je le considérai avec un certain mépris. Qui était cet homme pour dire - sans que quiconque lui demande son avis - que l'aubergiste avait raison ? Un mauvais chrétien qui mangeait déjà de si bon matin quand l'heure était à la prière. Je faillis lui en faire la remarque mais l'homme avait un visage à la fois las et assuré. Sans doute, il connaissait la route et son avis pouvait être précieux.
- Parle étranger, lui dis-je fermement en utilisant sa langue qui était celle des troubadours.
Il rit et ses yeux s'adoucirent tandis qu'il me considérait à la façon dont on regarde un enfant :
- Jeunes gens, commença-t-il pour s'interrompre aussitôt avant de reprendre avec un sourire :
- Nobles seigneurs, je commencerai par rappeler qu'en ce pays, c'est vous qui êtes étrangers et non moi. Ensuite, sachez ce que l'on conte à propos du chemin que vous pensez suivre. Il peut y avoir des dangers même pour des hommes valeureux, d'autant plus lorsqu'une dame les accompagne. A trois jours de marche environ vers le Sud, là où il n'est nulle autre trace humaine, vous trouverez Sollagnac. C'est un singulier village qui ne ressemble à aucun autre. Le château, surtout. Il se raconte que le châtelain serait issu d'une famille d'hérétiques ayant échappé à l'Inquisition. Ce qui est sûr, c'est que Sollagnac a la réputation d'avoir été édifié par Satan lui-même. C'est une terre maudite.
Il ajouta avec un haussement d'épaule comme pour démentir ce que ses paroles avaient de trop définitif :
- Enfin, c'est ce qu'on dit. Je n'y suis jamais allé voir. Ce n'est qu'un pauvre village de bergers et de bûcherons, rien qui vaille la peine de faire tant de route pour s'y rendre. D'ailleurs, personne n'y va jamais.
- Parce que vous avez peur ! Mais nous qui sommes chevaliers, nous ignorons ce qu'est la peur, s'emporta Lancelot toujours sourcilleux lorsque son honneur lui semblait en jeu. Dans quelques jours, nous serons de retour et nous vous dirons de vive voix ce qu'il en est de ce Sollagnac.
- Comme vous voudrez Messeigneurs. Ce n'est pas à moi de vous donner des conseils.
L'inconnu avait parlé du ton indifférent de celui pour qui la discussion est close. Déjà, il s'était replongé dans son écuelle de bouillon.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, sa réponse m’avait plu. J'étais si jeune, imprudent, téméraire au-delà du raisonnable. J'appelais cela être preux et c'était une qualité indispensable pour tout chevalier. Ce qui était dangereux, inexpliqué, me semblait seul digne d'intérêt. Mes compagnons et moi-même avions pris la route pour montrer notre valeur, nous n'allions pas renoncer au premier obstacle ! Comme Gauvain, le Chevalier au lion ou Lancelot, le Chevalier à la charrette, il nous fallait surmonter des épreuves pour être dignes de notre titre de chevalier. Ces épreuves, elles étaient bien difficiles à trouver. Depuis longtemps, il n'y avait plus dragon ni Dame prisonnière d'un chevalier noir dans une forteresse mystérieuse. Le temps des exploits de la Table Ronde était révolu. Et voilà que le Destin nous offrait un village bâti par le Diable.
Seul Sagremor, toujours prudent à l'excès, tenta de mesurer notre enthousiasme.
- Quel intérêt ? Nous dit-il. Si ce n'est qu'un village de bergers, nous gaspillerons notre temps. Par contre, si les rumeurs sont fondées et qu'il s'agit d'un lieu maudit où règne quelque diablerie, nous nous perdrons. L’âme est un bien précieux et fragile. Nul ne peut lutter contre le Malin. Ceux qui croient le contraire sont bien prétentieux et sont les premiers à lui livrer leur âme malgré eux.
Nous nous gaussâmes de lui pour le vexer et le décider à se joindre à nous. Il était assez fier pour se laisser persuader lorsque nous lui parlions d'honneur.
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 23:48

Le village construit par le diable, miam miam Smile Les têtes brulées aurait bien intérêt à écouter Sagremor je crois ^^ Rien de particulier à faire remarquer, le ton est toujours plaisant, le rythme de l'histoire correct, et la personnalité des personnages bien affirmée.

petite notes de lecture :

Citation :
des grands arcs d'ouverture

je mettrais plutôt "De grands arcs"

Citation :
les rayons solaires

Je trouve l'expression un poil ampoulé... mais c'est peut être une expression d'époque.


Citation :
Qui était cet homme pour dire - sans que quiconque lui demande son avis - que l'aubergiste avait raison ?


on ne sait pas exactement ce qu'à dit cet étranger avant cette phrase, c'est volontaire ou un oubli ? ( là ça fait un peu bizarre.)
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeSam 10 Avr 2010 - 7:52

Bien le petit saut au vingtième siècle ! J'aime beaucoup le décalage !

correction du chapitre 3
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeLun 12 Avr 2010 - 10:38

Un joli passage de réflexions et de descriptions ! J'ai bien aimé la petite scène à la fin.

chapitre 4
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMar 13 Avr 2010 - 8:17

Un chapitre haut en couleurs, j'aime beaucoup !

correction chapitre 5
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMer 14 Avr 2010 - 8:55

coucou,

d'abord, merci à nouveau pour vos commentaires et corrections. Ca me donne envie de continuer ^^ (en un sens, ce n'est pas difficile, tout est déjà écrit)

Même si je n'ai pas l'air de corriger, ne croyez pas que je néglige vos apports. Je reviendrai à tout ça tête reposée quand j'aurai le temps de m'y plonger vraiment. En attendant: une petite suite:


____________________________________________________


Le soir même, au soleil couchant, après une harassante journée de marche, nous commencions déjà à douter. Si l'étranger avait dit vrai ? Si nous avions emprunté le chemin des Enfers ? Avant sexte, nous étions déjà égarés. Ensuite, nous avions poursuivi notre route en nous aidant de la course du soleil mais nous nous trouvions désormais en pleine montagne sans même la présence rassurante d'un troupeau de moutons. Jamais nous ne pourrions cheminer ainsi pendant trois jours entiers et trouver Sollagnac au beau milieu de cette vaste nature. La montagne était immense. Lorsque nous en avions pris conscience, nous avions voulu faire demi-tour. Hélas, nous avions tourné en rond sans pouvoir retrouver la trace de notre dernière halte. Au bout de quelques heures, nous nous étions décidés à reprendre la route du Sud. Mais la mésaventure nous laissait inquiets. Tout cela ressemblait trop à un rêve. Nous n'étions pas loin d'avoir l'impression d'être maudits. Nous étions tombés dans un piège tendu par le Malin. Qui sait si ce n'était pas lui, dans l'auberge, qui avait tenté notre orgueil sous les traits d'un inoffensif voyageur. Depuis, je me suis souvent posé cette question. Quel était cet inconnu ? Une créature de Satan ou un envoyé de Dieu me conduisant vers mon destin ? Est-il possible que le hasard seul... ? Je ne sais et je partirai sans savoir. A moins que la réponse ne m'attende dans l'autre monde. Je ne tarderai pas à être fixé. Mais je m'égare à nouveau. Excusez une faiblesse que seul l'âge explique.
Donc, nous fîmes halte pour la nuit et ma jeune épouse, malgré le courage et l'endurance dont elle faisait preuve, se serra contre moi. J'avoue que nous n'étions pas fiers, dans cette nuit sans lune. Il nous semblait entendre hurler les loups mais peut-être n'était-ce qu'un effet de notre imagination. Malgré nos craintes, la nuit se passa sans incident même si nous dormîmes fort mal.
Le lendemain, seul le soleil heureusement bien présent nous guidait encore. Nous avions définitivement perdu tout repère. Le sentier que nous suivions avait progressivement disparu, englouti par les herbes folles. Nous l'avions vu mourir sous les ronciers en espérant sa renaissance mais il avait bel et bien cédé toute sa place à la sauvagerie de la nature. Nue, celle-ci se montrait sans complaisance, éclatant de ces teintes violentes, sombres et inhospitalières de la montagne. Les herbes n'étaient qu'orties, mûriers, aubépines, s'arrachant à la terre noirâtre qui mangeait l'horizon. Terre affamée, engloutissant sous son sombre aura les pétales téméraires de fleurs indomptées. Le soleil blanc nous jetait à la face sa lumière crue, glaciale et brûlante, aveuglante dans le ciel ardent d'un ciel sans nuage. Un vent chaud et piquant, charriant murmures, odeurs et histoires étranges, soufflait à nos oreilles. Il hululait comme s'il se jouait de nous, nous fatiguant sans nous rafraîchir. C'était à la fois splendide et terrifiant. Cette nature que l'homme paraissait n'avoir jamais approchée, était-elle celle du jardin d'Eden ou le mystérieux chemin menant à la demeure de Satan ? L'air me contait d'étonnantes légendes, sentait le fer d'épées qui s’entrechoquent, résonnait de hennissements inquiets, bruissait des fureurs de combats épiques.
Ce paysage troublant, incompréhensible, nous accompagna durant trois jours entiers encore. Nous désespérions de trouver trace de Sollagnac. La marche, au milieu des rochers, nous épuisait. Nos pieds butaient sans cesse sur une racine, un caillou qui roulait en contrebas lorsque nous suivions une crête. Mes compagnons soufflaient, Lancelot jurait, furieux de devoir aller à pied pour épargner les chevaux fourbus. A nos côtés, les étalons avaient perdu leur nervosité coutumière. Ils hésitaient, renâclaient, mal à l'aise sur ces pentes pierreuses et glissantes. Nos provisions se tarissaient et nous étions bien heureux lorsque nous rencontrions un torrent limpide et frais. Si enfin les rochers laissaient place à la végétation, nous devions nous frayer un passage dans les broussailles et les épineux.

Puis, brusquement, de façon inattendue, nous retrouvâmes le sentier.
Soulagés, nous le suivîmes sans trop nous poser de questions. Peu importait s'il ne conduisait pas à Sollagnac, au moins avions-nous enfin devant nous une trace humaine. C'était un tout petit sentier herbeux et tortueux, semé de grosses pierres et je me demandai si des charrettes pouvaient vraiment l'emprunter. Si c'était bien la route de Sollagnac, le village était vraiment coupé de tout, à moins qu'il ne disposât d'un autre accès.




CHAPITRE 9


- Je veux un bonbon !
Théo mêlait habilement exigence et pleurnicherie. Il connaissait ses parents. Ils avaient des principes. Et ceux « pas trop de sucreries » et « ce sont les parents qui décident, pas les enfants » en faisaient partie. Théo trouvait d'ailleurs qu'il les entendait un peu trop à son goût. Il n'était pas du genre à abandonner trop vite la partie ni à se résigner. Alors, il savait sur quel mode attaquer : l'agacement. Quelles que soient leurs bonnes résolutions d'éducation, Julie et Frédéric étaient des êtres humains. Comme tout être humain, ils étaient faillibles, surtout face à leurs enfants. Quand ils en auraient assez d'entendre les inlassables demandes et les exaspérants geignements de leur petit garçon, ils céderaient. Peut-être se fâcheraient-ils avant mais Théo savait qu'ils n'arrivaient jamais à être bien sévères. La méthode de Théo fonctionnait presque à chaque fois même s'il lui fallait user de patience, ne pas se lasser avant que les adultes ne craquent.
- Un bonbon, maman, un bonbon, insista-t-il n'ayant pas reçu de réponse à sa première supplique.
- Ca suffit Théo, répliqua son père.
- Nous allons bientôt manger, expliqua Julie qui justifiait tout interdit. Tu sais bien qu'il est mauvais de prendre du sucre avant le repas.
- Quand est-ce qu'on mange ? Intervint Léa toujours boudeuse. Il est presque deux heures. C'est normal d'avoir faim.
Il était rare qu'elle prenne la défense de son petit frère mais pour une fois, elle le soutenait pleinement. Elle avait l'estomac dans les talons et son ventre gargouillait avec une sonore régularité.
- Oh oui, j'ai faim, j'ai très faim. Je meurs de faim, interrompit Théo en saisissant l'occasion.
Sa sœur venait à son secours, il n'allait pas laisser passer ça. Pour un bon pique-nique plein de mayonnaise, de ketchup, de chips et de pâtisseries, il était prêt à oublier le bonbon. D'autant qu'il avait vu sa mère se charger de délicieuses provisions dans l'épicerie du petit village où ils avaient fait halte en passant. Il adorait ça, cette nourriture déséquilibrée, grasse et sucrée à souhait que ses parents lui refusaient toute l'année, la nappe posée sur l'herbe, les guêpes qui tournaient autour d'eux en effrayant Léa. Il s'amusait à chercher pour s'asseoir une place encore humide où, au grand désespoir de sa mère, il tachait invariablement son fond de pantalon. Il observait les fourmilières ou les insectes, le nez dans l'herbe.
- Nous nous arrêterons lorsque nous aurons trouvé ce fameux point de vue dont parle le guide.
Que leur père pouvait parfois être obtus, jugea Léa avec une mauvaise humeur adolescente. Elle riposta aussitôt :
- On ne le trouvera pas. Tu es complètement perdu.
C'était dit abruptement, Léa manquant naturellement des bases même de la diplomatie. C'était de son âge, sans doute, se disaient ses parents en soupirant. Ils apprenaient à faire avec, tout en s'assurant que toute politesse n'avait pas disparue et qu'en dehors du cercle familial, Léa restait gentille et agréable.
De fait, elle n'avait pas tout à fait tort. C'était même complètement vrai. Les Mariey n’avaient pas de GPS. Le vieux monospace n'en possédait pas d'origine et Julie, dans ses emportements artistiques avait parfois un petit côté réfractaire aux nouvelles technologies et au capitalisme endiablé. Or, comme la petite famille n'avait pas prévu cet impromptu détour culturel, la carte détaillée de la région ne faisait pas partie des bagages. Depuis deux jours, armés seulement de la carte des grands axes routiers de France et à l'aide des panneaux d'indication, ils s'en étaient plutôt bien tirés. Frédéric avait en tête des souvenirs de ses lectures et savait quels monuments il voulait voir. Ils étaient tous assez connus pour les trouver aisément.
Ils avaient ainsi pris le parti de traverser l'Auvergne en s'arrêtant en chemin sur les sites supposés les plus intéressants. Ils ne voulaient tout de même pas trop se détourner de cet axe Nord-Sud. D'ailleurs, il y avait beaucoup trop de vieux souvenirs dans ces montagnes pour les voir tous en quelques jours.
Ils avaient juste traversé Riom et Saint Alyre. Ils ne pouvaient faire halte partout et, même derrière les vitres de la voiture, le spectacle dépaysant en valait la peine. Ce que Frédéric regrettait le plus, c'était de ne pouvoir faire un détour jusqu'au site médiéval troglodyte de Jonas. Il avait entendu parler de ces étranges habitations blotties au pied de la haute falaise de tuf basaltique. Il aurait aimé voir cette originalité de ses propres yeux. Mais leur temps était limité. Leur location les attendait même s'ils pouvaient traîner un peu. Ni l'appartement ni la plage ne s'envoleraient si les Mariey arrivaient en retard.
A Saint Amant, c'est tout un village comme sorti directement du passé qu'ils avaient pu admirer. Du petit pont à quatre arches surplombant la Monne, ils avaient observé le mur d'enceinte sans crénelage où s'adossaient les maisons et sa tour d'angle ronde, toute simple. Puis, ils s'étaient approchés et avaient distingué la porte - l'une des six portes de la cité médiévale - percée sans fioritures dans le mur. Ils avaient vu la tour quadrangulaire crénelée flanquée d'une tourelle d'escalier, le château de Murol dont la restauration XIXe ne cachait pas l'origine moyenâgeuse, l'église romane - forteresse crénelée à plusieurs niveaux - et les maisons à encorbellement, parfois dotées de portes gothiques miraculeusement conservées.
Cependant, c'est à Tournoël, première étape de leur périple, que les enfants avaient le plus appris. Ils avaient malheureusement manqué de peu une soirée de reconstitution historique mais avaient eu un guide fabuleux, parfait pour faire entrevoir aux jeunes esprits une partie des mystères de la vie d'antan.
A un kilomètre à peine du village de Volvic, Tournoël était parfait pour s'initier à la culture castrale médiévale de montagne. Perché depuis le XIe siècle à six cent trois mètres d'altitude d'où il dominait la plaine de Limagne, le château de Tournoël occupait une position stratégique.
Théo et Léa s'étaient étonnés devant les grands panneaux explicatifs qui, placés régulièrement le long du parcours touristique, racontaient l'histoire du château. Les explications comprenaient nombre de citations, des appréciations des qualités de la forteresse par ses contemporains. Or, Léa venait de lire que Tournoël veillait sur les « chemins du Limozin, du Périgord et du Poytou ».
- Le Périgord, je sais où c'est, mais qu'est-ce que c'est que le Limozin et le Poytou ? Avait-elle demandé au guide.
Théo avait renchérit à haute voix :
- C'est plein de fautes d'orthographe !
Les adultes avaient ri, vexant le petit garçon. Le guide avait démenti avec le plus grand sérieux :
- L'orthographe comme la prononciation ont bien changé depuis le Moyen âge. Ce qui s'écrivait Limozin et Poytou sont tout simplement le Limousin et le Poitou.
Ensuite, après avoir décrit les étapes de la construction et des modifications subies par l'édifice, le guide en vint aux explications plus guerrières notamment concernant les défenses particulièrement efficaces de Tournoël. Défenses qui lui avaient valu dans les Chroniques de Saint-Denis la réputation de « castrum inexpugnabile », surnom mérité lorsqu'on savait qu'il n'avait jamais été pris de vive force avant l'artillerie du XVe siècle. Ce qui faisait sa force, ce n'était pas tant les deux donjons, l'un du XIIe, l'autre du XIVe, aux extrémités opposées, c'était sa situation exceptionnelle. Bâti sur une arrête granitique, il avait, pour le protéger au nord, les cent mètres du ravin de Barret et de très larges fossés sur les trois autres côtés.
Puis, avec un humour donnant un aspect vivant à ses explications, le guide avait tordu le cou à un certain nombre d'idées fausses courant sur le sujet.
Les assiégés, avait-il expliqué, ne s'amusaient pas à jeter de l'huile bouillante sur les attaquants. Ils avaient mieux à faire que de prendre le temps et l'énergie de la faire chauffer. Et puis, où l'auraient-ils trouvée, toute cette huile ? Elle était beaucoup trop chère pour que l'on se permette ce genre de munitions. Si les défenseurs voulaient utiliser un liquide brûlant, l'eau était tout aussi efficace et plus facile à trouver. Plus fréquemment, on lançait de simples pierres et gravats sur l'ennemi lorsqu'il était sous les murs ou, mieux encore, on l'aspergeait de flèches. Les châteaux étaient bâtis pour laisser le moins d'angles morts possible aux archers. Une autre idée reçue, venue tout droit des légendes et du romantisme était les fameuses douves emplies d'eau. En fait, avait dit le guide aux enfants surpris, ce n'était la plupart du temps que de gros fossés mangés de ronces et de broussailles. Les épines, les parois abruptes étaient des obstacles suffisants pour freiner l'assaillant et l'exposer aux tirs.
- Mais alors, avait questionné Théo avec de grands yeux étonnés, où se cachent les crocodiles ?
Les touristes avaient ri à nouveau, charmés de l'interruption naïve et surprenante de l'enfant et le guide avait regardé avec amusement ce petit garçon qui voyait des crocodiles dans les douves. Où diable avait-il été chercher une idée si saugrenue ?
- Des crocodiles ?
- Bien sûr.
Théo, avec un sérieux extrême, avait paru agacé des sourires amusés. Il avait donc exposé avec son implacable logique d'enfant :
- Dans les histoires de chevalier, il y a toujours des dragons pour garder le château. Ca n'existe pas les dragons. Les gens du Moyen âge, ils ne savaient pas que ça n'existait pas. Ils croyaient qu'il y en avait vraiment, comme les licornes. Mais les licornes, en vrai, c'était des chevaux, alors les dragons, sûrement, c'est parce que les gens ont vu des crocodiles.
Il hésita un instant avant d'ajouter, pensif :
- Ou bien c'était des tyrannosaures... Après, ils ont rajouté des ailes sur les dessins pour faire plus peur.
A nouveau, il s'interrompit, semblant peser le pour et le contre sur l'idée qui venait de lui traverser l'esprit :
- Ou peut-être qu'au Moyen âge les crocodiles avaient des ailes.
Le guide s'était gardé de rire pour ne pas vexer le petit garçon.
- Tu sais, les tyrannosaures ont disparus depuis longtemps et il n'y a pas de crocodiles en France. C'était déjà comme ça au Moyen âge. Je pense que les chevaliers voulaient juste de jolies légendes pour paraître encore plus forts et courageux.
- Ah, avait fait Théo.
Il n'avait pas argumenté mais ses parents le connaissaient assez pour deviner qu'il croyait dur comme fer à ce qu'il avait dit et que ce n'était pas un guide qui allait le faire changer d'avis.

Enfin, en deux jours, ils avaient appris et s'étaient amusés plus que pendant toutes leurs vacances précédentes. Les enfants étaient vraiment passionnés et retenaient tout avec une facilité déconcertante que Julie aurait aimé leur voir lorsqu'ils apprenaient leurs leçons. Mais voilà, tout se déroulait trop parfaitement pour durer. Il y avait ce point de vue dont parlait vaguement une brochure prise à l'office du tourisme de Saint Amant. Malgré les explications plus qu'imprécises, Frédéric avait voulu le trouver avant de traverser le parc naturel des volcans et descendre vers Aurillac. Il est vrai que la description était tentante. Depuis un promontoire rocheux, on apercevait un alignement de petites vallées et les crêtes des volcans. Pas de village, aucun signe de la main de l'homme, à part quelques têtes de bétail paissant librement. Ce que promettait ainsi la brochure, c'était déjà, à peu de chose près ce que voyaient les Mariey du creux de la vallée où ils roulaient. Une nature belle, intacte, sans béton pour la défigurer. Seules les formes fantomatiques de quelque ruine éloignée, émergeant du flanc d'un mont, noyées dans ce paysage rude, donnaient un reflet humain à cette nature pure.
Le décor était presque trop grandiose et trop austère à la fois pour n'être pas impressionnant. C'était beau mais si l'on y pensait, cela mettait vaguement mal à l'aise. Comme un arrière-goût de danger qui planait, tel un oiseau de proie, sur les vieux volcans. Un écho de la misère d'antan, de morts et d'autres cruels mystères. Pourtant, les pierres grises se cachaient sous une riante verdure, les ruisseaux coulaient paisiblement en répétant leur inlassable petite chanson et les milans silencieux ne guettaient que les souris et les lapereaux.
Peut-être, pensa Julie en sentant monter l'angoisse, était-ce seulement dû au fait de s'être égaré. C'était stressant, cette route qui n'en finissait plus, perdue au beau milieu de la campagne. Avec un zeste d'orgueil, Frédéric avait aggravé la situation. Il avait refusé de faire demi-tour, arguant qu'il finirait par trouver. Il s'était enfoncé en pleine nature et depuis plus d'une heure, de croisements de chemins en pattes d'oie sans indication, ils avaient perdu tout repère. La route avait cessé d'en être une pour se muer en chemin de moins en moins carrossable.
Heureusement, de temps à autre, une vache au regard amical ou un petit calvaire dressé à une intersection rappelait que le pied de l'homme se posait régulièrement en ces lieux. Sans doute y avait-il des petits villages tout proches, cachés par un petit bois ou derrière le flanc d'un mont.
Julie lança un coup d’œil discret sur la jauge d'essence. Il ne manquerait plus que de tomber en panne dans ce trou perdu ! L'énervement gagnait tout le monde, pensa-t-elle. Il valait mieux faire une halte, prendre le temps de pique-niquer, se détendre en pensant à autre chose et reprendre la route à tête reposée. S'ils réfléchissaient un peu au lieu de s'inquiéter d'être perdus, ils retrouveraient certainement leur chemin ou au moins, arriveraient à un village ou une route plus fréquentée. Tout de même, ils étaient en France, au XXIe siècle, dans une région plutôt touristique, pas dans la jungle amazonienne !
En dédramatisant, Julie trouva le coin charmant : des prairies verdoyantes, l'astre du jour faisant briller le flanc des volcans comme une mer d'émeraude. Le soleil, haut dans le ciel sans nuage, pur comme seul peut l'être un ciel de montagne, illuminait crûment la scène, donnant un aspect tranchant à la roche. Mais lorsqu'il déclinerait, ses rayons obliques orneraient le décor d'ombres douces et accueillantes. Les vieux volcans n'étaient pas de froides sentinelles mais d'amicaux gardiens. Ils berçaient la vallée charmante où l'air, traversé seulement du chant des oiseaux, était pur.
Dans le creux de cette vallée, un terrain en friche, une forêt en fait, pleine de broussailles, devait accueillir nombre de bêtes sauvages. Elle offrait une tache d'ombre fraîche, verte et brune, sous le chaud soleil d'été. Un endroit parfait pour faire une pause.
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMer 14 Avr 2010 - 17:34

Deux groupes perdus dans la même région à 1000 ans d'intervalle... miam j'aime le rapprochement passé présent, c'est très bien dosé.

Pas mal de remarques, mais le récit reste passionnant :


Citation :
Avant sexte, nous étions déjà égarés. Ensuite, nous avions poursuivi notre route en nous aidant de la course du soleil

Là l'enchainement ne me parait pas parfait, je pense que tu pourrais nous expliquer entre les deux phrases comment ils s'aperçoivent qu'ils ont pris le mauvais chemin.




Citation :
Je ne sais et je partirai sans savoir. A moins que la réponse ne m'attende dans l'autre monde.



Là je vois un problème de logique, même si la réponse l'attends dans l'autre monde, il partiras sans savoir.



Citation :
malgré le courage et l'endurance dont elle faisait preuve, se serra contre moi

Je vois exactement ce que tu veux dire, mais... je ne vois pas d'opposition entre être courageux et endurant, et vouloir prendre un peu de réconfort et de chaleur auprès de l'homme qu'on aime.


Citation :
Si c'était bien la route de Sollagnac, le village était vraiment coupé de tout, à moins qu'il ne disposât d'un autre accès.

là c'est juste une suggestion, mais pour plus d'efficacité, je couperais la partie après la dernière virgule.


Le voyage en voiture est très très vécu, et réel, effectivement ça se passe souvent comme ça quand quelqu'un s'entête à chercher un coin introuvable Razz Ensuite tu donne très envie d'aller visiter l'auvergne... bravo Very Happy


Citation :
Il aurait aimé voir cette originalité de ses propres yeux.

originalité ? :/ Le mot ne me parait pas parfaitement approprié


Tout le reste nickel, super génial, la suite maintenant Very Happy
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Avr 2010 - 8:31

Encore un beau chapitre avec beaucoup de description (comme j'aime).
Et c'est très joli l'Auvergne, Pour ma part je connais mieux le sud de la haute-loire, c'est le pays de ma maman !

Correction chapitre 6
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeJeu 15 Avr 2010 - 8:43

merci à vous deux pour vos commentaires^^

je pense avoir le temps ce soir de reprendre tout mon texte avec vos corrections. Elles vont m'être très utiles.

En fait, Schadow, je ne connais pas l'Auvergne plus que ça (à part une ou deux fois en vacance), mais c'est le genre de région que j'aime, entre nature et vestiges du passé. C'est beau et chargé d'histoire à la fois. En fait, avant de me lancer dans un roman, je passe plusieurs mois à faire des recherches. Alors, j'espère ne pas trop me tromper dans mes nombreuses descriptions.

Elgringo, je tiendrai compte de tes observations, bien entendu. Elles sont parfaitement adaptées.

A bientôt pour la suite Wink
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Avr 2010 - 8:28

Un bon chapitre qui fait bien avancer l'histoire de la petite famille en vacances !

correction chapitre 7
Spoiler:


Très bonne description de la nature sauvage de l'Auvergne !

correction chapitre 8
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeLun 19 Avr 2010 - 10:00

Un petit passage court pour clore le chapitre, avant de repasserau récit "moyen-âge"



- Arrêtons-nous là, Frédéric. Regarde comme c'est agréable près de ce petit bois. Les enfants ont faim et moi aussi. Nous ne sommes pas à une heure près. Et puis, cette région est si reposante, on y voit tellement de belles choses... Si nous arrivons avec un ou deux jours de retard à notre location, tant pis ! Pour une fois que nous prenons vraiment plaisir à nos vacances, profitons-en.
Elle ajouta avec un ton joyeux peut-être un peu exagéré :
- Au moins, l'année prochaine, nous n'aurons pas à nous ruiner. Il suffira d'acheter un guide touristique.
Frédéric se dérida :
- Tu as raison, c'est les vacances. Détendons-nous et profitons de ces quelques kilomètres en trop pour apprécier ce paysage que nous aurions ignoré sinon.
Il retrouvait la bonne humeur que lui communiquait toujours sa femme. Cela faisait partie de ce qu'il aimait chez elle : son énergie et sa joie de vivre à toute épreuve.
Il appuya sur la pédale de frein et le monospace s'arrêta dans un nuage de poussière ocre. Il n'avait pas plu depuis plusieurs jours, le sol était sec et les Mariey avaient quitté le confort du macadam depuis bien des kilomètres déjà. Le chemin qu'ils avaient suivi était allé en s'amenuisant. D'ailleurs, il en était arrivé à un point où il n'existait quasiment plus en tant que chemin pour n'être qu'une piste. Peut-être cette dernière devait-elle plus aux animaux qu'aux humains car elle se perdait sous les arbres. Si Frédéric n'avait pas arrêté la voiture pour le pique-nique, il aurait dû faire demi-tour. Le monospace n'avait rien d'un tout-terrain. Qu'importait ! Le temps était bon, le lieu agréable, un vent un peu frais adoucissait ce que les rayons solaires avaient de trop ardent.
Ils s'assirent dans l'herbe, comme l'avait espéré Théo. Julie étala le pique-nique sur la nappe qu'elle gardait toujours dans son panier « prévoyance » : pâtés, saucissons, tomates, salades toute prêtes, fromages, plusieurs sortes de pain. Sans compter les fruits, les pâtisseries et le jus d'orange. Un vrai festin, de l'avis de Théo qui adorait piocher à volonté ses mets préférés. Il engloutit son second sandwich pain aux noix-camembert (il évitait autant que possible viande et légumes) en réclamant un éclair au chocolat. Julie allait le réprimander lorsqu'elle fut interrompue par un miaulement déchirant.
- Qu'a-t-il encore, ce chat, grommela Frédéric.
- Le pauvre doit être le seul à détester nos vacances. Il est enfermé ou attaché tout le temps. Si nous faisons du camping l'année prochaine, il faudra trouver à le faire garder. Léa, pourquoi ne mettrais-tu pas sa laisse à Belzébuth pour le promener un peu ?
- D'accord maman.
La fillette ouvrit précautionneusement la caisse de transport. Elle ne fut cependant pas encore assez prudente. Un éclair noir jaillit de la cage avec une vélocité presque surnaturelle et disparut sous un buisson.
- Oh non... Belzébuth, appela Julie, viens ici.
L'animal miaula et s'enfonça un peu plus sous le buisson. Dans ses yeux d'or brillaient fureur et dédain mêlés. Pour qui le prenaient-ils ? Pas question qu'ils l'enferment encore dans cette boîte. Il était un chat. Pas un chien qui accepte d'être privé de liberté et tenu en laisse en remuant la queue !
Dix minutes plus tard, les Mariey étaient tous à quatre pattes devant les buissons à appeler le félin capricieux. Théo en sanglotant parce qu'il craignait que Belzébuth s'échappe et qu'on ne puisse jamais le retrouver.
- Mon chat ! Pleurait-il tout haut en faisant à chaque cri reculer un peu plus l'ombrageux Belzébuth. Il va partir, il ne veut plus rentrer avec nous.
Comme tout ce qui touchait à Belzébuth, ses pleurs agacèrent Frédéric qui déclara :
- Arrête de crier comme ça. Je vais l'attraper ce satané chat.
Il tendit la main, un peu trop promptement. Tel un petit démon, le chat se hérissa en feulant, les oreilles plaquées en arrière, exhibant ses dents aiguës. Frédéric retira sa main encore plus vivement qu'il ne l'avait avancée. Une magnifique griffure l'ornait sur toute sa longueur.
- Et puis, j'en ai assez de ce chat ! Qu'il se débrouille !
Sans se soucier des hurlements redoublés de Théo, Frédéric rejoignit la voiture à grands pas et s'y installa en claquant la portière. Julie le suivit pour le calmer ce qui fit que ni l'un ni l'autre ne vit l'effet du claquement soudain de la porte.
Belzébuth, terrorisé, avait bondit hors de sa cachette et s'enfuyait à toute allure vers le bois.
- Vite, il se sauve, s'écria Léa.
Aussitôt, sans plus se poser de question, les deux enfants se lancèrent à la poursuite du chat. Théo, tout à sa course, ne pensait même plus à pleurer. Ils s'enfoncèrent dans la forêt derrière le petit animal.
Frédéric qui maugréait dans la voiture sous les paroles apaisantes de Julie, se redressa soudain :
- Mon Dieu, les enfants !
Julie se tourna pour faire la même constatation : les enfants avaient disparu.
- Là, dans la forêt.
Elle venait de voir le reflet d'une chaussure de sport blanche - celle de Théo - se fondre dans les taillis.
Trop inquiets à l'idée que leur progéniture se perde pour penser à leur voiture ouverte, à leurs papiers d'identité, à leur pique-nique sorti, les parents Mariey se précipitèrent à leur tour sous le couvert des arbres.
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeLun 19 Avr 2010 - 21:31

J'ai bien aimé le passage sur les fautes d'orthographe ! Very Happy

correction chapitre 9
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMar 20 Avr 2010 - 0:12

petit passage rapide juste avant d'aller me coucher, juste ce qu'il me fallait ^^

Un petit belzébuth, c'est toujours un plaisir ( non je ne suis pas sataniste pourquoi ? Wink )

C'est peut être que je suis assez fatigué, mais les changements de points de vue très rapprochés sur ce petit passage m'ont fait un peu décrocher. A part ça, bon passage, et j'attends la suite.
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MessageSujet: Re: Belzébuth (titre non définitif)   Belzébuth (titre non définitif) - Page 2 Icon_minitimeMar 4 Mai 2010 - 19:04

Je viens de lire le début de ton roman et je suis sous le charme. J'adore le moyen age et surtout la période de la guerre de cent ans, j'ai même tenté dans mon adolescence d'écrire quelque chose sur cette période, mais hélas, je n'avais pas alors les connaissances et le vocabulaire suffisant pour pouvoir le faire. Je lirais la suite avec attention et encore bravo !

En ce moment , je débute une histoire , dont une partie se déroulera vers l'an 1400... Mais ce n'est pas du tout la même chose que toi ...
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