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 Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond

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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMar 8 Jan 2013 - 7:52

Chapitre 7 : La petite fille.

La matinée était déjà bien avancée, et Mahrorn sentait la cité vibrer tout autour de lui. Après une courte discussion avec le gamlin -qui refusait de dire son nom-, les deux compères s'étaient mis d'accord sur le fait qu'il ne servait à rien de quitter la ville, les accès étant surveillés et le signalement du prêtre ayant certainement été répandu parmi la garde, et que la meilleure chose à faire était d'attendre que l'affaire se tasse, et de se fondre dans le décor, se mêler à la populace en espérant glaner ici et là quelques informations.
Dans son vêtement trop serré -notre héros ayant pris quelques kilos depuis sa dernière aventure-, le fier prêtre devenu simple citadin explorait donc la ville, suivi en tapinois par une ombre furtive et malicieuse.
La petite créature avait ce don de passer inaperçue. Peut-être était-ce un pouvoir des habitants de Féerie, ou une quelconque habileté naturelle liée à sa race, mais le gamlin, rapide et silencieux, volait de cache en cache sans se faire repérer.
Mahrorn, de son côté, était content de s'en être débarrassé. Il le savait toujours dans ses pas, et il se doutait qu'il devrait se le coltiner un moment, mais au moins était-il maintenant redevenu maître de sa propre histoire, et il avait une petite idée de l'orientation qu'il voulait lui donner.
Il était un prêtre, même si les apparences en ce moment étaient trompeuses, et les prêtres, ça va à l'église. Si il restait un curé dans cette crénom de ville, il l'aiderait et résoudrait le mystère qui entourait la cité. Et sinon, il y trouverait bien des indices, et pourrait réfléchir en paix, au calme dans un environnement familier.
Alors en évitant les miliciens, en cachant son visage sous un large chapeau informe et à double bords qu'il venait d'acheter chez un fripier, et éternellement suivie par son nouveau compagnon, le voyageur se dirigeait à pas rapide vers sa destination.

Il n'y avait pas de panneaux à Bartacle, et les énormes blocs de pierre grise qui constituaient les immeubles ôtaient toute possibilité de se repérer. Mais Mahrorn connaissait la ville, ou plutôt était guidé par son instinct et sa volonté, et donc n'hésitait pas. Il utilisait également la technique qui avait fait ses preuves dans ses précédentes péripéties : dans un labyrinthe, tournez toujours dans la même direction. Ce qui, dans une cité bâtie sur un modèle géométrique n'était pas très efficace... mais qui mena toutefois et sans qu'on sache vraiment comment, notre aventurier expérimenté à son nouvel objectif.

Elle était là, trônant fièrement entre deux énormes bâtiments de béton, son clocher seule les dépassant, pointé vers l'infini, l'endroit où était gardé précieusement le chaperon de Saint-Igor le Bienheureux, la demeure de la Lumière dans cette ville enlaidie : l'église de Bartacle.

- C'avait l'air plus grand dans mon souvenir.

Cela faisait des années que Mahrorn n'avait plus mis les pieds à l'intérieur, depuis bien vingt ans, et sa dernière visite dans la cité. Il ne se souvenait pas non plus du prêtre en charge de la paroisse, et n'avait aucune idée de ce qu'il allait trouver à l'intérieur. Bref, notre héros s'aventurait dans l'inconnu, et il détestait ça.
Comme toutes les églises du monde, l'édifice était en pierre blanchâtre -ici tirant sur le jaune- et aurait été vraiment impressionnant, avec ses colonnes ciselées, ses statues à l'image de nains célèbres, martyrs ou grands missionnaires, ses vitraux colorés, ses hautes tours et sa lourde porte d'acier gravée de maintes runes, si l'ensemble n'avait pas été dans un état de délabrement proche de la ruine.
Car tout était brisé, détruit, dénaturé. Les fenêtres étaient cassées, le verre répandu par terre, les gargouilles défigurées, on avait affublé d'un costume rose du plus mauvais goût la statue du noble Saint-Maldar, décorateur canonisé du Dernier Empereur, affublé de lunettes et d'une moustache tournicotante, le beau visage de Dame Illya, Inquisitrice, il y avait eu des éboulements, des morceaux de rochers gros comme un homme traînaient encore sur le parvis, de la suie ornaient les murs, souvenirs certains d'anciens incendies, d'étranges inscriptions écrites au pinceau que Mahrorn ne se donna pas la peine de déchiffrer, et... et... le prêtre, outré, commençait à comprendre un peu ce qui se passait à Bartacle. C'était l’Église toute entière qui était humiliée, et pas seulement sa condition de prêtre. En voici la pleuve flagrante, cette partie du Royaume Nain s'était détournée des enseignements du Prophète et de la Lumière, et on pouvait se douter que ce n'était que la face émergée du mystère. Comment en étions-nous arriver là, et pourquoi ? Le Bon Père, fulminant d'une soudaine colère, était bien disposé à le découvrir.

Il s'arrêta devant les lourdes portes écarlates, œuvres d'un maître forgeron, et inspira une fois, deux fois avant de pénétrer dans l'édifice. Sortant ensuite sa baguette de sa ceinture, il l'empoigna fermement, sentit une ombre dans son dos -le gamlin l'avait rejoint-, regarda à droite et à gauche pour voir si personne ne l'avait vu, et sur un grondement inquiétant, les solides battants s'ouvrirent, poussés par la volonté du nain de foi.

Du silence. Un imperturbable silence. Et il faisait sombre à l'intérieur, étrangement froid aussi, et Mahrorn se surprit à frisonner. Il avançait à tâtons, vers la flamme qui brillait péniblement devant l'autel. Il n'y avait qu'elle, une petite lueur qui tremblotait et ne parvenait à produire qu'une pâle lueur. Son compagnon, la petite créature, s'était cachée, et le prêtre était finalement heureux de le savoir non loin, prêt à intervenir. Le verre brisé craquait sous ses mocassins, et il y avait des bancs au milieu du chemin, des pages de livre également, ainsi qu'un amas d'objets hétéroclites que personne ne s'était donné la peine de nettoyer. Des chaussures, vêtements, statuettes, bijoux de mauvaise qualité, babioles en bois ou en métal... témoignages d'une fuite éperdue ou d'un récent pillage. Et devant, au loin, derrière la flamme, on voyait l'Aigle, symbole de l’Église à terre, écrasé, la colonne qui le maintenait en l'air, effondrée.
Et une petite forme. Mahrorn la voyait bien maintenant. Agenouillée. En prière, et le vieux prêtre sentit son corps se serrer. Tout n'était peut-être pas perdu finalement. Il s'approcha lentement, et l'enfant -car c'était un enfant- ne l'entendit pas venir. Il avait la tête baissée, les mains jointes certainement, et après quelques secondes de contemplation silencieuse, Mahrorn se risqua à tousser.

- Que...que... qui êtes vous ?

C'était une petite fille, une jeune naine de tout juste dix ou douze printemps, ses cheveux bruns coupés très courts, et des yeux clairs, très clairs où se voyaient encore quelques gouttes de larmes. Elle avait le teint rouge, fatigué mais son visage était farouche, ses traits sévères, et notre héros était surpris d'y lire une telle détermination. Elle avait peur, mais ne le montrait pas, et avait bien l'intention de vendre sa peau.
« Un fauve acculé » pensa t-il simplement, et son corps se détendit. Il ne fallait pas l'effrayer davantage.

- Mahrorn Fouilleprofond, prê... un ami.

Il ne pouvait donner son identité, et son occupation avant d'en savoir plus sur la fillette. Elle priait, oui, mais était-ce un gage d'honnêteté ?
L'enfant ne savait pas quoi faire, et se recula, jusqu'à s'arrêter face à la rambarde qui séparait le chœur de la partie sacrée proprement dite. Elle hésitait à l'enjamber, elle n'avait pas le droit après tout. Elle gronda, complètement terrorisée, regardant à droite ou gauche pour trouver une échappatoire, mais le nain adulte était beaucoup trop proche, et elle n'aurait pas le temps de faire deux mètres qu'il l'aurait attrapé.
Le prêtre lui tendait la main, mais elle refusait de la serrer. Elle s'était déjà fait avoir quelques fois ici-même dans l'église, et ne pouvait redonner sa confiance aussi facilement. Il fallait plus, autre chose, elle devait gagner du temps.

- Que... voulez-vous ?

Mahrorn retira son bras, et de son plus beau sourire :

- Je viens d'arriver en ville. Et je l'avoue, j'ai eu quelques problèmes. Que se passe t-il exactement à Bartacle ? Et pourquoi l'église est dans un tel état ?
- Vous... vous ne savez vraiment pas ?
- J'ai bien sûr une petite idée... Toutefois, j'ai besoin de plus d'informations. Pourquoi les gens d'ici ont rejeté l’Église ?

Voilà, c'était dit. Le Père fronça les sourcils, et sa main se glissa imperceptiblement dans sa ceinture où il avait remis sa baguette. D'un coup d’œil, il repéra son ami le gamlin, ombre furtive derrière un banc, et attendit la réaction de la fillette.

- Qui... qui êtes vous ? Répéta t-elle simplement.

Mahrorn soupira. On était dans une impasse, et finalement il décida de dévoiler son jeu au grand jour. Calmement, lentement, pour ne pas effrayer plus l'enfant, il mit une main dans sa poche et en sortit le médaillon en fer blanc orné de l'aigle, qu'il déroula et présenta à la jeune fille.

- Un ami. Un prêtre. Traqué. Tu peux me faire confiance.

Et comme si cette seule phrase avait suffit à la contenter, comme si c'était celle qu'elle attendait depuis le début, la petite demoiselle sauta dans les bras de son interlocuteur et pleura pendant un long moment à chaudes larmes. D'abord surpris, puis étonné, et enfin abasourdi, Mahrorn resserra alors ses bras et essaya de la réconforter. Elle était seule, si maigrelette, épuisée, mais maintenant il était là et tout allait s'arranger.
Le gamlin sortit de sa cachette et regarda la scène, ses dents blanches étincelant derrière son sourire.

- Maintenant raconte-moi. Qu'est ce qui se passe ici ? Et où est le curé de la paroisse ?
- Au palais. Emprisonné dans les geôles des Gardes-Champs. Ils ont décrété la religion comme interdite, et... et, et...

Et les larmes coulèrent à nouveau. Si longtemps refrénées, elles profitaient de la présence réconfortante du vieux prêtre pour s'écouler à nouveau. Ce dernier repoussa gentiment la fillette, et s'installa sur un banc de bois non loin. Il tapota la place à ses côtés pour inviter sa jeune interlocutrice.

- C'est mon père, mon papa. Le Père Golf. Il a été la première victime de toute cette croisade. Un jour, ils sont venus, ils ont brûlé, détruit, et ont emmené papa. Moi, j'étais cachée, ils ne m'ont pas vu, mais après ça a été qu'en empirant. Ils sont revenus plusieurs fois, ont monté le peuple contre nous. Y a eu des gens qui ont parlé. Ils ont dit qu'on devait se manciper, qu'on était que des esclaves d'Opale, que le Prophète c'était qu'un imposteur. Y en a eu d'autres d'arrêtés.
- De qui ?
- Des prêtres. Ils les laissent entrer, ils surveillent pas vraiment aux portes. Viennent pour le Capuchon. Mais il est plus là. Ils l'ont emmené, et les Pères avec.
- Et toi, dans tout ça ?
- Moi je veux récupérer papa ! Et je partirai pas sans lui ! Je trouverai bien un moyen... j'ai découvert un passage secret menant au palais. Et Et... et on s'en ira. Loin...

Une petite fille courageuse. Et sa volonté, plus encore que ses mots redonnèrent confiance à Mahrorn. Il avait assez d'informations maintenant pour prendre une décision. Donc, c'était au niveau politique que l'affaire avait commencé ? Sur une initiative des Gardes-Champs ? Et bien, il irait les voir ces Gardes-Champs, et ils trouveraient à parler à un prêtre !

- Montre moi la voie, petite. On va aller libérer ton papa.

Comme autrefois, quand il était plus jeune et plus fringuant, le vieux nain ressentit son cœur battre, l'excitation du danger, la possibilité d'aider son prochain, de résoudre un mystère, de sauver le monde. Aux yeux de l'enfant, il était déjà un héros.
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Morrigan
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMar 8 Jan 2013 - 13:35

Alors voilà, je commence. Comme je t'ai prévenu, je corrigerai tout ce que je vois (si j'en vois) et même en sachant que tu n'as pas encore l'envie de reprendre ça, mais ne t'en formalise pas, si je ne le fais pas, j'ai l'impression de ne pas aider assez ^^

Chapitre 1

et peut être plus de merveilles et de merveilleux vivait un nain => peut-être

il enseignait depuis bien des générations d’homme, les préceptes de la Lumière aux peuples dits civilisés d’Arcadia => petit souci de virgule je pense : "il enseignait, depuis bien des générations d'homme, les préceptes"

tel le flux et le reflux des eaux du Garde, le grand lac de l’Ouest => ça a un flux et un reflux, un lac ? C'est plutôt pour la mer, qu'on parle de ça, un lac n'étant normalement pas sujet à ce genre de mouvements (ou alors avec la fonte des neiges qui l'alimente, et ensuite il a moins d'eau en été, ou encore justement parce que c'est immuable comme sa vie, mais d'une manière générale, je trouve l'image fausse)

quand une nouvelle (et quelle nouvelle) lui parvint => "(et quelle nouvelle !)" Je pense que le point d'exclamation est souhaitable ici

Hurla Mahrorn en s’avançant vers son jeune invité. => pas de majuscule en début d'incise
(fais ce que je dis mais ne fait pas ce que je fais, hein ^^)

Et la suite se perdit dans un flot de marmonnement incompréhensible. => pluriel ? "marmonnements incompréhensibles" (puisque c'est un flot)

le jeune et beau nain qu’il était parti dès sa majorité pour Taille-Enclume => partit

où tout était peut être plus beau et plus joyeux, => peut-être

vivant paisiblement à la limite orientale du royaume nain, pays de combes et de forêts, de montagnes et de lacs, les Hautes Collines, paisible frontière du bout du monde. => à cause de l'énumération d'environnements, le nom de l'endroit arrive bizarrement et presque de façon incompréhensible (disons que ça surprend quoi). Je pense que j'inverserais le placement : "du royaume nain : les Hautes Collines, pays de combes et de forêts, etc..."

La barbe du vieux prêtre était peut être plus longue => peut-être

en train de boire un Yéti (remontant, spécialité de la région => en lisant juste "remontant", j'ai cru que tu allais expliquer à quand remontait l'origine du nom. En mettant "un remontant", je pense que ça passerait mieux

- Oh, déjà ? Fit le prêtre => fit

et son ( pauvre) auditeur => espace en trop au début de la parenthèse

- Libre, je suis libre ! L’entendit-on crier => l'entendit


Je trouve que tu as tendance à mettre un peu trop de parenthèses dans l'histoire. Je ne parle pas des digressions, simplement de l'usage même des parenthèses. Il y a d'autres procédés, comme les tirets qui produisent le même effet, et qui éviteraient d'avoir l'impression, surtout sur le début, d'être un peu submergé par elles. Ou parfois faire des phrases carrément, l'anecdote sur le baton de Mahrorn est super, mais c'est une phrase entière qui coupe une autre phrase en plein milieu, et j'avoue être moyennement fan de ce procédé.
Il y a aussi quelques "abus" (bon, trois ou quatre) de "peut-être" concernant Mahrorn. Autant je comprends tout à fait pourquoi tu as employé ça, autant c'est un peu dérangeant aussi quelque part, parce qu'on dirait que le narrateur ne connaît pas si bien que ça le personnage, alors qu'il le connaît sur le bout des onglets et le démontre trois mots plus loin. Une petite incohérence à mon sens, notamment sur "la barbe du vieux prêtre était peut-être plus longue" : ici, je ne pense pas que le "peut-être" soit nécessaire, contrairement aux autres qui apportaient une nuance intéressante.

Pour en revenir à l'histoire même, eh bien j'adore. Voilà.
Le style est impeccable, c'est du jeunesse oui, mais c'est un conte, un conte qui parle à tout le monde, qu'on a immédiatement envie de continuer. Ça m'a assez évidemment fait penser à Bilbo dans l'ambiance, mais c'est différent aussi par l'histoire, les personnages, etc. On sent la magie - pas la magie pure, non, puisque nous sommes avec les nains, mais la magie du récit, du rêve, on assite sans problème à tout ça, c'est presque aussi réel que mon salon en ce moment même. Et ça se reflète aussi dans tes deux mentions comme quoi le monde était sans doute "mieux" en ce temps-là. Ça me rappelle quelque chose ça, dis-donc Wink
Donc Mahrorn est attachant dès le départ. J'ai trouvé intéressant de suivre un prêtre, c'est vrai que ce n'est pas courant pour un personnage, surtout chez les nains. C'est loin d'être un surnain (à défaut d'un surhomme...) mais il a tout de même vécu une vie riche et forte en aventures, que j'ai hâte de découvrir - même si ce ne sont pas vraiment celles-là dont on va parler, mais plutôt celles qui arrivent. Son caractère est vraiment sympathique aussi, ce n'est justement pas le prêtre "classique", mais un vrai nain, et on l'aime pour ça.

Je suis donc très curieuse de ce courrier, et je le découvrirai avec grand plaisir lors de mon prochain passage Smile
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMar 8 Jan 2013 - 15:15

Tu es folle, Morrigan. Mais vu que c'est toi, je m'incline sur ce coup, et te laisse faire (en plus j'ai lu toutes tes corrections !).
Concernant les parenthèses, oui et j'ai changé de technique par la suite (comme tu le verras par la suite, j'utilise les tirets maintenant).

On a déjà assez parlé de Mahrorn, et tu commences à connaître mon projet aussi bien que moi. Par contre, bon, le chapitre entier quotidien est infaisable en fait, je n'en ai ni le temps ni la motivation finalement, mais j'essayerai de garder le demi-chapitre. Même si j'ai conscience que je risque de perdre 90% des lecteurs en route, j'ai besoin de me fixer une obligation quotidienne pour avancer.

Merci à tous pour vos encouragements aussi. Ce n'est peut-être pas si mauvais après tout comme histoire si vous êtes aussi nombreux à l'aimer. Ne vous pressez pas pour lire surtout, avancez à votre vitesse. Je vous mettrai probablement toute l'histoire, et je n'attends pas obligatoirement des commentaires quotidiens ! Juste un message de temps en temps pour me dire où vous en êtes, ce que vous avez aimé ou non, ce que vous pensez des nouveaux personnages, du développement de l'intrigue...
Mais ne lisez pas parce que vous vous sentez obligé maintenant que vous avez commencé, surtout pas ! L'objectif étant de vous faire aimer l'aventure et que vous profitiez des aventures de mon nain pour vous détendre après la journée de travail, ou avant de vous coucher, pour vous détendre, partir dans un autre monde, et rêver tout simplement.
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMar 8 Jan 2013 - 17:43

Bien sûr que je suis folle Wink Mais d'un autre côté, ça te servira bien à un moment, alors c'est pas une perte de temps de toute façon.
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMar 8 Jan 2013 - 21:10

Salut !
Voilà ce que j'ai ressenti sur le dernier extrait :
j'aime beaucoup l'idée finale d'un "héros ordinaire" aux yeux de la fillette. J'ai aussi apprécié la façon dont tu la fais s'exprimer, très... enfantine ^^
Bref j'attends la suite, même si je dois dire que je suis un peu étonné : je pensais que mahrorn avait un minimum de jugeote et choisirai plus l'option soutérain que l'option "fonce dans le tas au risque donc d'être emprisonné à son tour"...

En tout cas, lire un extrait chaque jour est plaisant car effectivement ça détend, et que je passe à chaque fois un bon moment !
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMer 9 Jan 2013 - 10:18

( Rien de bien intéressant. Quelques explications et un court passage pour clôturer le chapitre, mais après celui-ci nous commencerons la deuxième péripétie !
Et puis Mahrorn, de la jugeote ? Il a un certaine forme d'intelligence, mais... il risque encore bien de te surprendre ! Si ça ne tenait qu'à lui et s'il n'avait pas rencontré la fillette, il aurait fini par aller toquer à la porte du palais des Gardes-Champs jusqu'à réveiller les seigneurs du bourg et leur faire un sermon bien senti ! Mais oui, il aurait été mis au cachot, l'auteur aurait certainement trouvé un moyen pour le libérer, mais on aurait été privé d'une aventure. )



Ils avaient attendu la nuit pour agir. A la mi-journée, Mahrorn s'était absenté pour aller acheter quelques miches de pain, une motte de beurre et un appétissant saucisson, laissant la fillette seule avec le gamlin. A son retour, il eut la surprise de les voir discuter comme de vieux amis, la petite créature narrant ses aventures et sa vie à Féerie par de grands gestes, et en exagérant certainement chaque action. Puis après avoir mangé, parlé, s'être présenté bien sûr aussi -on apprit que la petite fille s'appelait Amandine- narré quelques autres histoires, le trio s'endormit, jusqu'à ce que le soleil passe à l'ouest. Là, le vieux prêtre étonna tout le monde en délaissant sa tenue de trappeur pour enfiler sa bure blanche, nettoyée comme par magie de ses anciennes traces de boue et de terre.

- L'eau bénite, ça fait des merveilles, dit-il pour seule explication.

L'aventurier se sentait mieux comme ça. Au moins maintenant, son allure allait avec sa fonction, et tant pis pour l'anonymat et l'incognito. Il était un envoyé de l'église après tout, et il agirait comme tel !
Il resserra sa ceinture, y plaça sa baguette, rajusta le tout, puis :

- Maintenant, on peut y aller.

Et il ouvrit la marche, ses deux petits compagnons le suivant derrière, l'air aussi déterminé que possible.
Jusqu'à la sortie de l'église, puis une rue, deux rues, et :

- En fait, où est ton passage fillette ?
- Dans l'autre sens, vous faites demi-tour, vous repassez dans l'avenue Durite, traversez la place Bandôme, tournez à la cinquième sortie mais attention dans le sens inverse des...
- Bon, tu passes devant.

Et le petit groupe fit donc demi-tour, dans le silence de la nuit avec pour seuls bruits le frottement des souliers contre les pavés, et le pouffement régulier du gamlin qui ne pouvait s'empêcher de ricaner. Mahrorn le foudroyait du regard.

Seul un habitant de Bartacle pouvait se diriger dans Bartacle. On en avait la preuve avec Amandine qui menait son groupe dans ce dédale de pierres et de béton, s'engouffrait dans des ruelles pour sortir sur des places, empruntait des portes qui débouchaient sur d'autres rues pour au final, arriver devant une trappe, cachée sous un épais buisson touffu. Le Palais des Garde-Champs trônait en arrière plan, non loin, illuminé de toutes flammes au sommet de sa colline herbeuse, et contemplant la ville dormante qu'il dominait de toute sa hauteur.

- C'est là !
- Là ? Qu'est-ce donc ? Un égout ?
- Non, aucune idée, mais c'est propre. Y a une échelle, un tunnel, une étrange pièce, un autre couloir, et... et, une porte en fer, solide, énorme. J'ai pas pu y entrer la dernière fois...
- Et comment tu sais que ça mène au palais ?
- Mon oncle Roland. C'est lui qui s'est occupé de moi après qu'ils aient emmené papa. Il est... il est mort, mais avant de partir, il m'a donné ça.

La fillette sortit tout à coup une clef ouvragée de sa poche, longue, dorée, dont le bout rond était sculpté en forme de feuille de chêne. Elle la tendit à Mahrorn qui la soupesa quelques instants.

- Intéressant.

C'est tout ce qu'il put dire, mais en observant l'objet, il comprit ce que c'était et quel était son utilité. La feuille est le symbole des Alchimistes, et même si l’Église réprouve ce genre d'activités, il est de notoriété public que chaque gouvernement entretient malgré tout un contingent d'apprentis sorciers, et leur fournit un local secret et à l'abri des regards où travailler.
Et ce qu'Amandine avait trouvé était bel et bien un de ceux-là. Quelle ironie que les deux membres les plus proches de sa famille furent un prêtre et un alchimiste, mais cette coïncidence faisait bien l'affaire.

- Si tu avais la clef pendant tout ce temps, qu'est ce qui t'empêchait de passer cette fameuse porte tout de suite ?
- La serrure était trop haute. Je n'arrivais pas à l'atteindre...

Avant même que le gamlin ne put penser à rire, d'un froncement de sourcil, Mahrorn lui suggéra de faire silence.
La petite fille avait dit ça d'un air triste, impuissant. Ça aurait été si facile pourtant. Emporter une chaise, un escabeau, mais le vieux prêtre n'était pas dupe. Le courage, voilà ce qu'il avait manqué à l'enfant certainement, et il lui avait fallu tous ces jours, toutes ces semaines pour le trouver. Notre héros était arrivé juste à temps, avant qu'elle ne commette une bêtise.

- Je viens avec vous, je ne vous laisserai pas aller seul ! C'est mon papa qui est là dedans, je ne vous attendrai pas ici !

Comme si elle lisait dans ses pensées, Amandine fulmina. L'idée de continuer l'aventure seul avait bien sûr effleurer l'esprit de Mahrorn, et il savait que c'était la meilleure solution, mais après tout, peut-être qu'il aurait besoin d'aide à l'intérieur, et la moindre des choses pour remercier la fillette de son secours était de l'emmener et de lui faire confiance.
Pour toute réponse, notre ami lui sourit, ouvrit la trappe, et d'une soudaine révérence -et il ne savait pas pourquoi, mais à cet instant, le souvenir de Balmorin lui apparut devant les yeux- fit signe à Amandine de passer devant. Ils allaient libérer son père, et une fois que ce dernier serait en sécurité avec sa fille, lui-même reviendrait et irait demander des comptes aux charmants dirigeants de la cité, même si pour cela, il devait aller les tirer hors de leur lit.

Sur un dernier regard au gamlin, qui s'empressa de suivre l'enfant, le vieux prêtre, à son tour, fit un pas dans le vide, descendit un barreau, deux barreaux, et sur un cognement sourd, referma le panneau de métal.
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMer 9 Jan 2013 - 18:04

Coucou !
Le passage n'est effectivement pas passionnant, mais globalement (pas toujours malheureusement ... Embarassed ) bien écrit.
J'aime beaucoup l'argument de la fillette !
Bref maintenant je suivrai avec plaisir ce qu'il leur adviendra dans ce souterrain.

Mais (car il y en a un ^^) -ne me traite pas de fou, ça ne servira à rien^^- il y a des choses, surtout dans le début de l'extrait, qui m'ont vraiment gêné...

Citation :
Mahrorn s'était absenté pour aller acheter quelques miches de pain, une motte de beurre et un appétissant saucisson, laissant la fillette seule avec le gamlin. A son retour, il eut la surprise de les voir discuter comme de vieux amis,
la concordance de temps me trouble^^
pour moi c'est soit :"s'absenta ... ... il eut la surprise" soit : "s'était absenté ... ... il avait eu la surprise"

Citation :
Puis après avoir mangé, parlé, s'être présenté bien sûr aussi -on apprit que la petite fille s'appelait Amandine- narré quelques autres histoires, le trio s'endormit, jusqu'à ce que le soleil passe à l'ouest.
Au secours ! en fait si on lit la phrase comme ça ça veut rien dire car, si on laisse tomber l'incise, ça donne du "après s'être présenté narré quelques autres histoires"
Je te suggère de rajouter une virgule avant "narré" et même peut-être de rajouter un "avoir"... (oui je sais, ça fait répétition... mais bon ça choque pas^^)

Une broutille qui m'a sauté aux yeux (en fait il y en a d'autres mais bon...)
Citation :
il comprit ce que c'était et quel était son utilité
quelle

Citation :
Quelle ironie que les deux membres les plus proches de sa famille furent un prêtre et un alchimiste
pas "furent" !!! au choix "fussent" "aient été" ou "soient" me semblent corrects mais pas "furent"...

Citation :
la moindre des choses pour remercier la fillette de son secours était de l'emmener et de lui faire confiance.
hum... en quoi est-elle son sauveur ? ce serait même plutôt le contraire non ?

Voilà ! Je te rassure ça m'a pris 10 petites minutes, ça m'a fait un break au milieu des polys d'histoire sur la crise de 1973 et l'histoire économique du monde jusqu'en 2008 ^^
Je devrai presque te remercier d'avoir eu un truc à "corriger"...

Je pourrai presque dire "à demain !" Razz
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013 - 9:28

( A demain oui ! C'est quand même mieux Mahrorn que la crise économique de 1973 c'est sûr. Ils peuvent pas trouver plus chiant comme sujet encore les profs d'histoire ? Ça me rappelle mes cours d'histoire contemporaine à la fac... : le paysage politique français pendant l'entre deux guerres ! Les successions de gouvernements, la droite, la gauche, la droite, le peuple pas content, on recommence... ça a pas changé depuis.
Enfin bon, merci pour tes corrections ! Et je tiens à préciser que c'est un premier jet à peine relu, et voué à être amélioré, densifié, donc c'est normal que vous trouvez des trucs WTF dedans, mais je vous remercie de les signaler.
Maintenant... j'espère que vous aimez les couloirs !)

Chapitre 8: De porte en portes.

Il faisait moins sombre que ce que Mahrorn aurait cru. D'étranges joyaux vert émeraude encastrés dans les murs diffusaient une pâle lumière et permettaient au moins de savoir où on mettait le pied. Et passé la première difficulté de l'échelle, le sol se révéla plat, sec, et en assez bon état. Il était constitué d'une sorte de mosaïque -même si défraîchie-, petits carrés de carrelages posés les uns à côtés des autres, du blanc pour les côtés du couloir, et du vert foncé pour son centre en un long filament qui filait en ligne droite jusqu'à une petite porte plus loin. Un travail d'artiste, et notre héros s'en demandait l’intérêt, car après tout, seule une poignée de gens avait déjà arpenté ce passage. Que d'argent gaspillé !
Amandine s'avançait déjà dans l'inconnu, inconsciente du danger qui pouvait s'y trouver. Elle connaissait déjà l'endroit, l'avait certainement exploré, mais le vieux nain ne pouvait s'empêcher d'éprouver un étrange pressentiment, et ne voulait donc s'éloigner de sa jeune protégée. Il accéléra aussitôt le pas.

- Laisse-moi faire.

Il était l'adulte après tout, et c'était son travail de mener la marche. La fillette, le gamlin et lui-même étaient arrivés devant la fameuse porte. Elle était toute banale, en bois, ses planches mal ajustées, branlantes, et détonnait dans ce décor luxueux, princier, digne des appartements des Beaux Messieurs, seigneurs de la Mer de Jade. Mahrorn, fidèle à son habitude, quand quelque chose ne tournait pas rond, fronça les sourcils. Peut-être que le budget avait simplement été dilapidé pour le carrelage, et qu'il n'y avait plus de crédits pour payer un fabricant de portes ?
En tout cas, lentement, précautionneusement, regardant bien à travers les interstices rongées par les termites pour voir si tout était sûr, calmement, doucement... il poussa enfin le battant pour se retrouver devant une pièce vide, de forme circulaire, froide et plutôt simple, remplie de bibliothèques poussiéreuses, de meubles fatigués, de bricoles diverses allant de l'alambic, de parchemins usés par les âges, de jolies théières en porcelaine à tout un fatras de pots en verre contenant différents ingrédients bizarres que le gamlin s'empressa d'aller observer, curieux et amusé.
C'était un laboratoire d'alchimiste et notre héros s'y sentait mal, et pas seulement à cause de l'odeur dégagé par l'étrange produit qui stagnait dans le chaudron dans la cheminée, mais plus par l'ambiance de l'ensemble. Il n'aimait pas ce lieu, il en avait déjà connu d'identiques dans de précédentes aventures, et il ne savait que trop bien ce qui s'y tramait. Des souvenirs lui remontèrent devant les yeux, des cris, des hurlements, des petits hommes voûtés en longue toge noir, des doigts osseux, glacés, la morsure d'une flamme, une explosion, un éboulement et des malédictions lancées au néant. Mahrorn aurait bien aimé ne plus jamais remettre les pieds dans un tel endroit, et ne souhaiterait que le nettoyer. Qu'on lui donne un seau d'eau, une serpillière et un balai, et il en ferait un joli et coquet petit appartement ! Mais pas maintenant, il avait d'autres chats à fouetter pour l'instant. S'il pouvait, un jour il reviendrait faire le ménage, et honorer la Lumière. Car la Lumière aimait le propre.

- Une autre porte là !

Amandine y était déjà, et permit au vieux prêtre -et au gamlin- de s'arracher à la contemplation du local pour poursuivre l'aventure.
Elle était également ouverte, malgré la serrure clairement visible, et la fillette l'avait déjà tirée, offrant à notre héros un aperçu du prochain couloir. Qui ressemblait étrangement au précédent, mais qui remontait en pente douce, sans doute vers les soubassements du palais, et dont la fin se perdait au delà de la vue. Mahrorn retint la petite fille, qui voulait s'élancer vers ce nouvel objectif.

- Ne te presse pas. Pense à mon vieux cœur.

Une excuse comme une autre pour ralentir sa jeune et intrépide camarade. L’atmosphère était lourde, inquiétante, et même le gamlin la ressentait, sa main se dirigeant de plus en plus fréquemment vers ses fioles à la ceinture. Quelque chose se tramait à Bartacle, et ce quelque chose prenait sa source non loin.
Notre héros douta quelques instants, pensa à faire demi-tour, mais sa promesse à Amandine l'en empêcha. Son papa devait être délivré, ils étaient là pour ça, et quand ils le trouveront, le mystère s'éclaircira certainement de lui-même.

La deuxième partie du trajet se révéla toutefois aussi inintéressante, la seule différence étant que les carrelages étaient peut-être plus propres, plus récents, et que les cailloux-lumières brillaient un peu plus fort.
Et rapidement, après seulement quelques minutes de marche, la petite compagnie arriva devant son objectif. Deux lourds battants de métal leur bloquaient maintenant le passage. La porte était épaisse, énorme, prenant bien toute la surface du mur, et d'allure incroyablement solide. Même un boulet de canon tiré à bout pourtant n'aurait réussi à ébrécher l'acier, c'était de la bonne ferronnerie et Mahrorn, qui aimait le travail bien fait ne put refréner un sifflement de respect en constatant la qualité de l'ensemble.
Des serpents étaient gravés un peu partout, du linteau aux poignées, et avec la feuille de chêne de l'alchimiste, ces deux symboles permettaient de situer, si le reste n'eut été suffisant, le décor qu'ils venaient de traverser.
Et la fameuse serrure, unique point faible de l'ouvrage attendait la clef qui le ferait disparaître. Elle était à hauteur d'yeux de notre nain, peut-être un peu plus haut, et comme Amandine l'avait exprimé, ses petits bras n'auraient pu l'atteindre. Pour notre héros lui, ce ne fut un problème, et après une demi-seconde d'hésitation, il encastra le petit bout de métal ouvragé dans la fente, et criiiic le tourna à l'intérieur, puis poussa la porte jusqu'à faire apparaître une raie de lumière.
Un pas, deux pas, Mahrorn entra suivit de près par le gamlin, puis par la fillette effrayée. Elle n'avait jamais été aussi loin. A partir de ce moment, pour elle aussi, c'était l'inconnu, et elle pénétrait dans le lieu qu'elle redoutait tant. Son père était ici, quelque part, mais aurait t-elle le courage de continuer ?
Elle fut la dernière à passer l’entrebâillement -Mahrorn refusait de l'ouvrir davantage-, et quand ils furent tous réunis de l'autre côté, nos héros s'arrêtèrent soudain, indécis. Ils venaient de pénétrer dans le palais des Gardes-Champs proprement dit, et n'étaient certainement pas les bienvenus.
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013 - 19:17

Post 2 (fin du chapitre 1)

Quelques restants de neige recouvrant l’herbe et les toits, attestaient encore de la proximité de la saison de la Terre => virgule mal placée : Quelques restants de neige, recouvrant l'herbe et les toits, attestaient

Mettant alors fin à sa marche méditative sous les étoiles, Mahrorn accéléra son pas et se retrouva enfin chez lui, dans la petite bâtisse en rondins de bois que l’Église lui avait prêtée et qui communiquait directement avec l’édifice religieux, partageant avec lui une partie de son mur Nord. => la phrase est vachement longue. Tu peux facilement couper après "enfin chez lui", et commencer la description de la maison ensuite.

Décachetant lentement l’enveloppe scellée, le Père fronça les sourcils et à la lumière des braises ravivées, lit enfin les quelques mots envoyés par son Ordre. => lut enfin

A cette heure où les frontières d’Arcadia sont sans cesse repoussées, où le monde change et où de nouvelles terres sont sans cesse découvertes => je ne sais pas si la répétition de "sans cesse" est voulue, elle n'est pas vraiment dérangeante mais la changer ne serait pas mal non plus ^^

Le prêtre relit plusieurs fois ce court passage, => relut

Pour l’envoyer certainement de nouveau en mission à l’autre bout du monde, qui plus est ! => c'est quasi explicite qu'ils vont l'envoyer en mission, tu peux te passer du "certainement"

Et pourquoi ce courrier venait d’eux ? => pour garder le style, je dirais "ce courrier venait-il d'eux"

le prêtre se leva d’un bond et tout en se brûlant les doigts, avec maints râlements et jurons mit enfin halte au gaspillage. => il manque une virgule après "jurons"

Et ce rire franc et sincère, éclat du cœur continua encore longtemps => je pense qu'il faut une virgule après "cœur"

Pas grand-chose à dire sur ce passage ; l'aventure appelle et comme de juste, le personne y répond. Avec peut-être un petit (gros ?) mystère à la clef sur comment l'Ordre a évolu depuis le temps que Mahrorn en est coupé.
C'est toujours aussi agréable à lire, les interventions du narrateur sont bien amenées, ça fait toujours conte et je continuerai à lire avec beaucoup de plaisir Smile
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013 - 22:09

Bon j'ai lu que les deux premiers chapitres.

Premières impressions : Le prêtre, les enfants et la baguette m'ont paru un peu ambigu...enfin bref xD

J'aime ton style léger, ça se lit facilement et bizarrement on s y accroche sans sans rendre compte. J'aime bien le style 'Naheulbeuck-bilbo"^^

Bref ce qui me taraude c'est si la suite va continuer sur un ton léger et des aventures pas très sérieuses ou si ça va s'envoler sur un registre plus épique ou plus sombre.

En gros j'aime bien, il me tarde que l'action ,l'intrigue et les autres personnages entrent en scène ^^
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013 - 22:12

Pas grand chose à dire...
Un texte, comme tu l'as dis, essentiellement descriptif. Donc bien sur, la description est bien menée et intéressante, mais l'action se fait attendre. (ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi car ça crée un peu de suspense, tant que la dose n'est pas lassante..., mais vu qu'il se passera surement des choses dans le prochain passage : j'imagine mal les gardes les laisser passer en faisant coucou..., ça ira ^^)
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013 - 22:24

Perso je trouve ça bien que l'action se fasse attendre

C'est comme un strip-tease, si tu dévoile tout d'un coup tu es vite lassé.

Quoi j'ai des métaphores foireuses ?

::crazy::
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeJeu 10 Jan 2013 - 22:26

mais non mais non

perso moi j'aime les récit ou il y a un peut des deux donc ça me plait toujours autans. génial
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeVen 11 Jan 2013 - 10:07

(Manque d'action ? Sans doute, et ça durera encore un petit moment. Mais je pense que pour l'instant, il y en a eu suffisamment, avec le passage dans la grotte, l'ogre, Mahrorn devant l'office de tourisme. Comme mon nain l'a dit, les dragons et les princesses à délivrer arriveront bien assez vite. A ce niveau de l'histoire, Bilbo avait tout juste eu son aventure avec les trolls, et on partait pour des chapitres de voyage, jusqu'aux Monts Brumeux et au piège gobelin. Là, que va t-il se passer ? Il fait nuit, ils entrent dans un palais endormi, et... préparez-vous à être pris complètement à contre-pied !)


Il faisait sombre, seule une faible lumière provenait des vitres en hauteur, et quand, dans un grondement sourd, le prêtre referma les lourds battants, lui et ses amis se rendirent compte qu'il était peut-être trop tard maintenant pour reculer.

- A droite ou à gauche ?

Ils étaient dans une sorte de long couloir -encore un- damé de carrelage blanc et noir, comme un plateau d'un échiquier, certainement dans une des ailes du bâtiment. Des rangées de statues longeaient les murs, la monotonie de chaque paroi parfois rompue par une porte fichée ici et là. Aucune n'avait cependant la taille de celle qu'ils venaient de traverser. Des fenêtres à une vingtaine de mètres du sol permettaient à la lueur de la lune -Mahrorn remarqua qu'elle était pleine- de pénétrer dans l'édifice.

- A droite. Je dirais à droite, répondit le gamlin, sûr de lui, faisant déjà quelques pas dans la direction qu'il avait indiqué.
- A droite ? Pourquoi à droite ?
- Le sol descend. Vous ne le remarquez pas, mais nous, on a un sens inné pour ça. Et le viocq... le père d'Amandine est dans les geôles, n'est-ce pas ? Et les geôles, c'est dans les sous-sols, donc on doit descendre aussi.

Le vieil aventurier réfléchit quelques instants, et l'argumentation lui parût assez logique finalement. Il ne trouva rien à dire, haussa les épaules et suivit son guide improvisé, la fillette sur les talons.
Mahrorn ne connaissait pas l'architecture des palais et autres châteaux. Cela faisait des années qu'il n'avait plus été invité dans le grand monde, et en ces lieux, il se sentait perdu. Tout lui semblait immense, beaucoup trop vaste, impressionnant, et il trouvait que les statues -hideuses, plus gargouilles que naines- le regardaient bizarrement, comme si leurs yeux suivaient la compagnie dans leur avancée. L'ambiance était étrange également, silencieuse, lourde, et d'étranges brumes blanches voletaient un peu partout. Amandine était terrifiée. Elle imaginait ce qui pouvait se cacher derrière chaque porte, et le prêtre ressentait avec force chacun de ses frissons. Il commençait à regretter de l'avoir emmené. Il était tard, la nuit s'écoulait, et à cette heure, une enfant ne serait t-elle pas mieux à errer au pays des rêves ? Au lieu d'arpenter ce... cauchemar ?
Car c'en était un. Le couloir ne s'arrêtait pas, on marchait, on marchait, et on ne voyait pas le bout. Qui avait bien pu avoir l'idée de construire des galeries aussi longues ? Et qui pouvait y vivre ? Ou alors, il y avait quelque chose, un piège, c'était une aventure après tout, et dans toutes les aventures, il y avait des pièges. Et quand Mahrorn se retourna, guidé par un mystérieux instinct, un doute, il vit la porte. LA porte, celle qu'ils venaient de passer, le passage après la trappe, celle qui menait au laboratoire de l'alchimiste. Ils n'avaient pas avancé d'un pas depuis tout ce temps. Une étrange magie était à l’œuvre en ces lieux ! Mahrorn s'arrêta, et fronça les sourcils.

Son esprit bouillonnait. Il n'aimait pas les choses qui sortaient de l'ordinaire, et il en avait eu sa dose ces jours-ci ! La lettre du Moyen-Siège, son départ précipité du Val, la pluie dans le moulin, son aventure dans la grotte, Féerie, cette crénom de crénom de ville, et maintenant ça ? Il en avait assez. Il n'avait eu aucune envie de quitter sa retraite, et pourtant il avait répondu à l'appel de l’Église. Il était prêtre, et avait passé l'âge de se faire ennuyer par des jeunes malotrus amateurs de tours de passe-passe ! Rouge de colère, le Père se retroussa les manches, et sous le regard étonné de ses deux amis, passa une porte, la première qu'il vit, entre deux statues. Pour réapparaître un peu plus loin. Et continuer ainsi, infatigable, et de plus en plus écarlate à chacune de ses tentatives !
Il ne s'arrêtait pas. Amandine et la gamlin le regardaient, parfois derrière eux, puis devant, et une autre fois à leur côté, jusqu'au moment où...

Quelques secondes, puis une minute s'écoulèrent, et Mahrorn ne réapparut pas. Dans le silence du couloir, et sans la présence réconfortante, et parfois comique, de l'adulte, les deux jeunes personnages s’inquiétèrent. Ils voyaient des ombres errer tout autour d'eux, qui s'approchaient, les courants d'air paraissaient murmurer et on entendait des grondements venus d'on ne sait où. La fillette tremblait, et même son brave compagnon ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Où était le vieux prêtre ?
Et tout à coup, il arriva, sortant d'une porte comme il y en avait des dizaines, banale et guère différente des autres. Ses yeux brillaient, et aussi bizarre que cela puisse paraître, il avait un grand sourire sur le visage.

- C'était pas si compliqué finalement, dit-il pour seule introduction.

Et il leur fit signe de le suivre. Pour ressortir sur une autre porte, et encore sur une autre porte, toujours dans le même couloir, le Père conduisant sa petite troupe à travers cet étrange dédale, cette énigme qui semblait sans fin, et qui allait les amener... à la sortie, sur un nouveau décor, un nouveau vestibule, des escaliers qui descendaient, des murs froids et nus, des torches sur les murs.

- Drôle de système. Quatrième porte à droite, puis la sixième au retour, on arrive à celle d'en face pour retourner sur nos pas, repartir en montant de trois portes plus haut, passer celle à côté de la statue qui ressemble à mon grand-oncle Oliver, puis dix portes en bas, aller-retour, diagonale, on repli le bras de la tante Ursule -les verrues en moins-, un craquement et c'est la porte sur la gauche. Facile. Souvenez-vous du chemin pour le retour, les enfants.

Mahrorn était-il un génie ? Lui-même -et à juste titre- ne se considérait pas comme tel. Il avait eu de la chance, c'est tout, et seul le résultat final comptait, non la façon de l'obtenir. Si le soleil brille aujourd'hui, c'est parce qu'on a fini son bol de céréales ce matin ? Notre héros pensait comme ça, et c'est une des facettes de sa personnalité qui le rendait si attachant. Ou désespérant selon la situation.

Quoi qu'il en soit, le plus important était d'être arrivé à la suite de l'aventure. Ça descendait. Il y avait des escaliers, et comme l'avait signalait le gamlin : c'était bon signe car dans tous châteaux, les geôles se trouvent au sous-sol. D'ailleurs la décoration était très typique des prisons. On se rapprochait. On sentait déjà l'humidité, et une odeur de renfermé.
Sacrée coïncidence ? Pour un œil extérieur sans doute, mais pour nos aventuriers, tout suivait une logique, ils avaient résolu une énigme, et ça les menait à leur objectif. C'était aussi simple que ça, et tout concentrés à leur tache, ils ne se demandaient pas pourquoi le mécanisme les avait conduit ici, et pas... dans la chambre du majordome, ou dans les cuisines par exemple ?
Pour Mahrorn, qui avait déjà arpenté maints donjons, tout cela était normal. Chaque porte menait à la suivante qui menait elle-même à l'objectif de la quête, dans une succession de couloirs et de pièges. Comment cela pouvait-il en être autrement ? Il n'y avait pas de place pour les détours dans une aventure, car cela ferait trop à raconter. Les bonnes histoires se suffisaient à elles-mêmes, il ne servait à rien d'en rajouter, et donc nos héros s'enfonçaient maintenant dans les profondeurs du palais des Garde-Champs, et ressortiraient aussi facilement.

Il faisait de plus en plus froid, et si une pente douce avait maintenant remplacé les escaliers, on descendait toutefois toujours. Ici, il n'y avait nulle porte dans les parois, et cela, avec la péripétie précédente, était plutôt une bonne chose. Tout en étant étrange, car après tout, pourquoi enfermer des prisonniers à une telle distance ? Nos amis marchaient depuis bien cinq bonnes minutes dans le tunnel et toujours rien, aucun passage, aucune indication, pas même un paillasson avec écrit « bienvenue », et Mahrorn commençait à en avoir plus qu'assez des couloirs et de leurs crénoms de ligne droite !

- Ça doit en faire du travail. Je plains le pauvre homme qui doit allumer toutes ces torches.

Encore une énigme ? Un couloir qui s'étendait à perte de vue, des flambeaux allumés, parfois un d'éteint... mais cette fois, et bien heureusement pour les nerfs de notre cher nain, ce n'était qu'une impression, car bientôt, une lumière apparut au bout du passage, et une sensation de chaleur, ainsi qu'une étrange odeur de... de poulet rôti.

Le gamlin fut le premier arrivé. La caverne s'agrandissait d'un coup, le tunnel s'évasant, tant en hauteur qu'en largeur, et à la place de la roche nue et du vide qu'on s'attendait à voir, se trouvait une petite maison de bois. Une porte -encore une !- colorée vert pomme, des planches peintes à la chaux, et des vitres sans rideaux d'où provenait la lueur aperçue peu avant, et surtout, des rires et des chants qui provenaient de l'intérieur !
Tous s'entre-regardèrent en se demandant quelle était la logique de la chose, et où ils étaient arrivés. Cela ne ressemblait pas à un cachot ! Se trouvaient-ils encore à Bartacle ? Ou une ellipse temporelle les avait envoyé à un autre lieu, dans un autre endroit sans qu'ils le sachent ?
En tout cas, Mahrorn fit la seule chose possible en pareille situation : il toqua.
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 12:24

Chapitre 9 : La Dernière Maison.

Trois petits coups. Toc, toc, toc. Puis trois autres, et un instant plus tard, la porte s'ouvrit, lentement, laissant apparaître un étrange petit bonhomme, barbu mais ce n'était pas un nain, et déguisé d'un curieux uniforme coloré, bottes jaunes, collants à rayure, redingote marron pâle décorée de boutons bleus, et un énorme chapeau haut de forme vert pomme surmonté d'un plumet. Il n'était pas très grand, moins que Mahrorn, maigre, vieux sans l'être réellement, et ses yeux brillaient d'une lueur amusée.

- Nous vous attendions ! Entrez, entrez, ne restez pas dehors mes amis ! Si longtemps que nous n'avons pas eu de visite. Froid et gris est l'extérieur, mais la maison est chaude et accueillante.

Amandine, qui s'était cachée dans le dos de son ami, risqua un œil, et la vision de ce personnage, bloqué maintenant dans une parodie de révérence, la fit sourire, et lui donna le courage de faire le premier pas. Le gamlin, lui, n'avait pas attendu, et il avait déjà pénétré dans la bicoque, en sifflotant, comme si il rentrait chez lui après une longue période d'absence. Le vieux prêtre par contre ne bougeait pas, les sourcils froncés, il fixait son hôte potentiel en se demandant s'il devait le pincer ou non, et comment avait-il, diantre, bien pu s'endormir au milieu d'une aventure.

- Il y a du lait en train de chauffer également, mon bon messire.

Et cela suffit à faire taire les derniers doutes de notre héros, qui entra à son tour, en s'essuyant bien les pieds. Il y avait un paillasson avec écrit « Bienvenue » devant le portillon.

Une maison coquette, petite où les aventuriers égarés se sentirent tout de suite bien. Un bon feu brûlait dans l'âtre, un épais tapis recouvrait le sol, le mobilier était simple mais de qualité, il y avait des bibliothèques, une pendule dans un coin, des fauteuils confortables, d'étranges tableaux accrochés un peu partout représentant des forêts, des bois, des étangs, des montagnes ainsi que des portraits de petits personnages au visage rieur ou d'une jolie dame au teint pâle vêtue de perles d'eaux et d'argent, et surtout trônait sur la table un véritable festin.
Il était déjà tard, et la collation prise avant de partir n'était maintenant qu'un souvenir. Le gamlin, ingénu et affamé, s'était déjà installé, fourchette et couteau brandis, une serviette autour du cou, et Amandine, elle, regardait son compagnon avec avidité, en se demandant si elle oserait faire pareil.

- Installez-vous, ne craignez rien. On a beaucoup de choses à se dire, mais pour l'instant, mangeons, mangeons !

Mahrorn, aussi perdu qu'il l'était, ne se fit pas prier. Et le petit personnage, jouant son rôle de maître de maison fit le service, dansant gaiement autour de la tablée, découpant ici du blanc de poulet, là une aile, pour le troisième un pilon, jonglant avec ses cuillères de purée, de carottes, de navets ou de potirons, servant une part de tarte, repartant en cuisine pour revenir dans un clignement d’œil avec une poêlée de champignons fumants, et nos amis, oubliant peu à peu leurs labeurs et leur quête, se détendirent, savourant ce repas et la valse continue de ce drôle de lutin.

- Mais qui êtes-vous en fait ?

La soirée s'écoula lentement, et Mahrorn, maintenant à peu près rassasié ne put s'empêcher de revenir à la réalité pour poser cette question. Tous regardèrent le petit bonhomme, qui s'était rassis, une pipe au coin de la bouche, la petite troupe attendant la réponse qui mettrait fin au mystère.

- Peuf, peuf. On m'a appelé par beaucoup de noms dans ma longue vie. Mais vous, vous pouvez me nommer Tom, oui c'est ça Tom. C'est celui que je préfère en fait. Qui suis-je ? Et bien, maître nain, il faudrait des âges pour vous le dire, et je peux deviner que vous n'avez pas le temps pour cela. Néanmoins, et pour résumer, je suis un ami. L'ami de toute chose consciente en fait, et si je vous ai amené ici -oui, c'est moi qui vous ai fait venir, ne demandez pas comment-, c'était pour vous rencontrer, et pourquoi pas vous donner un coup de pouce.

Une autre bouffée de fumée qu'il inspira longtemps, puis voyant que personne ne lui posait une autre question, il enchaîna de lui-même.

- Vous l'avez certainement deviné, mais vous n'êtes plus là où vous croyez être. Enfin si, mais c'est compliqué. Et en cherchant bien, vous pourrez me retrouver... Cependant, ce n'est pas le sujet. Si je vous ai fait venir à moi -et le regard de Tom se fit soudain plus sérieux-, Père Mahrorn, Teddy et à un moindre niveau petite Amandine, c'est parce que les événements auxquels vous avez pris, et prendrez part vont bien au delà du simple complot politique, et qu'il y a beaucoup plus de choses en jeu que vous ne le pensez. Me comprenez-vous ?

Le vieux prêtre sembla réfléchir. Les paroles de son hôte l'intriguaient bien sûr, mais tout son esprit était concentré sur une seule information. La plus importante sans doute.

- Teddy ? Alors, comme ça, tu t'appelles Teddy ?

Le gamlin avait le regard plongé dans son bol de gelée, et baissait la tête, les épaules rentrées. Il ne répondit pas, tandis que Mahrorn le fixait, un air mi-sérieux, mi-amusé sur le visage. La fillette, elle, souriait, et la mise en garde de Tom était tombé à plat ! Tout l'effet et la mise en scène qu'il avait soigneusement essayé de mettre dans ses mots n'avait pas fonctionnait.

- Ouais. Teddy. C'est pas moi qui l'ait choisi ! J'aurais préféré un truc cool moi, comme Ricky, ou Rocky, Zack, Berserk, Cœur Vaillant... quelque chose qui inspirerait la peur, ou la vivacité, le talent, la force, le courage, la finesse. Mais quand on pense Teddy, on imagine un...
- Un gros nounours tout mignon !

Amandine avait raison, n'est-ce pas ? Et le gamlin avait envie de pleurer. Il avait réussi à se faire une place parmi les Grands, avait quitté Féerie, et était en train de vivre une aventure comme il en avait rêvé, on le respectait -croyait-il- et voilà que tout avait été fiché en l'air ! Teddy... Pourquoi ce prénom le poursuivait-il même ici ?

- C'est un très beau nom, moi je trouve. Très viril. J'ai connu un Teddy une fois. C'était un chef de clan des Montagnes Bleues. Un grand gars musclé, fort comme un sanglier, avec une barbe, et une grosse hache. Un géant. On l'appelait Teddy le Rouge, à cause de la couleur de ses cheveux, et de son acharnement à la bataille. Un monsieur très gentil aussi, aimable.

La petite créature releva la tête, une lueur dans les yeux. Sa lèvre inférieure tremblait, et on sentait qu'il voulait dire quelque chose, mais sans pouvoir trouver les mots peut-être. Puis :

- C'est vrai ? Vous me mentez pas ? Teddy le Rouge !

Le gamlin ne savait pas que Mahrorn ne pouvait mentir. Pas à cause d'un quelconque serment lié à sa condition de prêtre non, mais simplement qu'il n'avait pas assez d'imagination pour ça, et qu'il n'en avait jamais vu l’intérêt d'ailleurs. Pour toute réponse à son compagnon, il ne fit qu'un simple et honnête hochement de tête. Teddy comprit, ne se leva pas, ne cria pas, ne dansa pas, mais baissa la tête une dernière fois, et dans un murmure si ténu que personne ne l'entendit -ou peut-être que si ?- souffla : « merci ».

-Euh... désolé de vous interrompre, mais les événements importants, l'avenir du monde, votre aventure, vos choix qui détermineront l'avenir de chacun... on pourrait continuer ?

Mahrorn fronça les sourcils, et tapota la baguette qu'il avait posé sur la table, à côté de son assiette. Tom frissonna. Dans toute sa -très- longue existence, il n'avait jamais rencontré pareil personnage.


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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 14:04

vraiment très étrange ce petit personnage, franchement curieux de lire la suite!

good job!

ps: dans le dernnier mot du paragraphe juste après "Teddy, tu t'appelle teddy", tu a mis fonctionnait à la place de fonctionner.
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 15:55

De retour sur le forum, je ne pouvais pas oublier de commenter la suite de Mahorn!

D'abord, mes remerciements à Elann et fos pour m'éviter une fastidieuse relecture orthographique (s'pour ça que je commente après eux ^^).

Pour ma part, je me contenterais de donner mon avis hautement subjectif, quoi qu'un peu argumenté tout de même.

Bon, je commente le chapitre 5, et je verrais la suite plus tard Wink

D'abord, j'ai été un peu essoufflé en lisant certaines descriptions ^^ (comme celle des cours d'eau). Mais elles sont juste ce qui faut poétique sans trop partir dans tout les sens. J'avoue aussi que j'ai bien ri quand tu as réussi à placer pôle économique, ce qui cause un certain décalage avec le champ lexical que tu as utilisé jusque là.
Pour ce qui est de la forme à peine évoquée qui suit Mahorn, j'ai tout de suite pensé : Gollum! Je sais pas si tu vas faire une grosse référence ou si je me plante, mais je verrais bien la suite. Wink
Ensuite, j'ai assez apprécié la petite critique politique, qui est bien placée et pas chiante, ce qui est assez rare pour être signalé.
La phrase où tu reprends la description du ruisseau pour en faire une métaphore des sentiers qui se rejoignent en route centrale est très bonne, je trouve.
Et la blague de la fin où Mahorn rentre dans la ville pendant que le narrateur papote est énorme aussi. ^^

Sinon, un petit point négatif, j'ai pas trop aimé ce qu'à dit Mahorn durant cet extrait. Ça m'a parut guindé et inutile en fait.

Voila. Alors j'ai vraiment bien aimé. Smile Je te commente le chapitre suivant d'ici ce soir. Wink

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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeSam 12 Jan 2013 - 16:01

Ronfl !!

J'ai pas lu la suite mais en voyant le com' de Tiyan j'ai tout de suite pensé à reflet d'acide :

- On touche pas à mon Teddy !! mdr
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeDim 13 Jan 2013 - 23:10

(Ahah, il est pas encore minuit, j'ai réussi ! La fournée quotidienne de Mahrorn ! C'est comme ça quand on passe sa journée à cuisinier, on prend du retard... mais les crêpes étaient bonnes.)


Et finalement, après une énième cruche de lait, et quelques biscuits, le mystérieux maître de maison eut à nouveau l'attention de son auditoire. Ou au moins de Mahrorn, car ses deux autres compagnons s'étaient levés et s'amusaient sur le tapis, l'un criant à qui voulait l'entendre : « Teddy le Rouge, rahhh, rahhh, Teddy, Teddy, je suis Teddy le Brun ! », en mimant des scènes de combats avec une brindille trouvée on ne sait où, et l'autre le regardant, couchée par terre, en battant des pieds, amusée, et lui rendant de temps en temps la réplique.

- Une mise en garde tout d'abord, maître nain. Ce qui brille n'est pas forcément de l'or. La pomme doit être croquée, et la poire rejetée. Il faut se méfier de l'ours qui dort. Retenez-bien ces quelques phrases, c'est important. Ensuite laissez-moi vous conter une histoire. Il était une fois un charmant personnage, que nous appellerons... Bob, épicier de nature, à qui on remit un objet magique, une simple babiole, mais qui contenait en elle le pouvoir de détruire le monde. Il était poursuivi par des chevaliers noirs -et à cette évocation, Mahrorn frissonna, car il avait rencontré ce genre de créatures par le passé-, et dans sa fuite éperdue, avait trouvé refuge par chez moi. On but, on mangea, on chanta, on raconta des histoires, et le lendemain, je le laissais repartir vers d'autres dangers, l'accompagnant seulement sur un bout de chemin.

Tom se tut soudain, laissant planer le suspense, le laissant planer encore, bourra sa pipe, s'étira, se leva pour aller faire chauffer de l'eau pour son thé, joua un peu à la brindille-rapière avec Teddy, se rassit, et...

- Et la suite ? Il y a une suite, non ?
- Non, ça se finit là, je l'ai accompagné, suis rentré chez moi retrouver ma belle dame, et c'est tout.
- Pas de morale ? De conclusion ?
- Réfléchissons... ah si, il y avait des crêpes au sirop sur la table à mon retour.

Mahrorn se creusa la cervelle pour essayer de trouver un sens à tout ceci. Aidez-les autres, et vous serez aidé en retour ? Non, c'était trop banal. Accordez le gîte et le couvert à des inconnus, mais ne videz pas vos réserves pour eux ? Pas ça non plus, et le prêtre n'avait plus de maison de toute façon. Après une bonne petite marche matinale, qu'y a t-il de mieux que de se prendre un bon et solide petit déjeuner ? Le Père ne pouvait être plus d'accord, mais quel rapport cela avait-il avec son aventure ?

- Prêtez-moi votre collier maintenant. Oui, cela là autour de votre cou. Je vous le rends promis.
- Vous n'allez pas le jeter en l'air, et le faire disparaître j'espère. C'est un cadeau et j'y tiens beaucoup, répondit notre héros soudain dérangé de ses réflexions.
- Moi ? Non, bien sûr que non, d'où tirez-vous donc cette idée ?

A contrecœur, mais après tout le poulet était bon, et l'hôte malgré son étrangeté s'était avéré être de bonne compagnie, Mahrorn retira son colifichet et le remit à Tom. Ce dernier l'examina, longtemps, ses grands yeux brillant et scrutant l'objet sous toutes ses coutures, un sourire mystérieux sur le visage.

- Intéressant. Très très intéressant. Et je comprends mieux beaucoup de choses à présent. Tenez, je vous remercie. Le fer est solide, mais plus encore l'est le caillou.

Encore une énigme ? Des pommes, des poires, des métaux et des cailloux ? C'était à n'y rien comprendre, et de toute façon, notre bon prêtre n'y prêta que peu d'attention.
Il se faisait tard, déjà. Et l'aventure devait continuer. Amandine était fatiguée, et même Teddy avait arrêté de gesticuler partout. Il s'était rassit sur sa chaise, et paraissait lutter pour rester éveillé.

- Oui, il est temps. Je suis ravi de vous avoir rencontré, Père Mahrorn, et j'espère que j'ai pu vous être utile, et que maintenant, vous savez dans quoi vous vous engagez.
- Quoi ? Mais vous n'avez rien dit ou fait !
- Ah non ? J'en étais certain pourtant. Alors donc... Les cendres volent, l'eau est mouillé, le brouillard s'agite, l'océan se noie. N'oubliez pas la clef.
- Et dans notre langue, ça donne quoi ?
- Vous le saurez le moment venu, croyez-moi. Et n'oubliez pas ce que je vous ai dit. Tout ceci a l'air d'une aventure normale, un simple aller et retour, mais beaucoup de choses sont en jeu. Vous serez le poids qui fera pencher la balance.

Voilà, c'était plus simple quand on parlait en commun. Le vieux prêtre avait de toute façon l'habitude d'être le héros de prophéties. La dernière fois par exemple, un chaman kriyit -un homme lézard- lui avait annoncé qu'il sauverait son peuple d'une invasion de rats géants. Et Mahrorn avait bien sûr était sur place et résolu le problème à coup de gruyère et de gouda. Il avait dû jouer de la flûte aussi, mais ce passage, il préférait l'oublier.

- Alors soit, merci pour le conseil. Je ferai attention, promis. Par contre, j'ai une dernière question, fit enfin notre héros en s'étirant.
- Oui ?
- Avant, quand nous étions à la porte, nous avions entendu des rires, des chants, ainsi que d'autres voix. Vous aviez également dit : « nous vous attendions », et pourtant, vous êtes tout seul ici. Y a t-il d'autres personnages comme vous dans cette maison ? Et qu'est-ce que c'est exactement ici ? J'ai une étrange impression depuis tout à l'heure, comme si nous étions... ailleurs.
- Un mystère par dessus un mystère. Et c'est ce qui est amusant dans les histoires, n'est ce pas ? Je suis seul ici, tout en ne l'étant pas. Étranger dans mon propre monde, errant tranquillement installé sur son fauteuil, voyageur solitaire accompagné de plein d'amis. Ils sont ici, et si vous ne les voyez pas, cela signifie que vous n'êtes pas prêt. Vous vous croyez dans une maison, douillette, calme et colorée ? Moi, je vois autre chose. Mais shhht, le temps presse, l'aventure doit reprendre mon ami, réveillez vous...


- Père Mahrorn, Père Mahrorn !
- Eh, le vioque, c'est l'heure ! Bon sang, il lui arrive quoi encore ?

Et notre héros émergea d'un lourd sommeil. Il avait mal au dos, le crâne qui battait furieusement, et un étrange goût de poulet rôti dans la bouche. Il se leva à tâtons, le sol était dur et froid, et il faisait noir. Comme dans un moulin. Seule des flammèches disposées ici et là diffusaient un peu de lumière. Ainsi qu'une petite lanterne minuscule portée par le gamlin.

- Où sommes nous les enfants ? Et où est Tom ? Je ne me souviens plus, nous sommes partis de chez lui ?

La fillette et son ami s'entre-regardèrent. Amandine répondit.

- Tom... qui est Tom ? Vous vous êtes évanoui. Nous venions à peine de passer la dernière porte, d'arriver dans ce couloir, que vous vous êtes effondré.
- Que... combien de temps ça a duré ?
- Une minute, deux maxi. Vous nous avez fait peur, le vieux. On avait cru qu'on allait devoir vous traîner jusqu'à la sortie !

Mahrorn réfléchit. Il ne comprenait plus rien. Tout avait l'air si réel, il se souvenait de tout, y compris des étranges petites énigmes de son invité. La pomme est solide, l'ours mouillé se noie comme de l'or. La clef s'agite sur un caillou. La soirée s'était passée, la nuit, et ils étaient prêts à repartir...

- Laisse-moi une minute, Teddy, juste une minute. Il faut que je récupère mes esprits...
- Co... comment m'avez-vous appelé ?
- Teddy. C'est ton nom, n'est-ce pas ? Comme Teddy le Rouge.

Le gamlin restait interdit. Amandine le regarda, un sourire joyeux apparaissant déjà sur son visage, mais son pouffement ne sortit pas, car elle se rendit compte que quelque chose clochait.

- Oui, Teddy... Comment vous le savez ? Je l'ai dit à personne !
- Un rêve, ou un voyage. C'est compliqué. Mais il faut avancer, c'est important, ne restons pas ici, nous parlerons plus tard. Et ne commence pas à bouder, Teddy. Teddy est un très joli nom, je te raconterai une histoire quand nous serons dehors.

Et c'est ainsi que Mahrorn revint à la réalité -mais pouvait-on l'appeler ainsi ?-, plus déboussolé qu'il ne l'avait jamais été, la tête fourmillant de questions, le souvenir de Tom apparaissant devant ses yeux, ses yeux rieurs, sa voix, son chapeau, ses chants et sa danse ridicule, et se mêlant au goût d'un bon repas, de champignons fumants, et d'une tarte aux myrtilles sur sa langue.
Un mystère par dessus un mystère... Et pourtant, ce n'était que le début de l'histoire.

Notre héros serra son bijou dans la paume de son poing. L'aigle de métal diffusa une étrange chaleur.


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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeLun 14 Jan 2013 - 22:59

Chapitre 10 : Les geôles de Bartacle.

Mahrorn ne voulait pas parler plus de son aventure chez Tom. Pour lui, plus il y réfléchissait, plus ça ne faisait aucun doute : elle avait eu lieu, il n'avait pas seulement rêvé. Et il se demandait pourquoi ses jeunes amis ne s'en souvenaient pas.
« Tout ceci est beaucoup trop étrange. Ça me rappelle Féerie. » pensait le vieux nain, et peut-être y avait-il un lien entre les deux péripéties, entre le jardin des fées et la maison de Tom, entre Elyne et celui-ci ?
Pendant dix ans, aucun événement extraordinaire n'était arrivé à Mahrorn, et voilà qu'en tout juste une poignée de jours, les péripéties s’enchaînaient, et il se demandait où cela le mènerait bien. Comme autrefois, quand il passait sa vie sur les routes et les chemins, allant d'expéditions en odyssées, de périples en aventures.

Notre héros était essoufflé. Il n'y avait pas beaucoup d'air dans ces sous-sol, et il devait avouer qu'il avait du mal à tenir le rythme. Il se faisait vieux, il s'en rendait compte maintenant. Son fauteuil lui manquait, le chant de sa bouilloire, les garnements du Val et leurs farces, ses chauds chaussons, et sa jolie petite église.
Que faisait-il ici, à errer dans les ténèbres, dans les profondeurs du palais de Bartacle, à son âge ?
Les yeux de Teddy brillaient dans le noir, et sa minuscule lanterne diffusait une pâle lumière olive. Le gamlin ouvrait la marche, Amandine juste sur ses talons. Ils étaient courageux, et leur volonté insuffla du courage à leur aîné. Il se rappelait des mots de Tom, il aurait un rôle à jouer dans l'affaire qui se déroulait -qu'elle quelle soit-, et il n'était pas du genre à fuir ses responsabilités. Ou à râler pour rien.

Clap ! Le gamlin et la fillette se retournèrent, surpris par ce bruit soudain. La faible lueur éclaira le visage de Mahrorn, dont les joues rougies témoignaient des gifles qu'il venait de se mettre. Pour se réveiller, et remettre son esprit à la bonne place ? Le prêtre remua la tête pour leur dire que tout allait bien, et qu'ils pouvaient se remettre en marche.

C'était la seconde fois qu'ils arpentaient ce couloir donc, mais sorti du fantasme, il paraissait différent. Plus obscur bien sûr, mais aussi plus cachot. L'atmosphère était plus lourde, poussiéreuse, le sol plus sale, il y avait des toiles d'araignées un peu partout, qui se collaient dans les cheveux, s'empêtraient dans les plis des vêtements, des flaques d'eau croupies par terre, et parfois même, d'étranges et rapides formes poilues évoluaient dans les jambes de nos aventuriers. Amandine frissonnait, mais elle savait qu'elle était sur le bon chemin, que son père était ici, non loin, et qu'elle ne ferait pas demi-tour maintenant.
Teddy, lui, humait l'air, flairant certainement la bonne piste -même si il n'y en avait qu'une seule à suivre-, jusqu'au moment, où il s'arrêta, tendant le bras d'un geste assuré pour bloquer le passage à ses camarades. A quelques pas, une porte et un grillage bloquaient le chemin.

- Ça y est, on arrive. Il y a des gens un peu plus loin. Des nains, mais aussi d'autres choses que je ne reconnais pas. Et puis des soldats, trois en comptant le capitaine, un grand gars musclé qui semble aimer le saucisson, et la vinasse pas fraîche. Ils sont assis à une table, et ils jouent aux cartes. C'est un petit blond qui gagne, c'est lui a les clefs. Le dernier paraît un peu attardé, il ne comprend pas grand chose aux règles. Il a une jambe plus petite que l'autre aussi.
- Et tu arrives à savoir tout ça rien qu'avec ton nez ?
- Oui, bien sûr, c'est un des multiples talents qu'à mon peuple. Et puis, j'ai été un peu exploré pendant que vous dormiez...

Teddy baissa les yeux, mais rapidement, reprit contenance. Il savait quelles étaient les forces en présence, et était bien décidé à faire face. Il avait d'ailleurs un plan, un plan simple mais d'une diabolique efficacité. Il lui suffisait de trouver une grosse branche et...

- Bon, les enfants. A partir de maintenant, ça risque d'être dangereux. Teddy, tu... arrête de jouer avec ce caillou... restes ici. On va avoir besoin de toi pour couvrir nos arrières, il y aura certainement du remue-ménage quand on sortira. Amandine, toi tu viens avec moi, on va avoir une discussion avec ces gentils messieurs, et tu vas chercher ton père. Je sais quoi faire avec ce genre de zigotos, ne vous inquiétez pas.
- Quoi ? Mais je veux venir aussi ! C'est à l'intérieur qu'il va y avoir de l'action, je peux me battre aussi !
- On ne se battra pas, fit Mahrorn en s'agenouillant pour se mettre à hauteur de la petite créature. Et si tu restes là, ce n'est justement pas pour te punir ou pour te laisser derrière. Je n'ai pas oublié ton coup d'éclat à l'office de tourisme, et si je te mets ici, à l'arrière garde, c'est parce que j'ai confiance en toi. Tu as encore tes fioles magiques ? Tu sais quoi faire ? C'est toi qui a le rôle le plus important. Ne laisse personne entrer, ou sortir. On compte sur toi !

Cette explication suffit à Teddy, qui sourit à pleines dents, ragaillardi, et se mit en parodie de garde à vous, puis croisa les bras, et d'un regard farouche, les oreilles dressées, le poil hérissé, se mit en attente. Il avait une mission, un Grand croyait en lui, il n'échouerait pas. Que quelqu'un s'approche, il était déjà prêt à dégainer !

Mahrorn, lui, fidèle à son habitude, sortit du coin d'ombre où lui et ses amis avaient eu leur petite discussion, s'avança devant la porte, et fut surpris de constater que cette dernière n'était pas fermée, la poussa, et pénétra dans les geôles proprement dites. A sa gauche, dans un renfoncement rocheux se trouvait bien une petite tablée de trois personnages, de l'alcool, des saucissons et un jeu de cartes posés devant eux. La seule source de lumière provenait d'une lampe à huile qui n'éclairait pas grand chose, et quand notre hôte et sa jeune camarade s'avancèrent dans le halo lumineux, une profonde surprise s'empara des gardes, qui firent tomber chaises et bouteilles dans un grand fracas, l'un cherchant ses armes, l'autre sa bourse et le troisième... essaya de renouer son lacet qui s'était défait.

- Qui... qui êtes vous, et que venez-vous faire ici ?

Il était temps d'improviser.


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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMar 15 Jan 2013 - 22:53

(J'aime bien ce passage, je suis content, j'arrive à retrouver l'ambiance de Mahrorn du début.)


- Bonjour, bonjour. Nous venons rendre visite à un de vos prisonniers. Nous n'arrivons pas trop tard, j'espère ?
- Que... quoi... mais... comment êtes-vous entrés ici, et c'est quoi cette histoire ?

Mahrorn jouait gros. Il n'avait bien sûr préparé aucune espèce de plan -ce n'était pas son genre-, mais après tout, il s'était déjà tiré d'affaires bien plus compliquées que celle-là. Ce n'était pas trois vauriens qui allaient l'effrayer !
Le plus grand -le capitaine de la petite bande selon Teddy- s'était levé, une hache de mauvaise qualité au poing. L'autre, le petit à la barbe blonde, ne paraissait pas très motivé, et tout en tenant son or d'une main sûre, risqua quelques coups d’œil en direction de la table et plus précisément des cartes que son supérieur avaient posé, figures bien visibles. Il grimaça en constatant que son jeu était peut-être moins fort que celui du capitaine. Le dernier personnage, lui, était toujours accroupi en train de faire son lacet. C'était sa sixième tentative.

- Comment nous sommes entrés ? Par la porte, bien sûr, quelle question ! Mais dites moi, nous ne nous sommes pas trompés ? Le Père Golf est bien un de vos pensionnaires ?

Le vieux bonhomme en robe blanche ne paraissait pas bien dangereux, pas armé, et le capitaine, qui lui l'était, retrouva un peu de son calme, et bien que toujours autant perplexe, essaya de retrouver la maîtrise de la situation.

- Golf, Golf... un prêtre, le crâne rasé, des petites lunettes rondes, une barbe grise, frisée, a une fâcheuse tendance à faire ami-ami avec les souris et les rats qui hantent les sous-sols ?
- Je ne suis pas sûr pour les souris, mais oui, c'est ça. Dans quelle cellule se trouve t-il ? Et sinon, pouvez-vous nous conduire jusqu'à lui ?

Le ton de Mahrorn était innocent, honnête, et le garde prêt à ordonner à un de ses camarades d'escorter les visiteurs, quand soudain il se tut, la bouche encore grande ouverte, son esprit fonctionnant à plein régime, et... et lui rappeler où il était et quel était son travail.

- Eh ! Vous vous croyez où ? Dans un hospice ? Qui êtes vous d'abord, et que venez-vous faire ici ?

Le nain était plus intelligent qu'il n'en avait l'air, et Mahrorn gronda intérieurement. Ça ne s'était pas joué à grand chose. Sa chance était que dans la pénombre, les gardes n'avaient pas encore fait le rapprochement entre la bure blanche et le statut de prêtre -ils ne devaient pas sortir beaucoup-, et avec le bijou rentré à l'intérieur du vêtement, notre cher curé passait pour un citoyen comme les autres.

- Je vous l'ai déjà dit. Nous venons rendre visite au Père Golf, crénom d'une pipe en marbre ! C'est le père de cette enfant -Amandine, rapproche-toi, n'ai pas peur-, et nous avons fait un long chemin pour le voir. Vous n'allez pas priver une fillette de la visite à son papa, quand même !

Les trois nains s'entre-regardèrent. Le dernier avait finalement réussi à faire son lacet, et tentait de rattraper le cours des événements. Malheureusement pour lui, il n'avait entendu que la dernière phrase.

- C'est vrai, cap'taine. Ce serait méchant ça. Tatie Julie, elle dit toujours qu'y faut être gentil avec les enfants, parce que c'est gentil un enfant, et pis... fit-il en articulant avec soin.
- Ça va, ça va ! On s'en moque de Tatie Julie, mais là n'est pas la question ! Votre nom !
- Moi ? Vous le savez, cap'taine. Martial Faisan. Matricule 1-8-0...euh... 4-6... Et après ? J'oublie toujours le prochain chiffre...
- Pas vous, bougre d'abruti ! Eux ! Lui là !

Le capitaine des gardes hurlait maintenant, tapant du pied, rouge comme une pivoine, en montrant ses visiteurs d'un doigt tremblant, pendant que le nain blond avait perdu tout intérêt pour la conversation, et se rapprochait pas à pas du jeu de cartes de son supérieur, en sifflotant, et que le dénommé Martial avait un doigt dans la bouche, et tentait d'assimiler les quelques bribes d'informations que son cerveau lui laissait.
D'un regard, Mahrorn fit signe à la fillette de s'esquiver. Les cachots n'avaient pas l'air bien grands, elle trouverait son père toute seule. L'enfant se faufila dans un couloir et y disparut.

- Alors ?
- Alors quoi ?
- Votre nom, votre nom, votre nom !
- Ah, Mahrorn Fouilleprofond. Et vous ?

Mahrorn ne jouait pas, il ne mentait pas, et s'il savait qu'il ne faisait que gagner du temps en attendant que la fillette retrouve -et libère, mais nous n'étions pas encore là- son père, et que le plus difficile serait quand elle reviendrait avec celui-ci, il ne se forçait pas ni n’exagérait les traits de son comportements. Après tout, ce n'était pas sa faute si ces gardes étaient idiots.

Le capitaine ressemblait maintenant à une grosse pomme toute rouge, et la situation risquait vite de s'envenimer. Notre héros se demandait quoi faire maintenant pour apaiser les esprits, peut-être une chanson ? Mais quelque chose le sauva lui, ainsi que les oreilles de ses pauvres camarades.

- Allez, mon vieux, une petite partie de srcramch, ça vous dit ? Et vous, cap'taine, z'étiez en train de m'apprendre les règles... Le prince de trois dans sa tour de neuf était en train de libérer la dame de pique... ou qu'eque chose comme ça.

Le nain le plus inoffensif, celui que le prêtre avait négligé, le jugeant simple figurant dans la pièce, venait de lui donner la réplique, et la possibilité d’enchaîner sur la prochaine scène. Il ne restait plus qu'à attendre la réaction des autres acteurs.
Qui ne le déçu pas, l'un, le petit blond, arrêtant son mouvement -il avait les cartes du capitaine dans ses mains, et les lâcha tout à coup- dès qu'il entendit la possibilité d'entamer une nouvelle partie, et l'autre, le chef retrouva aussitôt sa couleur naturelle, l'appât du gain, et la possibilité d’escroquer un vieux bonhomme naïf se lisant sur son visage.

- Le scratch, Martial, ça s'appelle le scratch, combien de fois devrais-je encore te le répéter ? Connaissez-vous ce jeu, messire ?

D'un coup, il se fit plus poli. Il avait depuis longtemps avisé la bourse bien dodue de son mystérieux visiteur, lacée dans sa ceinture, et se réjouit d'imaginer déjà les belles piécettes toutes brillantes qui tinteraient bientôt dans la sienne.

- Le scratch ? Je dois avouer que ça m'est inconnu. C'est une règle de la région ? Car vous savez, je suis un...
- Bien, bien, bien, asseyez-vous dans ce cas. Vous n'êtes pas pressé, amusons-nous, il est toujours intéressant d'apprendre un nouveau jeu. Martial, Sergent Hugo, faites de la place à notre invité !

Et Mahrorn s'installa, au milieu de six yeux scrutateurs, et satisfaits de leur petit tour. « Ça ira vite, se disaient leurs propriétaires, en deux petites parties, le vieil imbécile sera plumé. »
Sauf que s'ils avaient laissé le vieil imbécile finir sa phrase, ils auraient su, que bien qu'il ne connaissait pas le scratch, il était toutefois un expert dans de multiples autres jeux assez semblables. Et que plus simplement, partout il y avait une partie de cartes, de plateaux, d'habileté, d'esprit, ou qui demandaient une quelconque chance, Mahrorn gagnait. C'était une des règles fondamentales de cet univers, et nul ne pouvait aller à son encontre. Comme le soleil se levait toujours à l'est, Mahrorn ne pouvait perdre, peu importe le jeu.
Et ses pauvres adversaires allaient vite s'en rendre compte.

Mais laissons exceptionnellement notre héros à son amusement, et penchons nous sur l'aventure de la petite Amandine, errant toute seule dans ce couloir, à la recherche de son père. Elle avait déjà bien exploré, et à tâtons en s'appuyant contre les murs, et aidée en cela par les quelques torches disséminées ici et là, explorait la galerie, jetant de temps à autre un œil dans les geôles. Elles avaient heureusement toutes une petite fenêtre, pas trop haute et en se soulevant sur la pointe des pieds, elle pouvait voir ce qui y était enfermé. Il y avait parfois des formes, voûtées, ou aplaties, gémissantes, mais aucune ne ressemblait de près ou de loin à son parent. Elle n'en était pas sûre, mais après tout, elle saurait reconnaître son papa n'importe où, n'est-ce pas ?
Alors elle avançait, elle savait le Père Mahrorn non loin, et Teddy -et elle sourit en pensant au prénom de son ami- à peine quelques mètres derrière, mais il n'empêche qu'elle n'était qu'une petite fille, et que tout ceci était vraiment effrayant.
Et tout à coup, subitement, elle arriva à la fin de la galerie. Une porte fermait le mur, la dernière prison parmi une dizaine d'autres. Et elle sut que c'était la bonne. Une odeur, une sensation, quelque chose de familier, un étrange instinct qui lui affirmait que ce qu'elle cherchait se trouvait là. Le panneau de bois était un peu plus grand que ses voisins, plus propre, de meilleure qualité, moins rongé par les termites, et l'acier des barreaux moins rouillé. Cette cage abritait un personnage d'importance, et qui pouvait être plus important que le curé de la ville ?
Un pas puis un autre, et avisant un petit tabouret non loin, elle grimpa dessus, et quand elle vit ce qu'il y avait à l'intérieur, quelques gouttelettes de larmes embuèrent ses yeux. Car il était là, assit sur un banc, le dos contre le paroi rocheuse, un petit brasero éclairant son visage. Il était en train de lire, ses petites lunettes tombant contre son nez, ses joues rouges, à peine amaigries par son séjour ici, sa longue robe blanche qu'il avait eu l'autorisation de garder, la gentillesse qui émanait de lui, cette drôle de moustache frisottante...

- Pa... papa...

Elle n'en revenait pas. Tout ce chemin, cette aventure, et elle en voyait enfin le bout ! La fillette hésita quelques instants. Devait-elle revenir sur ses pas pour avertir Mahrorn ? Mais le vieux nain était occupé, et elle sentait que c'était à elle de trouver un moyen d'ouvrir la cage. Son aîné lui avait fait confiance pour ça. Il l'avait emmené ici, mais maintenant elle était seule. Elle avait dix ans, elle était grande, elle n'avait plus peur.

- Papa, papa !

Dans un chuchotement d'abord, puis de plus en plus fort, elle appelait son père. Et soudain, comme sortant d'une transe, celui-ci leva la tête, se tourna, se retourna, comprit d'où venait la voix, lâcha son manuscrit, et en deux ou trois enjambées fut devant la porte, abasourdi, mais incapable de contrôler son bonheur. Il pleura à chaudes larmes, et serrait les doigts de sa fille entre les barreaux de métal.

- Amandine ! Mais comment... que... Amandine...

Le Père Golf perdait ses mots. Il ne comprenait pas, et peu à peu, une fois la surprise initiale passée, il commença à se faire du soucis pour son enfant. Elle était dans les profondeurs du palais de Bartacle, et même s'il avait réussi à entrer, à venir jusqu'ici, sortir serait bien plus difficile ! Et rien que d'ouvrir cette porte...

- Je suis venu pour te libérer, papa ! On s'en va, je te le promets, je te ramène à la maison !

Ne saisissait-elle pas ? C'était le sergent Hugo qui avait les clefs, et il ne les donnerait pas aisément. Se glisser jusqu'ici, oui... mais ensuite ?

- Non. Pars, je me débrouillerai, ils ne me feront rien, ils n'en ont pas le pouvoir. Retourne à l'église, je t'en prie, ma fille...
- Non ! Pas sans toi ! J'ai des amis au dehors... j'ai, j'ai... oncle Tod est mort ! Je suis toute seule, mais il y a des gens qui sont apparus, ils sont là dehors, ils m'attendent. Ils nous attendent ! Je trouverai un moyen, je...

Et la fillette tira de toutes ses faibles forces sur les barreaux, mais rien, absolument rien. Ils ne vacillèrent pas, et ses larmes coulèrent à nouveau. Plus de joie cette fois, mais de désespoir. La porte était trop solide, elle n'était qu'une enfant...

- Le gamlin... Teddy ! Il a des fioles, des machins qui explosent, je suis sûr, il peut ouvrir, je... je vais le chercher, de suite !

Amandine sauta de son tabouret, mais avant même qu'elle ne fit un pas dans la direction opposée, elle entendit une voix, nasillarde, un murmure étouffé qui lui annonça :

- Ton ami est occupé, je peux te l'affirmer. Il ne viendra pas, il ne le peut pas, il a fort à faire à cet instant, crois moi. Mais moi, je peux ouvrir. C'est facile, mais ce ne sera pas gratuit. J'ai un marché à te faire... Veux-tu jouer avec moi, petite fille ?


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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMer 16 Jan 2013 - 15:15

Chapitre 2 - première partie

et s’en filait donc à pas rapides vers l’extérieur du village et les collines les plus proches qu’il espérait atteindre sans croiser un seul villageois et le plus rapidement possible.=> la phrase entière est très longue, mais je mettrais pour commencer une virgule après "les plus proches". Je pense ensuite que tu peux recommencer une nouvelle phrase là où commence ma citation

Il n’avait vraiment souhaiter voir personne => souhaité

Comment ces enfants avaient ils pu prendre connaissance de son départ ? => avaient-ils

Et que faisaient ils dehors => faisaient-ils

qui s’avança les mains dans le dos jusqu’à son professeur. => j'ai eu une petite incompréhension ici, donc je te propose de mettre des virgules : "qui s'avança, les mains dans le dos, jusqu'à son professeur"

qui avaient aimés leur vieux professeur et étaient tristes de le voir partir. => "aimé" il me semble

Devait il accepter ce grossier bijou ? => Devait-il

- Pourquoi crois tu que c’est un adieu ? => "crois-tu" ; et n'ouvre pas de nouveau tiret, mets la réplique à la suite de l'autre

Continua-t-il de plus en plus sérieusement. => continua (pas de majuscule)

Demandèrent ils en chœur.=> demandèrent-ils

soyez sage et écoutez bien votre nouvel instituteur => soyez sages


Tu t'es sans douté fait ton idée sur ce passage depuis son écriture, mais je suis de l'avis des autres, la scène des adieux aux enfants est très bien comme ça. Même moi qui suis loin d'apprécier les gamins, je l'ai trouvé vraiment touchante. C'est intéressant aussi pour confirmer la sensibilité de Mahrorn, parce qu'on y croit pas longtemps au vieux nain juste bourru ^^
Je n'ai pas grand chose de plus à dire, à part qu'il me tarde de trouver un nouveau moment pour lire la suite, que j'ai hâte de voir quelles aventures vont lui arriver, et que je suis sûre que ce seront de grands moments !
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeMer 16 Jan 2013 - 23:05

( Merci de continuer à lire Morrigan, j'espère que quand tu arriveras ici, ça te plaira encore !
Pour ce passage, j'avoue avoir un peu galéré ! Oui, cette fois j'ai dû réfléchir. J'avais abandonné Amandine devant la proposition de jeu, mais je n'avais aucune idée de ce que ce jeu pouvait être ! Je penchais pour des énigmes, mais ça aurait fait trop Bilbo... alors aujourd'hui je me suis documenté, j'ai cherché, testé différentes idées pour au final porter mon dévolu sur le... vous verrez vous même ! Comprenez vous les règles avec les quelques informations que je donne ? )


Chapitres 11 : Jeux dans l'obscurité.

Amandine resta figée quelques secondes sur place, paralysée. Elle regarda à droite, à gauche, puis encore à droite, mais ne vit rien d'autre que les murs froids et gris, et les ténèbres au delà des faibles halos lumineux. Pourtant, des formes s'y mouvaient, rapides, silencieuses, furtives. Invisibles. Elles étaient ici dans leur monde, leur univers, reines d'un royaume d'ombre et de silence.

- Qui êtes-vous ?

Avait-elle peur ? Bien sûr, mais la petite fille se devait de rester courageuse. Son père la regardait, et elle ne pouvait faillir.

- Ami ou ennemi. L'un ou l'autre, pas d'autre alternative. Ce sera à toi de décider. Mais pour ça, il faut jouer, jouer, jouer. Nous t'aiderons, ou non. Le temps presse, ton ami est aux prises avec les nôtres dans le corridor, le nain lui ne pourra pas retenir les gardiens longtemps. Si on crie, ils viendront. Si tu perds, ils accourront. Si tu gagnes... clac, nous ouvrirons la porte. Un marché, et un marché, et nous ne pouvons mentir. Alors, veux-tu jouer, petite fille ?
- Et... et si je refuse ?
- Tu l'as compris toi-même. Ils sont les gardiens, mais ceci est notre antre. Ils nous nourrissent, nous amènent des invités, pour jouer, mais nous ne faisons que les tolérer. Vous, vous êtes des étrangers. Crac, cric, croc, pas de jeu, nous vous mangerons.

La voix venait de l'autre côté cette fois, elle se déplaçait, et Amandine se rendit soudain compte qu'elle n'appartenait pas à une unique créature. Des yeux rouges brillaient un peu partout, d'horribles yeux qui l'observaient, riaient d'elles, et de sa faiblesse. Il y en avait des dizaines, dans chaque recoin obscur, certains si proches d'elle, qu'elle recula, terrifiée, jusqu'à cogner contre le panneau de bois qui fermait la prison de son père.

- Ne les écoute pas ! Oh, par la Lumière, pourquoi es-tu venu ? Tu ne peux gagner... ce sont des rats ! Tricheurs, fraudeurs, voleurs, traîtres... Oh, Prophète, Prophète, que faire maintenant ?

Des rats ? Et soudain, ils apparurent au grand jour. Plus proche de la taille d'un chat que des souris de la surface, ils étaient là, nombreux, énormes, sortant de leurs cachettes, et continuant à fixer l'enfant, leurs moustaches frétillantes, leur poil rêche, sale, hérissé, crachant, grognant, sifflant, et le plus gros de tous, reprit la parole :

- Oui, tricheurs, fraudeurs, voleurs, mais pas menteurs ! Une partie, c'est tout ce qu'on demande. Rien qu'une petite partie, et on vous laissera filer, tous... Et on vous conduira à la sortie même, une sortie secrète que nul ne connaît.

Amandine hésitait. Mais avait-elle un autre choix que d'accepter ? Les rats étaient une armée, et elle toute seule. S'ils le voulaient, ils pourraient la déchiqueter avant même qu'elle ne puisse réagir.

- Que... quel jeu ?
- Oh, rien de méchant. Un jeu, un simple jeu, un gentil jeu... Connais-tu le jacquet ? Le jacquet, notre jeu, à nous, rien qu'à nous.

Un sourire malicieux apparut sur les hideuses figures. Elle acceptait, ils allaient s'amusaient, et elle allait perdre. Comment pourrait t-elle lutter ?
La fillette s'avança d'un pas. Les créatures l'entouraient maintenant de toute part, il y avait un véritable tapis de fourrure, puant, constellés d'yeux rouges et malicieux, et ça grattait, ça courait, dans les coins d'ombres, sur le plafond, dans les murs, dans les cages. Toute la population souterraine semblait s'être réunie ici pour assister au duel -à la mise à mort?-.

- Apportez le plateau !

Des ténèbres, d'une fente dans le mur apparut rapidement une petite troupe de rats portant sur leur dos une petite boite vermoulue, rouge, décorée de petites runes usées par le temps. Ils la posèrent devant Amandine, et d'un coup de museau, l'ouvrirent, laissant apparaître une petite surface plane, un tapis marron rongé par les âges, vingt quatre petits triangles peints sur les côtés insérés dans vingt quatre plus grands, rangés les uns à côté des autres, à la verticale, des pièces -des sortes de dames-, palets de deux couleurs différentes, deux dés et deux cornets pour les lancer.

- Le jacquet, notre jeu...

La fillette hocha la tête d'un air déjà concentré, mais on l'entendit déglutir. Elle connaissait le jacquet bien sûr, et bien qu'il fut aujourd'hui démodé, désuet, remplacé par le scratch, les domino ou la citadelle par exemple, elle avait déjà eu l'occasion d'y jouer, contre des amis de son père, des paroissiens, de charmants vieux monsieur qui étaient heureux de partager leur passion avec une enfant. Mais voir ce jeu ici, repris par des rats, et devoir les affronter en duel pour sauver sa vie ? Quelle surprise, et elle ne s'y attendait pas !
Surtout que ses souvenirs étaient flous, lointains... Elle n'avait jamais pris les parties qu'elle avait joué au sérieux. C'était un amusement de personnes âgées, un jeu amical et bon enfant, on lui donnait des bonbons si elle jouait bien, mais ça s'arrêtait là !

- Bien, bien... mais un petit rappel des règles s'impose. Nous sommes honnêtes, vois-tu ?
- Quinze pions pour toi, quinze pions pour nous. Chacun doit faire le tour du plateau, se déplacer de flèche en flèche, en fonction du score de dés obtenu.
- Jusqu'à les placer tous dans le jan d'arrivée, le dernier quartier du plateau.
- Où ils attendront d'être sortis.
- Mais attention, un pion blanc ne peut pas être sur la même flèche qu'un pion noir.
- Et un pion noir pas sur la même flèche qu'un pion blanc.
- Et avancer un pion sur le score des deux dès, ou deux pions sur chacun le score d'un dé, c'est possible.
- Un seul pion peut aller au bout seulement pour commencer, pour que les autres puissent avancer, n'oublie pas.
- Le postillon dans le jan d'arrivée, et ensuite le reste.
- Des choix, de la tactique, de la stratégie.
- De multiples possibilités, de multiples cerveaux, contre un seul. Pourras-tu rivaliser ?
- Tu prend les blancs, nous prenons les noirs.
- Es-tu prête, petite ?

Les voix des dizaines de rats se répondaient, s'enlaçaient, s’enchaînaient, arrivant de droite, de gauche, d'en bas, d'en haut, et perturbant déjà Amandine qui tentait d'assimiler ce flot d'informations chaotiques. Les règles étaient faciles, simples d'apprentissage, mais il fallait qu'elle s'en souvienne ! Et c'était si confus dans sa tête...

- Attendez... attendez, ça fait si longtemps. Une partie ! Une partie sans enjeu, c'est tout ce que je vous demande. Pour voir. Les autres seront plus équilibrées comme ça. Plus... amusantes !

Les créatures murmurèrent, chuchotèrent, se regardèrent, et puis finalement, le chef de la meute, le plus gros, celui qui s'était mis devant le plateau, de l'autre côté d'Amandine annonça, d'un ton hargneux, mais ne parvenant à cacher une certaine satisfaction :

- Pas d'accord. Le jeu : trois manches. Tu joues, ou tu abandonnes, pas de troisième choix. Les pions sont en place, quinze-quinze, le jacquet, c'est notre jeu. A nous. A nous. Tu commences, jette les dés, le meilleur score débutera la partie.

La fillette tremblait. Elle s'était assise par terre, et jetant un coup d’œil au dessus d'elle, elle aperçut son père, qui la regardait à travers les barreaux. Lui, pourrait battre les rats, elle, n'était qu'une débutante, mais la présence de son aîné, la rassura. Elle sentait également d'autres yeux la fixant, des figures dans la pénombre, tous les prisonniers s'étaient avancés, la figure coincée dans les barreaux, pour assister au combat qui allaient se jouer ici. Un divertissement bienvenu pour eux ? Mais le climax de son aventure pour l'enfant, le combat le plus important de sa jeune existence.

- 4-2, dit-elle simplement dans un souffle, quand ses dés retombèrent à plat.
- 3-2, tu commences, répondit aussitôt son rival.

Et Amandine relança les dés, fit un nouveau score et avança un pion -un seul selon la règle de départ, son premier, le « postillon »- de cinq plus une flèches. Elle prenait de l'avance, ça commençait bien.

- « Quines » enchaîna ensuite le maître rat, ce qui signifiait que lui-même venait de réaliser un double-cinq.

La petite fille avait envie de pleurer.


Dernière édition par Ilàan le Lun 28 Jan 2013 - 22:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeJeu 17 Jan 2013 - 22:36

La partie continua, les dames se déplaçant sur le plateau, dans un silence parfois de cathédrale, ou dans une cacophonie digne d'une cour de récréation -quand Amandine jouait- ponctué parfois par un « Quines », « Carmes » ou « Bezas » quand quelqu'un faisait un double. Et la fillette perdait du terrain, elle voyait de plus en plus son adversaire profiter de sa faiblesse et de son innocence pour aligner des bouchons -six palets les uns à côté des autres rendant toute progression adverse impossible-, et finalement, alors qu'elle n'avait réussi qu'à installer cinq petits pions dans le jas d'arrivée, le chef des rats sortit sa dernière pièce, et les dizaines de petites créatures exultèrent.

- Un à zéro. Drôle, drôle, drôle de jouer. Le jacquet, c'est notre jeu, on te l'avait dit.

Ça avait été rapide, beaucoup plus que dans son souvenir. Les monstres -car dans l'esprit de l'enfant, c'en était- se révélaient beaucoup plus doués que les amis de son père qu'elle affrontait -et battait parfois- quand elle était petite. Ils étaient trop nombreux, ils s'entraidaient, elles ne savaient pas comment, mais ils parvenaient à communiquer, à se passer des informations, des avis, des conseils, et ils la perturbaient quand c'était son tour de jouer.

- Vous avez triché ! C'est pas possible de faire autant de double, et... et vous faites trop de bruit, c'est pas juste !
- Mauvaise perdante, mauvaise langue. Tricher, nous ? Et bien, prouve-le.

Amandine le savait, le sentait. C'était leur jeu oui, mais les règles étaient immuables, pareilles pour tous. Ils n'avaient pas inventé le jacquet, et ce n'était que... que des rongeurs ! Quelque chose clochait, mais entourée par toutes ces détestables créatures, la fillette avait du mal à réfléchir. Il y avait un truc, un...
Et soudain quelque chose tomba sur le plateau, et roula de son côté. Des dés, simples, blancs, décorés de points noirs, dont la plupart étaient écaillés par l'usage.

- Essaye avec ceux-là, ma fille. Je t'avais prévenu, il ne fallait faire confiance à ces créatures. Ça ne vous dérange pas qu'on utilise maintenant ces dés là, messeigneurs, n'est-ce pas ? Simple sécurité. Après tout, vous êtres honnêtes.

Un bras au dessus d'elle. Une barbe à travers les barreaux. Son père ! Prise dans la partie et la peur de perdre, elle l'avait complètement oublié. Mais il était là, il avait toujours été là, et il regardait l'affrontement qui se jouait un peu plus bas.

- Mais... mais...
- Mes dés. Je les garde toujours dans ma poche. Ils m'ont toujours porté chance. J'espère que ce sera aussi le cas pour toi.

Le chef des rats cracha, et il hésita avant d'accepter. Toutefois, il avait maintenant une partie d'avance, il lui suffisait d'une autre manche pour remporter la victoire, et ensuite, on s'amuserait encore. Mais d'une différente façon.

- Accordé, siffla t-il, aussitôt attaqué par des dizaines d'yeux interloqués. Tu nous les avais caché à notre dernier affrontement, vieux nain. Tu t'es laissé humilier des milliers et des milliers de fois, pourquoi ne les as-tu pas sorti plus tôt ? Pour le jacquet, notre jeu...
- Parce que vous n'en valiez pas la peine, peut-être ? J'aime me mettre un petit handicap de temps en temps.
- Porte-bonheur ou non porte-bonheur, tu ne nous aurais jamais vaincu de toute façon ! Et cette enfant, ce sera pareil. C'est notre jeu, nous sommes les maîtres. Les maîtres du jacquet...
- On verra ça. Amandine, tu as perdu au match précédent, à toi de lancer les dés.

Le Père Golf paraissait confiant et assuré, il avait foi en sa fille, et ce simple geste, ce changement de dés -il se doutait que ceux des rats n'étaient toutefois pas pipés- avait pour unique objectif de lui redonner courage, de reprendre sa partie à zéro, ainsi que de faire douter ses adversaires.
« Ces dés sont magiques », il se souvenait du jour où il avait annoncé cette phrase à Amandine, à l'issue d'un énième tournoi de jacquet qu'il avait remporté. « Avec eux, je ne peux pas perdre », et il espérait qu'elle s'en souvienne, il savait qu'elle le ferait, et que ça lui donnera la force de jouer sans pression, mieux qu'elle ne l'aurait jamais fait. « Quand tu seras assez grande, je te les donnerai. ».
Et c'était le moment. Le vieux nain était fier de son enfant, et alors que les dés roulèrent, tombèrent et se figèrent enfin, il cria :

- Allez, Amandine !
- Sonnés, dit-elle simplement sur ce double-six, le regard de nouveau déterminé, et un léger sourire sur le visage.

Et elle fit bouger une dame jusqu'à la dernière flèche.

Le rat joua à son tour, lança les dés avec son museau, poussa les palets avec ses petites pattes, mais l'inquiétude était de son côté cette fois, et plus la fillette accumulait les hauts scores et poussait ses dames dans le jas d'arrivée, et plus la tension s'installa dans sa meute. On gronda, on cracha, on griffa même, des rongeurs voulurent prendre la place de leur chef devant le plateau, on mordit aussi, et la concentration s'effrita, les multiples cerveaux n'étaient plus un avantage, mais un inconvénient. Ils ne communiquaient plus, ils ne s'aidaient plus, ils se gênaient au contraire, se marchaient dessus, chaque pensée empêchant celle de son voisin de se développer, et Amandine se surprit à constater des erreurs qu'ils n'auraient pas fait à la partie précédente, et elle s'empressa d'installer à son tour des bouchons sur le parcours. Elle apprenait vite, et les sensations de son plus jeune âge, quand elle observait son père jouer, concourir et triompher lui revinrent en mémoire. Des tactiques, des stratégies, une certaine facilité qu'elle éprouvait quand elle-même jouait et qui lui faisait lutter à armes égales avec des adultes.

- Voilà, fit-elle après avoir sorti la dernière dame. J'ai... j'ai gagné.

Les rats arrêtèrent de se battre et de se pousser pour constater la victoire de leur adversaire. Elle avait réussi, alors que leur jeu à eux était brouillon, chaotique, bordélique. Le silence se fit soudain, un blanc, et un grondement inquiétant résonna dans les geôles. Ils n'aimaient pas la défaite, ils ne l'acceptaient pas, mais comprirent maintenant que l'enfant n'était plus à prendre à la légère. Le chef des rats, des égratignures sur le corps, sur les pattes, et un œil à demi-fermé, se reconcentra. La marée des rongeurs reflua.

- Un-un. La belle. A vous de lancer les dés.

Le cœur d'Amandine battait à tout rompre, mais elle n'arrivait à faire disparaître son sourire. Elle avait gagné, une partie, elle pouvait le faire. L'excitation montait dans ses veines, elle se sentait plus vivante que jamais, heureuse. Assise par terre, au milieu du danger, à un moment où la moindre erreur lui serait fatale, où la plus petite faiblesse serait retournée contre elle, elle se sentait à sa place, et plus la dernière manche avançait, plus elle savait qu'elle ne perdrait pas. Les rats prenaient de l'avance, ils accumulaient les pièces dans le dernier quartier, mais elle avait la foi, elle n'avait plus peur. Et enfin :

- Double-deux.

Tout ce qui lui fallait pour finir. Quatre flèches pour sortir son pion. Il en restait deux au maître-rongeur, elle avait rattrapé tout son retard de départ, et de fil en aiguilles, de pièges en pièges, en installant ses bouchons au moment propice, fermant le jeu de son adversaire, accélérant le sien, comme une vague destructrice, sur une dernière course, elle avait gagné. Deux dames, deux simples dames d'écart, mais c'était ce qui différenciait la victoire de la défaite, la vie de la mort.
Personne ne parla, personne ne cria, ne broncha. Les rats étaient tricheurs, fourbes, sournois, mais pas menteurs. Ils avaient fait une promesse, ils s'y tiendraient, il fallait juste leur laisser le temps de s'en remettre.

- C'est fini.

Les créatures des souterrains ne savaient pas quoi faire. Cela faisait si longtemps qu'ils n'avaient plus perdu. C'était leur jeu, leur passion, et ils s'étaient fait battre par une enfant ?

- Victoire pour toi, au jacquet. Ce qui a été dit... doit être fait.

Criiic. Comme par enchantement, la porte de la cage s'ouvrit, et le Père Golf fut libéré. Amandine se leva, surprise, regarda une dernière fois le plateau -le champ de batailles- et courra jusque dans les bras de son aîné, qui la serra fort, fort. Ils pleurèrent tous les deux, enlacés, pendant de très longues secondes, la fillette savourant son triomphe.

- Partez, partez maintenant. Les autres prisonniers resteront, pour jouer, avec nous. Ils n'étaient pas dans le marché, eux. On progressera, on gagnera. La sortie est proche, on vous y conduira, venez.

Main dans la main, père et fille suivirent la meute qui ouvrit le chemin. A l'intérieur des geôles, quelques nains crièrent, hurlèrent, tendirent leurs bras à travers les barreaux, mais la plupart restaient de marbre. Ils étaient simplement heureux pour le couple, et savaient que leur tour viendra un jour. Et en attendant... ils pouvaient jouer au jacquet.


Pendant ce temps, et alors que l'aventure d'Amandine se finissait sur une bonne note, Mahrorn était toujours attablé avec les trois gardiens, à jouer au scratch. Comme prévu, il avait gagné, gagné encore, et gagné enfin, et ses gains s'élevaient à tout l'or des compères, plus leurs saucissons, leurs fromages, une bonne bouteille de vin, leurs armes, et une bonne partie de leurs vêtements. Deux de ses adversaires étaient maintenant en caleçon, tandis que le troisième -Martial Faisan- avait réussi à garder en plus son maillot de corps.

- On... on peut arrêter là, s'il vous plaît ?

Le capitaine pleurait. Il avait tout perdu, ne rêvait que d'abandonner, et conduire son invité au personnage qu'il était venu voir, puis à la sortie, le plus vite possible, et oublier, mais malheureusement pour lui, comme vous le pressentez, il n'était pas au bout de ses surprises.
Car alors que Mahrorn distribuait les cartes pour la dernière partie -il n'avait pas entendu la question de sa victime- arriva du couloir menant à la prison, toute une meute de rongeurs, de toutes tailles, un véritable tapis mouvant, avec en son centre, la fillette précédemment aperçue, et un de leurs prisonniers ! Il se leva d'un coup, seul, car ses deux compères étaient trop abattus pour faire un mouvement.

- Que... que se passe t-il ? Gaston ! Où emmenez-vous ce nain ?

Le chef des rats -Gaston ?- se retourna tout à coup et cracha en direction du soldat.

- Elle nous a vaincu, une promesse est une promesse, nous ne mentons pas. Restez-ici, ne nous arrêtez pas, ou c'est vous que nous mangerons.

Le capitaine chercha sa hache, tâtonna quelques instants le long de sa chaise, de sa table, par terre avec ses pieds, puis se souvint qu'il l'avait parié et perdu, que lui-même était en sous-vêtements et que finalement, il était trop fatigué et lassé pour faire quoi que ce soit de plus. Il regarda Mahrorn, qui fronça les sourcils, et sur un soupir, se rassit, mit la tête entre ses bras, et quelques secondes plus tard, on l'entendit sangloter.
Notre héros, lui, grand gagnant de l'histoire, s'étira, ouvrit sa bourse, un grand sac -qu'il avait remporté également- et y mit tous ses trésors fraîchement obtenus.

- J'en ferai don à une association à mon retour à l'extérieur -peut-être un orphelinat?-, ne vous inquiétez pas. Vous avez fait une bonne action, la Lumière vous le rendra.

Personne ne réagit. Le sergent Hugo avait les yeux fixes, et paraissait être tombé dans les pommes, un filet de bave lui coulant le long du menton, Martial se réveilla mais pour toute action, ne fit qu'un grand signe de la main, un au-revoir à -pensait-il- son nouvel ami et ses petits copains, et le capitaine... pleurait et pleurait encore.

- Ah Amandine. Tu t'es bien débrouillée à ce que je vois, j'en étais certain. Et vous êtes le Père Golf je présume ? Enchanté de vous rencontrer.
- Moi de même, et merci pour tout ce que vous avez fait. D'avoir protégé ma fille, d'avoir pris tant de risques... pour un inconnu. Comment pourrai-je un jour vous remercier ?
- En me racontant ce qui se passe exactement ici. Mais pas tout de suite, sortons d'abord. Vous voulez bien me tenir ce sac ?

Deux prêtres nains. Chacun en robe blanche, chacun les cheveux gris, chacun le même ventre bedonnant, mais fondamentalement différents. Car qui n'a jamais ressemblé à Mahrorn ? En tout cas, ce dernier aima de suite le vieux nain, et était satisfait de constater qu'il avait réussi sa mission. Le plus dur était fait, n'est-ce pas ? Maintenant il suffisait de sortir, de retourner à l'église, d'avoir les informations qu'il voulait, et ensuite, lui-même reviendrait au palais pour voir les Gardes-Champs ?
Notre héros, suivi par toute cette armée de rongeurs -il ne se demanda bien sûr pas d'où ils venaient ni quel était leur rôle dans l'histoire, car après tout ça ne le concernait pas vraiment-, fut le premier au grillage-porte qui les conduirait au couloir qu'ils avaient emprunté puis venir, puis au-delà, mais en poussant le battant de bois, et en faisant le premier pas dans la pénombre, il eut la surprise de voir le gamlin assis au milieu d'autres dizaines de rats, sa lanterne sous son visage, et en train de leur raconter des... des histoires ?

- C'était une nuit sombre et effrayante. Des hiboux volaient dans le ciel, d'horribles hiboux, terrifiants, leurs cris perçant l'obscurité et terrorisant toutes les honnêtes et gentilles créatures qui vivaient dans les terriers. On les sentait planer dans l'air, invisibles, prêts à frapper, mais que pouvions-nous faire ? Et il était là, lui, celui qu'on appelait le « Hulot » !

Mahrorn toussa tout à coup, brisant le suspense et l'effet de terreur voulu par Teddy. Il se retourna, reconnu ses amis, sourit et augmenta aussitôt la lueur de sa lanterne.

- Ah, vous avez terminé ? On peut partir maintenant ? -puis aux rongeurs- A la prochaine, les souriceaux, je reviendrai un jour vous raconter la fin, promis. J'ai encore des centaines d'histoires comme ça dans ma besace !

Amandine regarda Mahrorn. Mahrorn regarda Amandine. Le Père Golf regarda le plafond. Personne ne comprit grand chose à la conclusion, mais au moins étaient-ils certains que cette partie de l'aventure était bel et bien finie.


Dernière édition par Ilàan le Lun 28 Jan 2013 - 22:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeVen 18 Jan 2013 - 12:49

(Pas de Mahrorn aujourd'hui. Considérez le vendredi comme mon jour de repos !)
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MessageSujet: Re: Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond   Le Magicien d'Or, une aventure de Mahrorn Fouilleprofond - Page 3 Icon_minitimeSam 19 Jan 2013 - 21:47

Chapitre 12 : L'office.

Le Père Golf avait donc été libéré, et guidés par les rats, nos amis suivait le couloir qu'ils avaient précédemment emprunté. Tout allait bien, la pente remontait tout doucement, et on allait arriver bientôt à la porte, puis à la fameuse énigme -à prendre à l'envers cette fois- et Mahrorn essayait de se souvenir de l'ordre des entrées. C'était d'un compliqué.
Mais :

- Pas par là, stop arrêtez-vous. Il y a une sortie plus rapide, plus sûre. Le jour pointe au dehors, le palais commence à se lever. Ce n'est pas bien, pas bien, il y a du monde. Venez.

Un passage secret ? Une fente dans le mur dans un recoin obscur que la petite compagnie n'avait pas remarqué à l'aller. Tout juste un creux, qui ne laisserait passer qu'un nain, avec un gamlin sur la tête.

- Là, là est la voie. Ça vous mènera dehors, dans une ruine, abandonnée. On vous l'avait promis, nous ne mentons pas. Le jacquet est notre jeu, la fillette nous a vaincu.

Pouvait-on faire confiance à ces créatures ? Après tout, elles mêmes se définissaient comme fourbes et traîtresses ! Toute cette histoire paraissait louche. Mais après tout, les créatures des souterrains avaient raison. Si le voyage pour arriver aux geôles s'était déroulé tranquillement, et qu'ils n'avaient croisé personne, le retour s'annonçait certainement différent. Mahrorn réfléchissait. Il n'était plus le seul adulte du groupe, toutefois il savait que la décision lui revenait. Et après quelques longues secondes d'incertitude, il haussa les épaules et annonça :

- Conduisez-nous à l'extérieur.

Amandine et le Père Golf le regardèrent, soulagés. Teddy lui s'en moquait sans doute. Il s'était déjà bien amusé aujourd'hui, et pour l'instant, il n'était pas mécontent de s'être aventuré hors des frontières de Féerie. Les Grands n'étaient pas si dangereux en fait. Quand il reviendrait chez lui, combien d'histoires il aurait à raconter ! Et dire que ce n'était que le premier jour.
Cependant, quand les rats l'avaient pris par surprise, crachant, sifflant, leurs yeux injectés de sang, toutes griffes dehors, surgissant de l'obscurité en une meute affamée, il devait s'avouer s'être préparé au pire. Mais finalement, ils ne désiraient que jouer, lui proposer un concours « d'histoires qui font peur » qu'il avait brillamment remporté, bien que la concurrence fut rude. Et son aventure s'était fini comme ça, et on lui en avait vite demandé d'autres qu'il s'empressa de conter. Une belle victoire pour lui ! Mais vivement le premier troll, là il y aura au moins de la vraie action !
Toutefois pour l'instant, encore un tunnel, et ça tombait bien car c'était dans ce type d'endroit qu'il vivait lui-même d'ordinaire. Il faisait sombre, ça manquait de décoration, et il y avait de vilaines bêtes qui traînaient un peu partout, mais le gamlin s'y sentait donc comme chez lui. Tellement que ce fut lui -et non les rongeurs- qui ouvrait la marche, sifflotant gaiement, sa petite lanterne éclairant les ténèbres devant lui.
On remontait vers la surface, Teddy le sentait. Les murs vibraient pourtant de vie, mais elle était loin, diffuse. Nous n'étions pas dans les fondations du palais, mais bien au delà. Les petites créatures n'avaient pas menti, on s'éloignait du danger.

Et enfin, après une courte ballade qui aurait pu être vraiment sympathique si les plus grands de nos amis ne s'étaient pas autant cogné au plafond, couvrant le sommet de leur crâne d'une flopée de bosses disgracieuses, de la lumière apparut tout au fond de la galerie, une simple lueur, mais qui étincela dans l'obscurité, et en la voyant, les aventuriers soufflèrent. Ils seraient bientôt à l'air libre, et pourraient enfin se reposer. Les rats s’arrêtèrent peu avant la sortie. Il y avait un souffle d'air frais qui provenait de la brèche, Mahrorn le respira à pleins poumons.

- Nous n'avanceras pas plus loin, pas si tôt. Trop de gens, trop de monde, la nuit est notre domaine oui, et nous pillerons, volerons, furèterons... mais pas maintenant. Nous restons ici, notre part de marché est accomplie. Nous pouvons retourner jouer, au jacquet, oui, notre jeu. Nous ne perdrons plus. Adieu.

Et sur un dernier regard à l'enfant qui avait triomphé de leur malice, les rongeurs firent demi-tour, s'éparpillant par tous les interstices qu'ils pouvaient trouver dans les parois. Aussitôt, le silence s'installa, nos héros, maintenant au nombre de quatre avaient réussi. Un pas, puis un deuxième, et ils retrouvèrent Bartacle qui commençait juste à s'éveiller.

Le Père Golf était le dernier dehors. Cela faisait si longtemps... Il baissa la tête et savoura la sensation d'être libre. Tous sentirent son trouble. Il refrénait ses larmes, et ne croyait pas ce qu'il voyait. Des semaines enfermé, un espoir qui s'amenuisait de jour en jour, les parties de jacquet qui s’enchaînaient, et cette cage, cette cage... et puis l'arrivée d'Amandine au moment où il voulait abandonner, demander grâce, renier sa foi. Et maintenant... ?

- L'église ? Est-elle encore là, debout ? J'ai besoin... j'ai besoin de me confesser. De prier.

Mahrorn avait tout de suite compris que quelque chose clochait. Ce nain était prêtre, mais il reconnaissait un personnage brisé quand il en rencontrait. Et ce Golf l'était indubitablement. Notre héros ne le jugeait pas. Qu'aurait-il fini par avouer lui-même en de tels circonstances ? Et il n'en avait pas non plus l'intention d'en parler à sa fille. Le temps guérirait les blessures de son collègue, et lui ferait retrouver la Foi. Du calme, un environnement familier, c'était tout ce qui lui fallait.
Néanmoins, nous étions toujours à Bartacle, et les prêtres étaient toujours pourchassés. Le vieux missionnaire se demandait quoi faire. La petite famille ne pouvait fuir, pas encore, ni le suivre longtemps dans ses aventures. Opale devait être informé de ce qui se passait ici -et peut-être était-ce déjà le cas ?-, et en attendant que les hauts-prêtres résolvent le problème et rétablisse la Lumière dans la région, c'était à lui de prendre les choses en main.

- Restons ici quelques temps. J'ai besoin de souffler. Ce fut une nuit éreintante.

Une excuse pour réfléchir. Les trois gardes de la prison n'avaient certainement pas attendu longtemps avant de réveiller leurs supérieurs et leur annoncer ce qu'il s'était passé. Ce qui signifiait que le Père Golf était maintenant activement recherché, et que le premier endroit où ils le chercheraient serait l'église. Les rats leur avait donné le moyen de s'enfuir, d'éviter le palais, et une probable capture, et finalement, le choix de leur faire confiance fut le bon. Ils avaient disparu aux yeux des autorités, pour l'instant, mais pour combien de temps ?

Il faisait encore nuit, mais l'aube ne tarderait pas. La petite compagnie était dans une maison, une bicoque en ruine comme prévu, abandonnée. Ils étaient sortis par une brèche dans le mur la cave, avaient grimpé quelques marches, et maintenant attendaient au rez-de-chaussée que le jour arrive complètement, qu'il y ait du monde dans les rues, et qu'il puisse se fondre dans la population. Autant affronter le risque au grand jour, marcher fièrement, droit, sans se cacher. L'expérience avait montré à Mahrorn que c'était ainsi qu'on avait le moins de chances de se faire repérer.
Le Père avait laissé son ballot à l'église, mais il lui restait les vêtements pris sur les gardes, ainsi que leurs armures. En rentrant un peu le ventre, lui et son collègue pourraient les enfiler, et la question était de savoir si cela en valait la peine ?
Beaucoup de questions remuaient donc dans l'esprit de notre héros, et il n'aimait pas ça. Ce n'était pas son genre de faire des plans, des stratégies, ou comme il disait lui-même de « filer sur la comète », et si ça ne tenait qu'à lui, il serait déjà devant les portes du palais des Garde-Champs en train de réclamer une entrevue et des explications sur leur attitude indigne de gens civilisés ! Mais là, il était en charge d'Amandine et de son père, et leur sécurité passait avant tout. Après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, ils n'allaient pas les abandonner maintenant.

Alors... alors :

- C'est bon. Je me suis assez reposé. Direction l'église, les enfants.

A lui d'ouvrir la marche. Le Père Golf avait raison, un prêtre devait être à l'église. Assez de tergiversations, Mahrorn savait ce qu'il devait faire.
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