mes mondes clôts

Je me souviens,
je me souviens d’un film où une femme percevait le monde à travers une petite balle transparente pailletée et étoilée. Il s’agissait de la double vie de Véronique de Kieslowsky.
Ce moment m'a émue.
Je possédais moi-même cette petite balle pour voir le monde doré et perlé.
J’ai été élevé dans la maison de mes grands-parents, remplis d’objets, de chiffons, de chats, de greniers, de caves, d’une serre et d’un poulailler.
Autant d’endroit pour rêver, autant d’endroit pour échapper au monde.
Le brillant des perles des bijoux de ma grand-mère me fascinait, le velours des vieux châles, le parfum des vieux flacons vides.
Je n’ai jamais été sevré de cet amour, de mes refuges.
Mais voyager avec une maison est difficile, tout le monde n’est pas escargot ( une de mes futurs réincarnations). Aussi je collectionne les boules à neiges.
Elles n’existent pas toujours pour de vrai, comme disent les enfants, elles sont là, dans mon esprit.
Ces petits mondes clôts que l’on agite pour créer un peu de désordre, de magie et de petits flacons dansant doucement autour de petits personnages ou maisons. Ce petit monde est heureux, tout le monde sourit, ma vache mâche une marguerite et m’envoie un bon souvenir de Normandie.
Il y a un tres beau conte d’Hoffmann, Casse Noisette. Dans ce conte un sorcier créait un château miniature avec des figurines.
Dans une de mes boule à neige, il y a ce château.
Car des boules à neiges j’en ai plein la tête, les plus belles : des nocturnes en ville avec des vitrines illuminés, de grandes avenues, des arbres éclairés, ou en campagne avec l’ombre des arbres se dessinant dans la nuit, les yeux des chats sauvages et des oiseaux de nuits.
Tout le monde peut se constituer sa boule à neige.
Une dernière : un endroit tout blanc avec des gens tout blanc, on secoue et oups, des pilules de toutes de les couleurs tournent avec deux perroquets et un palmier!

J’aime les boules à neiges !