Chapitre I : second post
L'annonce fut brutale, sans que Savannah ne cherche à l'adoucir. Elle résonna dans l'air tandis que le Prince assimilait peu à peu la nouvelle.
- Quand ? demanda-t-il simplement en se tourna vers elle.
- Depuis plusieurs semaines. La Souris vient de me transmettre le message. Il ne reste de la ville que la forteresse encore debout. Le reste a été sacagé, pillé.
- Et les Nil'Raï ? Les gardiens sont-ils encore en vie ?
- Il n'a vu aucun des membres de la famille.
Edward frotta sa barbe naissante, comme à chaque fois qu'il réfléchissait.
A voir débarquer sa mère, il s'était douté que quelque chose venait de se produire. Mais il ne s'attendait certainement pas à un évènement de cette ampleur.
Il se retourna vers elle et la contempla, sans un mot.
Elle avait attiré sur ses genoux l'un des coussins qui traînaient sur le lit défait et suivait le contour du blason royal du bout de ses doigts fins. Une rose noire. La fleur la plus rare mais aussi la plus mortelle d'Angaria. La moindre piqûre avec l'une de ses épines et vous étiez rapidement ravagé par une fièvre fatale.
C'était le symbole des Destrehans, une promesse de mort pour tous leurs ennemis.
- Y a-t-il autre chose que vous ne m'auriez pas dis ? finit-il par demander.
Il s'approcha d'elle, s'asseyant à ses côtés, et passa l'une de ses mains sur ce visage qu'il aimait tant.
- Ton père était au courant. Tout le monde était au courant. Lui, Silaas et le Haut Conseiller. Et personne ne nous a rien dit. .ls n'ont absolument rien fait pour enrayer l'attaque.
- Comment ?
Le simple fait que son père ne lui ai pas fait part de nouvelles aussi terribles que cela le contrariait fortement. Il était Prince d'Angaria !
- Ils ont reçu un message de Tobias Nil'Raï, expliqua calmement Savannah, qui leur demandait de l'aide. Elerya était assaillie par un millier de Sharghans et leurs troupes ont vite été anéanties par ces sauvages.
- Des Shargans ? C'est impossible ! répliqua Edward avec vigueur. Ils ont été exilé il y a longtemps, il ne reste quasiment rien de leur peuple ! Et le froid leur est insupportable ! Et même sans cela, pourquoi seraient-ils descendus attaquer la Citadelle, perdue dans un désert de glace ? Qu'y gagneraient-ils ? Ils devaient se douter que la Couronne répliquerait !
- Mon fils, murmura Savannah en prenant son visage entre ses mains, de sorte à ce qu'elle puisse plonger son regard dans le sien. Lorsqu'on exil le peuple natif d'une terre, lorsqu'on lui hôte ses croyances, sa manière de vivre, on doit tôt ou tard se méfier de sa vengeance.
Elle laissa glisser ses doigts jusqu'au torse d'Edward puis suivit le parcours qu'une cicatrice impressionante traçait sur sa peau mâte. Souvenir de la rencontre avec le lion dont la tête trônait désormais au dessus de son lit.
- Toi qui es un chasseur exceptionnel...que dit-on lorsqu'une bête est à terre, blessée, sans espoir de s'en sortir ?
Il serra les dents.
Toute son enfance sa mère l'avait bercé avec cette phrase. Mais lors de cette fameuse partie de chasse avec son père, alors qu'il pensait avoir mortellement atteint l'animal et s'en était approché sans crainte, le lion s'était redressé et le coup de patte qui lui était destiné ne lui avait finalement laissé que cette hideuse marque. Il avait eu de la chance, avait ricané son père, que ce ne fut pas sa tête que le lion visait.
- Qu'il faut s'en méfier car c'est à ce moment qu'elle est la plus dangereuse, acheva-t-il d'un air sombre.
Un frisson le parcourut lorsque ses doigts s'arrêtèrent juste avant son pantalon.
- Les Shargans n'ont plus rien à perdre. Et ils viennent de déclarer la guerre aux royaumes d'Angaria.
- Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ?
Il avait beau réfléchir, le simple fait que les Shargans, ces barbares sans territoire qui erraient dans les Terres Chaudes, bien au delà des Pics du Dragon, aient attaqué et assiégé la haute citadelle d'Elerya lui paraissait inconcevable. Ils n'avaient pas d'armée, n'avaient même pas de chef. Ils n'étaient que des groupes éparpillés dans le désert, des sauvages qui ne respectaient pas les Dieux.
- Comment un miller de Shargans armés ont-ils pu descendre jusqu'à Elerya sans que ni elle, ni la couronne, ne s'aperçoivent de rien ? Comment cela a-t-il pu se produire sans que nos espions du Sud n'en soit avertis ?
Sa mère se leva, l'attirant à elle, et colla son corps au sien.
Il passa ses mains autours de sa taille.
- C'est simple mon fils, chuchota-t-elle à son oreille. Il y a un traître parmis nous.
J'espère ne pas avoir fais trop de fautes d'orthographes
et que l'histoire plait encore