Atelier d'écriture Communauté d'écrivains en herbe |
| | Noire Neige [dark fantasy] | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Lun 27 Mai 2013 - 18:35 | |
| AUSTRIEM – III « Très bien Jéduh, je propose pour ce matin que tu t’occupes entièrement du traitement qu’il nous faut préparer pour soigner la blessure de la petite Lucia », décréta Shaäl en marchant en direction de la forêt Austriemienne avec ses deux apprentis, Jéduh et Prodis. « Tu as le choix des ingrédients, et à toi de trouver où les cueillir. Cela te fera un bon exercice, et ce sera pour moi un moyen de voir ce que tu as retenu de mes leçons. Prodis et moi serons simples spectateurs aujourd’hui : tu veilleras à nous détailler tout ce que tu fais et pourquoi. » Jéduh acquiesça d’un discret hochement de tête, conservant impassible son visage longiligne et impénétrables ses yeux de rapace. Son maître n’occupait pas seulement la fonction le directeur de l’école Austriemienne : c’était avant tout un brillant phytologue. Depuis tout jeune, Shaäl se passionnait pour le monde végétal. La phytologie était une science exigeante et rigoureuse, qui requerrait un considérable travail de mémorisation des différentes espèces de plantes et de leurs vertus, ainsi qu’un important savoir-faire dans leurs préparations, leurs dosages et leurs mélanges. Le vieil homme excellait dans cette discipline, et de son propre aveu, il admettait même connaître mieux la nature sauvage que la nature humaine. Malgré son âge avancé, il lui arrivait d’ailleurs encore d’avoir du mal à décoder certaines interactions sociales, et sa franchise parfois déstabilisante envers ses pairs lui jouait des tours de temps à autre. Shaäl se servait principalement de ses talents de phytologue pour soigner les blessures et tenter de guérir les maladies. C’était donc tout naturellement que les gens le dénommaient guérisseur de l’Austriem. Cependant, le vieil érudit n’appréciait guère ce surnom, car il lui trouvait un aspect à la fois mystique et réducteur. « C’est une science, pas de la magie », rappelait-il patiemment en souriant d’un air las. Par ailleurs, ses compétences ne lui permettaient pas seulement de soigner, mais également de mieux comprendre la nature, en particulier afin d’essayer de tirer le meilleur parti des récoltes de céréales, qui avaient bien besoin d’être améliorées depuis le Cataclysme. Afin de perpétuer ses nombreuses connaissances lorsqu’il ne serait plus dans le monde des vivants, Shaäl avait pris deux apprentis : Jéduh et Prodis. Jéduh, le plus âgé d’entre eux deux, approchait de la trentaine. Il commençait à s’affirmer et à devenir très compétent. Son maître le trouvait extrêmement prometteur et plaçait beaucoup d’espoir en lui. Par ailleurs, son caractère réfléchi, quelque peu froid et réservé suscitait déjà un certain respect de la part des habitants, qui en avaient l’image de celui qui allait remplacer Shaäl. Prodis était quant à lui encore jeune et inexpérimenté. Néanmoins, sa volonté de prendre le temps de bien faire les choses lui permettait de progresser lentement mais surement. Le Cataclysme ayant emporté ses parents, il vouait à Shaäl l’admiration et le respect qu’il portait à feu son père. De la même manière, il appréciait beaucoup Jéduh et voyait en lui le grand frère qu’il n’avait jamais eu. Son collègue apprenti s’était en parallèle pris d’affection pour Prodis et le motivait bien pour aller de l’avant. Le trio arriva enfin à l’orée de la petite forêt. « Je t’en prie Jéduh, fit Shaäl, guide donc deux profanes dans les affres de tes connaissances phytologues. Veille à bien choisir tes ingrédients pour pouvoir préparer la meilleure médication possible. Comme dirait Asphodel, on ne forge pas une bonne épée avec du mauvais fer. » Prodis se dit qu’une telle situation l’aurait sans aucun doute fortement intimidé, voire fait perdre ses moyens. L’exercice s’avérait d’autant plus compliqué que les plantes étaient difficiles à trouver dans cette forêt peu verdoyante, en particulier à cette époque de l’année. Il fallait donc connaître les rares endroits propices au développement de la plante recherchée, ou ceux où elle avait déjà été repérée. Jéduh prit donc la tête du trio et s’enfonça dans la sylve Austriemienne d’un air déterminé et sûr de lui. Il continua sa route durant un long moment dans la forêt clairsemée, marchant lentement et observant avec soin où il posait les pieds. Enfin, il se pencha dans un lit de rivière asséché et entreprit de cueillir ce qui ressemblait à une simple mauvaise herbe. « La capselle », annonça Jéduh, tandis qu’il en ramassait délicatement pour en mettre dans sa besace. « Elle permet au sang de mieux coaguler et possède des propriétés cicatrisantes remarquables. Il faudra l’appliquer directement sur la plaie. — Exact. Par ailleurs, on peut ajouter qu’elle est aussi employée comme régulateur des troubles menstruels, ce qu’apprennent bien vite les jeunes filles au début de leur adolescence… », compléta son maître. Quand Jéduh en eut cueilli une quantité qu’il jugea suffisante, il se releva et se tourna dans une direction précise. Toujours mené par lui, le trio continua sa progression. Quel dommage, ne pouvait s’empêcher de penser Shaäl, comme à chaque fois qu’il pénétrait dans sa forêt. Son pincement au cœur venait du fait qu’il avait connu cette même forêt beaucoup plus luxuriante, jusqu’à ce que survienne le Cataclysme. Le reliquat de sylve Austriemienne qui restait depuis lors n’était plus qu’une maigre oasis verte dans un désert de terres arides et desséchées, sur lesquelles les cultures avaient tout le mal du monde à pousser. Les souvenirs de Shaäl à propos de contrées plus vertes firent vagabonder son esprit jusqu’à l’image du Norwal, puis de son roi, Warkhan. Pourquoi donc ce dernier n’avait-il rien fait pour venir en aide à la province du sud, livrée à elle-même ? Au fil du temps, ses habitants s’étaient peu à peu mis à considérer Warkhan comme un souverain tyran, incapable de gouverner correctement le royaume d’Isulgaar en entier, préférant se contenter de dominer le Norwal d’une main de fer. Le trio déboucha dans une clairière rocailleuse, dans laquelle quelques touffes d’herbes vertes parvenaient encore à pousser, perdues dans un désert de cailloux blancs tachetés de la terre sèche et noire sur laquelle ils gisaient. Jéduh s’arrêta, comme s’il était égaré. Il gratta machinalement sa chemise grise de chanvre aux deux tiers ouverte, qui laissait entrevoir sa constitution mince mais robuste. Il sembla réfléchir en balayant le paysage dégagé de son regard noir. Puis il reprit sa route avec assurance vers une petite butte terreuse, près du centre de la clairière. Là s’y trouvait ce qu’il cherchait : du thym. « Ses vertus désinfectantes et antiseptiques renforceront l’action de la capselle. — Très bien », approuva Shaäl. Mais Jéduh n’avait visiblement pas fini de faire son marché. Il se réengagea vers l’intérieur de la forêt. Décidément, il gérait parfaitement la situation, et Prodis se dit qu’il avait encore des progrès à faire pour atteindre ce niveau de connaissances. Shaäl le sortit de ses pensées : « Pour ne pas que tu t’ennuies, je te propose d’aller me chercher ma ration hebdomadaire de laurier. Attention, dans cette partie de la forêt il n’y en a pas énormément, tu devras te servir de tes connaissances pour en dénicher… On se retrouvera tous dans cette clairière après avoir chacun fini de notre côté. — Très bien, maître », s’exécuta Prodis. - Citation :
- Merveilleux, me voici réduit à un rôle de larbin. Sans doute le long chemin vers la connaissance… ainsi que la reconnaissance de ses pairs
, pensa le jeune homme. Il ne put s’empêcher de faire la moue, sans toutefois parvenir à durcir les traits de son visage doux et régulier. Prodis se sépara donc du groupe pour aller effectuer sa mission, tandis que Shaäl continua de suivre Jéduh qui marchait d’un pas toujours aussi assuré. Quand ils se furent suffisamment éloignés, le vieil érudit demanda : « Que penses-tu de Prodis ? — Eh bien, je l’aime beaucoup, pourquoi cette question ? — Je voulais dire, pour ce qui est de son apprentissage de la phytologie. Je te le demande à toi car tu es la seule autre personne à même de considérer son évolution. » Jéduh réfléchit quelques instants. Puis : « Il progresse avec le temps. Peut-être – en toute modestie bien sûr – pas aussi vite que moi, mais il est consciencieux et essaie de donner le meilleur de lui-même. — Je ne pense pas qu’il ait la vocation, déclara brutalement Shaäl. Moi aussi je l’apprécie beaucoup en tant qu’être humain, mais je commence sérieusement à me demander s’il ne devrait pas se tourner vers une autre activité. Ce serait plus enrichissant et moins angoissant pour lui. Sur un pommier ne poussera jamais des cerises, comme disait mon arrière grand-père Amaäl. » Devant la dureté de ses propos, Jéduh tressauta imperceptiblement, mais ne sut que répondre. « Par contre, planté dans le terreau approprié, situé à un emplacement idéal et taillé correctement, il donnera de délicieuses pommes », conclut le vieil homme. Il esquissa ensuite un sourire sous sa barbe et se tourna vers son premier apprenti. « Et puis, de toute façon, j’ai trouvé mon successeur. Tu pourras parfaitement reprendre le flambeau une fois que je ne serai plus là. — À ce sujet, pensez-vous que je puisse… Enfin, je veux dire, que ma position sera la même que la vôtre au sein du conseil ? » Shaäl fut quelque peu surpris par la question, qui faisait montre d’une certaine ambition chez son apprenti, qu’il n’avait pas vraiment remarquée jusqu’à présent. Il garda le silence quelques secondes puis répondit : « Je suppose que cela ira de pair, les gens te prennent déjà très au sérieux et te font confiance. Mais tu auras surement moins d’influence que moi au début, et cela prendra du temps. » En effet, il serait dur de remplacer Shaäl, qui était, officieusement du moins, le chef de la phratrie Austriemienne. Toutes les grandes décisions passaient par lui, et il participait à tous les conseils du village. Cependant, de nature modeste, et voulant se concentrer sur ses activités de direction de l’établissement scolaire, ainsi que sur son métier de phytologue, il avait toujours refusé une officialisation d’un quelconque titre de chef. « Mais ne t’inquiète pas, tu as encore le temps d’apprendre et de gagner en maturité : je me sens toujours en pleine forme ; pour longtemps j’espère », plaisanta le vieil érudit. Jéduh ébaucha brièvement un léger sourire, mais ne répondit rien et continua sa progression. Au bout d’une vingtaine de minutes, ils arrivèrent là où l’apprenti espérait dénicher sa dernière plante. Elle s’y trouvait effectivement dans un endroit ombragé et caillouteux. « L’aloès, déclara-t-il. Elle empêche le sang de couler et c’est un excellent désinfectant. Il faudra l’appliquer avant le mélange de capselle et de thym pour bien purifier la plaie. — Parfait. On peut aussi noter que c’est un bon antidouleur, Lucia appréciera sans doute. Autre chose à prendre ? — Je pense que cela suffira, la plaie n’est pas si profonde. Elle sera guérie en moins de trois semaines, deux avec un peu de chance. — Très bonne analyse. Nous pouvons reprendre le chemin de la clairière. » Lorsqu’ils arrivèrent à destination une dizaine de minutes plus tard, ils ne virent nulle trace de Prodis. Shaäl espérait qu’il avait fini par trouver son laurier. Le patriarche l’utilisait quotidiennement en infusion avant de se coucher. La plante avait des vertus digestives qui convenaient parfaitement au vieil érudit. De plus, elle possédait des propriétés anti-infectieuses qui renforçaient son organisme âgé. « Hum. Penses-tu que l’on doive attendre notre ami ? interrogea finalement Shaäl. — Je suppose que oui… — Mais la petite, il ne faudrait pas se dépêcher pour lui administrer le traitement ? insista-t-il. — Ah, dit Jéduh en comprenant que Shaäl continuait de le tester. Non, je ne pense pas. Vous avez bien nettoyé la blessure hier soir, et appliqué une pommade à base de miel, renouvelée ce matin, le tout enveloppé dans des feuilles de consoude. Le miel devrait rester efficace encore plusieurs heures durant, il forme une pellicule isolante qui permet de protéger la plaie du milieu extérieur, et ainsi d’éviter l’infection. — Décidément. Prodis m’aurait sûrement répondu dans le doute qu’il fallait se dépêcher, mais tu as parfaitement raison : rien ne presse. » Jéduh sourcilla imperceptiblement. Au même instant, ils entendirent un bruit émanant de la forêt, puis devinèrent enfin la fine silhouette élancée du deuxième apprenti se profiler entre deux arbres. « Cela n’a pas été facile, mais j’ai fini par en trouver, déclara-t-il l’air un peu essoufflé. — Très bien mon jeune ami. Laisse-moi voir… » Il inspecta rapidement les plantes cueillies, puis : « Oh ! Jette-moi ça vite ! — Pardon ?! — Ce sont bien des lauriers, mais… des lauriers-roses ! Une espèce extrêmement toxique, très rare sur notre île. Cela doit être la troisième fois que j’en vois de mon vivant. Heureusement que mon prédécesseur me l’avait bien enseigné… — Vraiment ? Mais je ne vois pas trop de différence… Et il n’y avait pas de fleurs dessus, répliqua le jeune apprenti en jetant quand même la plante. — Nous sommes toujours en hiver, rappela Shaäl. Fais-moi confiance, je sais les reconnaître. C’est une plante vraiment très dangereuse. Toutes ses parties sont toxiques, une seule feuille ingérée peut être mortelle ! — Quels sont les symptômes ? intervint Jéduh. — De ce que je sais, elle commence par provoquer des troubles digestifs, donc exactement l’inverse de la bonne variété. Puis elle peut mener à des problèmes respiratoires, des vomissements, voire des convulsions et finalement l’asphyxie, mortelle si la dose ingérée est assez grande », récita le vieux sage qui rassemblait ses souvenirs en fermant ses yeux cernés. Comme à son habitude, Prodis buvait les paroles de son père spirituel, qui était décidément un puits de connaissances sans fin. Shaäl prit Prodis par l’épaule et lui dit en souriant : « Ce n’est pas grave mon jeune ami, il m’en reste encore un petit stock. J’irai en cueillir plus tard. Allez, rentrons. » Puis, Shaäl ne put s’empêcher d’ajouter d’un air paternel : « N’oublie pas de bien nettoyer ta besace et te laver les mains au retour. » Prodis se contenta de regarder le vieil érudit, les yeux emplis d’admiration envers cet homme à qui il devait tout. Le maître et son élève se mirent en mouvement. Ni Shaäl ni Prodis ne remarquèrent Jéduh, resté légèrement en retrait, se baisser et ramasser discrètement plusieurs feuilles de la plante mortelle pour les glisser dans sa poche.
Dernière édition par Firefrost le Jeu 30 Mai 2013 - 3:48, édité 5 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Lun 27 Mai 2013 - 18:36 | |
| NORWAL – III Arwain réajusta sa visière, releva son bouclier dans sa main gauche, puis enserra la poignée de sa chiista de la droite. Rutilant de gravures belliqueuses coulées de bronze, le fameux objet en bois vernis lui recouvrait entièrement l’avant-bras et le poing, et se prolongeait sur près d’un mètre après sa main, semblant former comme un tentacule rigide qui doublait la taille de son bras. Il était destiné à toucher son adversaire, Datur, qu’Arwain apercevait au loin en face de lui, légèrement décalé sur la droite par la lice qui les séparait. Warkhan savourait l’instant. Trônant en face du milieu de la lice, juste devant l’endroit où les deux chevaliers allaient s’entrechoquer violemment, le roi se délectait de ce moment magique, où la tension était à son comble, où tout était encore possible. Les deux finalistes semblaient de force égales au vu de leur parcours, et nul n’aurait pu prédire qui allait l’emporter. Warkhan appréciait aussi les duels à l’épée nécessaires aux qualifications de cette épreuve finale, mais il trouvait la joute bien plus intéressante : c’était le parfait compromis entre précision et vitesse, entre subtilité et puissance. Galénor le chevalier en chef, Hégos l’inquisiteur et Malvor le conseiller se trouvaient assis à côté de Warkhan, dans le compartiment royal, lui-même cerné d’une foule immense et bruyante. En tant que meneur de la caste chevaleresque, Galénor avait pour tâche de coordonner le tournoi. Bien qu’il fût chevalier, son statut de responsable de tous ses pairs lui interdisait d’y participer. On ne pouvait prendre le risque de perdre un homme de son importance durant un potentiel accident, comme cela arrivait régulièrement : on comptait en moyenne un à deux chevaliers morts à chaque Palinginée. Cette année faisait pour l’instant office d’exception : on ne déplorait jusqu’à présent aucun décès, uniquement quelques blessés, loué soit Marduc. Galénor demeurait donc aux côtés du roi, et lui dispensait toutes les informations techniques et les commentaires utiles. « Guettez chevalier Arwain à droite, sire. Sa chiista a été sculptée dans un noyer, un bois encore peu utilisé pour la fabrication de cet objet. Cela lui confère une plus grande souplesse, ce qui amortit quelque peu l’impact pour l’adversaire, mais diminue considérablement le rebond, et donc le choc à encaisser dans le bras. Certains envisagent même de n’utiliser plus que ce bois désormais… Et puis, c’est mon élève ; il est très prometteur, bien que ce soit son premier tournoi. — Les qualifications à l’épée ont dévoilé un chevalier téméraire et impétueux, bien que vainqueur. Il devrait prendre garde à la sagesse et la grande expérience de Datur. — Malgré ses serres, un vieux et puissant faucon aura bien du mal à se saisir d’une jeune et vigoureuse abeille. — Certes, mais n’oublie pas que l’abeille meurt après être parvenue à piquer son ennemi », rétorqua le roi. Un tantinet offusqué, le regard noir et aiguisé de Galénor se rembrunit imperceptiblement. Le chevalier en chef n’osa cependant rien répondre à Warkhan. Espérant que son élève lui donne raison, Galénor s’enfonça dans son confortable siège en cuir brodé et croisa ses bras musculeux, attendant que la finale débute. Malvor s’était lui chargé de l’organisation générale de la Palinginée, comme à l’accoutumée. Chaudement vêtu d’un de ses ostensibles bliauds verts, le conseiller royal souhaitait visiblement que tout soit parfait, et Warkhan semblait satisfait. Le temps qu’il faisait, seule inconnue sur laquelle il s’avérait impossible d’influer, allait dans ce sens : à peine taché de quelques nuages cotonneux, le ciel était radieux, comme chaque année durant la fête annuelle. La glaciale brise Norwalienne ne parvenait pas à entacher la bonne humeur du roi, ni celles de la foule. Ceci accentuait l’impression que la fête de fin d’hiver se déroulait de manière impeccable. Quant à Hégos, il n’appréciait pas particulièrement ces déchaînements de violence inutile, mais en tant que figure importante du palais, il se sentait obligé d’y assister. Il savait qu’à l’origine, la fonction d’inquisiteur était différente de la sienne, qu’elle avait un aspect plus religieux, devant représenter sur la terre la justice d’un dieu unique dont la croyance populaire avait progressivement disparu. Durant ces dernières centaines d’années, une mythologie polythéiste s’était développée autour du roi des dieux Marduc. Le Cataclysme avait d'ailleurs renforcé cette croyance. En parallèle, la fonction d’inquisiteur royal avait évolué, même si le nom était resté. L’aspect religieux avait totalement disparu, mais l’autorité de la fonction avait gagné en puissance et arrivait en troisième position, juste après le roi et son conseiller. L’importance figurative d’un tel rôle apparaissait donc de mise, et il aurait été inconvenant de ne pas accompagner le roi durant un évènement comme la Palinginée. Soudain, le cor retentit. Acclamations de la foule, exaltée par la finale qui débutait. Les deux chevaliers s’élancèrent. Leurs chevaux atteignirent leur vitesse maximale en l’espace de quelques secondes. Ils longeaient la lice à toute vitesse, tâchant de s’en approcher au maximum sans la toucher. La vision des deux chevaliers s’avérait impressionnante. Leur armure en plaques de chêne sombre vernis luisait sous le soleil Norwalien. Des renforts métalliques chatoyaient aux niveaux des endroits stratégiques de leur corps, à savoir la partie supérieure de la cage thoracique, le dos de la main gauche, les pieds et l’entrejambe. Des jointures en cuir châtain huilé venaient lier les articulations des coudes, épaules et genoux, ce qui nuançait la noirceur du bois et la brillance du métal. Pour clôturer ce tableau épique, leur heaume de fer gris clair aux formes menaçantes flamboyait à chaque mouvement de leur tête, ne permettant que de deviner leurs yeux et leur bouche à travers des rainures belliqueuses. En lieu et place d’armure entièrement métalliques comme ce fut longtemps le cas par le passé, le bois permettait d’alléger la charge à supporter pour leurs destriers, qui eux n’avaient droit à aucune protection. Arwain commença peu à peu à relever sa chiista, attendant le dernier instant pour la tendre vers Datur. Le triple choc brutal survint enfin. La foule tressaillit. Seul le bouclier de bois de l’adversaire avait été atteint par chaque chiista, puis les deux armes s’étaient entrechoquées en se croisant juste après. Une des difficultés de l’exercice consistait d’ailleurs à savoir encaisser le choc dans le bras, qui partait en arrière d’un coup sec. Nombreux étaient les jeunes jouteurs qui terminaient la compétition avec l’épaule luxée ou le bras fracturé. Aucun des deux chevaliers ne marquait donc de points. Le but était de toucher une partie du corps, la tête valant le maximum. L’objectif ultime visait bien sûr à faire tomber le concurrent, mais très peu y parvenaient. Warkhan n’avait jamais pris part à ces joutes, réservées à la caste chevaleresque. Néanmoins, devenu l’écuyer du Durwain juste avant le Cataclysme, il avait été confronté de près à l’art du combat et des duels. En effet, un écuyer demeurait une aide précieuse au chevalier, pour prendre part aux entraînements, les représenter, ou les assister dans leur préparation. Le roi songeait à instaurer une nouvelle loi permettant aux souverains de participer aux tournois de ce genre, en plus des chevaliers qui eux seuls y avaient droit jusqu’à présent. Cela semblait possible, maintenant qu’il avait un peu plus de temps libre, grâce à la stabilité qui était enfin de mise sur le Norwal… Cela dit, bien que son corps soit toujours très robuste et qu’il fasse de l’exercice quotidiennement, il se demandait tout de même s’il aurait encore une telle endurance à son âge. Et puis il y avait l’Austriem. La province du sud était isolée du nord depuis de trop longues années. Le prochain gros chantier de son règne serait de rétablir l’union nord-sud, il s’agissait de son devoir en tant que souverain d’Isulgaar. Aux dernières nouvelles, qui remontaient à plusieurs années déjà, le peuple du sud s’était mis à haïr le nord de sa réussite, et tout particulièrement son roi, qu’il considérait comme un tyran. Warkhan se savait non exempt de défauts, mais la cruauté inhérente aux despotes n’en faisait pas partie. Quoique. Le souverain n’était pas non plus réputé pour sa tendresse… Par exemple, sa dernière sentence royale concernant le voleur qui aurait la main gauche tranchée le lendemain n’était pas des plus miséricordieuses. Le cor retentit à nouveau, sortant Warkhan de ses pensées. Arwain s’élança donc une nouvelle fois. Le jeune homme avait remarqué que Datur avait baissé son bouclier de quelques centimètres au moment de frapper. Il fit mine de préparer exactement le même coup que lors de la première passe, espérant une réaction semblable. Les deux chevaliers n’étaient plus qu’à quelques mètres. Comme la première fois, Datur abaissa légèrement son bouclier et entama son coup de chiista. Arwain se protégea donc de la même manière que la première passe. Puis, au dernier moment, il leva sa chiista plus haut que la tête de son rival, puis amorça une frappe de biais, en direction du sommet de son crâne. Datur n’avait pas prévu cela, et tenta de relever son bouclier, mais il était trop tard. La chiista d’Arwain fracassa la tête de Datur, heureusement protégée par son heaume en fer. Exaltée, la foule émit applaudissements et acclamations. Plusieurs jeunes filles se mirent à crier le nom d’Arwain pour l’encourager. Celui-ci leva sa chiista au ciel d’un air belliqueux. « Très joli coup, applaudit Malvor. — Exact, concéda Warkhan. La jeune abeille serait-elle en réalité un frelon mortel ? — Ce type d’attaque est connu des chevaliers expérimentés, mais très peu utilisé, expliqua Galénor. Cela requiert une synchronisation parfaite : un peu trop tôt et on frappe le bouclier de l’adversaire ; un peu trop tard et on frappe dans le vide. De plus, cela force à laisser le côté droit sans défense, au moment où on lève la chiista au-dessus du niveau de la tête de l’adversaire. En général on préfère attaquer la tête par le côté… — Cela fait donc montre de la dextérité de ton élève », conclut Warkhan. Galénor sourit devant le compliment. Il avait toujours pris le roi pour un modèle, depuis que celui-ci l’avait sauvé quand il s’était perdu dans les bois, alors qu’il n’avait que sept ans. Juste après que son père Durwain ait trépassé lors du Cataclysme, il avait été le premier à soutenir Warkhan en tant que nouveau responsable de la reconstruction, puis en tant que roi. Galénor avait bien sûr était honoré lorsque Warkhan l’avait logiquement nommé au même poste que son père, quelques années plus tard. « Je n’ai pas eu grand-chose à faire, il est naturellement doué », finit par répliquer modestement le chevalier en chef. Arwain avait presque gagné la compétition : en effet, un coup à la tête valait dix points, et il en fallait onze pour triompher. Datur gardait son calme. Le vétéran expérimenté avait été fait chevalier peu après le Cataclysme, et avait remporté maintes joutes depuis lors, asseyant le respect de ses pairs et une certaine notoriété auprès du peuple, ainsi que du roi. Bien qu’il n’ait plus le droit à aucune erreur, Datur restait un concurrent puissant et dangereux. Le cor retentit pour la troisième fois. Les deux cavaliers s’élancèrent. Arwain hésita, puis se dit qu’il allait retenter le même coup. Datur ne penserait jamais qu’il oserait deux fois de suite une attaque aussi risquée, d’autant plus qu’un seul point lui était nécessaire pour gagner : nul besoin de viser à nouveau la tête donc. Par ailleurs, si ce coup fonctionnait une deuxième fois d'affilée, cela lui occasionnerait une victoire éclatante dont on parlerait longtemps. Sa toute première victoire. À cette idée, un sourire radieux jaillit de ses lèvres sous son casque. Les deux chevaliers se rapprochaient à une vitesse élevée, et Datur semblait garder la même posture inflexible. L’odeur de la terre souillée des déjections équines et de sa propre transpiration n’arrivait pas à distraire Arwain, dont toutes les pensées concordaient vers un seul but ultime : remporter sa première joute. Toutes ces heures d’entraînement à suer sang et eau, sa qualification pugnace à la joute, tout ceci n’avaient qu’un seul objectif : cet instant précis. C’est maintenant qu’il allait enfin prouver tout ce qu’il valait, qu’il allait asseoir définitivement son autorité chez ses pairs, et gagner le respect de son maître Galénor, ainsi que du roi. Ce prétentieux briscard de Datur avait déjà remporté maintes joutes, mais cette fois-ci il avait affaire à plus jeune et vigoureux que lui. Il allait céder son titre, passer le relais. Le jeune chevalier accéléra encore. Comme pour la passe précédente, Arwain attendit le dernier moment pour soulever sa chiista au-dessus du niveau de la tête de Datur. À sa grande surprise, le jeune chevalier eut juste le temps de deviner Datur esquissant un sourire sous son heaume, lever son bouclier pour parer le coup, tout en se penchant vers Arwain de toutes ses forces afin de tendre sa chiista vers son côté droit, à l’instant précis où ils arrivèrent au même niveau. La foule entendit un double claquement de bois contre bois. Celui de la chiista d’Arwain contre le bouclier de Datur, ainsi que celui de la chiista de Datur contre le côté droit de l’armure d’Arwain. L’instant d’après, Arwain était dans les airs, éjecté de son cheval par la puissance du coup. Il retomba lourdement sur le sol en roulant sur le côté. Sa chute fut ponctuée d’un hurlement de douleur : ses trois côtes fêlées par la violence de l’attaque s’étaient brisées avec le choc de l’atterrissage. Heureusement que l’extrémité de la chiista possédait la forme d’une boule grosse comme le poing, comme le voulait la règlementation, car, si elle avait été pointue, la violence de la frappe aurait transpercé Arwain et son armure, assurant au jeune chevalier une mort quasi certaine. La foule applaudit devant le retournement de situation. Tous se levèrent pour ovationner le nouveau champion, qui remportait là rien moins que sa huitième joute de Palinginée. Tout en sachant le verdict indiscutable, certains se tournèrent vers le jury, entièrement composé de femmes comme le voulait la tradition. « L’expérience a vaincu la jeunesse, observa Warkhan. Peut-être bien qu’il s’agissait d’une simple abeille finalement… Espérons qu’elle renaîtra de ses cendres muée en rapace. — J’avoue que la parade et le coup étaient techniquement parfaits, reconnut Galénor à contrecœur. — Une belle victoire, ne put s’empêcher de renchérir Hégos. — Datur a bien mérité son titre de champion, encore une fois ! conclut Malvor. Je vous laisse sire, je dois aller finaliser la préparation du banquet. — Fait donc », répondit Warkhan d’un air absent. Le conseiller royal s’éclipsa en direction du lieu du banquet. Il s’inséra dans la foule dense qui l’engloutit, exaltée par la finale de la joute. Une fois à mi-chemin, Malvor joua des coudes pour se diriger vers l’entrepôt temporaire confectionné à l’occasion de la fête. On y trouvait tout l’attirail des chevaliers, les outils de montage et démontage des lices et tribunes, des pièces de rechange, des stocks de victuailles, des réserves d’eau et de vin, ou encore les vêtements des serveurs et valets. Y était également entreposée la réserve de feux d’artifice.
Dernière édition par Firefrost le Lun 3 Juin 2013 - 7:33, édité 2 fois |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Mer 29 Mai 2013 - 11:57 | |
| AUSTRIEM – IIITrès bien, je propose pour ce matin que tu t’occupes entièrement du traitement qu’il nous faut préparer pour soigner la blessure de la petite Lucia, décréta Shaäl en marchant en direction de la forêt Austriemienne avec ses deux apprentis => il dit "tu" mais il y a deux apprentis. J'imagine que tu les détaille ensuite, mais ce serait peut-être bien de juste donner le nom de celui à qui il s'adresse ? Son maître n’était pas seulement le directeur de l’école Austriemienne => comme on a plein de "être" à la suite, je propose "Son maître n'occupait pas seulement le poste de directeur" ? Shaäl était un passionné du monde végétal => Shaäl se passionnait pour le monde végétal ? et en avait l’image de celui qui allait remplacer Shaäl. => avaient L’exercice était d’autant plus compliqué que les plantes étaient difficiles à trouver => L'exercice s'avérait d'autant plus compliqué ? Jéduh emboita le pas d’un air déterminé et sûr de lui. => Hmm, je le voyais plutôt guider. Il emboîte le pas à qui ? (d'ailleurs, ça s'emploie cette expression sans complément ?) Enfin, il se pencha et entreprit de cueillit => de cueillir « La capselle », annonça Jéduh, tandis qu’il en ramassait délicatement pour en mettre dans sa besace => vu qu'il n'y a qu'une incise, normalement pas besoin de fermer (puis rouvrir) les guillemets sur lesquelles et les cultures avaient tout le mal du monde à pousser => un "et" en trop puis de son roi Warkhan => j'aurais mis une virgule avant le nom du roi Pourquoi donc ce dernier n’avait-il rien fait pour venir en aide à l'Austriem, livré à lui-même ? => hmmf... "livrée à elle-même" ? Pour moi c'est un même pays, mais deux régions, donc féminin. Mais je peux me tromper Finalement, ses habitants s’étaient peu à peu mis à considérer Warkhan comme un souverain tyran => je pinaille, mais le "finalement" du début me ferait presque penser que c'est une réaction de maintenant, ce qui est contredit par "peu à peu". "Au fil du temps" ? le trio arriva dans une petite clairière rocailleuse, sur laquelle quelques touffes d’herbes vertes parvenaient encore à pousser => "dans laquelle" ? la formulation est un peu bizarre, mais techniquement, les plantes poussent dans le sol, pas sur tu devras te servir de tes connaissances pour en trouver… On se retrouvera tous => répétition retrouver/trouver : "de tes connaissances pour en dénicher" ? Jéduh réfléchit quelques instants. Puis : => j'avoue que je n'aurais pas mis le "puis", mais c'est un goût personnel Ce serait plus enrichissant et moins stressant pour lui => "stressant" ? hmm, c'est pas un anglicisme (donc anachronisme) pour le coup ? le chef de la phratrie Austriemienne => patrie ? fratrie ? C’était celui par qui passaient toutes les grandes décisions => pour éviter "être", pas mal présent dans ces dernières phrases : "Toute les grandes décisions passaient par lui" ? le tout enveloppé dans des feuilles de consoudes => je ne connais pas cette plante, mais si le nom au singulier ne prend pas de "s", alors il ne faudrait pas en mettre ici je pense Prodis m’aurait surement répondu dans le doute => sûrement Fichtre. Voilà un apprenti qui n'a pas toute les bonnes intentions du monde ! Ou alors c'est juste pour de l'expérimentation innocente, mais l'auteur est un fourbe qui veut nous faire croire le contraire ^^ Bon, encore une fois (ça va devenir monotone à force), je n'ai pas grand-chose à redire. J'ai beaucoup aimé ce passage une nouvelle fois, j'ai même appris plein de trucs sur les plantes Tu connaissais déjà ou tu as fait des recherches exprès ? En tout cas, c'était bien intéressant, mine de rien. Shaäl est toujours intéressant et sympathique, comme personnage, mais ses apprentis également. Finalement, Jéduh n'a pas l'air aussi angélique que ça, même si c'est juste une allusion en fin de chapitre et qu'on ne peut pas être sûrs (et sa possible ambition). Du coup, il est bien mené et intriguant. Prodis est plus en retrait, mais c'est normal. Il attire quand même la sympathie, et j'ai comme dans l'idée que si ce que je pense va se produire, il pourrait devenir soit plus important, soit gênant et faire un bon bouc émissaire ^^ Finalement, la petite situation initiale "innocente" pourrait s'avérer pleine d'importance pour bon nombres de choses... NORWAL – III Il était destiné à toucher son adversaire Datur => "Datur" c'est son nom ? Si oui, il faut une virgule avant Trônant en face du milieu de la barrière de séparation => me semble que ça s'appelait la lice (d'où l'expression "en lice pour") c’était le parfait compromis => il s'agissait du parfait compromis ? dans le compartiment royal, => "compartiment" ça fait plus train qu'autre chose. "la loge royale" ? « Guettez messire chevalier Arwain à droite, sire => j'imagine que tu as choisi d'accoler "messire chevalier" pour changer un peu, mais je trouve que c'est peut-être un peu trop les deux ensembles. "Messire" ou "(le) chevalier Arwain". Mais tu es juge, bien évidemment Cette croyance s’était d’ailleurs renforcée lors du Cataclysme. => pour éviter "être" (encore une fois nombreux dans ce passage) : "Le Cataclysme avait d'ailleurs renforcé cette croyance" ? et arrivait en troisième position, juste après le roi et son conseiller royal => "et son conseiller (personnel, ou rien du tout)" ? Pour éviter la répétition roi/royal ? c’était son devoir en tant que souverain d’Isulgaar => il s'agissait de son devoir ? Ce type d’attaque est connu des chevaliers expérimentés, mais très peu utilisée => soit on accorde tout au masculin soit au féminin : "est connu / utilisé" (pour "type") soit "est connue / utilisée" (pour "attaque") En effet, cela requiert un timing parfait => "timing" : anglicisme et anachronisme pour moi, encore à l’instant précis où ils étaient arrivés au même niveau. => où ils arrivèrent au même niveau ? — J’avoue que la parade et le coup étaient techniquement parfaits, reconnu Galénor à contrecœur. => reconnut Le conseiller royal s’éclipsa donc en direction du lieu du banquet. => petite répétition de "donc" avec la réplique d'avant Et même diantre ! Deuxième cliffhanger et révélation ? Ce serait donc Malvor, le digne conseiller, qui aurait commandité la mort du roi ? Mais où va le monde ^^ Je me répète, mais tant pis : encore un passage très agréable que ce tournoi. Bien décrit, bien commenté, même ^^ J'ai juste du mal à visualiser la chiista (petite référence à la chistera basque ? ^^), ou du moins son utilisation. A la description initiale, je voyais la partie allongée partir vers l'arrière. Or, au vu du combat, ce serait plutôt vers l'avant. Laquelle est la bonne ? Je m'attendais par contre à ce qu'Arwain soit défait, même s'il reste toujours un petit doute. C'était plutôt bien joué de ce côté-là également Voilà voilà pour cette suite. Encore un très bon moment de lecture, je te remercie, et j'attends la suite avec plaisir. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Mer 29 Mai 2013 - 15:27 | |
| Bon, sérieux, c'est quoi ton secret Morrigan ? C'est incroyable le nombre de détails que tu arrives à relever... Grand merci en tout cas, encore une fois. Juste quelques commentaires / réponses : - Citation :
- phratrie Austriemienne
C'est voulu, ce terme appraîtra à de nombreuses reprises dans la suite du roman. Je trouve "phratrie" plus classe que "fratrie" (sens similaire). Et comme ça, lorsque je fait référence à la phratrie, on saura tout de suite qu'il s'agit des Austriemiens. - Citation :
- Tu connaissais déjà ou tu as fait des recherches exprès ?
J'y connaissais rien du tout aux plantes, j'ai dû passer pas mal de temps à rechercher tout ça. Je m'étais même galéré à trouver deux plantes de la même famille qui puissent être soit mortelle ou bénéfique, suivant la variété. Sinon il y avait les champignons, mais je trouve ça un peu cliché (cf notamment un certain film de 2007... je n'en dit pas plus pour ne pas spoiler la fin pour ceux qui ne l'ont pas vu), et par ailleurs la phytologie est plus orientée plante que champignon. D'ailleurs, sans vouloir me vanter, je dirai que c'est un point fort de mon roman, car d'autre chapitres démystifient un peu les idées reçues sur d'autre sujets, ou l’absence de connaissances, tout en restant convivial et incorporé à l'histoire comme cet Austriem - III (c'est pas un documentaire non plus) - Citation :
- [Prodis] pourrait devenir soit plus important, soit gênant et faire un bon bouc émissaire
Héhé, je ne répondrais pas à cette question, mais juste que l'une des deux propositions est vraie - Citation :
- Ce serait donc Malvor, le digne conseiller, qui aurait commandité la mort du roi ?
En fait je voulais attendre un ou deux chapitres avant de dévoiler ça, mais je n'ai pas trop eu le choix (à cause du synopsis, je n'en dis pas plus) - Citation :
- J'ai juste du mal à visualiser la chiista, ou du moins son utilisation. A la description initiale, je voyais la partie allongée partir vers l'arrière. Or, au vu du combat, ce serait plutôt vers l'avant. Laquelle est la bonne ?
La deuxième, effectivement. Je vais mieux la décrire. Encore merci et à bientôt pour la suite ! |
| | | Morrigan modératrice
Nombre de messages : 3518 Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Mer 29 Mai 2013 - 15:45 | |
| Euh, aucun secret. L'habitude, sans doute ^^
Ok pour "phratrie", j'ai appris un mot en fait. Je pensais que c'était juste une faute. Merci !
Bravo pour tes recherches du coup. Faut avoir de la patience, mais le résultat est très bon du coup.
Tant mieux que tu ne répondes pas, je fais souvent des hypothèses, mais pas pour avoir des réponses ^^ Plutôt pour montrer ce que je pense à ce moment, si ça peut correspondre à tes attentes, etc.
Tiens, un détail que j'ai oublié de mentionner : Shaäl est considéré comme le chef de la phratrie Austrémienne, et pourtant, jusqu'à présent, je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait un gouvernement (au sens équivalent au Roi de Norwal) en Austriem. Certes, il en existe un dans le village, mais le village est-il représentatif de l'Austriem ? Dans le chapitre 2, Shaäl justement se souvenait des gens qui partaient dans la capitale Austremienne (où, pour moi, se trouverait le lieu du pouvoir). Du coup, j'ai un peu de mal à voir à quelle échelle se situe son rôle. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Mer 29 Mai 2013 - 16:04 | |
| En fait il n'existe plus aucun autre village dans l'Austriem que la capitale depuis le Cataclysme. Ta remarque vient du fait que je n'ai pas différencié l'Austriem la ville, et l'Austriem la région. C'est contestable, mais mon idée était de ne pas rajouter d'autre noms à mémoriser pour le lecteur. Et d'ailleurs c'est pareil pour le Norwal, où là par contre il y a d'autres village (notamment des villages de pêcheurs sur la côte). Je devrais peut-être plus insister dessus, tu as raison... |
| | | sombrefeline Héros Légendaire
Nombre de messages : 2284 Age : 38 Localisation : Le Grand Nord Loisirs : Ecrire, dessiner, coudre et taquiner ses semblables avec des bouts de métal coupant Date d'inscription : 21/04/2012
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Mer 29 Mai 2013 - 17:21 | |
| Austriem III - Citation :
- c’était avant tout un brillant phytologue.
Le mot me semble un peu moderne, compte-tenu du contexte. Herboriste passerait beaucoup mieux, je trouve. - Citation :
- des récoltes de céréales, qui avaient bien besoin d’être optimisées
Pareil, « optimisé » me choque, vu que c’est un concept moderne, lié à l’économie de marché et au capitalisme. - Citation :
- quelque peu froid et réservé faisait que les gens le prenaient déjà au sérieux et en avait l’image de celui qui allait remplacer Shaäl
Formulation un peu lourde, à alléger - Citation :
- Néanmoins, sa soif d’apprendre et sa volonté de prendre son temps
Apprendre/prendre - Citation :
- . « Elle permet au sang de mieux coaguler et possède des propriétés cicatrisantes remarquables. Il faudra l’appliquer directement sur la plaie.
— Exact. Par ailleurs, on peut ajouter qu’elle est aussi employée comme régulateur des troubles menstruels, ce qu’apprennent bien vite les jeunes filles au début de leur adolescence… » Toujours le même problème pour moi, vocabulaire et tournures trop modernes. D’autant plus que je vois mal des hommes parler aussi ouvertement des règles dans un contexte plutôt médiéval. Jusqu’au milieu du XXe (et même encore maintenant), on avait plutôt tendance à employer des euphémismes. - Citation :
- Soudain, le trio arriva dans une petite clairière rocailleuse
Chipotage, mais « soudain » me parait un peu fort, ça donne l’impression qu’au détour d’une végétation touffue, ils trouvent la clairière, alors que la forêt m’a plus l’air pelée que luxuriante. - Citation :
- le chef de la phratrie Austriemienne
j’aurais plutôt dit « fratrie », mais bon, je peux me tromper. - Citation :
- le mélange de capselle et de thym pour bien purifier la plaie.
— Parfait. Autre chose à prendre ? — Je pense que cela suffira, la plaie n’est pas si profonde répétition de « plaie ». Alors, mis à part ce petit problème de vocabulaire moderne que me chiffonne un peu, le style est sympa, très agréable à lire en tout cas. Pas de faute relevée, mais attention aux verbes ternes, notamment « faire » que tu utilises pas mal. L’histoire se met doucettement en place, tant l’univers que les personnages, amenés par petite touche. Jéduh me semble un poil fourbe avec son histoire de laurier qu’on ramasse en douce. Un petit empoisonnement en perspective ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Mer 29 Mai 2013 - 17:39 | |
| Merci sombre féline pour ce nouveau retour ! Pas bête pour les termes un peu trop modernes, je n'avais pas vu ça comme ça (pour optimisé notamment) Phytologie sonnait bien grec (avec "phyto"), mais on dirait qu'il est assez récent en effet. Pour l'instant je vais laisser et voir si ça choque d'autres personnes, car je préfère nettement ce terme à herboriste ou botaniste. De même pour phratrie, plus classe que fratrie. Pour ce qui est des règles, je pensais que "trouble menstruel" pouvait déjà plus ou moins faire office de métaphore... Un point intéressant à débattre sinon : les répétitions hors descriptions. Pour ma part, si les répétitions dans les description sont à proscrire, elle les sont un peu moins dans les scènes d'action (car tout s'enchaîne, on va pas s'amuser avec des métaphore ou des synonymes pompeux, même si on limite dans la mesure du possible), et elle sont pour moi autorisées dans les dialogues. La raison est simple : quand tu parles, tu ne fais absolument pas attention aux répétition. Je pense même qu'il est préférable de continuer à employer le même terme juste tout le long, pour plus de clarté pour l'auditeur. Il me paraît donc plus logique et naturel de faire de même dans un roman. Mais je peux me tromper. - Citation :
- Un petit empoisonnement en perspective ?
Héhé, ça s'pourrait bien |
| | | sombrefeline Héros Légendaire
Nombre de messages : 2284 Age : 38 Localisation : Le Grand Nord Loisirs : Ecrire, dessiner, coudre et taquiner ses semblables avec des bouts de métal coupant Date d'inscription : 21/04/2012
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Mer 29 Mai 2013 - 17:59 | |
| - Citation :
- Un point intéressant à débattre sinon : les répétitions hors descriptions.
Pour ma part, si les répétitions dans les description sont à proscrire, elle les sont un peu moins dans les scènes d'action (car tout s'enchaîne, on va pas s'amuser avec des métaphore ou des synonymes pompeux, même si on limite dans la mesure du possible), et elle sont pour moi autorisées dans les dialogues. La raison est simple : quand tu parles, tu ne fais absolument pas attention aux répétition. Je pense même qu'il est préférable de continuer à employer le même terme juste tout le long, pour plus de clarté pour l'auditeur. Il me paraît donc plus logique et naturel de faire de même dans un roman. Mais je peux me tromper. Oui et non. Les répétitions vont effectivement moins choquer dans une scène d'action, d'autant plus que certains termes ont peu de synonymes (ex : coup de poing). Mais à trop faire de répétitions, tu risques de perdre son lecteur. Mon parti est de limiter les répétitions au max pour alléger la lecture. | |
| | | The duke Je commence à m'habituer
Nombre de messages : 162 Age : 40 Localisation : Paris Loisirs : écrire, écouter ma musique à fond dans le RER, lire, rêver Date d'inscription : 17/05/2013
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Jeu 30 Mai 2013 - 23:19 | |
| Yo! Alors ! J'ai retrouvé avec grand plaisir ton univers, toujours aussi riche et rempli de mystères. Cooooool ! C'est toujours aussi bien ! Bon pas mal de "être" , des chevaliers de la caste chevaleresque aussi ( Ça m'a fait plaisir de relever de petites erreurs niak niak! ) Mais l'histoire continue de me passionner ! En en plus deux cliffhanger pour le prix d'un, les soldes avant les soldes! Bref, je te recommande sur le chat box des que j'y suis See you! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Ven 31 Mai 2013 - 10:48 | |
| - sombrefeline a écrit:
- Mon parti est de limiter les répétitions au max pour alléger la lecture.
Sur ce principe de base, je ne peux qu'approuver - The duke a écrit:
- Bon pas mal de "être" , des chevaliers de la caste chevaleresque aussi ( Ça m'a fait plaisir de relever de petites erreurs niak niak! )
Merci de l'avoir souligné, j'ai corrigé. Tu vois que mon texte est loin d'être parfait Cool si ça te plaît en tout cas |
| | | sombrefeline Héros Légendaire
Nombre de messages : 2284 Age : 38 Localisation : Le Grand Nord Loisirs : Ecrire, dessiner, coudre et taquiner ses semblables avec des bouts de métal coupant Date d'inscription : 21/04/2012
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Lun 3 Juin 2013 - 17:30 | |
| Norwal III - Citation :
- Le fameux objet en bois souple
J’ai un peu de mal avec le concept de bois souple… Et puis, le machin ressemble quand même vachement à une lance. Pourquoi avoir donné un nom exotique, alors ? - Citation :
- Il était destiné à toucher son adversaire Datur
Vu la gueule du truc, on se doute qu’il ne va pas lui faire des câlins avec. Par contre, une ou deux précisions sur comment il va tenter de toucher son adversaire (coup de taille, estoc, prise de lutte…) serait les bienvenues. - Citation :
- par la barrière de sécurité qui les séparait.
Le roi Warkhan savourait l’instant. Trônant en face du milieu de la barrière de séparation, juste devant l’endroit où les deux chevaliers allaient s’entrechoquer violemment Répétion de « barrière ». Et puis, c’est pas un peu dangereux de se tenir juste là ? Les éclats de bois, ça vole bien et ça peut blesser gravement. - Citation :
- d’une de ses ostensibles bliauds verts
un bliaud, non ? - Citation :
- La chiista d’Arwain fracassa la tête de Datur, heureusement protégée par le casque en chêne
Alors, « fracassa » me semble un peu fort ici, vu que tu dis que sa tête est protégée par un casque, logiquement, le crâne n’a pas dû voler en éclat. J’ai un peu de mal avec l’idée du casque en bois, compte tenu de la violence des chocs, il devrait être en métal, ou au moins en cuir bouilli. Pas de fautes relevées, juste, attention aux verbes ternes (être, avoir, faire), j’en ai repéré plusieurs qui pourraient être supprimés pour améliorer le style et la lecture. Au niveau de l’histoire, le passage du tournoi a déjà été fait pas mal de fois (notamment dans Games of Thrones), mais je trouve que tu t’en tires pas mal. Le combat est tout à fait crédible (malgré les quelques détails que je t’ai fait remarquer), l’idée de se servir du tournoi comme d’un révélateur pour montrer les différentes places, les jeux de pouvoirs… est plutôt bonne. Par contre, je trouve que la scène manque cruellement d’ambiance. Un tournoi, ça devrait être le bazar, les gens qui crient, qui s’agglutinent aux barrières pour mieux voir, les écuyers et serviteurs qui s’agitent, les enfants qui pleurent parce qu’ils ont peur, les chevaux qui piaffent. A part quelques indications sur les réactions de la foule, je trouve qu’on reste trop concentré sur la tribune royale, alors qu’il serait intéressant d’explorer les réactions des spectateurs, de montrer en quoi ce tournoi est un événement extrêmement important. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Lun 3 Juin 2013 - 18:13 | |
| Merci sombreféline ! - Citation :
- Le fameux objet en bois souple
- Citation :
- un bliaud, non ?
- Citation :
- La chiista d’Arwain fracassa la tête de Datur, heureusement protégée par le casque en chêne
Je constate que tu n'as pas lu la toute dernière version, mais c'est ma faute j'avais fait une modification entretemps, suite au commentaires de Morrigan notamment. - Citation :
- Et puis, le machin ressemble quand même vachement à une lance. Pourquoi avoir donné un nom exotique, alors ?
L'idée (peut-être mal exprimée), c'est que contrairement à une lance, la chiista fait partie intégrante du bras, elle n'est pas désolidarisée. D'ailleurs, pour l'anecdote, ce nom inventé je l'ai dérivé de chistéra Dans les 2 cas la main rentre dans l'objet ("le fameux objet en bois vernis lui recouvrait entièrement l’avant-bras et le poing"), alors qu'une lance tu peux la lâcher quand tu veux, elle n'est pas solidaire de ton bras. Je devrais peut-être mettre plus cela en exergue. Et, sinon, c'est beaucoup plus court qu'une lance, et tu as les gravure moulées de bronze, etc. Pour les verbes ternes, j'en suis à moins de 8% dans cette version (je ne sais pas pour la précédente, peut-être un peu plus effectivement). - Citation :
- Par contre, je trouve que la scène manque cruellement d’ambiance. Un tournoi, ça devrait être le bazar, les gens qui crient, qui s’agglutinent aux barrières pour mieux voir, les écuyers et serviteurs qui s’agitent, les enfants qui pleurent parce qu’ils ont peur, les chevaux qui piaffent. A part quelques indications sur les réactions de la foule, je trouve qu’on reste trop concentré sur la tribune royale, alors qu’il serait intéressant d’explorer les réactions des spectateurs, de montrer en quoi ce tournoi est un événement extrêmement important.
Très bonne remarque ! Je vais rajouter des détails. Encore merci pour ces commentaires pertinents |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Dim 9 Juin 2013 - 20:19 | |
| - Spoiler:
AUSTRIEM – I Asphodel se retourna vers Kräm, lui montrant[le recours ici au participe présent dès le début alourdit ta phrase] un visage serein. « Ne t’inquiète pas, on va la retrouver. — Hum, cela va déjà faire un jour qu’on la recherche…[les points de suspension sont faux ici. Un point suffit. Je sais que ça donne l’impression de créer un suspense ou une impression d’hésitation. Il n’en est rien.] Je commence à perdre espoir ! — Fais-moi confiance », insista Asphodel en souriant.
Kräm cessa un instant d’inspecter les environs de la maigre forêt pour considérer brièvement[adverbe utile ?] son ami d’enfance, non sans une certaine pointe d’admiration. Le fixant intensément[définition de fixer : regarder avec insistance, l’adverbe est donc de trop car redondant et détruit la signification narrative du verbe fixer], les yeux vifs d’Asphodel éclairaient son visage, franc et harmonieux malgré son nez trop long, et ses cheveux bruns négligés qui retombaient en mèches désordonnées sur son front altier[la proposition relative déséquilibre la phrase, la rendant trop longue et difficile à suivre.]. Sa barbe de trois jours et ses premières rides de trentenaire mûr[un fruit est mûr, un humain est mature] ne parvenaient à entacher l’habituel sourire radieux qu’il adressait à Kräm. Ce dernier appréciait également[adverbe utile ?] l’intonation de la voix claire et posée de son ami, qui sonnait toujours rassurante. En vérité, Kräm aurait été[avoir + être = beurk] bien en peine de nier le charisme indéniable d’Asphodel, en dépit de ses usuels vêtements rapiécés de chanvre gris brun, et bien qu’Asphodel fût de carrure et de taille plus modestes que lui. « Mais pourquoi continue-t-on à chercher dans cette direction ? » demanda quand même[quand même est une expression très orale, pas très jolie à l’écrit, surtout que tu uses d’un registre soutenu depuis le début] Kräm. Le costaud gaillard souleva un de ses broussailleux sourcils roux. « On s’éloigne, on devrait plutôt rejoindre les autres…[un point ici, pas les trois marioles en goguette] — Eh bien, je pense qu’elle a dû s’aventurer vers les grottes de Procras : c’est un lieu fascinant pour une jeune fille de huit ans comme elle. — Mais c’est presque à l’opposé de l’endroit où elle a été vue pour la dernière fois ! — Fais-moi confiance », répéta Asphodel, dont le sourire s’élargit[vois si l’imparfait ne sonnerait pas mieux].
Sans autre mot, il[souci narratif, qui est le il ? on sait depuis le début qu’ils sont deux et là un il seul, on doit avancer dans la phrase pour deviner Asphodel. C’est inconfortable. Mais je pinaille] se remit en route vers les grottes, forçant Kräm à lui emboîter le pas. Les deux hommes progressaient rapidement, grâce à la faible densité de la forêt Austriemienne[pas de majuscule pour un adjectif de gentilité], en grande partie composée d’amas épars et clairsemés de végétation méridionale. Les quelques buttes de terre et lits de rivières asséchés ne parvenaient guère à étoffer ce relief monotone et désolé, ni à ralentir l’avancée des deux amis. Bien que coutumier de ce lieu, Kräm ne put s’empêcher de soupirer[pourquoi crées-tu tout une construction verbale d’anticipation pour simpler dire qu’il soupire, c’est assez lourd et surtout très artificiel. Tu cherches à trop expliquer pour caractériser ton personnage] en croisant un des fréquents arbres morts, qui renforçaient cette impression de sylve exsangue et flétrie. Seul l’implacable ciel bleu azur transpercé de son soleil écrasant venait nuancer cette pauvreté de coloris verdoyants. En évitant les branches éparses et torturées d’un peuplier atrophié, Asphodel perçut le bruissement d’un des rares animaux qui n’avait pas encore abandonné cet endroit morne. La faible quantité de gibier permettait à peine aux quelques milliers d’habitants de la province de garnir les banquets de fête, pourtant peu fréquents. La bonne visibilité et le calme de cette maigre forêt expliquaient d’ailleurs l’inquiétude du compagnon d’Asphodel : la plupart des enfants égarés étaient retrouvés dans les heures qui suivaient leur disparition.
Soudain, Kräm s’arrêta. Il venait d’entendre[encore une construction verbale pour annoncer le verbe d’action, simplifie tes phrases] au loin les premiers gémissements aigus des grottes de Procras. Localisé au cœur de la sylve Austriemienne[pas de majuscule], cet endroit aussi fascinant que mystérieux le troublait depuis sa plus tendre enfance, bien qu’il ne l’aurait reconnu que sous la torture. Situés dans les fondations d’une colline rocailleuse, d’innombrables tunnels s’étaient creusés au fil des siècles par[le par est bizarre grammaticalement car tu l’associes à un verbe pronominal, sous l’action de serait mieux] l’eau d’un lac marécageux qui stagnait à leur base, encadrant la moitié nord de la colline. En grande partie inondé, le réseau caverneux se terminait par une immense ouverture principale qui donnait sur le lac. Autour de celle-ci, la paroi était criblée d’autres petites brèches d’accès[brêches d’accès sonne mal] aux grottes, dont certains parsemaient les premières hauteurs de la colline, et d’autres se devinaient sous la surface du lac, tachetée de variétés de nénuphars nains. L’énorme orifice et ses trous avoisinants semblaient former comme la bouche d’un géant variolé qui se serait noyé en tentant de boire cette immensité liquide. Chaque crépuscule voyait naître un jeu de lumières magnifique grâce aux rayons du soleil cramoisi, qui se reflétaient sur l’eau translucide du lac et la surface suintante de la base de la colline. En contrepartie, les perpétuelles bourrasques de vent qui hantaient le lieu occasionnaient des sifflements humides peu rassurants dans les canalisations non totalement gorgées d’eau. Cet endroit insolite avait inspiré plusieurs contes qui mettaient en scène des gnomes facétieux et autres apparitions étranges. Mais Procras demeurait avant tout un des rares points d’eau de l’Austriem, la province aride située au sud du royaume insulaire Isulgaar.
Constatant que Kräm s’était arrêté, son ami en profita également[l’adverbe est inutile, car en profita se suffit pour faire comprendre l’idée de l’opportunité saisie par Asphodel] pour s’octroyer une courte halte. Après plus d’une demi-journée de recherches infructueuses, l’épuisement les gagnait, aussi bien mentalement que physiquement. Asphodel choisit donc de détendre[encore une fois, tu utilises un verbe d’annonce pour donner ton verbe d’action] un instant l’atmosphère : « Ne me dis pas que Procras effraie un grand gaillard comme toi ! De sacrés peureux ces rouquins…[argh ! Un point d’exclamation serait tellement mieux ici !] — Crois-moi, le mauvais goût de ton accoutrement est bien plus effrayant ! », répliqua Kräm sur le même ton taquin. Il reprit aussitôt son sérieux : « On se rapproche des grottes, mais toujours pas de trace de Lucia. Tu es vraiment sûr que… », commença-t-il. Le colosse se figea et plissa ses yeux. [se plissa… ses yeux. Utilise les au lieux de ses, la phrase coulera mieux] « Qu’est-ce qu’il y a ? — Attends. »
Kräm avança de quelques mètres sur le côté. Le costaud compagnon[répétition de la construction costaud + synonyme d’homme, je le repère car le premier m’avait surpris par la sonorité (costaud gaillard)] d’Asphodel s’occupait de la formation guerrière au village, mais son activité principale était chasseur[tel qu’employait, chasseur se voit grammaticalement un adjectif qualificatif attribut du sujet, or le sujet est féminin, je vois ce que tu veux dire mais il faut revoir la phrase genre son activité principale était celle de chasseur ou un truc du genre]. Aucun indice, aucun signe ne lui échappait jamais lorsqu’il pourchassait une proie, même si pour l’heure il ne s’agissait pas d’un sanglier agressif, mais d’une innocente petite fille. Kräm se pencha et ramassa quelque chose entre les herbes jaunies et les cailloux, près des imposantes racines d’un des rares chênes de la forêt. Il se releva puis tendit un bouton de chemisier à Asphodel. Ce dernier gratta ses cheveux mi-longs en observant le petit objet rose. « Ma foi, on dirait bien un bouton d’habit pour enfant », constata Asphodel. En effet, la forme du bouton rappelait vaguement[adverbe utile ?] celle d’un cœur. Peu d’Austriemiens pouvaient se permettre l’achat de vêtements fantaisistes pour leurs enfants, mais Agorn, le père de Lucia, tenait la taverne la plus prospère de la province. « Lucia l’aura perdu en courant par ici, supposa Asphodel. Mais pourquoi courrait-elle ? Peut-être qu’elle fuyait un danger…[tu sais ce que je vais dire sur les points de suspension ?] Par exemple, un animal qui la poursuivait ? » Kräm s’accroupit un instant pour inspecter le sol. Le colosse fit glisser[faire + glisser, encore une annonce de l’action principale par une construction verbale lourde] son musculeux avant-bras sur son front, afin d’éponger la sueur qui commençait à ruisseler sur son visage buriné et anguleux. Malgré l’actuelle période hivernale, l’Austriem gardait un climat doux, et leur marche soutenue n’arrangeait rien[euh… quel rapport entre les deux propositions verbales ? Là, ton lecteur s’arrête et relit avant. Il y a un souci qui doit être dû à une re-écriture où tu as dû modifier des phrases]. Kräm leva ensuite la tête pour observer le majestueux chêne, puis il se redressa soudain pour examiner les premières branches. « Non, pas de trace de poursuite, mais regarde : un fil de sa chemise sur cette branche. Elle a simplement dû passer un peu trop vite, et la branche a arraché son bouton. —[il manque l’espace ici]Ce serait bien son genre de gambader de manière insouciante comme ça. Continuons ! »
Les deux amis accélérèrent le pas vers la base de la colline de Procras. La mélodie inquiétante des grottes[j’avoue que j’ai imaginé les grottes chanter, tu dois faire une référence à l’eau qui coule dans les cavernes, j’imagine] se fit plus distincte. Au fur et à mesure de leur progression, la végétation s’étoffait légèrement[l’adverbe ici produit un effet de ridicule car l’effet de l’adverbe annule l’effet du verbe] : les acacias, palmiers et autres cyprès devenaient plus nombreux et verdoyants. De même, les deux hommes entendaient davantage le chant de grives et de merles, qui tentaient vainement de masquer le pénible bruit lancinant des grottes. Cette recrudescence de vie végétale et animale était due à la présence du lac, véritable poumon de cette région moribonde. Malgré tout, on était loin de la verdure luxuriante et pleine de vie qui caractérisait autrefois l’ensemble de la forêt Austriemienne.
Quand Asphodel et Kräm arrivèrent enfin[ adverbe utile ? Ils n’ont pas eu trop de mal d’où la question sur l’utilité du enfin] au lac de Procras, ils ne parvinrent à repérer aucun signe de Lucia. Ils contemplèrent un bref instant la paisible étendue d’eau, puis observèrent en vain les alentours. Ils crièrent ensuite la fillette à plusieurs reprises, toujours sans succès. La seule réponse semblait demeurer celle de l’implacable bruit humide des grottes, à la fois hypnotique et inquiétant. « Je n’arrive pas à repérer d’autres traces d’elle, elle n’a peut-être fait que passer, suggéra Kräm. — Pour aller où ? Il n’y a rien de spécial, au-delà de Procras. Elle aurait forcément fait demi-tour ensuite pour rentrer, et nous aurions déjà dû la croiser dans ce cas. Non, elle doit toujours être ici. Cherchons ! »
Ils se séparèrent pour effectuer le tour de l’étendue d’eau chacun de leur côté.
Asphodel contourna le lac vers l’ouest. Il rejoignit une vieille piste qui menait vers les vestiges d’un village abandonné, situé à une bonne journée de marche en dehors de la forêt. Malgré le sourire impérissable que ses lèvres affichaient, il commençait à trouver inquiétant qu’ils n’aient pas encore repéré Lucia. Le jeune homme se remémora un instant l’image d’Agorn et Azahée en pleurs, complètement abattus, s’imaginant déjà avoir perdu leur fille unique. Il fallait la retrouver. Forgeron de métier, Asphodel comptait parmi ceux qui avaient à cœur d’aider les autres habitants de la province du sud d’Isulgaar, à chaque fois que l’occasion se présentait. C’était souvent lui qui[c’était… que est une forumlation lourde ] prenait les initiatives pour organiser les recherches telles que celles-ci, pour venir à la rescousse de personnes agressées par des pillards, ou encore pour établir avec Kräm une stratégie afin de traquer une bête nuisible. Parfois, son ami chasseur trouvait même l’altruisme d’Asphodel quasi viscéral. Un peu comme s’il s’agissait de l’exutoire à un mystérieux tourment intérieur, que Kräm lui-même n’avait réussi à définir, malgré leur étroite relation amicale. Toujours était-il que les efforts du forgeron s’avéraient en général payants, et il avait bien l’intention que cette fois-ci ne fasse pas exception à la règle. Ne voulant se résoudre à perdre espoir, Asphodel continuait donc d’avancer et observait attentivement tout ce qui l’entourait.
Pendant ce temps, Kräm faisait le tour de l’étendue d’eau vers l’est. De son côté, le sol était particulièrement boueux et glissant à cause de la proximité du lac marécageux. En plus de l’inquiétant sifflement humide des grottes, l’ambiance sonore était saturée par le bruissement continu qu’émettait la multitude d’insectes présents, qui virevoltaient à travers les branchages des arbres avoisinants. Insectes qui avaient par ailleurs la fâcheuse tendance à bourdonner autour de la tête du chasseur, ce qui commençait sérieusement à l’agacer. Kräm progressait donc avec prudence, et passait autant de temps à observer les environs qu’il n’en mettait pour prendre garde de ne pas tomber à cause de la boue ou des insectes. Son regard de chasseur avisé ne parvenait pas à repérer le moindre indice. Asphodel se serait-il trompé ?
« Ici ! » cria soudain[adverbe utile ? ] Asphodel. Surpris par l’appel de son compagnon, Kräm manqua de glisser, mais il se retint de justesse à l’aide d’une branche. Heureusement pour le colosse et son amour-propre, il n’y avait personne pour voir son amorce de chute. Kräm revint sur ses pas afin de rejoindre Asphodel. La frêle Lucia gisait dans une crevasse peu profonde d’où elle aurait facilement[l’adverbe est-il vraiment utile] pu s’extirper, si elle ne s’était pas assommée dans sa chute. Au moment où le chasseur arriva, le forgeron était accroupi au fond en train de la prendre délicatement dans ses bras. « Je l’ai rapidement examinée : elle a l’air d’aller bien, le rassura Asphodel en levant la tête. — Eh bien, elle nous aura donné du mal ! — Les escapades forment la jeunesse… — …Et fatiguent la vieillesse, héhé. » Le chasseur soupira. « Et dire que je viens tout juste d’être papa…[ces points de suspension blabla tu vois ce que je veux dire.] » Kräm se mordit la langue. Se plaindre à ce sujet en face d’Asphodel n’était pas judicieux : cela faisait plus de trois ans que lui et sa femme Hilda essayaient en vain d’avoir un enfant. Le forgeron ne releva pas la remarque. Il se redressa en tenant Lucia dans ses bras pour que Kräm la récupère, puis il escalada le trou. Les deux amis contemplèrent un instant la fillette inconsciente. Elle s’était salie durant son escapade et dans sa chute, mais malgré les petites coupures maculant sa peau mate et la terre barbouillant ses cheveux blonds, une beauté angélique rayonnait de son visage endormi. Au même titre que Kräm qui était roux, Lucia se démarquait des autres habitants de la province : les Austriemiens possédaient presque tous des cheveux bruns, voire[ou sonnerait mieux mais c’est très subjectif] châtains. « Elle est blessée », constata le colosse en observant sa jambe. À demi cachée par de la terre agglutinée dessus, une plaie de plusieurs centimètres lui ouvrait la peau du genou. « Gageons que Shaäl lui concoctera un traitement sur mesure, dit Asphodel. Ne traînons d’ailleurs pas trop à la lui apporter, ça risque de s’infecter. »
Pourtant, au lieu de se mettre en mouvement, le forgeron releva lentement la tête, puis fixa le lac placide d’un air absent. Sa face se rembrunit. L’indéfectible sourire ornant ses fines lèvres s’effaça comme neige au soleil. Son regard émeraude d’ordinaire scintillant s’éteignit, telle une bougie soufflée par le vent. « Et dire que cela ne servira sans doute à rien. Elle crèvera surement de faim dans quelques années. Comme nous tous. » Cette fois-ci, ce fut Kräm qui ne releva pas la remarque. Habituellement guillerette, l’humeur d’Asphodel devenait de plus en plus versatile depuis peu, mais le costaud gaillard[deuxième usage de cette expression] ne souhaitait pas froisser son ami à ce sujet. Et surtout, le pire était que son allégation pour le moins pessimiste apparaissait comme vraisemblable.
Dans l’ensemble, tu écris avec un vocabulaire riche et tu es méticuleux dans les descriptions. Hélas, une partie des descriptions ne servent pas le récit et donc une partie des lecteurs les sauteront. C’est ce dont parle Sombreféline sur les descriptions emphatiques. Les personnages sont très bien caractérisés. Par contre, je tire mon chapeau pour cette maîtrise de la description naturaliste. Tu as un souci du détail impressionnant, très loin des canons de la littérature actuelle (ce n'est pas une critique, loin de là). Par contre, attention à ne pas en faire un défaut au détriment de la narration. Mes remarques in situ et celles qui vont suivre ne sont que des pistes. Tu les saisis ou tu les rejettes. C'est ton droit voire ton devoir ! - des verbes faibles à repérer et voir s'ils peuvent disparaître. - trop de constructions verbales d’annonce d’action genre « c’était souvent lui qui prenait les initiatives» au lieu de « il prenait souvent les initiatives ». Tu es ultra précis dans tes descriptions quitte à faire de l’emphase (un adjectif à chaque mot au minimum parfois), c’est assez bien géré chez toi mais si tu rajoutes ces constructions verbales, tu ralentis encore plus le rythme de l’histoire. C’est dommage. - Les adverbes. Tu en utilises trop et souvent de façon inutile. Un adverbe doit donner de la force à la phrase pas lui donner un effet redondant. Je donne toujours ces deux exemples : « Le lion rugit férocement » et « Je t’aime bien ». Rugir signifie émettre un son féroce, donc tu commets une répétition avec le férocement qui amoindrit la force narrative du verbe. Pour « Je t’aime bien », essaie de le dire pour déclarer ton amour à quelqu’un… on verra si « Je t’aime » n’est pas plus fort au niveau du sens Par contre, je vais te l'avouer, ce genre de fantasy m'ennuie. Je m'ennuie en lisant le trône de fer qui use du même procédé narratif que toi (un personnage, un chapitre), j'aime les descriptions mais quand elles sont trop détaillées, ça tue mon imagination car tout est cadré et ça, ça tue un de mes plaisirs de lecture et, alors que tu dépeins très bien tes décors, je trouve que ça manque de poésie. Mais je sais pourquoi je dis ça, tu as un style de description très proche de la peinture pointilliste et la peinture n'est pas un art que j'apprécie, je lui préfère mille fois la poésie. Entre Michel-Ange ou Picasso et Du Bellay ou Rimbaud, mon coeur palpite en lisant les poèmes des derniers et mon esprit comprend mais ne s'enthousiasme pas face aux toiles des deux premiers. Par contre, tu as une maîtrise épatante de la description et ça, c'est à encourager car beaucoup de gens aiment ça |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] Lun 10 Juin 2013 - 12:23 | |
| Merci bien pour ces nombreuses remarques Daerel, on voit que tu as lu mon texte attentivement. Quelques commentaires en retour : - Les adverbes. C'est vrai que j'en mets peut-être trop, tu as raison. J'en ai supprimé quelques uns. - Les verbes ternes.Là par contre j'en ai déjà éliminé un paquet, ce 1er chapitre me donne un score de 7.5%, ce qui est un taux très bas, si l'on considère les statistiques conseillées : Présence maximum : 15.1 %. Présence moyenne : 12.08 %. Présence basse : 9.66 %. Ces pourcentages sont le résultat de moyennes réalisées sur les ouvrages suivant : Notre-Dame de Paris (V.Hugo) — Les Trois Mousquetaires (A.Dumas) — L’élixir de vie (H.Balzac) — Madame Bovary (G.Flaubert) — Les liaisons dangereuses (C.Laclos) — Salammbô (G.Flaubert) — Mémoires d'outre-tombe (Chateaubriand). - Les constructions verbales d’annonce d’action.Il s'agit en général de marquer une progression logique. Par exemple, "C’était souvent lui qui[c’était… que est une forumlation lourde ] prenait les initiatives pour organiser les recherches" => si je mets "il prenait souvent les initiatives" comme tu le suggères, certes cela allège la phrase, mais on perd le lien logique avec la phrase précédente. - Le procédé narratif.Là j'ai pas trop compris ta remarque, car ce chapitre mais clairement en scène 2 persos et non un seul, et je rentre dans la tête des deux (point de vue omniscient). C'est ma façon de procéder sur tous les chapitres. Par exemple le suivant mets principalement en scène le roi, mais on peut lire les pensées du conseiller royal par exemple. - Le participe présent dès le début alourdit les phrases.En fait j'ai une règle à ce niveau-là : je ne mets jamais un participe présent et un adverbe dans la même phrase (quoique j'ai bien dû en oublier qq uns). Je trouve exagéré de vouloir supprimer absolument tous les participes présents, au même titre que les adverbes ou les verbes ternes. A certains moment, ils sont beaucoup plus percutants que n'importe quelle autre tournure. - La maîtrise épatante de la description.Là ça me fait sacrément plaisir, car c'était à l'origine mon gros défaut, je ne décrivais pas ou pas assez. Cela me conforte dans le fait que je me suis bien amélioré depuis |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Noire Neige [dark fantasy] | |
| |
| | | | Noire Neige [dark fantasy] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|