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 Noire Neige [dark fantasy]

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MessageSujet: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMer 15 Mai 2013 - 19:08

Bonjour à toi ami lecteur,

Quelques infos de base sur ce projet de roman :

Titre : Noire Neige

Genre : Dark fantasy

Nombre de mots : 100 000 actuellement, environ 105 000 - 110 000 lorsqu'il sera achevé

Un résumé très succinct :
Un cataclysme s’est abattu sur l'île Isulgaar. Le royaume insulaire fut alors ravagé, et son peuple ruiné. Le Nord, où se trouve la capitale, prospéra peu à peu grâce à un nouveau roi autoritaire qui s’empara du trône à cette occasion. Le peuple du Sud glissa lui peu à peu dans la misère et la famine, et se mit à haïr le Nord. Le centre de l'île, point de départ du cataclysme, est quand à lui devenu une terre dévastée de pillards et de hors-la-loi.
Trente-et-une années après le cataclysme, l'équilibre précaire de l'île est menacé. Au Nord, un complot visant à assassiner le roi se met en route ; tandis qu'au sud, les habitants prennent la lourde décision de partir en exode pour conquérir le Nord, et défaire ce roi-tyran qui les a délaissés...


Lectorat visé : Un public averti féru de complots insidieux, de voyages épiques et de violence sanglante.

Pour ce qui est des critiques, merci de ne pas me ménager. Les critiques sévères sont particulièrement appréciées, tant qu'elles sont argumentées Smile

Remarque : Je suis toujours ouvert aux critiques pour les premiers chapitres Smile


Dernière édition par Firefrost le Dim 2 Juin 2013 - 12:04, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMer 15 Mai 2013 - 19:09

AUSTRIEM – I


Asphodel se retourna vers Kräm, lui montrant un visage serein.
« Ne t’inquiète pas, on va la retrouver.
— Hum, cela va déjà faire un jour qu’on la recherche… Je commence à perdre espoir !
— Fais-moi confiance », insista Asphodel en souriant.

Kräm cessa un instant d’inspecter les environs de la maigre forêt pour considérer brièvement son ami d’enfance, non sans une certaine pointe d’admiration. Le fixant intensément, les yeux vifs d’Asphodel éclairaient son visage, franc et harmonieux malgré son nez trop long, et ses cheveux bruns négligés qui retombaient en mèches désordonnées sur son front altier. Sa barbe de trois jours et ses premières rides de trentenaire mûr ne parvenaient à entacher l’habituel sourire radieux qu’il adressait à Kräm. Ce dernier appréciait également l’intonation de la voix claire et posée de son ami, qui sonnait toujours rassurante. En vérité, Kräm aurait été bien en peine de nier le charisme indéniable d’Asphodel, en dépit de ses usuels vêtements rapiécés de chanvre gris brun, et bien qu’Asphodel fût de carrure et de taille plus modestes que lui.
« Mais pourquoi continue-t-on à chercher dans cette direction ? » demanda quand même Kräm. Le costaud gaillard souleva un de ses broussailleux sourcils roux. « On s’éloigne, on devrait plutôt rejoindre les autres…
— Eh bien, je pense qu’elle a dû s’aventurer vers les grottes de Procras : c’est un lieu fascinant pour une jeune fille de huit ans comme elle.
— Mais c’est presque à l’opposé de l’endroit où elle a été vue pour la dernière fois !
— Fais-moi confiance », répéta Asphodel, dont le sourire s’élargit.

Sans autre mot, il se remit en route vers les grottes, forçant Kräm à lui emboîter le pas. Les deux hommes progressaient rapidement, grâce à la faible densité de la forêt Austriemienne, en grande partie composée d’amas épars et clairsemés de végétation méridionale. Les quelques buttes de terre et lits de rivières asséchés ne parvenaient guère à étoffer ce relief monotone et désolé, ni à ralentir l’avancée des deux amis. Bien que coutumier de ce lieu, Kräm ne put s’empêcher de soupirer en croisant un des fréquents arbres morts, qui renforçaient cette impression de sylve exsangue et flétrie. Seul l’implacable ciel bleu azur transpercé de son soleil écrasant venait nuancer cette pauvreté de coloris verdoyants. En évitant les branches éparses et torturées d’un peuplier atrophié, Asphodel perçut le bruissement d’un des rares animaux qui n’avait pas encore abandonné cet endroit morne. La faible quantité de gibier permettait à peine aux quelques milliers d’habitants de la province de garnir les banquets de fête, pourtant peu fréquents.
La bonne visibilité et le calme de cette maigre forêt expliquaient d’ailleurs l’inquiétude du compagnon d’Asphodel : la plupart des enfants égarés étaient retrouvés dans les heures qui suivaient leur disparition.

Soudain, Kräm s’arrêta. Il venait d’entendre au loin les premiers gémissements aigus des grottes de Procras. Localisé au cœur de la sylve Austriemienne, cet endroit aussi fascinant que mystérieux le troublait depuis sa plus tendre enfance, bien qu’il ne l’aurait reconnu que sous la torture. Situés dans les fondations d’une colline rocailleuse, d’innombrables tunnels s’étaient creusés au fil des siècles par l’eau d’un lac marécageux qui stagnait à leur base, encadrant la moitié nord de la colline. En grande partie inondé, le réseau caverneux se terminait par une immense ouverture principale qui donnait sur le lac. Autour de celle-ci, la paroi était criblée d’autres petites brèches d’accès aux grottes, dont certains parsemaient les premières hauteurs de la colline, et d’autres se devinaient sous la surface du lac, tachetée de variétés de nénuphars nains. L’énorme orifice et ses trous avoisinants semblaient former comme la bouche d’un géant variolé qui se serait noyé en tentant de boire cette immensité liquide. Chaque crépuscule voyait naître un jeu de lumières magnifique grâce aux rayons du soleil cramoisi, qui se reflétaient sur l’eau translucide du lac et la surface suintante de la base de la colline. En contrepartie, les perpétuelles bourrasques de vent qui hantaient le lieu occasionnaient des sifflements humides peu rassurants dans les canalisations non totalement gorgées d’eau. Cet endroit insolite avait inspiré plusieurs contes qui mettaient en scène des gnomes facétieux et autres apparitions étranges. Mais Procras demeurait avant tout un des rares points d’eau de l’Austriem, la province aride située au sud du royaume insulaire Isulgaar.

Constatant que Kräm s’était arrêté, son ami en profita également pour s’octroyer une courte halte. Après plus d’une demi-journée de recherches infructueuses, l’épuisement les gagnait, aussi bien mentalement que physiquement. Asphodel choisit donc de détendre un instant l’atmosphère :
« Ne me dis pas que Procras effraie un grand gaillard comme toi ! De sacrés peureux ces rouquins…
— Crois-moi, le mauvais goût de ton accoutrement est bien plus effrayant ! », répliqua Kräm sur le même ton taquin. Il reprit aussitôt son sérieux : « On se rapproche des grottes, mais toujours pas de trace de Lucia. Tu es vraiment sûr que… », commença-t-il. Le colosse se figea et plissa ses yeux.
« Qu’est-ce qu’il y a ?
— Attends. »

Kräm avança de quelques mètres sur le côté. Le costaud compagnon d’Asphodel s’occupait de la formation guerrière au village, mais son activité principale était chasseur. Aucun indice, aucun signe ne lui échappait jamais lorsqu’il pourchassait une proie, même si pour l’heure il ne s’agissait pas d’un sanglier agressif, mais d’une innocente petite fille.
Kräm se pencha et ramassa quelque chose entre les herbes jaunies et les cailloux, près des imposantes racines d’un des rares chênes de la forêt. Il se releva puis tendit un bouton de chemisier à Asphodel. Ce dernier gratta ses cheveux mi-longs en observant le petit objet rose.
« Ma foi, on dirait bien un bouton d’habit pour enfant », constata Asphodel.
En effet, la forme du bouton rappelait vaguement celle d’un cœur. Peu d’Austriemiens pouvaient se permettre l’achat de vêtements fantaisistes pour leurs enfants, mais Agorn, le père de Lucia, tenait la taverne la plus prospère de la province.
« Lucia l’aura perdu en courant par ici, supposa Asphodel. Mais pourquoi courrait-elle ? Peut-être qu’elle fuyait un danger… Par exemple, un animal qui la poursuivait ? »
Kräm s’accroupit un instant pour inspecter le sol. Le colosse fit glisser son musculeux avant-bras sur son front, afin d’éponger la sueur qui commençait à ruisseler sur son visage buriné et anguleux. Malgré l’actuelle période hivernale, l’Austriem gardait un climat doux, et leur marche soutenue n’arrangeait rien. Kräm leva ensuite la tête pour observer le majestueux chêne, puis il se redressa soudain pour examiner les premières branches.
« Non, pas de trace de poursuite, mais regarde : un fil de sa chemise sur cette branche. Elle a simplement dû passer un peu trop vite, et la branche a arraché son bouton.
—Ce serait bien son genre de gambader de manière insouciante comme ça. Continuons ! »

Les deux amis accélérèrent le pas vers la base de la colline de Procras. La mélodie inquiétante des grottes se fit plus distincte. Au fur et à mesure de leur progression, la végétation s’étoffait légèrement : les acacias, palmiers et autres cyprès devenaient plus nombreux et verdoyants. De même, les deux hommes entendaient davantage le chant de grives et de merles, qui tentaient vainement de masquer le pénible bruit lancinant des grottes. Cette recrudescence de vie végétale et animale était due à la présence du lac, véritable poumon de cette région moribonde. Malgré tout, on était loin de la verdure luxuriante et pleine de vie qui caractérisait autrefois l’ensemble de la forêt Austriemienne.

Quand Asphodel et Kräm arrivèrent enfin au lac de Procras, ils ne parvinrent à repérer aucun signe de Lucia. Ils contemplèrent un bref instant la paisible étendue d’eau, puis observèrent en vain les alentours. Ils crièrent ensuite la fillette à plusieurs reprises, toujours sans succès. La seule réponse semblait demeurer celle de l’implacable bruit humide des grottes, à la fois hypnotique et inquiétant.
« Je n’arrive pas à repérer d’autres traces d’elle, elle n’a peut-être fait que passer, suggéra Kräm.
— Pour aller où ? Il n’y a rien de spécial, au-delà de Procras. Elle aurait forcément fait demi-tour ensuite pour rentrer, et nous aurions déjà dû la croiser dans ce cas. Non, elle doit toujours être ici. Cherchons ! »

Ils se séparèrent pour effectuer le tour de l’étendue d’eau chacun de leur côté.

Asphodel contourna le lac vers l’ouest. Il rejoignit une vieille piste qui menait vers les vestiges d’un village abandonné, situé à une bonne journée de marche en dehors de la forêt. Malgré le sourire impérissable que ses lèvres affichaient, il commençait à trouver inquiétant qu’ils n’aient pas encore repéré Lucia. Le jeune homme se remémora un instant l’image d’Agorn et Azahée en pleurs, complètement abattus, s’imaginant déjà avoir perdu leur fille unique. Il fallait la retrouver. Forgeron de métier, Asphodel comptait parmi ceux qui avaient à cœur d’aider les autres habitants de la province du sud d’Isulgaar, à chaque fois que l’occasion se présentait. C’était souvent lui qui prenait les initiatives pour organiser les recherches telles que celles-ci, pour venir à la rescousse de personnes agressées par des pillards, ou encore pour établir avec Kräm une stratégie afin de traquer une bête nuisible. Parfois, son ami chasseur trouvait même l’altruisme d’Asphodel quasi viscéral. Un peu comme s’il s’agissait de l’exutoire à un mystérieux tourment intérieur, que Kräm lui-même n’avait réussi à définir, malgré leur étroite relation amicale. Toujours était-il que les efforts du forgeron s’avéraient en général payants, et il avait bien l’intention que cette fois-ci ne fasse pas exception à la règle. Ne voulant se résoudre à perdre espoir, Asphodel continuait donc d’avancer et observait attentivement tout ce qui l’entourait.

Pendant ce temps, Kräm faisait le tour de l’étendue d’eau vers l’est. De son côté, le sol était particulièrement boueux et glissant à cause de la proximité du lac marécageux. En plus de l’inquiétant sifflement humide des grottes, l’ambiance sonore était saturée par le bruissement continu qu’émettait la multitude d’insectes présents, qui virevoltaient à travers les branchages des arbres avoisinants. Insectes qui avaient par ailleurs la fâcheuse tendance à bourdonner autour de la tête du chasseur, ce qui commençait sérieusement à l’agacer. Kräm progressait donc avec prudence, et passait autant de temps à observer les environs qu’il n’en mettait pour prendre garde de ne pas tomber à cause de la boue ou des insectes. Son regard de chasseur avisé ne parvenait pas à repérer le moindre indice. Asphodel se serait-il trompé ?

« Ici ! » cria soudain Asphodel.
Surpris par l’appel de son compagnon, Kräm manqua de glisser, mais il se retint de justesse à l’aide d’une branche. Heureusement pour le colosse et son amour-propre, il n’y avait personne pour voir son amorce de chute. Kräm revint sur ses pas afin de rejoindre Asphodel.
La frêle Lucia gisait dans une crevasse peu profonde d’où elle aurait facilement pu s’extirper, si elle ne s’était pas assommée dans sa chute. Au moment où le chasseur arriva, le forgeron était accroupi au fond en train de la prendre délicatement dans ses bras.
« Je l’ai rapidement examinée : elle a l’air d’aller bien, le rassura Asphodel en levant la tête.
— Eh bien, elle nous aura donné du mal !
— Les escapades forment la jeunesse…
— …Et fatiguent la vieillesse, héhé. » Le chasseur soupira. « Et dire que je viens tout juste d’être papa… »
Kräm se mordit la langue. Se plaindre à ce sujet en face d’Asphodel n’était pas judicieux : cela faisait plus de trois ans que lui et sa femme Hilda essayaient en vain d’avoir un enfant. Le forgeron ne releva pas la remarque. Il se redressa en tenant Lucia dans ses bras pour que Kräm la récupère, puis il escalada le trou.
Les deux amis contemplèrent un instant la fillette inconsciente. Elle s’était salie durant son escapade et dans sa chute, mais malgré les petites coupures maculant sa peau mate et la terre barbouillant ses cheveux blonds, une beauté angélique rayonnait de son visage endormi. Au même titre que Kräm qui était roux, Lucia se démarquait des autres habitants de la province : les Austriemiens possédaient presque tous des cheveux bruns, voire châtains.
« Elle est blessée », constata le colosse en observant sa jambe. À demi cachée par de la terre agglutinée dessus, une plaie de plusieurs centimètres lui ouvrait la peau du genou.
« Gageons que Shaäl lui concoctera un traitement sur mesure, dit Asphodel. Ne traînons d’ailleurs pas trop à la lui apporter, ça risque de s’infecter. »

Pourtant, au lieu de se mettre en mouvement, le forgeron releva lentement la tête, puis fixa le lac placide d’un air absent. Sa face se rembrunit. L’indéfectible sourire ornant ses fines lèvres s’effaça comme neige au soleil. Son regard émeraude d’ordinaire scintillant s’éteignit, telle une bougie soufflée par le vent.
« Et dire que cela ne servira sans doute à rien. Elle crèvera surement de faim dans quelques années. Comme nous tous. »
Cette fois-ci, ce fut Kräm qui ne releva pas la remarque. Habituellement guillerette, l’humeur d’Asphodel devenait de plus en plus versatile depuis peu, mais le costaud gaillard ne souhaitait pas froisser son ami à ce sujet.
Et surtout, le pire était que son allégation pour le moins pessimiste apparaissait comme vraisemblable.



Dernière édition par Firefrost le Lun 3 Juin 2013 - 7:29, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMer 15 Mai 2013 - 19:09

NORWAL – I


« Quel crime a-t-il commis ? interrogea le roi Warkhan du haut de son trône.
— Il a tenté de voler un lièvre, répondit l’inquisiteur Hégos.
— Hum. Est-il droitier ou gaucher ?
— Euh... Droitier... Enfin, je crois. »
L’inquisiteur royal se retourna vers le criminel, qui acquiesça d’un léger signe de tête.
« Qu’on lui coupe la main gauche », décréta le roi.

Suite à l’énonciation de la sentence, le condamné tressaillit. Certains yeux s’écarquillèrent dans l’assemblée. Malvor, le conseiller du roi qui se tenait debout à côté du trône, esquissa un léger sourire. Hégos, un peu surpris par le verdict, se tut durant un instant.
« Mais sire, hum, c’est une décision quelque peu lourde, pour un crime qu’il n’a même pas commis au final », argua finalement l’inquisiteur royal. Hégos avait pris la voix la plus affable et respectueuse possible. Encadré de sa courte chevelure grisonnante et de son haut col doré, son visage franc et imberbe s’était voilé d’un air appréhensif, mais ses yeux noirs osaient soutenir ceux de son souverain.

Warkhan fronça ses sourcils décolorés, ce qui rendit ses traits encore plus froids et sévères que d’ordinaire. Malvor accentua son sourire et caressa un instant son bouc noir, qui renforçait l’aspect triangulaire de son visage. Le conseiller royal était curieux de savoir comment Warkhan allait réagir.
Pour sûr, le roi n’aimait pas être désapprouvé en public. Heureusement pour Hégos, Warkhan appréciait beaucoup son inquisiteur royal : il se plaisait à avoir une personne franche et directe dans son entourage proche. Tout le contraire de Malvor, dont l’obséquiosité commençait sérieusement à agacer le roi.
Warkhan prit donc le temps d’expliquer calmement son verdict.
« C’est pourtant ce qui est prévu dans les nouvelles tables de la loi Norwalienne, édictées au début de mon règne. Je sais qu’il n’est pas d’usage d’appliquer ce genre de sanction sévère, mais les vols ou tentatives de vols ont tendance à se multiplier ces derniers mois. Cela fera un exemple dissuasif.
— Sire, je vous en prie… implora le prisonnier. Ma femme éduque seule notre gamine, et sans ma main je pourrai plus travailler, et... »
Warkhan le fixa d'un air si dur et méprisant que le condamné se tut de lui-même. Enchaîné devant les gardes au milieu de la salle, il baissa lentement la tête. Il savait pertinemment que la quasi-totalité des verdicts de Warkhan était depuis toujours restée sans appel, et sa plaidoirie n'y changerait rien. Elle risquait même d'aggraver sa situation. Quelques larmes coulèrent le long de ses joues décharnées, puis allèrent s’écraser sur le large tapis rouge qui coupait la salle en deux, du trône vers la haute porte d’entrée.
« Estime-toi heureux : la peine maximale est l’amputation de la main dominante », lâcha le roi.

Murmures dans l'assemblée.
« Bien... Le prévenu aura la main gauche coupée à hauteur du poignet. Exécution de la sentence à prévoir dimanche midi sur la place centrale », lança Hégos à l’intention du greffier, qui prenait note.
Malvor se tourna vers son souverain, lui signifiant d’un léger signe de tête qu’il approuvait son verdict royal.
« C’était la dernière affaire de la journée, sire, conclut Hégos.
— Très bien, vous pouvez disposer, déclara Warkhan d’une voix autoritaire à la petite assemblée qui commença à se lever.
— Avez-vous besoin de moi ? lui demanda Malvor.
— Je voudrais être seul quelques instants, répondit le roi d’un ton un peu sec.
— C’est que, je souhaitais m’entretenir avec vous à propos de mon idée d’envoyer une expédition d’explorateurs en mer, sire.
— Assez. Tu connais mon opinion sur ce sujet pour l’instant. Nous en reparlerons plus tard. Éventuellement. »
Le conseiller royal n’insista pas et suivit le mouvement de la foule qui se dispersait.
Warkhan parut songeur. Entreprendre de lancer une expédition navale afin de découvrir d’hypothétiques autres territoires qu’Isulgaar était une idée fantaisiste, et c’était actuellement le cadet de ses soucis. D’ailleurs, d’autres avaient déjà tenté de quitter l’île, et on ne les avait jamais revus. Pourquoi un nouvel essai se révèlerait-il plus fructueux ?

Lorsque la salle fut vidée, Warkhan se prit à baisser la tête, accoudé sur son trône. Il massa un instant ses yeux bleus fermés avec son pouce et son index droits. Il ne faut pas que je relâche mes efforts maintenant, pensa-t-il, ou toute mon œuvre s'avérera vaine.
Son œuvre, elle avait débuté au moment du Cataclysme. Car si le Norwal, capitale du royaume insulaire Isulgaar, vivait actuellement une période faste, les dernières décennies avaient été dures. Très dures même, suite à cette terrible catastrophe qui s’abattit sur l’île, il y a maintenant trente et un ans exactement, juste avant que Warkhan ne profite de la confusion qui s’ensuivit pour s’emparer du trône.

Le roi ébaucha un sourire en se rappelant brièvement son parcours sinueux, qui l’avait fait passer du statut de jeune écuyer à celui de souverain populaire. A l’origine, il était parvenu à s’intégrer à la vie du château royal par chance. Tout avait débuté grâce à sa relation avec Durwain, le chevalier en chef lui-même, dont il avait par hasard sauvé le fils Galénor, perdu dans la forêt avoisinante. En gage de reconnaissance, Durwain en avait fait son écuyer personnel. La soif d’ambition qui animait Warkhan et sa profonde intelligence lui avaient alors permis de tisser un réseau de contacts importants au château. Il devint rapidement un personnage notable de la vie Norwalienne, malgré sa petite vingtaine d’années. Elidar, le roi d’Isulgaar de l’époque, se mit à personnellement l’apprécier, à en parler en bien à son entourage, et à le faire apparaître à ses côtés lors de ses représentations publiques. Le Cataclysme frappa à ce moment précis. En une fraction de seconde, une violente déflagration retentit, le ciel s’obscurcit, et la terre trembla. Puis le chaos. Des murs du château s’écroulèrent, des arbres furent instantanément déracinés ou réduits en cendres, une avalanche de rochers dévala la montagne surplombant la citadelle pour venir s’écraser dessus. Parmi le nombre important de victimes, on comptait le roi Elidar, le chevalier en chef Durwain, et plusieurs responsables nobles. Grâce à son charisme et à l’appui des personnes hautes placées encore vivantes dont il détenait la confiance totale, Warkhan se mit à accompagner, puis diriger la phase de reconstruction. Il agit alors de manière si habile et pertinente que les résultats furent au rendez-vous. À l’aide de quelques discours mémorables, même les habitants les plus passifs et démoralisés face à la catastrophe se sentirent galvanisés grâce aux talents d’orateur de Warkhan. Le jeune homme devint vite le symbole du renouveau du royaume, l’image d’une nouvelle ère pleine de promesses. Jouissant d’une très forte popularité et possédant sans conteste la stature d’un souverain, il s’autoproclama alors régent du Norwal, puis rapidement roi d’Isulgaar. L’ancien souverain n’avait pas de descendants, et Warkhan était de toute évidence la personne à qui convenait le mieux la place royale inoccupée. Jaloux de son succès, certains nobles se mirent à le critiquer sur ses origines inconnues bien que nobles selon lui, mais leurs reproches diffamatoires furent noyés sous les vagues de liesses qui accompagnaient son accession au trône vacant.
En se ressassant ces évènements passés, Warkhan regarda au-dehors, au travers d’une des petites fenêtres du mur de droite. Glissant ses doigts dans sa longue et raide chevelure blanche, il observa un moment le spectacle hypnotique de la fine neige opaline, qui tombait inlassablement par-dessus une persistante brume blafarde qui durait depuis des semaines. Ce fluctuant rideau blanchâtre ne permettait qu’à peine d’entrevoir le sublime panorama montagneux et forestier caractéristique du Norwal, dont la silhouette apparaissait telle une ombre fantomatique. La capitale se situant au nord de l’île Isulgaar, ses habitants devaient composer avec un climat bien rude, surtout en cette période de début d’année.

Warkhan se leva, puis parcourut la dizaine de pas qui le séparaient de la fenêtre afin de contempler ce blanc paysage, aussi morne que majestueux. En contrebas, il pouvait voir la silhouette vaporeuse de la ville du Norwal, orientée vers le sud. Malgré la froideur, on devinait une grande agitation dans la capitale Norwalienne, comme toujours. Coutumiers de ce climat rugueux, les habitants n'étaient pas gênés pas outre mesure. La vaste agglomération fourmillait littéralement de vie, ses limites s’étant au fil des siècles étendues jusqu’à la base des deux collines qui l’encadraient. À quelques centaines de mètres en direction du nord, le château surplombait la ville de toute sa splendeur architecturale, juché sur les premières hauteurs de la montagne du Norwal, située derrière lui.
Tout cet équilibre précaire bâti au fil des années ne tenait en place que grâce à sa gestion rigoureuse et implacable, et pouvait rompre à tout moment s’il relâchait ses efforts. Ou s’il lui arrivait quelque chose… car Warkhan ne possédait pas d’héritier, étant veuf de sa première et unique femme, décédée en couche avec son premier bébé une dizaine d'années auparavant. Le roi n’avait toujours pas pris le temps de trouver une reine remplaçante depuis lors, et cela devenait urgent. Car s’il mourait, qui pourrait correctement perpétuer son œuvre ?

Perdu dans ses pensées, Warkhan resta un long moment à la fenêtre.
Le roi se mit finalement en mouvement pour quitter la salle du trône. Au bout de quelques pas sur le tapis rouge central, Warkhan tourna un instant la tête vers la tenture royale qui ornait le mur de gauche de l'imposante pièce. Plus qu’un moyen de garder un peu de chaleur en cette période hivernale, une telle tapisserie demeurait avant tout la représentation du symbole de sa toute-puissance. Il fixa l’œil du lynx borgne qui figurait sur le fond rouge sang du tissu. Ce félin mutilé était l’emblème de son règne. On le retrouvait sous plusieurs formes au château : sculptures, gravures murales, collections de couverts royaux, et même certains vitraux du temple pourpre, modifiés à l’occasion de son avènement.
« Tu révèlerais bien des choses si tu pouvais parler, n’est-ce pas mon ami ? » lança-t-il à l’intention du fauve, qui esquissait un léger sourire énigmatique.



Dernière édition par Firefrost le Ven 24 Mai 2013 - 20:37, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 16 Mai 2013 - 12:04

AUSTRIEM – I

« Mais pourquoi continue-t-on à chercher dans cette direction ? », demanda quand même Kräm => pas besoin de virgule dans les incises finissant par ? ou !

Leur progression était rapide, car la modeste forêt Austriemienne était peu dense. Sa végétation était principalement composée => trois fois "être", verbe faible : à varier un peu ?

la forêt Austriemienne était donc paisible et feutrée, mais également triste et morne.
C’était d’ailleurs pourquoi Kräm s’inquiétait pour la jeune Lucia : la plupart des enfants égarés étaient retrouvés => idem, trop de "être"

« Pas de doute, c’est un bouton d’habit pour enfant. », constata Asphodel => pas de point final dans la réplique

sa forme rappelait vaguement la forme d’un cœur => répétition de "forme" : celle d'un cœur ?

les acacias, palmiers et autres lauriers devenaient quelque peu plus nombreux et verdoyants. => je trouve que "quelque peu plus" est un peu trop ; soit l'un soit l'autre à mon goût

Le jeune homme était forgeron de métier, => qualifier un trentenaire de jeune homme ? Je me suis souvent posé la question dans mon roman également, et j'avoue que je n'ai adopté ce choix.

mais il faisait partie de ceux qui avaient cœur à aider les autres habitants => à cœur d'aider

avait même l’impression que le besoin qu’avait Asphodel d’aider son prochain => "que ressentait Asphodel" ? Pour éviter le verbe faible

l’ambiance sonore était saturée par le bruissement continu qu’émettait la multitude d’insectes présents, qui virevoltaient à travers les branchages des arbres avoisinants. => insectes en plein hiver ? Ils ne sont pas censés dormir à cette période ? (enfin, chez nous si. Ici, j'en sais rien ^^)

Insectes qui avaient par ailleurs la fâcheuse tendance à bourdonner autour de la tête du chasseur => de bourdonner

« Ici ! », cria soudain Asphodel. => pas de virgule


A part cette tendance à mettre un peu trop de "être", c'est un excellent début.
Bien écrit, très agréable à lire, on rencontre les personnages petits à petits, ils sont déjà sympathiques sans pour autant être trop "héros", on découvre un peu l'univers (très originale cette grotte:)) - pas super attrayant en effet - pas encore d'intrigue mais ce passage "tranche de vie" est largement suffisant pour l'intérêt à débuter.
C'est bien décrit, on visualise bien, on suit. Voilà. On se laisse porter.
Vraiment très bon Very Happy

NORWAL – I

Je souhaiterai être seul quelques instants, répondit le roi d’un ton un peu sec. => souhaiterais

C’est que, je souhaitais m’entretenir avec vous => répétition de "souhaiter"

Entreprendre le lancer une expédition navale afin de découvrir de potentiels autres territoires => Entreprendre de lancer / Entreprendre le lancement

Pourquoi un nouvel essai serait plus fructueux ? => se révèlerait-il ? (pour éviter "être" encore une fois)

Il ne faut pas que je relâche mes efforts maintenant, pensa-t-il, ou toute mon œuvre aura été vaine. => on peut envisager des guillemets ou de l'ital pour mettre les pensées en valeur

il y a maintenant trente et un ans exactement => ça fait un peu oral je trouve ; "trente et un ans plus tôt exactement" ?

le chevalier en chef lui-même => en chef de quoi ?

jusqu’à la base des deux collines qui l’encadrait. => encadraient

il y a déjà quelques années => il y avait déjà quelques années ?

« Tu révèlerais bien des choses si tu pouvais parler, n’est-ce pas mon ami ? », lança-t-il => pas de virgule avant l'incise


Eh ben j'ai encore moins à redire Very Happy
Toujours aussi bon à lire, quoi que dans un registre différent du premier chapitre. On rencontre de nouveaux personnages, et ce roi est intéressant : à la fois il voulait et aime le pouvoir, et d'un autre côté, il est quand même attentif à son peuple et à son royaume ; il est dur, mais il sait s'adoucir un peu tout de même. Oui, vraiment, je sens qu'il va être très plaisant à suivre.
Son histoire est instructive aussi, à la fois pour l'homme et pour l'univers, et même si du coup il ne se passe pas grand-chose dans cette partie (au présent en tout cas), ça n'enlève en rien l'intérêt du passage.
J'ai bien aimé aussi la petite histoire du lynx borgne : c'est original comme symbole, j'espère qu'on en aura l'explication à un moment Smile
Et puis donc, ce fameux cataclysme. A se demander si on saura un jour ce qui l'a causé... Mais en attendant, ça met les deux parties du pays dans un sacré merdier, et l'une plus que l'autre ^^

Voilà, c'est tout pour l'instant. Désolée de ne pas faire de critique négative appréciée, mais ça me plait beaucoup ^^
A bientôt en tout cas Wink
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 16 Mai 2013 - 13:38

Grand merci pour ce retour très complet.

En général je ne fais pas trop de fautes, mais je constate que mes récents remaniement des premiers chapitres en ont laissé passer plusieurs.
Je m'en vais corriger tout ça sur le champ.

Effectivement, va falloir que je bosse sur les verbes faibles, mais c'est pas facile de se passer de ces verbes "passe-partout" sans casser la fluidité.

Pour les insecte en plein hiver, il s'agit d'un climat tropical (d'où la présence de palmiers par exemple), donc même en hiver il ne fait pas trop froid. Je devrais peut-être mettre plus cet aspect en avant.

Le chevalier en chef, ben c'est le chef de tous les chevaliers quoi ^^ Mais j'avoue que je ne suis pas non plus satisfait de la dénomination, bien que je n'ai pas encore réussi à trouver mieux. Chevalier commandant ça fait pompeux, chevalier-maître pas assez explicite (il pourrait y en avoir plusieurs, comme si c'était un rang de chevaliers expérimentés)... je cherche, je cherche.

C'est vrai que l'intrigue principale n'apparaît pas encore. Il s'agit de sous-intrigues mineures (recherche de Lucia et condamnation du voleur), qui continueront d'évoluer en trame de fond dans les prochains chapitres. Le but étant avant tout à planter le décor en douceur et présenter les personnages clés.
La vraie intrigue démarre vraiment au chapitre 4. J'espère que ce n'est pas trop "tard", et c'est pourquoi j'ai opté pour des chapitres courts (1600 - 2000 mots en moyenne), afin de ménager le rythme.

Encore merci, et ravi que ça t'ai plu ! Smile
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 16 Mai 2013 - 18:50

J'avoue que parfois, quand je chasse un "être" ou un "faire" je me dis que j'en fais trop avec la nouvelle tournure. Mais bon, je trouve que ça saute trop aux yeux ces répétitions, et qu'il vaut mieux les enlever au possible.
Ceci dit, je note quand même que tes phrases se perdaient au milieu d'autres sans aucun verbe faible, et donc c'est moins gênant. Mais en enfiler 3 ou 4 d'un coup, même si elles sont belles et tout ça, ça se voit quand même.

Ah ouais. J'avais pas fait gaffe en fait pour les palmiers. Oui, ça aurait largement dû me mettre sur la voie, mais va savoir pourquoi, la description de la forêt au début, avec ses arbres morts et la mention "hivernale", j'imaginais ça sous la neige.
Mais je pense que ce n'est pas un mal dans l'absolu d'insister un peu sur cet aspect malgré tout ^^

"Premier chevalier" ? Mouais, c'est pas le plus explicite non plus. C'est vrai que c'est pas facile parfois, les titres.

Je te rassure (ou pas, tu le savais peut-être déjà ^^) : ces chapitres même sans la présence de l'intrigue principale ne sont absolument pas ennuyeux. Bien au contraire. J'ai tendance à préférer qu'on m'introduise petit à petit dans l'histoire, parce que j'ai mieux le loisir d'apprendre à connaître les personnages, leur vie, et ensuite mieux appréhender les changements, les pourquoi, etc.
Continue comme ça ! cheers
(ça tombe bien, c'est ce que t'as fait. Ouaiiiiis, je sers à rieeeeen ! ^^)
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeLun 20 Mai 2013 - 14:38

Salut Morrigan,

Chevalier prime ?
A ben non trop Transformers. Sorry

Citation :
J'ai tendance à préférer qu'on m'introduise petit à petit
Si on se connaissait mieux, je ferais une blagounette qui... ah, ben non, donc j'arrête. ::dehors::


Blague à part, voici les deux chapitres suivants.

ANNONCE A TOUS : je suis toujours ouvert aux (méchantes) critiques pour les deux premiers chapitres Smile
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeLun 20 Mai 2013 - 14:41

AUSTRIEM – II


« Remarque très juste mon jeune ami », dit Shaäl à son élève. Le vieil érudit gratta un instant sa courte barbe blanche. « En effet, Isulgaar est une île, il est donc logique que les ancêtres de nos ancêtres soient arrivés par la voie de la mer, quand personne n’habitait encore ici. Certains supposent même que ces premiers arrivants se sont échoués par hasard sur notre île alors verdoyante, et qu’ils ont préféré s’y installer plutôt que tenter de rentrer chez eux.
— Mais, personne n’a jamais essayé de quitter Isulgaar ? interrogea un garçon du fond la salle.
— Si, bien sûr, mais aucun de ces aventuriers n’est jamais revenu. On ne sait pas ce qu’ils sont devenus, s’ils ont trouvé d’autres territoires… et donc s’ils ont survécu. Certains pensent même qu’il n’existe pas de vie ni de terres en dehors d’Isulgaar, et que nous sommes par conséquent les seuls êtres vivants de la Création.
— Et vous êtes d’accord avec eux ? interrompit une fille de sa voix douce.
— Absolument pas. Certaines matières, comme l’or, n’existent pas à l’état brut sur l’île, elles ont donc forcément été apportées de l’extérieur. »

Comme à son habitude, Shaäl avait captivé son jeune auditoire. Il occupait la fonction de gérant de l’école Austriemienne, qui donnait des cours deux jours par semaine à six classes réparties suivant les âges des élèves et leur degré de maturité. Le vieux savant avait délégué la majorité des cours à quatre jeunes autres professeurs, mais continuait d’enseigner à la première classe, celle des moins de huit ans. Il possédait la fibre pédagogique profondément ancrée en lui, et demeurait avant tout la personne la plus âgée et érudite du village. Partager ses connaissances à des jeunes esprits encore malléables et réceptifs était donc une évidence pour lui.
« Les derniers à avoir tenté de quitter Isulgaar sont partis juste avant le Cataclysme, poursuivit Shaäl. Comme tous les autres, on ne les a jamais revus.

« Bien, ceci me fait une bonne transition pour vous parler un peu de ce tragique évènement survenu il y a trente-et-un ans. Comme chaque année durant le dernier jour d’école avant le printemps, je vais vous conter en détail la fameuse légende du Cataclysme, dont vous avez surement tous entendu parler. Certains d’entre nous l’appellent également la Malédiction des Dieux, car le courroux de divinités serait à l’origine de cette terrible catastrophe. »
Les yeux bleus-gris du vieil homme s’embrasèrent d’une lueur à la fois grave et ensorcelante.
« Lorsque j’étais encore moi-même dans la fleur de l’âge, un affrontement terrible eut lieu sur Isulgaar. Ou plutôt, je devrais préciser au-dessus d’Isulgaar, au plus haut de ses cieux. Deux divinités jalouses étaient entrées en guerre. Elles voulaient chacune posséder le contrôle de l’île. L’une était Suranuth, le dieu des montagnes, et l’autre Numistra, la déesse des forêts et de la végétation. Ils avaient pendant longtemps été amants, mais l’amour avait laissé place à l’indifférence au fil du temps, puis à la haine lorsque vint la question du partage d'Isulgaar. À cette époque, une végétation dense existait sur Isulgaar, tandis que la topographie de notre île est depuis toujours relativement plane, à part dans le Norwal, la région la plus montagneuse d’Isulgaar.
— C’est quoi la topagrophie, Monsieur Shaäl ? interrogea le plus jeune élève.
— Topographie, corrigea le vieil homme. Pardon, je voulais dire qu’il y a assez peu de collines et de montagnes sur Isulgaar. Et donc, Numistra argumentait que la logique voudrait que ce soit elle qui hérite de l’île, puisque son élément vert est bien plus omniprésent partout sur Isulgaar. Suranuth rétorquait de son côté qu’une montagne est un élément bien plus grand qu’un arbre, et que ce n’était pas le nombre qui faisait la puissance, mais l’importance. Il ajoutait même d’un air moqueur que si l’on voit fréquemment des arbres pousser sur des montagnes, l’inverse ne s’est jamais produit. Numistra ne se privait pas de lui répondre que c’est parce que l’arbre avait une position dominante sur la montagne.
« Bref, leur conflit devint vite haineux et ils se mirent en guerre l’un contre l’autre. Les deux divinités levèrent chacune leur armée d’archanges, les serviteurs des dieux. Les batailles furent terribles et causèrent de nombreuses pertes dans les deux clans. La guerre n’en finissait pas, car chaque camp était de force égale. Marduc, le roi des dieux, fut vite fatigué de leurs chamailleries futiles et leur somma de cesser cette querelle puérile afin de trouver une solution. Il leur proposa de se partager l’île en deux. »

Shaäl marqua une pause. Il observa la vingtaine d’enfants aux yeux écarquillés qui le fixaient intensément. Il connaissait parfaitement chacun d’entre eux, bien que leur maigreur commune et leur accoutrement semblable ne facilitaient pas leur distinction. Aucun uniforme scolaire n’était en vigueur, mais un œil extérieur aurait pu avoir des doutes à ce sujet. En dehors des rares enfants issus de familles aisées comme celle de Lucia, ils portaient tous des courtes guenilles similaires de lin ou de chanvre. Seuls leurs visages illuminés par leur soif de connaissances venaient nuancer leur accoutrement terne. Shaäl esquissa un sourire de ses maigres lèvres, en grande partie dévorées par sa barbe.
« Ainsi, Suranuth hérita du Norwal, où se trouvaient le plus de montagnes et de collines, et Numistra de l’Austriem, où la végétation était la plus dense.
— Et qui régna sur Midannir ? demanda un jeune élève au premier rang.
— Personne ne devait régner sur cette partie centrale de l’île. Ce territoire était d’ailleurs la limite à ne pas dépasser de nos deux anciens amants.
« Cette paix dura un temps, mais les rancœurs bouillonnaient toujours dans l’esprit des deux dieux. Suranuth, le plus perfide des deux, décida de tendre un piège à son ex-compagne. Le dieu des montagnes soudoya Jaliah, un archange du camp de Numistra, puis l’envoya informer la déesse qu’il comptait s’accaparer le Midannir en secret. C’était évidemment un mensonge, mais l’irritation de Numistra à cette supposition fut telle qu’elle ne put s’empêcher de se rendre sur le territoire interdit pour vérifier. Suranuth prévint instantanément Marduc, pour lui montrer que Numistra ne respectait pas ses engagements, et celle-ci fut effectivement surprise par le roi des dieux dans la zone défendue.
« Marduc rentra alors dans une colère terrible et décida de bannir la déesse à jamais. Cependant, la victoire de Suranuth fut de courte durée… Réalisant avec horreur le tort qu’il avait causé à Numistra, Jaliah avoua tout à Marduc, puis se suicida de honte. Le courroux du roi des dieux fut alors décuplé. Dans un acte d’une fureur incroyable, Marduc pétrifia Suranuth sur place, et l’envoya s’écraser sur Isulgaar. En touchant le sol, la pauvre divinité fut à jamais figée en sa propre représentation céleste : une haute montagne, qui jaillit violemment des entrailles de notre île. Cet évènement provoqua le Cataclysme, c’est-à-dire la série de catastrophes naturelles qui transformèrent notre île magnifique en un rocher aride.
— C’est donc ça la grande montagne au milieu du Midannir ?
— Exactement, car c’est au-dessus de cet endroit qu’eut lieu la colère de Marduc et qu’il infligea son terrible châtiment à Suranuth.
« Numistra avait donc hérité d’Isulgaar. Cependant, elle était loin d’être heureuse, car le Cataclysme avait détruit une grande partie de la végétation de l’île. Par ailleurs, au fond d’elle-même elle n’avait jamais cessé d’aimer Suranuth, maintenant inaccessible à jamais. Certains prétendent même que les murmures aigus des grottes de Procras ne sont rien d’autre que les lamentations éternelles de Numistra… »

Le vieil érudit regarda brièvement à travers une des fenêtres, constamment ouvertes pour aérer et tenter de rafraîchir les élèves et leurs jeunes cerveaux bouillonnants. La nuit s’attelait déjà à répandre ses voiles sombres sur les paisibles ruelles du village Austriemien. Il gratta un instant son crâne, chauve depuis des lustres, mais toujours cerclé d’ultimes touffes de longs cheveux décolorés qui tombaient, négligés, sur ses maigres épaules. Il se faisait tard, et la plupart des enfants devaient se lever tôt le lendemain pour travailler dans leur famille.
« Je terminerai en disant que tout ceci n’est peut-être que légende, mais Isulgaar a bel et bien été dévastée il y a trente et un ans. Vos parents et grands-parents ont dû faire face à cette terrible catastrophe. Toute l’île a été ravagée suite à ce désastre, et la reconstruction a duré plusieurs années. Le Norwal ne s’en est pas trop mal sorti, et a principalement subi la destruction de bâtiments, car leurs édifices étaient plus audacieux que les nôtres. Il semblerait que les nombreuses montagnes du nord aient limité le souffle de l’explosion dans le Norwal, qui a surtout fait face à une vague de tremblements de terre. De notre côté, même si l’Austriem n’a pas trop subi de séismes, notre province a vu sa végétation dépérir. Quant au Midannir, la quasi-totalité de la flore et des êtres vivants qui s’y trouvaient au moment de la catastrophe n’a pas survécu.
« Bien, ce sera tout pour aujourd’hui », conclut donc Shaäl en souriant.

Les enfants, heureux de terminer les cours, rangèrent bien vite leurs affaires et évacuèrent la pièce dans la bonne humeur. Leurs cris résonnèrent un moment dans la vaste salle de classe qui, avec sa quarantaine de places, était devenue bien trop grande pour le nombre d’élèves.
Shaäl resta quelques instants seul dans la pièce. Il observait ces vieilles tables de bois et leurs chaises usées. Il aimait cet endroit, son odeur légèrement âcre mais agréable, son ambiance studieuse mais toujours espiègle. Toutefois, le lieu apparaissait austère et vide de signification sans la présence des élèves qui lui donnait vie. Espérons que cette salle de classe remplira encore longtemps sa fonction quand je serai parti… pensa-t-il.
L’école avait été rendue obligatoire par Amaäl, l’arrière-grand-père de Shaäl. Avant, seuls les enfants aisés pouvaient payer le lourd droit d’entrée, qui fut aboli par Amaäl. Shaäl était fier de perpétuer cette tradition et d’offrir aux jeunes Austriemiens l’accès gratuit à l’écriture et aux connaissances. Cependant, certains habitants commençaient à se demander si ce travail ne devenait pas vide de sens, si l’on prenait en compte la situation précaire de l’Austriem. Quelques parents avaient même retiré leurs enfants de l’école, considérant que leur progéniture avait mieux à faire que potasser des livres, à savoir les aider à ramener de la nourriture à la maison. Le vieil érudit pensait au contraire que les esprits d’enfants formés aujourd’hui seraient peut-être ceux des adultes qui trouveraient les solutions de demain.

Shaäl se sentit fatigué. Il sortit de la salle, puis fit résonner ses pas dans l’immense cour de l’école, devenue bien trop grande pour la population infantile de l’Austriem depuis le Cataclysme. Il leva son regard vers le plus haut bâtiment de l’édifice scolaire. Il s’agissait du dortoir pour enfants, à moitié détruit lors de la terrible catastrophe. La construction de trois étages ressemblait maintenant à une ruche tronquée et délabrée. Le bâtiment avait perdu son utilité : les villages environnants avaient tous été désertés par les habitants survivants du Cataclysme pour joindre la capitale Austriemienne. Les enfants logeaient donc chez eux. Par ailleurs, depuis de cette fameuse Malédiction des Dieux, les femmes avaient du mal à tomber enceintes, et les naissances avaient diminué de moitié au moins. En conséquence, le vieil érudit n’avait pas jugé nécessaire de faire reconstruire le dortoir.
Shaäl fut soudain interpelé par Prodis, son jeune disciple phytologue, qui arrivait en courant vers lui.
« Maître ! On a retrouvé la petite Lucia ! Elle est blessée…
— Je te suis », dit calmement le vieil homme.



Dernière édition par Firefrost le Ven 24 Mai 2013 - 16:08, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeLun 20 Mai 2013 - 14:44

NORWAL – II


« Trois Lyns la coupe ! Seulement trois Lyns ! » criait le barbier pour essayer d’aguicher les clients. Pas facile de se faire entendre dans la ville du Norwal, qui se situait en contrebas du château royal : tous les marchands s’exprimaient de la même manière tonitruante. Sans parler du bruit des animaux : poulets, cochons et autres chiens en liberté, qui se conjuguaient aux braillements des personnes éméchées sortant des tavernes.

Une silhouette encapuchonnée progressait tant bien que mal sur le sol pavé de ces rues criardes. Elle évita de justesse un vieil homme chauve qui titubait en geignant des paroles inintelligibles : il apparaissait bien imbibé d’alcool malgré l’heure peu avancée. La capitale presque surpeuplée impliquait la difficulté de se frayer un chemin dans ce bruyant dédale fourmillant qui prenait d’assaut ses oreilles.
L’individu n’appréciait pas beaucoup plus le manque de clarté qui régnait dans ces ruelles exigües. Souvent de cinq ou six étages pour caser un maximum d’occupants, les bâtiments de couleur sombre, leurs encorbellements audacieux et l'avancée des auvents ne laissaient entrevoir qu’une mince ligne de ciel gris entre leurs toits.
En plus de l’ambiance assourdissante et de la pénombre, le mystérieux piéton n’affectionnait guère le sentiment d’oppression dû à l’étroitesse des rues. Il était forcé de serpenter entre les enfants jouant devant leur porte, les étals des marchands ambulants, les basses enseignes pendantes, les flaques glissantes de neige boueuse, ainsi que le ruisseau central dans lequel les passants jetaient leurs détritus.
Détritus qui impliquaient d’ailleurs un quatrième désagrément : l’odeur. En effet, ces immondices combinées aux marchandises pas toujours fraîches, surtout le poisson arrivé de la côte depuis le marché du lundi, aux excréments d’animaux, aux fréquentes flaques de vomissures, au purin, et aux poêlons de tripes et autres nourritures épicées cuisant à feu doux, lui donnaient sérieusement envie de se boucher le nez, voire de rendre son dernier repas.
Non, l’inconnu n’aimait décidément pas descendre en ville ; mais il avait à faire.

Lorsqu’il aperçut enfin la place centrale au bout de la rue, il s’arrêta un instant et poussa un soupir de soulagement, relâchant un nuage de vapeur sous l’ombre de sa capuche. Tout près de lui se trouvait l’un des nombreux bordels de la ville, à l’entrée duquel se tenait une fille de joie. Flottant au gré de la glaciale brise Norwalienne, sa chaude écharpe bleue nuit contrastait avec la pâleur de son visage maquillé et le rouge vif de son long surcot, qui laissait clairement entrevoir ses formes généreuses.
« Hé l’ami, il fait froid dehors… ça te dirait pas de te réchauffer un peu à l’intérieur ? » lança-t-elle en prenant une pose lascive, tout en recoiffant ses interminables cheveux d’ébène d’une main assurée. L’homme encapuchonné ne lui fit même pas l’aumône d’un regard. Il s’écarta de l’enseigne et se contenta de continuer sa route, tâchant d’éviter les obstacles qui parsemaient la ruelle.

Enfin, il déboucha sur la place centrale. L’espace aéré du lieu lui permit de se sentir tout de suite un peu plus à l’aise. Une petite foule de badauds s’amassait devant le crieur public, qui s’apprêtait à faire ses annonces hebdomadaires sur l’estrade centrale. Les habitants des maisons entourant le lieu ouvrirent leur fenêtre pour tendre l’oreille. De leur point de vue, la place ressembla bientôt à une mosaïque de teintes ternes, variant du gris clair au noir d’encre. Le bas peuple n’aimait pas la couleur, et l’inconnu s’y fondait parfaitement. Seuls les quelques membres de la cour présents venaient nuancer ce tableau morne de leurs teintes plus vives : rouge et or, synonyme de noblesse, ou encore bleu acier, synonyme de chevalerie. Les prostituées auraient également pu colorer cette image de leurs apparats affriolants, mais suite à une série de viols de certaines filles de joie isolées, un décret leur interdisait de s’éloigner des maisons closes tant qu’elle y officiait en tenue.

Le crieur public agita sa clochette et commença à parler.
« Votre attention, amis Norwaliens ! Petites annonces à la criée ! Je rappelle que le crieur public crie vos annonces personnelles, avis de recherche, mots d’amour, et tout type de message pour la modique somme de cinq Lyns.
« Deux annonces officielles du roi Warkhan pour commencer ! Première annonce royale. Ce samedi, soit dans trois jours, aura lieu la Palinginée, la fête annuelle de fin d’hiver. Le déroulement des festivités se fera comme à l’accoutumée, derrière le château. Sont prévues comme activités : concours de tir à l’arc, animations de jongleurs, acrobates, dresseurs de chiens, spectacle de danse et bien sûr la fameuse joute chevaleresque. La journée sera clôturée par un banquet généreusement offert par votre souverain.
« Deuxième annonce royale. Ce dimanche après-midi sur la place du village aura lieu l’exécution d’une sentence : un voleur aura la main gauche tranchée pour son crime. Comme le veut la loi, tous les citoyens ont le droit d’y assister, en dehors des anciens criminels et des prostituées.
« Annonces personnelles maintenant. Mot du sieur Egéas pour dame Ildorine. "Ma chère, ma tendre, tu…" »

Mais l’inconnu n’écoutait déjà plus : il avait mieux à faire que d’entendre les mièvreries pathétiques de puceaux effarouchés. Profitant de ce que l’attention générale soit portée sur le crieur, il s’éclipsa discrètement dans une petite ruelle attenante.
Là s’y trouvait l’homme qu’il était venu voir. L’étroit passage sombre n’était pas très fréquenté, à cause de son exiguïté et du fait qu’il ne comptait aucun commerce. Foulant le sol neigeux à grands pas, l'étrange individu se dirigea vers la seule autre personne présente dans la ruelle, un mendiant entre deux âges assis contre un mur. Ce dernier leva négligemment la tête vers l’inconnu quand il arriva à son niveau, puis recoiffa sa mèche crasseuse.
« Une p’tite pièce à vot’ bon cœur, lança-t-il sans réel espoir.
— Tu es bien Erbin ?
— Peut-être, qui le demande ?
— Qui je suis n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est ce que je te propose.
— Ah », se contenta de répondre le miséreux d’un air suspicieux.

L’homme en gris tourna sa tête encapuchonnée à droite et à gauche pour s’assurer de leur intimité. Parfait : ils étaient seuls, la plupart des badauds s’étant massés face au crieur public, comme il l’avait prévu. Par ailleurs, le roi Warkhan avait promulgué six ans plus tôt un décret qui limitait les lieux accessibles à la mendicité. Dans la mesure où la progression dans la capitale devenait problématique, seules les rues les moins passantes étaient autorisées pour cette activité, afin de ne pas gêner la circulation. Mieux valait respecter la loi, car dans le cas contraire, la peine encourue s’élevait à un an de prison, et les patrouilles de chevaliers gardes étaient fréquentes.
L’inconnu sortit une bourse de sa cape.
« Une avance pour toi », dit-il au mendiant en lui jetant le petit sac.
Erbin l’attrapa au vol, en examina le contenu, écarquilla les yeux, regarda l’homme encapuchonné, puis à nouveau l’intérieur de la bourse, comme pour vérifier une deuxième fois.
Pendant que le mendiant réalisait la somme astronomique qu’il tenait entre ses mains, l’inquiétant quidam ne cessait d’observer les environs d’un air nerveux.
Chaque année, la neige s’arrêtait de tomber quelques jours avant la Palinginée, et cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle : elle s'était interrompue une heure plus tôt. La visibilité était donc bonne, malgré la fine brume qui persistait encore ; d’où la crainte de l’inconnu de se faire repérer.

Au bout d’un court moment, ce dernier poursuivit :
« J’ai entendu dire que tu n’as pas été mendiant toute ta vie, et qu’autrefois tu te livrais à des activités plus… sombres. Funestes, pour être plus précis.
— C’est que, c’est possible, mais c’était il y a longtemps et…
— Tu auras dix fois cette somme quand tu auras accompli ta tâche.
— Dix fois ! Mais qui voudrais-tu que je fasse disparaître pour un tel prix ? » Il cracha. « Le roi peut-être ?! » plaisanta-t-il en riant.
L’obscur quidam ne répondit rien, et se contenta de fixer le mendiant avec un léger rictus qui se devinait sous l’ombre de sa capuche. Au bout de quelques secondes, le visage enjoué d’Erbin pâlit, puis il tendit la bourse à l’intention de l’inconnu.
« Impossible. C’est beaucoup trop de risques, même pour un tel montant.
— Quinze fois cette somme alors », répliqua son interlocuteur d’un ton implacable, sans faire le moindre geste pour récupérer son argent.
Erbin se figea un instant, puis baissa les yeux.

L’inquiétant personnage n’était pas très rassurant, et la mission qu’il lui proposait apparaissait à l’évidence comme la plus difficile que l’on puisse confier à un assassin.
Cela dit, sa vie minable et insignifiante changerait du tout au tout s’il venait à entrer en possession d’une telle fortune. Une fois son méfait commis, il pourrait toujours émigrer vers l’Austriem, en prétendant être un paysan seul survivant d’une agression de bandits du Midannir par exemple. Voire peut-être convaincre Illitia de s’enfuir avec lui… la femme qu’il aimait depuis sa plus tendre enfance. Ils avaient grandi ensemble, mais suite à la mort des parents d’Erbin, puis de ses activités peu recommandables qu’il commença à exercer pour s’assurer des revenus confortables, il s’était mis à l’éviter par pure honte. Au final, il avait stoppé de lui-même sa carrière d’assassin pourtant brillante, tâchant de se dégotter un travail plus digne afin d’avoir une meilleure image aux yeux d’Illitia. Malheureusement pour lui, donner la mort sembler demeurer son unique talent, car ses tentatives de réorientations professionnelles se soldèrent toutes par un échec. Son revirement final en simple mendiant ne s’avérant pas beaucoup plus glorieux, il ne voyait guère Illitia, une à deux fois par mois maximum. Cependant, aux dernières nouvelles, la jolie trentenaire travaillait comme domestique au château, était toujours célibataire, et semblait avoir gardé de l’affection pour lui…

Erbin se dit alors qu'une telle somme d’argent pourrait faire de lui un homme neuf, balayant son passé minable pour un futur lumineux et libéré de toute activité illégale ou méprisable. Pas de doute, il s'agissait là d'une occasion unique de prendre un nouveau départ.
« Vingt fois cette somme, tenta de négocier Erbin.
— Marché conclu.
— Quel est ton plan ?
— Ce samedi, la Palinginée sera une bonne occasion à ne pas rater. Warkhan aime à se mêler à la foule durant ces grandes manifestations, et sa garde rapprochée aura du mal à surveiller tous les badauds.
— Mais c’est du suicide ! Même si je parviens jusqu’au roi pour accomplir ma tâche, ses gardes me tueront dans la minute qui suit. » Il cracha. « Ou me captureront dans le meilleur des cas, compléta-t-il. Ce qui n’est pas beaucoup plus enviable.
— Sauf s’ils sont distraits…
— C’est-à-dire ?
— Comme tu le sais, la fête est en général conclue par l’explosion de feux d’artifice pour marquer la clôture de l’évènement et accueillir le printemps. Cette année, le budget alloué à ce spectacle est particulièrement généreux, et le stock de poudre noire est donc très conséquent. S’il venait à exploser en entier de manière prématurée, il en résulterait une sacrée pagaille, et tu pourrais en profiter pour commettre ton crime et t’esquiver furtivement juste après.
— Comment feras-tu ?
— Fais-moi confiance. J’agirai à la fin de la joute chevaleresque, quand le roi ira rejoindre le banquet. Tu n’auras qu’à te tenir prêt à ce moment-là. Pour ce qui est du paiement du complément de la somme, je te retrouverai ici même quelques jours plus tard.
— Quelles garanties ai-je que vous me paierez le reste ? rétorqua le mendiant d’un ton méfiant.
— Quelles garanties ai-je que tu ne vas pas t’enfuir avec ce que je viens de te donner ? »
Erbin soupira, puis finit par lâcher :
« Très bien, j’accepte.
— Parfait, on se revoit dans une semaine donc », conclut le mystérieux conspirateur qui partit aussi sec.

Erbin observa attentivement l'individu s’éloigner dans l’étroite ruelle. Le mendiant remarqua alors un détail dans l’accoutrement de l’obscur quidam. Bien que tous ses habits soient de facture classique et populaire, ses chaussures, de simples souliers à boucle, attirèrent son attention.
Lorsqu’Erbin officiait en tant qu’assassin, plusieurs années auparavant, son sens de l’observation lui avait toujours été remarquablement utile, que ce soit pour jauger ses interlocuteurs, ou sentir le danger dans une mission périlleuse. Cela lui avait permis d’éviter les ennuis, souvent tragiques dans ce genre d’activité, jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite anticipée afin de chercher en vain un autre métier plus honorable.
Cordonnier talentueux, le père d’Erbin avait eu le temps de lui enseigner une partie de son art avant de mourir. Le travail de réparation de chaussures n’était pas le plus évident : il fallait enlever la pièce usagée, découper et préparer la pièce de rechange, changer tous types de bonbouts, déposer des talonnettes, percer les talons, marteler, coller des talons et semelles. Un travail dont la moindre erreur entraînait soit un inconfort lors du port de la chaussure, soit un défaut esthétique qui serait remarqué, voire les deux dans le cas d’un mauvais cordonnier.
La chaussure droite de l’individu avait subi une telle opération, mais il s'agissait là d'un travail d’orfèvre, totalement indétectable pour une personne non initiée. Pas pour Erbin.

L’espace d’un instant, le mendiant se demanda alors qui pourrait bien avoir l’idée saugrenue de soumettre la réparation d’une chaussure de facture moyenne à un cordonnier si talentueux. Il eut été sans doute beaucoup moins cher d’en racheter une nouvelle paire…



Dernière édition par Firefrost le Ven 24 Mai 2013 - 16:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeLun 20 Mai 2013 - 19:47

Je viendrai commenter quand j'aurais un peu plus le temps, promis !

Sinon, je te conseille de ralentir peut-être un peu plus le rythme des posts, histoire de ne pas noyer tout de suite les lecteurs.

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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeLun 20 Mai 2013 - 21:07

Citation :
Si on se connaissait mieux, je ferais une blagounette qui... ah, ben non, donc j'arrête. ::dehors::
Rôôôôh, tout de suite ! Mais quel esprit mal placé, j'vous jure ^^

Pour la peine, tu seras puni ! Sévèrement !
*moi aussi j'peux faire plein de blagues avec ces dernières phrases...*
J'vais lire le chapitre suivant, na ! ^^

AUSTRIEM – II

Il grattant un instant sa courte barbe blanchâtre => Il gratta. Pourquoi "blanchâtre" ? En général, les cheveux/barbe, c'est blanc ou gris, mais blanchâtre, j'ai l'impression que c'est une couleur qui a mal tournée ^^ Bon, j'verrai peut-être ensuite, mais j'avoue que je trouve ça un peu trop

D’une part, en tant que personne la plus âgée et érudite du village, il était donc tout désigné pour ce poste => comme on a une construction en deux temps, j'enlèverais le "donc"
Cette phrase est bien, mais j'avoue que je ne vois pas trop en quoi elle justifie complètement le fait qu'il ait gardé la classe des 8 ans. Pourtant, le lien avec celle d'avant m'incite à penser que c'est ça qui va être justifié, et pas juste le fait qu'il ait gardé une classe, peu importe laquelle

dont vous avez surement tous entendu parler => sûrement

car le courroux de divinités serait à l’origine => "de divinités" ? Marrant, on dirait qu'ils n'ont pas vraiment de croyances, du coup

— C’est quoi la topagrophie Monsieur Shaäl ? => virgule après "topagrophie" (^^ 'tain, à réécrire !) pour l'apostrophe

Les batailles furent terribles, et causèrent de nombreuses pertes dans les deux clans => je virerais la virgule

Marduc, le roi des dieux => devil2

Personne ne devait régner sur cette partie centrale de l’île. Ce devait d’ailleurs être => répétition de "devait" : "Il s'agissait d'ailleurs" (pour le second) ?

Il aimait cet endroit, son odeur légèrement âcre, mais agréable, son ambiance studieuse, mais toujours espiègle => deux fois "...., mais..." : si la répétition de structure n'est pas voulue, je suggère quelque chose comme "son odeur légèrement âcre, quoi qu’agréable, son ambiance studieuse, mais toujours espiègle"

qui fut aboli par Amaäl. => "qui fut aboli par ce même Amaäl" ?

En conséquence, le vieil érudit n’avait par conséquent pas jugé nécessaire de le faire reconstruire => en conséquence/par conséquent

Les naissances avaient diminué de moitié au moins. => et la mortalité maternelle ?...


Je m'arrête-là pour ce soir, j'ai encore des choses à faire ; je reviendrai vite pour la suite (ceci dit, je rejoins Sombrefeline : attend un peu pour la suite, aussi frustrant que ça puisse être, ça risque de décourager les gens, sinon...)
Une suite intéressante, peut-être plus classique dans le traitement école/vieux sage qui aime les enfants et veut transmettre les connaissances, mais pas dénuée de charme. C'est sympa de nous faire connaître la version mythologique du Cataclysme, tout en nous apprenant un peu la théologie de ce monde. J'ai quand même pas (encore ?) franchement l'impression qu'ils soient très religieux, j'en ai pas vu un seul faire référence à un dieu, ne serait-ce que dans un juron ou une supplique (genre dans le chapitre 1, l'un des deux pourrait demander "Oh, Machin, faites qu'on la retrouve saine et sauve"). Je ne dis pas qu'il faut impérativement le faire, au contraire ! C'est juste pour illustrer mon propos sur l'impression que j'en retire. J'ai trouvé le conte sympathique, en tout cas, et plutôt bien raconté par le vieux monsieur, ça donnait envie de connaître la suite Smile
Et puis quelques nouveaux éléments sur la situation de l'univers, et principalement du Sud de l'île : en effet, c'pas la joie. Je me demande par contre qu'elle est la taille du village. Pour moi, village, et en fantasy, ça a tendance à être assez petit. D'où le fait qu'une école de cette importance me paraisse assez suspect pour que je me dise que le village doit compter plus de gens que ce que je pense ^^
A part ça, pas grand-chose à redire ici. Toujours très agréable à lire Wink
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMar 21 Mai 2013 - 12:15

@ sombrefeline
Pas de soucis, je peux ralentir le rythme des posts. Je voulais juste éviter de frustrer ceux qui voudraient lire la suite dans la foulée, comme l'a judicieusement deviné Morrigan.


@ Morrigan
Merci pour ce retour rapide !

Mise en avant de la religion Isulgarrienne : c'est vrai que c'est pas trop mis en avant dans les premiers chapitres. Je le fais (un peu) plus dans les prochains. Je pense qu'au moment d'écrire ces premiers chapitres, je ne savais pas trop encore si je voulais que ces croyances aient une importance ou pas. Il s'agissait avant tout d'expliquer le Cataclysme via une légende qui claque sa maman. Je vais peut-être revoir ma copie à ce niveau.

Roi des dieux Marduc : j'ai longtemps cherché le nom de ce roi des dieux, qui devait être facile à retenir. Mais figure-toi que "Marduk" fut véritablement roi des dieux chez les babyloniens ? Forcément j'ai sauté sur l'occasion, j'ai juste changé le "k" en "c" pour dénoter un peu.

Barbe blanche : je trouvais cliché, mais c'est vrai que blanchâtre et peut-être pas top non plus.

ce même Amaäl : je trouve que ça alourdit pour le coup...

la mortalité maternelle : j'avoue ne pas comprendre ta remarque... Certes, moins d'enfant = moins de mère à décéder en couche (sujet traité dans mon roman d'ailleurs, mais chut !), mais là l'idée c'était juste de montrer qu'il y avait moins d'enfants.

Le village compte quelques milliers d'habitants, je l'indique brièvement l'air de rien dans le premier chapitre, à propos du gibier qui est limite pour ce nombre.

Toutes tes autres remarques sont toujours autant appréciées et on été prises en compte.

Encore merci !

PS : Au fait, ton pseudo me rappelle le nom des lutins bretons, les Korrigans. Référence voulue à notre folklore local ?

PS2 : Par rapport à la blagounnette sur le verbe introduire, en fait si j'y ai pensé c'est parce que c'est une erreur récurrente de franglais faite par les expats, due au verbe introduce (présenter) : "je vous introduis cette personne". La même avec exhibition (expo) par exemple : "t'as été à l’exhibition samedi ?", on pense direct à la connotation sexuelle Smile

PS3 : Je préfère la Wii, plus conviviale.
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMar 21 Mai 2013 - 13:03

Austriem I

Bon, je ne relève pas les quelques fautes, vu que Morrigan et son œil d’aigle s’en sont chargés.

J’ai eu un peu de mal à rentrer dans le texte au début, je trouve que le dialogue est un peu abscon, on ne sait pas qui sont les personnages, ce qu’ils veulent. Ça va mieux dès que tu entames la description des lieux, j’ai tout de suite visualisé la scène. J’attends de voir ce que vont devenir ces personnages, mais je trouve qu’en quelques pages, tu arrives déjà bien à poser leur caractère et leurs motivations.

Le texte est bien écrit, je trouve que tu as un beau style, attention juste à ne pas trop jouer sur le style emphatique pour les descriptions, ça peut vite devenir fatiguant.

Voilà, je lirai donc la suite avec plaisir.

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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMar 21 Mai 2013 - 13:08

OK pour la religion, à toi de voir si tu comptes "rectifier" ou non ces premiers chapitres au niveau de l'importance dans la vie quotidienne. C'est surtout par rapport à la crédibilité avec la suite, si elle est primordiale, ben... mais tu m'as comprise Wink

Vi, je savais pour Marduk ^^ (y a même une référence dans un épisode de Stargate SG-1 avec un vilain Goa'uld en plus Razz)

pour la mortalité maternelle : pour moi, si tu dis que les femmes ont du mal à accoucher, ça peut vouloir dire plusieurs choses, et notamment que les accouchements se passent très mal et donc qu'elles meurent en couches en plus grand nombre qu'avant. C'était le principal sens de ma question.

Ok pour le nombre d'habitants, désolée, je ne retiens souvent pas ce genre de détails quand c'est dit une fois au début ^^

PS 1 : non, mon pseudo vient de Renégats, de David Gemmell, même si j'ai appris ensuite que c'était la déesse celte de la guerre et de la destruction (la claaaaasse Cool )

PS 2 : ouais, j'ai tendance à pas voir des fois quand je fais des anglicismes ^^ (j'ai fait une licence d'anglais, s'pour ça)

PS 3 : j'ai testé ni l'une ni l'autre, mais j'étais morte de rire en comprenant la blague Razz
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMer 22 Mai 2013 - 11:56

Tant pis pour le double post...

NORWAL – II

La capitale étant presque surpeuplée, il était difficile => étant/était : ça passe, mais je signale toujours

Flottant au gré de la glaciale brise Norwalienne => je crois qu'il n'y a pas besoin de mettre une maj vu que c'est un adjectif cette fois

Hé l’ami, il fait froid dehors… => hmm, elle ne devrait pas montrer elle aussi quelques signes du froid, justement ? Tremblements, pâleur ?...

L’espace plus aéré du lieu lui permit de se sentir tout de suite un peu plus à l’aise => chipotage : "plus aéré / un peu plus" : "de se sentir davantage à son aise" ? (mouais...)

Une petite foule de badauds s’amassaient devant le crieur public => s'amassait

et tout type de message pour la modique somme de cinq Lyns. => tous types de messages ?

Première annonce royale. Ce samedi => j'aurais mis deux points plutôt qu'un point

acrobates, et dresseurs de chiens, => le "et" fait étrange ici

Deuxième annonce royale. Ce dimanche => idem, j'aurais mis deux points

vers la seule autre personne présente dans la ruelle => déjà "personne" un peu avant : "le seul être" ?

le visage enjoué d’Erbin se pâlit => bizarre se pâlit". "pâlit" tout court ?

— Quelles garanties ai-je que tu ne vas pas t’enfuir avec ce que je viens de te donner ? » => ou de me trahir... Il gagnerait peut-être vachement plus en dénonçant la tentative d'assassinat au roi ! Mais alors les risques, oulalala...

Bien que tous ses habits soient de facture classique et populaire, ses chaussures, de simples souliers à boucle, attirèrent pourtant son attention. => le "pourtant" de fin me semble faire redondance avec le sens général, je le retirerais


Ça fait vachement "Trône de Fer" l'ambiance de celui-là ^^ (et ça me fait penser au RPG dessus, avec le premier chapitre sur le prêtre rouge, si tu y as joué)
Je maintiens, c'est toujours très agréable à lire. Tu as un style fluide, qui se lit parfaitement, tout en étant quand même un minimum recherché. Je ne cherche pas la petite bête comme ça m'arrive parfois, je me laisse juste porter.
Et puis l'histoire est intéressante. Intrigante, même. Mais qui est donc ce vilain monsieur tout de gris vêtu ? Pourquoi veut-il faire assassiner le roi ? Diantre, fichtre et même foutre ! Que d'interrogations.
Donc tu l'aurais deviné, je tente de meubler pour ne pas trop faire voir que je n'ai rien à redire ^^ Ce chapitre est très bien construit, d'un point de vue de l'univers où on découvre la ville principale de Norwal, où on rencontre un peu le peuple (enfin, il change pas souvent le peuple ^^), le crieur public (j'aime bien ça, c'est assez peu utilisé mais c'est bien sympa) ; et puis ce mystérieux individu, que tu arrives à "planter" sans pour autant en dévoiler.
Erbin est intéressant aussi évidemment, même si j'avoue que les quelques phrases sur son passé avec Illitia pourraient être un peu mieux amenées (la transition de ce passage surtout "La femme qu’il aimait depuis sa plus tendre enfance. Ils avaient grandi ensemble"). Ses hésitations sont bien amenées, surtout sa volonté de refuser d'abord, et puis de négocier le double promis au final... Il me plaît bien Smile

Voilà, j'aime toujours autant, et j'avoue que je suis très curieuse de la suite study
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMer 22 Mai 2013 - 12:19

Norwal I

Citation :
« Mais sire, c’est une décision quelque peu lourde, pour un crime qu’il n’a même pas commis au final, argua finalement l’inquisiteur royal.
— C’est pourtant ce qui est prévu dans les nouvelles tables de la loi Norwalienne édictées au début de mon règne. Je sais qu’il n’est pas d’usage d’appliquer ce genre de sanction un peu sévère, mais les vols ou tentatives de vols ont tendance à se multiplier ces derniers mois. Cela fera un exemple dissuasif.
Hum, si on a affaire à un roi capable de couper la main d’un gars pour une tentative de vol, ça me paraît étrange qu’il laisse son inquisiteur contester sa décision ainsi au vu de tout le monde.

Citation :
Warkhan se prit à baisser la tête, accoudé sur son trône, en posant le pouce et l’index droits sur ses yeux bleus fermés
Formulation un peu étrange, je trouve

Bon, alors je suis un peu mitigée avec cet extrait.
Dans les points positifs :
les descriptions, je trouve que tu arrives bien à rendre l’ambiance glaciale des lieux.
La séance de justice, qui permet de présenter les personnages principaux, leurs liens…
Le style, toujours fluide et agréable.

Dans les points qui mériteraient d’être travaillé
Pour moi, la séance de justice est sous-employée, je pense que tu devrais ce servir de cet évènement pour montrer plus le caractère de ton roi, est-ce qu’il est froid ? Est-ce qu’il est colérique ? Est-ce qu’il est craint par ses collaborateurs. Idem pour ceux qui assistent à la scène, je pense qu’à travers leurs réactions, tu pourrais poser un peu plus leur caractère.
L’ascension du roi au pouvoir. Je pense vraiment que c’est le genre d’évènement qui mériterait d’être distillé dans l’histoire et pas raconté d’un bloc comme ça. Pour un premier chapitre, je dirai que tu pourrais te contenter d’allusions pour piquer la curiosité du lecteur, je pense que ça serait plus efficace.

Autrement, c’est un début assez accrocheur, même si à mon sens, il mérite d’être retravaillé.

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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeMer 22 Mai 2013 - 14:07

Merci sombrefeline pour ton retour franc et pertinent.

Citation :
ça me paraît étrange qu’il laisse son inquisiteur contester sa décision ainsi au vu de tout le monde.
C'est vrai. J'ai un peu modifié le passage.
En fait, Hégos est un personnage très haut dans la hiérarchie royale (numéro 3, juste après le conseiller royal Malvor), et le roi l'aime beaucoup pour sa franchise justement.

Citation :
Formulation un peu étrange, je trouve
Je vois ce que tu veux dire. J'ai modifié.

Citation :
la séance de justice est sous-employée
J'ai ajouté qq descriptions, c'est vrai que c'est l'occasion, bonne idée.

Citation :
L’ascension du roi au pouvoir.
Là par contre c'est un passage obligé, je n'ai pas la place de le caser ailleurs dans le récit.
Par ailleurs, l'idée était de raconter dès le début l'histoire du roi, qui sera un personnage clé de l'histoire.
Cela dit, j'ai accentué le lien avec les pensées du roi, à l'origine de ce flash back.
Et puis, en tant que "teaser" pour éveiller l'intérêt du lecteur, il y a toujours l'origine du lynx borgne Wink

En espérant que la suite te plaise Smile
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 23 Mai 2013 - 17:58

Austriem II

Citation :


Citation:
L’ascension du roi au pouvoir.

Là par contre c'est un passage obligé, je n'ai pas la place de le caser ailleurs dans le récit.
Par ailleurs, l'idée était de raconter dès le début l'histoire du roi, qui sera un personnage clé de l'histoire.
Cela dit, j'ai accentué le lien avec les pensées du roi, à l'origine de ce flash back.
Et puis, en tant que "teaser" pour éveiller l'intérêt du lecteur, il y a toujours l'origine du lynx borgne

Je comprends tout à fait qu’il y ait des infos que tu doives faire passer. Ce qui m’a gêné, c’est l’aspect « bloc », couplé à l’avalanche de faits et de noms. Je pense que ce passage gagnerait à être plus dilué dans le texte.

Citation :
l’école Austriemienne
Remarque tout à fait inutile, mais ça me fait drôle de lire ce nom, vu que dans un de mes textes, j’ai la « nation Austrénienne ». A chaque fois que je vois le nom, j’ai l’impression d’avoir mal lu Very Happy

J’ai bien aimé ce passage, je trouve que tu plantes bien le décor et tu arrives à faire passer pas mal d’infos sur ton monde, sans que ce soit lourd. J’aurais juste aimé avec un peu plus de description des lieux où la leçon se déroule (à quoi ça ressemble, qui sont les gamins, comment sont-ils habillés). Je trouve que ça donnerait un peu de chair à ton univers.

Raconter l’histoire du Cataclysme via une leçon est une bonne idée. En tout cas pour moi, ça fonctionne. On a eu l’explication légendaire du Cataclysme, du coup, on s’interroge sur l’explication réelle.
Attention toutefois à ne pas utiliser de vocabulaire trop moderne (fibre pédagogique, topographie), je trouve que ça ne colle pas avec le cadre fantasy et l’histoire mythique qui est contée.




Norwal II

Citation :
Six mètres en moyenne
Suggestion, mais dans un contexte fantasy, inspiré par les civilisations nordiques, je pense qu’il serait bon de trouver un équivalent au système métrique, pour renforcer la cohérence de ton univers.

Citation :
le stock de poudre noire est donc très conséquent
Ils connaissent la poudre ? Est-ce qu’ils ont des armes à feu du coup ?

Alors, comparé à l’extrait précédent, je trouve que les descriptions sont bien mieux gérées, on ressent bien le tumulte de la rue, la foule, la crasse… Je rajouterai juste quelques détails au niveau de l’architecture des bâtiments et de l’habillement de passants, histoire de mieux visualiser la scène.

Côté enjeux dramatiques, ça se précise. Complot contre le roi et tentative d’assassinat, donc. Affaire à suivre pour découvrir comment le roi, l’assassin et le conspirateur vont s’en tirer.

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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 23 Mai 2013 - 19:37

Salut Morrigan,

Désolé !
Je n'avais pas vu ton deuxième post, mea culpa. Embarassed

Alors, décidément, comme le souligne sombrefeline, rien n'échappe à ton oeil de lynx, c'est impressionnant.

brise Norwalienne : oui, je me suis posé la question à plusieurs reprises pour ce genre de cas. Dans un choix délibéré d'harmonie, j'ai décidé de mettre une majuscule systématiquement.
Peut-être reviendrai-je sur ce choix contestable.

Citation :
Il gagnerait peut-être vachement plus en dénonçant la tentative d'assassinat au roi !
Pas bête, mais la somme proposée est vraiment énorme, il ne sait pas qui est l'inconnu, et il n'a pas de preuve (à part les sous, mais c'est pas un mendiant comme lui qui va avouer ça, au risque de se les faire confisquer)

Citation :
les quelques phrases sur son passé avec Illitia pourraient être un peu mieux amenées
Pas faux, et pourtant j'avais déjà bossé sur cette transition (pas facile, snif). Je vais essayer de l'améliorer encore.

Citation :
Voilà, j'aime toujours autant, et j'avoue que je suis très curieuse de la suite
Ça fait zizir Smile

Pour le reste je n'ai rien à dire à part : je corrige tout ça au plus vite !

Et faut que j'aille lire la suite de ton histoire aussi, tu as pris de l'avance sur moi...

Jamais joué au RPG de GOT... c'est bien ?
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 23 Mai 2013 - 19:57

Salut sombrefeline,

Merci pour ces commentaires très constructifs !

Citation :
J’aurais juste aimé avec un peu plus de description des lieux où la leçon se déroule (à quoi ça ressemble, qui sont les gamins, comment sont-ils habillés)
On m'a déjà fait la remarque en effet, c'est prévu que je bosse dessus.

Citation :
je pense qu’il serait bon de trouver un équivalent au système métrique, pour renforcer la cohérence de ton univers.
Oui, je m'étais fait la réflexion aussi mais, dans une procrastination exacerbée, je m'étais dit que je verrai ça plus tard.
C'est vrai que, par exemple, beaucoup de romans de fantasy empruntent le système anglo-saxon (livre, pieds), mais en même temps le Seigneur des Anneaux et autre Game of thrones sont écrits par des anglophones justement.

Citation :
Ils connaissent la poudre ? Est-ce qu’ils ont des armes à feu du coup ?
Héhé, bien vu, la poudre noire n'existait pas au début du Moyen Age (en tout cas pas en Europe). J'attendais de voir si qq aller tiquer sur ce détail.
Mais après, dans ma tête, sur Isulgaar la poudre noire n'a jamais été utilisée à des fins militaires, et donc personne n'a eu l'idée de l'utiliser pour fabriquer des armes à feu, qui sont quand même modernes, surtout les petites (pistolets).

Citation :
comparé à l’extrait précédent
Comparé à l'extrait du Norwal précédent (Norwal - I), ou comparé au chapitre précédent (Austriem - II) ?

Citation :
Je rajouterai juste quelques détails au niveau de l’architecture des bâtiments et de l’habillement de passants
C'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à part l'encorbellement des maisons, et la description de la prostituée. Je vais tâcher de rajouter quelques détails, sans toutefois trop alourdir ce chapitre déjà riche en descriptions.

Suivant tes conseils je vais attendre quelques jours pour poster la suite.

Encore merci Smile
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 23 Mai 2013 - 21:03

Sombrefeline a écrit:
Remarque tout à fait inutile, mais ça me fait drôle de lire ce nom, vu que dans un de mes textes, j’ai la « nation Austrénienne ». A chaque fois que je vois le nom, j’ai l’impression d’avoir mal lu Very Happy
Je me suis fait la même réflexion ^^

Citation :
Dans un choix délibéré d'harmonie, j'ai décidé de mettre une majuscule systématiquement.
C'est moins une question d'harmonie que de règle de français ^^ C'est certes un nom inventé, mais si l'adjectif ne doit pas prendre de maj... ben il en prend pas Very Happy

Citation :
rien n'échappe à ton oeil de lynx, c'est impressionnant.
Si : la poudre noire. CQFD !

Et oui, le RPG d'AGoT est pas mal du tout (bon, graphiquement certains le trouvent pas terrible, et c'est vrai qu'il y a mieux, et le système des combats est un peu chiante). Mais niveau histoire, doublages, ambiance et respect de l'univers, il est génial !
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeJeu 23 Mai 2013 - 21:08

Citation :
Héhé, bien vu, la poudre noire n'existait pas au début du Moyen Age (en tout cas pas en Europe). J'attendais de voir si qq aller tiquer sur ce détail.
Mais après, dans ma tête, sur Isulgaar la poudre noire n'a jamais été utilisée à des fins militaires, et donc personne n'a eu l'idée de l'utiliser pour fabriquer des armes à feu, qui sont quand même modernes, surtout les petites (pistolets).
Un explosif et personne ne pense à l'utiliser à des fins militaires? Soit c'est des bisounours, soit c'est moi qui suit trop obsédée par l'idée de pourrir mes semblables Very Happy
Trève de plaisanterie, s'ils connaissent les feux d'artifice, il y a des chances qu'ils connaissent au moins les grenades.

Citation :
Citation:
comparé à l’extrait précédent

Comparé à l'extrait du Norwal précédent (Norwal - I), ou comparé au chapitre précédent (Austriem - II) ?

Je faisais référence au passage Austriem II (avec les gamins) Mea culpa, j'aurais dû préciser.

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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeVen 24 Mai 2013 - 5:25

Citation :
Un explosif et personne ne pense à l'utiliser à des fins militaires? Soit c'est des bisounours, soit c'est moi qui suit trop obsédée par l'idée de pourrir mes semblables
En fait, comme tu le saura dès Norwal - III, il n'y a jamais eu de guerre sur Isulgaar. Et, après un passage sur Wikipédia, j'ai pu lire qu'il a qd même fallut 50 ans après l'introduction de la poudre noire en Europe pour voir naître les premières armes à feu, dans un contexte beaucoup plus tendu et sur un territoire beaucoup plus grand (avec plus de gens à expérimenter donc). Après, C'est peut-être l'occasion de s'en servir pour faire "inventer" à un personnage la première arme à feu Isulgaarienne ?...

Citation :
C'est certes un nom inventé, mais si l'adjectif ne doit pas prendre de maj... ben il en prend pas
Certes, mais avec une majuscule ça claque qd même plus sa maman.
Et plus sérieusement, j'avais aussi fait ce choix pour nous rappeler que c'est un lieu et non un nom commun, car en lisant vite on lit normalien. A la limite, ç'aurait été mon école d'ingé pourquoi pas, mais même pas...

Citation :
Si : la poudre noire. CQFD !
Bah, c'est pas une erreur à proprement parler, donc... Smile
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeVen 24 Mai 2013 - 7:36

Citation :
C'est peut-être l'occasion de s'en servir pour faire "inventer" à un personnage la première arme à feu Isulgaarienne ?...
ça serait une bonne idée, je trouve. Surtout si ça part en cacahuète entre tes différents peuples Very Happy

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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeLun 27 Mai 2013 - 11:08

Yoooooo!

Alors, je décide de poster, pour bien montrer qu'à part Félinounette et Morriganounette (oui je mettrai toujours ce "sufixe" apres les pseudos désormais Very Happy ), d'autres ont lu tes chapitres.

Le pb c'est... c'est tout bonnement génial! On y plonge comme dans une piscine par 35 degré, tout de suite et avec plaisir. Tu fais de bons cliffhanger, ce qui donnent encore plus envie de lire la suite. On sent vraiment que c'est un texte que tu travailles depuis des mois, voir des années, et c'est hyper fait, cet univers médiaval post-apocalyptique à l'air vraiment interressant^^

continu de nous épater! génial

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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitimeLun 27 Mai 2013 - 18:32

@ sombrefeline
En fait, si je l'intègre ce sera pour le tome 2, car cela ne rentre pas dans le synopsis du 1 ^^

@ The duke
Merci de ton retour.
Mais, tu aimes absolument tout ? Il n'y a même pas une seule phrase qui t'a fait tiquer, ou que tu aurais tournée d'une autre manière ? Aucune réaction d'un personnage qui te semble (même juste un tout petit peu) bizarre ou surprenant ?
Crois-moi, j'ai encore des commentaires dans un autre forum, et tous ne sont pas élogieux, loin de là. Mais c'est ça qui fait progresser !

Quoiqu'il en soit, après 1 semaines et 3 commentaires, voici la suite Smile
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MessageSujet: Re: Noire Neige [dark fantasy]   Noire Neige [dark fantasy] Icon_minitime

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