Atelier d'écriture
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Atelier d'écriture

Communauté d'écrivains en herbe
 
AccueilRechercherS'enregistrerDernières imagesConnexion
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

 

 L'appel du sang

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 17:21

Voici le début d'un texte, qui pourrait bien être pour l'AT d'etherval (si j'arrive à finir avant la date limite...)
ça va certainement donner une impression de déjà vu à certains ^^

             Rouge.
             Du rouge partout.  
             Lorsqu’ elle ouvrit les yeux ce matin là, la première chose qu’elle vit, ce fut ses mains couvertes de sang. Elle les regarda un moment, interloquée, avant de se rendre compte qu’il y en avait partout. Sur sa chemise, ses bras, ses cheveux, les draps.... Son estomac se noua de peur. Il s’était passé quelque chose cette nuit, elle en était sûre, mais quoi ? Des images confuses, une sensation de violence, de bagarre, flottaient aux limites de sa mémoire.  
             Elle se leva, chancelante, et enleva sa chemise de nuit pour se laver dans la cuvette à côté de son lit. Son inspection fut rapide. Elle n’était pas blessée ; le sang n’était donc pas le sien, ce qui l’effraya d’autant plus. Elle regardait l’eau rouge en ayant l’impression de s’être dédoublée - une personne qui frottait machinalement, comme tous les matins, et une autre terrorisée qui essayait de retrouver les évènements de la nuit. Avait-elle encore fait un des ses cauchemars, si nombreux ces derniers temps ? Mais un simple cauchemar n’expliquait pas tout ce sang.
             Il s’était passé quelque chose avec le sorcier. Une bagarre, oui. Sa chemise de nuit était déchirée. Il avait voulu lui faire quelque chose de mal, et elle s’était défendue. Elle en était sûre, mais tout restait flou. Et il y avait autre chose, dont elle sentait qu’elle aurait dû se souvenir, mais qui fuyait.
              Une fois habillée, elle finit par sortir de la chambre. Elle descendit avec précaution, se demandant ce qu’elle allait trouver en bas. La maison était anormalement calme et silencieuse, et elle redoutait la colère de son maître, car elle pressentait qu’elle avait fait quelque chose de mal.
               Arrivée au rez-de-chaussée, elle se figea, retenant un cri d’horreur. Toute la pièce semblait repeinte en rouge, éclaboussée de sang. Les meubles étaient renversés, brisés, comme si une tempête avait soufflé dans la pièce. Et le sorcier gisait au sol, mort, les membres tordus en des positions anormales. Elle resta paralysée, non pas de peur, mais parce que le souvenir de la nuit lui revint brutalement en mémoire devant ce spectacle.
              Les images passèrent devant ses yeux sans qu’elle puisse les contrôler. Elle avait hurlé dans la nuit, réveillée par un cauchemar. Il avait accouru, alerté. Voyant qu’il ne se passait rien de grave, il avait commencé par la gifler pour la punir. Puis son attitude avait changé. Elle n’avait aucune expérience dans ce domaine, mais son instinct lui souffla ce qu’il voulait et elle s’était défendue avec l’énergie du désespoir. La suite était plus floue - une course dans le couloir, une douleur sur sa joue quand il l’avait frappée avec un tesson de la lampe qui s’était brisée dans la bagarre. Comment l’avait-elle vaincu ? Impossible de s’en rappeler. La chute dans l’escalier n’expliquait pas l’état de son corps disloqué.
               Il y avait eu la soif, aussi. Une soif intense, exigeante. Elle avait bu. Quelque chose de délicieux, tellement revigorant, et apaisant à la fois...
               Soudain envahie d’une sensation d’horreur, ses cheveux se hérissèrent sur sa nuque et elle hurla. Elle fit quelques pas en reculant, puis se tourna et s’enfuit de la maison.
           
Vampire, suceur de sang, sangsue, sans-âme, sang-du-damné... On donnait encore  bien d’autres noms aux vampires. L’homme au long manteau de cuir assis sur son cheval les connaissait tous. Théodore de Caldéric ne détestait pas les vampires; il les connaissait mieux que la plupart ne se connaissaient eux même, il comprenait que la plupart n’étaient que les victimes d’un sang dont ils avaient hérité sans le savoir. Mais le devoir de Théodore était de les chasser quand ils devenaient dangereux. Pourchasser, attraper et tuer.
  Chasseur de vampire officiel du royaume, tel était le titre que le roi avait conféré à Théodore dix ans plus tôt, quand il n’était encore qu’un jeune noble à la cour, fort habile à l’épée, et
Il avait été appelé ici pour une affaire parfaitement ordinaire, beaucoup de sang répandu partout, une vieille maison. Un vampire s’était éveillé cette nuit là, et avait tué. Un témoin avait parlé d’une jeune fille, une servante, qui avait disparu. Théodore avait déjà repéré une trace de pas nue dans la mare de sang. il la retrouverait.
Ce qui était moins ordinaire, c’était la décoration de la maison. Un sorcier avait vécu là, Théodore reconnaissait les livres aux murs, les accessoires... Un sorcier dont, semblait-il, tout le monde avait ignoré l’existence jusqu’ici.


               Elle courut. Courut droit devant elle, à travers le village puis dans les bois, se faisant griffer par les broussailles sans même s’en apercevoir. Elle courut à perdre haleine, l’esprit brouillé, ne ressentant qu’une frayeur immense. Elle couru jusqu’à ce que ses jambes ne la portent plus et qu’elle s’effondre, épuisée, sur un tas de feuille morte sous les arbres.
           Lorsqu’elle reprit conscience, elle fut incapable de savoir combien de temps s’était écoulé, ni où elle était, ni ce qu’elle faisait là. Elle erra plusieurs jours, hébétée. Les souvenirs lui revinrent progressivement, alors que la faim aiguisait sa conscience.
           Elle avait quatorze ans, et cela en faisait dix qu’elle avait regardé partir sa mère par la fenêtre après qu’elle l'eut vendue comme servante au sorcier. Dix ans qu’elle servait cet homme au caractère versatile, parfois doux et aimable, parfois coléreux et violent.
           Aujourd’hui, Le sorcier était mort. Il avait voulu la violer, et cela avait réveillé quelque chose de monstrueux qui l’avait détruit. De cela elle était certaine ; mais impossible de démêler la réalité des cauchemars pour les détails. Plus elle y réfléchissait, plus elle avait peur. Un monstre avait tué son maître, mais pourquoi en avait-elle réchappé ? N’allait-il pas se mettre à sa recherche ?
            Guidée par la faim, elle finit par revenir vers le village. Elle se retrouvait seule, sans abri, sans protection, sans amis. Il fallait qu’elle trouve de l’aide. Mais tout ce qu’il restait de la maison de son maître, c’était un tas de décombres noirs et fumants. Et ces rumeurs qui bruissaient dans l’air, colportée par les discussions des gens... Un vampire ! Un chasseur de vampires était venu en ville et avait fait brûler la maison du sorcier.
            Était-ce donc un vampire qui avait démoli sa vie ? Elle avait la sensation qu’il y avait autre chose dont elle aurait dû se souvenir, mais impossible de mettre le doigt dessus. Tant pis. Elle avait trop faim pour réfléchir.
            Rebroussant chemin, elle regagna les bois aux abords du village. Un bruit de sabot sur la route, non loin d’elle, attira son attention. Cachée dans un buisson, elle vit arriver au loin un homme sur un cheval, et son coeur accéléra. A son aspect, ce ne pouvait être que le chasseur !
Un fol espoir la souleva. Lui pourrait la protéger, si c’était bien un vampire qui la pourchassait.
            Sans réfléchir, elle sauta au milieu de la route, devant le cheval qui fit un écart avant de s’arrêter. Le cavalier la regarda d’un air sombre.
            “Aidez-moi, s’il vous plaît, supplia t-elle d’une voix douce. Il a voulu me faire du mal. Aidez-moi, je vous en prie. J’ai peur !”
   

 Théodore avait regardé brûler la maison avec un froid détachement, jusqu’à ce que la bâtisse ne soit plus que cendres et ruines, et que toutes les preuves des activités maléfiques du sorcier aient disparu à jamais.
  Le sorcier avait réussi à vivre parfaitement dissimulé parmi la population pendant plus de vingt ans.  Les vieux paysans que Théodore avait interrogé parlaient d’un simple guérisseur de province, propre sur lui, toujours poli, et distingué, ne faisant de la magie qu’en restant dans les limites strictement autorisées par la loi. Ils n’avaient pas pu lui dire grand chose sur sa servante, une petite fille achetée à sa mère prostituée, et qu’on ne voyait que très rarement.
  Théodore laissa donc les paysans finir d’éteindre les flammes, et remonta sur son cheval. Il se dirigea vers la sortie du village au petit trot, cherchant le moindre indice qui aurait pu prouver que le vampire était passé par ici.
  Il était un bon traqueur, et il était arrivé très peu de temps après l’incident, mais la piste était vraiment difficile à suivre. Alors qu’il examinait des traces sur un buisson, une petite fille sortit soudain de derrière.
— Aidez-moi, s’il vous plaît, le supplia t-elle d’une voix douce, levant vers lui un surprenant regard rubis pailleté d’or.
  Théodore resta un instant interdit. La petite silhouette couverte de sang lui rappela pendant un instant une autre petite fille qui l’avait appelé à son aide, plusieurs année plus tôt, avec le même accent de terreur et de panique. Une petite fille qu’il n’avait pas pu sauver, un visage terrifié qu’il revoyait encore dans ses cauchemars les plus noirs. Sa petite soeur, morte il y a si longtemps, sa plus grande culpabilité.
— Tu... Tu dis que tu as vu le vampire ? demanda-t-il hésitant un instant.
  Le petit visage était pâle, la joue droite barrée d’une vilaine estafilade récente. Il ouvrit légèrement les pans de sa cape, exposant son épée et sa cuirasse de cuir.
— Du calme ! ordonna-t-il un peu plus assuré. Tu ne risque plus rien. Raconte-moi tout.


Dernière édition par Rainette le Mer 24 Juil 2013 - 19:11, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 17:47

Je suis pressé de connaître la suite ! Very Happy 

C'est presque trop court !! J'était dedans et hop c'est fini ^^
Revenir en haut Aller en bas
Morrigan
modératrice
Morrigan


Féminin Nombre de messages : 3518
Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie
Date d'inscription : 11/03/2007

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 19:34

Lorsqu’ elle ouvrit les yeux => espace en trop entre "qu'" et "elle"

la première chose qu’elle vit, ce fut ses mains couvertes de sang => pas fan de la rythmique en "virgule ce fut" pour cette phrase. Je mettrais "la première chose qu'elle vit fut ses mains"...

- une personne qui frottait machinalement => mauvais tiret (je le dis au cas où pour word ^^) c'est – (alt+0150)

Il avait voulu lui faire quelque chose de mal, et elle s’était défendue. => on peut supprimer la virgule

Il s’était passé quelque chose avec le sorcier. Une bagarre, oui. Sa chemise de nuit était déchirée. Il avait voulu lui faire quelque chose de mal, et elle s’était défendue. Elle en était sûre, mais tout restait flou (fais gaffe, on est tous des maniaques des verbes faibles, chez Etherval ^^)

un tesson de la lampe qui s’était brisée dans la bagarre => "dans la lutte" ? non, ça change rien, je trouve juste ça plus joli, voire plus "recherché" ^^

Elle fit quelques pas en reculant, puis se tourna et s’enfuit de la maison. => je la voyais encore dans l'escalier, moi, immobilisée sur les dernières marches. Donc à reculons voudrait dire dans l'escalier, et elle n'aurait pas besoin de se tourner pour fuir. Donc je pense qu'il faudrait clarifier sa position dans la maison avant le souvenir.

Elle couru jusqu’à ce que ses jambes => courut

sur un tas de feuille morte sous les arbres. => feuilles mortes

et cela en faisait dix qu’elle avait regardé partir sa mère par la fenêtre après qu’elle l'eut vendue comme servante au sorcier. => ah, la vache ! au début j'ai cru que sa mère était sortie par la fenêtre ^^ Je propose d'inverser : "qu'elle avait regardé, par la fenêtre, sa mère partir après qu'elle l'eut vendue"...

Aujourd’hui, Le sorcier était mort. => pas de majuscule à "le"

De cela elle était certaine ; mais impossible de démêler => pas de point virgule, mais une virgule

Elle se retrouvait seule, sans abri, sans protection, sans amis => si tu mets tout au singulier, je pense "qu'amis" devrait l'être aussi, mais c'est discutable. A toi de voir

Mais tout ce qu’il restait de la maison de son maître => gaffe aussi, les "mais" en début de phrase, on aime pas trop

Et ces rumeurs qui bruissaient dans l’air, colportée par les discussions des gens... => sauf qu'on dirait qu'elle vient juste de revenir. Il lui faudrait un peu de temps pour les entendre, donc je suggère de rajouter une petite indication, du genre "ces rumeurs qu'elle entendait depuis son retour". C'est bateau, mais...
Ah mais non, elle n'est pas encore rentrée... elle les a entendu où, alors, les rumeurs ? Suspect 
Et pourquoi elle n'en entend pas comme quoi elle serait la suspecte ? parce que bon, elle disparait juste après le "meurtre", pas de corps... à priori, on peut la croire vampire sans trop de souci, surtout dans ce genre d'époque. Or, son nom devrait circuler en même temps que le reste de la rumeur, sauf si elle n'entend que des bribes. Mais faut le préciser aussi.

A son aspect, ce ne pouvait être que le chasseur ! => hmm... méfie-toi, je me doute des remarques : quel aspect ? Tu peux nous donner en quelques mots un aperçu rapide de son apparence (vêtements... en cuir ? arme à la ceinture ? chapeau particulier ? un signe distinctif de sa profession ?) et ce serait bien. Là, on peut difficilement l'imaginer.

A part ça, c'est un bon début. Ça manque un peu de pensées intérieures de type "dialogue" pour rompre la narration (je dis ça parce que je sais que certains y sont sensibles chez nous...) mais si tu prévois des dialogues bientôt, et qu'il y en aura plus ensuite, ça ira comme ça.
On sent bien qu'elle se ment à elle-même, et finalement, c'est plus l'intérêt de savoir comment elle va le comprendre et comment les gens vont réagir par rapport à elle (et donc surement, devoir s'en sortir ^^) qui fait le charme de cette nouvelle. En tout cas, j'aime beaucoup. J'attends de voir sa confrontation avec le chasseur (si c'est bien lui) avec impatience Smile (d'un autre côté, elle a une bonne entrée en matière, en se plaçant comme victime...)
Revenir en haut Aller en bas
https://roxannetardel.wordpress.com/
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeDim 21 Juil 2013 - 20:45

J'aime beaucoup, on est très vite pris dans l'action et le fait de la poser en victime dès le début (même si on devine que ce n'est pas vraiment le cas) renforce la sympathie qu'on a d'emblée pour elle.

Vivement la suite Very Happy 
Revenir en haut Aller en bas
The duke
Je commence à m'habituer
The duke


Masculin Nombre de messages : 162
Age : 40
Localisation : Paris
Loisirs : écrire, écouter ma musique à fond dans le RER, lire, rêver
Date d'inscription : 17/05/2013

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeLun 22 Juil 2013 - 12:36

Enfin je réussis a lire Rainette !

J'aime bien le début, ça capte bien le lecteur.

Cependant, comme le dit Mo', pour son retour au village, faudrait qu'elle reste plusieurs heures cachée au village pour entendre les rumeurs.
Et puis son absence pour les villageois devraient la rendre suspecte, sauf si un vampire a fait ça ( j'ai une idée d'ailleurs)

Hâte de lire la suite !

_________________
"And in the end, the love you take is equal to the love you make" Paul McCartney

https://ecrire.forumactif.org/t4779-tomorrow-never-knows

https://ecrire.forumactif.org/t4750-demon-hunters
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMar 23 Juil 2013 - 19:05

voilà la suite, pour ce que ça vaut... je me sens très nulle et j'ai juste envie d'aller me pendre. Allez-y, lynchez moi.

Elle se remit à pleurer, regardant le chasseur avec des grands yeux suppliants.
-Ne me laissez pas ! Protégez moi !
- Monte, ordonna-t-il en tendant la main pour l’aider à grimper, et tais toi. Tu ne risques plus rien, mais j’ai besoin que tu répondes à mes questions aussi précisément que tu peux. Tu t’en sens capable ?
-Je vais essayer, murmura t-elle en saisissant la main tendue.
Elle se blottit contre le dos du chasseur, agrippant fermement sa taille de ses petites mains. Le cheval ne parut même pas sentir son poids. Ils se remirent à avancer. Ses tremblements se calmèrent progressivement, ainsi que ses larmes. Le pas souple de la monture la berçait et elle se sentait étrangement en sécurité, bien que cet homme soit un inconnu. Mais tout ce qui pouvait l’éloigner de ce village et de ces évènements effrayants était bon à prendre.
-Merci, murmura t-elle.
Elle somnolait, appuyée contre la cape de cuir, bercée par le pas régulier du cheval. Le soleil était brillant et chaud au dessus d’eux. Elle se sentait épuisée, bien qu’on ne soit que le début de l’après midi.
- Petite fille, j’ai besoin que tu m’écoutes.
Elle sursauta lorsque l’homme lui serra la main, et resta un instant déroutée, avant de reconnaître la forêt.
- Je sais que ça peut te faire peur, mais j’ai besoin que tu te souviennes de ce qui s’est passé hier soir. Un vampire a attaqué ta maison, et je vais tout faire pour le retrouver, mais il faut que tu m’aide. Dis moi ce dont tu te souviens ?
Elle réfléchit pour tenter de ramener des brides de souvenirs, jusqu’à ce qu’il soupire, impatienté par son silence.
-Je ne sais pas. Je ne me souviens pas. Je me suis réveillée ce matin-là, et il y avait du sang partout... Partout, et il était mort... Il était...
Elle ferma les yeux, et les tremblements reprirent. L’image du sorcier, son corps disloqué, sa gorge déchiqueté, l’effrayait. Elle renifla pour tenter de se reprendre, au bord de la nausée.
- Je dormais. Je faisais un cauchemar, et il est venu voir dans ma chambre. Je sais qu’il a voulu me faire du mal. Il a arraché mes vêtements, il m’a frappée... et ensuite, je ne sais plus. Il y avait tellement de sang, partout dans la maison...Je suis partie en courant.
La tête lui tournait. Elle se sentait de plus en plus engourdie, et elle avait de plus en plus de mal à lutter contre le sommeil. Sa propre voix lui parvenait lointaine, comme à travers un voile de coton. Elle se mordit la lèvre pour essayer de réveiller, mais en vain.
- j’ai faim... Murmura t-elle.
Elle perdit connaissance, glissant mollement de la selle vers le sol.

Quand elle se réveilla, beaucoup plus tard, e soleil était bas sur l’horizon. On l’avait allongée sur le sol, au milieu d’une clairière, emmitouflée dans une épaisse couverture à côté d’un feu crépitant. Une tente était montée à quelques pas, devant laquelle le chasseur était assis, polissant une longue dague avec un chiffon huilé.
- N’essaie pas de bouger, lança-t-il alors qu’ Anaya aurait pu jurer n’avoir donné aucun signe qu’elle s’était réveillée. Je n’aurais pas dû te faire chevaucher aussi rapidement. J’aurais dû voir que tu étais épuisée... J’aurais dû voir que tu étais affamée... J’aurais dû voir que tu étais...
Il ne finit pas sa phrase, semblant hésiter.
- Je suis un chasseur de vampire, mon devoir est de protéger le monde des monstres qui se cachent dans les ténèbres pour s’en prendre aux plus faibles... Parfois ce devoir n’est pas si évident à accomplir...
Théodore leva devant ses yeux la lame aussi brillante qu’un diamant.
- Les vampires contrairement au mythes ne sont pas des cadavres réanimés par une magie maléfiques.... mais simplement une race à part. Une sorte de malédiction qui se transmet de parent à enfant, n’apparaissant que quand le sang est assez pur.
Tout en parlant, il dirigeait la lame de sa dague vers la jeune fille, dans un geste qui n’était ni tout à fait innocent, ni tout à fait menaçant.
- Comprends-tu ce que je te dis ? Les vampires sont des gens parfaitement ordinaires, qui en général ignorent eux-même ce qu’ils sont... jusqu’à ce que le sang se réveille...

La jeune fille se tenait coite, immobile sous sa couverture. Cette histoire l’effrayait et elle ne comprenait pas pourquoi il lui racontait cela. Elle ne savait plus si elle devait se sentir rassurée par le fait qu’il était un chasseur de vampires, ou si au contraire elle devait se sentir menacée...
Elle le regardait fixement tandis qu’il parlait, à moitié hypnotisée par les reflets du feu sur la dague. Elle s’étonna un instant de pouvoir distinguer le moindre détail de sa tunique dans la lumière faible et vacillante du feu, lorsqu’il pointa soudainement la dague sur elle.
“... jusqu’à ce que le sang du maudit se réveille...”
Il finit sa phrase qui resta un instant en suspens entre eux. Puis, d’un geste vif, il projeta un liquide sombre sur elle.
Les gouttelettes qui touchèrent son visage la brûlèrent comme de l’acide, et la douleur ramena soudain en un flash les souvenirs de la nuit précédente, effroyablement précis et clairs.

Elle criait dans son lit, victime d’un cauchemar, lorsque le sorcier était arrivé, comme souvent. Pourquoi, cette nuit là, il avait changé d’attitude, cela était un mystère... Mais il s’était jeté sur elle, arrachant sa chemise de nuit, la plaquant au matelas par les poignets pour essayer de la violer. Elle n’avait pas beaucoup de connaissances dans ce domaine, mais ses intentions étaient claires. Elle avait crié, s’était débattu, tentant en vain de se libérer, encore à moitié en proie à son cauchemar. Et puis soudain, quelque chose s’était passé. Elle s’était sentie comme détachée, voyant la scène comme au ralenti, comme si quelque chose s’était emparé d’elle à l’intérieur. Elle s’était assise, repoussant sans effort aucun le sorcier, dont le regard s’était chargé de terreur quand il avait comprit. Et puis elle l’avait projeté à l’autre bout de la pièce. Elle l’avait frappé, encore et encore. Et lorsque le sang avait coulé....
Le goût du sang dans sa bouche. Cette sensation exquise dans son corps à mesure qu’elle buvait, déchirant la gorge du sorcier dans son enthousiasme.
C’était elle qui l’avait tué. Elle était le monstre effroyable qui avait provoqué cette scène d’horreur. Elle que le chasseur était venue chercher...

Lorsqu’elle comprit que c’était elle, le vampire, elle se mit à hurler de terreur.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMar 23 Juil 2013 - 20:46

Ah, la suite cheers 

Comment ça, tu te sens nulle ? Shocked 
Bien sûr que non, la suite est aussi prenante, on suit les doutes et les interrogations de l'héroïne, et on a hâte de découvrir ce qui va lui arriver, si le chasseur va faire son travail en la tuant ou s'il va l'aider à surmonter et dompter sa nature.

Est-ce que tu vas faire tout le texte du point de vue de la jeune fille, ou tu auras un passage du point de vue du chasseur de vampire aussi ?

Continue comme ça, tu vas y arriver (et vivement la suite bounce )

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMar 23 Juil 2013 - 23:24

C'est un très bon début et je t'encourage vivement à continuer ! C'est agréable à lire, plutôt bien écrit et prenant !

Par contre j'ai eu du mal avec ton tout dernier paragraphe dans lequel je trouve (mais ce n'est que mon impression) que tu prends trop ton lecteur par la main en lui révélant noir sur blanc des faits qu'il avait déjà compris et assimilé notamment grâces aux indices disséminés plus avant dans ton texte. Je pense que c'est surtout la forme employée pour quelques phrases qui m'a dérangé, du style :

"C’était elle qui l’avait tué. Elle était le monstre effroyable qui avait provoqué cette scène d’horreur. Elle que le chasseur était venue chercher..."

J'aurais plutôt mis (encore une fois ce n'est que mon avis) : "En constatant le sang sur ses mains et le corps mutilé de son agresseur elle compris quel effroyable monstre avait provoqué cette scène d'horreur. C'était elle que le chasseur était venu chercher."

Ou encore la dernière phrase :

"Lorsqu’elle comprit que c’était elle, le vampire, elle se mit à hurler de terreur."
J'aurai plus mis : "Lorsqu'elle comprit quelle était sa véritable nature, elle se mis à hurler de terreur."

Y'en a d'autres mais je vois déjà tout flou alors...mais c'était juste pour illustrer mon propos ! ^^ Et pis bon c'est du chipotage hein et j'imagine que ce ne sont que des "premiers jets" susceptibles d'être retravaillés par la suite ! Quoi qu'il en soit : continu comme ça mais gare à la forme !
Revenir en haut Aller en bas
Morrigan
modératrice
Morrigan


Féminin Nombre de messages : 3518
Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie
Date d'inscription : 11/03/2007

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMer 24 Juil 2013 - 10:53

regardant le chasseur avec des grands yeux suppliants. => "de grands yeux" ?

et tais toi => tais-toi

Je vais essayer, murmura t-elle en saisissant la main tendue. => murmura-t-elle

-Merci, murmura t-elle. => murmura-t-elle
(du coup, ça fait une répétition : chuchota-t-elle ?)

bercée par le pas régulier du cheval. => répétition avec quelques phrases plus haut, où c'est déjà dit

Le soleil était brillant et chaud au dessus d’eux => au-dessus

Dis moi ce dont tu te souviens ? => Dis-moi (et pas de point d'interrogation avec cette formulation)

Elle réfléchit pour tenter de ramener des brides de souvenirs => bribes

Elle ferma les yeux, et les tremblements reprirent => enlève la virgule

sa gorge déchiqueté => déchiquetée

L’image du sorcier, son corps disloqué, sa gorge déchiqueté, l’effrayait => je trouve que "l'effrayait" tout seul en fin de phrase fait un peu faible. J'aurais rajouté un "tout cela l'effrayait" par exemple, pour garder un rythme

Elle se sentait de plus en plus engourdie, et elle avait de plus en plus de mal à lutter contre le sommeil => enlève la virgule

Sa propre voix lui parvenait lointaine => soit "lui parvenait de loin" soit "lui paraissait lointaine"

j’ai faim... Murmura t-elle. => J'ai faim..., murmura-t-elle

e soleil était bas sur l’horizon. => le soleil

Une tente était montée à quelques pas, devant laquelle le chasseur était assis => "se trouvait assis" ? (bon, c'est plus lourd, c'est sur...)

N’essaie pas de bouger, lança-t-il alors qu’ Anaya aurait pu jurer n’avoir donné aucun signe qu’elle s’était réveillée => Fichtre, elle a changé de nom après dis donc ! Par contre, ça fait super bizarre qu'on ait son nom maintenant. Elle ne l'a pas dit au type, alors pourquoi soudainement la narration nous le donne ? Soit tu continues avec des "elle", soit tu le donnes bien avant (ce qui ne serait pas plus mal, d'ailleurs, parce que ça ne change absolument rien à l'histoire) Surtout que tu ne l'emploies plus jusqu'à la fin de l'extrait, donc ça ne sert pas à grand-chose, de juste le mettre comme ça.

Je n’aurais pas dû te faire chevaucher aussi rapidement => rapidement ? Mais le cheval n'était pas au pas ? Sinon il faut mettre "foulée du cheval" avant, parce que "pas" est trop connoté. Mais une allure qui soit confortable au point de bercer, hmmf, à part du pas en effet... Même le galop ne fait pas ça.

mon devoir est de protéger le monde des monstres qui se cachent dans les ténèbres pour s’en prendre aux plus faibles... => j'enlèverais les points de suspension

Théodore leva devant ses yeux la lame aussi brillante qu’un diamant. => même remarque que précédemment : pourquoi tout d'un coup on a son nom ? Il ne pourrait pas se présenter plutôt ? En trois mots c'est fait : "Je m'appelle Théodore. Je suis un chasseur de vampires. Mon devoir"....

Les vampires contrairement au mythes ne sont pas des cadavres => manque des virgules : "Les vampires, contrairement aux mythes, ne sont pas"

n’apparaissant que quand le sang est assez pur. => pur de quelle manière ? Quand il n'y a pas trop de sang "humain" pour submerger le sang "vampire" ? Je pense que là, il faut une rapide explication

Elle s’étonna un instant de pouvoir distinguer le moindre détail de sa tunique dans la lumière faible et vacillante du feu, => "des flammes" ? ça évite de répéter "feu"

et la douleur ramena soudain en un flash les souvenirs => "en un éclair" ? on m'avait déjà fait la remarque que "flash" faisait un peu anachronique dans ce genre de texte, et j'avoue que je suis assez d'accord maintenant

Et puis elle l’avait projeté à l’autre bout de la pièce. Elle l’avait frappé, encore et encore. Et lorsque le sang avait coulé.... => sauf que normalement, c'est le rez-de-chaussée de la maison qui est plein de sang, pas sa chambre. Donc il faudrait qu'elle le repousse par la porte, qu'il tombe dans l'escalier, et qu'alors elle se régale.

Elle criait dans son lit, victime d’un cauchemar, lorsque le sorcier était arrivé, comme souvent. Pourquoi, cette nuit là, il avait changé d’attitude, cela était un mystère... Mais il s’était jeté sur elle, arrachant sa chemise de nuit, la plaquant au matelas par les poignets pour essayer de la violer. Elle n’avait pas beaucoup de connaissances dans ce domaine, mais ses intentions étaient claires. => ce qui m'embête un peu avec ce passage (surtout la mention "elle n'avait pas beaucoup de connaissances dans ce domaine", parce que c'est dit la première fois, pas besoin de le répéter tel quel à mon sens), c'est que c'est quasiment le même qu'au premier extrait, mais d'un autre côté il est différent. Donc on a un effet de répétition, mais qui n'est pas stylistique. Pour moi, tu as donc deux solutions : soit tu mets un truc résumé du genre "comme elle s'en souvenait déjà, le sorcier était arrivé lorsqu'elle avait crié dans son cauchemar...", soit tu reprends texto ses souvenirs du premier passage, et ensuite tu amènes la révélation du vampirisme.

Lorsqu’elle comprit que c’était elle, le vampire, elle se mit à hurler de terreur. => je rejoins un peu Matlard, le début de cette phrase fait trop. Avec les trois précédentes, on a largement assez insisté. Sa proposition est pas mal, mais je pense aussi qu'un simple "Elle hurla de terreur" aurait aussi un bel impact (et ça rappellera des souvenirs à une des membres du comité, tiens, une de ses perso finit presque toujours ses chapitres sur cette phrase ^^)


Bon, alors.
Non, c'est pas nul. Va falloir t'enlever ça de la tête, une bonne fois pour toute.
C'est sur la forme que ça pèche un peu, mais j'imagine que tu as écris ça rapidement, sans te relire, et dans un état d'esprit pas au top. De toute façon, c'est rien de grave, ça se corrige très vite.
Sur le fond, je n'ai rien à redire. Je continue à beaucoup aimer. Le personnage de Théodore me plait bien, en fait, je l'imagine vampire moi-même, le type qui fait en sorte d'aller aider ses confrères qui "débutent", comme Anaya, ou qui élimine ceux qui ont perdu le contrôle, parce qu'ils sont une disgrâce pour leur espèce. Bon, si ça se trouve, c'est juste un chasseur plein de compassion, hein ^^ Mais je pense que s'il avait voulu faire du mal à Anaya, l'éliminer comme le nom de sa profession l'indique, il l'aurait déjà fait. Donc je pense qu'il est plus complexe que ça.
En tout cas, son attitude calme me plaît beaucoup.
Bref, j'ai hâte de connaitre la suite, de savoir comment ça c'est passé pour cette jeune fille jusqu'à ce qu'elle devienne celle qu'on connait Smile

Courage, rainette ! Je t'assure que tu écris bien et que tu écris de bonnes histoires ! cheers 
Revenir en haut Aller en bas
https://roxannetardel.wordpress.com/
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMer 24 Juil 2013 - 16:53

Je fais juste une réponse rapide avant de me remettre à la suite... concernant les prénoms, je vous fais mes plus plates excuses, il s'agit juste d'une atroce faute d'inattention, j'ai oublié de corriger ça. Le chasseur s'appelle Théodore mais on l'apprenait bien plus tôt dans une précédente version, quand à la jeune fille, elle ne s'appelle pas Anaya bien entendu, mais Erishun...

Après réflexion et après avoir vu vos corrections et suggestions, je vais reprendre la base initiale de ce texte, à savoir une alternance de points de vue entre les deux perso. J'ai essayé d'enlever celui de Théodore pour me concentrer sur Erishun, mais ça ne rend pas aussi bien, et cela explique un certain nombre de maladresses et d'incohérences.

En tout cas, merci, vous me remontez le moral, je vais me remettre au boulot pour faire un truc sympa avec plus d'enthousiasme !cheers
(par contre je n'aurais pas le temps en 39000 signes de raconter toute sa vie, hein ^^)

Edit: Ajouts de la V2 en rouge... je ne mets pas les petites corrections des premiers passages, mais j'enverrais une version complète à ceux qui le souhaitent Smile )
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMer 24 Juil 2013 - 19:18

Bon, allez, V2 de la chose. En fait on peut sauter mon deuxième post et passer directement du premier à celui ci.

Erishun fondit en larmes. Le ton amical de l’homme était le premier qu’elle entendait depuis bien longtemps.
— J’ai peur, répéta-t-elle entre deux sanglots.
  Elle s’essuya le visage avec sa manche, les larmes laissant des traînées blanches sur ses joues couvertes de terre et d’égratignures.
— Il y a un monstre là bas. Je ne veux pas retourner au village. Mon maître est mort, je n’ai plus de maison. Je suis toute seule.
  Elle se remit à pleurer, regardant le chasseur avec de grands yeux suppliants, envoûtants.
— Ne me laissez pas ! Protégez moi !
En la regardant tordre sa robe nerveusement dans ses mains, Théodore s'aperçut qu’elle n’était pas aussi jeune qu’ il l’aurait pensé. Elle avait de longs cheveux emmêlés d’un auburn flamboyant, ses bras et ses jambes étaient couvert de griffures, mais quelques signes laissaient entrevoir une future jeune femme. C’étaient sa petite taille et sa maigreur qui l’avaient trompé initialement. Il y avait probablement longtemps qu’elle n’avait pas mangé à sa faim.
  Théodore avait appris à s’endurcir pour chasser les vampires, à ne pas se laisser toucher par les apparences, à ne pas se laisser ralentir par un soudain scrupule. Les vampires pouvaient ressembler à n’importe qui ; si Théodore n’avait pas été entraîné à enfoncer son épée dans la poitrine d’un adversaire sans considérer son apparence, il ne serait plus là aujourd’hui. Et pourtant en voyant cette gamine tremblante, il ne pouvait s’empêcher de sentir son coeur se serrer.
— Monte, ordonna-t-il en tendant la main pour l’aider à grimper, et tais-toi. Tu ne risques plus rien, mais j’ai besoin que tu répondes à mes questions aussi précisément que tu peux. Tu t’en sens capable ?
— Je vais essayer, murmura t-elle en saisissant la main tendue.
  Elle se blottit contre le dos du chasseur, agrippant fermement sa taille de ses petites mains. Le cheval ne parut même pas sentir son poids. Ils se remirent à avancer. Ses tremblements se calmèrent progressivement, ainsi que ses larmes. Le pas souple de la monture la berçait et elle se sentait étrangement en sécurité, bien que cet homme soit un inconnu. Mais tout ce qui pouvait l’éloigner de ce village et de ces évènements effrayants était bon à prendre.
— Merci, ajouta-t-elle.

  Théodore regarda les deux petites mains posées autour de sa taille, des mains jolies et délicates, mais un peu trop fines, un peu trop pâles. Une pauvresse peut être maigre, mais seule la négligence et la maltraitance pouvait donner à la peau cette apparence de porcelaine fragile. Il eut la tentation de prendre ces petites mains dans les siennes, de souffler dessus pour les réchauffer, de les serrer juste assez fort pour que les tremblements de la jeune fille dans son dos cessent.
  Mais il ne voulait pas non plus que le geste soit mal interprété, et surtout il ne voulait pas trop s’attacher à la jeune fille. Il ne pouvait pas s’encombrer d’une enfant, fusse t-elle faible et sans défenses.
  Théodore laissa donc passer quelques instants en silence, offrant à la fillette le confort de se serrer contre son dos, guidant son cheval dans la grande forêt qui entourait le village. La piste était difficile à suivre, et déjà presque effacée par une petite averse. Quand Théodore compris qu’il ne retrouverait pas la piste tout seul, il posa sa main sur celle de la jeune fille pour attirer son attention.
- Petite fille, j’ai besoin que tu m’écoutes. Je sais que ça peut te faire peur, mais j’ai besoin que tu te souviennes de ce qui s’est passé hier soir. Un vampire a attaqué ta maison, et je vais tout faire pour le retrouver, mais il faut que tu m’aides. Dis-moi ce dont tu te souviens.

  Erishun somnolait, appuyée contre la cape de cuir, bercée par le pas régulier du cheval. Le soleil était brillant et chaud au-dessus d’eux. Elle se sentait épuisée, bien qu’on ne soit que le début de l’après midi. Elle sursauta lorsque l’homme lui serra la main en lui posant une question, et resta un instant déroutée, avant de reconnaître la forêt. Elle réfléchit pour tenter de ramener des bribes de souvenirs,  jusqu’à ce qu’il soupire, impatienté par son silence.
— Je ne sais pas. Je ne me souviens pas. Je me suis réveillée ce matin-là, et il y avait du sang partout... Partout, et il était mort... Il était...
Elle ferma les yeux et les tremblements reprirent. L’image du sorcier, son corps disloqué, sa gorge déchiquetée, tout cela l’effrayait. Elle renifla pour tenter de se reprendre, au bord de la nausée.
— Je dormais. Je faisais un cauchemar, et il est venu voir dans ma chambre. Je sais qu’il a voulu me faire du mal. Il a arraché mes vêtements, il m’a frappée... et ensuite, je ne sais plus. Il y avait tellement de sang, partout dans la maison... Je suis partie en courant.
  Il, il, il... Elle sentait bien que son récit n’était pas très clair, mais elle ne savait plus comment le désigner. Il lui avait interdit de l’appeler “sorcier”. Personne ne devait savoir, même maintenant qu’il était mort et qu’elle n’avait plus à lui dire “maître”.
  La tête lui tournait. Elle se sentait engourdie et elle avait de plus en plus de mal à lutter contre le sommeil. Sa propre voix lui parvenait de loin, comme à travers un voile de coton. Elle se mordit la lèvre pour essayer de réveiller, mais en vain.
— j’ai faim... chuchota-t-elle.
  Et elle perdit connaissance, glissant mollement de la selle vers le sol.    
       
Quand Erishun se réveilla, le soleil était bas sur l’horizon. On l’avait allongée sur le sol, au milieu d’une clairière, emmitouflée dans une épaisse couverture à côté d’un feu crépitant. Une tente se trouvait à quelques pas, devant laquelle Théodore était assis, polissant une longue dague avec un chiffon huilé.
— N’essaie pas de bouger, lança-t-il alors qu’ elle aurait pu jurer n’avoir donné aucun signe qu’elle s’était réveillée. Je n’aurais pas dû te faire chevaucher si longtemps. J’aurais dû voir que tu étais épuisée... J’aurais dû voir que tu étais affamée... J’aurais dû voir que tu étais...
 Théodore ne finit pas sa phrase. Il n’était pas encore sûr de lui, et ne voulait pas risquer de la traumatiser.
— Je suis un chasseur de vampire, mon devoir est de protéger le monde des monstres qui se cachent dans les ténèbres pour s’en prendre aux plus faibles. Parfois, ce devoir n’est pas si évident à accomplir...
  Théodore leva devant ses yeux la lame aussi brillante qu’un diamant.
— Les vampires, contrairement aux mythes, ne sont pas des cadavres réanimés par une magie maléfiques... mais simplement une race à part. Une sorte de malédiction qui se transmet de parent à enfant, n’apparaissant que quand le sang du vampire est assez pur, qu’il n’est pas dilué par le sang humain. Cela se révèle le plus souvent à l’adolescence.
 Théodore dirigea la lame de sa dague vers Erishun, dans un geste qui n’était ni tout à fait innocent, ni tout à fait menaçant.
— Comprends-tu ce que je te dis ? Les vampires sont des gens parfaitement ordinaires, qui en général ignorent eux-même ce qu’ils sont... jusqu’à ce que le sang se réveille...

 Erishun se tenait coite, immobile sous sa couverture. Cette histoire l’effrayait et elle ne comprenait pas pourquoi il lui racontait cela. Elle ne savait plus si elle devait se sentir rassurée par le fait qu’il était un chasseur de vampires, ou si au contraire elle devait se sentir menacée...
Elle le regardait fixement tandis qu’il parlait, à moitié hypnotisée par les reflets du feu sur la dague. Elle s’étonna un instant de pouvoir distinguer le moindre détail de sa tunique dans la lumière faible et vacillante des flammes, lorsqu’ il pointa soudainement la dague sur elle.
   “... jusqu’à ce que le sang se réveille...”
  Il finit sa phrase qui resta un instant en suspens entre eux. Puis, d’un geste vif, il projeta un liquide sombre sur elle.
Les gouttelettes qui touchèrent son visage la brûlèrent comme de l’acide, et la douleur ramena soudain en un éclair les souvenirs de la nuit précédente, effroyablement précis et nets.

  Elle criait dans son lit, victime d’un cauchemar, lorsque le sorcier était arrivé et avait essayé de la violer. Elle s’était débattu, tentant en vain de se libérer. Et puis soudain, quelque chose s’était passé. Elle s’était sentie comme détachée, voyant la scène au ralenti. Elle s’était assise, repoussant sans aucun effort le sorcier, dont le regard s’était chargé de terreur quand il avait comprit. Et puis elle l’avait projeté à l’autre bout de la pièce. Elle l’avait frappé, encore et encore, pendant qu’il rampait dans le couloir pour lui échapper. Elle l’avait poussé et il avait dégringolé l’escalier comme une poupée. Et lorsque le sang avait coulé....
  Le goût du sang dans sa bouche. Cette sensation exquise dans son corps à mesure qu’elle buvait, déchirant la gorge du sorcier dans son enthousiasme.
   Lorsqu’elle comprit qu’ elle était le monstre que le chasseur de vampires cherchait, elle se mit à hurler de terreur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMer 24 Juil 2013 - 20:33

Bravo, tu as réussi à améliorer ton texte, cette version est bien meilleure, et le fait de rajouter le point de vue de Théodore offre un autre point de vue sur l'histoire.

Contente de voir que tu as retrouvé le moral et l'envie d'écrire, sinon on va sortir les haches pour "t'encourager" ::angel:: 

Continue dans cette veine, vivement la suite !
Revenir en haut Aller en bas
The duke
Je commence à m'habituer
The duke


Masculin Nombre de messages : 162
Age : 40
Localisation : Paris
Loisirs : écrire, écouter ma musique à fond dans le RER, lire, rêver
Date d'inscription : 17/05/2013

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeJeu 25 Juil 2013 - 12:28

Yo ! La deuxième version est vraiment bien, et la première s'en sortait haut la main !

J'aime bien le chasseur également, son côté mystérieux. Et tu es loin d'être nulle,au contraire !

_________________
"And in the end, the love you take is equal to the love you make" Paul McCartney

https://ecrire.forumactif.org/t4779-tomorrow-never-knows

https://ecrire.forumactif.org/t4750-demon-hunters
Revenir en haut Aller en bas
Morrigan
modératrice
Morrigan


Féminin Nombre de messages : 3518
Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie
Date d'inscription : 11/03/2007

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeJeu 25 Juil 2013 - 14:58

Le ton amical de l’homme était le premier qu’elle entendait depuis bien longtemps. => j'ai un petit bug avec cette phrase, je trouve que ce n'est pas super clair si c'est une voix en général ou une voix amicale qu'elle n'a pas entendue depuis longtemps (je sais que c'est la seconde solution, mais la phrase ne me semble pas claire en elle-même). Je propose donc une petite inversion : "Il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas entendu un ton amical [comme celui de cet homme]" par exemple

Théodore s'aperçut qu’elle n’était pas aussi jeune qu’ il l’aurait pensé => espace en trop entre qu' et "il" (et j'aurais mis "qu'il l'avait pensé", puisque là il la voit et le constate, donc ça ne peut être que du passé)

Elle avait de longs cheveux emmêlés d’un auburn flamboyant => "Elle possédait" ?

ses bras et ses jambes étaient couvert de griffures => couverts

en tendant la main pour l’aider à grimper => "à grimper en selle" ?

Je vais essayer, murmura t-elle en saisissant la main tendue. => murmura-t-elle
(et tu as une répétition "en tendant la main / en saisissant la main tendue" sur les deux incises)

Ses tremblements se calmèrent progressivement, => ce serait de mettre "Les tremblements de la jeune fille" par exemple, plutôt que "ses", vu que les deux phrases précédentes ont un sujet totalement différent.

fusse t-elle faible et sans défenses. => fût-elle

Théodore compris qu’il ne retrouverait pas la piste tout seul, => comprit

il posa sa main sur celle de la jeune fille / Petite fille => répétition de "fille" : "sa main sur celle de sa compagne" ?

Erishun somnolait, appuyée contre la cape de cuir, bercée par le pas régulier du cheval => je maintiens que pour moi, il y a une répétition de fond sur l'histoire du bercement avec quelques lignes plus haut. A la limite "apaisée par le pas régulier" par exemple, ça irait complètement pour garder l'idée tout en évitant la répétition

Elle réfléchit pour tenter de ramener des bribes de souvenirs, jusqu’à ce qu’il soupire, impatienté par son silence. => espace en trop après la première virgule

Il, il, il... Elle sentait bien que son récit n’était pas très clair => j'ai eu du mal à voir ce que représentent ces "il" en début, avant de lire la suite. Pour éviter de confondre sa propre réflexion pour se remémorer, et son problème de désignation, je te suggère de les mettre en italique

Il lui avait interdit de l’appeler “sorcier” => attention à l’ambiguïté, au début, j'ai cru que c'était le chasseur qui lui avait interdit de dire ça. "Son ancien maître", par exemple (ou un synonyme pour éviter la répétition ensuite)

Elle se mordit la lèvre pour essayer de réveiller => de se réveiller

j’ai faim... chuchota-t-elle. => J'ai faim..., chuchota-t-elle

lança-t-il alors qu’ elle aurait pu jurer => espace en trop au niveau du qu'

des cadavres réanimés par une magie maléfiques => maléfique

lorsqu’ il pointa soudainement la dague sur elle. => pareil, espace en trop au niveau du qu'

Lorsqu’elle comprit qu’ elle était le monstre => pareil, espace en trop au niveau du qu'


Ah oui, cette nouvelle version est en effet meilleure Very Happy Ça te réussi les alternances de point de vue !
Bon, c'est bien les réécritures, mais... on veut la suite, nous ! devil2 
Revenir en haut Aller en bas
https://roxannetardel.wordpress.com/
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeSam 27 Juil 2013 - 23:17

Ben, la vlà, la suite ^^

Théodore avait prévu de rester distant par prudence, de ne surtout pas s’approcher d’elle quoi qu’il arrive, mais le cri était si déchirant, si plein de souffrance, de peur et d’humanité qu’il en oublia toutes ses belles précautions. Il n’était pas un monstre ; derrière son apparence de chasseur, il y avait un coeur humain qui battait.
Sans réfléchir, il attrapa la jeune fille, si frêle et si légère, et la serra contre son torse pour l’aider à se calmer.
— Allons... ce n’est pas si grave... je suis là, ne t’en fais pas... tu n’es pas toute seule...
Elle ne pesait presque rien, elle était si fine et si fragile... Il ne pouvait s’empêcher de vouloir la protéger de toute souffrance, de tout le mal que le monde lui ferait encore.
— Tu es un vampire, mais ça ne fait pas de toi un monstre... Ne t’en fais pas, je te protégerai.

Erishun sanglotait, saisie par l’horreur de ce qui lui arrivait. Elle enfouit son visage contre le bras de l’homme, trempant sa manche de larmes. Pourquoi elle ? Puis elle se raidit, l’espace d’un instant, effrayé : il chassait les vampires. N’allait-il pas la tuer ? il était venu pour cela, après tout. Mais les bras qui l’enlaçaient n’avaient rien d’agressif, et elle continuait à se sentir en sécurité près de lui, comme un peu plus tôt sur le cheval, alors qu’ils ne savaient encore rien ni l’un ni l’autre.
Il la berçait doucement, murmurant des paroles rassurantes à son oreille, et elle se calma progressivement. Elle se frotta le visage pour essuyer les dernières larmes de ses yeux avant de réaliser le pitoyable spectacle qu’elle devait donner, pauvre gamine trop maigre avec son visage et ses bras écorchés, ses habits déchirés et ses joues sales.
— ça y est ? demanda le chasseur. Tu es calmée ?
— Oui. ça va mieux.
Elle leva le regard, plongeant ses grands yeux rubis miroitants dans les siens.
— Qu’allez-vous me faire ? Vous êtes venu pour tuer le vampire. Vous êtes venu pour me tuer, moi.
Ces mots ramenèrent la crainte. Elle se dégagea doucement, presque à regret, et alla se rasseoir sur sa couverture, de l’autre côté du feu. Recroquevillée, entourant ses genoux de ses bras, elle ne le quittait pas des yeux, attendant sa réponse avec appréhension.
Tandis qu’elle l’observait, elle prit conscience de l’acuité avec laquelle elle distinguait la moindre feuille des buissons. Elle n’aurait jamais dû les voir aussi clairement alors qu’il faisait nuit. Puis elle entendit des dizaines de petits bruits, comme des insectes courant sur des feuilles, l’eau d’un ruisseau qui courait sur des pierres. Effrayée, elle ferma les yeux, cachant son visage dans ses genoux, les mains plaquées sur les oreilles.
Puis le cheval bougea, mâchonnant tranquillement des feuilles à quelques mètres d’eux. Elle sentit soudain son odeur chaude, vivante, et une crampe de faim la saisit brusquement. Elle gémit.

Théodore rangeait lentement ses affaires, gardant le poignard dans sa main légèrement ouverte.
— Je suis venu pour tuer un monstre, expliqua-t-il froidement.
Il regardait la petite chose tremblante assise par terre avec un détachement apparent. Le regard froid et glacé d’un vrai chasseur.
— Le monstre est celui qui utilise sa force pour dominer les faibles, celui qui se cache parmi les honnêtes gens en prenant leur visage pour profiter d’eux...
La pointe de la lame de Théodore oscillait doucement, telle la tête d’un serpent sur le point de frapper.
— Le monstre est celui qui ne peut contrôler ses propre pulsions, qui se laisse devenir pire qu’un animal...
Théodore se rapprocha un peu, gardant son poignard entre lui et la jeune fille.
— Écoute-moi, petite, écoute-moi bien attentivement.
Ses yeux étaient comme deux diamants gris brûlants.
— Je suis venu tuer un monstre... et le monstre était déjà mort à mon arrivée.
Théodore retourna soudain sa lame et s’entailla le poignet, faisant jaillir son sang.
— Personne ne naît monstre, ajouta-t-il pressant son bras sanglant à la bouche de la jeune fille. Même pas les vampires. Si tu le deviens, je serai là pour te tuer, mais je te jure que je ferais tout pour l’empêcher.

Erishun ne savait plus où elle en était. Elle flottait dans un nuage de milliers de petits bruits nocturnes, environnée des odeurs puissantes du feu, du cheval et des feuilles. Et par dessus tout, la faim la saisissait, comme une brûlure dans sa gorge asséchée.
Attirée par les mouvements de Théodore tandis qu’il rangeait ses affaires, le crissement des fioles de verre contre le cuir, elle releva la tête. Il lui semblait soudain si séduisant... Il parlait, mais elle ne comprenait même pas les mots, seule sa voix résonnait à ses oreilles au milieu du reste. Elle suivit du regard les mouvements de la pointe de la dague, hypnotisée par son aspect scintillant.
Soudain, il s’entailla le bras et l’approcha de sa bouche. Elle ne comprit pas et commença par se détourner, effrayée. Puis elle sentit le goût du sang sur ses lèvres, et tout s’effaça autour d’elle.

Elle flottait, apaisée. La crampe de faim avait disparu, laissant place à une douce chaleur qui courait dans ses veines, délicieuse et vivifiante. Le sang dans sa bouche était un nectar fabuleux. Elle aurait pu rester ainsi éternellement, mais Théodore la repoussa, doucement mais fermement. Elle failli protester, mais elle comprit en regardant ses yeux ; si elle ne s’arrêtait pas, il n’hésiterait pas à la tuer - pour se protéger.
Théodore soigna son poignet, la surveillant du coin de l’oeil.
— Quel est ton nom ?
— Erishun.
— Je suis Théodore de Caldéric. Comment te sens-tu ?
— Je ne sais pas... hésita-t-elle. Mieux, on dirait.
Elle détourna les yeux, se demandant si c’était la bonne réponse à lui donner, mais il ne réagit pas.
— Vous n’allez pas me tuer, alors ? s’enhardit-elle.
— Pas ce soir, en tout cas. Bien, s’anima-t-il en souriant soudain. Maintenant que ce point est établi, et que tu n’es plus affamée, tu pourrais peut-être commencer par faire un brin de toilette ? Ensuite, je soignerais cette plaie que tu as sur la joue.
Tout en parlant, il fouillait dans son sac, et en tira sa chemise de rechange. Il la lui tendit, ainsi qu’un bout de savon et un peigne. Elle le regarda un instant, ébahie, avant de les prendre tandis que des larmes de reconnaissance lui montaient aux yeux.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeDim 28 Juil 2013 - 10:08

Yes, la suite cheers 

Toujours aussi bien, dans la veine du passage précédent, on ressent bien les émotions d'Erishun et sa peur face à ce qui lui arrive, tu décris bien tout ce qu'elle éprouve.

J'aime beaucoup aussi la façon de réagir de Théodore, qui prouve que malgré son métier, il sait encore faire la différence entre un monstre et une jeune fille victime de quelque chose qui la dépasse. Son geste de se sacrifier pour la nourrir le prouve aussi, ainsi que sa promesse de l'aider.

Evidemment, maintenant... vivement la suite !!! bounce 
Revenir en haut Aller en bas
Morrigan
modératrice
Morrigan


Féminin Nombre de messages : 3518
Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie
Date d'inscription : 11/03/2007

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeDim 28 Juil 2013 - 11:59

Sans réfléchir, il attrapa la jeune fille => étant donné qu'il est loin, je serais d'avis de rajouter "Sans réfléchir, il se leva [se rapprocha] et attrapa la jeune fille". Oui, c'est sous-entendu, mais ^^

Allons... ce n’est pas si grave... je suis là, ne t’en fais pas... tu n’es pas toute seule... => Tu sais que normalement, si tu commences des phrases après des points de suspension, tu dois mettre des majuscules, hein ? "Allons... ce n'est pas si grave... Je suis là, ne t'en fais pas... Tu n'es pas toute seule..."
Par contre, je trouve que c'est un abus de points de suspension dans cette réplique, et dans certaines autres dans les extraits précédents. C'est pas parce qu'ils font une pause que tu dois systématiquement en mettre ^^ Un point peut aussi contenir de l'émotion Wink

Puis elle se raidit, l’espace d’un instant, effrayé => effrayée

il était venu pour cela => Il (majuscule)

ça y est ? demanda le chasseur. => Ça (alt+128)

Oui. ça va mieux. => idem

plongeant ses grands yeux rubis miroitants dans les siens. => on avait eu l'info sur la couleur de ses yeux avant ? Si oui, je suggère que tu mettes un mot sur la rareté (ou nom) de cette couleur, parce que pour le lecteur, c'est inhabituel et donc peut représenter un gros indice sur sa nature et se demander pourquoi les autres ne l'ont pas vu avant...

et alla se rasseoir sur sa couverture => mais euh, elle s'était levée ? Quand elle comprend, elle est sous sa couverture, et c'est Théodore qui vient à elle. Ils sont où, alors ? Moitié du chemin qui les séparait chacun ? ^^

Puis elle entendit des dizaines de petits bruits, comme des insectes courant sur des feuilles... => ça aurait été bien la formulation en "prendre conscience de" ici aussi, parce que sinon, on a l'impression qu'elle ne les entend que maintenant, alors qu'elle doit les entendre depuis longtemps mais ne pas l'avoir réalisé. (ah ben tiens, avec "réaliser" peut-être, malgré le fait que ce soit un anglicisme d'ailleurs ^^ Mais personne ne le sait ou presque, on s'en tape geek)

expliqua-t-il froidement / Le regard froid et glacé d’un vrai chasseur. => petite répétition "froidement / froid"

ajouta-t-il pressant son bras sanglant à la bouche de la jeune fille => soit "ajouta-t-il en pressant" soit "ajouta-t-il, pressant". Par contre, tu presses "contre" et non "à"

Elle failli protester, mais elle comprit en regardant ses yeux ; => Elle faillit

Je ne sais pas... hésita-t-elle => virgule après les points de suspension

Tout en parlant, il fouillait dans son sac, et en tira sa chemise de rechange => enlever la seconde virgule


Bon, et comme j'avais pas vu les passages en rouge au tout début... Voilà pour leur lecture :

Théodore de Caldéric ne détestait pas les vampires; => manque une espace avant ;

tel était le titre que le roi avait conféré à Théodore dix ans plus tôt, => "voilà le titre que le roi" ? on évite un "être" comme ça

quand il n’était encore qu’un jeune noble à la cour, fort habile à l’épée, et => Et quoi ? Shocked Manque un petit truc là ^^

Il avait été appelé ici pour une affaire parfaitement ordinaire, beaucoup de sang répandu partout, une vieille maison. => je mettrais deux points après "ordinaire"

Théodore avait déjà repéré une trace de pas nue dans la mare de sang => "nu", non ? C'est le pied qui était nu, pas la trace, ça ne voudrait rien dire

il la retrouverait. => manque la majuscule au début

Ce qui était moins ordinaire, c’était la décoration de la maison => pour éviter deux "être", je propose : "La décoration de la maison s'avérait [, elle,] moins ordinaire"

et que toutes les preuves des activités maléfiques du sorcier aient disparu à jamais.
Le sorcier avait réussi à vivre parfaitement dissimulé => "ce dernier" ?

Il était un bon traqueur, et il était arrivé très peu de temps après l’incident, mais la piste était vraiment difficile à suivre => proposition : "Bon traqueur, il était arrivé très peu de temps après l'incident. Pourtant, la piste se révélait vraiment difficile à suivre"

La petite silhouette couverte de sang lui rappela pendant un instant une autre petite fille => autant je comprends la répétition de "petite fille", autant du coup, j'enlèverais le "petite" devant "silhouette"


Okay.
Alors, les passages en rouge sont un vrai bon apport, ça introduit bien le personnage de Théodore, déjà sympathique. Là, il l'est encore plus (sa sœur était-elle vampire ? Ce serait bizarre qu'elle oui et lui non, ceci dit...)

Concernant le dernier extrait, bah il est bon ^^ Comme d'habitude Smile
J'aime beaucoup son attitude envers elle, et envers les vampires en général en fait. C'est vraiment un homme bien, et c'est grâce à lui qu'Erishun est devenue ce qu'elle est, à mon avis. Pas seulement parce qu'il a épargné sa vie, mais il a dû lui transmettre une certaine vision de son état, pour qu'elle ne se considère pas comme un monstre.

Tu en es à combien de caractères, là ? Ce sera bientôt fini, non ?
Revenir en haut Aller en bas
https://roxannetardel.wordpress.com/
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeDim 28 Juil 2013 - 12:17

là je suis à environ 25000, il me reste un peu de marge pour finir. J'ai quelques questions à te poser sur des points techniques, il faut que j'arrive à t'attraper ^^
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 21:06

Bon, allez, un petit bout pour la fin ^^

Pendant que la jeune fille se lavait dans le ruisseau derrière un buisson, Théodore tisonnait le feu pour préparer le repas en réfléchissant. Une idée un peu folle germait dans son esprit, et il la retournait en tout sens, tentant de peser le pour et le contre. Il tenait là l’occasion idéale, et probablement unique, de vérifier si sa théorie était vraie. Aucune famille monstrueuse n’attendait Erishun pour l’aider à diriger ses pouvoirs vers le meurtre ; et elle n’avait pas eu le temps de subir la faim et l’incompréhension jusqu’à devenir un monstre assoiffé et incontrôlable. Il allait pouvoir lui apprendre, lui expliquer, lui montrer comment utiliser ses formidables capacités, tout en conservant son humanité. Transformer sa malédiction en don.
En fait, il allait même devoir tout lui apprendre, réalisa-t-il lorsqu’elle réapparu. Visiblement, elle ne savait même pas se coiffer : elle avait pensé à se laver les cheveux, mais ils pendaient en masse humide et emmelée sur ses épaules. Elle était si menue que la chemise lui faisait une robe. Il lui fit signe de s’assoir près de lui en souriant, et se mit en devoir de peigner sa longue chevelure, une activité qu’il avait eu plaisir à pratiquer sur sa petite soeur, autrefois.
Erishun le laissa faire, soumise mais détendue. Au fur et à mesure qu’il supprimait les noeuds de ses cheveux, la chaleur du feu les faisaient sécher, et il s’émerveilla devant la beauté brillante de ses boucles auburn. Lorsqu’il eut fini, elle se tourna vers lui.
— Est-ce que je suis maudite ? demanda-t-elle.
Son regard était à la fois grave et résigné. La couleur rubis de ses pupilles le surprenait, mais il n’y avait ni paillettes, ni profondeur dedans cette fois. Il prit son temps pour lui répondre.
— Non, dit-il finalement. Je ne pense pas. Tu es née avec des capacités qu’il va te falloir apprendre à maitriser, mais toi seule peux décider d’en faire une malédiction ou un don.
— Pourrez-vous m’y aider ?
Une telle crainte, dans son regard... La décision s’imposa à lui.
— Oui, je t’aiderais.
Il soigna ensuite la plaie sur sa joue, qui commençait déjà à cicatriser. Il avait déjà été témoin du don de régénération des vampires, et il s’en réjouit pour elle : si elle gardait une cicatrice, elle serait toujours beaucoup moins importante que si elle avait été humaine.

Un peu plus tard, alors qu’ils attendaient en silence que l’eau soit bouillante, mille pensées tournaient dans sa tête. Il savait qu’il prenait un gros risque. Mais après tout, on apprivoisait bien des loups en les soustrayant, bébés, à leur environnement naturel, et ils pouvaient devenir les meilleurs des compagnons. On pouvait leur apprendre la gentillesse. Et comme on abattait les animaux qui montraient de l’agressivité, il aurait toujours temps de tuer la jeune fille s’il se trompait et qu’elle devenait un monstre. En aurait-il le courage ? Oui. Il le faudrait.
Mais quelle formidable alliée elle deviendrait si elle maitrisait tous ses dons pour faire le bien ! La force, l’agilité, la rapidité légendaire des vampires, les sens aiguisés, quelle arme à retourner contre eux... Et ce regard surprenant ! Théodore était persuadée qu’elle allait développer le plus puissant don d’hypnose qu’il ai jamais rencontré chez ceux de sa race. Il lui apprendrait à l’utiliser pour choisir ses victimes, à se nourrir sans tuer. Il ferait tout pour qu’elle n’oublie pas son humanité, la petite fille qu’elle avait été, la servitude imposée par son maître, et que jamais elle ne reproduise cette cruauté. Il lui enseignerait la lecture et l’écriture, la danse et l’escrime, il ferait d’elle une femme magnifique...

Il regarda la jeune fille avec tendresse.
Oui, se promit-il, je transformais ta malédiction en un don fabuleux.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 21:55

Youpi, la fin ! cheers 

Elle tient les promesses du reste du texte, même si on aurait envie d’avoir la suite et de voir comment va se développer la relation entre Erishun et Théodore.
J’espère bien qu’il y aura un épisode d’Erishun où tu reviendras sur cette partie de sa vie !

Bravo pour ce texte, encore une très bonne histoire avec Erishun.génial 

Sinon les petites choses que j’ai relevées :

Citation :
Une idée un peu folle germait dans son esprit, et il la retournait en tout sens, tentant de peser le pour et le contre.
« en tous sens »

Citation :
En fait, il allait même devoir tout lui apprendre, réalisa-t-il lorsqu’elle réapparu.
« réapparut »

Citation :
Visiblement, elle ne savait même pas se coiffer : elle avait pensé à se laver les cheveux, mais ils pendaient en masse humide et emmelée sur ses épaules.
« emmêlée »

Citation :
Au fur et à mesure qu’il supprimait les noeuds de ses cheveux, la chaleur du feu les faisaient sécher, et il s’émerveilla devant la beauté brillante de ses boucles auburn.
« les faisait sécher »

Citation :
— Oui, je t’aiderais.
« t’aiderai » car c’est une certitude

Citation :
Il soigna ensuite la plaie sur sa joue, qui commençait déjà à cicatriser. Il avait déjà été témoin du don de régénération des vampires, et il s’en réjouit pour elle : si elle gardait une cicatrice, elle serait toujours beaucoup moins importante que si elle avait été humaine.
Répétition de « déjà » à quelques mots d’intervalle

Citation :
Et comme on abattait les animaux qui montraient de l’agressivité, il aurait toujours temps de tuer la jeune fille s’il se trompait et qu’elle devenait un monstre.
Il manque un mot dans la phrase ou l’expression n’est pas la bonne : « il aurait toujours le temps » ou « il serait toujours temps »

Citation :
Théodore était persuadée qu’elle allait développer le plus puissant don d’hypnose qu’il ai jamais rencontré chez ceux de sa race.
« persuadé » et « qu’il ait »

Citation :
Oui, se promit-il, je transformais ta malédiction en un don fabuleux.
« transformerai »
Revenir en haut Aller en bas
The duke
Je commence à m'habituer
The duke


Masculin Nombre de messages : 162
Age : 40
Localisation : Paris
Loisirs : écrire, écouter ma musique à fond dans le RER, lire, rêver
Date d'inscription : 17/05/2013

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeLun 29 Juil 2013 - 22:46

je suis triste que ton texte soit déjà fini... j'espere que tu nous gratifiera de la suite quand meme !

et faut absolument que tu t'enlèves l'idée que c'est nulle ! c'est archi faux !

_________________
"And in the end, the love you take is equal to the love you make" Paul McCartney

https://ecrire.forumactif.org/t4779-tomorrow-never-knows

https://ecrire.forumactif.org/t4750-demon-hunters
Revenir en haut Aller en bas
Morrigan
modératrice
Morrigan


Féminin Nombre de messages : 3518
Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie
Date d'inscription : 11/03/2007

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMar 30 Juil 2013 - 10:37

à diriger ses pouvoirs vers le meurtre ; et elle n’avait pas eu le temps de subir la faim => le point virgule, surtout avec un "et" derrière ne s'impose pas

et il s’émerveilla devant la beauté brillante de ses boucles auburn => le rubis serait donc une conséquence de sa transformation vampirique ?

Mais quelle formidable alliée elle deviendrait si elle maitrisait tous ses dons pour faire le bien ! => bon c'est sûr, elle va bien tourner, m'enfin "faire le bien"... ^^


Hmm, très sympa comme fin Smile
J'avais peur qu'on ait un effet "rattachage de wagon au thème", mais finalement, je trouve que tu t'en es bien sortie à ce niveau.
Le dernier passage est plein de bons sentiments, mais ça n'est pas guimauve ou quoi que ce soit. C'est justifié, c'est bien dosé, ça finit sur une vraie note d'espoir pour Erishun, et j'ai vraiment bien aimé cette conclusion.
Je suis contente que tu ais mené ce texte à son terme, en tout cas Smile Et je te souhaite bonne chance pour l'AT. N'hésite pas si tu as encore des questions Wink
Revenir en haut Aller en bas
https://roxannetardel.wordpress.com/
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeLun 5 Aoû 2013 - 0:23

Je déteste que les choses se terminent, mais comme on dit : tout a une fin !

J'ai trouvé ce texte dans son ensemble vraiment sympa, agréable à lire, une écriture bonne et maitrisée, donc un très bon moment de lecture même si l'histoire n'est pas des plus originales.

Il pourrait être intéressant de développer cette relation improbable dans une suite. Allez considérons ce texte comme étant le chapitre 1 de quelque chose de bien plus long ! Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
Morrigan
modératrice
Morrigan


Féminin Nombre de messages : 3518
Localisation : entre la terre de Bretagne et la Scandinavie
Date d'inscription : 11/03/2007

L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeLun 5 Aoû 2013 - 12:08

Comme l'auteur n'est pas dispo pour répondre, je précise :

Cette nouvelle est en fait une sorte de préquelle, elle raconte le tout de l'un de ses personnages (Erishun, donc), mais tu peux trouver sur le forum le roman qu'elle a commencé à écrire dessus, si ça t'intéresse Smile

Avec dans l'ordre : épisode 1
début de l'épisode 2
du bonus d'épisode 2 en avance
et du bonus de très loin en avant
Revenir en haut Aller en bas
https://roxannetardel.wordpress.com/
Invité
Invité
Anonymous



L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitimeMar 6 Aoû 2013 - 20:49

Ah ok ! Merci Morrigan pour l'info, je vais aller voir ça ! Wink
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





L'appel du sang Empty
MessageSujet: Re: L'appel du sang   L'appel du sang Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
L'appel du sang
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le sang des Toyotomi
» La pierre de sang
» le sang de l'orange
» Du sang et des larmes
» DELIVRANCE Les Larmes De Sang

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Atelier d'écriture :: Au coin du feu :: Archives fantasy-
Sauter vers: