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 Lumières Obscures

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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 12:14

Un autre bon exercice serait de lire les textes des autres gens du forum, pour à ton tour proposer des corrections et / ou des améliorations. Ca t'entraînerait bien ! (et puis ça ferait plaisir ^^)

C'est toujours plus difficile de repérer ce qui ne va pas sur son propre texte que sur le texte d'un autre...
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Morrigan
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 14:50

Alors, j'ai lu jusqu'au chapitre 6.
Les quelques observations que j'ai pu faire sont :

- Pourquoi mets-tu toujours une majuscule à Soleil, ou Ciel ?( tu l'as peut-être dit avant dans le sujet,mais je n'ai pas lu,désolée si ça te fais te répéter). Du coup,ça donne quelques constructions comme "les rayons de Soleil", c'est pas vilain,mais je trouve ça un peu bizarre.

- Je trouve dommage que tu utilises les formules telles que "mais notre jeune héroïne ne se doutait pas que cela ne durerait pas aujourd'hui" (ce n'est pas une citation de toi,juste une vague réminiscence) : déjà, la façon "notre jeune héroïne,"ou "nos deux protagonistes",ça me gêne parce que dans un récit avec un narrateur externe, tout d'un coup, tu impliques tout le monde, le lecteur compris. or, dans ce qui précède, tu nous mets plutôt en dehors.
Ensuite, l'annonce à l'avance, c'est aussi dommage. On peut l'utiiser de temps à autre,mais tu as tendance à le mettre souvent, et du coup, tu gâches la surprise que cela pourrait nous faire. enfin, moi je préfère avoir la surprise. pas forcément le cas de tout le monde.

- le passage où tu décris l'enfance de Shoun est bien écrit, je n'ai aucune reproche à faire dessus (d'ailleurs,tu écris très bien sur tout ce que j'ai lu) mais c'est le contenu. C'est peut-être un peu trop...Comment dire ? trop lourd. Tu en dis trop, tu t'étales et du coup, on attends, on attends, et on s'ennuie.
(Enfin,là je suis un peu mal placé pour le dire, je fais pareil parfois..mais c'est ça qui m'énerve, je n'arrive pas à faire plus léger)

- Pour finir par le positif, j'adore Perdénon !! un bonheur total ce personnage. Surtout ses répliques. tu nous l'a soigné bien comme il faut ^^

(par contre,je ne peux pas m'empêcher de faire ma chipoteuse, mais ayant 8 ans d'équitation derrière moi, je te signale juste au passage qu'on ne fait pas changer de direction à un cheval par un coup dans les flancs. tout au plus il accélèrera..^^ bref, remarque inutile que tu peux oublier.)

voilà, si tu as des questions parce que je ne me suis pas trop étendue sur mes critiques, n'hésite pas. et moi,je vais me mettre à la suite Wink
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 15:10

J'ai mis qu'elle accélérait en donnant un coup dans les flancs du cheval ? Roh, mais quelle bourde...
J'ai quelques notions quand même, j'ai 2 semaines d'équitation derrière moi (waou), et c'est avec les rênes qu'on tourne Very Happy

Ce n'est peut-être pas grand chose, mais tous les passionnés d'équitation vont être choqués en voyant ça, donc je change Smile

J'aime aussi beaucoup perdénon, mais il faut quand même que je revois son côté trop puérile comme l'a fait remarqué Hakkrat.

Et sinon, oui, faut que je retravaille pas mal de choses, notamment au début !
Dont le passé de Shoun, trop lourd oui, tu as raison, mais je ne sais pas comment faire plus léger xD

Mmmmh, il va aussi falloir que je retravaille certaines formulations que tu as relevé, je suis entièrement d'accord, ça ne correspond pas à la position que j'adopte dans le reste du récit.

Ah oui, j'allais oublier ta première "critique". Alors, si je mets des majuscules à Soleil, Ciel, Forêt, Lune, etc... c'est, comment l'expliquer... Disons que c'est, en quelques sortes, une espèce de... (mon Dieu, on n'en a pas fini là Very Happy)
Un peu comme une force, non, pas une force... une antité, ou, enfin, je sais pas, un élément de la Nature ! Que je considère important, comme tous les éléments de la Nature, parce qu'ils joueront un rôle plus important par la suite.
Enfin, je n'ai pas vraiment su l'expliquer, mais bon :|
J'espère que tu auras compris ce que j'ai TENTE de dire Very Happy
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 16:00

Ah oui, j'approuve ce que dit Morrigan sur le fait que tout d'un coup, tu mettes un "nous" ou "nos", c'est-à-dire que tu impliques le lecteur dans l'histoire. Ca choque un peu.
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Morrigan
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 16:02

Oui Shoun,ne t'en fais pas. j'ai bien compris ce que tu disais ^^
c'est un peu comme Ellias,dans un sens. avec sa Voix,ses Fleuves, etc...même si toi,ça reste dans le concret, dans ce qu'on connaît déjà. c'est une bonne idée,d'ailleurs.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 16:02

Ok, deux contre un, je vais changer Smile

J'avoue que a fait bizarre, oui, je ne m'en étais pas rendue compte.

Je me relis sans doute trop mal !

En même temps, connaissant l'histoire par coeur, je suis sûre que je loupe les fautes Very Happy (nan nan, je me justifie pas Smile )


Et, oui, pour les majuscules, c'est comme Ellias, juste que ça ne représente pas la même chose, comme tu l'as si bien dit !
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MessageSujet: Fin du Chapitre 8   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 1 Mar 2008 - 18:16

J'avoue, ce passage est nul.

Je n'aurais pas dû le publier, je l'ai bâclé, je n'avais pas trop la tête à l'écriture à ce moment-là...

Là, je suis en train de corriger quelques imperfections se situant sur les premiers chapitre.
J'ai bien envie de rallier le premier au deuxième.
J'aurais aimé savoir ce que vous en pensiez ?


Dernière édition par Shoun le Dim 2 Mar 2008 - 17:59, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 10:00

Je ne t’ai pas entendu te lever >>> entenduE
toute à l’heure >>> tout à l'heure (tu as fait deux fois la faute)
on t’a immédiatement ramené >>> ramenéE (et ce n'est pas "ramenée" le mot correct, mais "amenée")
demande-t-elle >>> demandA-t-elle (tu as fait deux fois la faute ici aussi)
Diantre, ce n’est vraiment pas lourd >>> le "diantre" fait bien trop soutenu pour la téméraire et encore enfant Shoun à mon goût
J’en ai prévu quelques unes en plus >>> prévuES
repéra toutes sortes d’aliments >>> je n'en suis pas sûr, mais je ne mettrais pas de "s" à "toute sorte".

Voilà pour les corrections orthographiques (peut-être que d'autres fautes m'ont échappé).

Sinon, au niveau de l'histoire, je n'y ai pas cru. Comme je te l'avais dit, j'attendais une bonne explication à la soudaine fuite de Yuna et Perdénon. Et j'ai été déçu ! Alors, Yuna a senti une présence, donc elle, la mage blanche intelligente et si soucieuse des autres, s'enfuit à toute vitesse sans voir si Shoun, sa protégée à qui elle tient tant, suit le train en marche ? Et Perdénon, si protecteur et attentionné, fait la même bourde ?

Ensuite, ne coupaient-ils pas par ce chemin pour gagner du temps ? Et pouf, Shoun met une journée entière à se réveiller et Yuna trouve que ça n'est pas grave, au contraire, qu'il y a des avantages ? Et elle regarde tranquillement le paysage à travers la fenêtre ? Où est passée toute la tension du début ? Le sens du devoir pressant ?

C'est un peu trop gros ! Evil or Very Mad

Alors soit tu changes le passage avec le tunnel et tu trouves autre chose (la forêt qui devient méchante si tu veux, mais au moins, que Yuna et Perdénon se soucient de Shoun ! et Shoun perd connaissance en se faisant attaquer par les lianes, et Yuna s'en veut ensuite de n'avoir pas sur correctement la protéger, se maudit de n'être pas capable de faire attention à une seule personne, se remet en question parce qu'elle a tout un peuple à sauver et qu'elle ne peut même pas faire attention à sa meilleur amie, blablabla), soit tu supprimes tout et tu réécris autre chose : le voyage se déroule sans plus d'encombres, et ils arrivent à une ville où Perdénon achète ses boulettes magiques pour les chevaux, par exemple.

Bon, c'est mon avis, tu n'es pas obligée de changer (tu n'es obligée de rien, de toute façon ^^), mais je n'ai vraiment pas été convaincu par ton explication et j'attendais quelque chose de vraiment irréfutable, qui expliquerait de manière frappante pourquoi Yuna et Perdénon ont pris la fuite si soudainement en oubliant Shoun derrière.

Sinon, l'idée des boulettes pour les chevaux est appréciable.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 13:17

Bon,je ne suis presque plus à la ramasse,je viens de m'arrêter à l'entrée de cette fameuse forêt (frustrée d'ailleurs,parce que je n'avais pas la suite et qu'il faut que j'attende avant de savoir ce qu'est cette affreuse bestiole. enfin...)

En gros,je n'ai pas trouvé grand chose à redire. Le passage de la course à cheval me rend perplexe.
Il est bien écrit et ça rend plutôt pas mal. Mais à mon avis,on apprend pas grand chose de plus par rapport au reste et ça n'apporte rien de neuf non plus. Donc, comme il est sympa, c'est bien de le garder mais je pense que tu pourrais le raccourcir un peu. C'est pas comme si c'était une course pour sa vie, ou pour..je ne sais pas..un objet important pour la suite de leur voyage.
Juste une petite récréation en somme. L'abréger me semblerait mieux.

Ensuite,Perdénon. Son attitude me gêne dans le sens où il réagit comme un gamin de 14 ans alors qu'il en a une cinquantaine. Qu'il réagisse à un défi,qu'il s'amuse à taquiner Shoun comme elle s'y amuse aussi,je n'y voit aucun inconvénient. Au contraire, c'est même plutôt pas mal comme relation. Mais il faudrait le faire autrement,plus adulte. (mais il me semble que tu avais déjà signalé ce fait et que tu le reprendrais.)

Enfin,l'arrivée de la Mage Noire. Sur le point de vue du style,encore une fois,c'est très bien. Mais tu crois sincèrement que le grand méchant de l'histoire se déplacerait pour ça ? D'accord ça la vexe un tantinet, mais personnellement,à sa place, j'enverrais plutôt l'un de mes subalternes (vicieux et puissant,ça n'empêche pas,hein ?) pour accomplir ça.
Mais bon, ce n'est pas non plus trop gênant.

Voilà,il me semble que c'était tout ... Encore une fois, bravo pour ton écriture et ..je m'attèle à la suite ^^
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 17:58

wahou !! bah finallement t'as mis la suite !!
je ferais des remarques quand j'aurais rattrapé tout mon retard ^^
en tout cas bonnes chance pour la suite !!
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeDim 2 Mar 2008 - 18:33

Passage réécrit !



Les chevaux, qui galopaient depuis un long moment, commençaient à fatiguer. Shoun flatta l’encolure de Rayon pour l’encourager à continuer.
- C’est plus long que je ne le pensais, avoua-t-elle.
- Je le reconnais, répondit Yuna. Nous n’avons peut-être pas pris le chemin le plus court, nous avons dû nous en écarter sans y prêter attention
- Tu es en train de dire que nous sommes perdus, c’est ça ?
- Je n’en suis pas si sûre.
Elle ralentit le mouvement, puis s’arrêta.
- Attendez… ordonna-t-elle.
Les deux autres ne bronchèrent pas. Ils attendirent patiemment que la Mage Blanche reprenne la parole.
- Suivez-moi, et vite ! Il y a quelque chose, tout près… Je ne sais pas ce que c’est. Dépêchez-vous !
Elle vira subitement sur la gauche, son cheval sauta par-dessus d’épaisses broussailles, et ils disparurent tous deux derrière. Perdénon incita Shoun à le suivre, puis il fit prendre à son destrier la même direction, s’engouffra à son tour dans le passage d’un noir opaque qui séparait la cime des arbres du buisson.
- Rey’, dépêche-toi, suis-les, on va les perdre ! »
Rayon se lança à toute allure et, dans un formidable bond, franchit les buissons et passa au travers du trou noir. Elle ferma les yeux, n’ayant jamais apprécié les sauts, et s’agrippa au cou du cheval. Mais il n’avait eu aucun mal à retomber sur ses pattes, et poursuivit sa course au galop.
Les yeux ouverts de nouveau, Shoun ne put retenir un cri de surprise lorsqu’elle découvrit le nouvel environnement dans lequel ils évoluaient. Les arbres, de part et d’autre de l’étroit chemin terreux, se courbaient tellement qu’ils formaient un tunnel au dessus de sa tête, se mêlant dans une masse si compacte qu’on ne pouvait les distinguer. Le manque de clarté rendait cette scène encore plus angoissante, et elle était persuadée que le plafond naturel s’approchait de plus en plus d’elle, comme s’il voulait l’écraser au sol.
Elle aperçut Yuna et Perdénon qui chevauchaient côte à côte, quelques mètres devant elle. Ils ne semblaient pas se rendre compte que, au dessus de leurs têtes, la Forêt s’éveillait. Soudain, dans un râle rauque, les feuillages se mirent à trembler violemment, libérant des lianes qui se balancèrent dans le vide, tentant d’agripper la jeune fille au passage, ou de fouetter les pattes de l’animal. Ce fut à ce moment même, quand tout prenait vie autour d’elle, que la jeune fille sut qu’elle était perdue. Un sentiment d’impuissance la submergea , elle prit conscience qu’elle ne pourrait rien contre une Forêt toute entière. Si les forces de la Nature se déchaînaient sur elle, elle n’avait aucune chance de s’en sortir.
Mais Perdénon venait de faire demi-tour et se plaça près de Shoun, l’incitant à accélérer.
- Dépêchez-vous, Miss ! Je reste derrière vous, foncez !
Malgré les arbres qui se rapprochaient d’eux à vue d’œil, et les lianes qui s’agitaient dangereusement, dans cet étroit tunnel de verdure et d’angoisse, elle trouva le courage de ne pas abandonner, et se coucha davantage sur le dos de Rayon, l’incitant à accélérer. Le cheval parvenait miraculeusement à éviter les nombreux pièges qui se dressaient devant lui, et bientôt, un petit point de lumière éclatante parut devant eux, devenant plus gros à chacun des pas de l’animal. Yuna venait de disparaître à l’intérieur, elle-même touchait presque au but. Mais, alors qu’il ne restait plus que quelques mètres à parcourir pour être enfin libérée de ce cauchemar, une épaisse branche tomba en plein milieu du chemin. Rayon la heurta des genoux, et fut projeté vers l’avant, tête la première, à travers le voile lumineux.
La monture et sa cavalière s’écrasèrent toutes deux au sol. Rayon, les pattes fléchies, se laissa lourdement tomber sur le flanc, tandis que Shoun fut éjectée à plusieurs mètres devant lui. Perdénon parvint de juste à éviter la branche et à ne pas retomber sur la jeune fille. Elle parvint à peine à voir le visage de Yuna se déformer lorsqu’elle s’effondra à terre. Elle n’eut pas le temps d’amorcer un seul geste pour tenter de se relever. Elle gisait au sol, à ses pieds, inconsciente.

Aucun bruit n’osait perturber le calme qui régnait en ce lieu. Seules les raies de lumières agréablement tièdes parcouraient silencieusement la pièce. Elles vinrent caresser les paupières de la jeune fille, qui s’éveilla à ce doux contact. Les yeux entrouverts, elle balaya la pièce du regard. Elle se trouvait dans une chambre simple, composée d’un bureau en bois, d’une petite chaise qui l’accompagnait, et d’un petit lit recouvert d’une couverture bleue.
C’est en tournant la tête de l’autre côté qu’elle aperçut Yuna, accoudée à la fenêtre, le regard perdu dans le paysage qu’elle contemplait. Shoun regarda à son tour à travers la lucarne et découvrit une petite clairière bordée d’arbres. En se redressant, elle reconnut même le voile lumineux dont elle était sortie auparavant, en bordure de la Forêt.
A en juger par la position du Soleil dans le Ciel, la journée devait déjà être bien avancée. Combien de temps était-elle restée inconsciente ? Une légère douleur réveilla ses membres engourdis, mais elle avait échappé au pire. Elle posa prudemment ses pieds au sol, et sentant qu’ils avaient l’air de supporter son poids, rejoignit son amie près de la fenêtre.
Celle-ci sursauta lorsqu’elle la vit arriver auprès d’elle.
« Je ne t’ai pas entendue te lever, avoua-t-elle. Tu vas mieux ?
- Beaucoup mieux, oui. Enfin, je n’ai pas vraiment eu le temps de souffrir tout à l’heure.
- Tout à l’heure ? Tu dors depuis hier !
- Depuis plus d’une journée, vraiment ?
- Oui ! Quand tu es tombée, hier, et que tu t’es évanouie, on t’a immédiatement amenée à l’auberge de ce petit village.
- Je ne savais pas qu’il y avait un village ici.
- A vrai dire, comme je l’avais énoncé hier, nous nous sommes détournés du chemin que nous suivions. Car sinon, nous serions arrivés directement dans la Lande. Mais au fond, c’est mieux ainsi. Nous avons pu reprendre des forces, et nous seront prêts à repartir dès demain matin.
- Et Rayon ? s’inquiéta Shoun. Il va bien ? Il n’a rien de cassé ?
- Non, rassure-toi, il va très bien. Il ne lui a fallu qu’une nuit de repos, et ce matin, il gambadait dans la clairière avec les deux autres.
- Tant mieux. Après une chute pareille, c’est presque miraculeux qu’il n’ait aucune séquelle.
- Et toi donc ! Tu es bien sûre que tu te sens bien ? Tu n’as pas mal ? lui demanda-t-elle en l’enlaçant
- Mais non, j’ai les membres qui tirent un peu, mais ça va, je me sens bien, ne t’en fais pas pour moi. On pourra repartir demain matin.
Yuna sourit timidement, puis, après s’être assurée que la jeune fille ne disait pas simplement cela pour lui faire plaisir, elle la lâcha et porta à nouveau son regard vers l’extérieur.
- Et Perdénon ? s’inquiéta Shoun. Comment va-t-il ?
- Il va très bien. Il a réussi à éviter la branche, mais il n’a rien pu faire quand tu es tombée. Là, il est à la boutique, il fait des réserves. Ca m’étonnerait que l’on trouve une quelconque habitation dans la zone désertique que nous allons traverser.
- Combien de temps ça va nous prendre, de traverser cette région ?
- Environ deux jours, si tout se passe bien.
A ce moment, le Conseiller entra dans la pièce avec un sac sur son épaule. En voyant que Shoun était réveillée, il laissa tomber son sac à terre et se précipita vers elle.
- Shoun, dit-il en la serrant à son tour dans ses bras. Je m’en veux tellement, j’aurais dû passer devant toi.
« Toi ? Il m’a tutoyé ? Je ne dois pas encore être bien réveillée. »
- Et toi qui disait que tu étais accompagnée d’un protecteur d’élite, avant de partir. Regarde où ça t’a amené ! Tu aurais pu te briser la nuque, ou pire…
Cette fois, elle n’avait pas rêvé. Perdénon la tutoyait bel et bien. Décidément, il était vraiment incroyable !
- Ce n’est pas vrai, rétorqua Shoun. Sans vous, je… comment j’aurais fait, la nuit où je n’arrivais pas à me réveiller ?
Yuna fronça les sourcils, mais Shoun ne tenait pas à entrer dans les détails.
- Rien de grave, expliqua-t-elle avant que le Conseiller ne prenne la parole. Juste un cauchemar.
Perdénon garda le silence. Il lâcha la jeune fille et se tourna à présent vers la Mage Blanche.
- Au fait, Yuna. C’est bon, j’ai tout acheté. Nos provisions dans le sac, et celles des chevaux, ici.
Il sortit une bourse en peau tannée de sa poche, pas plus grande que son poing. Shoun s’approcha avec curiosité du sac minuscule. Mais elle ne prononça aucun mot, elle se contenta simplement d’observer cet objet banal.
Yuna ne semblait pas surprise que la nourriture des chevaux puisse tenir dans quelque chose d’aussi petit. Mais Shoun n’avait pu retenir sa langue plus longtemps.
- Je m’excuse, mais la leçon de patience est reportée. Expliquez-moi, Perdénon, lui demande-t-elle simplement.
Le Conseiller lui sourit gentiment et plaça la bourse dans sa main.
- Mon Dieu, ce n’est vraiment pas lourd, s’étonna la jeune fille. Vous comptez leur faire manger de l’air ?
- Ouvre-le, lui conseilla Perdénon avec un rire discret, au lieu de t’imaginer des choses parfaitement invraisemblables.
- Parce que vous trouvez cela vraisemblable, vous ? lui demande-t-elle en agitant le sac sous son nez.
Elle libéra le contenu de la bourse sur son lit. Neuf petites sphères d’herbe, parfaitement rondes, tombèrent sans bruit. Les yeux de Shoun s’agrandirent lorsqu’elle découvrit ces petites boules de brins d’herbe tressés.
- Ils vont manger… ça ?
- Ce sont des herbes magiques, Miss. Une seule de ces petites boules, et te voilà repue pour une journée. J’en ai prévues quelques unes en plus. Après tout, on ne sait jamais ce qui peut nous arriver.
Magie ou pas, la jeune fille avait toujours du mal à croire que son cheval serait rassasié en avalant ceci.
- Si tu y tiens, je peux t’en acheter une pour ton dîner. Comme ça, tu en auras le cœur net.
Shoun leva les yeux au plafond en secouant la tête d’un air désespéré.

Elle passa la fin de l’après-midi sur le dos de Rayon, à le faire trotter tranquillement dans la clairière. De temps en temps, la jeune fille le poussait à accélérer pour vérifier qu’il ne flanchait pas lorsqu’il galopait. Mais ses appuis étaient solides, comme s’il n’avait pas chuté la veille, et il se déplaçait avec son éternelle élégance, avec des mouvements gracieux et puissants.
A présent rassurée, elle décida de faire le tour du village, pour voir un peu de vie et d’activité humaine avant de traverser la Lande. Elle s’arrêta un moment devant la boutique où Perdénon avait acheté ses herbes magiques, et repéra toute sorte d’aliments tout aussi particuliers que ces derniers. Après avoir été écoeurée par un drôle de haricot à la couleur fort peu attirante, elle retourna à l’unique auberge du village.
Fort heureusement, on le lui servit pas d’herbes magiques au repas. Elle ne traîna pas longtemps à table, la fatigue reprenait déjà le dessus sur elle. Dehors, il faisait déjà sombre. Le Soleil s’était couché depuis quelques temps, et la seule source de lumière provenait du voile lumineux qui séparait la clairière de la Forêt.
Epuisée, elle se laissa tomber sur son lit et s’abandonna au sommeil, pour aller retrouver le monde mystérieux et imprévisible des rêves, au fin fond d’elle-même.
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MessageSujet: Chapitre 9   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeLun 3 Mar 2008 - 13:35

Chapitre 9






Cela faisait deux jours que la Mage Blanche avait quitté Kaïsha pour se rendre dans les Terres du Nord, et pourtant, la cité continuait à vivre dans l’ignorance de son absence. Le départ avait été tardif et discret, pour éviter d’inquiéter les habitants, après la tuerie qui avait eu lieu au sein de la ville elle-même.
Kaïsha s’endormait donc sereinement, les habitants tâchaient de regagner leurs demeures avant la soirée. Il n’en resterait qu’un seul dehors. Un étranger arrivé la veille, venu d’un lointain village de l’Est : Adan.
Lorsqu’il s’était réveillé, deux jours auparavant, étendu sur le sol de son salon, il avait réellement pris conscience, après s’être remis du choc, que sa vie ne tenait plus qu’à un fil.
En ne laissant qu’une brève lettre à sa femme, il se rendit immédiatement au Port, véritable plaque tournante commerciale de Spira. Par chance, il y connaissait un vieil ami voyageur, qui lui prêta sans hésiter son embarcation, en lui garantissant qu’il arriverait à Kaïsha avant la tombée de la nuit. Heureusement, il ne posa aucune question sur la raison de cette nécessité de se rendre aussi loin de chez lui.
Malgré ses suspicions, Adan avait embarqué sur le minuscule bateau de bois, auquel étaient reliées d’épaisse chaînes métalliques qui disparaissaient sous la surface de l’eau. En réalité, il n’avait pas vraiment le choix, c’était pour l’instant la seule possibilité qui s’offrait à lui d’arriver à Kaïsha avant deux jours, et il n’avait pas de temps à perdre.
Le voilier s’était soudainement mis à remuer, et, sans que le villageois n’ait le temps de comprendre, s’élança à toute vitesse sur l’eau. Adan se cramponna à l’avant de la coque, et jeta un coup d’œil aux chaînes qui s’étendaient devant lui. Visiblement, elles tiraient le bateau !
Adan trouva la réponse à sa question lorsqu’un énorme Dragon des Mers d’un bleu lapis-lazuli pailleté d’une beauté éblouissante bondit hors de l’eau, dans un mouvement plein de grâce et de puissance, avant de replonger, pour entraîner le bateau encore plus vite sur les flots qui dansaient devant lui.
L’animal était doté d’une force extraordinaire, et Adan sut qu’il arriverait à destination avant la nuit, comme le lui avait prédit son ami. Rassuré, il finit par apprécier d’être tiré à toute vitesse par une splendide créature, perdu au milieu de nulle part, ne distinguant qu’une étendue bleue à perte de vue.
Ce fut en fin d’après-midi qu’il aperçut enfin la terre. Le port ne se situait qu’à environ une lieue de Kaïsha, et le villageois décida de s’y rendre le lendemain à pied. De toute façon, il était trop tard pour continuer le chemin actuellement.
Il passa la nuit dans la barque de son ami, et cette soirée-là, il était certain de ne jamais l’oublier. Il avait passé plusieurs heures, le port dans son dos, à regarder l’immensité de la mer s’étendre devant lui, et d’admirer les étoiles scintillantes vagabonder à travers le ciel. Comme pour mettre un point d’honneur à ce spectacle magique, il avait libéré le Dragon des Mers, qui prenait un immense plaisir à bondir hors de l’eau, et retomber sans aucune éclaboussure. Il laissa même Adan lui caresser la tête, en le fixant de ses grands yeux de diamant. Le villageois aurait bien volontiers oublié pourquoi il était venu si une brusque bourrasque de vent froide ne le lui avait pas rappelé.
Il se remit en route le lendemain, si tôt qu’il en devança même le Soleil, et, laissant le Dragon en liberté jusqu’à son retour, il prit la route de Kaïsha. Ce fut après une bonne heure de marche qu’il aperçut enfin l’immense cité se dresser devant lui.
Adan en était tout ému. Habitué à son village natif, il n’avait jamais eu l’occasion de s’aventurer loin en dehors de ses terres, et la grandeur de la ville le laissait bouché bée. Cependant, il n’était pas venu pour admirer le paysage. Tout en jetant tout de même de rapides coups d’œil aux rues qu’ils parcourait, il parvint au Zenitium, après s’être égaré trois fois dans de petites ruelles étroites.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeLun 3 Mar 2008 - 17:47

Hey !! J'ai rattrapé mon retard ^^
Alors, sur le dernier extrait je n'ai pas grand chose à dire. L'idée du Dragon des Mers est sympa,ça m'a bien plu. L'histoire est cohérente, sans soucis de formulation .. bref, bravo quoi.

Je n'ai qu'une question,mais je crois qu'elle est dûe à un manque d'attention de ma part : Kaïsha, c'était pas la ville d'où sont partis Shoun,Yuna et Perdénon ? Et c'était pas celle d'Adan aussi ?
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeLun 3 Mar 2008 - 19:04

Kaïsha, c'est effectivement la ville d'où sont partis Shoun, Yuna et Perdénon, et c'est aussi là qu'ils habitent.

Mais non, Adan n'habite pas Kaïsha. Il habite dans un lointain village à une centaine de lieues de Kaïsha !

C'est au début du deuxième Chapitre je crois, que c'est dit...

Mais bon, on ne peut pas se souvenir de tout Wink

Et merci !
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeLun 3 Mar 2008 - 20:15

Sur l’échelle de la grandeur, le bâtiment en atteignait aisément le sommet. Adan ne trouva que le mot « gigantesque » pour qualifier ce qu’il avait sous les yeux. Mais ce n’était pas le moment de rester planté comme un crétin devant la porte. Même si la journée n’en était qu’à son commencement, il sentait déjà l’heure fatidique approcher, et il craignait fortement de ne pas être à la hauteur de la tâche qu’Elle lui avait confiée.
De nature naïve, Adan parvenait à maintenir en lui un mince espoir de réussite. Il avait beau n’être qu’un pauvre villageois dont l’existence demeurait inconnue pour tous les habitants de Kaïsha, il restait persuadé que tout n’était pas perdu d’avance.
Ce fut un mage blanc qui interrompit sa promenade dans le parc pour venir lui ouvrir la grille, voyant qu’il attendait derrière, plongé dans ses réflexions. Un peu vexé de ne pas avoir pu entrer par ses propres moyens, il suivit tout de même l’homme, sans vraiment en connaître la raison, qui l’amenait vers l’intérieur du bâtiment.
« C’est pour quoi ? demanda sèchement le magicien.
- Euh, j’aimerais parler à la Mage Blanche en personne, se risqua-t-il, tentant le tout pour le tout.
- Pas là.
- Bon, et bien, quelqu’un de haut placé alors, si cela est possible
Le mage blanc lui jeta un regard mauvais et peu amical.
- Le Grand Conseiller n’est pas là non plus, répondit-il froidement.
- Et bien, quelqu’un d’autre ! C’est assez urgent, amenez-moi à quelqu’un, n’importe qui !
- Urgent, vous dites ? le questionna l’autre, subitement intéressé. Et bien, je suis là.
Adan dévisagea le magicien. Il n’avait aucune envie de continuer la conversation avec lui, cet homme ne lui inspirait guère confiance, avec son air hautain. Mais apparemment, il n’avait pas d’autre choix. Il prit une grande inspiration et se jeta à l’eau.
- Et bien voilà, c’est à propos des affiches. Vous savez, celles que vous avez fait publier dans tout le pays. Je viens vous…
- On pourrait savoir qui vous êtes au juste ? le coupa l’homme.
- Euh… Je m’appelle Adan. Je travaille comme poseur d’affiche. Je viens de loin. Mais, pourriez-vous me laisser continuer ? S’il vous plaît ?
Le mage blanc, blessé qu’un homme du Peuple ose lui parler de la sorte, doutait fort que son affaire puisse être intéressante.
- Donc, je viens vous demander de retirer vos affiches. Toutes. Qu’il n’en reste plus une seule dans tout Spira.
L’autre leva les sourcils.
- Vous êtes fou ? Qui êtes-vous, pour décider ainsi de ce que le Zenitium doit faire, villageois ? Ce n’est pas parce qu’elle ne vous plaît pas que nous allons l’ôter pour vos beaux yeux !
- Je vous en prie, c’est urgent. Ce n’est pas moi qui ne l’aime pas.
- Ah ? Qui donc, alors ? Qui est-ce que cela dérange ? Votre femme peut-être ? se moqua-t-il.
- La Mage Noire, répondit Adan, avec tout le sérieux dont il était capable.
Le mage blanc ne répondit pas tout de suite. Ses yeux s’agrandirent de stupeur à l’évocation la Tueuse. Puis, ses traits se détendirent, il se mit à pouffer.
- La Mage Noire, dites-vous ? Vous l’avez invité à prendre le thé, c’est cela ? Et elle vous a dit amicalement qu’elle souhaitait que ces monstruosités disparaissent ?
- Ne vous moquez pas de moi ! C’est vrai, je ne vous mens pas ! Elle me tuera si vous ne le faites pas !
- Et bien, allez donc mourir, Adan, et laissez-moi tranquille avec vos histoires. Je pense que vous avez un peu trop forcé sur votre dose d’alcool.
- Mais… S’il vous plaît…
Malheureusement, il était déjà trop tard. Le magicien ne croyait pas à ce que le pauvre Adan venait de lui raconter, et il l’amenait de force jusqu’à la sortie. Le villageois eut beau se débattre, le supplier, jurer qu’il disait vrai sur son honneur, sur sa famille, sur tout ce qu’il possédait. Il n’y avait plus rien à faire.
- Et n’essayez même pas de revenir ! lui lança l’autre en guise de dernières paroles.
Puis, il tourna les talons et reparti en direction du bâtiment, tandis que la grille se refermait devant Adan dans un grincement de désespoir.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeLun 3 Mar 2008 - 20:33

Voilà un passage qui (si je ne l'ai pas loupé :|), devrait éveiller la sensibilité de toute personne qui possède un coeur.

Enfin, j'exagère ! Smile

Mais moi, en l'écrivant, ça m'a fait quelque chose...

N'hésitez pas à BEAUCOUP critiquer, je ne veux pas que ce paragraphe soit gâché, j'y tiens beaucoup...




Le Soleil finissait lentement sa longue chute, et Adan était toujours dans la même situation. Totalement désespéré, il se força à abandonner. Après tout, pour maintenant, que lui restait-il à faire, à part attendre l’heure de sa mort ?
Il avait eu beau tambouriner des deux poings contre la grille, la secouer, hurler pour qu’on écoute ce qu’il avait à dire, menacer de passer par-dessus le mur - chose qu’il savait parfaitement impossible - , rien n’y fit. La grille s’obstinait à rester close et à lui interdire l’accès au Zenitium. Cette maudite grille qui causerait sa perte… Ce qu’il la haïssait ! Et cet homme, ce mage blanc, prétentieux et orgueilleux, avec son air suffisant, qui ne l’avait même pas laissé s’exprimer ! Ah, que le monde était injuste avec lui !
Sans en prendre conscience, il s’enfonça dans le dédale des ruelles mal éclairées. Après tout, peut-être qu’elle ne le trouverait pas ? Peut-être qu’elle le chercherait dans son village ? Peut-être aussi qu’elle avait quelque chose de plus important à faire ?
Après réflexion, tout en continuant à marcher sans vraiment le vouloir, Adan raya une à une chacune de ces possibilités. Elle le retrouverait, coûte que coûte, il en était certain.
L’extrémité supérieure de l’immense sphère orangée disparut derrière sa cachette, et la ville fut plongée dans l’obscurité. La température chuta brutalement, et le vent s’engouffra sans plus attendre dans Kaïsha, comme s’il s’était impatienté durant tout le jour, attendant l’heure de son entrée, quand le Soleil serait parti.
La fin approchait. Il regrettait de ne pas avoir laissé une lettre plus explicite à sa femme. Il s’en voulait d’avoir été trompé par sa naïveté, et d’avoir osé croire qu’il y avait un espoir. Et il avait beau se répéter que ce n’était pas de sa faute, qu’Elle ne lui avait pas laissé le choix, il continuait à se maudire, inlassablement. Il voulait revoir son enfant, son fils unique, et lui dire combien il l’aimait, et à quel point il trouvait en son doux visage innocent la force de continuer à avancer. Il désirait prendre sa femme dans ses bras, et lui déverser tous les mots d’excuse dont il était capable, pour lui faire comprendre à quel point il était désolé, désolé de ne pas lui avoir expliquer ce qu’il s’était passé.
Mais tout cela, il ne pourrait plus jamais le faire. Le sort en avait décidé autrement. Il mourrait cette nuit, sans les avoir revu ; et peut-être même ne sauraient-ils jamais pourquoi et comment il serait mort.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeMar 4 Mar 2008 - 17:39

Le passage est beau, c'est vrai. maintenant, de là à dire que ça m'a réellement touché ... je ne sais pas, je trouve que tu as peut-être trop voulu forcer la dose, ça sonne un peu artificiel pour moi parfois.
Surtout cette phrase : "Ah, que le monde était injuste avec lui !" => alors là,j'ai carrément grimacé. c'est "mon dieu je n'ai pas de chance,pourquoi faut-il toujours que tous les malheurs du monde me tombent dessus" .. je caricature, bien sur. mais je pense qu'elle n'a pas sa place ici.
En revanche, le passage sur son envie de revoir sa femme et son fils est très bien. Je pense que tu as bien touché les sentiments qu'on peut ressentir dans ce genre de situation.

Désolée de ne pas m'expliquer un peu plus, mais je marche au feeling : ça me touche ou pas. Sur un plan esthétique, je n'ai rien à redire : il est vraiment bien et je pense que ça plaira.
Sur un plan personnel, je dis sans plus. par rapport au reste de ton histoire, ça me fait un peu le même effet.

(je ne dois pas avoir de coeur,c'est pour ça ^^ )
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeMer 5 Mar 2008 - 16:20

Il attendait, immobile et tête basse, avec pour seules compagnes ses pensées obscures. Pour vivre ces dernières heures, il avait décidé de se rendre dans un parc qu’il avait repéré en allant au Zenitium.
Il ne mourrait pas dans son village, là où il avait toujours vécu. Il ne voulait pas que son corps sans vie reste ici, dans une ville qui n’était pas la sienne. Mais le destin avait choisi à sa place. Et, par élimination, il avait préféré mourir dans la Nature, ou du moins, quelque chose qui en était proche.
Un son perturbant le silence de mort qui régnait le fit relever la tête. Quelque chose s’agitait, là-haut, dans le Ciel. Une forme sombre et inquiétante se déplaçait dans l’océan que formaient les étoiles. Cette élégance dans le mouvement lui rappelait vaguement quelque chose. Le Dragon des Mers ! Oui, c’était ainsi qu’il se déplaçait, avec une grâce incomparable, et une souplesse unique. Ce ne pouvait être que lui !
Brusquement envahi d’un élan euphorique, Adan s’était levé et suivait du regard l’animal qui tournoyait lentement au dessus de sa tête en formant de grands cercles.
Mais son espoir naissant s’effondra aussi vite qu’il était apparu. C’était impossible que cette créature soit celle qui l’avait amené à Kaïsha. Les Dragons des Mers étaient dépourvus d’ailes, ils disposaient uniquement de nageoires.
« Comment cela est-il possible ? Je pensais que les dragons vivaient dans les montagnes. Pourquoi celui-là se trouve-t-il en ville ? Et pourquoi tourne-t-il autour de moi de la sorte ? »
Il n’eut pas le temps de se poser plus de questions. L’animal changea soudainement de direction, et disparut derrière un épais nuage, avant de démarrer une brusque descente en piqué, en partie dissimulée par les arbres du parc.
Il n’y eut aucun bruit indiquant qu’une créature si grosse venait de se poser, non loin de lui. Un dragon dans le parc ? Ne ferait-il pas mieux de prévenir quelqu’un ? Il pourrait détruire la verdure, ou blesser un humain sans le vouloir ! Adan se reprit : à part lui-même, il ne devait pas y avoir foule dans le jardin. Cette idée d’errer seul en ce lieu, avec un dragon qui rôdait dans les environs, le fit trembler de terreur.
Une petite silhouette se dessina dans l’ombre des arbres et émergea peu à peu de l’obscurité. « La dresseuse du dragon ? se demande le brave homme. »
Mais il regretta rapidement d’avoir douté de l’identité de la personne qui venait à sa rencontre. Sa naïveté, une fois de plus, l’avait emportée sur lui. Elle l’avait retrouvé.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeJeu 6 Mar 2008 - 20:23

C'est un peu court pour faire une véritable critique, mais par contre la descritption du Dragon m'a beaucoup plue. Je l'ai trouvée vraiment belle et bien menée. surtout dans ce contexte assez morbide.
Le pauvre Adan ... ne me dit pas qu'il va vraiment y passer,hein ?

(en gros,ça veut dire: la suiiiiite!! ^^)
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeVen 7 Mar 2008 - 12:15

Le villageois ne songea même pas à s’enfuir. A quoi cela aurait-il servi ? Elle ne mettrait pas longtemps avant de le rattraper.
Elle traversa la distance qui les séparait en un éclair et s’arrêta à moins d’un mètre de l’homme terrorisé.
« Alors, Adan ? demanda-t-elle simplement d’un ton froid.
En réalité, elle semblait déjà connaître la réponse. Adan avait l’impression qu’elle ne cherchait qu’à le torturer encore plus en le forçant à avouer qu’il avait échoué.
Le villageois parvint tout de même à lever les yeux vers elle. Il voulait regarder la Mort en face, maintenant qu’il avait accepté la sienne.
- Vous avez échoué ?
Cette phrase ressemblait davantage à une affirmation qu’à une interrogation.
Mais les mots ne venaient pas. Ils restaient coincés au fond de sa gorge, bloqués par une barrière invisible qu’il ne pouvait détruire. Ce fut seulement lorsque la Mage Noire s’approcha un peu plus de lui qu’un véritable raz-de-marée de paroles inonda son esprit.
- Non, non, ne me tuez pas, vous n’avez pas le droit. J’ai essayé, j’ai essayé de les convaincre, je vous le jure. Mais il n’a pas voulu me croire, cet imbécile, il s’est moqué de moi, il ne m’a pas pris au sérieux. S’il vous plaît, ce n’est pas de ma faute !
Adan se laissa tomber lourdement sur les genoux, envahi par un sentiment d’impuissance.
- Relevez-vous, ordonna-t-elle froidement. Comportez-vous comme un homme, Adan.
Comme il ne bougeait pas, elle le souleva en l’agrippant par son col. Cette horrible sensation refit soudain surface lorsque le villageois sentit le contact de sa peau glacée contre la sienne.
- Expliquez-moi ce qu’il s’est passé.
Et Adan lui raconta, tout, dans le moindre détail, sans hésiter ni réfléchir. Il lui relata sa rencontre avec le mage blanc. Sur la demande de son interlocutrice, il lui décrit l’homme qui l’avait accueilli, puis chassé sans ménagement.
- Avec une cicatrice au dessus de l’œil droit, vous dites ?
Adan acquiesça silencieusement, sans pour autant comprendre où elle voulait en venir.
- Niremberg, murmura-t-elle entre ses dents.
Adan la regarda avec étonnement.
- Vous le connaissez ? se risqua-t-il.
- Oui, je le connais, siffla-t-elle, si sèchement que le poseur d’affiches se recroquevilla sur lui-même. C’est une véritable ordure. Ca ne m’étonne pas qu’il ne vous ait pas laissé passer.
La petite lueur d’espoir qu’il tentait de maintenir en vie se raviva soudainement, à l’entente de ces mots. Finalement, peut-être qu’elle n’était pas si cruelle qu’il ne le pensait.
- Néanmoins, poursuivit-elle en haussant légèrement le ton avec un air autoritaire, vous n’avez pas fait preuve de beaucoup d’intelligence. Les mages blancs sont faciles à duper, vous savez, ajouta-t-elle plus bas avec un petit sourire effrayant au coin des lèvres.
- Je sais, avoua Adan. Je sais que je m’y suis mal pris, et je m’en veux, vraiment. Je voulais parler à la Mage Blanche en personne mais…
- Elle n’était pas là, le coupa la Mage Noire.
A nouveau, Adan fut surpris. Cette femme avait l’air d’être au courant de beaucoup de choses à propos du Zenitium, et d’une façon plutôt inquiétante.
- Elle a quitté Kaïsha il y a deux jours, accompagnée de Perdénon Voss. Et de sa meilleure amie, ajouta-t-elle après un court silence.
C’était hallucinant. D’où tenait-elle toutes ces informations ?
Voyant l’air ébahi du villageois, elle ajouta avec un sourire de satisfaction.
- Et vous seriez d’autant plus surpris si je vous dévoilais tout ce que je savais sur le Zenitium.
Le silence retomba. La dernière phrase de la Mage Noire ne présageait rien de bon pour l’avenir de Spira. L’angoisse saisit de nouveau le pauvre innocent lorsqu’il se remémora que sa vie demeurait en danger.
- Tout de même, reprit-elle, je reconnais que vous avez tenté (et elle insista sur ce terme) d’accomplir la mission que je vous avais confiée. Vous avez persévéré, même si cela n’a, au final, aboutit à rien. Il faut avouer que vous n’avez pas eu de chance de tomber sur Niremberg.
Adan tentait de rester impassible, attendant que le verdict ne s’abatte sur lui.
- Je vous accorde donc une seconde chance, Adan.
Les yeux du poseur d’affiches grandirent d’étonnement. Avait-il bien entendu ? Se moquait-elle de lui ?
- Sauf que, cette fois, vos chances de réussite seront bien plus élevées. Vous pouvez me remercier.
- Je vous demande pardon ? demanda Adan, sans avoir le temps de rattraper les mots qui s’échappaient de sa bouche, ce qu’il regretta aussitôt.
La Mage Noire la toisa méchamment et lui lança un regard d’une telle noirceur qu’il se promit de ne plus jamais lui adresser la parole de cette manière – quoi qu’il doutait fortement que l’occasion se présente à nouveau à lui - .
- J’ai dit, reprit-elle, exaspérée par l’incompréhension du villageois, que cette fois, vous y parviendrez. Parce que je viens avec vous.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeVen 7 Mar 2008 - 14:24

Adan avait du mal à réaliser la scène qui se déroulait actuellement. Il déambulait dans les rues de Kaïsha, les membres raidis et crispés par la terreur. La Mage Noire marchait près de lui, un peu en retrait, de façon à ce que le poseur d’affiches soit obligé de tourner la tête pour l’apercevoir. Il s’efforça de regarder droit devant lui et de ne pas se poser de questions. Après tout, il n’avait pas le choix. Il ne préférait pas imaginer la tête de Niremberg quand il débarquerait au Zenitium, accompagné de la Tueuse.
Il arriva devant la grille de l’immense bâtisse. Le villageois demeura interdit devant, sachant pertinemment qu’elle ne s’ouvrirait pas. Il s’était acharné dessus toute la journée, sans pour autant obtenir un résultat. La porte ne céderait pas, elle était scellée par de puissants enchantements. Ils n’avaient aucune chance de passer.
Pourtant, la Mage Noire la poussa comme s’il s’agissait de la grille de son propre jardin. La ferraille grinça sans opposer la moindre résistance.
Déconcerté, Adan n’eut d’autre choix que de suivre son accompagnatrice, car elle s’éloignait déjà vers le bâtiment. Quand ils arrivèrent devant la porte gigantesque, Adan s’arrêta de nouveau, hésitant à tenter de la pousser. Lorsqu’il l’avait vu faire, cela lui avait paru si facile, tout à coup !
Néanmoins, il s’abstint de tout commentaire et de toute tentative, qui seraient probablement vouées d’avance à l’échec. Il l’observa simplement, la vit une nouvelle fois ouvrir la porte avec une simplicité enfantine, puis s’effacer pour le laisser passer.
- C’est votre travail, après tout, lui rappela-t-elle. Je vous ai facilité l’accès. C’est à vous, désormais.
C’était donc cela. Et lui, imbécile comme il était, avait osé penser qu’elle entrerait avec lui ! Non, elle l’avait juste aidé à franchir les obstacles magiques. Maintenant, il ne pouvait plus que compter sur lui-même.
Il pénétra dans la pièce en évitant le regard qu’il sentait peser sur lui. Il fallut quelques secondes avant qu’il comprenne qu’il était pris au piège dans le Zenitium, lorsque l’ouverture se referma derrière lui dans un violent claquement.
Il hasarda quelques pas timides à l’intérieur. Le hall d’entrée était à peine éclairé, et il avait du mal à voir où il mettait les pieds.
- Je suis là, annonça une voix froide surgit de nulle part.
Adan sursauta et tourna sur lui-même, furetant du regard la pièce. Elle était totalement déserte.
- Qui… qui… qui est là ? bégaya-t-il.
- Qui voulez-vous que ce soit, bougre d’imbécile, lui répondit sèchement la voix, toute proche.
Le villageois sentait qu’Elle se tenait à côté de lui, mais il ne pouvait la voir. Elle était invisible.
- Prenez le couloir central, lui indiqua la Mage Noire. Nous devrions sûrement y rencontrer quelqu’un.
De moins en moins rassuré, Adan se remit en marche. Entendre des bruits de pas mais être dans l’incapacité de voir la personne qui les produisait le terrorisait, mais il tenta de ne pas y prêter attention. Plus vite ils auraient trouvé un mage blanc, plus vite il serait sorti de cet endroit. Ou du moins, il l’espérait.
Son cœur bondit de nouveau dans sa poitrine lorsqu’Elle réapparut sous ses yeux. Nullement inquiétée de pouvoir se retrouver à chaque instant entourée d’une centaine de mages blancs, elle poursuivit tranquillement son chemin, comme si elle n’effectuait qu’une simple promenade.
Pour la troisième fois en un laps de temps qu’il estimait trop court, Adan sursauta de frayeur lorsqu’une porte claqua dans le néant. La Mage Noire s’arrêta net, et tourna la tête en sa direction.
- Il est dans le hall, dit-elle. Demi-tour.
Le villageois, heureux de se rapprocher de la sortie, pivota, et ils revinrent sur leurs pas. Elle s’arrêta de nouveau à l’extrémité du couloir central.
- Allez-y. Je vous ai mâché le travail en vous l’apportant sur un plateau d’argent.
Adan respira un grand coup et s’avança dans le hall, sans réfléchir. L’homme qui s’y trouvait eut un mouvement de recul incontrôlé. C’était le même que celui qu’il avait rencontré au cours de la matinée.
- Encore vous ? s’exclama-t-il. J’ignore comment vous êtes entrés ici, mais je vous annonce que je vais vous expulser sur le champ.
- Mais… tenta Adan.
- DEHORS !
- Non, laissez-moi parler ! Je vous l’ai déjà dit, j’ai été envoyé par la Mage Noire, c’est elle qui m’a demandé d’aller à Kaïsha, pour enlever toutes les affiches du pays. Vous vous imaginez peut-être que j’ai fait le déplacement juste pour m’amuser ?
L’autre ne répondit pas. A vrai dire, il ne s’était pas vraiment posé la question.
- Vous devez me croire, insista Adan, de plus en plus confiant.
- Et puis-je savoir pourquoi je ferais une pareille chose ? Qu’est-ce qui m’oblige à vous croire, villageois ?
- Il faut que vous me fassiez confiance, répondit-il, en prenant conscience du poids de ses mots. Parce que sinon, vous le regretterez.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeVen 7 Mar 2008 - 16:50

Le magicien hésita. Devait-il rire, ou prendre peur ? Après tout, cet inconnu était parvenu à franchir le portail magique. N’était-il réellement qu’un villageois ? Il opta finalement pour la première proposition, et éclata bruyamment d’un rire peu naturel. Adan resta planté là, le visage neutre, et attendit simplement que le mage reprenne son sérieux.
- Mais bien sûr, poursuivit l’homme. La Mage Noire, dites-vous. Invitez-la, la prochaine fois, j’aurais deux mots à lui dire !
- Je me suis donnée la peine de venir de moi-même, figurez-vous, répondit derrière lui une voix menaçante.
Joris Niremberg se retourna. La Mage Noire se tenait dans l’ouverture. Le magicien resta un instant bouche bée, incapable du moindre mouvement.
« C’est elle. Le villageois disait donc vrai. Mon Dieu, que vais-je devenir… Ca ne peut pas être réel, ça ne peut pas m’arriver, non, pas à moi ! »
Elle le regardait d’un œil amusé, se réjouissant de sa frayeur. Niremberg, n’y tenant plus, se retourna et prit ses jambes à son cou. Adan amorça un geste pour le rattraper, mais Elle fut plus rapide. D’un claquement de doigts, elle fit apparaître un trou noir sur le chemin du mage blanc, qui s’enfonça dedans sans avoir le temps de l’éviter. Le brouillard noir se redessina juste devant elle, et le magicien tomba juste sous son nez. Elle le saisit par le col, comme elle le faisait avec Adan, et le plaqua contre le mur.
Malgré le fait qu’il soit complètement paralysé, le villageois ne put retenir un sentiment d’admiration. Elle n’avait rien besoin de plus pour le maîtriser. Le simple effet provoqué par sa présence lui suffisait à terroriser ses adversaires. Et la magie n’y était pour rien.
Niremberg avait l’impression d’être prisonnier des glaces. Ses membres congelés refusaient de lui obéir, et le froid pénétrait jusqu’au plus profond de ses entrailles.
- Vous allez regretter de ne pas avoir cru Adan, lui souffla-t-elle.
- S’il vous plaît… Je ferai tout ce que vous voudrez, tout. Mais ne me tuez pas !
- C’est trop tard, Niremberg.
Le magicien trembla encore plus à l’entente de son nom. Il se sentait entièrement démuni face à la plus grande mage noire de tous les temps. Il ne parvenait pas à concentrer son énergie spirituelle pour lui lancer un sort. C’était comme si sa magie était, elle aussi, paralysée par le froid glacial qui régnait en lui.
Adan n’osait pas s’approcher. Ses pieds était cloués au sol et n’avaient pas l’air décidés à bouger. Il fut donc, malgré lui, témoin de l’horrible scène qui se déroula devant lui.
L’homme s’était mis à crier. Il hurlait à mort, à s’en déchirer les poumons. Les veines de ses poignets s’ouvraient, tant il les avait inconsciemment lacérés lui-même de ses ongles. Mais rien ne pouvait lui faire oublier la douleur qui le submergeait.
La Mage Noire s’était reculée, et le fixait simplement du regard. Puis, elle tendit ses deux bras devant elle, et les hurlements de Niremberg doublèrent d’intensité.
Adan avait du mal à réaliser que ce qu’il voyait était réel. L’homme reculait de plus en plus dans le mur, mais le bloc de pierre blanche ne se déplaçait pas d’un millimètre. Il entrait à l’intérieur ! La construction l’engloutissait petit à petit, et le corps de Niremberg s’enfonçait encore plus, à chaque seconde qui s’écoulait. Bientôt, seuls l’avant de son visage et sa main droite dépassaient de la paroi.
Le poseur d’affiches resta figé devant cette atroce et effroyable vision. Il comprit beaucoup mieux pourquoi la Mage Noire était tant redoutée.
Niremberg semblait toujours vivant, mais se trouvait dans un état lamentable. Ses mâchoires étaient bloquées par le mur qui l’écrasait tel un étau. Il parvint tout de même à articuler quelques mots.
- S’il vous plaît… Sortez-moi de là… Je ne peux plus… respirer… J’enlèverai les affiches… Je promets… S’il vous plaît…
Mais il ne put finir sa phrase. La pierre blanche envahissait sa chair, obstruait ses artères. Le mur s’emparait de lui, transformant ses poumons en de lourds rochers. L’intensité de sa souffrance était inimaginable. La vie s’ôtait peu à peu de son corps, dans d’interminables gémissements de douleur.
Un jeune scribe, réveillé par les cris de Niremberg, s’aventura dans le couloir avec un air inquiet et endormi. Lorsqu’il comprit la faute qu’il venait de commettre, il était déjà trop tard. Poussé brutalement par une force invisible, il glissa, contre son gré, jusqu’au visage du mage blanc qui continuait à disparaître dans les entrailles de l’architecture du bâtiment.
Le garçon crut tout d’abord à un cauchemar, en voyant le magicien derrière la paroi, la Mage Noire, qui portait toute son intention sur lui, et un inconnu qui attendait derrière, et qui n’avait pas l’air d’avoir sa place dans cette scène totalement insolite.
- C’est un vrai monde de fous ici ! s’écria le scribe, refusant de croire qu’il était éveillé.
Elle se tourna vers lui. Le regard qu’elle lui lança lui glaça le sang, et il recula de quelques pas timides, cherchant à s’éloigner d’elle. Mais, d’un claquement de doigts, les pieds du garçon se retrouvèrent prisonniers d’épaisses racines noires qui jaillirent du sol et s’enroulèrent autour de ses chevilles.
Adan était complètement perdu. Le nouveau venu avait raison, il se trouvait dans un monde de fous. C’était impossible à croire, et pourtant, la scène se déroulait bel et bien sous ses yeux.
Elle s’approcha du jeune adolescent, laissant la main et le visage de Niremberg sans vie derrière elle.
- Dis à tes supérieurs qu’ils ont intérêt à retirer toutes les affiches qu’ils ont publiées deux jours auparavant. Je n’en veux plus une seule. C’est compris ?
Le scribe la regardait avec des yeux terrifiés. Mais elle ne prit pas le temps d’attendre une réponse. Les hurlements de Niremberg n’avaient pas réveillé qu’une seule personne.
Déjà, les mages blancs débarquaient dans le hall, cherchant l’origine de ces cris qui avaient perturbés leur sommeil. Puis ils s’arrêtaient, tous au même endroit, comme si une barrière invisible les avait empêchée d’aller plus loin.
Certains, à la vue de la Mage Noire, repartirent aussitôt en courant dans la direction opposée. D’autres, au contraire, restaient paralysés, et se tenaient là, debout, plantés dans le sol, sans rien faire.
- Qu’est-ce qu’il se passe ? Poussez-vous, bon sang. Y a-t-il un problème ? Mais, bougez-vous, nom de Dieu ! Laissez-moi passer !
Ratak Douglar brisa le cercle et se stoppa net en la voyant. Elle fit quelques pas vers lui, et, dans un cri de frayeur, la foule recula d’un même mouvement.
Ratak lança un regard empli de larmes vers le mur, à l’endroit où Joris Niremberg était encastré.
- Non, non, sanglota-t-il. Joris…
Puis, laissant sa rage exploser, il se précipita sur la Mage Noire. Elle l’attendait de pied ferme, et n’eut aucun mal à l’esquiver d’un mouvement souple. Puis, abandonnant Adan, elle s’avança vers la sortie. D’un mouvement compliqué du poignet, elle enflamma la porte, tandis que Ratak peinait à se relever, encore étourdi par sa collision avec le sol.
- Ne la laissez pas s’échapper ! vociféra le Général. Attrapez-la, bon sang, nous sommes plus nombreux, bande de vermines !
Quelques rares courageux se détachèrent du cercle et coururent vers le Général pour l’aider à se relever.
- Pas moi, imbéciles ! Elle ! »
Tous les regards se braquèrent alors vers la sortie. La Mage Noire n’était plus à l’intérieur du bâtiment. Seul Adan l’avait vu s’enfuir à travers les flammes.
Un mage blanc se précipita vers le feu et parvint à créer un passage en séparant les braises ardentes qui dansaient devant lui.
Un à un, ils se précipitèrent tous dehors, ignorant totalement le villageois. Ne tenant pas à finir écrasé, il se joignit à la foule et sortit à son tour à l’air libre. Les gens couraient en direction du parc, bien décidés à le fouiller pour la retrouver.
Adan, quant à lui, fut le seul à l’apercevoir. Il reconnut la forme du dragon, et le vit se déplacer sous les étoiles, à la lueur de la Lune.
Totalement bouleversé, le villageois parvint tout de même à raisonner, et s’éclipsa silencieusement du Zenitium, pour repartir vers le Port, sans que personne ne se soit rendu compte de sa présence.
Les événements de la soirée défilaient en boucle dans sa tête, sans qu’il puisse les chasser. Et, malgré cette nuit qu’il n’était pas prêt d’oublier, il pouvait s’estimer heureux : il était toujours vivant.
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MessageSujet: Chapitre 10   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 8 Mar 2008 - 16:18

La porte s’ouvrit brutalement. Un messager fit irruption dans la pièce. Il ne devait pas avoir plus de douze ans car l’innocence de l’enfance se lisait aisément sur son doux visage.
Mais la personne qu’il cherchait n’était pas là. Quelques secondes plus tard, il était déjà reparti, et tambourina à la chambre voisine. Il se permit d’entrer sans attendre de réponse. Celle-ci n’était pas vide. Un homme d’une taille plutôt impressionnante était assis près de la fenêtre, une carte de Spira dépliée sur les genoux.
Mais quand le garçon était entré, ce n’était pas le parchemin qu’il était occupé à regarder, mais la jeune fille paisiblement endormie à ses côtés.
Lorsque le Conseiller avait entendu quelqu’un entrer, il s’était empressé de détourner le regard, sortant ainsi de sa rêverie pour se plonger de nouveau dans ses réflexions géographiques.
Le messager tendit le cou pour tenter d’apercevoir la Mage Blanche, mais elle ne se trouvait pas non plus dans cette salle.
- Oui ? l’interrogea Perdénon en repoussant ses petites lunettes rectangulaires au bout de son nez.
- Euh… bafouilla le garçon. Je cherche Miss Yuna. Vous ne sauriez pas où elle est, Monsieur ?
Le regard de l’enfant se porta de nouveau sur Shoun Shimino, dont la respiration soulevait légèrement la couette à intervalles de temps réguliers.
- Elle est avec vous, Monsieur le Conseiller ? ne put s’empêcher de demander le petit curieux, en désignant la jeune fille d’un signe de tête.
Perdénon Voss leva un sourcil. Qui était donc ce jeune garnement qui venait perturber sa tranquillité ? Il décida de ne pas répondre à sa dernière question.
- La Mage Blanche est sortie. Puis-je lui faire passer le message ?
- Non Monsieur, répondit poliment le messager. Il faudrait que je la voie en personne. C’est très important.
- Je lui transmettrai. Sais-tu qui je suis ?
Shoun entrouvrit ses paupières, réveillée par le bruit de la conversation.
- Oui, je le sais, Monsieur. Vous êtes Perdénon Voss. Je peux voir Miss Yuna ?
Vexé, le Conseiller lui indiqua qu’elle s’était rendue dans le village. Le garçon le remercia, et fila rapidement hors de la pièce.
Shoun le regardait avec une pointe d’amusement. C’était divertissant de le voir fulminer ainsi, sans qu’il se sache observé. Il remonta ses lunettes jusqu’en haut de son nez en ronchonnant et allait retourner à ses observations lorsqu’il remarqua que la jeune fille le regardait en souriant.
- Je ne veux aucun commentaire, dit-il distinctement avant qu’elle n’ait le temps de prendre la parole.
Honteux, il remonta la carte devant ses yeux pour ne pas être vu, en faisait semblant de se plonger dans des calculs compliqués.
La jeune fille se leva silencieusement et ôta d’un geste rapide l’atlas des mains de Perdénon.
- Vous n’allez quand même pas vous vexer pour ça, Perdénon. D’accord, je ne vous ai pas vu marmonner tout seul entre vos dents. J’avais encore les yeux fermés.
- Cela me gêne. Je vieillis trop vite.
- Ce n’est peut-être pas un signe de vieillesse précoce, vous savez.
Le Conseiller fit à nouveau glisser ses lunettes au bout de son nez et observa la jeune fille par-dessus.
- Que veux-tu dire par là ?
En voyant la tête de Perdénon, Shoun éclata de rire.
- Il ne vaut mieux pas que je vous le dise, vous allez être en colère contre moi.
Elle annonça ensuite qu’elle allait s’habiller, et laissa le Conseiller seul avec son parchemin.
Perdénon, après l’avoir suivi du regard jusqu’à la sortie, avait finalement replié soigneusement sa carte, puis l’avait remise dans son sac.

« Perdénon ?
Le regard perdu dans le vide, le Conseiller releva la tête.
- Qu’y a-t-il, Miss ? dit-il en s’adressant à Shoun qui venait de revenir dans la pièce.
- Vous ne sauriez pas où est Yuna ? Je veux dire, où elle est exactement ?
- Non, je regrette, répondit-il en secouant la tête. Je n’en ai pas la moindre idée. Elle m’a juste prévenu qu’elle allait à l’extérieur. Le village n’est pas bien grand, tu sais, nous pourrons la retrouver facilement. Pourquoi ?
- J’aurais aimé savoir ce que le messager avait à lui dire, dit-elle distraitement, tout en se peignant les cheveux devant la glace.
Il s’approcha d’elle et la prit par les épaules.
- Tu es bien sûre que nous pouvons reprendre la route maintenant ?
- Oui, Perdénon, je vais bien, nous pouvons repartir de suite. Je vais chercher Yuna.
Elle lui sourit gentiment et quitta à nouveau la pièce. Rassuré, Perdénon jugea nécessaire de démarrer le plus vite possible, afin de retrouver un village avant la tombée de la nuit du lendemain. Il rassembla leurs affaires qu’il rangea dans leurs sacs respectifs. Il saisit le peigne que Shoun avait laissé sur la commode pour l’ajouter à sa sacoche. L’objet, taillé finement dans un bois mauve que Perdénon ne connaissait pas, semblait si fragile que le Conseiller préféré le placer dans une poche intérieure pour ne pas l’abîmer.
Il trouva une cachette dissimulée par une doublure de tissu. Elle n’était pas vide. Il tâta la pochette avec précaution. A travers l’épaisseur, il sentit des solides de forme ronde, et, en les remuant, il les entendit s’entrechoquer dans un bruit cristallin.
La curiosité fut plus forte que lui. Que contenait donc ce renfoncement ? Ayant conscience que son acte n’était pas raisonnable, il plongea sa main à l’intérieur de la poche et saisit l’une des boules. Il la sortit et l’observa sous la clarté de la lumière.
C’était une sphère à peine plus petite que son poing, entièrement faite de cristal. Elle était d’un bleu clair envoûtant, et à l’intérieur, une vapeur de la même couleur tournoyait lentement sur elle-même.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? A quoi cette chose sert-t-elle ? »
Mais il n’eut pas le temps de l’observer plus longuement. Shoun fit brusquement apparition dans la pièce, le sac de Yuna à la main.
- Vous venez ? lui demanda-t-elle.
Elle baissa ensuite son regard vers la main du Conseiller qui maintenait toujours la sphère.
- Ca ne vous dérange pas, dites-moi, de fouiller dans mes affaires ?
Perdénon, prit la main dans le sac, ne répondit pas.
- Je ne vous croyais pas comme ça ! Rendez-la moi !
D’un geste violent, elle le bouscula et la lui arracha des mains. Puis, après avoir vérifiée que l’objet était intact, elle le rangea dans son sac, ainsi que son peigne, qui traînait à terre, là où Perdénon l’avait laissé.
Il fit quelques pas vers elle et tendit les bras, mais elle le repoussa brutalement.
- Fichez-moi la paix, Perdénon ! cria-t-elle, furieuse.
- Ecoutez, Miss, écoutez-moi. Je ne voulais pas, je cherchais simplement à ranger votre peigne pour vous ramener votre sac.
- Elle n’est pas sortie de la poche toute seule !
Le Conseiller baissa la tête.
- J’avoue, j’ai mal agi, Miss. Je m’en veux, sincèrement.
- Vous avez beau vous en vouloir, vous l’avez fait quand même ! poursuivit-elle sur le même ton.
Perdénon prit un air si désolé qu’elle eut pitié de lui, et s’en voulut de s’être emportée.
- C’est juste que je ne voulais peut-être pas que vous les voyez, ajouta-t-elle d’une voie adoucie.
- Pourquoi donc, Miss ?
- Je… Je ne peux pas vous le dire. Pas pour l’instant, je regrette. Tout de même, ajouta-t-elle après un silence, vous avez eu de la chance de ne pas la briser.
En réponse au regard interrogateur de Perdénon, elle poursuivit.
- Un jour, peut-être, vous le saurez.
- Mais bon sang, Shoun, pourquoi ne veux-tu pas me dire de quoi il s’agit ?
- Parce que vous ne me croiriez pas, répondit-elle mystérieusement. »
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeSam 8 Mar 2008 - 22:24

Bon, j'ai pas le courage de lire le chapitre 9 ^^

Enfin, j'ai rattrapé une partie de mon retard, c'est déjà ça ! Ben, en gros, j'adore ! Surtout le passage contre le Zug !
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeMer 19 Mar 2008 - 17:45

Ca faisait longtemps tiens...
Bon, je n'ai pas encore beaucoup écrit, mais je compte m'y remettre sérieusement.
J'ai un vide en moi à combler !



Une légère brise tourbillonnait dans les ruelles du village, faisant voler les feuilles mortes qui jonchaient le sol. Emmitouflés dans leurs capes de voyage, Shoun et Perdénon parcouraient les allées à vive allure en jetant de rapides coups d’œil à chaque intersection. Ils finirent par la repérer, à quelques centaines de mètres du village, au beau milieu de la clairière dans laquelle aimaient gambader Rayon et ses deux acolytes. Assise dans l’herbe, elle regardait avec espoir le Soleil s’élever de plus en plus haut, surplombant la plaine.
Consciente de la présence de ses deux amis, elle leur parla d’un ton qui sonnait faux, comme si elle ne croyait pas les paroles qu’elle prononçait.
« Le messager est venu m’annoncer qu’il y avait eu une nouvelle attaque à Kaïsha, cette nuit.
- S’en sont-ils, une fois de plus, pris à une famille innocente ? demanda le Conseiller.
- Non Perdénon, cette fois c’est différent. Et c’est bien pire.
Malgré le poids de ces derniers mots, le grand homme avait du mal à se concentrer sur cette affaire. Son esprit était resté focalisé sur l’objet intriguant qu’il avait eu sous les yeux quelques instants auparavant. Shoun, quant à elle, attendait patiemment que son amie poursuive ses explications.
- C’est pire, Perdénon, répéta Yuna. La Mage Noire est entrée au Zenitium.
Les précédentes pensées du Conseiller furent emportées par les souffles de vent qui s’agitaient au dessus d’eux.
- Je te demande pardon ?
- Je ne plaisante pas, c’est sérieux. Elle a réussi à entrer. Et elle était seule.
- C’est impossible, Miss. La Mage Noire ne peut pas franchir le seuil de notre bâtiment.
- Perdénon, ils sont une centaine à l’avoir vue dans le hall d’entrée ! Alors, impossible ou pas, c’est bien réel.
Le Conseiller ne trouva pas de réponse. Shoun suivait silencieusement du regard les deux interlocuteurs qui s’échangeaient des mots à tour de rôle. Un silence gêné s’installa entre Yuna et Perdénon, qui mélangeaient leur regard avec un air désemparé. La Mage Blanche relata ensuite tout ce que le petit messager lui avait confié. Les évènements de la soirée furent bientôt connus de tous les membres du trio. Ils accordèrent une minute de silence à la mémoire de Joris Niremberg.
- Perdénon, je ne sais pas ce que je dois faire, lui avoua Yuna. Dois-je rentrer ? J’ai comme l’impression qu’elle sait que je suis loin de Kaïsha. Ma présence limitera-t-elle les attaques ?
- A quoi bon, Yuna. Tu ne peux pas être partout. Si les mages noires ont l’intention d’attaquer la ville, ils le feront, que tu sois là ou pas. Nous sommes partis maintenant, et nous approchons des Terres du Nord. Poursuivons notre chemin, revenir en arrière n’est jamais bon. Qui sait ? Peut-être trouveras-tu les réponses à tes questions en allant voir le Prophète. »
Yuna approuva silencieusement. Ce fut le cœur serré par une lourde décision qu’elle se remit en marche avec ses deux amis, en priant pour un avenir meilleur.

Le Soleil avait beau taper fortement, il ne parvenait pas à réchauffer les voyageurs, et encore moins leurs cœurs. Cela faisait plusieurs heures qu’ils chevauchaient dans la Lande Morte, et ils ressemblaient plus à des villageois errants qu’à des membres du Zenitium. Tous avançaient tête basse, sans échanger une seule parole, chacun perdu dans ses propres pensées. La Mage Blanche était sans doute la plus à plaindre des trois. Son corps se laissait traîner, impuissant, tandis que son esprit tentait vainement de s’accrocher ailleurs, quelque part derrière elle, et de puiser un zeste vital de souvenirs heureux.
Shoun était convaincue d’être perdue dans ce désert solitaire, où un silence effrayant écrasait l’atmosphère. Le paysage se ressemblait de toute part, ce n’était que terre morte et racines desséchées qui s’étendaient à perte de vue, avec un sol qui devenait de plus en plus craquelé au fur et à mesure qu’ils le piétinaient, comme s’il menaçait de se fendre à chacun de leur pas.
Ce lieu sinistre n’avait rien de rassurant, et la jeune fille avait hâte d’apercevoir les montagnes au loin. Mais selon Perdénon, ils n’arriveraient pas avant le lendemain soir. Elle réfléchit donc à l’avenir pour tuer le temps, et à la tournure que les évènements prenaient sur Spira.
Ce fut lorsque le Soleil s’était considérablement approché de l’horizon que le Conseiller accéléra l’allure sans prévenir. Machinalement, les deux amies adoptèrent la nouvelle vitesse, et le trajet se poursuivit, toujours sans que personne ne prononce un seul mot. Shoun sentait naître un mal-être oppressant au sein du groupe et tentait de trouver une solution pour détendre l’atmosphère. Mais, durant leur deux heures de course contre la lumière, elle ne trouva rien. Les idées qui germaient dans sa tête, elle les laissait s’envoler avec la brise, craignant de blesser Yuna si elle les mettait à exécution.
La pause fut décidée au pied de ce qui paraissait être un arbre, ou du moins ce qu’il en restait : un vieux tronc rapiécé et noirci, complètement tordu, aux branches difformes et fragiles. La jeune fille vint à se demander s’il pouvait y avoir de la vie dans un morceau de bois si peu accueillant.
La nuit fut difficile pour le trio. Le sommeil n’était pas facile à trouver parmi cette Nature avare en végétation. Instinctivement, Shoun se coucha auprès de Rayon pour bénéficier d’un peu de chaleur. Cela lui paraissait stupide, mais son cheval lui semblait être sa seule source de réconfort, en cette sombre nuit, alors qu’ils étaient seuls avec eux-mêmes, au milieu de nulle part. Yuna ne dormait pas non plus, et ne cherchait pas à le cacher. Les yeux grands ouverts, elle s’était redressée et, enveloppée dans sa couverture, elle interrogeait de ses yeux de braise la grande Lune rousse qui s’offrait à elle. Quant à Perdénon, ses pensées n’avaient probablement jamais été aussi obscures qu’en cette nuit de fin d’automne. Adossé contre le flanc de son destrier, ses profonds yeux bleus étaient dirigés vers Kaïsha. Et Shoun, en l’observant, était persuadée que son regard suffirait à apaiser la ville entière.
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitimeMer 19 Mar 2008 - 19:27

très bien !!!
juste 2 remarques:
"Quelques secondes plus tard, il était déjà reparti, et tambourina à la chambre voisine"
->là je mettrais plutôt "tambourinait"
"Machinalement, les deux amies adoptèrent la nouvelle vitesse"
->"nouvelle vitesse fait pas très joli "ce nouveau rythme" irait peut être mieux !
et la suite?^^
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MessageSujet: Re: Lumières Obscures   Lumières Obscures - Page 8 Icon_minitime

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