Les aventures d'Erishun, épisode 1: la rencontre

Voici donc le début du premier épisode de mon nouveau texte! Ne cherchez pas le grand best-seller de l'année, je vais utiliser tous les clichés du genre, mais c'est juste parce que j'ai envie de m'amuser avec mon personnage...
Le titre n'est pas définitif, je n'ai pas vraiment d'inspiration pour le moment, si vous avez des idées...
Bonne lecture!

« Hep, petit !
Le petit garçon accroupi, qui jouait dans la poussière devant le pas d’une porte, leva la tête vers la voix qui l’interpellait. Il resta bouche bée à la vue d’une très jolie dame, dont les longs cheveux et les yeux brillaient d’une même couleur rubis. Elle lui fit un joli sourire, tout en prenant quelque chose dans la bourse qui pendait à sa ceinture.
-Où se trouve l’auberge la plus proche ? Demanda t-elle d’une voix douce et charmeuse.
Incapable de dire un mot, il se contenta de désigner une ruelle d’un doigt tendu. Elle regarda dans la direction indiquée.
-Par là ? S’enquit-elle.
Il se contenta de confirmer d’un mouvement de tête, les yeux rivés sur elle. Elle lui semblait si belle, avec sa cape rouge qui flottait autour d’elle, bien que ses habits noirs et ses bottes soient couverts de poussière, et malgré la cicatrice qui lui barrait la joue gauche. De nouveau, elle lui adressa un sourire.
-Merci, jeune homme. Voilà pour toi, dit-elle en commençant à s’éloigner dans la direction indiquée. Il y eut un petit éclair scintillant dans l’air, puis quelque chose tomba dans la poussière à ses pieds. Détachant son regard de la jeune femme qui s’éloignait, non sans peine, il regarda par terre et ses yeux s’écarquillèrent de surprise : c’était une pièce d’or qu’elle lui avait jetée. Il hésita un instant avant de la ramasser du bout des doigts. Serrant son butin contre lui, il couru vers la porte de sa maison en criant.
-Maman ! Maman ! Viens voir ! »

Le soleil était déjà bas sur l’horizon en cette fin d’après-midi, colorant le ciel de reflets roses et oranges somptueux. Erishun s’avança dans la direction indiquée, suivant une ruelle étroite de terre battue. Il n’avait pas plu depuis longtemps et ses pas soulevaient de petits nuages de poussière. C’était un quartier populaire, et la ruelle était bordée de petites maisons typiques, serrées les unes contre les autres. Les rayons du soleil couchant donnaient un air chaleureux aux murs enduits de boue séchée rouge et aux toits d’ardoise brillante.
Elle marchait d’un bon pas, ayant repéré l’enseigne de l’auberge au loin. Elle était arrivée à Bordanem quelques heures plus tôt avec la caravane de marchands qui l’avait engagée, elle et trois ou quatre autres mercenaires, comme gardes du corps. Sa mission était terminée et elle venait d’être libérée par ses employeurs, une bourse bien pleine à sa ceinture. Le trajet avait duré plusieurs jours sous la chaleur écrasante de cette mi-été ; elle se sentait crasseuse, épuisée, et affamée et n’avait qu’une seule envie : trouver un endroit pour remédier à ces trois problèmes.

L’auberge était un établissement agréable. Il ne s’agissait pas d’un palace, mais ce n’était pas non plus un vulgaire bouge. La grande salle à manger, qui occupait pratiquement tout le rez de chaussée, était propre et bien rangée; le propriétaire était aimable, et Erishun n’eut pas besoin de marchander pour obtenir une chambre. La femme de l’aubergiste la conduisit à l’étage, où une dizaine de portes s’alignaient de part et d’autre d’un long couloir calme. Les chambres étaient elles aussi propres et nettes, meublées sobrement avec un vrai lit et non une paillasse. Elle n’attendit pas longtemps avant qu’une jeune fille ne frappe à sa porte pour lui apporter le matériel nécessaire pour un bon bain.
Erishun se prélassa un moment dans l’eau, appréciant l’effet délassant de la chaleur sur ses muscles douloureux tout en préparant ses plans pour la soirée, avant de s’abandonner au sommeil dans le luxe des draps de lin.
Lorsqu’elle se réveilla deux heures plus tard, elle se sentait en pleine forme, et terriblement affamée.
Elle enfila sa tenue propre : pantalon noir, chemise de soie noire, et ses bottes qu’elle prit le temps de dépoussiérer pour les faire briller. Elle laissa avec plaisir sa chevelure flotter librement sur ses épaules. Ses deux premiers problèmes étaient réglés, restait le troisième, mais ça, ce n’était qu’une partie de plaisir. Chercher celui qui allait lui offrir son dîner l’amusait toujours beaucoup.
Elle resta un instant sur le palier, hors de vue, pour inspecter la salle. Trois marchands négociaient autour d’une table devant quelques bouteilles de vin. Un vieil ivrogne solitaire en occupait une autre, son regard triste plongé dans le verre devant lui. Une famille – un couple et deux jeunes enfants- mangeaient en riant joyeusement. L’aubergiste surveillait son monde en essuyant des verres derrière son comptoir, et sa femme et la jeune fille circulaient dans la salle, portant des plateaux.
Erishun sourit en repérant deux victimes potentielles, deux hommes seuls à leur table. Le plus éloigné, visiblement un voyageur solitaire, gardait son chapeau baissé sur son visage et ignorait les autres, dégageant quelque chose d’inquiétant. Mais l’autre fit grandir le sourire de la jeune femme : un jeune guerrier, athlétique et blond, qui mangeait avec un autre homme plus vieux et râblé au visage buriné. Exactement ce qu’elle adorait…

Est-ce qu'elle adore les hommes vieux et râblés au visage buriné ? ^^ La phrase peut laisser supposer ça si on lit vite.

Sinon, je ne vois pas de moines

Pas encore de moines??? Roooooh quelle impatience! ^^
(j'ai pas dit qu'il y aurait des moines dans l'épisode 1, j'ai juste dit que je prenait note de l'idée :p)

Toutes les femmes aiment les vieux râblés au visage buriné, tu ne le savais pas ?
Sinon, c'est sympa. L’héroïne est bien présentée, bien que cela puisse paraître étrange qu'elle donne une pièce d'or à un gosse qu'elle ne connait pas, alors que plus tard, elle s'apprête à jouer la pique assiette pour économiser un repas.

Pour les clichés, c'est bien, il faut en jouer justement ! C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. Amuse-toi, et fais-nous rire, c'est le plus important !

Mais bien sûr Ilàan, moi j'adore ce genre d'homme, rablés, au visage burinés... mal rasés aussi, les cheveux grisonnant et sentant la cigarette et avec une balafre sur la joue également. A j'ai aussi oublié la boucle d'oreille pendant au lobe droit et le tatouage en forme de cœur sur l'épaule. Borgne aussi pourquoi pas (avec le bandeau de pirate ça fait mystérieux...) mon idéal masculin

... Nan je plaisante, je préfère les petites bêtes, à poils, rongeurs avec des moustaches, un petit nez rose et des petits yeux de part et d'autre du visage... enfin vous voyez où je veux en venir xD

Bref, vivement la suite ça m'intrigue toussa. Ich will la suite ^^

Juste un petit coucou pour te dire que, comme tu as aiguisé ma curiosité avec ta demande, je suis venue lire
Je ne ferai pas de commentaire de fond, au moins pour l'instant, et je verrai si j'ai le temps pour te faire ça un jour.

En attendant, je te dirais juste que je trouve ça sympa, et que ça me fait plaisir de relire quelque chose de toi... et de retrouver Erishun ^^

Citation :

Le plus éloigné, visiblement un voyageur solitaire, gardait son chapeau baissé sur son visage et ignorait les autres, dégageant quelque chose d’inquiétant.

Je me demande bien qui ça peut être

A bientôt pour la suite !

Merci merci ^^

Ilaàn: elle est pas radine, c'est juste que c'est plus drôle comme ça... Mais tu pourrais bien être surpris...

Morri: j'espère que tu seras pas trop déçue, finalement, je ne vais pas reprendre Kelvan directement... mais Fao s'en inspire assez largement ^^

Gringo: voeu exaucé ^^

Pour les autres, voici la suite, où l'on découvre le deuxième protagoniste!

Il attendait, caché dans l’ombre d’une porte cochère, guettant l’arrivée de sa cible. Cela faisait dix jours qu’il le suivait, surveillant ses allées et venues, apprenant ses moindres habitudes. Cette nuit, il allait enfin frapper. Il ne lui resterait ensuite que deux jours pour finir sa mission dans le délai fixé par son contrat, car il devait encore récupérer l’objet caché dans un coffre sur lequel veillait sa victime.
Il bougea doucement, déplaçant son poids sur son autre jambe, et soupira discrètement. A vrai dire, il s’ennuyait.
Fao Ka-Drun était un assassin expérimenté, un traqueur hors-pair, et cette simple mission était bien en deçà de la qualité de ses capacités. Mais il n’avait pas vraiment le choix : il était nouveau dans cette ville, et sa réputation ne l’avait pas encore rattrapé…. Comme il avait besoin d’argent, il avait bien été obligé d’accepter; et puis, son recruteur avait laissé entendre la possibilité d’autres contrats par la suite. Il se souvenait très bien du petit homme chauve au visage chafouin qui l’avait abordé à l’auberge, dix jours auparavant.
-Bonsoir, messire, lui avait-il dit en lui adressant un rictus qui voulait passer pour un sourire engageant.
-Que voulez-vous ?
Sa réponse avait été plutôt abrupte – il se sentait maussade et déprimé, ce soir là. Mais l’autre ne s’était pas laissé démonter.
-Il m’est venu aux oreilles que vous cherchiez du travail, et j’ai quelque chose qui pourrait vous intéresser.
-Dites toujours, on verra bien. »
Il avait joué son numéro d’un air blasé, mais en fait, il était plutôt soulagé. Les affaires reprenaient. L’homme lui avait expliqué ce qu’il attendait de lui : tuer un garde privé, récupérer la clé qu’il portait en permanence sur lui, aller voler un bijou caché dans un coffre et lui rapporter.
-Et c’est tout ? Avait répondu Fao, déçu.
La victime vivait en ville, même pas une petite traque à se mettre sous la dent.
-J’espère que vous payez bien, au moins.
-Oh, mais mon maitre est prêt à payer cher pour retrouver cet objet et savoir le garde mort. Je peux monter jusqu’à 800 pièces d’or.
Un prix énorme pour une victime aussi insignifiante. Son maitre devait avoir vraiment très envie de récupérer le bijou.
-Vous pouvez, bien entendu, tuer tout ce qui pourrait s’interposer devant vous dans la maison où se trouve le coffre. A l’exception du propriétaire, que mon maitre veut vivant, mais cela, je m’en charge. Il ne sera plus là quand vous irez. »
Fao avait fait semblant de négocier, tiré le maximum d’informations, et avait fini par accepter la mission.
Voilà pourquoi il attendait là, ce soir, que l’homme à abattre se présente à l’auberge où il passait son temps de repos.
Les premiers dîneurs arrivèrent, et la nuit était pratiquement tombée lorsque le garde se présenta enfin. Fao le reconnut avec certitude grâce à son tabard de cuir orné d’un lynx. Il le regarda entrer, patienta encore quelques instants et se dirigea à son tour vers l’établissement. Il se présenta à l’aubergiste comme un voyageur de passage, réserva une chambre et commanda un repas. Enfin, il s’installa à une table un peu à l’écart et se mit à manger tranquillement, jouant son rôle avec l’aisance de l’habitude. Son chapeau baissé sur les yeux, il put surveiller son homme qui mangeait seul à une autre table, tout en examinant les lieux dans les moindres détails.
Fao entamait sa deuxième assiette de ragoût - il en avait rarement trouvé d’aussi bon dans une auberge- lorsque toutes les têtes se tournèrent vers l’escalier, et il suivit les regards, se demandant ce qui attirait l’attention.
Une magnifique jeune femme descendait les marches, un large sourire charmeur sur le visage, laissant glisser sa main sensuellement sur la rampe. Une fine cicatrice lui barrait la joue gauche, n’altérant en rien sa beauté, et ses longs cheveux d’une étrange couleur rubis flottaient en vague souple autour de ses épaules, comme gonflés par un courant d’air qui n’existait pas.
Le premier mot qui vint à l’esprit de Fao fut “dangereuse”, bien qu’il ne sut pas au juste ce qui motivait cette intuition: quelque chose dans l’assurance qui sous-tendait ses geste, un regard calculateur derrière son sourire. Mais il appréciait la beauté et elle lui plut aussitôt.
Caché sous le rebord de son chapeau, il la regarda tandis qu’elle s’arrêtait pour discuter avec l’aubergiste. Il reconnut le signe qu’elle lui faisait: celui des mercenaires en quête d’un travail. Cela le surprit. Les mercenaires se déplaçaient rarement sans leurs armes, même pour un simple repas, et elle n’en portait visiblement aucune.
Elle traversa la salle de son pas souple et félin, se dirigeant directement vers la table de l’homme au tabard, auquel elle adressa un grand sourire. Il lui répondit d’un air ravi et niais tandis qu’elle tirait la chaise et s’asseyait en face de lui. Cela contraria Fao. Aussi belle soit-elle, il était hors de question qu’elle contrarie ses plans. Aussi continua t-il à manger, jouant son rôle de voyageur étranger et taciturne, surveillant la scène du coin de l’oeil.
Les amis du garde vinrent le rejoindre un peu plus tard, comme prévu. La jeune femme passa la soirée avec eux, distribuant ses sourires charmeurs et ses regards aguicheurs aux trois hommes. Fao oscillait entre l’agacement et l’amusement. Il nota qu’elle n’avait pas prit de repas, seulement un verre de vin qu’elle fit habilement durer toute la soirée. Elle joua aux cartes avec eux et visiblement, gagna, mais les hommes semblaient trop séduits pour s’en offusquer.
Fao sourit pour lui-même en se disant qu’il avait mal interprété le signe qu’elle avait fait à l’aubergiste: elle vendait ses services, mais son talent ne concernait pas l’épée... En d’autres circonstances, il l’aurait volontiers invitée à passer la nuit avec lui.
La soirée avançant, les amis du garde commençèrent à donner des signes de fatigue. Les autres clients s’en allaient progressivement. Fao vit la jeune femme murmurer à l’oreille de l’homme, qui hocha la tête, et se lever à son tour. elle disparu en haut de l’escalier et de nouveau la contrariété le gagna- il devinait sans peine ce qu’elle avait pu lui proposer...
Une fois certain que les autres joueurs n’allaient pas tarder à partir, Fao monta à son tour dans sa chambre. Il s’installa derrière sa porte, tous les sens aux aguets. Lorsqu’il reconnut les pas de sa victime dans le couloir, sa grande expérience de la traque lui permit de déterminer quelle était la bonne chambre. Il avait prévu de frapper juste avant l’aube; la longue attente de la nuit commença.

Pas mal le changement de narrateur ! Très bien, juste je n'ai pas bien compris : "Il reconnut le signe qu’elle lui faisait: celui des mercenaires en quête d’un travail." Ça signifie quoi ? Je pensais qu'Erishun était juste là pour se faire payer un repas ? C'est l'aubergiste qui lui propose une mission ? Pourquoi faire le "signe des mercenaires" à l'aubergiste ?

Ilaàn, je suis étonnée , je m'attendais à ce que tu relève un détail, mais pas celui là... Erishun est une mercenaire, elle vient de finir une mission, elle passe la soirée dans une auberge et en profite pour s'amuser, ça ne l'empêche pas de signaler à l'aubergiste qu'elle est libre pour un nouveau travail si un client cherche un mercenaire.


... tu es intrigué par le fait qu'Erishun veut se faire payer un repas, et tu n'as pas relevé une observation de Fao?

Voilà la suite, j'espère qu'Ilaàn appréciera la surprise ^^

Lorsqu’Erishun remonta dans sa chambre, elle était ravie. La soirée se déroulait à merveille. Le jeune soldat et ses amis étaient des cibles parfaites, si faciles à hypnotiser et à séduire... Gagner aux cartes avait été d’une facilité enfantine, et sa bourse s’en trouvait alourdie de quelques pièces d’or supplémentaires. Et penser au jeune homme qui l’attendait la rendait presque euphorique. Le voyage qu’elle venait de faire n’avait pas été très long, seulement quelques jours, mais elle se faisait un point d’honneur de ne pas toucher à ses collègues et à ses employeurs. Elle n’était pas encore en manque au point de ne plus se contrôler, mais ce soldat, en pleine force de l’âge, séduisant et musclé, était si appétissant...
Elle attendit un moment dans sa chambre, puis quand tout bruit eu cessé dans le couloir, elle sortit discrètement. La lune éclairait légèrement à travers une fenêtre, et une faible lueur montait par l’escalier de la cheminée du rez-de-chaussée, ce qui était largement suffisant pour elle. Elle repéra le numéro qu’il lui avait indiquée, et colla l’oreille à la porte. De légers bruits lui confirmèrent sa présence, et elle entra, refermant rapidement derrière elle.
Il sursauta lorsqu’il la vit. Il semblait à la fois excité et fébrile, et inquiet comme s’il avait douté de sa venue. Elle lui fit un grand sourire, plongeant son regard dans le sien pour renforcer l’emprise hypnotique qu’elle avait créée, et il se détendit. Il était torse nu, et elle repéra l’épée qu’il avait posée dans un coin de la pièce, hors de portée, à côté de ses vêtements en tas et de ses bottes. Une seule bougie était allumée sur la table, créant une pénombre mouvante.
“Je me demandais si tu allais vraiment venir, lui dit-il.
-Chut... Répondit-elle, un doigt sur ses lèvres en un geste séducteur.
Elle avança jusqu’à lui. Il posa ses mains sur son visage, un geste étonnamment doux étant donné sa force, et l’embrassa.
Elle répondit à son baiser avec passion et sentit son corps s’embraser.
“Je te tiens, pensa t-elle en jubilant. Tu es à moi.”
Elle fit glisser ses mains sur les abdominaux durs et les pectoraux, appréciant le jeu des muscles sous ses doigts. Tout en caressant son torse, elle le poussa vers le lit.
La faim s’avivait, brûlant dans tous ses membres. Une légère douleur pointait dans sa mâchoire.
Allongés sur le lit, il l’embrassa fébrilement, et se mit à ouvrir son chemisier pour caresser ses seins. Elle inspira à fond, se gorgeant de son odeur chaude et puissante. Délicieuse. Elle sourit pour elle même, se léchant les lévres.
Baissant la tête, elle l’embrassa dans le cou et il tourna le menton pour la laisser faire. Explorant du bout de la langue, elle trouva ce qu’elle cherchait: la jugulaire palpitante, si attirante... Elle apprécia un instant la douce pulsation sur ses lèvres avant d’enfoncer ses crocs dans la veine.
Il poussa un cri d’extase, tellement hypnotisé qu’il était incapable de faire la différence en un suçon et ce qui n’en était pas un.
Son sang était délicieux, riche et chaud, et elle en sentait toute la force s’écouler dans son corps. Elle but le maximum qu’elle put jusqu’à ce qu’elle sente le coeur ralentir légèrement, et elle n’eut qu’une légère pression d’hypnose à faire pour qu’il s’endorme profondément.
Elle se releva, remit son chemisier en place et s’assura qu’il n’y avait pas de trace de sang sur les draps. D’un petit coup de croc, elle s’entailla le bout du pouce et le passa sur les traces de morsure, qui disparurent aussitôt. Puis elle fouilla rapidement ses affaires, sans rien trouver de bien interessant; seules quelques pièces d’or dans la bourse, et une clé qu’il portait au bout d’une chaine autour du cou. Elle s’assura qu’il respirait régulièrement. Il était très pâle, et il allait certainement se demander pourquoi il était si fatigué pendant quelques jours, mais il s’en remettrait. Elle sourit, lui caressant tendrement la joue - quelques mots murmurés à l’oreille, une suggestion hypnotique, et il ne se souviendrait de rien le lendemain, à part d’une nuit exceptionnelle passée avec une jolie femme.
Elle souffla la bougie, jouissant de sa vue nocturne pleinement retrouvée. La nuit ne faisait que commencer pour elle. A présent qu’elle avait retrouvé toutes ses forces, elle avait envie d’aller rôder en ville pour s’amuser. Elle sortit de la chambre, refermant soigneusement la porte, et s’éclipsa par la fenêtre au bout du couloir.

Une vampire ! Pas mal ! Bien raconté ce petit bout d'histoire. J'aime beaucoup ton héroïne.

Et pourquoi une surprise ? Je m'attendais presque à voir apparaitre un nain prêtre caché dans le placard !

... un nain prêtre caché dans un placard? je note l'idée... après le massacre de moines de Victor...

La surprise, c'est que tu comprend maintenant le double sens de "se faire offrir un repas" ^^

Pas mal ce début, j'ai bien envie de connaitre la suite ! Je t'ai fait quelques corrections.

— Demanda t-elle d’une voix : demanda-t-elle
— S’enquit-elle : s’
— il couru vers la porte de sa maison : courut
— de reflets roses et oranges somptueux : orange (reste invariable en tant que couleur) et si les reflets contiennent les deux couleurs on écrit « reflets rose et orange (ou orangé) par contre s’il y a des reflets roses et des reflets orange on écrit (reflets roses et orange (ou orangés)
— avec la caravane de marchands qui l’avait engagée : là c’est un peu litigieux, c’est juste si c’est la caravane qui l’avait engagée, mais ça fait bizarre, je pencherai plutôt pour les marchants donc « qui l’avaient engagée »
— la chaleur écrasante de cette mi-été : ce mi-été
— pratiquement tout le rez de chaussée : rez-de-chaussée
— Lorsqu’elle se réveilla deux heures plus tard, elle se sentait en pleine forme : sentit
— Une famille – un couple et deux jeunes enfants- mangeaient en riant : mangeait (sujet = famille)

— un traqueur hors-pair : hors pair
— pas encore rattrapé…. : un point en trop
— bien été obligé d’accepter; et puis, son recruteur : espace avant le point virgule
— et déprimé, ce soir là : soir-là
— Avait répondu Fao : avait
— avait rarement trouvé d’aussi bon dans une auberge- lorsque toutes : bons ; espace avant le tiret
— bien qu’il ne sut pas au juste : sût (subjonctif)
— motivait cette intuition: quelque : espace avant les deux points
— qui sous-tendait ses geste : gestes
— Aussi continua t-il à manger : continua-t-il
— qu’elle n’avait pas prit de repas : pris
— du garde commençèrent à donner : commencèrent
— Fao vit la jeune femme murmurer à l’oreille de l’homme, qui hocha la tête, et se lever à son tour : là on ne sait pas trop qui se lève, Fao, la jeune femme ou l’homme si comme je le suppose c’est la jeune femme ce serait mieux de mettre « et elle se leva à son tour »
— elle disparu en haut de l’escalier : Elle disparut
— contrariété le gagna- il devinait sans peine : le tiret tout seul, ça fait bizarre « le gagna. Il devina sans peine »
— juste avant l’aube; la longue attente : espace avant le point virgule

— le numéro qu’il lui avait indiquée : indiqué
— Chut... Répondit-elle : Chut…, répondit-elle
— et sentit son corps s’embrase : s’embraser
— Je te tiens, pensa t-elle en jubilant : pensa-t-elle
— Allongés sur le lit, il l’embrassa fébrilement : Allongé
— pour elle même, se léchant les lévres : elle-même ; lèvres
— ce qu’elle cherchait: la jugulaire : espace avant les deux points
— trouver de bien interessant; seules quelques : intéressant ; espace avant les deux points
— elle avait envie d’aller rôder en ville pour s’amuser : trop de verbe à l’infinitif, cela alourdit la phrase « envie de roder en ville pour s’amuser » ça en fait un de moins

Merci beaucoup Schadow!

Allez, voici la suite... Fao n'est pas au bout de ses surprises...

La nuit s’égrena lentement. Fao restait en alerte, immobile derrière sa porte, attentif aux moindres bruits. Il ne faisait pas attention au temps qui passait: il avait l’habitude. Cela faisait partie de son don, une patience infinie. C’est ainsi qu’il entendit les pas et la porte de la chambre de sa cible. Il avait bien interprété ce qu’il avait vu: la jeune femme venait de rejoindre le garde... Cela l’agaça, et son inquiétude monta progressivement, jusqu’à ce qu’il entende les pas repartir. Alors il souffla de soulagement. L’aube était encore loin, il lui restait tout le temps voulu pour agir.
Un instinct infaillible l’avertit du bon moment; il sentit l’excitation le gagner, et le tatouage sur son bras s’aviva.
Il sortit lentement de sa chambre. Le couloir était vide, à peine éclairé, mais cela lui suffisait. Une fois devant la bonne porte, il sortit de sa poche son nécessaire de crochetage. Il ouvrit la petite trousse, et choisit deux outils du bout des doigts. Il les connaissait si bien qu’il aurait pu les utiliser les yeux fermés. Il les introduisit dans la serrure et tenta de la crocheter, mais elle ne réagissait pas comme prévu. Il fronça les sourcils et tourna doucement la poignée. La porte s’ouvrit avec un minuscule déclic et il resta un instant interloqué. Elle n’était pas fermée à clé.
“ça, ce n’est pas normal, se dit-il.”
Mais il ne pouvait pas rester dans le couloir à se poser des questions; il entra donc dans la chambre. Après avoir refermé la porte, il resta un instant immobile, aux aguets, pour s’assurer qu’il avait été suffisament discret. La pièce était plongée dans le noir; il persistait encore dans l’air l’odeur de la bougie éteinte. Il n’entendit rien.
“Bon, je ne l’ai pas réveillé, pensa t-il.”
Mais un sentiment de malaise s’empara de lui. Il ne comprit pas pourquoi, car tout était paisible. Aucun mouvement dans la chambre, aucun bruit dans le couloir... Décidément, tout clochait ce soir. Il se força à se secouer pour continuer ce qu’il avait à faire.
Ses yeux une fois habitués à la pénombre, il put distinguer la forme sombre du lit. Il s’avança doucement et le contourna. Une bosse au milieu l’informait que sa victime était là. Tandis qu’il la regardait pour bien se repérer, il se sentit de nouveau mal à l’aise.
“Non, ça n’est vraiment pas normal, décida t-il.”
Faisant confiance à son instinct, il se concentra pour évaluer la situation. Toujours aucun bruit, aucun mouvement. Il sentait l’énervement pointer lorsque soudain, il comprit ce qui le troublait. Aucun bruit, justement. Tout était calme, bien trop calme. Il n’entendait même pas la respiration du dormeur. Se pouvait-il que....
Incrédule, intrigué, il tira une de ses dagues de son fourreau sur son avant-bras. La magie dont elle était imprégnée la faisait luire d’une lumière bleuté. S’aidant de cette source lumineuse, il se pencha sur le lit pour examiner l’homme. Si pâle... Trop figé...
“Ce n’est pas possible!”
Pour lever son dernier doute, il posa deux doigts à l’emplacement de la jugulaire.
Rien. Pas de pouls. Le garde était mort.
Fao se mordit la joue pour ne pas hurler de rage. Elle l’avait tué! Cette fichue catin! Il ne s’était pas suffisament méfié, et elle l’avait doublée!
Repérant la bougie, il l’alluma d’un geste brusque. La lumière jaillit, creusant le visage du cadavre d’ombres mouvantes, confirmant le diagnostic de Fao. Son tatouage le démangeait, et il se sentait infiniment frustré, mais il ne perdait pas sa mission de vue. Le garde mort était torse nu, et il vit immédiatement qu’il ne portait pas la clé autour du cou comme cela était prévu. Après avoir posé la bougie sur la table, il se mit à fouiller la pièce, sa colère augmentant au fur et à mesure. Ni dans les poches, ni dans le tas de vêtements, ni au milieu des draps - dans l’idée improbable que la chaine se soit cassée - ni dans les tiroirs.... La clé était introuvable. Elle n’était pas dans la bourse non plus, et celle-ci ne contenait que quelques pièces de cuivre.
“Elle l’a tué, et elle l’a volé! Fulmina t-il. Elle va tout me faire foirer!”
Elle était trop sûre d’elle pour être honnête, et trop belle. Fao s’en voulait de ne pas s’être méfié. Il fallait absolument qu’il la retrouve et qu’il récupère la clé.
En voleur expérimenté, il remit toute la chambre en ordre, telle qu’il l’avait trouvée, et sortit. Il rejoignit sa chambre pour réfléchir à ce qu’il allait faire à présent. Il n’avait pas le choix. Qu’elle l’aie doublé pour le meurtre, c’était une chose, le garde devait mourir de toute façon, peu importait comment finalement; par contre, il devait reprendre la clé, indispensable pour ouvrir le coffre.

L’aube se leva tandis qu’il ruminait, cherchant un plan.

Ca va être violent, leur rencontre à tous les deux...
Très bien ! Ça fait très Fantasy française je trouve, ça change ! Légère, romanesque, pas de perte de temps, directement à l'action, de l'humour... ça me plait ! Je m'attends presque à trouver Reyan de Kercyan au détour d'une rue !

Sinon, deux petits fautes d'inattention. Troisième ligne, ils souffla et oublie d'une majuscule en début de phrase à "faisant confiance à son instinct"

Excellent ce nouveau passage L'assassin devancé... ça pourrait faire un très bon titre de film.
Le rythme est bien géré, les émotions du personnages simples et claires... bravo

Merci les garçons!
Allez, je ne vous fais pas plus languir, voici enfin la Rencontre!

Le jour levé, Fao descendit prendre son petit déjeuner, reprenant son rôle de voyageur solitaire. Après avoir avalé un bol de café et quelques tartines, il interpella l’aubergiste.
“Dites-moi, la jeune femme... Celle qui était là hier soir...Quelle est sa chambre?
L’homme eu l’air scandalisé.
-Je n’ai pas à vous révéler ce genre de renseignement, monsieur. C’est un établissement correct ici, nous garantissons un minimum de tranquillité à nos clients.
-Mais je l’ai vue hier soir, elle vous a fait le signe des mercenaires... Je dois me rendre dans une région un peu isolée et je serait prêt à l’engager, négocia Fao en sortant une bourse de sa poche.
-Voici votre commission, je lui dirais que c’est vous qui me l’avez recommandée.
L’aubergiste se radoucit un peu.
-Ah, si c’est pour du travail alors... Elle est mercenaire, effectivement. Elle est à la chambre 8.
-Merci beaucoup, conclut Fao en se levant de table.
L’aubergiste se hâta d’empocher la bourse pendant qu’il s’éloignait, avant de débarrasser la table.

Devant la porte de la chambre 8, Fao attendit un instant, collant sur oreille au battant. Pas un bruit. Elle devait encore dormir. Un rictus moqueur étira les lèvres de l’assassin. Bien sûr, après une nuit aussi agitée... Il se décida à frapper.
Un moment s’écoula, et Fao s’apprêtait à toquer de nouveau lorsque la porte s'entrouvrit. Il aperçut par l’ouverture la silhouette de la jeune femme.
“Oui? Demanda t-elle.
Il avait dû la réveiller, mais ses yeux étaient vifs et il n’y avait aucune trace de sommeil dans sa voix.
-C’est l’aubergiste qui m’envoie, répondit-il d’un ton engageant. Je cherche un mercenaire pour m’accompagner quelques jours.
-Oh. Entrez, alors, dit-elle en ouvrant plus largement.”
Il se glissa dans la chambre à sa suite. Sitôt la porte fermée, il l’agrippa par le bras, la forçant à se tourner vers lui.
“La clé. Où est la clé? cracha t-il d’un ton mauvais.
-Quelle clé? De quoi parlez-vous?
Elle le fusilla du regard.
-Et lâchez-moi. Vous me faites mal, répondit-elle, glaciale.
Il n’y avait aucune trace de peur dans ses yeux, seulement de l’assurance et de l’incompréhension. Cela le déstabilisa. Il se sentit soudain confus et la lâcha, mais il reprit rapidement ses esprits.
“La clé que portait le garde. L’homme au lynx, ajouta t-il devant un froncement de sourcils. Celui que vous avez tué et dévalisé cette nuit.
Les yeux rubis s’écarquillèrent d’étonnement.
-Tué? Non, je ne l’ai pas tué. Il respirait quand je suis partie.
-Et il était mort quand je suis entré, rétorqua Fao, agacé.
-Alors il devait avoir un problème, car ce que je leur fais ne les tue pas. Laissez-moi tranquille!
Fao sentit la moutarde lui monter au nez.
-Il est mort, et c’est vous qui l’avez fouillé! Je veux la clé!
Il s’avança vers elle, menaçant. Il sortit une dague et la brandit. Il se faisait un point d’honneur de ne pas tuer les femmes, sauf dans le cadre d’un contrat bien sûr, mais celle-ci l’agaçait prodigieusement.
-Non, répondit-elle, lui rendant son regard furieux.
Elle fronça le nez d’un air dégoûté en apercevant la lame bleutée. Il voulu la saisir par le col, mais elle l’esquiva. D’un bond agile, elle sauta par dessus le lit, le mettant entre eux.
Fao fulminait. Elle avait de bons réflexes, la bougresse. Elle n’était pas aussi démunie de défenses qu’il l’avait pensé au départ. Et maintenant elle le regardait avec son air provoquant, le narguait...
“Donnez moi cette clé, ou je n’hésiterais pas à vous tuer! Clama t-il.
Elle réussit à accrocher son regard. Ses yeux rubis brillaient d’amusement, et il y avait dedans comme de petites étincelles... Un regard fascinant...
-Non, vous ne me tuerez pas, sussura t-elle. Si vous vouliez vraiment me tuer, vous l’auriez déjà fait.”
Elle le tenait . Un homme comme lui, intelligent et rusé, était plus difficile à vraiment hypnotiser qu’un guerrier sans cervelle, mais une fois le regard capté, ce n’était pas impossible. Fao se sentit un peu confus: ce n’était pas son habitude de menacer une femme... Une femme si belle, avec des yeux si fascinants... Il baissa son arme.
-J’ai une idée à vous proposer... Suggéra t-elle, souriant légèrement. J’ai la clé dont vous avez besoin, et moi, je cherche du travail. Je vous aide à accomplir votre mission, et nous partageons la prime.
-Pardon?
Fao éclata de rire, rompant le lien, et reprit ses esprits.
-Vous êtes folle. Je travaille seul. Donnez-moi cette clé et ne m’obligez pas à la prendre sur votre cadavre.”
Il sauta sur le lit, et elle recula pour rester hors de portée. Il était furieux, d’autant plus qu’elle semblait toujours prendre un certain plaisir à la situation. Puis elle réussit de nouveau à capter son regard, et il s’immobilisa.
-Oh, allons. Combien vous paye t-on pour cette mission?
Il ricana.
-Huit cent pièces d’or.
Elle siffla.
-C’est cher payer pour récupérer un objet... Votre commanditaire ne vous pardonnera pas si vous échouez... Vous n’avez pas vraiment le choix. Travaillons ensemble. Quatre cent pièce d’or chacun, ça reste une belle somme. Sinon, il ne vous reste plus qu’à me tuer. Vous ne feriez pas ça, n’est ce pas? Demanda t-elle d’un ton suppliant.
Fao se laissa prendre. Bien sûr que non, il n’avait pas l’intention de la tuer. Surtout qu’il lui faudrait se battre pour ça. Cela faisait trop de problèmes à régler. Il rempocha sa dague.
-ça va, c’est bon. Vous m’avez eue. Espèce de catin. D’accord, nous irons ensemble, mais que ce soit bien clair: si vous vous mettez en travers de mon chemin, je vous tue.
-D’accord” conclut-elle avec un large sourire.

Une amitié est née.

Au début, pendant la scène avec l'aubergiste, je pense qu’après "-Voici votre commission, je lui dirais que c’est vous qui me l’avez recommandée.", tu devrais mettre une phrase genre " Fao sortit deux pièces de sa bourse, les posa sur les table et les avança lentement en direction de l'homme". Quelque chose pour décrire l'action. Il y a le dialogue, mais il manque le geste qui permet de l'imaginer.

Et quand l'aubergiste lui donne le numéro de chambre. Première fois que je vois çà dans un roman de Fantasy ! Généralement, les chambres ne sont pas marquées, car pas sûr que la majorité des pequenots du coin peuvent lire un chiffre... L'aubergiste aurait dû peut être dire par exemple : "troisième porte à gauche en haut de l'escalier". Petit détail, mais ça m'a choqué.

Pour la rencontre, le pouvoir d'Erishun t'as simplifié la vie ! Faudrait peut être plus de discussion avant que Fao n'accepte de faire équipe avec ton héroïne. La magieexpliquetoutdonclaferme n'est pas toujours la bonne solution en Fantasy. Eddings, dans sa Trilogie des Joyaux a bien été critiqué à cause de ça.

Je suis d'accord avec toi Ilàan... après relecture, je trouve aussi que Fao capitule trop vite, et ce n'était pas mon intention! Je compte bien retravailler ça!
Voici la suite...

Pour la deuxième fois en peu de temps, Fao attendait, caché dans l’ombre d’une porte. Ils s’étaient donné rendez-vous à la nuit tombée, et les étoiles commençaient à scintiller dans le ciel. Elle était en retard. Fao sentait la colère monter doucement, et il commençait à se dire qu’il allait partir seul. Il scruta la rue autour de lui pour la énième fois, et sursauta lorsqu’une silhouette se dressa soudain devant lui. Il ne put s’empêcher de jeter un regard mauvais à Erishun, qui riait de sa surprise.
“Tu es en retard, lui dit-il tout en la détaillant.
Elle était entièrement vêtue de noir et avait rassemblés ses cheveux en une longue tresse. Un reflet étrange miroita dans ses yeux, comme ceux d’un chat dans lequel la lumière se reflète, mais il était trop occupé à se demander comment elle avait réussi à le surprendre pour le remarquer. Pas une seule arme visible sur elle, mais l’instinct de Fao lui souffla le même message que lorsqu’il l’avait vue apparaître dans l’escalier: danger!
“Allons-y, alors, rétorqua t-elle.
Fao soupira. La soirée allait être compliquée. Il n’arrivait toujours pas à décider si elle était une guerrière aguerrie ou une gamine trop enthousiaste, et cela le perturbait.
Il partit d’un bon pas sans se soucier de savoir si elle le suivait. C’était la règle la plus importante qu’ils aie établie: chacun pour soi. Il ne put pourtant s’empêcher de se retourner un ou deux fois pour voir si elle était là, tant elle était silencieuse, et il la trouvait à chaque fois à côté de lui, à peine en retrait.
Ils traversèrent ainsi une partie de la ville. Tout était calme une fois la nuit tombée. Une brise tiède soufflait, apportant les odeurs de la mer. Ils se dirigèrent vers le quartier riche de la cité, et les ruelles s’élargirent au fur et à mesure. Les maisons s’agrandissaient, s’entouraient de jardins - et de hauts murs. Ils croisèrent quelques gardes de la ville qui patrouillaient, et les évitèrent en se dissimulant dans les ombres.
Fao finit par s’arrêter devant un mur, le désignant en silence à Erishun. Ils le suivirent, contournant la propriété pour s’éloigner de l’entrée principale et se retrouver à l’arrière. Fao jaugea le mur d’enceinte. Il faisait environ trois mètres de haut, enduit de la boue rouge traditionnelle qui le rendait parfaitement lisse. Tandis qu’il l’examinait, il sentait le regard d’Erishun sur lui, ce qui l’agaçait. Il écarta les pans de sa veste et déroula la corde qu’il portait autour de la taille. Un petit grappin était fixé au bout. Il jeta un oeil à Erishun.
“Prête? Murmura t-il.
Elle acquiesça en souriant, ce qui lui donnait l’air d’une gamine qui préparait une bêtise. Fao retint un grognement. Après s’être rapidement assuré qu’ils étaient seuls, il jeta son grappin vers le sommet du mur, l’accrochant au premier essai. Il tira sur la corde pour tester la solidité de l’accrochage, et grimpa rapidement sans un regard derrière lui.
Pendant qu’il montait, Erishun évalua le mur à son tour. Elle recula un peu. Un, deux, trois pas pour prendre un peu d’élan; un bond, et elle se suspendit au sommet. Après un rapide rétablissement, elle se trouva à cheval sur la crête, et regarda Fao grimper avec intérêt.
Une fois installé au sommet, Fao se tourna vers la rue pour faire signe à Erishun de grimper à son tour, mais ne vit personne. Il fronça les sourcils. Où était passée cette péronnelle? Il se tourna, et faillit tomber de son perchoir en sursautant lorsqu’il la trouva à côté de lui, l’air satisfaite d’elle même. Il eut envie de lui hurler dessus mais se retint. Ce n’était pas le moment, et elle ne perdait rien pour attendre. Après tout, ils avaient bien dit chacun pour soi, et elle avait dû prévoir son matériel...
Il récupéra sa corde, tourna son grappin et descendit rapidement vers le jardin, pendant qu’Erishun se laissait tomber souplement et atterrissait sans un bruit sur la pelouse.
Le plus facile était fait.
Fao prit le temps d’enrouler soigneusement sa corde autour de sa taille; il était hors de question de risquer de la perde, ils en aurait besoin pour repartir. Puis il décrocha une petite arbalète de sa ceinture et l’arma de dards enduits de poison. Il fit signe à Erishun de rester derrière lui pendant qu’ils avançaient: les chiens n’allaient pas tarder à arriver.
Le jardin s’étalait devant eux sur une cinquantaine de mètre, jusqu’à la maison. C’était essentiellement une grande pelouse, semée de quelques buissons. Fao maudit la pleine lune qui les éclairait. Il n’y avait pratiquement pas de passage à couvert. Il couru jusqu’au bosquet le plus proche, dans l’ombre duquel il s’accroupit. Un rapide coup d’oeil suffit pour s’assurer qu’Erishun l’avait suivi. Il commençait à apprécier qu’elle obéisse sans dire un mot.
Il scruta autour d’eux. Le jardin était toujours calme. Il allait s’élancer vers un second buisson, lorsque des aboiements retentirent, et deux chiens apparurent au coin de la maison.

Citation :

Ils s’étaient donné rendez-vous

s'étaient donnés

Citation :

Fao sentait la colère monter doucement

monter doucement ? Monter dans quoi ? En lui, ou dans ses chaussures ?

Citation :

et avait rassemblés ses cheveux

avait rassemblé

Citation :

C’était la règle la plus importante qu’ils aie établie

qu'ils aient

Citation :

Il couru jusqu’au bosquet le plus proche

Il courut

Citation :

Il scruta autour d’eux

Drôle de mot, scruter sans complément. Il scruta les ombres, ouai, mais scruta tout seul, ça sonne bizarrement.


Aussi avant un ?, !, :, ;, pense à laisser un espace. Il n'y a que les virgules et les points simples qui se collent directement au mot.

La première aventure du duo commence donc. La scène est bien détaillée, il y a juste un petit truc qui m'a gêné après réflexion. On a le point de vue de Fao, mais les actions d'Erishun que Fao ne devrait pas voir sont également décrites. Peut-être devrais-tu limiter l'omniscience du narrateur dans ce genre de situation ? Par exemple, dans le Trône de Fer, quand on a les PoV de John Snow, la caméra est braquée sur lui, et les actions qui n'ont pas de rapport avec lui ne sont pas indiquées.

C'est cette phrase là :

Citation :

Pendant qu’il montait, Erishun évalua le mur à son tour. Elle recula un peu. Un, deux, trois pas pour prendre un peu d’élan; un bond, et elle se suspendit au sommet. Après un rapide rétablissement, elle se trouva à cheval sur la crête, et regarda Fao grimper avec intérêt.

Je pense que laisser uniquement le point de vue de Fao pour cette partie serait mieux. Et revenir sur cette action lors du prochain PoV d'Erishun, lors d'un rappel, souvenir, flash back par exemple.

Simple suggestion... c'était bien sinon !

J'attends toujours les moines, mais c'est vraiment sympa ! Plaisant à lire, léger, bref, c'est chouette et on se prend pas la tête !

Y'a pas de suite ?
Corrections des trois derniers morceaux.

— qu’il avait été suffisament discret : suffisamment
— luire d’une lumière bleuté : bleutée
— en ordre, telle qu’il l’avait trouvée : tel
— Qu’elle l’aie doublé pour le meurtre : ait

Il faut toujours une espace avant ? et !
Et un tiret avant le t dans les incises qui commencent toujours par une minuscule

— là hier soir...Quelle : espace après les trois points
— L’homme eu l’air : eut
— isolée et je serait prêt à l’engager : serais
— Alors il devait avoir : virgule après Alors
— Il voulu la saisir : voulut
— elle sauta par dessus le lit : par-dessus
— Huit cent pièces : cents
— Quatre cent pièce d’or : cents pièces
— feriez pas ça, n’est ce pas : est-ce
— ça va, c’est bon : Ça

— vêtue de noir et avait rassemblés ses cheveux : rassemblé
— la plus importante qu’ils aie établie : aient
— s’entouraient de jardins - et de hauts murs : le tiret ne sert à rien
— l’air satisfaite d’elle-même : l’air satisfait, d’elle-même
— lui hurler dessus mais se retint : virgule avant mais
— ils en aurait besoin pour repartir : auraient
— cinquantaine de mètre : mètres
— Il couru jusqu’au bosquet : courut

oui, oui, je suis désolée, voici enfin la suite! J'ai un peu galéré, j'espère que ça va aller mieux ensuite... Merci beaucoup pour les corrections, Ilaàn et Schadow. Victor, j'ai noté pour les moines, c'est dans le projet (mais pas dans cet épisode ^^).

C'était d'énormes molosses noirs, presque aussi hauts que des poneys, de grosses masses de muscles avec des mâchoires capables de briser un bras.
Fao resta soigneusement immobile. Il était au courant de la présence des chiens de garde et ils étaient prévus dans son plan. Leur apparition ne le surprit donc pas ; il s’était même attendu à les voir plus tôt. L'un des deux renifla l'air. Il dû les repérer car il se mit à avancer dans leur direction, l'air menaçant, en grondant sourdement, aussitôt imité par le deuxième.
Fao n’hésita pas. Il leva son arbalète et visa le premier chien. Puis il rechargea rapidement et tira sur le deuxième. Il resta immobile, patient, tandis que les deux molosses continuaient d’avancer. Soudain, l’un des chiens se mit à tituber, avant de s’effondrer brutalement au sol. L’autre chien s’arrêta, visiblement surpris ; il renifla son collègue immobile, fit un pas, indécis, et s’écroula à son tour. Fao attendit encore quelques secondes pour s’assurer que le poison avait bien agit.
Fao se tourna vers Erishun, lui fit signe que la voie était libre et s'élança vers un autre buisson. Il vérifia que le jardin restait calme. D'après ses renseignements, il y avait quatre chiens en tout , et il s'inquiétait un peu d'être arrivé à ce point sans les avoir tous vus. Mais comme rien ne bougeait, ils finirent de traverser la pelouse jusqu'à l'angle de la maison.
Une porte se dessinait dans l'ombre de son petit porche. C'était visiblement une entrée de service : une étroite porte en bois, sans décoration. Un simple coup d’œil suffit à Fao pour constater qu'Erishun s'était aussitôt mise en position de guet. Il sortit aussitôt sa trousse de crochetage, gardant son arbalète à portée de main – il appréciait l'aide d'un guetteur, mais il avait trop l'habitude de travailler en solitaire pour perdre ses réflexes... Et l'absence des chiens le rendait nerveux. Ce fut le seul moment de la soirée où il apprécia la clarté de la lune, qui lui facilita grandement la tâche pour crocheter la serrure.
Au moment où il entendait le petit déclic annonçant l'ouverture de la porte, un grondement s'éleva dans son dos. Fao se retourna juste à temps pour voir un molosse bondir vers Erishun. Celle-ci réussit à l'esquiver en se baissant vivement, et Fao aperçut le dernier chien à sa droite, ramassé sur lui-même, grondant rageusement en montrant des crocs presque aussi longs que sa main. Il n'hésita pas et leva son arbalète.
Erishun était restée accroupie, et lorsque le molosse bondit de nouveau sur elle, elle accompagna son mouvement en levant les points. L'animal s'empala sur les lames effilées qui jaillirent et elle finit sa défense en utilisant leur élan pour le projeter derrière elle.
Le dernier chien prit quelques secondes de trop pour menacer son adversaire, et lorsqu'il se décida enfin à attaquer, il ne réussit qu'à s'effondrer sur lui même.
Fao souffla. Ils étaient enfin débarrassés des quatre chiens, sans aucune blessure, et la porte était ouverte. Erishun tait capable de se défendre seule – les choses ne se présentaient pas si mal après tout. Il la regarda, l'air curieux, et elle lui montra ses armes sans un mot : deux astucieux brassards de cuir enserraient ses avants-bras, d'où elle pouvait faire jaillir quatre longues griffes d'un simple mouvement du poignet.
Mais ils avaient encore du pain sur la planche, et il désigna la porte du menton.

Pas mal cette petite partie, bien détaillée.

Juste : les points>> les poings ?,
et Erishun tait capable>> était !

Et l'arbalète ? Je ne sais plus si tu en parles précédemment, mais cette arme est quand même assez lourde et encombrante. Quand tu dis qu'il tire des carreaux, ils devraient transpercer les animaux et les tuer sur le coup ou au moins les mutiler gravement. Là, les chiens avancent quand même comme si de rien n'était et c'est le poison qui les tue. C'est une arbalète de poche ?

Merci de ta fidélité Ilaàn! Je sais, j'écris comme un escargot... J'essaie de m'améliorer ^^
Je suis désolée, il y a certainement des fautes bêtes de frappe, mais mon clavier est vieux et un peu pourri...
Pour l'arbalète, il s'agit d'une petite arbalète de poing qui tire des dards d'environ 15cm de long. Pas mortel en soi, mais Fao est un maitre dans l'art des poisons ^^
Bon, encore une excuse aussi pour la pseudo incohérence qui apparait dans ce passage... Celle-ci est dûe au fait que j'ai corrigé le début dans mon fichier ^^
et voilà la suite!

Erishun pénétra dans la maison à la suite de Fao, après avoir rentré ses griffes dans leurs fourreaux. La lumière de la lune l’emplissait d’énergie, et après l’attaque du chien, elle se sentait en pleine forme. Cette petite aventure l’amusait beaucoup. Fao était très fort, professionnel ; elle avait rarement rencontré un humain capable de se déplacer aussi silencieusement sans perdre d’aisance, et des chiens et quelques humains ne représentaient que peu de danger pour elle. Elle sourit toute seule en repensant à la tête qu’avait fait Fao lorsqu’il l’avait trouvée derrière lui sur le mur. Un simple mur de trois mètres ne l’arrêtait pas ; il lui avait suffit de trois pas d’élan et d’un bond bien ajusté pour atteindre le sommet.
Fao, qui s’était tourné vers elle juste à ce moment pour lui indiquer que la voie était libre, fronça les sourcils en la voyant sourire. Elle élargit son sourire avec un regard aguicheur rien que pour le plaisir de l’agacer. C’était si facile et cela ne rata pas : il se détourna avec un regard furieux.
La porte donnait sur un couloir sombre d’environ six mètres. Les murs sans décoration étaient simplement enduits de chaux blanche, et le sol était fait de dalles nues. A leur gauche débouchait un escalier de pierre assez étroit qui montait vers l’étage et les quartiers des domestiques. A l’autre bout, elle distinguait l’encadrement de deux portes, une sur la gauche et une sur la droite. Il n’y avait aucune lumière, mais elle y voyait comme en plein jour grâce à son don vampirique, et elle devina que Fao devait avoir une excellente vision nocturne, car il se déplaçait sans aucune hésitation. Tout était calme et silencieux.
Ils avancèrent ainsi le long du couloir, aux aguets. Arrivé au bout, Fao colla son oreille contre la porte de gauche, qui donnait sur un couloir vers les écuries. Mémoriser le plan qu’il lui avait montré avait été un jeu d’enfant pour elle. Il écouta quelques secondes, puis fit de même sur la porte de droite, qui donnait sur la cuisine. Erishun le laissa faire avec patience, mais elle avait su bien avant lui qu’il n’y avait personne derrière les deux portes.
Fao tourna la poignée et poussa la porte le plus doucement possible afin d’éviter qu’elle ne grince, examina la pièce quelques secondes, et fit signe à Erishun de le suivre. Le plan était de passer dans la partie principale de la maison, afin de monter à l’étage par l’escalier d’honneur, pour éviter le quartier des domestiques, dans lequel se trouvait la chambre des gardes. Ils devaient pour cela traverser la cuisine.
Ils pénétrèrent dans la pièce et Fao referma la porte aussi délicatement qu’il l’avait ouverte. La cuisine était grande, et la lumière de la lune l’éclairait légèrement à travers une fenêtre au fond. Elle s’étendait en longueur sur leur droite, encombrée de monstrueuses cuisinières à bois, d’une immense table en bois, d’un grand évier de pierre, de meubles à vaisselles massifs…
Ils contournèrent un lourd billot de bois et se dirigèrent vers l’autre porte, en face d’eux, qui ouvrait la cuisine vers le hall principal. Fao s’en approcha et y mit l’oreille.
Pendant qu’il écoutait, Erishun écoutait elle aussi – et elle surprit un bruit. C’était un bruit de pas, qui descendait l’escalier, et qui se rapprochait. Elle posa la main sur l’épaule de Fao, qui la regarda, l’air interrogateur.
« Quelqu’un vient, murmura-t-elle le plus bas possible en désignant le chemin par où ils étaient arrivés.
Il comprit aussitôt. Elle lui fit signe qu’elle s’en occupait.
Le garde – ce ne pouvait être qu’un garde, vu les bruits métalliques qui l’accompagnaient- était presque en bas. Erishun se posta contre le mur, à côté de la porte, tandis que Fao s’embusquait derrière le billot. Elle entendait même le battement de sn cœur à présent… Calme, comme quelqu’un qui ne s’attend pas à rencontrer de surprise…
Elle le laissa ouvrir la porte. Il fit deux pas dans la cuisine. D’un geste vif, elle bondit derrière lui, saisit sa tête et lui brisa la nuque en tournant d’un coup sec, puis elle accompagna sa chute pour éviter que ses armes tintent au sol.
Le garde était mort dans un silence absolu, et elle ne put retenir un sourire devant l’air stupéfait de Fao.
Une fois revenu de sa surprise, Fao aida Erishun à cacher le corps sous la table de la cuisine. Il pensait que le garde était descendu boire un verre d’eau, ou quelque chose de ce genre, car d’après ses renseignements, ils faisaient toujours leurs tours de ronde à deux. Ils allaient devoir faire vite à présent, avant que les autres gardes ne commencent à trouver qu’il mettait du temps à revenir et se doutent de quelque chose.

Bonne histoire, les deux héros sont intéressants et tu écris bien.
J'ai envie de savoir la suite !

J'ai relevé diverses choses en lisant, je prendrais le temps à l'occasion de t'en faire part