l\'année de tous les dangers

Suite...

L’estime que vous portez à quelqu’un dépend beaucoup de la confiance que vous donnez à cette personne. L’amour filial n’avait rien à voir, ni avec l’un, ni avec l’autre. Toutefois, je ne pouvais que constater, de façon confuse, que l’estime jouait un rôle prépondérant dans ma manière de concevoir mes relations avec autrui. J’avais besoin d’estime pour aimer. Mon père avait toujours tenu, pour moi, le rôle de héros. C’était à cette période que je pris conscience que, loin d’être un héros, il était surtout et avant tout, un homme avec ses nombreuses faiblesses. Si l’image du père, pour une fille, était prépondérante au regard des liens avec le sexe opposé, le portrait que je me faisais d’un homme était sérieusement écorné. Difficile pour moi, voire impossible, de parler d’un tel argument avec mon géniteur et l’incident se termina sans suite. Les paroles de ma sœur, loin d’avoir été apaisantes, résonnaient dans ma tête.
Le train-train quotidien reprit le dessus et, le vendredi soir arriva sans crier gare.
La colère et la rancune, accumulées à l’encontre de ma mère, rendaient presque impossible une relation paisible entre nous deux. Aussitôt arrivée, je m’enfermais dans ma chambre et ne la quittais pour les repas. Pendant ces brefs instants, je ne desserrais pas les dents.
Un week-end, la situation s’était tellement envenimée que je décidai de faire une sorte de fugue. Après le repas de midi, je partis sans prévenir ma mère et pris le train pour rentrer chez moi. En arrivant au Centre, c’était avec stupeur que je constatai que mon père n’était pas là. Dans ma précipitation j’avais bêtement oublié de me poser la question. Je n’avais pas mes clefs de la maison : j’étais à la rue.
Ma colère s’était muée en terreur. Que dira mon père quand il rentrera ? Comment allait réagir ma mère en n’ayant aucune nouvelle ? Que faire si mon père ne rentrait pas avant dimanche soir ? Après tout, je devais rentrer par le train de six heures le lendemain.
Je crois que je pris pleinement conscience de mes actes qu’à ce moment là. Je fus tourmentée par les remords, mais il était trop tard. Je me réfugiai chez barbara. Ces parents n’étaient visiblement pas contents de se trouver mêlés à cette situation. Ils m’obligèrent à téléphoner à ma mère pour la rassurer. Mon père demeurait introuvable.
Je n’étais pas prête à faire amende honorable et pris le parti de me braquer contre mon père, lors de notre inévitable confrontation.

Deux fois portez dans la même phrase.
…n’avait rien à voir, ni avec l’un, ni avec l’autre.
Mon père avait toujours tenu, pour moi, le rôle de héros.
…je pris conscience que, loin d’être un héros, il était surtout
…était prépondérante pour les liens avec le sexe opposé : par rapport aux, au regard des.
Difficile pour moi, voir(e) impossible, de parler d’un tel argument avec mon géniteur et l’incident se termina ainsi. Les paroles de ma sœur, loin d’avoir été apaisantes, résonnaient dans ma tête. (Se termina sans suite)
Le soir du vendredi ou : et, vendredi, le soir arriva…
La colère et la rancune accumulées… sans virgule après mère.

Aussitôt arrivée, je m’enfermais dans ma chambre et, je ne desserrais pas les dents pendant les repas. (Mangiez-vous enfermée dans la chambre ? et sans desserrer les dents, est-ce possible ? je sais que c’est une expression !)
sans la prévenir (qui ?) ma mère est loin)
c’est avec stupeur (un présent ?) ce fut avec…
Dans ma précipitation, bêtement, j’avais oublié de me poser la question.
(Pour ma part les compléments circonstanciels méritent d’être mis en valeur)
…les clés de la maison : j’étais à la rue.
Que dira mon…
à ce moment-là
…prête à faire mande honorable on fait, je crois, mande honorable

Le style est bon,sans conteste,les phrases sont de taille équilibrée,c'est vraiment plaisant à lire.
j'aime beaucoup tes interrogatives plus courtes et très bien amenées,sur la fin de ce passage.
L'histoire en elle-même avec son rhytme très étudiée, car tu nous avais déjà captivé dès le début,est bien prenante, les déboires avec le père m'intriguent ...


Que dirait mon père quand il rentrera ? [ Qu'allait dire mon père quand il rentrerait ?]

A bientôt,alors^^

j'édite pour l'expression: "faire amende honorable" qui est bonne ; ...mander(qui est un verbe signifiant la requête d'une chose,faire une demande) tu n'avais donc pas fait de faute , Evahé, ainsi que se l'était demander Gérard.

Passionnant Evahé.
Un texte qui touche au plus profond de soi, même s'il existe quelques imperfections, qui du reste me sont révélées par les commentaires.
(L'ortographe ne fait pas le génie a dit Henry Beyle dit Stendhal)

Sans vouloir insister de trop:

faire mande honorable : c'est faire des excuses, demander pardon
L'amende honorable était une peine infamante de l'ancien droit pénal français,

Je reprends mon chap 4 où je l'avais laissé. Excusez moi d'avance de cet interlude.

C’était un art beaucoup plus subtil : des regards entendus, des postures invitantes, la suavité d’une voix, l’assurance… Un ensemble de comportements qui s’apprend au contact de ses congénères. J’avais un formidable sens de l’observation et j’engrangeais toutes ces précieuses informations, afin de les utiliser au mieux quand le besoin s’en ferait sentir.

Suite...

Les jours s’écoulèrent sans que Pascal ne chercha à me joindre. En rentrant de l’école, j’écoutais sa voix chaude et suave émanant de ma chaîne stéréo. Il animait la radio de dix sept à dix neuf heures. Par deux fois, j'enregistrai son émission pour écouter sa voix à d'autres moments. J’espérais secrètement qu’il entende mes prières. A bout de patience, je finis par tenter de le joindre plusieurs fois. Il était toujours indisponible. Il cherchait probablement à m’éviter. Si j’avais eu un brin de jugeote, j’aurais sans doute compris que c’était une façon diplomate de me faire passer le message. Je croisai sa plus jeune sœur, quelques jours plus tard, et demandai de ses nouvelles. Le regard moqueur qu’elle m’adressa fut aussi blessant que sa remarque cinglante :
- Tu ne crois tout de même pas qu’il s’intéresse à toi ? Il a toutes les filles qu’il veut.
Pour ne pas perdre la face, je répondis en bredouillant :
- Non, c’est évident.
J’étais tellement naïve que je ne connaissais pas la duplicité. Pascal avait pris un air tellement sincère, lorsque nous nous étions quittés, que je n’avais pas pu imaginer qu’il ne tiendrait pas parole.
Ce deuxième échec cuisant me laissa une marque indélébile. Pas une blessure vraiment handicapante, mais plutôt comme celle générée par une toute petite écharde, qui vous blesse aux moments les plus inattendus. Je me sentais utilisée et salie comme un mouchoir sale. Je n’aimais pas du tout l’idée que l’on se serve de moi comme d’un produit jetable. C’était un sentiment nouveau pour moi. Tout à coup, la loi du Talion ne me paraissait pas justifiée mais acceptable.

La chute est bien sentie!


Désolée d'insister à mon tour,Gérard,mais,tu n'es malgré tout pas dans le vrai,je me suis renseigné hier avant de me pemettre d'éditer ce que tu sais,et, voyant que tu n'es pas convaincu, je suis aller vérifier dans mon" Robert ,dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française"
et le doute n'est plus permis, cette expression"faire amende honorable est du très bon français.
Tu avais raison pour le sens que tu expliquas et qui est son premier sens,mais au sens figuré,sens n°2 faire amende honorable:demander pardon et faire des excuses publiquement.Faire amende honorable d'un affront, de ses infidélités, de son passé ,d'un tort.
" Va, va-t-en faire amende honorable au Parnasse
D'avoir fait à tes vers estropier Horace"
Molière,fem.sav.,III

"J’étais tellement naïve que je ne connaissais pas la duplicité."

On a tous eu cette impression là.

Merci, je ne connaissais pas ce deuxième sens.

Méa culpa de ne pas avoir un Robert chez-moi.

Il n'y a pas de quoi, Gérard, et tu es, bien entendu, tout excusé:

c' est une aide précieuse, et, d'ailleurs grâce à toi, je vais tâcher de trouver une place au sein de la maison pour ces gros volumes...
En fait,amender a encore bien d'autre sens,sans vouloir flooder,n'est-ce pas?
Amendement :changement, correction,amélioration..
et là aussi ,dans les deux sens du terme
en terme agraire:l'amendement d'une terre a 36 sens(j'abrège!)
et ,pour finir,je cite le proverbe:
" Mal vit qui ne s'amende"
(c'est faire un mauvais usage de sa vie que de ne pas se corriger)
Ce qui n'est largement pas ton cas, Gérard.
A mon tour de te dire merci, pour ta souplesse

Les jours s’écoulèrent sans que Pascal ne chercha à me joindre.
Soit : ne cherche subjonctif présent ou cherchât subjonctif imparfait ; au choix
Dix-sept et dix-neuf (trait d’union jusqu’à 99 sauf si et fait parti du nombre : vingt et un.)
Par deux fois, j'enregistrai son émission pour écouter sa voix à d'autres moments.
J’avais enregistré (c’est fait) autres moments : ceux de mon choix.
secrètement qu’il entende : ou qu’il entendît.
Deux fois et plusieurs fois
Plusieurs fois ; il était…
De me transmettre un message (un faire de moins)
Quelque jours plus tard, je croisai (mis en valeur du moment)
Et je lui demandai…
Les filles qu’il désire.
Le regard moqueur qu’elle m’adressa fut aussi blessant que sa remarque cinglante :
Il manque un verbe : me blessa autant que sa remarque fut cinglante.
Tartufferie, j’adore ce mot : je ne connaissais pas la tartuferie !
Tiendrai pas parole (un futur)
…une marque indélébile ; pas une blessure (les phrases sont liées)
aux moments les plus inattendus (je mettrais au singulier car le moment est unique)
salie et sale (répétition)
que l’on se serve : ou se servît de moi.
De moi et pour moi (répétition)
pas justifiée, mais acceptable. (virgule)

BELLE DESCRIPTION DU RESSENTI DE LA FILLE VICTIME D'UN TARTUFFE - encore ! j'en redemande !

Suite...

Chapitre cinq

Deux mois après mon aventure avec Pascal, Barbara me présenta son oncle, Patrick. Il avait cinq ans de plus que moi. A cet âge là, c’était peu et beaucoup à la fois. A vingt ans, il était sortit du système scolaire, travaillait et il avait son permis de conduire. Même s’il vivait encore chez ses parents, il était libre de ses mouvements. Cette apparente indépendance était très séduisante pour moi. Je voyais en lui un homme alors qu’il était bien loin de l’être encore. Je tentai mes charmes sur lui et, à ma grande surprise, je constatai qu’ils opéraient à merveille. Mon père s’absentait très souvent pour se rendre chez Marie-lou. J’en profitai pour inviter Patrick à dîner. Je possédais une conscience aigue de notre différence d’âge et de nos expériences sexuelles. Pendant le repas, la conversation s’orienta inéluctablement dans cette direction. S’il eu la finesse de ne pas me demander ouvertement si j’étais encore vierge, j’ai vite compris que c’était un point qu’il fallait éclaircir au plus vite. Je n’avais pas envie que notre relation se termine avant même d’avoir commencer. J’avais retenu la leçon. De façon éhontée, j’affirmai que j’avais déjà eu un partenaire ce qui, visiblement, le soulagea. J’ignorais ce qui me donna cette tranquille assurance, Patrick n’avait donc aucune raison de douter de moi. Assez vite, la conversation se tarit. Je l’invitai à visiter ma chambre. Tout fut beaucoup plus simple que ce que j’imaginai. Pragmatique, je lui proposai d’utiliser le lit de mon père qui été bien plus grand que le mien. La seule question qui me préoccupait un peu c’était le sang. Convaincue que je perdrais du sang en étant déflorée, je me demandais comment faire pour que Patrick ne remarque rien. Le problème fut résolu quand il éteignit la lumière

Entre l’invitation à dîner et l’extinction de la lumière, c’est rapide, à mon avis cette partie mérite d’être enrichie : état d’âme, regret, hésitation, confusion, complicité, peur, provocation, allusion, etc.
En lisant cela, j’ai l’impression que ce Patrick ne compte pas, qu’il soit là pour rendre service. On ne sait pas trop qui il est et ce qu’il pense.
Si cela se fait dans la précipitation pour le faire sans réfléchir et ne pas y renoncer, Votre Patrick n’a pas beaucoup de moralité.
Mais après tout, il se peut que je me trompe !

Bon,je ne mets pas trop de commentaires en ce moment,mais je lis hein ^^ c'est juste que je n'ai guère de choses à dire, donc c'est pour éviter de me répéter sans arrêt, mais sache que je te soutiens à fond et que j'adore

Sinon,j'attends la suite avec impatience ; parce qu'à mon avis, ton personnage risque d'avoir une petite surprise ^^

Effectivement,pour reprendre ce qu'a dit Gérard, c'est assez rapide mais tu t'es déjà justifiée sur ce point. Donc je ne reviendrais pas dessus ...

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La première fois laisse souvent un arrière-goût de nostalgie. Après avoir vu les ébats torrides dans les séries télévisées, je m’attendais à vivre un moment intense. La réalité fut tout autre. Pas du tout douloureux comme je l’avais entendu dire, mais plutôt vite fait. Le dicton dit vite fait bien fait mais, en l’occurrence, la valeur du bien m’échappait. J’avais plutôt la sensation du devoir accompli, très loin de l’extase décrite dans les livres.
Le lendemain matin, je fis le lit, ordonnai et ventilai la chambre de mon père. Satisfaite, je la quittai certaine qu’il ne se rendrait compte de rien.
Malheureusement pour moi, les adolescents ont le chic de laisser des traces de leurs bêtises, je n’échappais pas à la règle.
Lorsque je rentrais de l’école le lendemain, mon père tenait dans sa main la petite culotte que je portais la veille.
- J’ai trouvé cela dans le fond de mon lit. Tu as une idée de la façon dont elle y est arrivée ?
C’est dans des moments pareils que vous comprenez le sens de « s’enterrer au fond du trou. »
Faire l’autruche ne résoudrait pas mon problème. J’ignorais avoir un tel aplomb, mais je confessai à mon père la relation que j’avais eu avec mon petit ami.
Son visage passa par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel mais, contre toute attente, il n’explosa pas. Ni, d’ailleurs, ne se sentit obligé de me mettre en garde contre tous les maux qui, telle une épée de Damoclès, menaçaient la femme consentante. Ce genre de conversation devait sans doute être trop pénible à affronter et il préféra, certainement, se convaincre que ma mère avait abordé le sujet, d’une façon ou d’une autre.

Arrière-goût
Comme je l’avais entendu dire
Le chic ou le don ?
Le chic de laisser
Elle y serait arrivée
De toutes les couleurs
Arc-en-ciel
Ni d’ailleurs, ne se sentit
Telle une épée

Une première fois bien tristounette !

Oui c'est pour cela que je n'ai pas davantage développé le précédent paragraphe. Car cette relation fut bien fade par rapport à celle de Carole et Patrick.

Suite

La semaine suivante, il fut clair que ma première fois n’était pas la dernière fois. Heureusement pour moi d’une certaine façon. Il fallait tout de même que je devienne responsable et que je me protége, au moins contre la grossesse. Puisque, apparemment, c’était ce qui pouvait m’arriver de pire pour mon père. Malgré la possibilité d’encourir d’autres risques qui pouvaient être aussi graves, voir bien plus graves, en n’utilisant que la pilule, j’avais l’illusion d’être protégée. Le syndrome du Sida était connu, on n’en entendait de vagues échos à la télé, mais c’était le genre de maladie que l’on imaginait se développer exclusivement chez les autres. En avoir entendu parler comme du gay syndrome n’avait pas dû arranger ma perception de la maladie. Quel risque encourais-je puisque je n’étais ni gay ni droguée ? Si cela n’était pas franchement idiot, j’aurais pu rire de ma propre bêtise. Je savais ce que je faisais, mais quelle garantie avais-je sur le comportement de mon partenaire ? Aucune, bien sûr. Mais dans le monde enchanté de la jolie Carole, tout le monde était beau et gentil. Quant aux maladies vénériennes, je me fiais à la bonne santé apparente de mon partenaire. C’était pure folie mais, après tout, que sait-on de la folie à quinze ans ?
Je connaissais un planning familial où je savais pouvoir obtenir la pilule. La première fois, il fallait payer une cotisation de cinquante francs. Somme dont je ne disposais pas. Il fallut donc me résigner à les demander à mon père.
- J’ai besoin de cinquante francs pour le planning.
- Tu n’y es pas déjà allée.
- Non, pourquoi ?
- Tu ne m’avais pas dit que tu avais pris tes précautions ?
Je sentis sa voix monter de plusieurs octaves.
Aïe ! Le flash de notre conversation précédente, où je l’avais rassuré en affirmant m’être protégée, me revint. Ce que je n’avais pas prévu fut qu’il repensa à ce que je lui avais dit. Automatiquement il comprit que, lors de ma première fois, je n’étais pas protégée ; je lui avais menti.
Je n’ai jamais été une bonne menteuse. J’aurais pu lui dire que l’on avait utilisé le préservatif mais, sur le moment, l’idée ne me vint pas. Je piquai un fard, ce qui valait une confession. Je ne comprenais pas s’il était furieux du mensonge, de mon inconscience ou des deux à la fois.
Il soupira et me tendit le billet sans autre commentaire. Pourquoi n’a-t-il pas saisi pas l’occasion pour me faire part de ses craintes ? Je ne le saurai jamais.

Heureusement pour moi, d’une certaine façon. (pas de verbe)

Puisque apparemment, c’était ce qui pouvait m’arriver

Malgré la possibilité d’encourir d’autres risques qui pouvaient être aussi graves, voir bien plus graves, en utilisant la pilule, j’avais l’illusion d’être protégée.

…on en entendait de vagues échos (je ne sais pas si écho ne serait pas invariable dans l'esprit de se faire l'écho de: à voir)

qu’on imaginait voir se développer exclusivement

quelle garantie avais-je sur

Aucune, bien-sûr.

tout le monde était beau et gentil

C’était pure folie, mais après tout, que savons-nous de la folie de ceux qui ont quinze ans ? (Cette phrase sort du contexte de la narration, c’est une réflexion extérieure.)
C’était pure folie, mais après tout, avais-je conscience de la folie inhérente à mon âge. (est une proposition que je me permets)

où je l’avais rassuré en (pas de e)

Ce que je n’avais pas prévu fut, qu’automatiquement, il compri(t) que, lors de ma première fois, je n’étais pas protégée et que je lui avais menti.
Je n’ai jamais été une bonne menteuse.
Automatiquement, – ce que je n’avais pas prévu – fut qu’il compri(t) que, lors de ma première fois, je n’étais pas protégée ; je lui avais menti.

Pourquoi il n’avait pas saisi l’occasion pour… (c’est achevé)

Bien, j’aime bien. Beaucoup d’incohérences comportementales bien révélées.

Suite...

Quand on a quinze ans et que l’on va demander un moyen de contraception, même dans un milieu aussi ouvert que le planning familial, il faut une certaine dose de courage. La plupart des filles que je connaissais y étaient allées avec une amie ou une proche. Je n’avais pas cette chance et je franchis la porte de l’accueil la boule au ventre. Difficile de dire que l’ambiance était vraiment chaleureuse. J’avais obtenu par téléphone un rendez-vous pour la réunion d’information obligatoire. Dans la salle étaient disposées une quinzaine de chaises, en rond, de telle sorte que l’on se voyait les unes les autres. Sur chacune d’elles, une jeune femme entre treize et dix-huit ans. Nous étions toutes un peu mal à l’aise, nous dévisageant à demi. La personne qui anima la réunion nous présenta les différents moyens de contraception et, avec la maquette des organes génitaux féminins, nous expliqua leur localisation. Je connaissais la plupart d’entre eux, stérilet, spermicides, préservatif féminin… Le but de la réunion était de nous faire connaître les différentes méthodes et de nous familiariser avec notre corps. Il pouvait paraître paradoxal de vouloir avoir des relations sexuelles sans connaître ce genre de détails et, pourtant, je remarquais qu’autour de moi les filles tombaient des nues. Les questions les plus saugrenues jaillirent après la mise en confiance. Les garçons avaient-ils moins de plaisir avec un préservatif ? Est-ce que le spermicide était dangereux pour la santé ? Un garçon pouvait-il mettre un préservatif féminin ? Celle là, ce fut ma préférée et il me fut difficile de contenir mon hilarité.
Après une heure environ, chacune eut trois plaquettes et un rendez-vous avec le gynécologue.
Là non plus, personne n’évoqua le risque de SIDA.

Bien-sûr, même si je n'ai pas laissé de message pour les derniers posts, je les ai lu avec plaisir, au fur et à mesure que tu les postas.
C'est à mon avis, un récit qui traduit, toujours aussi bien, le malaise de l'adolescence face à la découverte du monde difficile des joies et des peines.
C'est extrêmement touchant, car écrit avec brio mais sans fioritures aucunes, bravo à toi,ma chère Evahé.
Pour la forme, c'est vraiment bien, il n'y a pas grand chose à redire.
A part, la "boule au ventre" qui pourrait prêter à sourire^^
Et, pour la seconde phrase ci-dessous, peut-être aurais -tu intérêt à préciser qu'il s'agit de sièges?
Dans la salle étaient disposées une quinzaine de chaises, en rond, de telle sorte que l’on se voyait les unes les autres. Sur chacune d’elles[chaque siège], une jeune femme entre treize et dix-huit ans.
Merci,j'ai aimé,
ce fut un réel plaisir, comme à l'accoutumée

Je n'ai pas commenté les derniers posts, mais je lis et apprécie toujours autant

"Il soupira et me tendit le billet sans autre commentaire. Pourquoi n’a-t-il pas saisi pas l’occasion pour me faire part de ses craintes ? Je ne le saurai jamais."

C'est tellement difficile de parler de ces choses là avec sa fille. (j'en sais quelque chose !)

Toujours aussi bien

Patrick ne s’était jamais inquiété des conséquences de nos ébats. De cinq ans mon aîné, avec, de surcroît, plus d’expérience dans ce domaine, il aurait probablement dû en discuter avec moi. Si cela lui a posé le moindre cas de conscience, il ne m’en a jamais fait part. La seule fois où nous en avions parlé, de façon indirecte, il avait mentionné qu’il était hors de question qu’il fasse l’amour sous cellophane. Les choses étant ainsi présentées, il se déchargeait du reste. Curieux comme, pas encore tout à fait femme, j’avais accepté ce rôle sans broncher. Comme si, au plus profond de moi, une petite voix me disait que le sexe dit faible devait se montrait bien plus fort que leur partenaire. Quelle part d’éducation et quelle part de société dans ces préjugés ? Cette nonchalance masculine vis-à-vis de leurs actes était-elle liée à notre soumission ou, au contraire, avions-nous abdiqué en constatant leur légèreté ?

Notre relation s’installa confortablement dans un train-train d’une banalité routinière sans nom. On aurait pu passer pour ses vieux couples pantouflards, qui se retrouvent ensemble par la force des choses, à défaut de mieux. De mon côté, avoir un petit ami comportait de nombreux avantages. Cela me donnait une sérieuse excuse pour rester chez moi le week-end, sans offenser ma mère. Le samedi soir, j’avais un chauffeur attitré qui m’emmenait en boîte de nuit. De plus, son âge lui conférait, outre le rôle de chauffeur, celui de chaperon aux yeux de mon père. Ce dernier m’appréciait guère Patrick, mais il semblait s’être fait une raison quand à mon choix.

"Cette nonchalance masculine vis-à-vis de leurs actes était-elle liée à notre soumission ou, au contraire, avions-nous abdiqué en constatant leur légèreté ?"

Cela risque de faire débat, mais ça ne s'applique peut être pas à tous les hommes....

Je me doutais que je risquais de soulever des polémiques. Ce n'est que l'opinion de Carole et non un traité philosophique.