l\'année de tous les dangers

Bravo !

J'ai bien aimé la soirée dansante, belle description et mise en avant du ressenti bien réussies.

Si je peux, trois critiques:
Pour la ponctuation : Hélène a déjà tout dit
Pour les fautes : si pour chaque verbe vous cherchez le sujet : dix de trouvées. Pour les pluriels : cinq de trouvées
Pour les temps employés:
la première personne du passé simple finit par ai pour les verbe du premier groupe: je passai, je convoitai.

Hors cela, le fond est bon, je pense que beaucoup aiment l'histoire.
(surtout les nostalgiques)

Ben il est où mon texte? J'ai pas révé je l'ai mis puisque Gérard l'a vu.

Suite. Je laisse mono qui est dans le dico. J'ai corrigé tout mon texte et j'éditerai plus tard.

L’humeur joyeuse de la fin de soirée me dégoûtait. Je me sentais tellement peu en harmonie avec le reste du groupe, mes pas me guidèrent comme un automate vers le bord de mer. La nuit étoilée illuminait l’eau de mille petits reflets brillants, ce scintillement était hypnotisant. Le frémissement de la brise dans les pins parasols, le clapotis des vagues, l’écho lointain de la soirée créaient une atmosphère envoûtante. Tout à coup, j’eus envie de me fondre dans cet univers qui, comme les bras tendus d’une mère, semblait accueillant et vouloir mettre fin à mon calvaire. Les yeux dans le vide, je marchais vers l’horizon dans une sorte de transe. D’une façon ou d’une autre, la mer allait m’engloutir paisiblement et je disparaîtrais pour ne faire plus faire qu’un avec le paysage. Quelle meilleure fin peut-on imaginer ? Tout était parfait.
L’eau était tiède et le sable s’enfonçait mollement sous mes pieds. J’avançais sans réfléchir attendant en vain le repos. Mes vêtements, même mouillés, n’entravaient pas mes mouvements. L’eau autour de ma taille paraissait m’enlacer. Aucun courant marin ne venait déstabiliser mon corps frêle, dépourvu d’énergie. Je continuais d’avancer doucement mais, contrairement à mes attentes, je ne coulais pas. Une petite flamme au fond de moi refusait de s’éteindre. L’idée surgit que j’allais devoir lutter pour laisser pénétrer l’eau dans mes poumons, acceptais l’indicible douleur de mon corps privé d’oxygène, que rien ne serait facile. Cette fusion que je recherchais tant était contre nature. Inutile de nier davantage, je devais rejoindre la grève. Je pris une grande inspiration et, cet air qui m’emplit, m’apaisa. Ce fut comme un baptême. L’océan était mon baptistère, les étoiles mes témoins et je me sentis purifiée et résolue.
Je sortis de l’eau le cœur léger comme un nouveau né, mais avec une toute nouvelle détermination : celle d’avoir le plein contrôle sur ma vie.

Vraiment bien,c'est là un passage "obligé" de l'adolescence en mal-être ,il est très prenant,je trouve que tu as su y ajouter la touche mélo-dramatique avec simplicité,
tu l'as très bien réussi,avec émotion et poésie,malgré la difficulté .

le texte perdu est page 2 en bas.

Pour information : tout ce qui se trouve dans le dictionnaire, n'est pas littérature. Surtout le 2009.

Heu ! Là c’est déjà moins gai, mais l’atermoiement, j’y vais, j’y vais pas est bien rendu. Le mal-vivre aussi.
Résolue, déterminée : oui. Purifiée de quoi ?

Isolement, envie de ne plus exister, puis le sursaut ! bien vue !

Je me demande pourquoi des verbes au présent et passé composé au début du texte.

Si tu lis la suite tu sauras...
Le présent ici à le sens de la généralité.

Bien certainement, que je vais lire la suite et je pense même que je ne serai pas tout seul.

On sera au moins deux ^^
Toujours prenant et très agréable à lire, j'attends la suite!

Arf, j'ai tout lu d'un trait (avec un "noooooon" dans ma tête quand Eric refoule la narratrice... euh, dont j'ai oublié le prénom ?)

Toujours aussi bien écrit, prenant, je plonge de plus en plus.

Il y a juste le baptême que je n'ai pas trop aimé ; trop poétique ou symbolique ? Mais la description qui précède ce passage était tout bonnement excellente (la plage, la musique dans le fond, l'instinct de survie). Oui, excellente.

Bravo, et la suite !!!

Je me régale, Evahé

Chapitre deux

Chapitre 2 : l’installation

Fin juillet, mon père m’attendait sur le quai de la gare de Lyon. Il m’embrassa et se saisit de mon sac à dos. Je doutai qu’il remarqua autre chose que ma peau halée. Comment pouvait-il ignorer mon bouillonnement intérieur ? Ce feu qui couvait et me consumait très lentement. Un mélange de douleurs et de sensations bruts, tels des atomes en fusion.
Après mon bain de minuit, campée dans le rôle de la bonne copine, les deux dernières semaines étaient terminées avant même que je puisse retrouver un semblant d’équilibre. Comme presque chaque fois que l’on partage des moments intenses avec des inconnus, nous nous étions échangés nos adresses en nous jurant de rester en contact. Comme presque toujours, les adresses finirent par être oubliées dans le fond d’un tiroir.
Lors de mon départ pour la Corse, je n’avais absolument pas réalisé que c’était fini. Fini ma petite vie routinière, fini ma solitude avec ma mère, fini mon petit collège de sœurs, fini ma grande maison au vaste jardin. Fin, on tourne la page où plutôt, on ouvre un autre livre totalement inconnu.
Même si le roman de mes quatorze premières années n’avait rien eu de très excitant, je m’étais installé confortablement dans un petit cocon. J’appréciais les personnages et je connaissais l’intrigue. En acceptant la proposition de mon père, j’avais accéléré la fin et m’étais retrouvée au dernier chapitre sans m’en rendre compte. Je devais en caresser la couverture avec un soupir et le poser sur l’étagère de ma vie.
Je réalisai tout cela quand nous dépassâmes la sortie d’autoroute de mon ancienne vie. C’était comme être au bord du précipice pour la toute première fois. J’avais l’intime conviction que j’étais assez forte pour sauter et que mon parachute allait s’ouvrir mais, sans personne d’expérimentée pour me tenir la main et me rassurer, c’était tout bonnement terrifiant. Pendant l’heure qui nous séparait de notre destination, mon père et moi restâmes mués chacun plongés dans son ostracisme. J’avais les larmes aux yeux et l’étau qui m’enserrait la taille me suffoquait. Je m’étais fait la promesse d’avoir toujours le contrôle sur ma vie et voilà que ma résolution tombait à l’eau. Serais-je condamnée à rester spectatrice des paysages qui défilaient sous mes yeux ? Certainement pas. Je serrais les poings et les mâchoires.
- On n’a pas encore la maison. L’ancien directeur n’a pas quitté la maison de fonction.
C’était d’un ton qui se voulait désinvolte que mon père m’apprit la nouvelle. Pas de maison ? Pas de maison !
- Où est-ce qu’on va alors ?
- On va vivre à l’hôtel près du Centre, pendant quelques mois. On aura chacun sa chambre.
Chacun sa chambre ? Il n’aurait plus manqué qu’on dorme ensemble.
- Mais, mes affaires ?
- Tu les retrouveras plus tard.
- Quoi ?
- Ta mère a rassemblé tes vêtements. Le reste est dans les cartons.
Ne pas pleurer, ne pas pleurer, ne pas pleurer.
Je haussai les épaules à son regard interrogateur. Qu’est-ce que j’étais censée dire ? « Très bien, c’est une bonne nouvelle ? »

Ma désillusion, en arrivant devant l’hôtel, fût d’autant plus grande que mon père l’avait décrit comme charmant. Charmant n’était absolument pas le terme adéquat. D’autres adjectifs beaucoup moins flatteurs me vinrent à l’esprit : vieillot, campagnard, sombre, vide. Désespérément vide. Les patrons avaient certainement dû vanter avec véhémence les qualités de leur cuisine et du très (trop) grand calme des chambres pour convaincre mon père d’y élire domicile pour plusieurs mois. Mon père épiait mes réactions. Je ne pouvais contenir une moue boudeuse mais, encore une fois, je haussais les épaules, résignée.
Le clou de la visite devait arriver sur le seuil de ma chambre. Une tapisserie fleurie des années soixante-dix, des rideaux de velours marron, une petite table qui devait me servir de bureau et un lavabo.
- La douche ?
Mon père rougit légèrement.
- Dans ma chambre.
De mieux en mieux. Enfin, de pis en pis.

C'est vraiment une nouvelle que j'aime bien,le ton est juste ,ce désarroi bien raconté avec une pointe d'humour me touche ;
Mike l'a bien dit ,on se régale!
La métaphore autour du livre de la vie est joliment réussie.
merci,evahé pour cette lecture
.

Merci à toi ma belle.

Je trouve ton texte très joli Evahé et en plus j'ai l'impression que tu fais des efforts pour la ponctuation.

Texte émaillé de "friandises", oui, je suis gourmand.

Moi je continue de ne pas aimer. Mais j'avoue que tu as un style trés prenant et agréable. La preuve je continue de te lire.

Faut reconnaitre que tu sais écrire de manière trés habile.

en effet,la métaphore du livre est vraiment réussie.
sinon,dans ce post,il n'y a guère que ça : "Ne pas pleurer, ne pas pleurer, ne pas pleurer" où j'aurais bien rajouter des points de suspension au lieu d'un point simple. mais c'est du pur chipotage ...

Voilà voilà. Toujours agréable à lire. J'attends la suite

evahe a écrit:

Même si le roman de mes quatorze premières années n’avait rien eu de très excitant, je m’étais installé confortablement dans un petit cocon. J’appréciais les personnages et je connaissais l’intrigue. En acceptant la proposition de mon père, j’avais accéléré la fin et m’étais retrouvée au dernier chapitre sans m’en rendre compte. Je devais en caresser la couverture avec un soupir et le poser sur l’étagère de ma vie.

---> Cette métaphore filée est tout à fait splendide. L'image est classique, mais tes phrases, bien tournées.

Encore une fois, bravo pour ta description de sentiments. Habituellement, cela m'agace, car trop explicite ; mais ici, l'élégance des tournures et des images choisies m'aveuglent complètement et positivement.

Puis l'histoire m'intéresse toujours autant. N'oublie pas que j'attends le grand bouleversement.

Je vous remercie de vos encouragements.

Suite

Je me rendis donc à l’étage au-dessus visiter la chambre de mon père. Pour quelques obscures raisons, il avait été impossible d’avoir nos chambres au même étage, ce qui compliquait encore davantage mes va et vient entre ma chambre et celle de mon père. Un lit matrimonial, le même décor à peu de choses près et un bloc de douche, au verre moucheté, juste à côté de son lit. Aucune espèce d’intimité possible pour entrer et sortir de là autrement que nue.
L’idée que mon père assiste à mon déshabillage et habillage m’indifférait, car je n’avais aucune espèce de tabou face à ma nudité devant mes parents, mais la situation était loin d’être idéale. Si tout cela n’était pas si désespérément comique, je crois que j’en aurais pleuré.
Une fois mes maigres bagages installés dans la petite penderie de bois clair, je m’assis sur le bord de mon lit. Je redoutais de sauter du précipice ? L’atterrissage était bien plus douloureux encore. J’avais l’impression de débarquer sur autre planète ou d’être dans un polar de série B qui allait sans doute se terminer très vite.
Mon père frappa à la porte. Il avait au moins cette décence là, me laisser un semblant de vie privé.
- On y va ?
J’avais oublié que nous étions attendus au mess. Rien que le nom de mess aurait dû me mettre la puce à l’oreille sur le genre d’établissement dont mon père reprenait la direction. Par chance, enfin je le croyais, il jouxtait l’hôtel.
Une fois passée de hautes grilles en fer forgées, je découvris son parc, sans fioriture mais soigné. Une vaste bâtisse carrée, sur deux étages, occupait la position centrale. Elle avait une allure sobre et austère. De part et d’autre, de grands bâtiments qui devaient être de vieilles écuries rénovées. Le mess et la cantine des enfants se trouvaient derrière, ainsi que la maison qui nous était destinée. Je n’en vis que la façade car, tant que l’ancien directeur l’occupait, nous n’en avions pas l’accès. Mon père m’indiquait du doigt au fur et à mesure à quoi correspondaient les différents bâtiments. La grande demeure abritait les bureaux administratifs et les salles de classe, les anciennes écuries les dortoirs et, derrière le mess, se trouvaient les cuisines.
A la suite de mon père, je pénétrai dans le mess. Une grande table rectangulaire en bois massif, encadrée par des bancs, occupait presque toute la pièce. Au bout de celle-ci, la chaise du directeur. Je ne pus esquisser un sourire devant se formalisme dépassé. Une dizaine de paires d’yeux scrutait la fille du directeur. Voilà ce que j’étais devenue malgré moi. Ce titre allait de pair avec ma « fonction ». Le seul inconvénient était que j’en vis soudainement tous les devoirs, mais pas les revenus. Ce n’était qu’une fois bien installée dans la place que je pris l’ampleur de ce que cela impliquait.
Le repas terminé, je m’excusai et sortis afin de faire plus ample connaissance avec mon nouvel environnement.
Si les regards curieux mais polis des collaborateurs de mon père m’avaient mis mal à l’aise, ils étaient attendus. En revanche, les réactions de la petite foule qui s’agglutina autour de moi, elles, étaient insoupçonnées et pour le moins gênantes. C’était mon premier contact avec les quatre-vingt adolescents qui vivaient au Centre. Bien sûr, ils n’étaient pas tous là mais j’avais devant moins un échantillon représentatif : de treize à dix-huit ans, du plus timide au plus exubérant, du grand brun au petit blond. La main tendue, ils attendaient de saluer la fille du directeur. J’avais l’impression d’être un gâteau au chocolat devant des marmots affamés mais, grâce à Dieu, ma « fonction » me protégeait de leur appétit vorace.
Mais quand était-il du mien au juste ?

Les va-et-vients

"On" est, à mon avis, pas souhaitable lorsque nous connaissons qui est on.
exemple:

Citation :

- On y va ?

- Nous y allons ?

Répétiton de "centre" excessive : établissement, bâtisse, etc.
Même remarque pour "mess"

Toujours bien écrit, et les détails laissent croire que cela soit du vécu.

Encore une "friandise".

"J'avais l'impression d'être un gateau au chocolat devant..."

On suit

Répétiton de "centre" excessive : établissement, bâtisse, etc.
le problème c'est que Centre c'est son nom... Le Centre rééducation pour jeune délinquants Le Centre pour les intimes...
Tu penses quand même que je dois changer?

Citation :

attendu au mess du Centre

au mess de l'institution

Citation :

le Centre jouxtait l’hôtel.

il jouxtait

Citation :

je découvris le parc du Centre,

je découvrit son parc, ou le parc (sous-entendu du centre)

Citation :

A la suite de mon père, je pénétrai dans le mess.

dans la salle à manger.

C'est mon avis, parce que je l'aurais écrit ainsi, ai-je raison ? pas sûr.

D'accord, je comprends. Je vais y réfléchir.
Merci d'avoir lu et de me consacrer du temps.

Gérard de l'Extrême a écrit:

"On" est, à mon avis, pas souhaitable lorsque nous connaissons qui est on.
exemple:

Citation :

- On y va ?

- Nous y allons ?

A ceci prêt qu'elle "cite" le père ici. Et il faut avouer que dans 90% des cas, c'est bien le "on" que nous allons utiliser dans ce genre d'invitation à se mettre en route. Donc, pour moi, pas de soucis, ça fait partie du personnage.

Le repas terminait => terminé

Ma foi,toujours bien plaisant.
Et je suis l'avis de Kalystah pour le "on" : c'est une tournure plus impersonnelle et plus familière,donc qui convient bien pour cette période entre un père et sa fille.