l\'année de tous les dangers

J'aime de plus en plus. Ce n'est pas évident de parler de l'adolescence sans tomber dans les clichés. En fait, des clichés, tu en glisses de-ci de-là, mais suffisamment subtilement pour qu'ils passent très bien. Ce n'est pas facile, et je trouve que tu y parviens comme il faut. Les sentiments que tu nous décris sont réalistes, j'y crois parfaitement, et je me suis encore plus plongé dans ton histoire, dans cette ambiance de colo, où les gens se transforment.

L'extrait n'est pourtant pas long ; mais il est efficace.

Franchement, bravo ! Je suis séduit.

C'est un super compliment.
Merci à tous de vos encouragements en fait. J'étais en train de me dire que je ferais mieux d'arrêter d'écrire mais je vais essayer encore un peu.

Joli texte d’où ressort progressivement :
Le concept de la vie de l’actif
La perception de sa condition
Les bienfaits de la colo.
L’attachement au modèle de celle qu’elle voudrait être.
L’angoisse de l ‘émancipation aux yeux des autres
La jalousie, la peur de l’échec

Joli progrès pour la ponctuation.

Oui oui, essaie encore!
Texte accrocheur, et comme l'a dit Hakkrat, les sentiments sont réalistes, ce qui fait qu'on s'identifie bien au personnage. Vraiment, je lirai la suite avec plaisir!

Suite
En fin de journée, l’excitation était presque tangible. Chacun dans son coin fignolait les derniers préparatifs. Le campement semblait être une ruche en plein été. Les filles avaient passé un peu plus de temps à peaufiner leur apparence et les garçons gloussaient en imaginant la fin de soirée. Notre plus jeune mono restait introuvable. Bizarrement, une fille de ma tente était elle aussi aux abonnés absents, nous nous gardions bien de le faire remarquer à sa collègue. C’était curieux de constater que notre complicité nous grisait en quelque sorte. Comme si nous participions de façon indirecte à ce qu’elle faisait et que nous savions interdit. Inutile de préciser qu’à quatorze ans, séduire un adulte de vingt ans ressemblait à un exploit. Encore une fois, l’urgence de vivre prévalait sur les conséquences.
Sans doute cependant nous aurions dû tiquer sur le choix du partenaire de notre copine. Notre moniteur était censé représenter l’autorité, la supervision, le contrôle. Au lieu de cela, il s’adonnait à ses bas instincts avec une jeune vierge qui, visiblement, n’avait aucune idée des répercussions de ses actes.
De façon tout à fait fortuite, il marqua de façon profonde l’image inconsciente que je me fis des hommes.
C’était le sourire aux lèvres et le rouge aux joues que je m’étais rendue sur l’estrade qui entourait la piste de danse. Notre petite scénette s’était déroulée sans heurt et notre public nous avait gratifié d’applaudissements selon moi immérités. En montant sur les quelques marches qui portaient à mon siège, j’avais croisé Eric qui allait bientôt danser. Il avait posé sa main sur mon épaule en me félicitant. En repensant à ce furtif contact, je sentis mes joues brûler. Dans ma petite robe à fleur, je me sentais mal à l’aise. Trop courte, elle remontait bien au-dessus de mes genoux. J’étais loin d’avoir l’assurance de mes compagnes qui, elles, en montraient bien plus que nécessaire. Mon éducation relativement stricte avait une emprise sur moi bien plus puissante que je ne voulais me l’avouer. La tenue vestimentaire préférée de ma mère, dont elle s’entêtait à m’affubler, consistait en une jupe écossaise, des chaussettes à mi mollet, voir des socquettes l’été, des couettes et des kickers. Tous les accessoires d’une enfant que je n’étais plus. Cette robe que je portais était l’unique concession à un semblant de coquetterie. Les couettes avaient certes l’avantage de discipliner ma tignasse mais, à moins de vouloir ressembler à France Gall dans son tube les bonbons à l’anis, je préférais encore les laisser décoiffés. J’avais aussi laissé les kickers dans le fond de la valise pour ne les ressortir qu’à mon retour. Dieu que je les détestais ! Elles étaient pour moi le symbole de la mode enfant. Les claquettes de plage n’étaient pas très distinguées mais je constatais avec plaisir que, de ce côté-là au moins, j’étais comme presque toutes les filles autour de moi.
- Arrête donc de tripoter ta robe, tu vas finir par arracher les bretelles à force, murmura Claire.
Penaude, je croisai les doigts pour me contrôler.

C'est vrai que les monos etaient bien jeunes.

Je vois bien là une réflexion de garçon...
A 21 j'étais mère de famille est très responsable!

A 23 ans j'étais père de deux enfants, leur mère mon épouse en avait 19.

Plus de temps (pas un peu plus)
Gloussaient ou fantasmaient ?
Moniteur, les diminutifs en littérature…
Attention ! Conséquence deux fois.

La complicité passive explique bien des choses, le rêve à cet âge, de faire l’interdit : c’est bien observé !

Citation :

Encore une fois, l’urgence de vivre dominait sur les conséquences.

J’adore cette phrase.
Culpabilisation du moniteur pour se donner bonne conscience : bravo ! La pauvre fille victime et bien sûrs tout les hommes sont des obsédés.

Ce que vous écrivez est plein de vérité et c’est bien dit.
Mais revoyez le temps des verbes

Alors que moi, à 21ans , je courais l'aventure et pendant 10 ans encore ... avant de faire un enfant !!!!
c'est tellement bien de se replonger dans les années colo (me rappelle mes exploits avec le mono Tiens pardi!!!)j'adore ta nouvelle ,quand je pense que tu as failli l'arrêter?!
Incroyables tournures que j'adore pour leur drôleries :
Au lieu de cela, il s’adonnait à ses bas instincts avec une jeune vierge qui visiblement n’avait aucune idée des conséquences de ses actes.
par contre celle-là serait encore mieux ainsi?
Encore une fois, l’urgence de vivre dominait[prévalait?] sur les conséquences.
Merci pour le plaisir

Suite

Si tu fais trois posts par jour toute la semaine, je risque de ne plus suivre...

Mais jusque-là, je suis.

Pour le coup, je n'ai pas aimé. Mais je n'aime pas ce genre de récit. D'une manière générale cela m'endort profondément. Mais tu sais moi, il me faut des dragons, des combats à l'épée ou encore des pistolets laser et ET, sinon je suis pas content.

Rien à dire sur ton style qui reste assez plaisant, sauf pour le premier post que j'ai eu du mal à digérer.

En montant sur les quelques marches qui portaient à mon siège,

En montant les quelques marches qui menaient à mon siège ?

Joli petit bout vestimentaire,plein de détails nous replongeants dans l'ambiance de l'adolescence,j'aime bien le coup des kickers(mais,c'est marrant pour ma génération ,70,ça faisait cool,les kickers^^, ce n 'est qu'une petite parenthèse pour rigoler des modes et tout et tout! )

Pas de problème sombretoile.
Elle sont revenus à la mode maintenant mais à l'époque elles étaient dans le rayon enfant.

Je me suis permis de faire des corrections dans le texte. je ne sais pas si vous allez aimer. ce que j'espère, c'est que cela vous aide

Le sourire aux lèvres, le rouge aux joues, je me rendis sur l’estrade qui entourait la piste de danse. Notre petite scénette s’était déroulée sans heurt, et notre public, nous avait gratifié d’applaudissement, selon moi immérités. En montant sur les quelques marches qui accédaient à mon siège, je croisais Eric qui allait bientôt danser. Il posa sa main sur mon épaule en me félicitant. Dans ma petite robe à fleur, je me sentais mal à l’aise. Trop courte, elle remontait bien au-dessus de mes genoux, et j’étais loin, d’avoir l’assurance de mes compagnes qui en montraient bien plus que nécessaire. Mon éducation relativement stricte avait sur moi, une emprise bien plus puissante que je ne voulais me l’avouer. Ma tenue vestimentaire préférée de ma mère se composait d’une jupe écossaise, de chaussettes à mi-mollet ou de socquettes l’été et des « kickers » Tous les accessoires d’une enfant que je n’étais plus, et je ne parlerais pas des couettes. Cette robe, celle que je portais, était l’unique concession à un semblant de coquetterie. Les couettes avaient l’avantage de discipliner ma tignasse, mais à moins de vouloir ressembler à France Gall dans son tube les bonbons à l’anis, je préférais encore les laisser décoiffés. J’avais aussi laissé les « kickers » au fond de ma valise pour ne les ressortir qu’à mon retour. Dieu ! Que je les détestais. Elles étaient pour moi, le symbole de la mode enfant. Les claquettes de plage n’étaient pas très distinguées, mais je constatais avec plaisir que, de ce côté-là au moins, j’étais presque comme toutes les filles autour de moi.
- Arrête donc de tripoter ta robe, à force, tu vas finir par arracher les bretelles, murmura Claire.
Penaude, je croisais les doigts pour me contrôler.

Cette partie montre bien le mal-vivre du personnage.

Bon,ben ,c'est bien ce que je disais:je vivais en décalage ou bien je ne m'y connais plus !
En fait,je te parlais des années 70.. et,justement en colo^^ j'adorais les Kickers ,cela donnait un genre hippy vraiment trop cool,Mais,bon,c'était affaire de mode un peu décalée?Non? peut-être que j'ai lancé la mode

Bon,je vais aller jardiner avant qu'il fasse nuit

petite interrogation : lorsque tu parles de la jupe écossaise, tu parle de la version courte? ou longue? les deux existent.

La très longue of course. Vu qu'elle a honte de découvrir ses jambes...
Tu sais, celle avec l'épingle doré.

Toujours très bien;
On imagine très bien la fille qui se cherche et qui se compare sans arrêt aux autres, qui se trouve moins jolie... à la limite je la vois bien piquer les fringues de sa camarade de tente ^^

evahe a écrit:

La très longue of course. Vu qu'elle a honte de découvrir ses jambes...
Tu sais, celle avec l'épingle doré.

Oh ma chérie, qui est devenue ma femme, en avait une comme ça

Suite..


J’étais nerveuse. On le serait à moins. Eric m’avait envoyé plusieurs signaux et je devais les décrypter. Soit il me trouvait mignonne, après tout, je n’étais pas si mal que cela, soit il se comportait comme un grand frère qui encourage un membre plus jeune du groupe. Dans le premier cas, si je ne me manifestais pas, je passais à côté d’une occasion unique. Dans le deuxième, je risquais de me ridiculiser et je n’osais pas imaginer ma tourmente après cela. Loin de profiter du spectacle comme j’aurais dû, je faisais des plans sur la comète.
Eric et ses compagnons clôturaient le spectacle. Juste après, la soirée continuait par un bal. Dans la pénombre des fin de soirées du mois de juillet, la chaleur était finalement agréable. Les différents spots de lumières colorées éclairaient la piste et je pouvais contempler à loisir le profil d’Eric, qui débarrassait les derniers décors. Il avait ôté son Tshirt et je distinguais, sous son torse glabre et bronzé, ses pectoraux. Ses cheveux châtain clair étaient légèrement ébouriffés, les pointes étaient blanchies par le soleil. Heureusement, je ne pouvais sentir son parfum musqué car, pour le coup, je me serais ouvertement ridiculisée en m’évanouissant. En tout cas, c’était la sensation que j’en avais. Mon cœur battait la chamade. Je patientais sans rien dire pendant que Claire, de son côté, jaugeait les différentes opportunités. Je ne formulais qu’un souhait, qu’elle choisisse quelqu’un d’autre sur lequel jeter son dévolu car mes chances auraient été nulles face à elle. Elle me demanda ce que je pensais de Marc, son copain. Je m’empressais de lui vanter les qualités, qu’il avait sans doute, mais que je citai par déduction plus que par certitude.
Enfin, la piste fut libérée et la musique commença. Les Communards, Téléphone, Dépéche mode mais aussi Bob Marley et bien d’autres. Tous réunis sur la piste, nous étions égaux. Une groupe de jeune qui s’enivre de musique forte et qui danse jusqu’au bout de la nuit. Arriva le moment tant redouté des slows. Difficile de s’approcher discrètement de quelqu’un sur du Heavy métal par contre, les slows étaient le moment de la formation des couples potentiels.
Je convoitais les bras d’Eric et je fis une tentative de proposition en m’approchant de lui, trop tard. Il fut happé par une blonde décolorée et je décidai de retenter ma chance à la prochaine danse. Mon partenaire avait dû me trouver impolie car je répondais par monosyllabes à sa conversation. Il me lâcha sans remord à la fin des Foreigners. Je bondis littéralement sur Eric qui n’eut guère le choix que de me prendre dans ses bras. Son attitude à peine distante ne présageait rien de bon mais, stupidement, je mis cela sur le compte de la timidité. Je posai ma tête sur son épaule et il ne broncha pas. Il sentait exactement comme je l’avais imaginé. Ses phérormones m’enivraient littéralement. Sous ma main, sa peau ferme et douce invitait à la caresse. Ma nouvelle moi n’était tout de même par assez courageuse pour avoir une approche aussi directe. Quand la musique prit fin, je fis mine de ne pas bouger et, quand la suivante commença, j’étais encore avec lui. Mon espoir monta d’un cran, mais ma nervosité aussi. Je me demandai s’il sentait mon cœur battre contre sa poitrine. Hélas, tout à une fin. Avant que le morceau suivant ne commence, il m’éjecta pour ainsi dire et héla une grande brune aux yeux noirs de jais. Elle se retourna et l’embrassa à pleine bouche. Visiblement, ils formaient un couple bien avant le début du spectacle.
Mon pauvre cœur défaillit. Je restais là, les bras ballants. On me bouscula et j’entendis vaguement un mot d’excuse. Péniblement, je rejoignis l’estrade et m’assis, sonnée.
Pour couronner le tout, Claire était pendue aux bras de Marc, visiblement ravi.
Dans ma tête s’entrechoquaient les questions que l’on se pose quand on se sent rejeté. Pourquoi ? Qu’a-t-elle que je n’ai pas ? Qu’ai-je fait de mal ? Ou plutôt que n’ai-je pas fait ?

Ce texte est trop bien écrit pour que je te laisse y omettre la ponctuation!!

Dans le deuxième, je risquais de me ridiculiser, et , je n’osais pas imaginer ma tourmente après cela.
Dans le premier cas, si je ne me manifestais pas , je passais à côté d’une occasion unique.
Il avait le torse nu et je distinguais sous son torse glabre et bronzé, ses pectoraux.
Je n'avais qu'un souhait, qu’elle choisisse quelqu’un d’autre sur lequel jeter son dévolu , car mes chances auraient été nulles face à elle.
Ses cheveux châtain clair étaient légèrement ébouriffés, et les pointes étaient blanchies par le soleil.
Heureusement, je ne pouvais sentir son parfum musqué , car pour le coup, je me serais ouvertement ridiculisée en m’évanouissant.
Je n’avais qu’un souhait, qu’elle choisisse quelqu’un d’autre sur lequel jeter son dévolu , car mes chances auraient été nulles face à elle.
Tous réunis sur la piste , nous étions égaux.
Difficile de s’approcher discrètement de quelqu’un sur du Heavy metal, par contre les slows étaient le moment de la formation des couples potentiels.
Je convoitais les bras d’Eric , et je fis une tentative de proposition en m’approchant de lui , mais trop tard.
Il fut happé par une blonde décolorée , et je décidais de retenter ma chance à la prochaine danse.
Mon partenaire avait dû me trouver impolie , car je répondais par monosyllabe à sa conversation.
Son attitude à peine distante ne présageait rien de bon , mais, stupidement, je mis cela sur le compte de la timidité.
Il sentait exactement comme je l’avais imaginé ; ses phérormones m’enivraient littéralement.
Quand la musique prit fin, je fis mine de ne pas bouger , et quand la suivante commença, j’étais encore avec lui.
Hélas tout à une fin : avant que le morceau suivant ne commence, il m’éjecta pour ainsi dire , et héla une grande brune aux yeux noir de jais.
Mon pauvre cœur défailla , je restais là, les bras ballant.
On me bouscula , et j’entendis vaguement un mot d’excuse. Péniblement, je rejoignis l’estrade , et m’assis, sonnée.
A part une phrase que j'ai pris la liberté de regrouper avec un point virgule ,et deux autres que j'ai regroupés avec deux points,je suis restée fidèle au texte ;est-ce que tu trouves que ça fait une différence?

Je te remercie héléne mais je ne peux être d'accord avec toi quand tu mets une virgule après et.
On me bouscula et j’entendis vaguement un mot d’excuse." et sert de mot de liaison.
Pour les reste je corrigerai demain promis.

C'est vrai que pour cette phrase, j'ai hésité,mais, si tu mets la virgule avant et , cela fait une différence dans le sens où tu sépares bien les deux moments en les raccordant malgré tout,car , ta phrase se passe en deux temps très rapprochés, un elle est bousculée, et deux,juste après, elle entend un mot d'excuse;mais,je te l'accorde, ce n'est qu'une petite subtilité qui peut sembler superflue.
Ce n'est peut-être pas une bonne idée du tout,d'ailleurs ; sur cette phrase,j'ai failli ne pas rajouter de virgule,puisqu'elle est courte, tu peux très bien t'en passer^^

juste une question de pauvre jeunette ^^ c'est quoi des kickers ?

sinon,j'ai trouvé ça génial. vraiment tous y est niveau ambiance. et là,ben l'identification était un peu plus réussie xD (à ceci près que je ne danse pas moi^^).
ben en fait,j'ai rien d'autre à dire : c'est juste très agréable à lire et l'histoire est sympa.
Encore