Les Cinq Pierres

Nouvelle histoire. J'espère qu'elle vous plaira.

-1-


La route s’étendait à l’infini à travers la campagne de l’est du Garthay, le royaume humain du nord.
Thorgan avançait tranquillement en direction de la ville de Sjölk. Sa cape verte à capuchon, un peu élimée et tachée de boue séchée, recouvrait une tunique et un pantalon marron, des bottes en cuir souples couvertes de la poussière des chemins complétaient son habillement.
Le pommeau d'une épée bâtarde dépassait de sa cape et dans son dos était attaché un carquois et un arc court.
De taille commune pour un Humain de l'est du continent, Thorgan avait un corps élancé et souple, très légèrement musclé. Des cheveux bruns mi-longs attachés en une queue de cheval souple et des yeux verts souvent mi-clos qui lui donnait l'air endormi ou absent.
En somme, une allure à la fois assez agréable pour paraitre amical et en même temps relativement banale afin de se fondre dans la masse en ne laissant aucun souvenir de son passage. Deux qualités indispensables à la profession de Thorgan.

En effet, l'Humain parcourait le pays en laissant derrière lui des serrures crochetées, des portes ou des fenêtres fracturées et des meubles forcés. En clair, c'était un voleur, qui pouvait à l'occasion se muer en un assassin. Il était menteur, tricheur, aimait la bière et certaines charmantes hôtesses d'établissements forts peu recommandables.
Sa moralité se limitait à son profit personnel quelque soit les moyens employés ou les conséquences en découlant.
N'ayant aucune allégeance, il se réservait le droit d'accepter des missions venant de personnes ne désirant pas faire appel aux autorités officielles ou à un jugement devant des magistrats.
Thorgan avait ainsi eu l'occasion d'égorger quelques bourgeois, de torturer différentes personnes en quête d'un bijou, d'un document ou encore d'une information. Il hésitait encore moins lorsque la cible de son travail appartenait à la noblesse du pays, petite ou grande peu lui importait. Pour lui, les nobles ne méritaient qu'un traitement : une dague entre les omoplates.

Cependant, il arrivait toujours le moment où ses nombreux forfaits attiraient invariablement l'attention sur lui. Il devait alors quitter le lieu où il s'était fixé et reprendre la route vers un nouvel endroit où exercer son art. Mais rien ne lui plaisait plus que de cheminer vers un lieu inconnu.
Comme en ce moment… Une série de larcins pour la corporation locale de la ville de Dhaydrill et il s'était retrouvé avec la prévôté sur les talons, un peu trop à son gout d'ailleurs.
Il avait alors rassemblé ses affaires et avait quitté la ville pour rejoindre Sjölk afin d'y trouver refuge le temps que ses poursuivants se calment.
Il se rendrait dans une petite auberge du village tenue par son vieil ami Iruk Umin, un homme des basses-terres que le voleur avait connu huit ans auparavant lorsque les deux hommes menaient une vie d'aventuriers. Depuis, Iruk avait raccroché son épée et Thorgan avait continué à mener son existence itinérante, mais ils étaient restés très proches.

La campagne du Garthay était magnifique à cette période de l'année : les arbres étaient d'un vert chatouillant, la nature entière était une symphonie de couleurs et d'odeurs qui venaient émerveiller les yeux et le nez.
Une brise tiède venant de l'océan à l'est s'engouffrait dans la plaine et balayait les champs où les paysans labouraient calmement leur parcelle avec ce détachement propre à leur activité.
Le cours du temps semblait immuable, indestructible et invariable, comme dans un cercle ne cessant jamais de se renouveler. C'était à la fois rassurant et terriblement ennuyeux, songea Thorgan.
La route s'étendait à l'infini devant Thorgan à travers l'est du Garthay. Dans deux jours, il serait à Sjölk…

La tour était juchée au sommet d'un piton rocheux de la chaine montagneuse des Karukos. Elle abritait l'ordre le plus ancien de tout le continent ercanien dans ce lieu isolé propice à la réflexion et à l'enseignement.
Le vieil sage contemplait le ciel d'un air pensif depuis l'un des balcons de l'édifice. Une brise fraiche venant du sud faisait jouer la capuche de sa robe.
Les bruits de pas dans son dos avertirent de l'arrivée de son supérieur.
−Alors, Orgos ? demanda ce dernier un peu tendu.
−Il semblerait que ce que nous craignions soit sur le point de se produire…
−Vous avez vu cela dans les étoiles ? s'étonna l'autre.
−Je laisse l'astrologie aux crédules et aux fanatiques, renifla le sage. Nul besoin de posséder des dons de divinations pour voir les signes : les Sources sont perturbées et les flux du mana grondent.
−Il devrait donc se lever.
−Reste à savoir où, soupira Orgos.
Son supérieur sembla vouloir ajouter quelque chose, mais se raviva au dernier moment. Il laissa son regard vagabonder vers les plaines forestières qui s'étiraient à perte de vue aux pieds des Karukos, et quitta la terrasse l'air sombre.

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Bonjour, la suite :

Thorgan se réveilla en sursaut, au milieu d'images chaotiques de champs de bataille où déambulaient des milliers de morts sous un ciel brumeux.
L'air frais de la nuit le ramena en douceur sur terre, lui rappelant la réalité. Il s'épongea le front trempé de sueur et regarda autour de lui.
Le petit bosquet où il avait trouvé refuge pour la nuit étouffait les bruits nocturnes habituels où le silence se battait avec le bruit des ailes d'une chouette.
Le voleur leva les yeux vers les étoiles. A vue de nez, il restait un peu moins d'une heure avant que le soleil ne se lève. Puisqu'il était réveillé, Thorgan ne voyait pas l'utilité de rester plus longtemps dans son bosquet. Il replia donc ses affaires et reprit la route vers Sjölk.

Le voleur s’arrêta dans une auberge le long de la route afin d’y prendre un diner qu’il avait l’intention, chose Ô combien exceptionnelle, de payer.
La vérité était que Thorgan avait appris depuis longtemps que l’adage disant que prudence était mère de sureté était singulièrement correct : il ne voulait à aucun prix attirer l’attention sur lui par une escroquerie, surtout avec le nombre de soldats qui devaient lui courir après.
Par pure habitude professionnelle, Thorgan tendit l’oreille autour de lui afin de se tenir au courant des derniers ragots et surtout de flairer une bonne affaire potentielle.
Les clients de l’auberge évoquaient les derniers affrontements qui avaient eu lieu sur la frontière est du royaume entre des régiments frontaliers garthoms et les raiders orques venus des terres sauvages.
−Ces attaques deviennent de plus en plus intolérables, disait un homme. Avant, ces attaques visaient une ferme isolée ; maintenant, ces chiens osent s'attaquer à des communautés et même à des villages.
−Les milices frontalières sont débordées et ne parviennent même pas à s'opposer : les orques attaquent à un endroit, un régiment se déploie dans la zone pour les stopper, et voilà que non seulement ils ne trouvent plus que de la cendre mais voilà qu'un autre groupe frappe dans leur dos comme l'éclair.
−I' parait qu' certaines villes su' la frontière ont engagé qu'que mercenaires pour lecque protection, renchérit un troisième à l'allure de paysan. Il s'rait plu'que temps acque notre roi fasse quecque chose al'ce sujet.
−Excusez-moi, voisin, fit Thorgan en se rapprochant du groupe, mais je n'ai pu m'empêchait d'écouter votre conversation. Je voyage beaucoup dans le royaume pour mes affaires et je ne voudrais pas prendre un mauvais coup. Les troubles dont vous parliez ne se sont pas répandus vers l'intérieur des terres ?
−Aucun risque, étranger, répondit le premier homme. Ces satanés pillards ne prendraient pas le risque de s'aventurer au-delà des collines bordant la frontière : ils se déplacent plus facilement que les milices et peuvent frapper aussi vite que l'éclair.
−Mais, je ne comprends pas pourquoi des gens restent là-bas si ils savent que c'est dangereux, répliqua le voleur.
−Hé l'ami ! fit le paysan. Drôle d'idée qu'vous avez là ! Qui d'censé voudrait partir d'sa terre ou d'village ?
−Ce que notre rustique ami essaie de dire, intervint l'autre, c'est que l'idée de quitter leurs terres n'a même pas dû effleurer le crâne d'un seul des bougres qui vivent là-bas. La plupart des communautés des montagnes de l'est du royaume sont composées de paysans et d'éleveurs : ces gens naissent, vivent et meurent sur les mêmes terres générations après générations. La guerre ou les pillages sont pour eux une plaie comme une inondation ou un nuage de sauterelles : ils vivent avec.
Thorgan ne pu s'empêcher de secouer la tête d'un air désabusé en songeant à la bêtise humaine. Il visa sa pinte, laissa quelques pièces à l'aubergiste et reprit sa route.

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Suite :

Il chemina tout le reste de la journée jusqu'à qu'une averse soudaine l'oblige à s'abriter dans une anfractuosité rocheuse surplombant la route.
Il alluma un petit feu près de l'entrée afin de faire cuire son diner et se réchauffer en attendant que la pluie cesse de tomber. Cependant, Thorgan savait que la nuit risquait d'être fraiche malgré la saison.
Mieux valait passer la nuit dans son abri et se remettre en route le lendemain en espérant que les chemins ne soient pas gorgés d'eau.
Le voleur laissa son regard dériver sur la nature environnante à travers le rideau de pluie. La zone était parsemée de reliefs vallonnés qui se succédés les uns aux autres en direction du nord. De vastes étendus de conifères et de résineux donnaient un aspect sauvage et impénétrable au paysage environnant, qui avait donné lieu aux affabulations les plus délirantes des conteurs locaux sur des monstres enlevant des enfants désobéissants ou des femmes infidèles.
La nuit passa lentement au rythme de l'eau ruisselant le long de la paroi rocheuse et de l'écorce des arbres, mais au lever du soleil le ciel était de nouveau dégagé et le timide soleil augurait une belle journée.

Les murs de la cité de Sjölk apparurent dans l’après-midi au détour d'une courbe de la route avec les hauteurs du plateau de Guthland derrière elle. La flèche du temple d'Albrok se détachant dans le paysage.
Adossé au plateau, la cité se trouvait à l'intersection de deux routes marchandes : celle de l'est qui conduisait à la capitale Hajgän, et celle du nord qui reliait le grand port de Rawël aux Rigoles d'Arthor dans le sud.
Sjölk en elle-même n’était pas une ville très intéressante : une succession de ruelles en pierre tortueuses partant de l’artère principale qui s’étirait de la porte d’entrée de la cité à la place principale où se trouvaient le temple d’Albrok et le palais du législateur local.
Thorgan se sentait d’un seul coup libéré des angoisses qui l’avaient tenaillé depuis plusieurs jours. Le bruit furtif fut le signe qui l’avertit du danger, il eût juste le temps de faire un saut en arrière avant qu’une masse ne surgisse sur la route à l’endroit précis qu’il occupait quelques secondes auparavant.
Un scarabée des plaines venait de jaillir des talus du bas-côté et se dressait, à présent, menaçant et sifflant devant l’Humain. Le voleur savait que d’ordinaire ce genre de bestiole ne s’attaquait pas aux Hommes, elle préférait des insectes ou des carcasses abandonnées par d’autres prédateurs. Mais celle-ci était différente, les yeux rougis et les pattes agitées de tremblements inquiétants.
Le combat semblait inévitable à Thorgan qui pestait d'être inquiété si près de sa destination alors qu'il était sur la route depuis plus de deux jours. Il dégaina son arme et se mit en position afin d'observer les réactions de sa cible.

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Suite :

La bête ne cessait de tester sa proie en tournant autour d’elle en tentant par moment de chercher une éventuelle ouverture.
Thorgan se savait face à un combat facile, cependant il n’était pas sans ignorer que le bout des pattes de l’insecte géant contenait une toxine qui provoquait de fortes hallucinations durant quelques heure, une perspective qui ne l’enchantait que modérément. Il décida donc d’handicaper son adversaire dès le début afin d’éviter un mauvais coup.
De sa main libre, il dégaina la dague accrochée dans son dos et visa l’un des deux yeux de la bête. L’arme siffla dans l’air et vint se planter dans le globe oculaire gauche du scarabée. Le scarabée poussa un hurlement strident et chargea l’Humain comme un taureau.
Thorgan plongea sur le côté en évitant de justesse la course de l’animal rendu fou furieux par la blessure qui lui avait été infligé. Le Garthom essayait de faire marcher sa cervelle à toute allure afin de trouver une solution au guêpier dans lequel il s’était lui-même fourré. Il ne tiendrait pas longtemps en se contentant de plonger devant son adversaire, il ne devait pas compter sur un quelconque lacement du scarabée.
Une idée germa dans sa tête. Thorgan repéra, à l’extrémité de son champ de vision, un arbre dont le tronc lui paru suffisamment gros et solide pour exécuter son plan. Il commença à reculer l’épée en avant dans une position défensive. Comme il l’espérait, le scarabée avança vers lui, supposant surement que l’Humain cherchait une échappatoire au combat.
Thorgan jetait de rapides coups d’œil dans son dos afin de s’assurer de la distance qui le séparait de l’arbre. Plus que quelques pas et il serait dos à l’écorce de ce qui lui semblait être un peuplier. Lorsqu’il sentit la texture rugueuse et irrégulière dans son dos, le voleur pointa son arme des deux mains dans une attitude de défi et avec un regard paniqué, superbement imité.
Alors, dans un rugissement qui pouvait passer pour un cri de triomphe, le scarabée fit émerger deux cornes d’une dizaine de centimètres d’au-dessus de ses yeux et chargea l’Humain. Thorgan attendit le dernier moment et plongea une nouvelle fois sur le côté. L’animal, emporté dans son élan, percuta de plein fouet le tronc où ses cornes s’enfoncèrent de toute leur longueur. La carapace qui recouvrait son corps ayant amortit l’impact, le scarabée se débattait afin de se libérer de son entrave sylvicole. Thorgan saisit sa chance, il se campa à côté de l’animal qui sifflait de rage et prit son épée à deux mains.
−Désolé, mais la ruse triomphe en général de la force.
La lame siffla, les pattes de la bête se raidirent et l’abdomen chuta au sol avec un bruit mat sur l’humus couvert de feuilles mortes en tachant le tronc de sang.
Thorgan bascula la tête en arrière, les yeux clos, et poussa un long soupir avant d’essuyer la lame de son arme et de rengainer.

Lorsqu’il regagna la route, un individu se tenait en plein milieu et regardait fixement le voleur en applaudissant à un rythme lent. Il était enveloppé dans un grand manteau gris à capuche. Ses courts cheveux châtain et ses yeux d’un bleu profond mettaient Thorgan mal à l’aise. Il tenta de l’ignorer, mais la force qui se dégageait de l’inconnu, sa stature et l’oppression qu’éprouver le voleur finit par l’irriter.
−Et bien, mon gars ! lança-t-il hargneux. Je ne pensais pas combattre pour un spectacle ou un tournoi. Que me vaut un si grand honneur ?
−Disons que je te cherchais. Le hasard t’a mis sur mon chemin et ton combat m’a semblé très intéressant.
−Et bien sûr, il ne vous est pas venu à l’esprit que je pouvais avoir besoin d'aide ?
−Pas vraiment, non. Je voulais me rendre compte de mes propres yeux si ce que l’on racontait sur le mystérieux voleur du Garthay était une légende ou recélait une part de vérité.
L’inconnu marqua une pause comme si il gaugeait Thorgan. Comme si il regardait à l'intérieur de lui et qu'il décortiquait l'essence même de son être.
−J’aimerais te proposer un travail.
−Quel sorte de travail ?
−Un travail délicat, mais très bien rémunéré. Je m’arrête en ville pour la journée. Si tu es intéressé, retrouves moi au Palais d'Emeraude.
Sur ces mots, il tourna les talons et partit vers la ville.
−N'oublis pas : la Palais d'Emeraude… Je serais déçu que tu loupes ton rendez-vous…

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Suite :

-2-


Thorgan était littéralement abasourdi. Qui était ce type ? Comment l'avait-il trouvé ?
De toute évidence, leur rencontre n'était certes pas le fruit du hasard. L'inconnu ne présentait pas l'attitude de quelqu'un étant tombé par hasard sur la personne qu'il cherchait, alors pourquoi avoir prétendu le contraire ?
L'aura mystérieuse qui entourait cet individu était forte, envoutante et menaçante à la fois. Une idée submergea soudain le voleur : et si ce type était un agent cherchant à le piéger pour le livrer aux soldats d'un quelconque propriétaire terrien ? Mais cette possibilité était fort peu probable pour le voleur.

Revenant lentement à la réalité, Thorgan se dirigea à son tour vers les portes de la cité.
Le bruit et l'odeur de la fourmilière humaine lui sauta littéralement au visage en passant le mur d'enceinte. Un cocktail d'épices, de fumier, de voix et des grincements des charrettes de transport.
Le voleur remonta l'avenue principale et bifurqua dans une rue transversale pavée où les bêlements des élevages de moutons se mêlaient aux relents des cuves de fermentation à alcool. Un peu plus loin, une enseigne représentant une chimère stylisée se balançait dans l'air humide. Thorgan sourit, c'était l'auberge de son ami.
L'intérieur n'avait pas changé d'un poil depuis sa dernière visite : les murs en pierre aux structures en bois apparentes, une mezzanine donnant accès à l'étape où étaient installées toutes les chambres et les facilités, plusieurs piliers en bois soutenaient la charpente et divisaient la pièce en plusieurs espaces où s'éparpillaient plusieurs tables de différentes tailles et formes. Dans le fond de la pièce, une grande cheminée où brûlaient plusieurs bûches et sur la droite, un long comptoir. Derrière celui-ci, le voleur aperçu son ami Iruk.
−Je vois que tes créanciers n'ont pas encore réussi à avoir ta peau, mon ami, lança Thorgan.
−C'est pas vrai ! s'écria l'aubergiste en relevant la tête. Regardez qui est de retour ! Qu'est-ce qui t'amène ?
−Ton établissement me manquait.
−Dis plutôt que la couverture qu'il t'offre lorsque tu es dans la m***e jusqu'au coup t'arrange bien, répliqua l'autre avec un sourire, sourire que Thorgan lui retourna. Qu'est-ce que tu prendras ?
−Une bière bien fraiche, un de tes perdreaux aux amandes et une chambre pour quelques jours.
−Je vais tacher de te trouver ça.
Thorgan s'assit à une table et commença à repasser dans sa tête le curieux échange qu'il avait eu avec l'inconnu. Il sourit lorsque son ami déposa une assiette fumante devant lui avec une choppe de bière mousseuse.
−Tu as l'air soucieux, mon ami, fit remarquer Iruk.
−Intrigué plutôt… J'aimerais trouver un lieu spécifique en ville. Le Palais d' Emeraude, tu ne connaitrais pas par hasard ?
−Qu'est-ce que tu veux foutre dans ce lieu ?
−Disons qu'on m'a fait une proposition sur le chemin et que mon contact m'a donné rendez-vous là-bas. J'en déduis que tu connais.
−C'est un lieu étrange et clos où se rencontrent les pires truands de la ville. Il se trouve dans l'arrière-ville, les quartiers les plus pauvres de la cité, là où même les milices n'osent pas aller.
−Je suppose que l'intérieur doit valoir le coup d'œil.
−Si tu cherches des filles faciles ou des mercenaires pour pas chère, c'est la bonne adresse. Assassins, voleurs, faussaires, empoisonneurs ou filles de joie. Y a qu'à se servir.
−Si tout le monde en ville sait où se trouve cet endroit, pourquoi les autorités ne l'ont pas encore nettoyé ?
−Le dernier milicien qui a osé pénétrer dans l'arrière-ville est réapparu les yeux crevés, la langue arrachée, sévèrement mutilé et amputé de sa virilité. Autant dire que cela a refroidi les ardeurs de la prévôté.
−J'imagine oui, répliqua Thorgan.
Ce lieu lui plaisait de plus en plus : si c'était le repère des pires truands de la ville, un lieu où même les autorités n'osaient approchées, il était surement plus en sécurité que n'importe où ailleurs et pouvait certainement en prime récolter quelques informations juteuses. Il avancerait en terrain connu au moins, et puis écouter la proposition du gars ne pouvait pas lui faire de mal.

Bonne lecture !

Suite de l'histoire :


Trouver le Palais d'Emeraude ne fut pas aussi compliqué que Thorgan le craignait. Une fois dans l'arrière-ville, tout le monde lui indiqua l'emplacement du mystérieux établissement.
Les quartiers pauvres de Sjölk ressemblaient tristement à de nombreux autres que le voleur avait pu voir à travers le Garthay : des taudis aux murs en brique défraichis et lézardés, des ruelles étroites et sinueuses qui empestaient le purin, les ordures en décomposition et les fluides corporels. En marchant, Thorgan repéra même une carcasse de porc qui pourrissait en plein milieu d'une allée transversale. Et pendant ce temps-là, de riches seigneurs et leurs superficielles épouses s'empiffraient sur le dos de tous ces miséreux.

Au détour d'une bâtisse décrépie, Thorgan aperçu enfin l'enseigne du Palais d'Emeraude. Celle-ci ne laissait aucun doute sur les activités de l'établissement : une gravure sur bois représentant une de ces bohémienne sensuelle et envouteuse en train d'exécuter une danse très subjective. Le voleur sourit en son fort intérieur et poussa la porte d'entrée.
Une fois le seuil franchi, le voleur se retrouva plongé dans une ambiance où flottaient des vapeurs d'encens, de longs voiles de soie blancs et une musique apaisante et hypnotique. L'ensemble était organisé autour d'un espace circulaire central surmonté d'une coupole en verre qui laissait passer un rai de lumière, celui-ci tombait tout droit sur une magnifique fontaine qui gazouillait agréablement au milieu de l'espace centrale. Cinq piliers en bois finement sculptés soutenaient une galerie circulaire qui courait tout le long de l'édifice et donnait accès à une multitude de chambres où les dames pouvaient s'isolaient avec leurs clients.
Ces dames étaient langoureusement allongées sur de moelleux coussins ou venaient frôler Thorgan avec des déhanchés subjectifs et des regards qui donnaient la désagréable impression à l'Humain de n'être qu'un bout de viande juteuse.
−Tu es venu, fit une voix dans son dos.
L'inconnu était là. Il avait quitté son manteau laissant apparaitre sa garde-robe bordeaux, ainsi que deux étranges lames tranchantes à chaque extrémité glissées à la ceinture dans son dos. Mais son aura n'avait pas changé et il dégageait toujours une attractive à la fois envoutante et repoussante.
−Je commençais à me dire qu'il me fallait trouver quelqu'un d'autre.
−Je n'ai pas encore dis oui, répliqua Thorgan. D'abord j'écoute, après seulement je donne ma décision.
−Ma proposition est très intéressante.
−Si vous le dites… J'aimerais en juger avec des détails. Financiers notamment.
Thorgan ne l'aurait pas juré, mais il lui sembla que son interlocuteur laissa échapper un sourire furtif. Il le conduisit un peu à l'écart vers un bloc de pierre légèrement dégrossi qui tenait lieu de table.
−Je suis à la recherche d'un objet, commença-t-il, un objet très rare, donc très convoité comme tu le sais surement.
−Et de quoi s'agit-il ?
−D'une pierre. Une pierre rouge tenant dans la paume, ajouta l'inconnu en pliant à demi les doigts. Elle est irrégulièrement taillée, polie et transparente. En voici une reproduction.
Il sortit un parchemin de sa tunique et l'étala sur la pierre. L'objet ressemblait à un gros caillou dont certaines faces semblaient avoir été taillées.
−Donc, fit Thorgan, je dois retrouver un caillou correspondant à votre dessin. Quel est le problème ?
−Pardon ?
−Il y a toujours un problème ou un détail qui oblige à recourir à des gens comme moi. Alors, à quel moment se fait-on entuber dans cette affaire ?
−Le propriétaire de la pierre est un noble, lâcha l'inconnu. Et il ne veut pas me la céder…
−Ce qui implique la possibilité d'une garde rapprochée sur la pierre et des tas d'ennuis en perspective pour faire sortir un tel objet.
−Mes sources m'ont garantis que vous étiez très doué pour effectuer ce genre de… Transfert de propriété, comme vous dites je crois.
−Je ne me croyais pas aussi célèbre, répliqua Thorgan ironique. Où se trouve votre noble ?
−Güthygg, de l'autre côté des Collines Rouges. Dois-je en déduire que nous avons un accord ?
−Un dernier détail. Combien ? Combien pour effectuer ce petit travail ? ajouta le voleur devant le regard intrigué de l'autre.
−Cinquante mil unités or.
−Cinquante mil ! Dans quel genre de merdier vous m'expédiez ? Il y a assez pour passer le reste de mon existence sur la côte sans risque de tout dépenser !
−La personne pour qui je travaille tient beaucoup à récupérer cette pierre et elle est prête à payer très cher pour que quelqu'un lui rende ce petit service. Avons-nous un accord ?
−A ce tarif-là, je serai même prêt à aller piller la cité nécromancienne du Borgoll.
−Ce ne sera pas forcément utile, répliqua l'inconnu avec un sourire énigmatique. Accomplis ta mission, livres-moi la pierre et tu seras payé.
−Et où s'effectuera l'échange ?
−Ne t'occupes pas de ça. Le moment venu, ce sera moi qui viendrai de trouver.
Sur ces mots, il se détourna laissant Thorgan avec ses interrogations.

Bonne lecture !
Personne pour un petit commentaire ?

Mais si, mais si ! Suis en train de la lire ton histoire, mais tu as abandonné ceux de la brume ?

Le début est assez accrocheur avec un héros qui est plutôt anti-héros et ça entre vite dans l'action avec un petit combat et une rencontre ! C'est pas mal j'attends la suite pour me faire une idée plus précise de l'histoire !
Je te ferais les corrections dès que j'aurai un moment !

Oui, je suis un peu coincé sur Ceux de la Brume et je ne suis pas satisfait de la tournure que j'ai donné à l'intrigue alors j'ai préféré me concentrer sur cette histoire dont j'ai une bonne idée du scénario.

Je peux commenter ?

*Se dérouille un peu*

Je n'ai lu que le premier post. Pour les fautes de forme, j'ai essentiellement relevé : "le vieil sage", et la répétition de la route qui s'étend à l'infini.

Bon, tu te souviens de moi, j'aime les débuts qui fracassent et je suis difficile... ("Ah ben Hakkrat revient et voilà qu'il fait déjà des siennes..." XD)
Là, il m'a semblé que tu es un peu passé à côté du truc. Pourquoi faire une description si détachée et si entière de ton personnage d'emblée, en utilisant à tour de bras le plus-que-parfait pour décrire des événements antérieurs (il a des mecs à ses trousses parce qu'il avait fait ci et ça), alors que tu aurais pu éviter tout ceci en débutant par une scène où ce héros s'échappe du pétrin où il s'est mis ? Cela t'aurait permis de dire tout ce que tu as dit, mais en mieux : premièrement, tu aurais commencé avec une scène d'action, plus immersive, tu me l'accordes, qu'une description neutre d'un personnage ; ensuite, tu aurais pu glisser subtilement des infos sur ce personnage plutôt que de les expliciter (ce qui est aussi moins bien, tu me l'accordes toujours (mieux vaut suggérer qu'expliquer)) ; par exemple, je vois bien un début où Thorgan se réveille avec une gueule de bois, au bras d'une demoiselle qu'il ne connaît pas (ou bien avec une culotte sur la tête dont il ignore la provenance), et voit faire irruption dans sa chambre des gens pas contents du tout (pour quelle raison, déjà ? Ah oui, c'est un voleur). Il prend alors vite fait tout son équipement (que tu décris donc à ce moment) et hop, s'enfuit par la fenêtre (pourquoi pas déjà brisée, puisqu'il est entré par effraction, c'est l'habitude du métier...) ; enfin, troisièmement, tu n'aurais pas usé du plus-que-parfait, puisque ta scène se déroulerait dans le temps présent, et cela aurait supprimé de la distance entre le lecteur et les aventures de ton personnage, distance qu'il est toujours souhaitable de diminuer, surtout en début de roman.

Voilà, voilà. Je pense donc que ce serait mieux de commencer par la fuite de ton personnage pour les trois raisons que j'ai citées (et je suis sans doute passé à côté d'autres raisons...), mais ça demeure mon avis perso.

*Ca fait bizarre de critiquer à nouveau ici...* ::rolling::

En fait, ta suggestion me parait pas mal et m'a donné quelques idées.
Le truc, c'est que ça m'embête un peu de recommencer le chapitre 1
*Niko mode flemme*

Je vais essayer de voir ce que je peux faire.

Après réflexion du commentaire de Hakkrat, j'ai décidé d'abandonner l'écriture...
Nan, je déconne
J'ai juste décidé de reprendre le début de mon récit.

Bonjour à tous! Nouveau départ en espérant que vous apprécierez.

-1-


Se réveiller avec une lame sur la gorge était de loin la manière la plus agréable de quitter les bras de Morphée. Ce fut la première chose que Thorgan se dit en sentant le contact de l'acier sur sa peau.
A ses côtés, la demoiselle qui avait partagé sa nuit se mit à crier. Une bourrade la repoussa dans le lit à côté de son compagnon qui laissa son regard balayer la pièce.
Plusieurs butes avaient fait irruption après avoir pulvérisé la porte à coup de hache. Thorgan en compta quatre, des bras comme des cuisses et plusieurs cicatrices à différents endroits du corps.
−Tu es bien imprudent pour passer la nuit dans un bordel après avoir dépouillé les seigneurs marchands, fit un des hommes.
−Vous savez ce qu'on dit, répliqua malicieusement Thorgan : après l'effort, le réconfort. Se faire plaisir n'a jamais fait de mal à personne.
−Juste une lame en travers du corps.
−Encore faudrait-il m'attraper…
Sur ces mots, Thorgan donna un puissant coup de pied dans la rotule qui fit s'écrouler l'homme qui le menaçait. D'une rapide roulade, il sortit du lit et projeta un tabouret vers un de ses agresseurs qui le pulvérisa en plein vol d'un coup de hache. Thorgan pesta intérieurement : en force brute, il était largement dépassé, heureusement il lui restait la ruse et l'agilité.
Surpris par un cri sur sa gauche, il vit un des mercenaires fonçait sur lui, lame en avant. Il eut juste le temps de faire basculer la table bancale pour s'en faire un bouclier. L'arme se ficha dans le bois avec un bruit mat à un cheveu du front de Thorgan.
Celui-ci repoussa la table avec son agresseur qui trébucha sur son compagnon qui se tordait encore de douleur après le premier coup de Thorgan. Il restait encore deux armoires à glace : celui à la hache à double tranchant et un autre aux dents pourries tenant deux inquiétantes lames en demi-lune.

Au même moment, deux catins apparurent dans l'encadrement de la porte et furent prises de panique en découvrant le chaos qui régnait dans la pièce.
Cette intrusion détourna l'attention des deux mercenaires. Thorgan fit volte-face, attrapa ses affaires qui étaient accrochées au pied du lit et plongea la tête la première au travers de la fenêtre.
Il fit une magnifique pirouette dans le vide et atterrit sur un appentis quelques mètres plus bas. Sa chute se termina de manière disgracieuse sur un sol de terre battu sous les yeux de plusieurs fillettes qui jouaient là. Il se releva en enfilant en vitesse sa tunique et ses bottes. Une chance qu'il n'est pas quitté son pantalon cette nuit.
Des cris au-dessus de lui l'avertir que les deux types alertaient d'autres personnes dans la rue. D'un coup d'œil, Thorgan vit plusieurs hommes armés en tunique marron accourir : des hommes de la prévôté.
−Et m***e ! jura le jeune homme.
Il partit en courant dans la direction opposée. Un coup d'œil derrière son épaule lui permit d'apercevoir la prostituée qui avait partagé sa nuit lui lancer depuis la fenêtre un baiser avec un regard amouraché.
Mais, Thorgan avait d'autres préoccupations : les rues de la cité était encombré par de nombreux badauds qui vaquaient à leur occupations. En sautant par-dessus une charrette, il capta les cris de ses poursuivants.
−Arrêtez-le ! Arrêtez ce voleur !
−Et voilà, songea Thorgan. Maintenant, va encore y avoir un imbécile aviné qui va vouloir jouer les héros…
Bien sûr, la multitude de passants et de marchands préféraient s'écarter prudemment plutôt que de risquer de se prendre un coup de lame ou de se retrouver mêler à un affrontement armé.
Distançant ses poursuivants, Thorgan bifurqua dans une ruelle adjacente et se plaqua contre un mur tous les sens au aguets.

Bonne lecture!

Hm...

Bon, je sais que c'est moi qui ai suggéré de commencer par une scène d'action et tu as suivi la plupart de mes idées... Mais bizarrement, ce début remanié me plaît presque moins que l'autre début... XD
*Hakkrat le pénible*

En fait, les deux premières phrases sont excellentes, voire même parfaites. C'est la suite qui me gêne : je trouve ça beaucoup, beaucoup trop rapide... Trop d'actions qui s'enchaînent sans aucune description, on n'a pas du tout eu le temps de s'attacher à Thorgan lorsqu'il prend la fuite (résultat : on lit avec détachement...). Il manque une ambiance de tension, qu'il faut à mon avis bien installer en prenant le temps de poser les personnages et la situation, jusqu'à la faire craquer au bon moment (et commencer la fuite). La quasi-absence de descriptions fait qu'on ne visualise pas très bien la scène : à quoi ressemblent les brutes ? l'homme qui parle ? la demoiselle ? Tu pourrais peut-être rajouter des sons, des odeurs... Bref, j'ai cette fois-ci eu du mal à plonger dans l'histoire pour des raisons complètement différentes...

Peut-être que tu devrais laisser le début pour l'instant et poursuivre le récit, tu y reviendras quand tu seras bien inspiré...
(et n'abandonne pas l'écriture ou je vais croire que j'aurais mieux fait de ne pas revenir ici )

Allez, la suite :


Lorsqu'il fut sûr de n'avoir plus personne sur les talons, il s'autorisa à souffler et entreprit de finir de s'habiller. Il jeta sa cape verte à capuchon, un peu élimée et tachée, sur ses épaules, il fixa la ceinture où pendait son épée bâtarde et fit passer son carquois par-dessus son épaule. Il ramena ses cheveux bruns mi-long derrière son crâne pour les attachés en queue de cheval.
Il commençait à se dire qu'il avait fait une énorme erreur en acceptant la proposition de ses confrères de la Confrérie locale pour un coup qu'ils avaient présenté comme juteux. Car oui, Thorgan était bel et bien un voleur. Un voleur qui pouvait à l'occasion se muer en assassin, extorquer des renseignements ou des documents à coup de menaces, de tortures ou de coups. Certains des membres de la cellule locale l'avaient invité à cambrioler le coffre-fort des seigneurs marchands de la ville qui régnait sur tout le commerce à l'est du pays. L'unique souci dans cette entreprise était la taupe que les seigneurs marchands avaient introduite dans leurs rangs et qui les avaient balancés alors qu'ils se trouvaient pratiquement pris au piège. Thorgan s'en était sortit, mais comme il était l'un des voleurs les plus connus du Garthay et qu'une demi-douzaine de seigneurs avaient dû mettre sa tête à prix dans le coin, il était la cible désignée pour les chasseurs de prime et la prévôté.
Soudain, le sifflement dans son dos l'avertit du danger…

La tour était juchée au sommet d'un piton rocheux de la chaine montagneuse des Karukos. Elle abritait l'ordre le plus ancien de tout le continent ercanien dans ce lieu isolé propice à la réflexion et à l'enseignement.
Le vieux sage contemplait le ciel d'un air pensif depuis l'un des balcons de l'édifice. Une brise fraiche venant du sud faisait jouer la capuche de sa robe.
Les bruits de pas dans son dos avertirent de l'arrivée de son supérieur.
−Alors, Orgos ? demanda ce dernier un peu tendu.
−Il semblerait que ce que nous craignions soit sur le point de se produire…
−Vous avez vu cela dans les étoiles ? s'étonna l'autre.
−Je laisse l'astrologie aux crédules et aux fanatiques, renifla le sage. Nul besoin de posséder des dons de divinations pour voir les signes : les Sources sont perturbées et les flux du mana grondent.
−Il devrait donc se lever.
−Reste à savoir où, soupira Orgos.
Son supérieur sembla vouloir ajouter quelque chose, mais se raviva au dernier moment. Il laissa son regard vagabonder vers les plaines forestières qui s'étiraient à perte de vue aux pieds des Karukos, et quitta la terrasse l'air sombre.

La hache vibra dans l'air, passa au-dessus de la tête de Thorgan qui avait eu le réflexe de plonger au sol, et alla percuter le mur en pierre opposé projetant des gravas dans l'air.
Le voleur fit une roulade et se remit debout pour se retrouver face à face avec le colosse à la hache de l'auberge. Ce gars commençait sérieusement à le canuler, pensa Thorgan.
Alors que le type s'apprêtait à asséner un nouveau coup, le voleur avisa plusieurs poutres apparentes qui dépassaient d'un des bâtiments. Il prit une impulsion, s'accrocha à la première, puis grimpa dessus à l'aide de plusieurs balancements au grand dam du mercenaire qui brassa une nouvelle fois du vent. Thorgan se déplaça ensuite sur le bord du bâtiment en s'aidant d'une bordure de maçonnerie et se hissa enfin sur la toiture du bâtiment et se lança dans une course folle pour échapper une bonne fois pour toute à ses poursuivants.
Il nota cependant que le colosse à la hache était doté d'un coffre relativement impressionnant. Ses insultes et ses rugissements l'accompagnèrent sur plusieurs centaines de mètres.

Bonne lecture

Voici la suite :

En regagnant le sol, Thorgan se mit à déambuler au hasard dans les rues en songeant à l'incident qui venait de se produire. Le moment lui semblait plus qu'opportun pour changer de paysage quelques temps. Dhaydrill était une ville très intéressante pour les marchands, les notaires et les bourgeois, mais l'air des grandes villes ne réussissait vraiment pas au voleur.
Alors que la nuit tombait et que les flambeaux le long des rues s'embrasaient les uns après les autres, Thorgan repensa à son vieil ami, Iruk Umin, qui tenait une auberge à Syölk, une petite ville plus au nord. C'était là que Thorgan venait généralement s'enterré lorsque la soldatesque le serrait de trop près, le moment semblait bien choisi pour y retourner.
Un seul problème venait troubler le Garthom : la sortie de Dhaydrill. Maintenant qu'il se savait poursuivi, il ne faisait aucun doute que les gardes, qui protégeaient l'accès à la cité, auraient reçu des ordres pour l'intercepter s'il tentait de passer les portes. Comme il était hors de question de passer par-dessus les murailles, il ne restait plus à Thorgan que la ruse pour sortir.
En attendant, il fallait se cacher. Le voleur se dirigea vers les quartiers pouilleux de la ville, là où les soldats ne venaient jamais, là où il se savait tranquille.

Le lendemain, il se réveilla de bonne heure et se dirigea vers les portes de la cité. Aucun plan n'avait encore germé son esprit. Sortir comme un simple citoyen était hors de question, aucun marchand ne voudrait le prendre comme aide le temps de passer l'enceinte fortifiée, et il était utopique de songer qu'il pourrait se fondre dans la masse.
Thorgan s'arrêta chez un épicier pour acheter son petit déjeuner et se donnait quelque temps pour réfléchir à une solution. La fille qui se servit lui jeta le genre de regard qui laissait suggérer qu'on a déjà vu le visage sans se rappeler où et quand exactement. Le Garthom avala son repas, laissa quelques pièces et repartit très vite.
Alors qu'il n'était plus qu'à quelques rues des portes, Thorgan avisa une charrette rempli de fourrage qui attendait tranquillement devant un entrepôt. Une idée effleura l'esprit du voleur. Personne des deux côtés, il se dirigea vers le véhicule et disparut.

Bonne lecture!

Suite :


Alan approchait de la cinquantaine. Toute sa vie, il avait conduit ses voitures aux quatre coins du Garthay, selon les offres qui se présentaient à lui. Il ne voulait ni patron, ni contremaitre et encore moins de client fixe.
Ce matin-là, il quittait Dhaydrill avec un chargement de fourrage qu'il devait livrer à un fermier situé à plusieurs lieux à l'est de la cité. La journée s'annonçait radieuse et il songeait à sa femme qui l'attendait à Hëjall.
Il remarqua très vite l'agitation qui régnait en ville ce matin-là. Un nombre anormal de gardes patrouillaient en ville et arrêtaient différentes personnes dans la rue pour les interroger. Mais Alan n'en avait cure : en tant que gars de la campagne, il se moquait bien des problèmes des citadins. Mais sa curiosité était trop forte.
−Excusez-moi, l'ami, demanda-t-il à un livreur, savez-vous ce qui se passe ?
−Il parait que le palais des seigneurs marchands a été cambriolé il y a deux jours par une bande de malfrats appartenant à la Confrérie.
−La quoi ?
−La Confrérie. La plus puissante organisation de voleurs du Garthay, mon ami. Vous n'en avez jamais entendu parler ?
−Je dois bien avouer que non.
−Bref, reprit le livreur, certaines de ces crapules ont été tué par les gardes du palais, et depuis les seigneurs marchands ont offert une prime de cinq mil crédits par tête à quiconque élimine ces crapules.
−Joli somme pour qui veut s'enrichir.
−N'est-ce pas ? Mais ce n'est pas le mieux, ajouta le livreur en baissant la voix. Il parait que Thorgan était parmi eux et une prime de trente mil crédits à été placé sur sa tête.
−Qui ça ?
−Le voleur, l'ami ! s'écria l'autre. D'où sortez-vous donc pour ne pas avoir entendu parler du voleur elfique ?
−C'est un Elfe ? s'étonna Alan.
−Certes, non. Mais il a réussi de telles coups de maitre sans jamais se faire repérer que beaucoup l'ont longtemps pensé. Mais il est aussi humain que vous et moi.
−De toute manière, un voleur est un voleur et leur seul place est au bout d'une corde à une potence. Sur ceux bonne journée, l'ami.
Les grandes portes de la ville étaient encombrées par une masse compacte qui cherchait à franchir le mur. Des sergents tentaient de canaliser la foule en deux colonnes : les gens à pied d'un côté et les véhicules de l'autre. Les piétons subissaient un rapide interrogatoire et une fouille sommaire de leur bagage. Les véhicules étaient eux fouillé en règle. Tout ça pour quelques voyous, songea Alan.
Lorsque son tour arriva, il arrêta sa voiture à côté d'un sergent qui devait avoir oublié le sens du mot sourire, un type aussi insignifiant que malpoli qui attendait sa paye avec une cupidité sans nom.
−Alors, mon gars, où tu vas comme ça ?
−Livraison de fourrage à la ferme de Jaroll sur la route de l'est pour le compte de la corporation paysanne, sergent.
−Et bien, on va vérifier ça, fit le planton. Envoie ton ordre de transport.
Alan tendit en soupirant plusieurs papiers que le sergent examina minutieusement comme à la recherche de la moindre faille dont il pourrait accabler le voiturier. Finalement, il rendit les documents en grommelant tout bas.
−Les documents sont en règle. Débâches ton chargement que mes hommes puisse vérifier que tu n'as rien de caché là-dedans.
Alan descendit de son siège, retira les deux attaches qui maintenaient la bâche en place et tira afin de découvrir sa cargaison. Deux soldats approchèrent armés de longues perches qu'ils plongèrent à plusieurs reprises dans le fourrage.
Soudain, l'une d'entre elle buta contre quelque chose de dur. Sur un cri du soldat, le sergent plaqua Alan contre le flanc de sa charrette et ordonna à ses hommes de dégager de dégager la masse. Plusieurs hommes sautèrent dans le chariot et commencèrent à enlever son contenu sous la couverture de plusieurs archers.
Au bout de quelques instants, ils sortirent un gros sac de toile sous les yeux ahuris de leurs compagnons.
−C'est quoi ça ? demanda le sergent partagé entre la surprise et la colère.
−Mes affaires personnelles pour les voyages que j'entreprends, répliqua Alan. Comme on détrousse plus facilement pour de l'argent que pour de la paille, je préfère garder mes possessions à l'abri des regards lorsque je suis sur la route.
Le sergent le jaugea durant plusieurs secondes comme si il tentait de juger de la véracité de ses dires. Puis, lui rendit son sac en sifflant entre ses dents de frustration avant de le laisser passer.

Bonne lecture!

Bon, l'histoire n'avance pas beaucoup, je sais. Mais, je ne peux pas poursuivre un récit si des éléments ne sont satisfaisants.
Donc, nouveau départ en espérant ne pas vous lasser.

-1-


La froideur de l’acier tira brutalement Thorgan de son sommeil. Il identifia rapidement le tranchant d’une lame pressé contre sa gorge.
L’Humain cligna des yeux et distingua une masse musculaire dans son champ de vision. Un type portant une chemise usagée se tenait au-dessus de lui, la vilaine cicatrice qui lui barrait le visage donnait un air bestial au type, impression renforcée par son crâne rasé et ses énormes paluches. Derrière lui se tenait trois énergumènes guère plus ragoutants.
Un cri à côté de Thorgan lui rappela la présence de la femme qui venait de partager sa nuit dans cette chambre crasseuse de ce bordel minable dans ce quartier malfamé dans cette ville décadente et putréfiée jusqu’à la moelle. La chambre était un petit espace où se serrait un lit qui avait connu des jours meilleurs, une armoire bancal et des commodités où les rats se battaient en duel avec les araignées et la vermine.

Cependant, le vrai problème, songea Thorgan, restait les vocalises suraigües de la catin qui lui vrillaient les tympans et menaçaient de lui coller la plus belle migraine de sa vie. Après la cuite monumentale qu’il avait prise la veille, son cerveau semblait pulser sous son crâne comme un second cœur. Un crochet phénoménal envoya la femme valser dans le lit, assommée.
−Je ne sais pas qui vous êtes, commença Thorgan. Mais, rien que pour ça, vous avez mes remerciements.
−Te réjouis pas trop vite, répliqua le colosse. On n’est pas là pour te masser les pieds.
−Sans blague ? A voir vos tronches, je croyais que c’était le service d’étage.
Un coup d’œil dans le dos des quatre types lui révéla la porte fracassée qui pendait sur ces gonds, surement défoncée à coup de hache. C’était le bruit qui avait retentit dans son rêve avant de sentir l’épée sur sa gorge.
−Quand je pense qu’on t’a cherché partout, et on te retrouve dans un bordel à te vautrer dans la dépravation la plus totale.
−Je ne me savais pas qu’on recrutait en ville.
−Votre petit exploit, à toi et tes copains, a attiré l’attention des Seigneurs Marchands.
Thorgan soupira intérieurement : normalement, il n’aurait même pas dû participer à cette opération, et voilà qu’il était poursuivi par les hommes de main de la toute-puissance corporation marchande de l’Ercan alors qu’il donnait juste un coup de main. Son seul tort était d’être un peu trop connu dans la région.

Bonne lecture!

Pour ma part, je préfère la première version.

L'histoire commence tranquillement par la présentation du héros et le pourquoi de son voyage.

L'intrigue se met en place doucement par sa rencontre avec la bestiole et surtout l'inconnu qui semble le connaitre.

Je suppose qu'il y aura des batailles et des bagarres qui vont suivre donc ce n'est pas utile d'en mettre déjà au début ! A la limite tu peux intégrer cette bagarre lors de la conversation avec son ami en disant que cela a été la bagarre de trop, celle qui a décidé son départ pour se mettre un peu à l'ombre, même si à peine arrivé il replonge dans ses travers !

Enfin, ce n'est que mon humble avis personnel, l'histoire t'appartient tu en fais ce que tu veux !

La suite :

−Je suppose que je ne peux pas vous convaincre de me laisser partir ? demanda Thorgan par pur formalisme.
−On est trop chère pour toi. Alors autant te rendre sans faire de difficulté. Tu as de la valeur mort ou vif.
−Mais mort je vaux plus cher, non ?
−Exact, répondit l’autre laconique.
Une idée venait de germer dans l’esprit de Thorgan : il ne pouvait rivaliser en force brute, ses seules armes restantes étaient la ruse et la rapidité.
Jaugeant de la distance de dégagement dont il disposait, Thorgan se tassa et décocha un violent coup dans la rotule du colosse qui le menaçait. Celui-ci bascula en arrière avec un cri de douleur et de surprise mêlée.
Thorgan en profita pour rouler sur le côté et se remettre debout afin de juger de la situation. Les trois acolytes marquèrent un temps d'arrêt, surement ne s'attendaient-ils pas à ce que leur gibier tente quelque chose, puis dégainèrent et marchèrent sur lui de manière menaçante.
A leur posture, on devinait la longue expérience qui avait forge des tueurs aussi mortels qu'implacables. Deux baraqués se tenaient en avant, l'un tenait une épée tandis que l'autre était armé de lames en demi-lune. Derrière eux, leur compagnon balançait une lourde double hache en faisant obstacle de son corps à la sortie.
Thorgan attrapa le reste d'une armature en bois qui trainait contre le mur et s'en servit pour tenir en respect ses deux adversaires, chaque estocade arrachant un fragment de bois à son arme improvisée.
Visant le plexus de l'homme à l'épée, il le fit reculer. Le tueur fit quelque pas à reculons, plié en deux, avant de basculer par-dessus son camarade aux rotules meurtries.
Parant une attaque violente, le bâton de Thorgan se brisa en deux sous le coup des demi-lunes. Enchainant, son agresseur passa à l'offensive face à un adversaire tentant vaille que vaille de se protéger, mais récoltant de belles coupures aux bras et au côté gauche.
Attrapant un des bouts à deux mains comme une massue, Thorgan l'abattit de toutes ses forces sur la tempe de son adversaire qui fit projeter au sol, assommé.
Alors qu'il constatait l'état délabré de son arme de fortune, il entendit un cri féroce éclater dans son oreille droite : l'homme à l'épée s'était relevé et le charger, arme en avant. Thorgan eut juste le temps d'arracher un des côtés de l'armoire en guise de bouclier. La lame s'enfonça profondément dans le bois avec un bruit mât et s'arrêta à une demi-longueur de pouce d'entre ses deux yeux.
Il réussit à repousser son adversaire, mais réalisa rapidement qu'il ne pourrait tenir très longtemps seul contre quatre adversaires. Il fit volte-face, attrapa ses effets à la volée et plongea, tête la première, à travers la fenêtre de la pièce.

Bonne lecture!

Suite :

Sa chute sembla durer une éternité jusqu'à ce qu'il atterrisse sur le toit d'une bâtisse en contrebas qu'il traversa pour se retrouver les fesses sur un tas d'oreillers. Des fillettes qui jouaient là le regardèrent se relever seulement vêtu de son pantalon et de ses chaussettes.
Elles s'enfuirent comme une volée de perdrix alors que Thorgan enfilait à la hâte sa tunique et ses bottes. Il jeta sa cape élimée, fixa le baudrier de son épée bâtarde à sa ceinture et passa son carquois par-dessus son épaule.
La rue devant l'entrepôt était animée, mais personne ne semblait lui prêtait une attention particulière. Il s'engagea dans la rue lorsque des cris d'alerte retentirent au-dessus de lui : le colosse à la hache interpelait des gens dans la rue désignant Thorgan.
Tournant la tête, il aperçu une escouade casquée, en tunique écarlate, et armée de lances qui fonçait sur lui.
−C'est pas vrai ! pesta-t-il intérieurement. Faire appel à la milice ! Enfoiré de bourgeois !
Sa seule échappatoire était dans la fuite, il partit à toute allure en sens inverse, slalomant entre les porteurs, les badauds, les étalages et les charrettes. En sautant par-dessus l'une d'elle, il capta une voix dans son dos :
−Arrêtez ce voleur ! Faites lui obstacle !
−Et voilà, songea Thorgan. On n’y échappe jamais…
Un voleur il l'était, et même un excellent. Mais, les populations avaient tendance à avoir quelques aprioris bien ancrés à l'encontre des gens de sa profession, alors que Thorgan avait depuis longtemps un principe : il ne dépouillait que ceux qui avaient du pouvoir ou des richesses.
Bien sûr, il n'était pas un ange non plus : il avait une moralité douteuse, aimait un peu trop l'alcool et les femmes de petite vertu, cassait à l'occasion des doigts ou des mâchoires en échange de renseignements, et était trop allergique à la notion même d'impôts pour s'établir quelque part.
Les cris redoublant dans son dos, Thorgan se rendit compte que ces poursuivants ne se laissaient aucunement distancés. Ils continuaient à s'époumoner et à gesticuler dans l'espoir que quelqu'un s'interpose devant leur cible. Mais, bien entendu, personne n'osait tenter sa chance de peur de se retrouver dans un affrontement ou de prendre un coup de lame.
Avisant une charrette de livraison qui bloquait le passage, Thorgan prit son élan et, en quelques bonds, passa de l'autre côté en laissant ses poursuivants bloqués de l'autre côté, s'égosillant pour qu'on leur libère la voie.
Le voleur prit une centaine de mètres d'avance et bifurqua dans une ruelle transversale où il se colla contre le mur en tendant l'oreille.
Au bout d'une quinzaine de secondes, la soldatesque passa en jurant et gesticulant sans même regarder autour d'elle. Thorgan lâcha un soupir de soulagement… Un peu trop rapidement.

Le silence était assourdissant dans le paysage immobile où l'histoire imposait le respect. La Tour d'Imar se dressait au sommet des Dents du Dragon, un relief montagneux de l'est du continent ercanien.
Debout devant l'entrée monumentale des bâtiments qui l'entourait, la silhouette observait le ciel où s'étalait un long voile cotonneux comme du lait, le vent faisant claquer son manteau.
Le Cercle s'était réuni dans la journée pour débattre des derniers événements relevés par les veilleurs de la Tour, sans que ses membres arrivent à se mettre d'accord. Orgos craignait que ce qu'il avait toujours redouté ne soit en train de se produire. Un bruit dans son dos attira son attention : Nylha, le supérieur du Cercle, s'approchait.
−Je vous ai cherché partout. Le conseil ne vous intéresse donc pas ?
−Pas vraiment. Nous discutons alors que la tempête gronde surement déjà au large.
−Vous le sentez vous aussi ?
−Arklïn avait raison, acquiesça Orgos d'un hochement de tête, elles se sont enfin réveillées.
−Si votre interprétation est exacte.
−Si il apparait, alors nous saurons.
Nylha acquiesça d'un air sombre.

Bonne lecture!!

Après quelques jours d'absence, voici la suite :

La hache vibra dans l'air et alla percuter le mur de brique opposé. Thorgan avait juste eu le temps de se jeter au sol pour ne pas être haché par la double lame.
Le colosse du bordel avait été plus malin que la piétaille qui ne fonctionnait qu'au manuel des techniques de combat conventionnelles.
La hache se balançait dans l'air juste devant le torse du voleur avec une intention simple à saisir. Et là, l'épée de Thorgan était complètement inutile. Son seul choix se situait dans l'esquive.
Il avisa alors le bout d'une poutre de soutien qui dépassait d'une structure. Il prit une impulsion, attrapa la poutre, se balança, puis monta dessus afin de longer le mur et trouver un endroit où il pourrait se hisser sur le toit. Il courut droit devant lui, sautant de toits en toits, accompagné par les hurlements de rage du colosse.
Quelques minutes plus tard, il redescendit sur le sol et se mit à marcher au hasard des rues, tandis que la nuit descendait sur la ville et que les torches d'éclairages étaient allumées les unes après les autres.
Sa situation était à présent trop dangereuse pour rester plus longtemps dans cette ville. Il détestait l'idée de devoir constamment regardé par-dessus son épaule afin de vérifier que personne ne voulait le trucider. Il devait à tout prix se faire oublier le temps que les choses se tassent.
Il songea à son vieil ami, Iruk Umin, qui s’était établi quelques années auparavant dans la cité de Sjölk où il tenait une auberge. Les deux hommes s’étaient connus lorsqu’ils parcouraient le royaume comme chasseurs de primes, depuis Iruk s’était rangé et Thorgan avait continué à voyager. Le moment était venu de lui faire une petite visite.

Fardral était soucieuse alors qu’elle s’acquittait des tâches qui lui incombaient comme toutes les Gardiennes des Sources novices. La communauté de Zurana était l’un des nombreux refuges des Fées qui étaient éparpillés sur le royaume de Lothorïa.
Alors qu’elle s’occupait d’un des bassins où cascadait un ruisseau, Fardral sentit quelque chose d’humide lui touchait la nuque : X’alina, sa licorne, s’était approchait silencieusement et tentait de la réconforter.
La relation entre une Fée et sa licorne commençait dès le plus jeune âge, les deux êtres mêlant leurs esprits au berceau, grandissant ensemble en partageant les joies et les peines. Ce que l’une ressentait, l’autre le sentait aussi.
−Merci, mon amie, envoya mentalement Fardral.
−Ton corps ressent les perturbations dans les flux du mana. Ne te focalise pas sur eux et concentre toi sur leur origines.
−La nature semble tellement perturbée. Les arbres gémissent, la terre pleure et même le vent parait fuir.
−Quelque chose de terrible s'est réveillé, Fardral.
La Fée releva la tête et croisa le regard alerté de son amie.

Bonne lecture!

Et hop, la suite :

La route s'étirait à l'infini devant Thorgan à travers l'est du Garthay, le royaume septentrional des Humains de l'Ercan.
L'été étant à son apogée, la nature était partout éveillée et son chant se répercutait à travers les oiseaux, les arbres, les rivières et le vent.
Les paysans s'occupaient de leurs champs avec cette force qui avait inspirée nombre de mauvaises lectures larmoyantes à travers les âges et fait s'émouvoir quantité de fillettes évaporées dans les manoirs ou les châteaux. Leur tâche n'était certes pas aisée, mais la plupart vivait correctement du produit de leur terre et certains en étaient même propriétaire. Ils n'étaient pas assujettis à un maître comme les nombreux esclaves qui s'escrimaient à longueur de journée sur les domaines des nobles et des privilégiés du trône d'ébène de Trondlag.
C'était une raison suffisante aux yeux de Thorgan, si d'autres n'existaient pas, pour haïr ces gens qui se vautraient dans le luxe en profitant du labeur et de la peine de ceux qu'ils possédaient à la suite d'une conquête militaire, d'une mésaventure quelconque ou par le hasard des transactions commerciales.
L'esclavage était une plaie qui n'avait que trop duré dans le royaume, mais qui ne risquait aucunement de disparaitre tant que la caste dominante de la noblesse dirigerait le Garthay.
En attendant, le voleur avait encore deux jours de route avant d'atteindre Sjölk.

Le midi, Thorgan décida de s'arrêter dans une auberge afin de prendre un repas qu'il avait l'intention, Ô combien exceptionnelle, de payer. Il avait l'intention de se faire le plus discret possible tant qu'il n'avait pas atteint sa destination.
L'architecture du lieu était typique des constructions garthöme : une structure en bois, des pierres entre les piliers et un toit en chaume. L'intérieur respirait la terre argileuse tassée et la paille humide, une série de cinq piliers en bois soutenait les travers qui constituaient la charpente du bâtiment.
Le voleur s'installa à une table libre tandis qu'une hôtesse prenait sa commande. Il mangea en tendant l'oreille par pure habitude professionnelle : c'était dans ce genre de lieu que l'on parvenait le plus facilement à récupérer des informations ou des tuyaux sur un objet intéressant ou un pigeon à plumer.
Sur sa droite, une table de plus individus attira son attention :
−Il parait que les communautés frontalières sont de plus en plus menacées par les raids des Trolls et des Orques, disait un premier. Certains villages ont été pillés et entièrement rasés. Les habitants massacrés jusqu'au dernier.
−Tou' fout le camp, queque j'vous dis, répliqua un autre clairement identifiable comme un agriculteur. Ces idiots, qu' sont-ils, ont voulu partir suc ces terres ext'eures et voyez le résultat dans lequel c'est qu'ils sont allés se fourrer. L' pire, c'est que c'est not'e armée est incapable de les protéger. C'est des mercenaires que je vous dis qui qu's ont été obligé de payer pour opposer aqu'une résistance décante.
−Veuillez me pardonner, messieurs, intervint Thorgan en s'approchant, mais je n'ai pus m'empêcher d'écouter votre conversation. Savez-vous si ces raids ont atteint l'intérieur des terres ? Je dois me rendre à Sjölk et je n'aimerai pas avoir une mauvaise surprise en chemin.
−Si c'est qu'vous vous rendez à Sjölk, vous n'avez rien à craindre, l'ami. C'est que ces raids se concentrent surtout dans les montagnes de l'Eyfjar, là qu' ces maraudeurs sont les plus à l'aise.
−Je me demande vraiment pourquoi ces gens restent sur les terres extérieures si ils savent que c'est dangereux, dit pensivement Thorgan.
−Partir !! Où c'est qu' vous avez pu pencher cette idée. Qui d' sensé voudrait quitter sa terre ?
−Ce que notre rustique ami veut dire, intervint son compagnon, c'est que l'idée de partir n'a même pas dû effleurer la cervelle de ces imbéciles. Ils vivent et meurent là où ils sont nés. C'est ce qui les différencie des voyageurs comme vous ou des citadins comme moi.
Thorgan se contenta de hausser les épaules, la seule chose qui l'intéressait été de savoir si la route était dégagé jusqu'à Sjölk. Il se fichait complètement du sort de quelques paysans qui avaient délibérément choisi le coin le plus dangereux du royaume pour implanter leur foutue communauté.
Il laissa quelques pièces sur la table pour le repas et reprit la route vers le nord, il lui restait bien trois bonnes heures avant que le soleil ne commence à se coucher.

Bonne lecture!

J'avais un peu de temps alors j'ai tout lu ! Je n'en sais pas encore assez pour me faire une idée de l'histoire, mais les aperçus sur d'autres personnages sont juste assez intriguants pour qu'on se pose des questions sur la suite !

Corrections:
— dans la 3ème phrase, tu répètes deux fois « type », en premier tu pourrais mettre « un individu » ou quelque chose de plus péjoratif comme « mec ou loustic »
— Derrière lui se tenait trois énergumènes : tenaient
— Un cri à côté de Thorgan lui rappela la présence de la femme qui venait de partager sa nuit dans cette chambre crasseuse de ce bordel minable dans ce quartier malfamé dans cette ville décadente et putréfiée jusqu’à la moelle : trop de « dans », on peut remplacer le second par « au beau milieu de » et le dernier par « de »
— une armoire bancal : bancale
— C’était le bruit qui avait retentit : retenti
— de la toute-puissance corporation marchande : toute puissante

— On est trop chère pour toi : cher
— Alors autant te rendre : virgule après Alors
— afin de juger de la situation : plutôt « jauger » non ?
— qui avait forge des tueurs : forgé
— de son adversaire qui fit projeter au sol : ce qui le fit
— : l'homme à l'épée s'était relevé et le charger : chargeait

— il aperçu une escouade : aperçut
— Faites lui obstacle : Faites-lui
— compte que ces poursuivants : ses
— Si il apparaît : S’il

— sautant de toits en toits : toit en toit
— devoir constamment regardé par-dessus : regarder
— s’était approchait silencieusement : approchée
— concentre toi sur leur origines : concentre-toi ; leurs

— qui avait inspirée nombre de mauvaises lectures : inspiré
— mais la plupart vivait correctement : vivaient
— certains en étaient même propriétaire : propriétaires
— l'intention, Ô combien exceptionnelle : ô
— une table de plus individus : plusieurs individus
— ont voulu partir suc ces terres : sur
— résistance décante : décente
— mais je n'ai pus m'empêcher : pu
— si ils savent que c'est dangereux : s’il
— la seule chose qui l'intéressait été de savoir : était
— si la route était dégagé jusqu'à Sjölk : dégagée

Et hop, la suite :



La nuit était impénétrable dans la forteresse de Wayglish, située dans les terres interdites du Borgoll.
Le mage contemplait la trainée blanche qui masquait une lune rouge. De toute sa vie, il ne se rappelait pas avoir vu une lune d'une autre couleur. On lui avait martelé que cette couleur était un signe de la protection du Seigneur Lizborg sur ces terres, seulement imaginé le contraire était considéré comme une grave hérésie.
Sa préoccupation pour le moment se concentrait sur un gros volume ouvert sur une table. Il savait que la traque avait déjà commencé. Il fallait le trouver avant l'Alliance.
−Tu m'as l'air bien soucieux, fit une voix dans son dos.
Le mage se retourna, une ombre dans l’obsurité de la pièce lui indiqua l’identité de l’arrivant.
−Je le suis, Maître. Il semble que la puissance des Cinq s’est réveillée… Comme Arklïn l’avait annoncé.
−Si l’interprétation qui a été faite est correcte.
−En doutez-vous, Maître ? Je veux dire, les érudits ont étudié pendant plus de quatre siècles le texte et jamais jusqu’à présent il a été pris en défaut.
−Tu sais donc ce que tu dois faire ?
−Oui, Maître. Trouver l’Aimé de Thor, et je pense l’avoir localisé au Garthay…

Thorgan se réveilla en hurlant, trempé de sueurs, tout son corps tremblant. Sa nuit avait été agité d’images chaotiques de champs de bataille et de soldats mots se trainant dans un paysage désolé et en ruine, gémissants et tendant leurs membres desséchés vers lui alors que la même question revenait sans cesse lui marteler les tympans : « Te souviens-tu qui tu es, Thorgan ? ».
Il secoua la tête, leva la tête et constata que le soleil s’était levé. Il était temps de reprendre la route.
Contrairement à la veille, d’inquiétants nuages obscurcissaient le ciel et laissaient augurer une possible averse. Celle-ci éclata dans l’après-midi, obligeant Thorgan à s’abriter dans une anfractuosité rocheuse en surplomb de la route.
Il alluma un feu à l’entrée afin de préparer son repas et décida de passer la nuit dans son refuge afin d’éviter de marcher de nuit et, surtout, d’éviter d’éventuelles désagréables rencontres. Alors que le crépuscule tombait sur le paysage environnant, l’écho de l’eau tombant sur les feuilles des feuillus rythmait la nuit et tranchait dans le silence ambiant.

Bonne lecture!

La suite :


Les murs de Sjölk apparurent au détour de la route dans la matinée du lendemain.
La cité se trouvait au croisement de deux routes marchandes : celle du nord jusqu’à Oksval, le grand port du nord du Garthay, et celle de l’est qui permettait d’atteindre Wakhush, la capitale du royaume, avant de piquer vers Travell, le port sur la Mer Océane.
Sjölk en elle-même avait grandi à partir des caravanes qui transitaient par son enceinte, des marchands qui faisaient étape, et très vite la ville avait vu s’implanter des bureaux de change, des artisans, des bordels et même un marché qui était devenu au fils du temps une plaque-tournante des marchandises locales.
Thorgan commençait à respirer pour la première fois depuis deux jours : il était pratiquement à l’abri de ses poursuivants. Le bruit dans les fourrés fut le signal qui l'alerta…

Le voleur fit un saut en arrière. Il aperçu la masse noire surgir du bas-côté et atterrir sur la route à l'endroit même où se tenait Thorgan quelques instants auparavant.
L'énorme scarabée des plaines lui barrait le passage, sifflant et testant l'Humain dans une attitude clairement belliqueuse. Cependant, ce n'était pas tant de se trouver face à cet insecte, somme toute guère puissant, qui inquiétait Thorgan mais plutôt le fait que cette bestiole fuyait en général l'Homme. Les yeux du scarabée étaient injectés de sang et son corps agité de tremblements violents.
Sans signe avant-coureur, l'animal chargea Thorgan qui eu juste le temps de plonger sur le côté. L'affrontement semblait inévitable, il allait devoir tuer le scarabée s'il voulait atteindre la cité sans passer le reste du chemin à courir en regardant par-dessus son épaule. Il tira son arme et se mit en position.

Bonne lecture !

Bon, comme je suis lent à la lecture, et encore plus pour me motiver à la faire, je commence à peine, mais le premier poste m'a mis l'eau à la bouche et j'aime beaucoup les personnages à l'image de Thorgan
Je continuerais dans les prochain jour.

Par contre, dans la seconde partie du premier post, il y a " le viel sage ", je pense que c'est "vieux" non ?