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 Le Cinq Pierres [ordonné]

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Niko
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Niko


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Loisirs : Me prendre pour un rongeur, embêter le chat et faire plein de câlins
Date d'inscription : 31/05/2007

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MessageSujet: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeDim 26 Juin 2011 - 2:46

Le sujet précédent devenant un peu le bordel, je crée une nouvelle section propre.
Voici déjà le chapitre 1 retravaillé :


-1-


La froideur de l’acier tira Thorgan de son sommeil. Le tranchant d’une lame pressé contre sa gorge.
L’Humain cligna des yeux et distingua une masse dans son champ de vision. Un type portant une chemise usagée se tenait au-dessus de lui, une vilaine cicatrice au visage lui donnait un air bestial, impression renforcée par son crâne rasé.
Un cri à côté de Thorgan lui rappela la présence de la femme qui venait de partager sa nuit dans la chambre crasseuse de ce bordel minable. La pièce était meublée d'un lit qui avait connu des jours meilleurs, une armoire bancale et des commodités où les rats se mêlaient aux araignées et à la vermine.

Les vocalises suraigües de la catin, qui lui vrillaient les tympans, menaçaient de lui coller la plus belle migraine de sa vie. Après la cuite monumentale de la veille, Thorgan avait l'impression d'avoir une barre de fer en travers du crâne. Un crochet phénoménal fit valser la prostituée dans le lit.
−Je ne sais pas qui t'es, l'ami, fit Thorgan. Mais merci.
−Te réjouis pas trop vite, répliqua le colosse. Je suis pas là pour ton plaisir.
−Sans blague ? A voir ta tronche, je croyais que tu m'apportais mon déjeuner.
Un coup d’œil lui montra la porte d'entrée de la chambre intacte et close. Le type n'avait fait aucun bruit et avait fait en sorte de ne pas être dérangé. Un professionnel.
−Quand je pense qu’on te cherchait partout, et tu te vautrais dans fange du bordel le plus crasseux de la ville.
−Je ne me savais pas que j'étais désiré.
−Votre petit exploit, à toi et à tes copains, n'a pas vraiment plu aux Seigneurs Marchands.
Thorgan soupira intérieurement : alors qu’il donnait juste un coup de main, il était à présent poursuivi par les hommes de main de la toute puissance corporation marchande de l’Ercan. Son seul tort était d’être un peu trop connu dans la région.
−Négociation inutile, je présume ? soupira Thorgan.
−Pour moi, tu as de la valeur mort ou vif. C'est juste le prix qui diffère. Alors, autant te rendre sans faire de difficulté.
−Mort je vaux plus cher, exact ?
−Exact, répondit l’autre laconique.

Thorgan avait gagné suffisamment de temps. Ne pouvant rivaliser en force brute, ses seules armes restantes étaient sa ruse et sa rapidité.
Jaugeant de la distance de dégagement dont il disposait, Il balança un violent coup de pied dans le sternum du tueur. Celui-ci bascula en arrière avec un cri de douleur et de surprise mêlée.
Thorgan roula sur le côté, hors du lit, et asséna un uppercut à son adversaire qui le fit reculer de plusieurs pas. Le tueur heurta la porte qui bascula vers l'extérieur en arrachant des morceaux du chambranle.
Thorgan enfilait à la hâte ses bottes. Il jeta sa cape élimée sur ses épaules et fixa le baudrier de son épée bâtarde à sa ceinture. Il passa la porte et déboucha dans la galerie qui surplombait le hall d'accueil.
Un cri sur sa gauche lui fit tourner la tête : un second tueur fonçait sur lui, une épée à la main. Thorgan pesta intérieurement, sauta par-dessus le garde-fou et se laissa tomber dans le hall.
Mais, à peine avait-il touché le sol, que deux autres types le chargèrent. Le premier brandissait une hache et le second une épée.
Thorgan attrapa le support d'une bougie et allongea à distance le gars à la hache. Puis, il se saisi du plateau d'une table et l'interposa entre lui et l'arme de son second agresseur. La lame s'enfonça comme dans du beurre et alla se ficher à un doigt de son front.
D'un coup de pied, il repoussa le type qui se prit les pieds dans un tabouret et bascula violemment en arrière.
Le gars de la galerie arrivait déjà sur Thorgan. Celui-ci esquiva l'épée et plongea à travers une fenêtre pour atterrir dans la rue.

La voie devant le bordel était animée, il couru rapidement jusqu'au croisement et s'embusqua afin d'assurer ses arrières. Il pensait s'être mis à l'abri lorsque des cris d'alerte retentirent au-dessus de lui. Il leva la tête et aperçu le type qu'il avait expédié à travers la porte s'époumoner en désignant Thorgan.
Tournant la tête, il aperçut une escouade casquée, en tunique écarlate, et armée de lances qui fonçait sur lui.
−C'est pas vrai ! pesta-t-il intérieurement. Faire appel à la milice ! Enfoiré de bourgeois !
Sa seule échappatoire était la fuite, il fonça droit devant lui, slalomant entre les porteurs, les badauds et les charrettes. Sautant par-dessus l'une d'elle, il capta une voix dans son dos :
−Arrêtez ce voleur ! Faites-lui obstacle !
−Et voilà, songea Thorgan. C'est toujours pareil…
Il l'était, le problème n'était pas là. Mais, les populations avaient tendance à avoir, allez savoir pourquoi, quelques aprioris bien ancrés à l'encontre des gens de sa profession. Et pourtant, Thorgan avait depuis longtemps un principe : il ne dépouillait que ceux qui avaient du pouvoir ou des richesses.
D'un autre côté, il n'était pas un ange non plus : il avait une moralité douteuse, aimait un peu trop l'alcool et les femmes de petite vertu, cassait à l'occasion des doigts ou des mâchoires en échange de renseignements, et était trop allergique à la notion même d'impôts pour s'établir quelque part.
Les cris redoublant dans son dos, Thorgan se rendit compte que ses poursuivants ne se laissaient pas distancés. Ils continuaient à s'époumoner et à gesticuler dans l'espoir que quelqu'un s'interpose devant leur cible. Mais, bien entendu, personne n'osait tenter sa chance de peur de se retrouver dans un affrontement ou de prendre un coup de lame.
Avisant une charrette de livraison qui bloquait le passage, Thorgan prit son élan et, en quelques bonds, sauta de l'autre côté en laissant ses poursuivants bloqués, s'égosillant pour qu'on leur libère la voie.
Le voleur fonça sur une centaine de mètres et bifurqua dans une ruelle transversale où il se colla contre le mur.
Au bout d'une quinzaine de secondes, la soldatesque passa en jurant et gesticulant sans même regarder autour d'elle. Thorgan lâcha un soupir de soulagement… Un peu trop rapidement.

Le silence était assourdissant dans un paysage où l'histoire imposait le respect. La Tour d'Imar se dressait au sommet des Dents du Dragon, un relief montagneux de l'est du continent ercanien.
Debout devant l'entrée monumentale, la silhouette observait le ciel où s'étalait un long voile cotonneux comme du lait, le vent faisant claquer son manteau.
Le Cercle s'était réuni toute la journée et avait débattu des derniers événements relevés par les veilleurs de la Tour, sans que ses membres n'arrivent à s'entendre. Orgos redoutait que ses craintes des derniers mois ne soit en train de se réaliser. Un bruit dans son dos attira son attention : Nylha, le supérieur du Cercle, s'approchait.
−Je vous ai cherché partout. Le conseil ne vous intéresse donc pas ?
−Pas vraiment. Nous discutons alors que la tempête gronde surement déjà au large.
−Vous le sentez vous aussi ?
−Arklïn avait raison, acquiesça Orgos d'un hochement de tête, elles se sont enfin réveillées.
−Si votre interprétation est exacte.
−S'il apparait, alors nous saurons.
Nylha approuva d'un air sombre.

La hache vibra dans l'air et alla percuter le mur de brique opposé. Thorgan avait juste eu le temps de se jeter au sol, évitant la double lame.
Le colosse du bordel, plus malin que la piétaille, ne fonctionnait pas au manuel des techniques de combat conventionnelles. Il était vraiment très fort.
La hache se balança devant le torse du voleur avec une intention simple à saisir. Et là, l'épée de Thorgan était complètement inutile. Son seul choix était l'esquive.
Il avisa une poutre de soutien d'un bâtiment. Prenant une impulsion, il se hissa à la force des bras et longea le mur afin de trouver un endroit où il pourrait grimper sur le toit. Il courut droit devant lui, sautant de toit en toit, accompagné par les hurlements de rage du colosse.
Quelques minutes plus tard, il regagna le sol et se mit à marcher au hasard des rues, tandis que la nuit descendait sur la ville et que les torches d'éclairages étaient allumées les unes après les autres.
Sa situation était devenue trop dangereuse pour rester plus longtemps à Dhaydrill. Il détestait l'idée de devoir constamment surveiller ses arrières de peur que quelqu'un veuille le trucider. Il devait à tout prix se faire oublier le temps que les choses se tassent.
Il songea à son vieil ami, Iruk Umin, qui s’était établi quelques années auparavant dans la cité de Sjölk où il tenait une auberge. Les deux hommes s’étaient connus lorsqu’ils parcouraient le royaume comme chasseurs de primes, depuis Iruk s’était rangé et Thorgan avait continué à voyager. Le moment était venu de lui rendre une petite visite.

Fardral était soucieuse alors qu’elle s’acquittait des tâches qui lui incombaient comme toutes les Gardiennes des Sources novices. La communauté de Zurana était l’un des nombreux refuges des Fées qui étaient éparpillés sur le royaume de Lothorïa.
Alors qu’elle s’occupait d’un des bassins où cascadait un ruisseau, Fardral sentit quelque chose d’humide lui touchait la nuque : X’alina, sa licorne, s’était approchée et tentait de la réconforter.
La relation entre une Fée et sa licorne commençait dès le plus jeune âge, les deux êtres mêlant leurs esprits au berceau, grandissant ensemble en partageant les joies et les peines. Ce que l’une ressentait, l’autre l'éprouvait de manière identique.
−Merci, mon amie, envoya mentalement Fardral.
−Ton esprit est ébranlé par les perturbations du mana. Ne te focalise pas sur eux, mais sur leurs origines.
−La nature semble presque à l'agonie. Les arbres gémissent, la terre pleure et même le vent parait fuir.
−Quelque chose de terrible s'est réveillé, Fardral.
La Fée releva la tête et croisa le regard de son amie. Et elle y lit toute sa détresse.

La route s'étirait à l'infini devant Thorgan à travers l'est du Garthay, le royaume septentrional des Humains de l'Ercan.
L'été étant à son apogée, la nature était partout éveillée et son chant se répercutait à travers les oiseaux, les arbres, les rivières et le vent.
Les paysans s'occupaient de leurs champs avec cette force qui avait inspiré quantité de mauvaises histoires larmoyantes à travers les âges et fait s'émouvoir d’innombrables fillettes évaporées dans les manoirs ou les châteaux. Leur tâche était certes difficile, mais la plupart vivait correctement du produit de leur terre et certains en étaient même propriétaires. Ils n'étaient pas assujettis à un maître comme les nombreux esclaves qui s'escrimaient à longueur de journée sur les domaines des nobles et des privilégiés du trône d'ébène de Trondlag.
C'était une raison suffisante aux yeux de Thorgan, si d'autres n'existaient pas, pour haïr ces gens qui se vautraient dans le luxe en profitant du labeur et de la peine de ceux qu'ils possédaient à la suite d'une conquête militaire, d'une mésaventure quelconque ou par le hasard des transactions commerciales.
L'esclavage, une plaie qui n'avait que trop duré dans le royaume, ne risquait aucunement de disparaitre tant que la noblesse dirigerait seule le Garthay.

Le midi, Thorgan décida de s'arrêter dans une auberge afin de prendre un repas qu'il avait l'intention, ô combien exceptionnelle, de payer. Il voulait se faire le plus discret possible tant qu'il n'avait pas atteint sa destination.
L'architecture du lieu était typique des constructions garthöme : une structure en rondins, des pierres entre les piliers et un toit en chaume. L'intérieur sentait la terre argileuse tassée et la paille humide, une série de cinq poteaux en bois soutenait les travers qui constituaient la charpente du bâtiment.
Le voleur s'installa à une table libre tandis qu'une hôtesse prenait sa commande. Il mangea en tendant l'oreille par pure habitude professionnelle : c'était dans ce genre de lieu que l'on parvenait le plus facilement à récupérer des informations ou des tuyaux sur un objet intéressant ou un pigeon à plumer.
Sur sa droite, une table de plusieurs individus attira son attention :
−Il parait que les communautés frontalières sont de plus en plus menacées par les raids des Trolls et des Orques, lança un premier. Certains villages ont été pillés et entièrement rasés. Les habitants massacrés jusqu'au dernier.
−Tou' fout le camp, queque j'vous dis, répliqua un autre clairement identifiable comme un agriculteur. Ces idiots, qu'y sont, ont voulu partir suc ces terres ext'eures et voyez le résultat dans lequel c'est qu'ils sont allés se fourrer. L' pire, c'est que c'est qu' not'e armée est bien incapable de les protéger. C'est des mercenaires, que je vous dis, qui qu's ont été obligé de payer pour opposer aqu'une résistance décente.
−Veuillez me pardonner, messieurs, intervint Thorgan en s'approchant, mais je n'ai pu m'empêcher d'écouter votre conversation. Savez-vous si ces raids ont atteint l'intérieur des terres ? Je dois me rendre à Sjölk et je n'aimerai pas avoir une mauvaise surprise en chemin.
−Si c'est qu'vous vous allez à Sjölk, vous n'avez rien à craindre, l'ami. C'est que ces raids se concentrent surtout dans les montagnes de l'Eyfjar, là qu' ces maraudeurs sont le plus à l'aise.
−Je me demande vraiment pourquoi ces gens restent sur les terres extérieures au vu du danger qu'ils courent, fit pensivement Thorgan.
−Partir !! Où c'est qu' vous avez pu chercher cette idée ? Qui d' sensé quitterait sa terre ?
−Ce que notre rustique ami met en lumière, intervint son compagnon, c'est que l'idée même de partir n'a même pas dû effleurer la cervelle de ces imbéciles. Ils vivent et meurent là où ils sont nés, toute autre option est tout simplement inimaginable pour eux.
Thorgan se contenta de hausser les épaules, la seule chose qui l'intéressait était de savoir si son itinéraire était sûr jusqu'à Sjölk. Il se fichait complètement du sort de quelques paysans qui avaient délibérément choisi le coin le plus dangereux du royaume pour implanter leur foutue communauté.
Il laissa quelques pièces sur la table pour le repas et reprit la route vers le nord, il lui restait bien trois bonnes heures avant que le soleil ne commence à se coucher.

La nuit était impénétrable dans la forteresse de Wayglish, située dans les terres interdites du Borgoll.
Le mage contemplait la trainée blanche qui masquait une lune rouge. De toute sa vie, il ne se rappelait pas avoir vu une lune d'une autre couleur. On lui avait martelé que cette couleur était un signe de la protection du Seigneur Lizborg sur son domaine, seulement imaginer le contraire était considéré comme une grave hérésie.
Sa préoccupation pour le moment se concentrait sur un gros volume ouvert sur une table. Il savait que la traque avait déjà commencé. Il fallait le trouver avant l'Alliance.
−Tu m'as l'air bien soucieux, fit une voix dans son dos.
Le mage se retourna, une ombre dans l’obscurité de la pièce lui indiqua l’identité de l’arrivant.
−Je le suis, Maître. Il semblerait que la puissance des Cinq se soit réveillée… Comme Arklïn l’avait annoncé.
−Si l’interprétation qui en a été donnée est correcte.
−En doutez-vous, Maître ? Je veux dire, les érudits ont étudié pendant plus de quatre siècles le texte et jamais il n'a été pris en défaut.
−Tu connais donc ta tâche ?
−Oui, Maître. Trouver l’Aimé de Thor, et je pense l’avoir localisé au Garthay…

Thorgan se réveilla en hurlant, trempé de sueurs, tout son corps tremblait. Sa nuit avait été agitée d’images chaotiques de champs de bataille et de soldats morts se trainant dans un paysage désolé et en ruine, gémissant et tendant leurs membres desséchés vers lui alors que la même question revenait sans cesse lui marteler les tympans : « Te souviens-tu qui tu es, Thorgan ? ».
Il secoua la tête, leva les yeux et constata que le soleil se levait. Il était plus que temps de reprendre la route.
Contrairement à la veille, d’inquiétants nuages obscurcissaient le ciel et laissaient augurer une possible averse. Celle-ci éclata dans l’après-midi, obligeant Thorgan à s’abriter dans une anfractuosité rocheuse en surplomb du chemin.
Il alluma un feu à l’entrée afin de préparer son repas et décida de passer la nuit dans son refuge. Il reprendrait la route au matin, évitant ainsi les mauvaises rencontres, fréquentes dans l'obscurité. Alors que le crépuscule descendait sur le paysage environnant, l’écho de l’eau dégoulinant sur les feuillus alentours rythmait la nuit et tranchait dans le silence ambiant.

Les murs de Sjölk apparurent au détour de la route dans la matinée du lendemain.
La cité se trouvait au croisement de deux axes de communications marchandes : celui du nord partant vers Oksval, le grand port du nord du Garthay, et celui de l’est qui ralliait Trondlag, la capitale du royaume, avant de piquer vers Travell, le port sur la Mer Océane.
Sjölk en elle-même s'était étendu grâce aux caravanes qui transitaient par son enceinte, des marchands faisant étape, et très vite la ville avait vu s’implanter des bureaux de change, des artisans, des bordels et même un marché qui était devenu au fil du temps une plaque tournante des marchandises locales.
Thorgan commençait à respirer pour la première fois depuis deux jours : il était pratiquement à l’abri de ses poursuivants. Le bruit dans les fourrés fut le signal qui l'alerta…

Le voleur bondit en arrière. Il aperçut la masse noire surgir du bas-côté et atterrir sur la route à l'endroit même où se tenait Thorgan quelques instants auparavant.
L'énorme scarabée des plaines lui barrait le passage, sifflant et testant l'Humain dans une attitude clairement belliqueuse. Ce n'était pas tant de se retrouver face à cet insecte, guère dangereux en temps normal, qui inquiétait Thorgan, mais bien que cette bestiole fuyait en général l'Homme. Les yeux du scarabée étaient injectés de sang et son corps agité de tremblements violents.
Sans signe avant-coureur, l'animal chargea Thorgan qui eut juste le temps de plonger sur le côté. L'affrontement semblait inévitable, il allait devoir tuer le scarabée s'il voulait atteindre la cité sans passer le reste du chemin à courir en regardant par-dessus son épaule. Il tira son arme et se mit en position.

Le scarabée voletait autour de son adversaire, testant sa réactivité avant de charger de nouveau.
La lame de Thorgan rebondissait sur la carapace souple, mais parvenait quand même à l'entailler un peu plus à chaque passe.
Son adversaire semblait animé d'une énergie inépuisable et Thorgan savait qu'il n'allait pas pouvoir continuer sur ce rythme bien longtemps. Il devait trouver une solution au plus vite.
Le terrain autour de lui était composé de champs et de prairies, rien qui ne pouvait inciter la bestiole à se poser ou susceptible de la fatiguer.
À la limite de son champ de vision gauche, il repéra un petit bosquet de résineux dont le tronc paraissait solide et épais. Une idée venait de germer dans son esprit.
Il commença à reculer devant le scarabée, l'animal voletant devant lui comme un ivrogne au sortir d'une taverne. Une vingtaine de mètres seulement le séparait des arbres, Thorgan voulait éviter autant que possible d'exciter son adversaire, il reculait doucement en gardant le scarabée dans son champ de vision.
Il sentit enfin l'écorce rugueuse dans son dos, tout son plan reposait sur l'agressivité de la bestiole.
Le scarabée siffla, un son suraigu entre la rage et le triomphe, un sifflement malsain où se répercutait quelque chose de plus noir que son aveuglement à tuer.
La bête fit jaillir ses deux cornes et chargea Thorgan. L'Humain attendit le dernier moment avant de se jeter au sol, au-dessus de lui un bruit mât l'avertit que les deux cornes du scarabée s'étaient plantées dans le tronc de l'arbre. Il se releva rapidement en ramassant son arme.
Le scarabée rugissait et écumait de rage en tentant de se dégager de l'entrave boisée où il était coincé.
−Tu sais, je n'ai rien contre toi, mais c'est la vie. La ruse gagne sur la force.
La lame siffla dans l'air, le corps tomba au sol, le silence devint soudainement assourdissant.

Lorsqu'il regagna la route, Thorgan remarqua un individu planté en plein milieu de la piste.
La longue cape lui recouvrait le corps et la capuche ne laissait apparaitre que ses yeux bruns et ses cheveux blonds avec des reflets roux. Il se contentait d'applaudir lentement, Thorgan remarqua tout de suite ses mains manucurées, mais par endroits abimées.
Impossible que cet homme soit un ouvrier ou un agriculteur, il manipulait à l'évidence des produits dangereux pour présenter de telles traces et devait détenir un certain rang au vu de ses vêtements et de son comportement à la fois hautain et sarcastique.
Cependant, c'étaient ses yeux qui gênaient le plus Thorgan : des yeux orangés comme brulant de deux flammes qui semblaient jaugé le voleur.
−Je ne me savais pas dans une arène pour combattre devant un public, lança Thorgan agressif.
−Du calme, l'ami. J'ai aperçu l'affrontement de loin et je dois avouer que ta ruse était assez intéressante pour te défaire de ton adversaire.
−Et l'idée de m'aider ne vous a pas effleuré l'esprit ?
−Oui, j'aurais pu, répondit l'autre en haussant les épaules. Mais je tenais à te voir à l'œuvre.
−Tiens donc... Et pourrais-je savoir pourquoi ?
−Disons que je te cherchais. J'aimerais te confier un travail, ajouta-t-il devant le regard suspicieux du voleur. Une mission délicate qui requiert à la fois du doigté et de la ruse.
Quelque chose d'indéfinissable attirait irrésistiblement Thorgan vers l'inconnu, quelque chose d'hypnotique dans sa voix, dans son regard, dans ses gestes.
−Je ne suis pas vraiment disponible en ce moment…
−Crois-moi, Thorgan. Pour ce que j'ai à te proposer, tu le seras… Et la récompense sera très généreuse.
−J'ai besoin d'y réfléchir…
−Je resterai à Sjölk jusqu'à ce soir. Si tu es intéressé, viens me rejoindre aux Délices de Selkie. Au-delà, je trouverai quelqu'un d'autre.
Puis, il tourna les talons et s'éloigna vers la cité.
−N'oublie pas, les Délices de Selkie. Il serait dommage que tu loupes ta destinée, Thorgan…

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeDim 26 Juin 2011 - 23:50

Première partie du chapitre 2 corrigé :


-2-


Thorgan resta quelques minutes en plein milieu de la route. Il retomba lentement dans la réalité comme au sortir d'un mauvais rêve. Une brise fraiche vint jouer dans sa cape et repartit dans la foulée.

Une multitude de questions se bousculaient dans l'esprit du voleur. Qui était ce type ? De quel travail parlait-il ? Pourquoi voulait-il le confier à lui en particulier ? Comment… ?
Thorgan secoua la tête en lâchant un sourire. Cela n'avait que peu d'importance. L'important était la relative sécurité que lui procurerait la cité. Il réajusta son épée à sa ceinture et reprit la route vers Sjölk.
Il atteignit la cité une vingtaine de minutes plus tard. Celle-ci s'étalait au pied du plateau des Falgachs auquel elle était adossée, son mur d'enceinte formant un arc de cercle parfait où étaient percées trois portes orientées à l'est, au sud et à l'ouest.
La ville en elle-même était divisée en deux par une avenue centrale, qui partait de la porte sud et s'enfonçait dans la cité jusqu'à la Grand'Place où se dressait le palais de l'administrateur local et le temple de Luchta, le dieu-charpentier des Garthöms.
L'établissement de Iruk se trouvait en retrait de l'artère centrale, dans une vue transversale, coincé entre une brasserie et un élevage de bovins. Au moins avait-il évité une tannerie comme voisin direct.

L'activité marchande de la ville battait son plein. Des centaines de charrettes se croisaient vaille que vaille, les cercles ferrés de leur roues tintant sur les pavés, les conducteurs juraient et criaient des menaces qui se perdaient dans le brouhaha des vendeurs qui tentaient d'attirer les acheteurs vers leurs échoppes à coup de phrases-chocs ou d'offres alléchantes.
Thorgan se fraya un chemin au milieu de la cohue environnante. Il sentit l'odeur porcine et s'engagea dans une petite rue ombragée jusqu'à apercevoir l'enseigne en forme de licorne.

L'auberge était bondée de monde et parsemé d'une multitude de tables rondes. Les serveuses allaient et venaient de l'une à l'autre ou jusqu'au comptoir au fond de la salle. Comptoir où s'affairait un homme que Thorgan connaissait bien. Le voleur s'approcha et vint se planter devant lui.
−Il parait que cette auberge sert une pintade si peu goûtue que tout le monde évite votre établissement.
−Qui vous permet … ? commença Iruk en tournant la tête, visiblement furieux, avant d'apercevoir Thorgan. C'est pas vrai ! Thorgan ! Qu'est-ce que tu fiches ici, vieux brigand ?
−J'ai décidé de prendre quelques vacances en attendant que les bonnes gens de Dhaydrill reconstituent leurs économies.
−Les Seigneurs Marchands, tu veux dire. L'histoire est venue jusqu'ici, ajouta-t-il devant le regard intrigué de son ami. Mais, par Vëlar, je ne m'attendais pas à te voir rappliquer ici !
−La prévôté me collait un peu trop au derrière à mon gout. Alors, j'ai décidé de passer quelque temps ici.
−Tu es le bienvenu, Thorgan. Qu'est-ce que je te sers ?
−Une de tes pintades farcies et une bière, fraiche de préférence.
Le voleur alla s'installer à une table. Sa rencontre avec l'inconnu continuait de le travailler sans qu'il sache vraiment pourquoi. Quelques instants plus tard, Iruk vint lui apporter sa commande.
−Dis-moi, Iruk, est-ce que tu connaitrais par hasard un endroit appelé Les Délices de Selkie ?
−Où as-tu entendu parler de ça ? répondit son ami en se raidissant.
−Un type, avant d'arriver en ville, m'a fixé un rendez-vous là-bas. Il veut me confier un travail. Alors, Selkie ?
−C'est un lieu de dépravation dans l'arrière-ville. Ici, on ne l'appelle jamais par son vrai nom, mais plutôt l'Antre de Lofn. Thorgan, ceux qui y rentrent une fois ne sont plus les mêmes en ressortant. Tiens-t'en éloigné.
−Nous verrons bien, mon ami.
En vérité, il était de plus en plus intrigué par la proposition de l'inconnu.

Plus tard, Thorgan s'enfonça en ville à la recherche du point de rendez-vous.
L'arrière-ville était une enclave crasseuse, entourée d'un mur de plusieurs mètres de haut, où s'entassaient les masses miséreuses de la ville. Celles qui offraient leurs fronts et leurs bras pour permettre de faire tourner la tentaculaire mécanique marchande qui régnait en maitre sur la cité.
Les rues étaient terreuses, boueuses, des ordures s'empilaient un peu partout, les porcs et divers autres animaux venaient fouiller à la recherche de quelque chose à manger.
Les murs des habitations avec leurs enduits décolorés et craquelés ajoutaient une touche terme à un décor déjà macabre. Des enfants couraient, pieds nus, à travers les rues et Thorgan aperçut même plusieurs personnes assommant et trainant un homme dans une ruelle transversale au milieu de l'indifférence générale. Ici, la violence et la mort étaient un lot tristement quotidien. La loi du plus fort régnait en maitre.
Le voleur fit pivoter la garde de son épée afin d'avertir d'éventuels agresseurs de sa capacité à riposter.

Après avoir tourné pendant un certain temps et demandé plusieurs fois sa route, Thorgan aperçut une enseigne indiquant Les Délices de Selkie, un homme et une femme dans une position plus qu'explicite. Le Garthöm déglutit et passa le pas de la porte, il bascula alors dans un autre univers.

L'intérieur de l'édifice détonait singulièrement par rapport à l'extérieur : la structure en pierre était recouverte de peinture et de tapisserie, plusieurs piliers sculptés encadraient un espace central circulaire où glougloutait une fontaine aux eaux cristallines. Au-dessus de celui-ci, une avancée circulaire en bois courrait le long de la structure du bâtiment donnant accès à plusieurs chambres.
Autour du bassin étaient étalés de nombreux coussins où s'alanguissaient plusieurs beautés aux yeux de braise. Le genre de spectacle qui ne laissait pas Thorgan totalement indifférent, si ce n'était que les filles le dévisageaient comme un morceau de viande prêt à être saigné.
−Alors, tu es venu, lança une voix sur sa gauche.
L’inconnu se tenait là. Il avait quitté sa longue cape, ce qui permit à Thorgan de remarquer ses vêtements de voyage poussiéreux et une curieuse tige métallique glissée à sa ceinture. Il ne portait aucune arme, détail insolite étant donné les nombreux dangers qui guettaient les voyageurs au cours de leurs déplacements. Une fois de plus, son regard semblait hypnotiser Thorgan.
−Vous m’aviez parlé d’une mission, dit celui-ci.
−Droit au but. J’aime cela. Viens avec moi, nous serons plus à l’aise à l’écart.
Il entraina le voleur vers une espèce de table en pierre, grossièrement dégagée du mur, sur laquelle il posa un parchemin enroulé.
−Mon travail consiste à repérer, pour le compte d’autres personnes, des objets rares et convoités, commença l’inconnu. Parfois, je localise une pièce pouvant intéresser un acheteur, mais je ne peux l’obtenir par des moyens… Disons, conventionnels.
−Donc, vous faites appel à des gens comme moi, compléta Thorgan. Pour dérober l’objet en question.
−C’est exact. Je voudrais mettre la main sur un artefact.
−Quel genre d’artefact ? demanda Thorgan.
L’inconnu déroula alors le parchemin qui contenait un dessin au fusain.
−Il s’agit de ça : une pierre translucide bleue tenant dans la paume.
−Et qu’a-t-elle de particulier ?
−Elle appartient à une série de cinq pierres créées par le même sculpteur : Syja’ak de Jazith.
−Nom elfique, remarqua Thorgan. Le travail qui va avec, je suppose.
−En effet. C’est pour ça que mon client est prêt à payer quatre mil unités celui qui parviendra à dérober cette pierre.
−Je vois… fit le voleur en étrécissant les yeux. Leur valeur explique une telle récompense.
−Exact.
−Et ?
−Je ne vous suis pas, désolé.
−Cette récompense ne découle pas uniquement de la valeur marchande de l'objet. Je miserais plutôt sur des risques dans le travail. Alors, où est la couille ?
L’inconnu regarda autour de lui avant de se pencher en avant.
−La pierre est détenue par un noble de la cité de Borrowfield. Il la tient comme son plus grand trésor depuis qu’il a eu connaissance de la légende qui s’y rapporte.
−Quelle légende ? s’inquiéta Thorgan.
−Une antique histoire qui voudrait que ces cinq pierres soient des Pierres de Mana, clés du contrôle des cinq sources, et par conséquent celui posséde les cinq sources acquiert un pouvoir au-delà de l’imagination. C’est une vieille histoire, mais cela donne de la valeur à la marchandise dans les milieux.
−C'est sûr… Je prends le travail !
−Bien. Puisque nous faisons affaire, vous pouvez m’appeler Zexbet.
−Une dernière question, fit Thorgan en levant un doigt. Où se retrouvera-t-on après… le transfert de propriété ?
−Ne t’inquiètes pas pour ça. Une fois la pierre dérobée, c’est moi qui te retrouverais. Contente-toi de m’attendre.
Et sur ces mots, le dénommé Zexbet se leva et laissa le voleur seul avec ses interrogations.

La nuit tomba petit à petit sur la ville.
A l’intérieur du bordel, Thorgan ruminait sur un flot ininterrompu de questions en tout genre qui se bousculait dans sa tête.
Deux bras voluptueux vinrent l’enlacer. Deux bras de femmes. Une peau douce, chaude et parfumée.
−Tu m’as l’air bien soucieux, mon mignon.
La voix était sifflante et sinueuse. Thorgan leva le regard sur le visage parfait d’une déesse, les yeux ambre. Un visage humain, et pourtant un profil reptilien s'y superposait.
−Un peu de fatigue, rien de plus.
−Peut-être souhaiterais-tu te reposer au creux de mes bras ? Les hommes trouvent souvent la quiétude avec moi.
−C’est proposé si gentiment.
Le reste de la soirée se perdit dans un tourbillon de volupté dans l’esprit de Thorgan, des images où un museau de serpent coiffé d’un diadème en or ondulait devant ses yeux en le dévisageant de son regard mort.
Un sifflement résonnait dans ses oreilles et lui filait la plus belle chair de poule de son existence. Il détestait vraiment ces bestioles.
Il se réveilla plusieurs heures plus tard, la tête bourdonnait comme si des grillons-hurleurs de Kewoch lui avaient tenu compagnie toute la nuit.
La fille était penchée au-dessus de lui et le contemplait avec un regard purement machiavélique. Son corps parfait n'avait pas changé à l'exception de son teint qui semblait plus pâle et de ses prunelles qui avaient pris une étrange couleur jaune luisante et glacée. Mais, c'était surtout ses deux incisives supérieures qui attira l'attention de Thorgan.
−Tu es à moi, mon chou ! fit-elle d'une voix sifflante. Je me délecte à l'avance du nectar qui coule dans tes veines.
Thorgan jura intérieurement : il s'accordait un repos bien mérité et il fallait qu'il tombe sur un mort-vivant suceur de sang.
−Chérie, répliqua-t-il, je t'aime bien. Mais, vois-tu, je pense que je vais me passer de ton extra.
−Crois-tu avoir vraiment le choix ?
−Je n'ai besoin de sang-froid que lors de mes larcins, chérie. Pas avant, ni après.
La fille fit alors mine de vouloir le mordre, Thorgan attrapa la dague qu'il dissimulait toujours à portée de main en cas de mauvaise surprise.
La prostituée eut un hoquet de stupeur. Elle bascula en arrière, agité de soubresauts, la peau sur son visage et de son ventre commençant à se désagréger. Elle poussa un râle d'agonie qui s'acheva dans un gargouillis dégoutant quand un liquide verdâtre dégoulina de ses lèvres.
Son épiderme finit de se décomposer pour ne laisser qu'un cadavre putréfié et nauséabond.
Thorgan roula hors du lit et enfila en vitesse ses vêtements et son équipement. Il songea, non sans une certaine ironie, que c'était la seconde fois en quelques jours qu'il quittait précipitamment la chambre d'un bordel où il avait passé la nuit. À chaque fois afin d'échapper à des poursuivants, mais cette fois ceux-là s'apparentaient plus à des prédateurs qu'à autre chose.
Le couloir devant la porte était vide et aucun son ne filtrait. Thorgan se dit qu'il valait mieux éviter de sortir par la grande porte. Il retourna dans la chambre et contempla les cinq ou six mètres qui le séparaient de la rue. L'escalade ne serait pas simple, mais Thorgan avait déjà connu pire. Heureusement, les murs en pierre offraient de nombreuses aspérités et les structures en bois des prises solides à un grimpeur aussi expérimenté que le voleur. En dix minutes, il se trouvait au sol, il tendit l'oreille quelques instants, mais selon toute vraisemblance sa fuite n'avait pas encore été découverte.

Lorsqu'il regagna la taverne de son ami, Thorgan avait la plus grosse gueule de bois de son existence. Ses pensées fusaient de toute part à travers son esprit et se percutaient comme de nombreux rochers dévalant une pente.
Iruk était en train de finir de nettoyer la grande salle à manger après le départ du dernier client. Thorgan traversa comme un automate et se planta en face du comptoir en demandant d’une voix rauque un whisky. Son ami le lui apporta, le voleur l’avala d’une traite, sans sourciller, les yeux baissés. Iruk resta quelques instants silencieux.
−Tu es sûr que tu vas bien ?
−Pas vraiment, non, répondit Thorgan. Je me suis laisser attirer dans le plus grand bordel de toute la ville-basse, on m’a proposé la plus étrange des missions, et, pour couronner le tout, j’avais décidé de passer une nuit avec l’un des tapins sur place pour me réveiller sous la menace d’un vampire qui voulait me vider.
−Je vois, fit Iruk en reculant instinctivement de deux pas.
−Pas d'inquiétude, je lui ai planté une dague entre les seins avant qu'elle ne morde. Mais c'était juste.
−Et ton mystérieux commanditaire ?
−Je pars demain pour Borrowfield.
Iruk se contenta de hocher la tête.

La cité de Borrowfield était installée de l'autre côté des Collines Rouges, une chaine montagneuse qui s'étirait depuis l'Eyfjar jusque profondément à l'intérieur du Garthay en direction de l'ouest, de sorte que le voyageur avait le choix entre soit traverser les collines, soit s'imposer un détour de cinq jours pour contourner les reliefs. Ceux-ci étaient peu élevés, les plus hauts culminant péniblement au-dessus du millier de mètres, mais la route avait grandement amélioré la circulation des caravanes marchandes qui n'étaient plus obligées d'emprunter un chemin difficile et fatigant.
Thorgan avait décidé de gagner Borrowfield le plus rapidement possible, il était habitué à la marche et ne craignait pas de traverser les Collines Rouges. La seule chose qu'il redoutait était de tomber nez à nez avec une bande de maraudeurs orques ou ballrics comme celles dont parlaient les deux paysans sur la route de Sjölk.
Le nombre et la férocité étaient les armes de ces pillards qui se fondaient dans la nature et ne craignaient ni la mort, ni la douleur. Ils étaient la mort, incarnée dans une créature de chair et de sang venue apporter le chaos et la destruction sur l'Ercan. Le voleur savait se battre, et avait échappé à de multiples reprises à des échanges de coups dans des tavernes ou au milieu d'une ruelle, mais il redoutait la fureur qui se dégageait de la masse grouillante des maraudeurs.

Le paysage devint rapidement montagneux et escarpé. La route pavée avait laissé place à un sentier de terre battue, bordé par de vastes étendues herbeuses où se dressaient des formations rocheuses de plus en plus nombreuses à mesure que le voleur marchait.
Vers le début d'après-midi, le paysage changea radicalement : le sol devint poussiéreux, une poussière de grès caractéristique qui donnait son nom à la chaine de collines. Le chemin se rétrécissait et borda sur le côté de gigantesques précipices qui plongeaient dans de profondes gorges. À ce niveau, il n'y avait pas de courant d'eau, pas de végétation, juste des rochers et de la terre jusqu'à la descente sur le versant opposé des Collines Rouges en direction de Barrowfield.
Mais plus il avançait vers la cité et plus une question venait titiller l'esprit de Thorgan : pourquoi avait-il accepté, par tous les dieux, cette mission ? Pourquoi, alors qu'il voulait se faire discret, tenait-il tant à procéder à ce cambriolage ?
Le voleur repensait à son commanditaire, à ses yeux, à sa voix. L'impression qui se dégageait de celui-ci le mettait mal à l'aise, son instinct lui hurlait quelque chose qu'il ne parvenait pas à saisir et il n'aimait pas ça…

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeLun 27 Juin 2011 - 1:09

Fin du chapitre 2 :


La première nuit, Thorgan s'étendit à proximité d'un amalgame rocheux qui le coupait du vent sec qui soufflait dans les collines. Le soleil s'étant couché derrière les sommets arrondis, la température avait nettement décru obligeant Thorgan à se blottir dans sa couverture pour se réchauffer.
Un peu plus tard, l'instinct affuté de l'Humain le réveilla en sursaut. Il resta quelques instants aux aguets, allongé sur le sol. Un léger bruissement l'avertit que quelque chose rodait dans le noir autour de lui. Il se leva doucement et dégaina lentement son arme qui glissa hors de son fourreau avec un crissement métallique étouffé.
Plié en deux, le voleur commença à contourner l'amalgame rocheux afin de vérifier les alentours. Sur le sol granuleux, il entendait des bruits de pas souples et discrets comme si un gros chat s'amusait à gambader un peu partout.
Approchant d'un énorme rocher cisaillé, Thorgan entraperçut une ombre passer dans une zone de lumière et s'engouffrer derrière la masse rocheuse. Un homme. Le voleur s'approcha et contourna l'obstacle afin de le surprendre. Mais, il ne trouva personne.
Thorgan s'apprêtait à abandonner, persuader d'avoir mis en fuite l'individu, bien que cette possibilité l'eût fortement étonné, lorsqu'il reçut un violent coup.
Il se réveilla quelques heures plus tard à deux pas d'où il avait dormi. Un coup d'œil derrière lui confirma ses soupçons : on l'avait trainé sur le sol.
Le voleur se releva en se massant l'arrière du crâne à l'endroit où il avait été frappé. Il était quitte pour une solide migraine durant une bonne partie de la journée.
À sa grande surprise, il constata qu'il ne manquait absolument rien dans son paquetage. Trop pressé de sortir de ces collines pour se poser des questions, Thorgan ramassa ses affaires et reprit sa route.
Durant les deux jours suivants, il ne revit pas son agresseur, mais son instinct de voleur lui disait qu'il n'était pas seul.

La cité fortifiée de Barrowfield apparut dans la lumière ascendante d'une matinée ensoleillée.
Les murailles de pierre d'une dizaine de mètres de haut barraient une large portion de la plaine où était implantée la ville. À intervalles réguliers, de massives tours de guet octogonales ponctuaient le chemin de ronde et offraient un passage couvert vers une galerie de pierre accrochée sur la muraille, permettant aux défenseurs de pouvoir jeter sur d'éventuels assaillants divers projectiles sans avoir à se soucier de leur riposte.
Cette protection, imaginée quatre siècles auparavant par les seigneurs de Barrowfield, trouvait une couverture dans le terrain accidenté entourant la cité et qui empêchait les engins de siège de se rapprocher suffisamment pour viser avec précision.
La chaussée d'accès, légèrement surélevée, permettait à deux charrettes de se croiser sans se gêner. Elle montait en pente douce vers une galerie barrée à chaque extrémité par deux portes monumentales et une lourde herse. Vu de l'extérieur, la cité donnait une impression d'invincibilité héritée des inlassables travaux d'urbanisme entrepris par les seigneurs de Barrowfield au cours des siècles.
Thorgan se laissa engloutir dans le flux des piétons et des véhicules qui entraient dans la citadelle. Une foule bigarrée et tonitruante qui vaquait à toute allure à ses activités plus ou moins futiles.
Les marchands, depuis leurs étalages, interpelaient les passants, leur proposant des produits frais, des ustensiles divers, des aphrodisiaques ou des amulettes censées attirer la fortune ou le mauvais œil.
Les odeurs les plus variées étaient charriées des ateliers et des boutiques, se mêlant dans la rue. Les effluves de légumes et de poissons rencontraient les relents des tanneries et les émanations brûlantes des fondeurs de verre ou des forges pour former une bouillie olfactive des plus désagréables. Thorgan regretta les pins et les bouleaux de la campagne.

Le voleur passa les deux jours suivants à parcourir la ville dans tous les sens, entrant et sortant de chez les antiquaires et interrogeant les collectionneurs.
Il finit par obtenir un nom : Frissyt. C'était un noble de bas rang, un baronnet surement, qui possédait un domaine un peu plus au nord de la cité. Un homme courtois et généreux d'après les habitants, mais un noble malgré tout.
Thorgan repéra assez vite le manoir que le noble occupait dans les quartiers est de la ville, les quartiers bourgeois où étaient surtout installés les notables, les administrateurs et les propriétaires terriens.
Après avoir observé plusieurs jours, les allés et venues des occupants, il décida de passer à la vérification essentielle à tout voleur qui se respectait : celle des accès de la résidence.
Par un matin brumeux, il s'avança dans l'allée menant à l'entrée et frappa au lourd panneau. Au bout de quelques minutes, un domestique ouvrit.
−Bien le bonjour, l'ami, commença Thorgan. Pourriez-vous avertir votre maître que je suis porteur d'un message urgent de la part de Barrio Lervok de la guilde des marchands.
−Veuillez me pardonner, répondit le domestique, mais que veut la guilde marchande à mon maitre ?
−Un contrat pour la livraison de grain, mon ami.
−Avec mon maitre ? s'étonna le domestique.
−Bien sûr. Votre maitre n'est-il pas le puissant marchand Thalos Vidrïn ?
−Je crains que vous ne fassiez erreur. Mon maitre répond au nom de Frissyt de Yadrov, baron du domaine de même nom.
−Mil excuses, fit Thorgan faignant la surprise. Sauriez-vous par hasard où habiterait le sieur Vidrïn ?
−J'ai bien peur que non. Je connais beaucoup de personnages dans cette ville, mais le nom de Thalos Vidrïn ne m'évoque rien.
−J'étais certain de bien avoir suivi les indications de Barrio, mais je me perds toujours lorsque je viens à Barrowfield.
−Peut-être pourriez-vous vous adresser au siège de la corporation ? C'est trois rues plus haut sur la gauche. Vous ne pouvez pas le rater : la façade est ornée d'un aigle en argent.
−En effet, je pense que c'est la meilleure solution. Merci beaucoup, l'ami, et encore toutes mes excuses pour le dérangement.
Thorgan fit demi-tour et remonta l'allée jusqu'à la rue. Intérieurement, il jubilait : durant la conversation, ses yeux de voleur avaient fureté sur la porte et les fenêtres à la recherche de la moindre faiblesse.
La porte était trop robuste et la serrure trop complexe pour être forcée dans des délais raisonnables. En revanche, les fenêtres semblaient avoir été imaginées plus pour l'agrément que pour la sécurité. Thorgan avait sa porte d'entrée.

Plus tard dans la nuit, le voleur escalada discrètement le mur d'enceinte à l'arrière de la demeure. Il atterrit dans un petit parc égayé d'une fontaine, de plusieurs parterres de fleurs et d'une variété assez surprenante d'arbres et d'arbustes.
Comme une ombre, Thorgan traversa l'espace à découvert et se plaqua contre le mur. Par la fenêtre, il aperçut une grande pièce richement décorée entre les lattes sommaires des volets. Aucune lumière ne filtrant, il en déduisit que les occupants devaient dormir.
Tirant plusieurs outils d'une petite sacoche accrochée à sa ceinture, il entreprit de désolidariser plusieurs lattes afin de glisser une main derrière le volet et décrocher l'attache. Cela fait, il découpa avec soin le verre de la fenêtre, glissa une main, fit pivoter le loquet et l'entrebâilla.
Même pas de chalenge, songea Thorgan avant de se glisser dans la demeure.
Mais, au moment où il s'apprêtait à se hisser sur le rebord de la fenêtre, le voleur ressentit une présence dans son dos. La même présence qu'il avait ressentie dans les Collines Rouges. Il dégaina lentement son poignard de lancer et se retourna vivement pour surprendre l'intrus.
Le parc était vide, et seul le vent jouant dans les branches des arbres lui répondit. Pourtant, il savait qu'il y avait quelqu'un ou quelque chose quelque part. Rien ne bougeant, il rengaina sa dague et passa le rebord de la fenêtre. À quelques pas de là, la silhouette l'observait depuis la branche du cerisier.

Thorgan progressa lentement à l'affut d'un quelconque mécanisme de protection physique ou magique. Ses longues années d'expérience lui avaient au moins appris à détecter les indices de la présence de pièges, même les magiques.
Le Garthom se souvenait encore de plusieurs confrères qui avaient fini la tête fracassée contre un mur ou réduit à l'état de carcasse fumante pour n'avoir pas fait preuve de discernement et d'observation.
Même lui avait échappé de justesse à un piège près de cinq ans auparavant dans le port de Obrok : un sceau avait déclenché le lancement d'une boule de feu qui l'avait obligé à se plaquer contre un mur où une multitude de pointes acérées s'étaient fichées. Il s'était trainé au Cercle local avec le bras lacéré, des projectiles dans la jambe gauche, plusieurs mèches de cheveux cramés et quelques brulures au visage et aux avant-bras.
Un ami guérisseur au sein du Cercle s'était occupé de lui et l'avait informé qu'en plus il était infecté par un poison violent imbibé sur les pointes. Thorgan avait déliré durant quatre jours, hurlant et bavant comme un possédé, se répandant en insanités plus ou moins fortes. Cette expérience l'avait fortement marqué, aussi bien mentalement que physiquement, il garderait toute sa vie des traces de brulures mineures sur les avant-bras et au-dessus de l'œil droit, mais il avait appris la prudence.

Le salon n'ayant rien donné, Thorgan avança dans un long couloir bordé de chaque côté par les portraits de personnages richement vêtus et qui semblaient jauger Thorgan de leur regard rigide et figé. Surement des membres de la famille du noble.
Au bout se trouvaient les cuisines et la partie réservée au personnel de la maison, à en juger par l'aménagement moins raffiné que le couloir précédent.
En face de l'entrée principale, Thorgan remarqua un escalier qui donnait accès à l'étage supérieur par un passage sur sa gauche et un second sur la droite. Par une petite galerie aménagée de chaque côté, on pouvait se rendre sur une large mezzanine qui surplombait l'entrée et permettait d'observer d'éventuels visiteurs sans se faire remarquer.
Thorgan gravit rapidement les marches lustrées et emprunta le passage à droite pour se retrouver dans un nouveau couloir. Celui-ci était agrémenté d'une multitude de tapisseries, de plusieurs petits meubles en acajou garnis de bibelots ou de bougies. Au milieu de l'allée s'étirait un long tapis orné de dessins complexes de scènes de chasse et de banquets.

Progressant aussi furtivement que possible sur les lattes du parquet, Thorgan tentait de déterminer dans quelle pièce se trouvait la pierre qu'il cherchait.
Pour lui, toutes les portes se ressemblaient avec leur panneau de bois ciselé. C'était surtout une question de chance, comme souvent dans ce genre de situation.
Poussant une porte au hasard, le Garthom déboucha dans une grande bibliothèque qui s'étalait sur plusieurs rayonnages. Les couvertures en cuir présentaient les titres des ouvrages en lettres noires ou rouges, Thorgan en prit un et commença à le feuilleter comme répondant à un désir incontrôlable.
Le contact du papier était doux et agréable sous ses doigts, le son des pages chantant dans l'air, le craquement des reliures, tout cela le ramena à une époque à la fois si proche et tellement éloignée. Il entendait de nouveau le petit ruisseau derrière la grande maison aux larges fenêtres, les parfums de l'herbe coupée dans le jardin, le gout sucré des pommes, les chants des oiseaux en été et le bruissement de la neige en hiver. Tout cela était comme un feu dans le cœur décrépit du voleur, mais c'était le passé, un passé révolu par une blessure appelée la vie.
Thorgan reposa le livre à sa place avec une infinie délicatesse et continua sa progression à travers la bibliothèque. Il savait que quelques fois des artefacts étaient exposés dans ce genre de lieu intimiste et assez écarté des salons dans les grandes demeures. Avec un peu de chance, il trouverait son bonheur.
En effet, il trouva, aligné le long d'un des murs de la pièce, les collections du noble. Des statues de dieux antiques fianabors surplombaient des vases en jade de facture aktalienne, des armes provenant des provinces elfiques étaient accrochés aux murs, et plusieurs artefacts indéfinissables étaient gardés sous verre.
Thorgan dut reconnaitre que malgré sa noblesse et son gout prononcé pour le luxe, le noble devait être un homme instruit et curieux, surement un de ces aventuriers en quête d'expériences périlleuses.
Il continua à longer les présentoirs en jetant un coup d'œil rapide à leur contenu, il espérait trouver la pierre qu'il recherchait et pouvoir sortir au plus vite de la demeure. La rangée s'acheva et Thorgan aurait tourné les talons si son regard n'avait pas été attiré par une tache bleutée sur le mur à gauche de la salle.
Contournant les étagères alignées parallèlement, le voleur se dirigea vers la source pulsante comme un petit cœur. Débouchant en face du mur ouest, Thorgan distingua une petite alcôve qui lui avait échappé dans la pénombre ambiante. Et, à l'intérieur, était posée, sur un support constitué de trois cornes d'ivoire croisées, une petite pierre bleue aux formes irrégulières, de l'aspect d'un lapis-lazuli, mais transparente. Il avait enfin trouvé.
Avec précaution, le voleur inspecta l'assemblage à la recherche du moindre piège. Le socle paraissait normal. Et pourtant, un étrange bourdonnement emplissait ses oreilles. Intrigué, mais réconforté, Thorgan tendit la main.
Alors, il entendit une voix résonner dans sa tête : "Te voilà enfin, Thorgan…". Un souffle profond se répercuta contre les murs et enveloppa le Garthom dans une succession de tourbillons multicolores.
Les murs autour de lui s'effacèrent, laissant la place à des flashs de couleurs et des murmures incompréhensibles en une multitude de langues.
Soudain, le toit vola en éclat dans une boule de feu et Thorgan aperçut un ciel étoilé où les astres semblaient danser un ballet effréné, les constellations bougeaient à un rythme infernal avant de se figer brutalement.
Un flash aveuglant envahit la pièce avant de laisser le voleur au milieu d'une plaine dévastée par la guerre.
Des buttes de terre nues et détrempées par une averse soutenue, des arbres déracinés ou calcinés, des corps de soldats qui pourrissaient et servaient de nourriture aux vers et aux mouches. Et partout des armées s'affrontaient. Thorgan fut frôlé par la hache d'un Nain qui trancha en deux un Orque, des bataillons d'Elfes criblaient de flèches des cavaliers humains, différentes armées humaines s'étripaient avec l'aide de grands guerriers humanoïdes et de Fées, des Gobelins et des Mages complétaient ce tableau apocalyptique dans lequel des Griffons, des Aigles et des Dragons se battaient dans un ciel zébré d'éclairs.
Un nouveau flash et Thorgan se retrouva sous un gigantesque dôme en feu. Des Elfes courraient dans tous les sens, et au loin se percevaient des grondements rauques et de grands battements d'ailes.
Le voleur nota que tous les Elfes étaient des femmes. Elles étaient vêtues de grandes robes pourpres, sans capuche, et richement décorées. L'une d'elles, portant un bracelet en argent frappé d'une fleur enserrée dans une corde, tourna la tête vers Thorgan comme si elle remarquait sa présence :
−Les germes de la destruction sont plantés, dit-elle.
À ce moment, le dôme s'écroula dans un bruit assourdissant et le Garthom vit le plus gigantesque dragon assombrir l'ouverture. La créature devait être trois ou quatre fois plus grosse que le squelette qu'il avait un jour contemplé à la Faculté des Sciences Garthome à Trondlag.
Baissant le regard, il constata que son interlocutrice avait disparu, le feu s'était éteint, des ruines grisâtres emplissaient son champ de vision et le dragon s'était évaporé.
Se sentant tiré en arrière, Thorgan atterrit dans la salle de réception d'un palais où deux hommes, un mage et un Elfe, discutaient ensemble. Le voleur voyait leurs lèvres bouger, mais aucun son ne lui parvenait. À leur expression, il comprit que leur conversation portait sur un sujet grave.
Soudain, ce fut comme si les oreilles du voleur se débouchaient et il capta les voix des deux personnages :
−Réfléchissez encore, roi Yajjop, disait le mage.
−Je ne comprends pas votre inquiétude, Nylha. Enfin, mon ami, cela apportera une infinie stabilité dans les flux du mana.
−Et par la même, constituera la plus écrasante source de pouvoir que ce monde n'est jamais connu.
−Justement ! Imaginez ce que l'Alliance pourrait réaliser. Nos peuples ne vivront plus dans la peur de la guerre, dans la menace des Hordes de Sathor et de Xanos. Ce qui surgira alors sera la sécurité, pas seulement pour l'empire, mais aussi pour les Humains, les Nains ou les Imariens.
−Vous ne comprenez pas, répliqua l'Imarien. Les voies du mana demandent un long apprentissage pour être maitrisées et canalisées. Vous risquez d'être submergé par sa force.
−Nous sommes des Elfes, Nylha ! La grande déesse Bahmar ne nous a-t-elle pas fait don d'un lien privilégié avec les arts manaïques ? Nous n'apprenons pas à les contrôler, nous les utilisons !
−Le cœur le plus pur et le plus juste, Nylha, peut être corrompu par la puissance et le pouvoir. Ne l'oubliez jamais, mon ami…
Le sol se déroba et Thorgan chuta au milieu des constellations qui tourbillonnaient à une vitesse folle tandis qu'une voix résonnait dans sa tête lui disant : 'Cela s'est déjà produit… Cela se reproduira…'

Le voleur ouvrit les yeux sur le sol de la bibliothèque. Sa vue était brouillée et ses oreilles bourdonnaient. Il captait des voix assourdies au-dessus de lui, des échos de paroles en garthom.
Tournant la tête, il distingua un homme richement vêtu, surement la propriétaire de la demeure, allongé près de lui en sang, une épée bâtarde en travers du corps.
Relevant les yeux, il devina une forme glissant le long du mur de la salle. Une forme se fondant dans les ténèbres environnantes, comme imbriquée dans la pierre, et en même temps bien présente dans la pièce.
Elle portait un long manteau noir dont la capuche dissimulait les traits de celui qui le portait. Alors que les murs commençaient à tanguer devant les yeux de Thorgan, il vit la forme tourner la tête et là, il distingua le visage de Zexbet, l'homme qui l'avait engagé à Sjölk quelques jours auparavant. Son visage était éclairé d'une lueur diffuse bleutée où se découpait un sourire à la fois compatissant, ironique et malveillant.
La tête du voleur tomba en arrière, les murs tournaient de plus en plus vite, ses yeux se voilèrent et il bascula dans les ténèbres tandis qu'une lueur vacillante envahissait la pièce.

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Chapitre 3 :


-3-


Lorsque Thorgan se réveilla, il était dans une cellule froide et humide. Des fers étaient passés à ses chevilles et à ses poignets. Et il avait la plus belle migraine de sa vie.

Des flashs lui revenaient : la maison, les étranges visions, la voix qui lui avait parlé, la présence de son commanditaire dans la bibliothèque.
La seule chose dont il était sûr était qu’il s’était fait rouler comme un débutant. Il avait failli à la promesse qu'il s'était fait en quittant Dhaydrill : rester caché quelques temps et profiter de la vie en attendant des jours meilleurs. Et maintenant, il risquait de le payer au prix fort.

Quelques minutes après son réveil, Thorgan aperçut la lumière vacillante d'une torche approcher.
Trois gardes escortaient un quatrième personnage en manteau de fourrure richement paré, une lourde chaine ornée d'un médaillon pendait à son cou, et il affichait le regard hautain caractéristique des magistrats.
−Ainsi donc, commença-t-il après avoir pénétré dans la cellule, voici le mystérieux et insaisissable 'mercenaire elfique', Thorgan de la famille Wyhno.
−Et à qui ai-je l'honneur ?
−L'homme qui a promis de te traduire devant la justice pour tes méfaits.
−Tout ça pour quelques bourses délestées à des bourgeois et des nobles.
−Quelques bourses ? s'écria le magistrat. Et que fais-tu des assassinats, des interrogatoires sauvages et des mutilations que tu as, au mépris de la loi, commis durant des années ?
−Des dommages collatéraux, mon ami. Je n'y peux rien si certaines personnes n'arrivent pas à se séparer de quelques biens sans faire de l'esbroufe.
−Sauf que tu t'es trompé de cible cette fois-ci, assassin.
−Le gars que j'ai délesté de son joli caillou ? Il est si particulier que cela ?
−Ce gars, comme tu dis, répliqua le magistrat avec un sourire pervers, est très particulier : tu as commis un meurtre sur la personne du propre cousin de notre roi.
−Un meurtre ? Mais je ne l'ai pas tué votre gars !
−Tu étais seul avec lui dans la pièce. Alors qui ?
−J'en sais rien, à la fin. Ce n'est pas moi en tout cas.
−Nier l'évidence ne te sauvera pas. Le roi a déjà pris sa décision : il veut te voir pendu. La sentence sera effectuée dans deux jours…
Et l'obscurité retomba dans la cellule de Thorgan.

Le mage pénétra avec fracas dans la salle du trône. Il paraissait exténué comme après une longue chevauchée. Dans la salle, le souverain du Garthay et les quelques conseillers autour de lui étaient absorbés par une carte étalée sur une grande table.
−Il faut que je vous parle, roi Barhem !
−Mais bien sûr, maitre Orgos, répondit le monarque sans même relever la tête. Que puis-je pour vous ?
−J'ai appris que vous déteniez un homme dans vos geôles.
−Je détiens un certain nombre d'hommes dans mes geôles. Vous allez devoir être plus précis.
−Un homme a été emprisonné il y a quelques jours après avoir été arrêté à Barrowfield.
−Oh, vous voulez parler du meurtrier de mon cousin, répondit le souverain en relevant enfin la tête. En quoi cet individu pourrait bien vous intéresser ?
−Que comptez-vous faire de lui ?
−Vous répondez à ma question par une autre question, maitre Orgos. Que lui voulez-vous ?
−Certains faits sont parvenus aux oreilles des Imariens, des faits extrêmement troublants. Bref, j'aimerais pouvoir parler avec votre prisonnier. Maintenant, à votre tour de répondre à ma question : que comptez-vous faire de lui ?
−Il va être pendu dans deux jours.
−Pardon ? s'étrangla Orgos.
−C'est un meurtrier. Les meurtriers sont pendus au Garthay. A plus forte raison lorsqu'ils attentent à la vie d'un membre de la famille royale.
−Je vous déconseille de faire ça, roi Barhem !
−Les Imariens ne feront jamais rien contre un royaume de l'Alliance, je me trompe ?
−Je ne parlais pas de cela… Si ce que nous craignons vient à se réaliser, vous pourriez amèrement regretter d'avoir fait exécuter cet homme.
−Mais encore ?
−On vous a déjà parlé de la Prophétie de Arklïn ?
Barhem sembla hésiter, de l'inquiétude dans les yeux, tentant de juger de la franchise de son interlocuteur.
−Deux jours, Orgos. Après, c'est le gibet ! Compris ?
Le mage acquiesça de la tête avant de tourner les talons.

Thorgan entendit des bruits de pas, quelqu'un approchait de sa cellule. Surement le geôlier venu lui apporter l'ignoble mixture qu'ils osaient désigner sous le terme de nourriture.
La clé grinça dans la serrure et la porte pivota sur ses gonds. Le personnage qui rentra n'était pas exactement le type auquel Thorgan s'attendait : l'individu était vêtu d'une tunique longue verte et d'un pantalon blanc, ses chausses étaient de bonnes qualités bien qu'usées par la marche. Ses cheveux blonds délavés retombaient en masse sur sa nuque. A sa ceinture étaient accrochées deux étranges lames en demi-cercle hérissées d'une multitude de dents tranchantes. Au jugé, Thorgan ne donnait guère plus de vingt-six ans à son visiteur, soit quelques années de plus que lui. Ce dernier devait être un guerrier.
Pourtant, son regard fut attiré par le symbole qui ornait la tunique de l'inconnu : trois bandes partant d'un cercle. Thorgan sourit intérieurement : parfois les apparences étaient vraiment trompeuses.
−Je m'appelle Orgos, commença l'inconnu. On peut discuter tous les deux ?
−Je me souviens pas avoir requis un prêtre… Enfin, pas consciemment.
−J'aimerais que vous me parliez de ce qui s'est passé dans la bibliothèque du Jharlob.
−Comme si cela pouvait bien vous intéresser…
−Figurez-vous que oui. Et fortement en plus !
−Je leur dirai, renchérit Thorgan en pointant un doigt au ciel. Je suis persuadé qu'ils seront également fortement intéressés.
−C'est très important pour moi.
−Allez vous faire voir !
−Ecoutez ! Je dois être le seul à vingt lieux à la ronde à avoir l'envie ou l'intérêt de vous sauver. Alors, faites en sorte de m'aider.
−Suis-je si important ? ironisa le voleur.
−Vous, pas vraiment. Par contre ce que vous avez vu, oui. Je pourrais vous l'extirper de force en utilisant mon pouvoir et vous laissez pourrir dans cette cellule jusqu'à votre exécution. Mais, je pense que vous êtes plus intelligent que cela, non ?
Thorgan fit mine de réfléchir quelques secondes avant de répondre. Après tout, cela pouvait n'être qu'un piège ou un jeu pervers de noble en manque de défis.
−Une chose m'intrigue : comment pouvez-vous savoir ce qui m'est arrivé ?
−J'ai entendu les rumeurs colportées par les domestiques. Celles-là méritaient quelques précisions.
−Et si ce que je vous raconte vous est inutile ? Aurais-je la liberté ?
−La liberté, non. La vie sauve, ce qui sera déjà pas mal, et je m'assurerai que votre détention se déroule dans un lieu moins… répugnant.
−Je ne suis pas du genre sédentaire, vous savez.
−Voyez cette option comme une possibilité d'évasion future. Vous êtes très doué dans le domaine il parait.
−Et si mes informations sont valables ?
−Dans ce cas, répondit Orgos, je vous demanderai de m'accompagner à Dorgok, la capitale des Dollogrïms, où va se réunir un conseil d'urgence.
−C'est une plaisanterie, j'espère ?
−C'est ça ou le gibet… Alors, on peut discuter à présent ?
−Ai-je le choix ? demanda Thorgan amère.
−Pas si vous tenez à la vie…

Hisako était accroupie sur le mur de pierre qui bordait l'enceinte du palais royal garthom tout en cogitant à la situation. Elle pouvait voir les gardes en faction tout autour du bâtiment.
Ces crétins n'avaient même pas idée de lever la tête en l'air. Il était même étonnant qu'au cours des sempiternels conflits qui aient opposé les siens aux Garthoms, aucun assassin ne soit parvenu à couper la tête du pouvoir au Garthay.
Elle avait vu le voleur sortir de la propriété contenant la Pierre, mais celui-ci s'était fait prendre et il avait été emmené par des gardes. A présent, un mage Imarien s'intéressait à lui et Hisako savait pertinemment pourquoi. Il ne lui restait qu'une seule chose à faire.

−C'était comme si j'avais pris un grand coup sur la tête, commença Thorgan. Des étourdissements, une impression de chute, les murs qui tournaient de plus en plus vite et soudainement tout à disparu pour laisser place à autre chose.
−Une vision ? demanda Orgos.
−Incroyable, non ? Allez raconter ça alors que vous êtes déjà condamné pour le meurtre d'un proche du roi.
−Qu'avez-vous vu ?
−Un champ de bataille sous la pluie, de nombreuses races se battaient. Il y avait un orage. Un violent orage.
−Un détail insolite vous a frappé ?
−Pas vraiment. C'était une grande plaine avec des buttes de terre et des arbres morts. Je voyais des montagnes.
−Des montagnes blanches ?
−Oui, une multitude de sommets blancs.
−Les Echines du Dragon… C'est tout ?
−Non, après il y a eu un flash et j'ai vu un grand dôme en feu. Des Elfes couraient dans tous les sens. Des Elfes femmes dans de magnifiques robes pourpres. Et puis, j'ai vu une créature.
−Un gigantesque dragon, n'est-ce pas ? Avec des écailles rouges flamboyantes.
−Comment le savez-vous ? s'étonna Thorgan.
−Je pense que vous avez vu le Sanctuaire de l'Ile de Cendre. Enfin, sa destruction en 1359. Autre chose ?
−Une étrange conversation. Entre un Elfe et un mage. L'Elfe parlait d'apporter de la stabilité dans les flux du mana et plus de sécurité à une alliance.
−Vous avez pu saisir des noms ?
−Le mage s'appelait Nylha et l'Elfe… Yojjop ou Yajjob. Il était roi d'après le mage.
−Yajjop. Il était roi des Elfes Eldrïns il y a trois siècles.
−Le mage ne semblait pas vraiment d'accord avec lui. Il craignait la création d'une sorte de trop grand pouvoir.
−Ça ne m'étonne pas, répliqua Orgos en se relevant.
−Hé ! s'insurgea Thorgan. Vous avez promis de me faire sortir d'ici !
−Au vu de ce que vous m'avez dit, il est plus qu'essentiel que vous veniez à Dorgok avec moi. La situation est plus grave que je le craignais. Alors, restez calme : demain, au plus tard, vous serez dehors.
−Et pour la suite ?
−Nous verrons. Il y a quantité de détails que vous ignorez encore. Vous êtes loin d'avoir saisi les conséquences de votre situation présente.

Le soir même, Thorgan était sorti de sa cellule et emmené au palais royal de Trondlag, où on l'avait parqué dans une chambre avec interdiction d'en sortir.
Il tournait en rond en se demandant ce qu'on lui réservait. Il n'avait même pas revu son étrange visiteur. La seule chose qu'on avait daignait lui dire concernait son départ dans l'après-midi du lendemain avec le mage, le roi du Garthay et son escorte pour Dorgok.
Alors que la nuit commençait à tomber, un domestique passa la porte, encadré par deux gardes, et déposa, sans un mot, une écuelle avec un peu de soupe chaude sur la table de la chambre. Il repartit de même dans un silence glacial et clairement hostile.

Le lendemain, deux gardes tirèrent le voleur de son sommeil à l'aurore. Ils le conduisirent dans la cour du palais où l'attendaient déjà Orgos, le roi Barhem et une dizaine de cavaliers armés.
Barhem lui jeta un bref regard méprisant, depuis le haut de sa monture, avant de tourner la tête. Orgos descendit de cheval pour saluer Thorgan et lui présenter un canasson à robe grise. Alors, qu'il s'apprêtait à monter en selle, un palefrenier l'attrapa par la manche :
−Vous bénéficiez peut-être d'un sursis grâce à maitre Orgos, dit-il, mais n'imaginez pas que cela vous dispensera d'observer quelques règles élémentaires en présence du roi.
−Je sais.
−Non, vous ne savez rien. Les bouseux de votre espèce ne peuvent pas savoir. Le roi mène la troupe, vous resterez en toutes circonstances derrière lui. Vous ne lui adressez pas la parole, vous ne le regardez jamais dans les yeux et vous ne le touchez sous aucun prétexte. Vous dinerez avec la garde et vous obéirez durant tout le trajet aux ordres de leur capitaine.
−Je ne suis pas contagieux, vous savez.
−Justement si. Vous portez une lèpre comme tous ceux qui ne sont ni nobles, ni guerriers. Votre présence est une simple et pure offense à la noblesse et à la prestance de notre sire.
−Vraiment ?
−Laissez tomber, Thorgan ! intervint Orgos. Il est grand temps de se mettre en route !
Les cavaliers se mirent en route et quelques minutes plus tard, ils galopaient à travers la campagne du Garthay vers l'est. Thorgan était l'image d'un orage sur le point d'éclater.
−Vous lui en voulez ? demanda Orgos.
−Vous ne le seriez pas à ma place, peut-être ? Avait-il besoin d'être si hautain pour me dire comment me comporter avec le roi ?
−Il vit au palais, c'est tout. Il a trop côtoyé la noblesse et la prêtrise pour considérer encore le peuple comme des êtres humains.
−Et c'est vous qui dites ça, railla Thorgan.
−Expliquez-vous.
−Vous êtes un prêtre, non ?
−Pas exactement, non. Nous sommes les serveurs des dieux. De tous les dieux, sans exception. Et notre magie n'a rien à voir avec les tours de passe-passe destinés à impressionner les paysans.
Thorgan se contenta de faire la moue.

Les jours s'écoulèrent lentement jusqu'à ce que, quatre jours après leur départ de Trondlag, la troupe atteigne la frontière avec l'Elmendrïn, le royaume millénaire des Elfes de l'Ercan, le dernier vestige du vaste empire qui dominait le continent trois siècles auparavant. Le passage entre les deux royaumes s'effectuait par la Trouée de Sang, un large défilé qui coupait en deux les montagnes de l'Eyfjar, avant de se jeter dans la Mer Intérieure plus au nord.
De l'autre côté de la trouée, les gardes-frontières laissèrent passer la troupe sans aucune formalité à la vue du blason martelé sur les boucliers.
La traversée de l'Elmendrïn allait prendre pas loin de quatre jours pleins, puis il restait deux jours de voyage avant d'atteindre Dorgok, la capitale des Dollogrïms.

La forteresse de Wayglish était encore plus lugubre qu'à l'accoutumée. Zexbet était pensif alors qu'il descendait vers les catacombes de la bâtisse.
Lizborg l'avait bien sûr félicité lorsque le mage lui avait présenté la Pierre Bleue, mais le maitre ne semblait pas si content que cela. Zexbet aurait même osé dire qu'il était inquiet, le regard dans le vague.
Rien n'avait jamais ébranlé le Seigneur du Borgoll, le Maître des Bakuors, les Mages du Xaihir, celui qui avait rassemblé les Tribus Orques, reforgé la Horde sur l'enclume de la guerre et qui, tel le phénix, avait resurgi de ses cendres. Cet être ne vivait pas dans le même monde que le reste de ses serviteurs, il voyait des choses qui transcendaient le temps et l'espace.
Zexbet était suffisamment proche du maitre pour savoir que cette attitude n'augurait rien de bon. Il devait faire très attention aux sautes d'humeurs aussi inattendues que violente du maitre absolu du Borgoll.
Arrivé en bas des escaliers, le mage remonta un long couloir, éclairé à intervalle régulier par une torche fixée à un anneau du mur. Il pouvait sentir les flux du Xaihir bouillonner autour de lui, appel de vie et d'énergie.
Zexbet poussa une porte et pénétra dans une petite pièce où une jeune humaine était attachée à un poteau. Les quatre gardes en armures, leurs casques cachant leurs traits, s'étaient disposés aux coins de la pièce. Pour une fois, ils s'étaient parfaitement acquittés de leur mission : le spécimen avait la jeunesse et la beauté parfaite pour satisfaire le mage.
−Es-tu confortablement installée ? demanda Zexbet en s'approchant de sa future victime. Mes gardes ne t'ont pas trop brutalisé ?
−Je ne comprends pas seigneur, répondit la fille. Je n'ai jamais importuné mon maitre, ni ne lui ai manqué de respect.
Une Humaine des Royaumes du Nord, devina Zexbet. Surement une prise de guerre faite par un seigneur ballric lors d'une des nombreuses expéditions de pillages des royaumes de l'Alliance.
−Ne t'inquiète pas, mon enfant, fit le mage. C'est pour te récompenser de tes services que tu es ici.
Le Bakuor, l'initié du Xahir, libéra les arcanes secrets de son art qui vinrent envelopper la jeune fille comme un cocon coloré.
Au départ, rien ne se passa. Mais subtilement, les traits de la fille se relachèrent, sa peau devint de plus en plus flasque, des rides de plus en plus marquées creusèrent son visage. Elle vieillissait à vue d'œil. Ses cheveux grisonnants retombant sur sa peau brunie.
Zexbet sentit la vigueur, la force et la vie de la fille venir nourrir sa chair, faisant éclater un arc-en-ciel de bruits et d'odeurs au niveau de ses sens. Régénéré, il poussa un grognement bestial en direction du ciel.
Un des gardes s'avança de son pas lourd et métallique, et détacha la fille qui s'écroula sur le sol en position fœtale.
−Remercies-en le Xaihir, fit Zexbet en se penchant sur sa victime, il te reste quelques années à vivre. Je te conseille d'en profiter au mieux.
La porte qui se referma résonna d'un claquement glacial.

Thorgan pouvait observer à souhait la diversité culturelle qui peuplait l'Elmendrïn, la patrie des Eldrïns, le dernier royaume survivant du défunt Empire Elfique.
Au fil des siècles, bon nombre de tribus avaient trouvé refuge dans ce dernier bastion de la nation elfique autrefois florissante, mais aujourd'hui réduit à un royaume comme les autres.
Bien sûr, les Eldrïns représentaient la quasi-totalité de la population, mais l'œil exercé du voleur repéra également de nombreux Hwoks, ceux que les autres Elfes appelaient les Elfes Gris des Marais. Il y avait également des représentants d'une foultitude de tribus mineures : des Xojjils avec leurs courtes tuniques et leurs larges coiffes, des Zoghis à mains abimées par le travail de la forge, des Hoblongs, des Flessings, et bien d'autres encore.
Le contrôle du pays était entre les mains des Eldrïns qui détenaient l'essentiel du pouvoir. Ils maintenaient avec orgueil ce qu'ils considéraient comme le dernier véritable sanctuaire de leur peuple, et tenaient à conserver le prestige de leur lignée en tant que dernière Grande Tribu Elfique de l'Ercan.
Au fils des siècles, les autres Grandes Tribus qu'étaient les Nilssiens, les Quëanors, les Hwoks et les Taktors avaient connu diverses fortunes malheureuses.
Thorgan songea que, à l'exception de l'extraordinaire longévité de l'Elmendrïn, le peuple elfique de l'Ercan se réduisait aux nombreuses communautés sylvestres des Quëanors dispersées sur le continent.

Au fil du voyage à travers le royaume elfique, Thorgan s'était considérablement rapproché d'Orgos. Après tout, le mage n'était que de deux ans son ainé. Le voleur avait par ailleurs été fortement surpris lorsque l'Imarien lui avait avoué qu'il n'avait que vingt-cinq ans. Il lui avait expliqué, un sourire aux lèvres, que l'Ordre était en perpétuel renouvellement et que la maitrise du mana ne procurait pas l'immortalité, contrairement aux fables colportées par les filid, les conteurs, au mieux octroyait-il un à deux siècles d'existence pour le mage.
Thorgan s'était également un peu intéressé à la suite du roi Barhem. Tous les soirs, cette fourmilière s'activait pour monter un campement avec la tente majestueuse du monarque au milieu de quatre ou cinq autres réservées aux soldats, aux domestiques et une dernière où était parqué Thorgan.
Le voleur avait été frappé par une des servantes. Interrogé, Orgos lui avait appris qu'elle s'appelait Yami. Mais quelque chose intriguait le Garthom, quelque chose d'anormal dans le regard ou les gestes de la femme titillait son instinct de voleur. Il avait bien tenté de parler avec elle, mais Yami restait très distante comme si elle refusait la conversation, pas par mépris comme la plupart des autres, mais plus par défiance envers le voleur. Son attitude était agressive, elle ne lâchait que quelques lieux communs en réponse aux questions de Thorgan.

Enfin, la frontière du Dorgoll fut en vue, les vastes forêts de l'Elmendrïn s'éloignèrent dans le dos des cavaliers qui s'engagèrent sur la plaine qui longeait la Mer des Brumes jusqu'à la capitale Dorgok.
Thorgan n'avait encore jamais vu de Dollogrïms, il dut se rendre à l'évidence que leur surnom d'Homme-Elfique n'était pas totalement imagé. Les Dollogrïms étaient plus grands et plus forts que les Humains, leurs longs cheveux roux ou auburn étaient coiffés à l'aide de tresses ou de queues qui retombaient en masse souple dans leur dos. Mais ce fut leurs oreilles légèrement plus effilées que celles des Humains qui attirèrent l'attention du voleur.
Les soldats, que croisait la caravane, portaient de simples armures en cuir bouilli, et étaient équipés d'une arme que Thorgan n'avait jamais vue auparavant : une longue hampe en bois sur laquelle venait s'enquillait une pointe en métal, elle-même bloquée par une lame acérée.
Une arme que les Dollogrïms manipulaient avec nonchalance, mais que le Garthom devinait mortelle entre des mains expertes.

L'approche de la capitale par le sud passait par quelques reliefs accidentés qui avaient autrefois constitué une solide défense naturelle contre les invasions venues de la terre. A présent, c'était juste la dernière étape de la route avant d'atteindre la ville.
Thorgan chevauchait mécaniquement, perdu dans ses pensées, tentant d'imaginer ce qui l'attendrait une fois rendu à Dorgok.
Il allait assister à un conseil, la chose était entendue. Cependant, pourquoi des souverains voulaient-ils se rencontrer suite au vol d'un vulgaire caillou ? Et puis, c'était quoi cette Alliance dont avait parlé Orgos lorsqu'ils se trouvaient encore à Trondlag ?
Les questions se bousculaient dans sa tête lorsqu'un cri strident vint le tirer de ses songes. Il leva les yeux et aperçut une forme sombre s'élever dans le ciel et déplier de grandes ailes. En un instant, il comprit. Des dragons.
Il lança un cri d'alerte, mais les autres restaient figés sur leurs montures avec un regard interrogateur comme s'ils ne se rendaient pas compte du danger imminent qui planait au-dessus de leurs têtes.
Heureusement, Orgos semblait avoir compris. Le mage regardait le ciel et ne pouvait pas avoir loupé le dragon qui descendait sur eux. Mais au lieu de crier aux autres de chercher un abri, il fit signe à Thorgan de se calmer.
La créature devenait de plus en plus grosse, et très vite le voleur remarqua deux choses étranges : le dragon ne suivait ni une trajectoire, ni une vitesse d'attaque. Au contraire, elle semblait freiner délibérément sa course afin de se poser devant le groupe.
Alors que le dragon était à environ cinq mètres au-dessus de lui, le Garthom remarqua une forme humanoïde au niveau des épaules de la créature. Un Dollogrïm à en juger par la silhouette.
La bête se posa sur le sol et un guerrier dollogrïm en descendit avec souplesse. Il ne portait ni casque, ni armure, juste des serres-poignets et une légère tunique de cuir. Par contre, à sa ceinture, étaient fixées plusieurs lames de jet.
La créature en elle-même avait un cou relativement court, une peau écailleuse grise, deux pattes postérieures, mais pas de patte antérieure. Par contre, des dents grosses comme les cuisses des Humains se devinaient dans la gueule du dragon.
−Roi Barhem, dit le Dollogrïm après une révérence. Bienvenue à Dorgok, le roi Kiliän vous attend avec impatience. Ainsi que maître Orgos, bien sûr.
−Remercie ton maître, répondit le monarque garthom, et informe-le sans tarder de mon arrivée.
−Oui, seigneur.
−Qu'est-ce que… ? fit Thorgan alors que le Dollogrïm repartait déjà vers sa monture.
−C'est un Drakönn, répondit Orgos, un chevaucheur de Wyvern.
−Ils montent des dragons ?
−Les Wyverns ne sont pas des dragons, Thorgan.
−Pour moi, ils se ressemblent : ils volent, ils ont une peau écailleuse, ils ont des crocs, des ailes et ils sont carnivores.
Le mage remarqua que Thorgan tremblait en disant cela.|

La caravane franchit les portes de Dorgok une vingtaine de minutes plus tard.
La capitale des Dollogrïms s'étalait sur un seul niveau au bord d'un promontoire qui surplombait la Mer des Brumes. Au pied du promontoire s'étirait le long de la mer les installations portuaire de la cité. Les deux niveaux étaient reliés par un passage percé au travers de la dizaine de mètres de roche qui séparait le sommet du plateau du littoral.
Le palais du roi Kiliän se situait dans la partie nord de la cité, entourait des quartiers militaire et administratif de la capitale. C'était un magnifique édifice s'élançant en fines flèches vers le ciel, de larges fenêtres attirant la lumière vers l'intérieur du bâtiment. Aucun mur d'enceinte ne le ceinturait, si ce n'était une simple grille aux barreaux ouvragés sur le devant, et un mur à peine plus haut que Thorgan sur son cheval sur les trois autres côtés.
Lorsque Thorgan le fit remarquer à Orgos, celui-ci se contenta, avec un sourire amusé, d'informer le voleur qu'il n'était pas dans la mentalité des Dollogrïms de s'introduire en fraude dans la propriété d'un autre. Une notion que le Garthom semblait avoir du mal à cerner.

Le souverain du Dorgoll attendait ses invités, avec quelques officiels de la cour, devant le palais.
C'était un homme d'un certain âge vêtu d'un long manteau bleu rembourré. De nombreuses rides creusaient son visage où se découpaient deux yeux qui semblaient sonder les autres jusqu'au tréfonds de leur être. Ses longs cheveux grisonnants ne portaient aucune couronne ou le moindre signe de son rang.
−Je te salues, Barhem, souverain du Garthay ! Sois le bienvenu à Dorgok !
−Kiliän, mon vieil ami ! répondit le Garthom. Nous pouvons nous passer de ces civilités inutiles entre amis.
−Certes, mon ami. Mais que va donc penser le peuple si nous nous comportons en simples roturiers ?
Et Thorgan nota toute la malice dans la réflexion du Dollogrïm. Cet homme était plus rusé qu'il ne le laissait paraitre.
−Qui est-ce ? demanda Kiliän en pointant le voleur.
−Quelqu'un que notre ami Orgos a tenu à emmener pour une raison obscure, répondit Barhem amère. Faites attention à vos possessions, mon ami, ce malandrin a les mains baladeuses…

Les Dollogrïms installèrent Thorgan dans une chambre mitoyenne à celle d'Orgos. Le voleur avait la nette impression qu'au moins une des conditions à sa libération avait été que l'Imarien garde un œil sur lui.
Le Garthom ne pouvait aller nulle part sans que le mage soit avec lui ou que deux gardes lui collent au train.
Le lendemain de leur arrivée, un groupe de cavaliers firent leur apparition. Thorgan les aperçu, depuis la fenêtre de la chambre où il était confiné, pénétrer dans le palais aux côté du roi Kiliän.

Ce fut le soir qu'Orgos vint le trouver pour lui annoncer que tous les participants au conseil étant arrivés, l'assemblée se tiendrait le lendemain. Il l'invita également à se joindre à un banquet offert par le roi Kiliän en guise d'accueil à ses hôtes.
L'Imarien conduisit Thorgan dans une immense salle décorée de multiples tentures de scènes de chasse, de parties de campagne et de situations comiques.
Le parfum des mets préparés pour le banquet plané dans la pièce. La musique emplissait l'espace vouté éclairé par de multiples torches.
De nombreux danseurs dansaient déjà au centre de la pièce. Des dames en belles tenues au bras de leurs élégants cavaliers. Ils tournaient en cercle, empêtrés dans leurs beaux atours.
Et, alors que le morceau en cours se concluait, plusieurs musiciens entamèrent un morceau plus rapide, et là, émergeant de la pénombre, une jeune Elfe se mit à tournoyer. Ses cheveux roux cascadaient dans son dos comme une rivière cuivrée, des yeux bleus, des lèvres fines et un corps élancé.
Thorgan reprit brusquement sa respiration et déglutit. Il avait les yeux fixés sur la créature de rêve qui enchainait les arabesques sur une musique aussi énergique qu'un torrent de montagne bondissant de pierre en pierre jusqu'à la vallée.
Enfin, l'Elfe s'immobilisa avant de remercier les personnes présentes d'une inclinaison rapide. D'un côté de la pièce, des applaudissements plus lents et forts retentirent : le roi Kiliän venait de faire son entrée.
−Bravo, chère amie. Cette démonstration de votre talent a ravi, il me semble, plus d'une personne ce soir.
−Merci à vous, roi Kiliän, répondit l'Elfe.
−Il s'agit de Gadrïm, dit Orgos à l'oreille de Thorgan. La fille d'Ayrön, seigneur de l'Elmendrïn. Elle et son frère Ladrïn représenteront leur père lors de l'assemblée.
−Je n'avais jamais vu une telle danse, fit le Garthom le souffle encore court.
−Je crois que les Elfes appellent cela une jig. C'est une danse glissée qui évoque la force et la grâce.
−Je le crois, souffla Thorgan.
−Par contre, mon ami, ne te fais pas d'illusion : tu aurais plus de chances de voir une bansid te sortir du derrière.
−Pardon ?
−Tu m'as très bien compris...

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMar 28 Juin 2011 - 0:41

Début chapitre 4 :


-4-


Thorgan dormit très mal cette nuit-là. Il se retournait sans arrêt dans son lit et voyait, dans la pénombre, une forme tournoyer au-dessus de son lit.

Au matin, Thorgan et Orgos se rendirent sur une des terrasses du palais de Dorgok.
Sur l'espace à ciel ouvert surplombant la cité, une table rectangulaire avait été installée. Kiliän présidait, les Elfes Gadrïm et Ladrïn avaient déjà pris place, ainsi que Barhem, un second Dollogrïm, un Humain couronné et un Nain.
Plusieurs gardes, Elfes, Nains, Humains et Dollogrïms, se tenaient en retrait, à quelques pas derrière les participants à l'assemblée.
Lorsque Thorgan et Orgos eurent pris place, Kiliän se leva avec un air solennel.
−Mes amis, je vous remercie d'avoir si rapidement répondu à mon appel. Je laisserai maitre Orgos vous expliquer la raison qui nous a conduits à quérir cette assemblée.
−Merci, Seigneur Kiliän, fit l'Imarien en se levant. Comme vous l'avez surement déjà appris la Pierre Bleue à été dérobée par un Bakuor de Lizborg il y a quelques jours.
Plusieurs regards à la fois inquiets et interrogateurs se croisèrent autour de la table.
−Le cousin du roi Barhem, Frissyt de Yadrov, a été tué.
−Par l'homme assis à côté de vous, intervint Barhem.
−Je n'en suis pas si sûr, moi.
−Il était dans la pièce, avec le poignard qui a tué mon cousin. Et toutes ses fables ne changeront rien pour moi : il est coupable d'un meurtre.
−Rien n'est plus furtif qu'une évidence, Barhem.
−Nous verrons, grogna le souverain garthom.
−Avant de tirer de telles conclusions, cracha Orgos en foudroyant son homologue du regard, verrez à Imar et étudiez les enseignements de l'Ordre durant quinze ans. Vous spéculez sur des faits qui vous dépassent de très loin !
Un lourd silence tomba autour de la table. Barhem était bec ouvert. Orgos contenait une colère évidente. Thorgan s'était tassé sur son siège. Et chacun attendait que quelqu'un brise le silence.
−Je pense que nous dévions de notre sujet, intervint Kiliän. Maitre Orgos, veuillez poursuivre, je vous pris.
−Le vol de cette pierre est pressentit à Imar comme le signe avant coureur du retour de Lizborg et du réveil des Bakuors.
−Veuillez m'excusez, intervint le Nain, affirmeriez-vous sur la seule preuve du vol d'une pierre que le seigneur des Bakuors est revenu ?
−Lorsque Thorgan, ici présent, a tenté de toucher la pierre, il a eu trois vision : premièrement, la Bataille de Qwologg ; deuxièmement, la destruction du Sanctuaire des Umatirks; enfin, une discussion animée entre le roi Yajjop et Nylha, actuel Premier Maitre de la Tour d'Imar.
A la mention de ces deux noms, Ladrïn et Gadrïm échangèrent un regard interrogateur.
−En effet, confirma l'Imarien, ils débattaient de la création ou non des Cinq Pierres.
−Vous savez mieux que quiconque ce que dit Arklïn, répliqua le prince eldrïn.
−Et alors ?
−Alors, vous savez bien que cela est impossible ! lança le deuxième Dollogrïm d'un air renfrogné.
−Je vous pris d'excuser mon fils Lorgan, intervint Kiliän. Cependant, je dois reconnaitre qu'il n'a pas totalement tord : vous pensez vraiment que ce voleur soit celui désigné par Arklïn ?
−Comme je l'ai dis plus tôt, rien n'est plus furtif qu'une évidence.
−Attendez une seconde ! intervint Thorgan. Puisse que vraisemblablement c'est de ma personne qu'il s'agit, il me semble juste d'avoir quelques explications.
Kiliän et Orgos le dévisagèrent comme sortant d'un rêve.

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMer 29 Juin 2011 - 0:33

La suite :


−Qui est cet Arklïn dont vous n'arrêtez pas de parler ? reprit le Garthom. C'est quoi les Bakuors ? Et puis, en premier lieu, vous semblez attacher une importance particulière au caillou que j'étais censé voler. Pourquoi ?
−Avez-vous déjà entendu parler des Cinq Pierres de Mana ? demanda Ladrïn méditatif.
−Pas vraiment, non.
−Ce sont cinq pierres créées par les maitre artisans du roi elfique Yajjop il y a un peu plus de deux siècles, expliqua Orgos. La volonté initiale des Elfes étaient de contrôler à souhait les flux du mana.
−Les quoi ?
−Les flux du mana, répéta l'Imarien. Au nombre de cinq pour les cinq éléments de la nature : le feu, la terre, l'eau, le bois et l'air. Rassemblée, elles étaient censées assurer à son possesseur une puissance sans égale.
−Et la pierre que je devais voler était l'une d'elles ?
−Disons que maitre Orgos aurait dû mentionner le conditionnel, fit Lorgan. Nous n'avons aucune preuve qu'il s'agisse réellement d'une des Cinq Pierres.
−Un Bakuor a tout fait pour s'emparer de cet artefact, répliqua Orgos. Et il a réussi. A votre place, je ne négligerais aucune option.
−Personne ne sait où se trouvent ces cailloux ? s'étonna Thorgan.
−Je pense que vous devriez lui raconter, dit Orgos à Ladrïn. Après tout, c'est l'histoire de votre peuple.
−Eh bien, il s'avéra que les Cinq Pierres détenaient un pouvoir trop grand pour être contrôler. Alors, nos ancêtres placèrent les Pierres dans le Sanctuaire de l'Île des Cendre. Celui-ci était gardé par un ordre de prêtresses elfiques du nom des Umatirks.
−C'était la destruction que j'ai vu ?
−Exact. En 1359, les Wilbrigs attaquèrent le Sanctuaire et le dévastèrent.
−Excusez-moi. Les quoi ? demanda Thorgan.
−Les gros dragons, expliqua Orgos.
−Oui, enfin gros n'est pas exactement le mot que j'emploierais. Gigantesque me parait plus approprié.
−Quoi qui l'en soit, reprit Ladrïn, les pierres se sont volatilisées suite à cette attaque et personne ne sait où elles se trouvent aujourd'hui.
−Les Umatirks ont dû les cacher afin de les protéger, intervint Gadrïm. C'est l'évidence même.
−Nous n'avons aucune preuve qu'une d'entre elles ait survécu, répliqua Lorgan.
−Par contre, nous avons la certitude que Lizborg possédait déjà la Pierre Rouge, indiqua Kiliän. Si Maitre Orgos a raison, il possède à présent la Pierre Bleue.
−Et on peut suspecter qu'il se soit déjà lancé à la recherche des autres Pierres, ajouta Barhem sinistre.
−Et c'est qui ce Lizborg ? demanda Thorgan.
−Le maitre du Borgoll, le seigneur des Bakuors, les mages apostats du Xaihir, expliqua Orgos. L'individu qui t'a recruté au Garthay était vraisemblablement l'un d'entre eux.
−C'est d'ailleurs une de ses vielles obsession, dit Ladrïn.
−Comment ça ?
−On vous a parlé de la Croisade des Légions Rouges ?
−Un conflit il y a une vingtaine d'années qui a opposé les royaumes du nord de l'Ercan aux tribus unifiée des Orques, des Trolls et des Gobelins entre autres.
−Et bien, son instigateur était Lizborg. Il voulait récupérer les Cinq Pierres qu'il supposait être en possession des Eldrïns.
−Mais, il a été vaincu, n'est-ce-pas ?
−A la bataille des Plaines de Qwologg où son armée et lui furent défaits, non sans avoir mis le nord du continent à feu et sang durant quatre ans.
−Quatre années durant lesquelles il occupa l'Ile des Cendres, rappela Lorgan. On peut donc craindre qu'il possède d'autres pierres que la Rouge et la Bleue.
Un long silence tomba autour de la table que Kiliän rompit au bout de quelques secondes.
−Je pense que le moment est opportun pour suspendre notre assemblée. Je vous proposerai de reprendre plus tard. En attendant, j'aimerai m'entretenir avec Orgos, Ladrïn et Gadrïm.
Et sur ces mots, il se leva et quitta la terrasse. L'Imarien et les deux Elfes lui emboitèrent le pas.

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeLun 4 Juil 2011 - 23:14

La suite :



Thorgan erra dans le palais de Dorgok parmi les couloirs trop long et trop décorés à son goût.
Même si le roi Kiliän ne le considérait pas avec le même dédain que le souverain garthom, le voleur était surpris de ne pas avoir deux gardes au derrière chargés d'épier ses faits et gestes.
Depuis les terrasses du palais, on voyait en contrebas de la cité la Mer des Brumes s'étendre jusqu'à l'horizon, les embruns salés de l'eau venant piquer les narines du Garthom. Il se souvenait avoir vu une fois la mer étant enfant, il revoyait le visage de sa mère, le parfum de rose qui émanait de ses vêtements et le contact doux et chaud de sa peau.

En regagnant sa chambre, Thorgan entendit plusieurs voix montaient de derrière une porte. Les voix de Ladrïn et Kiliän résonnaient dans le couloir.
−La prophétie est formelle ! disait l'Elfe. Elle n'a jamais été prise en défaut durant quatorze siècles !
−C'est fort probable, répliqua le Dollogrïm. Mais je reste septique quant à l'implication du voleur. Arklïn a mentionné un héros au cœur noble se levant contre la tempête du Seigneur des Bakuors.
−Et pourquoi ne serait-ce pas lui ? demanda Orgos.
−C'est un voleur ! Comme noblesse de cœur, il y a mieux.
−Si vous aviez discuté aussi longuement avec lui que moi depuis Trondlag, vous seriez surpris par la finesse d'esprit et la noblesse des sentiments qui se cachent derrière sa façade de voleur.
−Sans compter qu'il est assez plaisant à regarder, ajouta Gadrïm de sa voix fruitée.
−C'est pas vraiment le moment de faire des sentiments, fit Ladrïn. Le conseil reprend sous peu et nous n'avons toujours pris aucune décision.
−Ne t'y trompe pas, mon frère, je lui planterai sans hésiter ma dague dans le cœur si il commet un acte regrettable.
−Et pour sa place ? demanda Kiliän.
−Je serais d'avis de faire confiance à Orgos et puis...
A cet instant, Thorgan entendit des pas approchaient. Il eût juste le temps de quitter le couloir qu'il aperçu Yami, la servante de Barhem, remontait le couloir avec plusieurs vêtements dans les bras. Elle s'arrêta au niveau de la porte, jeta un coup d'œil de chaque côté et colla son oreille au panneau de bois.
Elle resta quelques secondes là à écouter avant de se redresser comme si elle sentait la présence de Thorgan. Ses yeux s'étrécirent et elle remonta le couloir d'un pas posé. Elle dépassa Thorgan, tapi dans l'ombre, et s'immobilisa.
−Tu m'observais ? demanda t'elle sans se retourner.
−Disons que je suis surpris de voir une simple servante écouter aux portes, répliqua le voleur en s'avançant dans la lumière.
−Tu faisais de même juste avant, non ?
−J'ai une bonne raison de le faire, tu ne trouves pas ?
−Qu'est-ce que j'en sais ? Comme tu l'as dis, je suis une servante. La curiosité peut être une bonne excuse.
−Allons, ne joue pas à ce jeu-là avec moi. Barhem attend ton rapport et je ne voudrais surtout pas te retarder.
−Garde bien à l'esprit que la seule raison pour laquelle tu es encore en vie est que je trouve ton ignorance dans cette affaire un brin divertissante.
−Merci, répliqua Thorgan, mais je trouve ton arrogance extrêmement insultante.
Yami se contenta d'esquisser un sourire avant de repartir.
−On est pareil tout les deux ! lança Thorgan dans son dos. Un assassin reconnait un autre assassin. Tu ne peux rien faire contre cela.

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMar 5 Juil 2011 - 0:59

Fioouuu, j'ai lu ton premier post, je continuerai plus tard parce-que là...
Je dois dire que c'est franchement très bien écrit, je ne vois vraiment pas quoi critiquer si ce n'est que maintenant je meurs d'envie de lire la suite, sans en avoir ni la force, ni le courage ce soir Smile
Ton univers à l'air d'être bien ancrée dans ton esprit, en dépit de quelques "quasi-cliché" (le robin des bois façon rock'n'roll par exemple) le tout est suffisamment dense (et c'est peu de le dire) pour diluer l'impression de déjà vue.
En bref, du tout bon, mais attend que j'ai fini pour mettre la suite, sinon j'abandonne lol!
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMar 5 Juil 2011 - 1:48

Tu sais, j'ai commencé à écrire cette histoire en 2002 Wink
Par contre pour le héros c'est plus le Althalus des Eddings qui m'a inspiré.

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMar 5 Juil 2011 - 10:37

C'est vrai que ça donne envie d'en savoir plus et de lire la suite !

les corrections:
Fin du 3ème chapitre


— pied du promontoire s'étirait le long de la mer les installations portuaire de la cité : s’étiraient ; portuaires
— nord de la cité, entourait des quartiers militaire et administratif de la capitale : entouré :
— Je te salues, Barhem : salue
— répondit Barhem amère : amer


— Thorgan les aperçu, depuis : aperçut
— le palais aux côté du roi Kiliän : côtés
— Des dames en belles tenues au bras de leurs élégants cavaliers : phrase sans verbe cela fait bizarre vaudrait mieux l’accoler à la suivant en supprimant le point et Ils
— Et, alors que le morceau en cours se concluait, plusieurs musiciens entamèrent un morceau plus rapide : répétition de morceau dans la même phrase


4ème chapitre

— Il se retournait sans arrêt dans son lit et voyait, dans la pénombre, une forme tournoyer au-dessus de son lit : répétition de lit dans la même phrase
— déjà appris la Pierre Bleue à été dérobée par un Bakuor : virgule après appris ; a été
— du regard, verrez à Imar et étudiez les enseignements : verrez ?? pas venez plutôt ??
— de cette pierre est pressentit à Imar comme le signe avant coureur du retour : pressenti ; avant-coureur
— Veuillez m'excusez, intervint : excuser
— il a eu trois vision : visions
— : premièrement, la Bataille de Qwologg ; deuxièmement, la destruction du Sanctuaire des Umatirks; enfin, une discussion animée entre le roi Yajjop et Nylha, actuel Premier Maitre de la Tour d'Imar : le second point virgule est superflu, j’aurai simplement mis « et enfin »
— Je vous pris d'excuser mon fils : pris = prendre ici c’est prie de prier
— qu'il n'a pas totalement tord : tort
— Comme je l'ai dis plus tôt : dit


— La volonté initiale des Elfes étaient de contrôler : était
— Rassemblée, elles étaient censées : Rassemblées
— Nous n'avons aucune preuve qu'il s'agisse réellement : s’agit
— que les Cinq Pierres détenaient un pouvoir trop grand pour être contrôler : contrôlées
— C'était la destruction que j'ai vu : vue
— aucune preuve qu'une d'entre elles ait survécu : a survécu
— une de ses vielles obsession : vieilles obsessions
— de l'Ercan aux tribus unifiée des Orques : unifiées
— il a été vaincu, n'est-ce-pas : n’est-ce pas
— En attendant, j'aimerai m'entretenir avec Orgos, Ladrïn et Gadrïm : j’aimerais


— les couloirs trop long et trop décorés : longs
— Mais je reste septique quant à l'implication : sceptique
— dans le cœur si il commet un acte regrettable : s’il
— de quitter le couloir qu'il aperçu Yami : aperçut
— Il eût juste le temps de quitter le couloir qu'il aperçu Yami, la servante de Barhem, remontait le couloir avec plusieurs vêtements dans les bras : pour plus de cohérence mettre « qui » devant remontait ou faire une seconde phrase « …de Barthem. Elle remontait… »
— demanda t'elle sans se retourner : demanda-t-elle
— Comme tu l'as dis, je suis une servante : dit
— On est pareil tout les deux : tous
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMer 6 Juil 2011 - 17:17

Zou ! La suite :


Un peu plus tard, le conseil se réunit de nouveau sur la terrasse du palais. Kiliän affichait une mise grise, Ladrïn semblaient songeur, tandis que Orgos et Gardïm souriaient.
−Il semble plus qu'évident que Lizborg a lâché ses acolytes à travers l'Ercan afin de mettre la main sur les Pierres qui lui manque, dit Ladrïn.
−En préparation d'une guerre ? demanda Barhem.
−Au moins afin de garantir son emprise sur les tribus d'Orques et de Ballrics. Son pouvoir découle de la force qu'il possède, la peur est son arme la plus puissante.
−On peut cependant craindre que son but ultime soit l'écrasement des Royaumes du Nord, intervint Orgos.
−Alors, pourquoi attendre ? demanda le Nain. On n'a qu'à rassembler les armées des Humains, des Elfes et des Nains, franchir les Echines du Dragon et anéantir Lizborg avant que lui nous attaque.
−Hors de question ! répondit Orgos. Le Borgoll est sous la protection de Lizborg. Son nom de Terres Interdites lui a été donné après Qwologg par ceux qui ont tenu le même genre de raisonnement.
−La seule option est de trouver les pierres restantes avant que les Bakuors ne le fassent, dit Gadrïm.
−Vous plaisantez ! fit Barhem.
−Pas quant il s'agit d'un sujet grave. Une invasion n'est pas envisageable, vous l'avez entendu, alors il ne nous reste plus qu'à couper l'herbe sous le pied de Lizborg.
−Qu'est-ce qui vous dérange ? s'informa Kiliän.
−Je commence pas quoi ? répliqua le Garthom. Nous ne savons pas combien de Pierres sont au Borgoll, ni combien. Et même si nous avions ces renseignements, votre proposition reviendrait à rechercher un navire au milieu de l'océan.
−Et pourquoi ne pas récupérer celles déjà en possession de Lizborg ? intervint Lorgan.
−Parce que ceux qui se dévoueront pour cette mission ne quitteraient pas le Borgoll vivant, expliqua Orgos. Et puis, à quoi cela servira à part provoquer Lizborg ?
−Eh bien, glissa Ladrïn, ce serait une alternative.
Tous les regards se tournèrent vers l'Elfe.
−C'est-à-dire ? demanda Kiliän.
−On pourrait ainsi tenter de détruire les Cinq Pierres.
−Quoi ? ! s'écria Barhem. Il existe un moyen de détruire les Pierres de Mana ? !
−En effet.
−Je ne comprends pas. Si ce moyen existe, pourquoi les avoir isolé dans le Sanctuaire durant tout ce temps ?
−Parce que seule une Umatirk pourrait le faire et le rituel exige la vie de celle qui effectuerait la destruction.
−Evidemment, aucune n'était prêt à un tel sacrifice.
−Sans compter que personne ne pensait qu'un jour le Sanctuaire serait anéanti, dit Ladrïn.
−Donc, si je vous suis bien, intervint Barhem, il nous suffit juste de trouver une Umatirk et de la convaincre d'effectuer ce rituel pour être débarrasser des Cinq Pierres ?
−Pour la théorie, répondit l'Elfe. La pratique risque d'être légèrement plus compliquée : il faut réunir les Pierres dans le Sanctuaire, après avoir fui le Borgoll et traverser tout le continent. Et puis il faudrait trouver une Umatirk.
−Et alors ?
−L'ordre a été décimé dans la chute du Sanctuaire et beaucoup le considère comme anéanti.
−Donc, cette idée est caduque. On ne peut se permettre de courir après des chimères.
−On en revient donc à la proposition de Gadrïm, dit Kiliän. Il faut trouver les pierres restantes.
Thorgan n'en fut pas sûr, mais il crut voir une brève expression de soulagement sur le visage de la sœur de Ladrïn.
−Ceci est entendu, fit le souverain garthom, mais la question reste entière : où chercher ?
−A Imar, répondit Orgos. La bibliothèque de la Tour contient la plus grande réserve de textes de tout l'Ercan. De plus, Nylha, le supérieur de l'ordre, est peut-être la personne la plus à même d'orienter les recherches.
−Vous chargerez-vous de cette tâche, Maître Orgos ?
−Sans aucun problème, répondit l'Imarien. Je dois y retourner afin d'alerter le conseil. Alors…
−Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, dit Ladrïn, nous vous accompagnerons ma sœur et moi.
−Je viendrais aussi avec vous, ajouta Lorgan.
−De toute manière, je comptais emmener celui-ci, dit le mage en désignant Thorgan.
−Pardon ? s'indigna Barhem. Pourquoi devrait-il venir avec vous ?
−Parce que c'est mon choix.
−Même si je ne suis pas d'accord ? demanda le voleur.
−Vous préférez peut-être le gibet à votre retour au Garthay ? répliqua Orgos.
−Evidemment, vu comme ça… maugréa le Garthom.
¬−Pendant ce temps, ajouta Kiliän, il faut que chacun des royaumes de l'Alliance se prépare à une action de la part du Bogoll et de ses alliés.
−Le Varana est constamment en guerre contre les Orques, fit remarquer le Nain. Si leurs armées tentent de franchir notre frontière, nous saurons les recevoir.
−Quand au Garthay, dit Barhem, la menace résiderait plutôt au nord en provenance de l'Aktalie.
Ce fut ainsi que le conseil de l'Alliance à Dorgok s'acheva alors que les vagues s'écrasaient en contrebas de la falaise et que le ciel prenait une teinte cuivrée.

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeJeu 7 Juil 2011 - 10:55

Ah, il me semblait bien que le voleur avait un petit air de déjà vu... J'aime bien Althalus ^^
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeJeu 7 Juil 2011 - 11:54

Eddings est mon auteur préféré devant Goodkind et Tolkien, alors forcément ça laisse des traces Rolling Eyes

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeJeu 7 Juil 2011 - 12:28

Le passage où il sonne chez sa victime en faisant croire qu'il s'est trompé d'adresse et en profite pour se renseigner sur la maison... ça me rappelait quelque chose ^^
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeLun 11 Juil 2011 - 7:45

Je n'ai pas encore lu Althalus donc je ne peux pas comparer ! Mais j'aime bien les histoires de voleurs.


— Ladrïn semblaient songeur : semblait
— Pas quant il s'agit : quand
— Je commence pas quoi ? : par
— Nous ne savons pas combien de Pierres sont au Borgoll, ni combien. : répétition de combien et fin de phrase bizarre
— pourquoi les avoir isolé dans le Sanctuaire : isolées (s’il parle des pierres)
— aucune n'était prêt à un tel sacrifice : prête
— pour être débarrasser des Cinq Pierres : débarrassé
— avoir fui le Borgoll et traverser tout le continent : traversé
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMer 13 Juil 2011 - 3:15

Allez, zou, la suite :



Le choix fut fait de transporter le groupe par bateau vers le sud afin de lui éviter de devoir contourner l'Isthme reliant le Dorgoll au reste du continent.
Ainsi, Orgos et ses compagnons s'épargneraient au moins de trois bons jours de voyage en direction de la Tour d'Imar. Le terrain sur la façade orientale de l'Ercan était aisé jusqu'aux Dents du Dragon où siégeait l'Ordre.
Les jours précédents le départ, une grande agitation régna au palais de Dorgok. Orgos passa la plupart de son temps enfermé avec Kiliän à observer de gigantesques cartes. Lorgan s'ingéniait à éviter Thorgan autant que possible et discutait souvent avec Ladrïn en jetant des regards en biais au voleur.

Enfin, une semaine après le conseil, le groupe se réunit dans la cour du palais par une matinée nuageuse.
Thorgan s'affairait dans sa chambre à rassembler ses affaires. Sur insistance d'Orgos, on lui avait restitué son épée et son matériel de voleur.
Il profita des quelques instants avant le départ pour observer, depuis la fenêtre, ceux qui allaient être ses compagnons de route.
Il y avait Orgos, bien sûr, le jeune Imarien toujours vêtu de sa tunique verte et de son pantalon blanc qui arborait ses deux étranges lames à la ceinture. D'aspect, il ne donnait pas l'impression de faire partie du plus puissant ordre de magie ercanien. On aurait plutôt dit un jeune aventurier partant à la recherche d'un trésor gardé par un puissant monstre. Thorgan n'aurait peut-être pas été surpris de voir deux ou trois donzelles lui courir après lorsqu'ils se mettraient en route.
Ladrïn se préparait de son côté. L'Elfe arborait une tenue légère évoquant les feuilles mortes de l'automne. L'épée elfique, fixée en travers de ses reins, et l'arc accroché dans son dos lui donnait un aspect de prédateur. Il portait des bottes souples confectionnées à partir d'un animal aux poils courts.
Lorgan se tenait prêt de son père. Sa tenue bleue tranchait avec l'austérité des livrées des domestiques. Il tenait dans ses mains la lance traditionnelle des Dollogrïms qu'il faisait tournoyer nonchalamment tout en discutant avec Kiliän.
Thorgan remarqua avec surprise que Gadrïm n'était nulle part visible. Puis il haussa les épaules : l'Elfe pouvait être encore en train de se préparer. Le voleur quitta sa chambre et partit rejoindre ses compagnons.
Le groupe devait partir par la porte secondaire afin de rejoindre directement le port de Dorgok. Thorgan passa par le jardin intérieur et rejoindre les autres.
Les arbres d’une multitude impressionnante d’espèces se succédaient de chaque côté des allées de terre qui courraient dans de nombreuses directions, comme si la nature avait décidé elle-même de son expansion. Les chants de plusieurs oiseaux égaillaient l’air marin et les effluves des fleurs et des fruits donnaient à cet endroit comme un gout de retraite coupée du monde.
Alors que Thorgan dépassait le croisement de deux allées, son regard fut attiré par une petite enclave de verdure où s’alignaient trois plaques de granit. Une forme était debout devant, immobile et silencieuse. Une silhouette fine et gracieuse arborant une magnifique chevelure rousse qui lui cascadait dans le dos. De nouveau, Thorgan resta comme hypnotisé par Gadrïm. L'Elfe portait la même tenue que son frère, à l'exception près que qu'une épée courte était accrochée de chaque côté de sa taille et qu'elle ne portait pas d'arc.
Thorgan sentit une boule se former dans sa gorge et sa bouche devenir aussi sec que les déserts de l'ouest.
−Ça ne se fait pas, tu sais, d'espionner les gens, dit-elle soudain sans se retourner.
−Pardon ? fit le voleur comme arraché d'un rêve.
−Tu m'observais, n'est-ce pas ? Ne le ni pas, tu marches trop lourdement pour prétendre le contraire.
−Et ça vous gène ? demanda Thorgan en s'avançant à sa hauteur. Je ne voulais pas déranger, vous savez.
Gadrïm ne lui répondit pas, elle était de nouveau absorbée par les trois stèles qui lui faisaient face.
Le Garthom prit alors le temps d'y jeter un coup d'œil. C'était trois simples blocs rectangulaires en granit plantés dans la terre.
Sur la première était gravée une phrase : Tá Láidreachtaí an hearts, anamacha airm nuair a sreabhadh na fola laochra. Un hommage à une bataille importante livrée par les Dollogrïms.
La seconde portait deux noms, Sylhaë et Ygrich, suivis de plusieurs symboles d'origine vraisemblablement elfique.
Enfin, sur la troisième se lisait : Chuaigh muid amach as an dorchadais, Torthaí an chumainn ar neamh agus talamh, táimid ag na páistí ar an áit seo, táimid ag an Dollogrïms. Une étrange phrase évoquant vraisemblablement les origines des dollogrïms. Une allusion aux ténébres et à l'union du ciel et de la terre qui laissa le voleur perplexe.
−Vous préférez que je parte ? demanda Thorgan.
−Que tu parles moins fort serait déjà un bon début, répliqua Gadrïm. Tu es dans un lieu sacré pour les Elfes et les Dollogrïms.
−C'est un sanctuaire ?
−Une sépulture, celle des deux êtres ayant donné naissance aux Dollogrïms. L'Elfe Sylhaë et l'Humain Ygrich qui ont liés les destins des deux peuples. Je ne garde que quelques images d'elle.
−Vous avez connu Sylhaë ? s'étonna Thorgan.
−C'était la soeur de notre grand-mêre. Elle a remoncé au don donné aux Elfes par les Divinités du Ciel et de l'Eau pour vivre avec son amour loin de leurs pays.
−Je ne savais pas, souffla Thorgan
−Je sais, fit Gadrïm en quittant l'enclave de verdure.
−Vous le pensiez ? demanda soudain le voleur.
−Quoi donc ?
−Ce que vous disiez à Orgos et votre frère l'autre jour.
−Peut-être. Maintenant, on doit de rejoindre les autres.
Thorgan sourit intérieurement : après tout, l'Elfe n'était pas aussi froide et impassible qu'elle le laissait transparaitre. Il n'aurait sû dire pourquoi, mais la remarque anodine de Gadrïm le touchait particulièrement.

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeVen 15 Juil 2011 - 23:25

Allez, la suite :


Le groupe quitta le palais de Dorgok dans une discrétion totale toute voulue. Le roi Kiliän et plusieurs officiels de la cour leur avait fait leur adieux avant qu'ils ne montent à cheval. A présent, ils progressaient à travers les rues animées de la métropole précédés par un sergeant de la garde royale. Orgos ouvrait la voie avec le sergeant, suivaient Ladrïn et Gadrïm, puis Thorgan, et enfin Lorgan qui n'arrêtait pas de jeter des coups d'oeil soupsonneux au voleur.

Après une petite dizaine de minutes, le groupe s'engagea dans le passage qui reliait la ville aux installations portuaires.
L'entrée était ornée d'une magnifique arche en pierre sculptée de plusieurs personnages alégoriques et d'animaux du folklore de l'Ercan. Même l'intérieur de la galerie était brillemment éclairée par des puits de lumière percés à travers la couche granitique du plafond. Les murs étaient soutenus par une voute en pierres taillées en cube parfait et s'emboitant parfaitement.
La pente douce dans laquelle ciculaient voyageurs et chariots était divisée en deux passages permettant un flux ascendant d'un côté et descendant de l'autre.
Thorgan remarqua la longue rigole qui courrait au milieu de la galerie, juste en dessous des puits de lumière, et permettant d'évacuer les eaux de pluie vers le bas sans inonder les voies de circulation.

Le souffle salé de la mer assailli littéralement les compagnons lorsqu'ils émergèrent du tunnel. Les narines et la bouche remplies par l'odeur et le gout du sel, le groupe se dirigea vers l'extrémité est des installations où s'amaraient les navires de la marine de guerre et les bâtiment au service de la couronne.
Kiliän avait réquisitionné un navire de ligne aux formes effilées, plus hauts que les bâtiments elfiques mais plus élancés que leurs homologues humains.
Le capitaine du navire était un homme d’une quarantaine, le genre d’individu qui sentait les embruns et les algues au travers de tout son être.
Il invita ses hôtes à monter à bord, non sans jeter un regard glacial aux chevaux qui accompagnaient le groupe et qui ne manqueraient pas de transformer sa cale en porcherie.
Ne disposant que de quatre cabines d’accueil à bord, Orgos proposa à Thorgan de partager une cabine à deux. Pour pouvoir continuer à assurer sa mission de surveillance, nota-t-il avec humour, et pour laisser à leurs altesses le confort auquel les avaient habitués leur rang.
Remarque qui fit sourire le voleur...

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeDim 17 Juil 2011 - 9:47

Moi j'aime toujours autant, j'attends la suite ::rolling::

Niko a écrit:
Pour pouvoir continuer à assurer sa mission de surveillance

Je trouve le "Pour pouvoir" très disgracieux, je mettrais tout simplement "pour".

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeLun 18 Juil 2011 - 17:05

Allez, fin chapitre 4 :


Le navire quitta le port de Dorgok quelques instants plus tard alors que le soleil montait lentement dans le ciel.
Thorgan était accoudé au bastingage, le dos résolument tourné à la côte. Lorgan, lui, regardait sa terre natale s’éloignait au rythme lent des courants marins et de la force du vent. Le Dollogrïm s’était posté le plus loin possible du Garthom.

Dans les jours qui suivirent, le navire continua à descendre vers le sud en longeant la côte. Le capitaine avait expliqué au groupe qu’il les débarquerait dans la crique Niwlog située dans une contrée appelée le Hjalko.
Du lieu de débarquement, il resterait entre quatre et cinq jours de voyage avant d'atteindre les Dents du Dragon, et au moins deux autres jusqu'à la Tour D'Imar.

Alors que le navire continuait sa progression, Thorgan passait de plus en plus de temps sur le pont. Le temps chaud et dégagé lui donnait souvent envie de piquer une tête dans les eaux cristallines de la Mer des Brumes.
Mer des Brumes ! Le Garthom ne pouvait comprendre pourquoi une multitude de noms de lieux sur la côté est du continent renvoyaient à cette notion brumeuse. Il y avait la Mer des Brumes, bien sûr, la crique Niwlog où ils devaient accoster signifiait brumeux en elfique, et les exemples se succédaient. Non vraiment il ne comprenait pas, alors que tout paraissait si beau et accueillant.

Au troisième jour de navigation, la capitaine vient avertir le groupe que la crique était en vue et qu'il pourrait les débarquer dans la matinée.
Ladrïn et Gadrïm entreprirent immédiatement de faire sortir les chevaux de la cale où ils avaient passé tout le voyage. Les Elfes avaient ce don si particulier de calmer et de guider les animaux, leur lien avec la nature était purement stupéfiante. Thorgan avait été surpris de voir, à plusieurs reprises, des oiseaux ou des animaux marins venirent jouer sous le regard protecteur de Gadrïm et émettre une nuée de sons comme s'ils parlaient à l'Elfe.
Un peu plus loin, Lorgan revenait enfin de sa cabine et vérifiait son paquetage afin de s'assurer de son intégrité.
En soupirant intérieurement, Thorgan alla récupérer ses affaires et remonta sur le pont au moment où l'équipage manœuvrait afin de se rapprocher au plus près du rivage.
La crique Niwlog était une longue bande de terre cernée dans un relief rocheux qui formait pratiquement un arc de cercle parfait. Une végétation clairsemée colorait un paysage où plusieurs teintes d'ocres, allant du rouge au jaune, donnait une couleur monotone à la terre.
Lorsque la coque racla contre le fond, deux ancres furent jetées à l'arrière afin de stopper le navire. Une large passerelle fut jetée pour le déchargement des chevaux menés par la bride par Ladrïn et sa sœur.
Les autres suivirent de près et sautèrent dans une eau qui leur arrivait aux chevilles. Ils progressèrent jusqu'au rivage où ils furent signe au capitaine qu'il pouvait repartir vers le nord.
Ils regardèrent le vaisseau s'éloignait à l'horizon. Tous savaient qu'il n'y aurait pas de retour possible à présent. Ils avaient accepté une mission, retrouver les Pierres de Mana. Une mission qui pouvait se révéler dangereuse, longue et peut-être au final inutile et infructueuse. Mais c'était pour le moment la meilleure stratégie, si ce n'était la seule envisageable, pour contrer les plans du maitre absolu du Borgoll.
Enfin, c'est ce que les autres doivent se dire, songea Thorgan. Car la survie ou non des royaumes du nord, il s'en foutait complètement. Il n'était là que parce qu'il avait encore besoin du sauf-conduit assuré par Orgos.

Le groupe monta donc en selle et Orgos partit vers le sud à la tête de la colonne.

Bonne lecture!

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMer 20 Juil 2011 - 7:08

Ha !! enfin l'aventure va commencer ! Very Happy


— L'épée elfique, fixée en travers de ses reins, et l'arc accroché dans son dos lui donnait : donnaient
— Thorgan passa par le jardin intérieur et rejoindre les autres : rejoignit (répétition dans la phrase avant et celle encore avant)
— Les chants de plusieurs oiseaux égaillaient l’air : égayaient
— à l'exception près que qu'une épée : que en trop
— L'Elfe portait la même tenue que son frère, à l'exception près que qu'une épée courte était accrochée de chaque côté de sa taille et qu'elle ne portait pas d'arc : répétition de portait dans la même phrase
— sa bouche devenir aussi sec : sèche
— Et ça vous gène : gêne
— vraisemblablement les origines des dollogrïms : Dollogrïms
— Une allusion aux ténébres et : ténèbres
— L'Elfe Sylhaë et l'Humain Ygrich qui ont liés les destins : lié
— la soeur de notre grand-mêre : grand-mère
— Elle a remoncé au don donné : renoncé
— savais pas, souffla Thorgan : manque le point en fin de phrase
— Il n'aurait sû dire pourquoi : su

— plusieurs officiels de la cour leur avait fait leur adieux avant : avaient ; leurs
— précédés par un sergeant ; la voie avec le sergeant : sergent
— des coups d'oeil soupsonneux au voleur : soupçonneux
— plusieurs personnages alégoriques : allégoriques
— l'intérieur de la galerie était brillemment éclairée : brillamment éclairé
— dans laquelle ciculaient voyageurs : circulaient
— Le souffle salé de la mer assailli littéralement : assaillit
— où s'amaraient les navires de la marine : s’amarraient
— et les bâtiment au service : bâtiments
— un navire de ligne aux formes effilées, plus hauts : haut
— les bâtiments elfiques mais plus élancés : virgule avant mais ; élancé
— un homme d’une quarantaine : « d’une quarantaine d’années » ou « dans la quarantaine »
— à leurs altesses le confort auquel les avaient habitués leur rang : Leurs Altesses ; avait habitués

— Lorgan, lui, regardait sa terre natale s’éloignait au rythme lent : qui s’éloignait ou s’éloignant
— leur lien avec la nature était purement stupéfiante : stupéfiant
— des oiseaux ou des animaux marins venirent jouer sous le regard : venir
— plusieurs teintes d'ocres, allant du rouge au jaune, donnait une couleur monotone : donnaient
— des chevaux menés par la bride par Ladrïn et sa sœur : par par ça fait redondant « que Ladrïn et sa sœur menaient par la bride.
— jusqu'au rivage où ils furent signe au capitaine : firent
— Ils regardèrent le vaisseau s'éloignait à l'horizon : qui s’éloignait ou s’éloigner
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMer 20 Juil 2011 - 9:17

Je continue à suivre et à lire... toujours aussi sympa... elle m'intrigue cette Gädrim! Une elfe sublime avec des longs cheveux roux, c'est parfait, je craque!
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeMer 20 Juil 2011 - 23:14

Allez, zou, chapitre 5 :


-5-


Le paysage était profondément déroutant : de la terre rocailleuse et aride à perte de vue, des touches d'herbe rase jaunâtre et au lointain des reliefs rocheux qui émergeaient du sol comme des tas de glaise tombés du ciel.

Le premier soir, le groupe s'arrêta à l'abri du lit asséché d'une rivière. Thorgan alluma un feu et le groupe se réunit autour.
−On ne devrait pas rencontrer beaucoup de monde ici, insinua le Garthom. Ce lieu est désert au possible.
−Il est vrai que le Hjalko a longtemps été une terre inhabitée, répondit Ladrïn. Elle ne se prête pas à l'agriculture ou à l'élevage et le cadre ambiant n'est pas vraiment plaisant.
−Mais cela à changer après les Légions Rouges, fit Orgos.
−C'est vrai, mais la situation était un peu spaciale.
−Comment cela ? demanda Thorgan.
−Eh bien, lorsque l'Alliance défit Lizborg et ses armées à Qwologg, il s'est créé un certain déséquilibre dans le rapport de force et plusieurs peuples qui avaient prêtés serment au Seigneur du Sud rejoignirent l'Alliance.
−Et alors ? C'est une bonne chose, non ?
−Certes, intervint Lorgan dédaigneux. Avec une vision terre à terre d'un roturier, c'est très bien. Mais seriez-vous toujours aussi satisfait si vous saviez que nous avons accueillis les Gobelins dans l'Alliance ?
−Quoi ? ! C'est impossible !
Thorgan rechercha le regard d'Orgos à sa gauche, mais le regard de l'Imarien stoppa la question sur ses lèvres. Lorgan ne mentait pas.
−Les Gobelins ont été intégré dans l'Alliance des Royaumes du Nord ? répéta t'il incrédule.
−En effet, répliqua Lorgan, et nous sommes sur la terre qui leur a été donnée après la dernière guerre.
−Vous voulez dire qu'une de ces créatures pourrait apparaitre d'un moment à l'autre ? paniqua Thorgan.
−Détendez-vous, fit Ladrïn en s'allongeant. Ils ne sont plus bestiales… Enfin, pour la plupart.
−Et puis, ajouta Gadrïm en imitant son frère, s'ils s'approchent trop, on pourra toujours vous jeter en pâture. Il parait qu'ils raffolent de la chair humaine.
Les deux Elfes disaient cela sur le ton de la plaisanterie bien sûr, mais Thorgan eu comme même du mal à fermer l'œil cette nuit-là.

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeJeu 21 Juil 2011 - 17:22

Youpoupou, la suite :


Fardral la Fée pénétra dans le grand hall du refuge de Xarël. Comme à l'accoutumée, une aura de paix et de légèreté l'envahit. Les essences végétales embaumaient l'air et le clapotis du petit ruisseau lui vidait l'esprit.
Les hymnes à la nature, entonnés par quelques-unes de ses sœurs, se répercutaient sous les arches du bâtiment.
Plusieurs alcôves de chaque côté abritaient les statues des mères-nourricières de la Lothorïa : il y avait Ïaga, la Terre, mère de toute chose, émergeant du sol en répandant sa bénédiction sur le monde ; Thassala, la Naïade, au visage calme et fougueux assise sur une souche et peignant sa chevelure ornée d'une couronne de roseaux à l'aide d'un coquillage ; Traësim, l'Hamadryade, gardienne des forêts et des arbres vêtue de sa légère tunique lunaire, tenant son arc de corne de cerf à la main, sa biche à ses côtés et une multitude de personnages féminins gambadant autour d'elle.
Mais ce fut la statue d'Aremeh, la Tisseuse de Nuages, qui attira le regard de Fardral. A son pied était agenouillée une silhouette, la tête couverte d'un voile bleu. Une attitude de prière.
La Fée gémit intérieurement : rien n'était plus destructeur pour l'esprit que la prostration dans les erreurs du passé. Elle s'avança de quelques pas et resta immobile quelques secondes derrière la prieure partagée entre le respect et la pitié.
−Aremeh entend nos appels, Galda, dit Fardral d'une voix qu'elle espérait enjouée, mais il ne faut pas la solliciter incessamment.
−Être là me fait du bien, répondit la femme à genou.
−Je ne crois pas, non. Tout ce que tu fais, c'est te flageller l'esprit avec ce qui aurait pu être ou pas. Crois-moi, te morfondre ne sert à rien.
−Qu'en sais-tu ? répliqua la femme en se retournant.
Galda était une Elfe ayant déjà cinq ou six siècles derrière elle, sa tunique blanche toute simple contrastait avec ses longs cheveux bruns un peu négligés. Ses yeux rougis et les cernes marqués sur son visage attestaient de l'agitation qui la torturait.
−Oui, qu'en sais-tu ? reprit l'Elfe agressive. Toi qui n'a pas d'enfant, pas de famille. Tu n'as pas été arraché à ton pays, à tes enfants que tu n'as pas vu grandir. Et tout cela pourquoi ? Parce qu'un jour, tu as fait une erreur !
−Tu n'es pas la seule à avoir fait ce sacrifice, Galda.
−Mais, elle est avec les siens, contrairement à moi !
Et sur ces mots, Galda tourna le dos à la Fée et retomba dans sa prostration spirituelle.

Le paysage du Hjalko était toujours aussi déprimant, même après deux jours de voyage.
Thorgan avait d'abord supposé que le terrain chaotique céderait la place à de la végétation abondante une fois dans les terres. Il avait dû déchanter.
De toute évidence, cette bande de terre coincée entre les marais du Narsuk, les montagnes des Daëdrids au sud et le fleuve Norkval au nord n'était qu'une terre rocailleuse et inhospitalière dont personne n'avait jamais voulu.

Depuis le premier soir, le groupe avait rencontré plusieurs Gobelins, militaires en grande partie, qui les regardaient passer d'un œil sévère comme des vautours guettant une proie. Un reflet de la société dont avaient hérité les Gobelins.
Cette société n'était pas reconnue pour sa grande tolérance ou sa libéralisation. Elle avait été bâtie sur la guerre de la Horde contre l'Alliance. Lignée parallèle des grands et fières Orques, les Gobelins avaient été des maraudeurs au sein des armées de la Horde, méprisés et dénigrés par les puissants Orques et les violents Balriks.
Les cités gobelines étaient troglodytes, elles avaient été taillées dans la roche et pouvaient s'étendre à de grandes profondeurs dans le sol.
Le peuple nain, pourtant ennemi dans l'âme des Gobelins, avait intensément échangé avec eux, aidant à bâtir leurs nouvelles cités et complétant leurs connaissances d'exploitation des sols pour leurs mines.
Paradoxalement, les deux peuples, qui s'étaient étripés durant des siècles, et qui auraient dû avoir le plus de difficultés à cohabiter au sein de l'Alliance, avaient développé un échange et un dialogue plus proche qu'avec n'importe quel de leur alliés.

Bonne lecture !

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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeVen 22 Juil 2011 - 15:31

Zou, la suite :


Les compagnons commençaient lentement à développer leur collaboration, plus ou moins facilement pour certains.
Depuis le début, les deux Elfes avaient pris en charge les chevaux. Les animaux devenaient dociles et calme lorsque Gadrïm et son frère se trouvaient à proximité.
Lorgan était plus distant, il passait de long moments avec Ladrïn comme s'il considérait qu'ils étaient les chefs du groupe. L'Elfe se contentait d'écouter son compagnon avec une indifférence à peine voilée.
Orgos et Thorgan étaient souvent ensemble. L'Imarien essayait de faire rentrer des notions d'histoire, de magie et de géopolitique dans la tête du Garthom. Des notions qui lui passaient clairement au-dessus de la tête.
Gadrïm semblait la plus enclin à parler à Thorgan. Elle semblait même beaucoup s'amuser du malaise, dont semblait souffrir l'Humain, à chaque fois qu'elle s'approchait de lui.

Ce soir-là, alors que les compagnons avaient fini leur repas et que le feu mourrait lentement, laissant la place à l'obscurité, Thorgan s'approcha d'Orgos.
−Il y a une question qui me taraude depuis un certain temps, commença le voleur.
−Tiens donc, fit Orgos.
−Avec les autres, tu évoques souvent le nom de Arklïn. Il semble être très important pour vous tous.
−D'un certain point de vue, il l'est.
−Qui est-ce ?
−Un prophète humain du Quatrième Siècle. Il a énoncé une série de litanies qui ont été regroupé dans ce qu'on désigne aujourd'hui comme 'La Prophétie de Arklïn'.
−C'est d'elle dont vous parliez avec Kiliän et Gadrïm !
−Ainsi, tu écoutais aux portes ?
−Je suis un mercenaire, Orgos. Simple entretien professionnel. Alors, La Prophétie ?
−Au cours des neuf derniers siècles, une suite d'événements a bouleversé l'Ercan. Chacun d'eux avait été inscrit dans la Prophétie plusieurs siècles auparavant.
−Et alors ?
−Certains pensent qu'Arklïn a prédit l'avenir de l'Ercan. Ces gens lisent le texte brut et ne cherche pas à comprendre ce qui y est écrit.
−Mais pas toi ? demanda Thorgan.
−Je suis septique quand à l'interprétation littérale du codex. L'histoire nous a enseigné la nuance et la modération. Malheureusement, il y en a qui ne le voit pas…
−Les Bakuors ?
−Exactement. Ils se croient permis, comme certains prêtres, de faire ce que bon leur semble.
−Voilà que tu recommences ! râla Thorgan.
−Quoi donc ? demanda Orgos surpris.
−Tu as dis "comme certains prêtres". Déjà à Trondlag, tu as voulu faire une distinction entre ton ordre et les autres prêtres. Je n'y comprends rien.
−Je vois. Disons que nous sommes sensibles aux flux du mana et qu'eux en sont incapables.
−Pourtant, j'ai déjà vu des prêtres usés de magie.
−D'illusions, Thorgan. Les prêtres ont une telle peur de la magie qu'ils n'accepteraient jamais quelqu'un ayant réellement le don.
−Alors, pourquoi font-ils cela ?
−On en reviens à ce que je disais plus tôt : pouvoir, richesse, abus des ignorants, contrôle des esprits.
−Pourtant, vous servez les mêmes divinités ?
−En effet. Notre dévotion va aux mêmes puissances, mais nos approches sont divergentes.
−Et c'est pour cela que les prêtres se défient autant des Imariens ? Les Bakuors, je peux comprendre, mais les tiens sont du côté de l'Alliance.
−Tu as déjà entendu parler de la Porte des Mondes ?
−Vaguement évoqué aux fêtes de Samaïn par les prêtres. Mais jamais de manière claire.
−Eh bien, reprit Orgos, la trame du temps et de l'espace est divisée en plusieurs niveaux de conscience que l'on représente pour simplifier par des mondes. Nous vivons dans le monde physique régit par le temps qui nous traverse et nous fait vieillir. Parallèlement, il existe trois mondes qui transcendent le temps et l'espace : Sihd, le monde souterrain des morts, Illuvanar, la terre des Dieux, et Yuhjja, l'antre des esprits.
−Et le rapport avec la prêtrise ?
−Lorsque nous nous servons des arcanes du Mana, nous aspirons du mana des trois mondes parallèles vers notre monde physique au-travers des Portes des Mondes.
−Des barrières en somme ?
−Qui empêchent les âmes et les esprits de traverser.
−Pourquoi "les âmes et les esprits" ?
−Parce qu'un esprit est dénué d'âme. Et c'est bien là le danger de l'usage de la magie. Les morts restent dans le Sihd, les Dieux n'ont nul intérêt dans notre monde, mais les esprits sont irrémédiablement attirés vers celui-ci.
−A cause du Mana, non ?
−A cause de leurs origines communes, ils sont une plaie et une malédiction pour les initiés aux arcanes.
−Mais, pourquoi ?
−Plus tard, je t'expliquerai. Pour le moment, il faut se reposer.

Bonne lecture !

::crazy::

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Killing folks is easy, being politically correct is a pain in the ass... Achmed, The Dead Terrorist

I will draw you, Saruman,  as poison is drawn from a wound.
Gandalf
-Je... Je n'arrive pas à y croire ! -C'est pour ça que tu échoues...
Star Wars, Episode V, L'Empire Contre-Attaque

Vous avez un nom qui commence comme une caresse et fini comme un coup de cravache. Cocteau à Marlène Dietrich
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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeSam 23 Juil 2011 - 7:16

Corrections des trois derniers morceaux.


— Mais cela à changer après : a changé
— la situation était un peu spaciale : spéciale
— plusieurs peuples qui avaient prêtés serment : prêté
— une vision terre à terre d'un roturier : terre-à-terre
— vous saviez que nous avons accueillis les Gobelins : accueilli
— Les Gobelins ont été intégré dans l'Alliance : intégrés
— répéta t'il incrédule : répéta-t-il
— Ils ne sont plus bestiales : bestiaux
— Thorgan eu comme même du mal à fermer : eut quand même

— la Naïade, au visage calme et fougueux assise sur une souche : virgule après fougueux
— A son pied était agenouillée : À
— Lignée parallèle des grands et fières Orques : fiers
— qu'avec n'importe quel de leur alliés : n'importe lequel de leurs

— Les animaux devenaient dociles et calme lorsque : calmes
— il passait de long moments : longs
— Gadrïm semblait la plus enclin à parler : encline
— une série de litanies qui ont été regroupé dans ce qu'on : regroupées
— 'La Prophétie de Arklïn : d’Arklïn
— Je suis septique quand à l'interprétation littérale : sceptique ; quant à
— Tu as dis "comme : dit
— des prêtres usés de magie : user
— On en reviens à ce que : revient
— Vaguement évoqué aux fêtes de Samaïn : évoquée
— le monde physique régit par le temps : régi
— monde physique au-travers des Portes des Mondes : au travers
— A cause du Mana / A cause de leurs origines : À

Citation :
Gadrïm semblait la plus enclin à parler à Thorgan. Elle semblait même beaucoup s'amuser du malaise, dont semblait souffrir l'Humain, à chaque fois qu'elle s'approchait de lui.
3 x sembler en 2 phrases (paraître, avoir l’air)


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MessageSujet: Re: Le Cinq Pierres [ordonné]   Le Cinq Pierres [ordonné] Icon_minitimeSam 23 Juil 2011 - 12:20

Chapitre 1 lu. Ca m'a l'air bien intéressant tout ça. Je vais continuer. Pour le moment je note mes critiques sur mon carnet et je t'en ferais part ensuite.

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