Le Cinq Pierres [ordonné]

La suite :


Le premier soir, Thorgan fit halte dans un hameau de mineurs qui exploitaient des gisements de nickel dans les collines solitaires de Xanos.
Un des rares lieux dans tout le Hjalko où les agglomérations n'étaient pas enterrées. Une façon de permettre de meilleures circulations des marchandises et un traitement plus efficace des ressources arrachées à la montagne.
En passant les portes du village, le voleur sentit les regards glisser vers lui et le suivre tantôt avec surprise, tantôt avec hostilité. Une étrange atmosphère planait dans le sillage du Garthom. Il aperçu même un mineur, arborant une magnifique cicatrice sur la joue gauche, se pencher en avant et cracher dans sa direction.
Les inscriptions, qui ornaient les façades des bâtiments, étaient une suite entremêlée de symboles propre au langage des Gobelins. Une série de sons grave et gutturaux aux oreilles des étrangers. Thorgan tenta vaille que vaille de déterminé à l'aspect extérieur quel bâtiment était une auberge ou un refuge… Jusqu'à ce qu'il entende des rires et des chansons montaient de derrière une large façade de brique aux fenêtres teintées. Nul besoin de chercher plus avant, il avait trouvé sans l'ombre d'un doute une auberge.
Descendant de monture, il la conduisit par la bride le long du passage qui menait à l'arrière-cour. Il confia son cheval au robuste garçon d'écurie, détacha ses effets personnels de la selle et repassa devant pour pénétrer dans le bâtiment.

La grande salle dans laquelle Thorgan entra était surpeuplé. Une cacophonie assourdissante résonnait sous le plafond aux poutres apparentes.
Le sol de pierre était jonché de paille humide, de restes de nourriture et de bris de verre, traces d'une quelconque bagarre passée.
Des tables et des bancs en bois était disposés de manière anarchique où les clients buvaient, mangeaient et fumaient une herbe très différente du tabac à en juger par la fumée qui stagnait dans l'air.
Près du mur gauche, le Garthom repéra un groupe d'Humains au visage marqué, des chasseurs de primes de toute évidence.
Il traversa la pièce au milieu des joueurs et des ivrognes et s'approcha d'un comptoir où un Gobelin ventripotent essuyait quelques verres en beuglant des ordres aux cuisines par une ouverture.
−Bonsoir, l'étranger. Que puis-je ?
−Vous louez des chambres ?
−En effet. Elles sont pour la plupart libres du fait de la fin de la saison d'extraction.
−Parfait. Une nuit et le repas pour ce soir.
−J'en déduis que vous n'êtes pas là pour nos gisements, fit le tenancier. De passage dans la région.
−Je vais vers le nord.
Thorgan n'en était pas sûr, mais il sentait un léger malaise s'installer autour de lui. Une aura étrange, impalpable, qui se répandait comme la brume à la surface de l'eau.
Du coin de l'œil, il vit quelques clients se lever et quitter la salle en abandonnant précipitamment quelques pièces sur leur table.

Bonne lecture !

−Je vous sers quelque chose ? demanda le tenancier.
−Une bière fraiche.
−Alors, comme ça, vous allez vers le nord ? fit un Gobelin en venant se placer à côté de Thorgan.
−Il semblerait bien.
−Vous vous rendez en Elmendrïn ?
−Ma destination vous intéresse ?
−Les voyageurs sont rares par ici, surtout les Humains, alors on est curieux. C'est normal.
−Trop curieux à mon sens, répliqua Thorgan en remerciant d'un signe de tête le tenancier. Soit toi et tes deux copains, qui se rassemblent en ce moment dans mon dos, cherchez une cible à dépouiller ; soit on vous a demandé d'intercepter un Humain allant vers le nord.
−Tiens donc…
−Si j'avais à parier, je miserai plutôt sur la seconde possibilité. Je sais reconnaitre un mercenaire quand j'en vois un.
−Ecoutes, murmura le Gobelin en se penchant vers Thorgan, l'Elfe que tu recherches est très important pour mon maître. Il est prêt à t'offrir deux cents unités contre ta promesse d'abandonner la poursuite.
−Et si je refuse ?
−La suite risque d'être plus douloureuse…
Finissant son verre, Thorgan se retourna lentement.
Deux autre Gobelins se tenaient derrière lui. Deux tueurs à n'en pas douter. Leurs plastrons de cuir rembourrés portaient les traces d'affrontements précédents. Ils étaient tous les deux armés d'armes compactes et rétractables, idéales pour leur travail.
−Je ne vois vraiment pas pourquoi tu hésites.
−Précises ta pensée, demanda Thorgan.
−Qu'espères-tu en sauvant ces deux Elfes ? Tu crois pouvoir sauver ta peau en le ramenant ?
Thorgan laissa échapper un sourire ironique.
−Tu vois, plus tu parles et moins j'ai envie de satisfaire ta demande, répliqua-t-il.
−Pardon ?
−Pourrais-tu transmettre un message pour moi ?
−Mais de quoi parles-tu ?
−Tu vas transmettre mes amitiés à Zexbet. Dis-lui bien que ce sera un réel plaisir de l'étriper pour sa trahison à Barrowfield.
Le Garthom dégaina son poignard en un éclair et le planta violemment dans le ventre du Gobelin qui s'écroula en couinant de surprise.

Depuis qu'ils avaient franchi le fleuve Iridas, Lorgan semblait revivre. Devant les deux compagnons, la plaine ouverte de la Lothorïa s'étirait vers l'horizon. Sur leur gauche, les Dents du Dragon dressaient leurs sommets dans le lointain.

Bonne lecture !

Toujours très prenant !

quelques corrections :

— Bien qu’il préférait pister une cible : préfère
— s'il l'a rattrapé avant un : la rattrapait
— les herbes l'abritaient et la protéger : protégeaient
— aussi doué puisse t'il paraitre : puisse-t-il
— enlevant un prince eldrïn : ayant enlevé
— La plupart des gens avait tendance : avaient
— la gorge tranchée ou dépouillé de leurs biens : dépouillé

Citation :

Mais, Thorgan était poussé vers l'avant, poussé par une force

répétition de poussé (entraîné par une force)

— Il aperçu même un mineur : aperçut
— de symboles propre au langage : propres
— de sons grave et gutturaux : graves
— que vaille de déterminé à l'aspect extérieur : déterminer
— qu'il entende des rires et des chansons montaient de derrière : monter
— La grande salle dans laquelle Thorgan entra était surpeuplé : surpeuplée
— Des tables et des bancs en bois était disposés de : étaient

— je miserai plutôt sur la seconde : miserais
— Ecoutes, murmura le Gobelin : Écoute
— Deux autre Gobelins se tenaient : autres
— Précises ta pensée : Précise

La suite :


Le paysage n'avait cessé d'évoluer à mesure que le duo descendait depuis Tiradhas. L'herbe rase et la terre rougeâtre avait progressivement laissé la place à une herbe entre vert et jaune et à de petits arbustes clairsemés.
En franchissant l'Iridas, et en pénétrant dans la Lothorïa, la route s'était bordée d'un tapis d'herbe verte qui ondulait sous le vent d'est. Des bosquets s'élevaient par endroits au détour de la piste et apparaissaient en débouchant au sommet d'un côte. Le royaume des Fées était le royaume de la nature, un lieu où faune et flore vivaient en symbiose et en harmonie. Un endroit de paix et de tranquillité où les habitantes accueillaient les âmes en peine qui parvenaient à trouver un des nombreux refuges disséminés sur les cours d'eau, aux abords des forêts ou dans la plaine. Seule Lithrid, la capitale où siégeaient Vynka, la reine des Fées, et les quatre Hautes-Prêtresses qui la conseillaient, était une cité de pierre.
Les différentes communautés des Fées vivaient dans les Refuges, de petites communautés implantées à l'orée d'une forêt ou le long d'un cours d'eau. Ses habitantes pouvaient aisément y rechercher ce qu'elles appelaient l'Essence d'Ïaga. Elles y méditaient, prenaient soin de la nature environnante, soulageaient les esprits et apaisaient les cœurs. Chacune des Communauté étaient sous la charge d'une guide, la Gardienne des Sources, celle qui gérait les relations entre les membres, décidait de l'orientation qu'adopterait le Refuge et représentait celui-ci auprès du trône de Lithrid. Autour de la Gardienne, sept jeunes filles, parmi les plus proches de l'Essence d'Ïaga, étaient désignées comme Gardienne des Sources novice. L'une d'entre elles serait désignée comme prochaine Gardienne lorsque la précédente partirait pour l'Ultime Sanctuaire.

Les deux compagnons ne s'attardaient pas. Ils tenaient à atteindre le plus rapidement possible Imar afin de s'entretenir avec Nylha, le supérieur de l'Ordre des Imariens, et se mettre au travail dans la bibliothèque de la Tour.

Bonne lecture !

Fais attention avec les répétitions, ça alourdit les phrases. Dans le dernier paragraphe en trois phrases, tu utilises quatre fois le mot gardienne, ça fait beaucoup.

— L'herbe rase et la terre rougeâtre avait progressivement laissé : avaient
— au sommet d'un côte : une
— Le royaume des Fées était le royaume de la nature : répétition de royaume (Le pays des Fées)
— Les différentes communautés des Fées vivaient dans les Refuges, de petites communautés implantées : répétition de communauté (groupe, collectivité, confrérie, ordre)
— Chacune des Communauté étaient sous : communautés était

Alors que le jour déclinait dans le ciel, ils atteignirent Emrallt, refuge aux pieds des Dents du Dragon blotti dans une courbe du fleuve Abhainn. Celui-ci était à moins d'une demi-journée de cheval de la route des caravanes qui attaquait le flanc ouest de la montagne et serpentait jusqu'à Imar.
Emrallt semblait avoir été conçu afin de se fondre le plus possible à la nature environnante. Même si on ne ressentait pas la même symbiose qu'avec les constructions elfiques des neuvième et dixième siècles, la volonté de respecter les arbres, le tracé naturel du fleuve et les courbes du terrain transparaissait de manière plus qu'évidente.
En bordure de l'Abhainn s'élevait le grand hall, le bâtiment le plus sacré dans chaque refuge, l'endroit où s'élevaient les statues des quatre Protectrices de la Lothorïa : Ïaga, la Terre, Thassala, la Mer, Traësim, la Forêt, et Aremeh, le Ciel. Les grandes arches en marbre blanc donnaient accès aux berges du fleuve où les Fées organisaient leurs rituels sacrés en l'honneur des esprits de l'eau et de l'air.
Et autour se déployait les demeures des habitantes, comme un éventail sur la rive de l'Abhainn. Petites demeures simples aux toits plats et aux murs subtilement décorés.
Dès leur arrivée, la Gardienne de la communauté, une magnifique Fée d'environ cent-cinquante printemps nommée Sygdha, les accueillit en personne. Surement plus pour Orgos que pour son compagnon princier.
Sygdha les invita à partager le repas de la communauté et leur proposa de les héberger dans sa propre demeure pour la nuit. Offre que les deux voyageurs acceptèrent de bon cœur.
Le souper se tenait dans le Coeur, une longue pièce soutenue par des colonnes de granit encastrées dans les murs. Ceux-ci étaient tendus de magnifiques ouvrages de tissage en laine ou en coton qui s'alternaient avec des objets hétéroclites : brins d'herbes odorantes, rameaux séchés, défense de cervidés, …
Sur la longue table en chêne massif, qui occupait le centre de la pièce, étaient disposés une succession de plats composés de produits issus des cultures à la périphérie du refuge, de la traite des animaux d'élevage et des récoltes dans la forêt. Pour toute boisson, des carafes en terre cuite offraient de l'eau de source ou du jus de certains fruits. Orgos ne pu retenir un sourire amusé en voyant le visage décomposé de Lorgan.
Lorsque toutes les Fées du Refuge eurent pénétré dans le Cœur, Sygdha s'avança et invita ses autres à s'approcher de la table. Debout derrière un siège, les Fées croisèrent leurs mains sur leur poitrine en baissant la tête. La voix de la Gardienne s'éleva alors dans le silence ambiant :
−Grâce soit rendue aux Quatre. Puisse leur bonté toujours accompagné les enfants d'Ïaga et d'Aremeh. Qu'elles protègent notre terre du feu, du fer et de la misère jusqu'à l'accomplissement de leur volonté.
−Ashka ! répondirent à l'unisson les autres.
Le repas pu alors commencer.

bonne lecture !

La suite :

Orgos et Lorgan étaient assis juste à la droite de Sygdha et profitaient du repas pour échanger avec celle par qui passaient toutes les nouvelles dans la région.
La Fée leur raconta que la présence militaire au sud du royaume s'était fortement accentuée. Des régiments entiers d'Orques et d'Humains patrouillaient dans les montagnes à grands renforts de tambour et de cris de guerre. Les Nains du Varana avaient campés leurs armées à la frontière avec l'Uhwok, la terre des Orques, en guise de dissuasion.
−Preuve de ces temps troublés, disait Sygdha, notre souveraine a même décidé de faire appel à des forces étrangères afin de défendre la Lothorïa.
−Je croyais votre peuple non-violent, s'étonna Orgos. Vous refusez même de tuer des animaux.
−Uniquement lorsque cela est nécessaire, Maître Imarien. Tuer un être vivant n'est pas une solution.
−Pour défendre sa terre, si.
−C'est votre vision, et je la respecte. En retour, respectez celle de mon peuple. Notre but est la vie.
−Alors pourquoi faire appel à l'aide de l'Alliance ? demanda Lorgan. Vous pourriez attendre de vous faire massacrer et fuir vers le nord à ce moment.
−Vos paroles sont pareils au venin du serpent, prince Lorgan, répliqua Sygdha. Sachez cependant que ces forces ont pour ordre de combattre l'ennemi à l'extérieur de la Lothorïa afin de la préserver.
−Et si les combats arrivent comme même sur votre sol ?
−Alors ce sera comme la mort des nôtres…

La chambre qui fut mise à disposition des deux voyageurs était spacieuse, bien qu'un peu spartiate. La fenêtre donnait sur un petit bosquet et Lorgan ne pu s'empêcher d'être étonné de voir des cervidés et de petits rongeurs approchaient très près des habitations comme s'ils ne ressentaient aucune peur. Un calme plat s'était abattu sur Emrallt, et seul le bruissement des feuilles répondait au ruissellement du fleuve.
−Je peux savoir à quoi vous avez pensé ?
−Plait-il ? demanda Orgos méditant en tailleur sur son lit.
−Pourquoi avez-vous laissé le voleur partir ?
−Oh. Parce qu'avec Gadrïm, il est le mieux placé pour sauver Ladrïn.
−Mouais, maugréa le Dollogrïm, je suis sûr qu'à l'heure qu'il est, il doit être en train de chevaucher vers le Garthay en riant de votre naïveté.
−Ou pas, répliqua Orgos. Ne vous inquiétez pas, il nous rejoindra avec les deux Elfes.
−Comment pouvez-vous en être si sûr ?
−Même si je vous l'expliquai, je doute que vous pourriez comprendre, fit l'Imarien en replongeant dans sa méditation. Pas avant d'avoir oublié le sens du mot arrogance en tout cas, ajouta-t-il en murmurant.

Bonne lecture !

Les corrections :

— Même si on ne ressentait : si l’on
— En bordure de l'Abhainn s'élevait le grand hall, le bâtiment le plus sacré dans chaque refuge, l'endroit où s'élevaient les statues : répétition de s’élever (où étaient érigées les statues…)
— Et autour se déployait les demeures : déployaient
— d'environ cent-cinquante printemps : cent cinquante
— Surement plus pour Orgos : Sûrement
— ouvrages de tissage en laine ou en coton qui s'alternaient : virgule après tissage et après coton
— défense de cervidés, … : pas de virgule avant les trois points
— Orgos ne pu retenir un sourire : put
— et invita ses autres à s'approcher : ses hôtes ou ses convives
— Puisse leur bonté toujours accompagné les enfants : accompagner
— Le repas pu alors commencer : put


— à grands renforts de tambour : grand renfort
— Les Nains du Varana avaient campés : campé
— Alors pourquoi faire appel : virgule après Alors
— Vos paroles sont pareils au venin : pareilles
— combats arrivent comme même sur : quand même
— Alors ce sera comme la mort : virgule après Alors
— Lorgan ne pu s'empêcher : put
— des cervidés et de petits rongeurs approchaient très près des : approcher
— Je peux savoir à quoi vous avez pensé ? : un point c’est une interrogation indirecte
— je doute que vous pourriez comprendre : puissiez

Suite :

Le Gobelin atterrit lourdement sur le sol, du sang giclant de sa blessure au ventre.
Un silence pesant s'abattit sur la grande salle, chacun guettant les gestes des autres. Thorgan dégaina lentement son épée bâtarde. Les deux tueurs qui lui faisaient face se consultaient du regard, indécis.
Et en un instant, tout changea. La majorité des clients de l'auberge se ruèrent dehors dans une superbe mêlée, deux ou trois autres sortirent des armes de poing et avancèrent sur Thorgan. Les deux tueurs, confortés par ce renfort, se ruèrent sur le Garthom.
Mais alors que les Gobelins passaient à leur niveau, les chasseurs de primes humains jaillirent de leur place, l'arme au poing et attaquèrent les Gobelins. L'un d'eux s'écroula au sol, la gorge tranchée, tandis que ses deux compères en gagèrent le combat. Thorgan saisit une cruche en terre cuite et l'envoya dans la tête d'un des tueurs qui recula de quelques pas. Profitant de ce répit, le Garthom roula par-dessus le comptoir, plusieurs dagues de lancé se plantant dans le mur deux pouces au-dessus de sa tête. Le Gobelin enjamba le comptoir et voulu transpercer Thorgan qui bloqua l'attaque avec sa lame. Fauchant les jambes de son adversaire, il se projeta en avant et porta du coude un coup puissant au plexus. Le Gobelin se plia en deux en crachant un peu de bile sur le sol.
Se relevant vivement, Thorgan gaugea rapidement la situation. L'assaillant qu'il avait assommé était appuyé sur un des piliers de la salle, essayant vraisemblablement de chasser les étoiles qui dansaient devant ses yeux. Un des chasseurs de prime était allongé dans une mare de sang, les tripes à l'air. Les deux autres semblaient en difficulté face aux deux autres Gobelins, meilleurs combattants qu'ils ne le soupçonnaient surement.
Le Gobelin étourdi retrouva son équilibre, il lança un cri de rage et se rua sur Thorgan. Le Garthom dégagea une des dagues fichée dans le mur derrière lui et stoppa net le tueur qui jaillissait, ramassé, par-dessus une table. Le corps vint s'écraser avec fracas sur le comptoir en bois avec un bruit retentissant d'os brisés.
Avisant le Gobelin à ses pieds qui retrouvait son souffle, Thorgan lui décocha un coup de pied en plein visage qui lui fit perdre connaissance. Puis, il repassa le comptoir et se porta au secours de ses alliés fortuits. L'un portait une vilaine blessure à l'épaule et au côté, il couvrait son adversaire qui soutenait tant bien que mal les attaques de leurs deux adversaires. Thorgan para une attaque de taille et vint se placer à côté de son allié humain.
Il remarqua seulement à ce moment que celui-ci, ainsi que ses deux compagnons, se battaient avec la même lame en demi-lune que portait Orgos. Ils tenaient cette arme de la main droite, tandis que la gauche était armée d'une épée courte qui bloquait les attaques portées.
−Apparemment, nous sommes dans le même camp.
−Il semblerait en effet, répondit le mercenaire.
−Bien que cela ne me pose aucun problème, demanda le Garthom en déviant la lame d'un des Gobelins, pourrais-je savoir pourquoi ?
−Finissons ce combat d'abord.
−Parfaitement d'accord !
Le chasseur de prime bloqua l'arme de son adversaire, la fit pivoter vers le sol et trancha la gorge nue de son opposant. Celui-ci s'écroula avec un gargouillis écœurant.
Thorgan était en difficulté, reculant sous les assauts déchainés de son adversaire, il avait récolté plusieurs coupures aux bras et des cloches commençaient à teinter à ses oreilles. Son adversaire leva son arme à deux mains, pensant fendre en deux son adversaire, mais la lame du mercenaire dans son dos fendit l'air dans un sifflement aigüe et le Gobelin fut fendu en deux de l'épaule à la poitrine. Le corps glissa lentement avec un bruit flasque de chairs et de muscles relâchés.

Bonne lecture !

Fin chapitre 6 :


Thorgan contemplait le chaos autour de lui. Des tables avaient été détruites dans l'affrontement, les corps des Gobelins et de deux mercenaires gisaient dans leur sang, des traces d'hémoglobine tachaient les meubles ou les murs à proximité.
Le dernier mercenaire était agenouillé devant les corps et tranchait la gorge de ceux qui avaient été tués à l'épée.
−Alors, demanda Thorgan, maintenant que nous en avons fini, je crois que vous pouvez répondre à ma question.
−La raison pour laquelle nous vous avons aidé ?
−En effet.
−Pour cette raison, répondit l'Humain en décrochant un pendentif du cou d'un des Gobelins.
L'objet était relativement simple : un médaillon circulaire incrusté d'une pierre rouge et tenu par une chaine discrète. Le tour du médaillon était gravé de symboles inconnus au Garthom.
−Qu'est-ce que c'est ?
−Le symbole des Veilleurs.
−Des quoi ?
−Les Veilleurs. Les serviteurs des Bakuors, leurs yeux et leurs oreilles. Mais aussi leurs âmes damnées, condamnées à les servir jusqu'à leur mort, et parfois au-delà, afin de payer une dette réelle ou imaginaire.
−Et vous chassez ces Veilleurs ? s'étonna Thorgan.
−Nous sommes des Chasseurs de Bakuors. Nous sommes au service d'Imar pour traquer et éliminer tous les représentants du Xaihir et leurs serviteurs.
−Ce qui explique que vous possédez la même arme que les Imariens.
−Je vous demande pardon ?
−Vos lames en demi-lune, répondit le garthom. Un Imarien, avec qui je voyageais récemment, portait les mêmes armes.
−Seriez-vous vous aussi au service de la Tour ?
−Non, pas vraiment. Nous faisions route vers le sud lorsque l'un de mes compagnons, un Elfe, a été capturé par un groupe de Gobelins. Un autre Elfe de notre groupe s'est lancé à sa poursuite, et je lui cours après à mon tour.
−Mais pourquoi ces Veilleurs en avaient-ils après vous ?
−C'est un peu compliqué. Disons, pour simplifier, qu'il semblerait qu'un Bakuor soit lié à cette affaire et… Merde ! fit soudain Thorgan en se retournant.
−Quoi ? demanda son interlocuteur.
Pour toute réponse, Thorgan tendit le doigt vers l'endroit où était tombé le premier Gobelin. Une flaque de sang tachait le parquet et une trace, partant vers l'arrière-salle, indiquait qu'une masse avait été trainée sur le sol.
Jurant, le Garthom fit le tour du comptoir et constata que le Gobelin qu'il avait assommé avait disparu. Il se précipita vers l'arrière de l'auberge et ouvrit à la volée la porte de service, juste à temps pour apercevoir deux masses chancelantes disparaitre dans la nuit.
−Vous vouliez l'interroger ? demanda le Chasseur dans son dos.
−Je voulais savoir à quoi j'avais à faire avant de plonger tête baissée dans un piège.
−Mouais. Vous voulez un conseil ?
−Dites toujours.
−Quittez cette ville. Ce genre d'événement a tendance à exciter les rancœurs locales et donner des idées macabres à certains.
−C'est exactement ce que je pensais faire. Si vous retournez à Imar, vous voulez bien me rendre un service ?
−Lequel ?
−Si un Imarien du nom d'Orgos se trouve déjà là-bas, dites-lui que vous m'avez vu et que je suis la bonne piste. Il comprendra.
Le Chasseur acquiesça de la tête avant de se partir.

Thorgan resta quelques instants sur le pas de la porte avant de se détourner à son tour.
La grande salle commençait à sentir le sang coagulé et les fluides corporels. Une scène macabre à souhait. Alors qu'il passait la porte, un mouvement furtif attira son regard : le tenancier se relevait prudemment et contemplait, hagard, le carnage.
−Désolé pour le désordre, dit Thorgan en laissant tomber quelques pièces sur le comptoir. Pour la femme de ménage.
Il s'arrêta au moment de sortir et lança :
−Au fait, vous pouvez décommander la chambre pour ce soir. Je crois que je m'en passerai.
Puis, il quitta l'auberge. Cinq minutes plus tard, il galopait vers le nord.

Bonne lecture !

J'aime assez la tournure que prennent les évènement !

— leur place, l'arme au poing et attaquèrent les : virgule après poing
— ses deux compères en gagèrent le combat : engagèrent
— dagues de lancé se plantant : lancée
— Le Gobelin enjamba le comptoir et voulu transpercer : voulut
— Thorgan gaugea rapidement : jaugea
— ne le soupçonnaient surement : sûrement
— dégagea une des dagues fichée dans le mur derrière : fichées
— il couvrait son adversaire qui soutenait tant bien que mal les attaques de leurs deux adversaires : répétition de adversaire (ennemi, opposant)
— que celui-ci, ainsi que ses deux compagnons, se battaient : battait (sujet = celui-ci
— des cloches commençaient à teinter à ses oreilles : tinter
— l'air dans un sifflement aigüe et le : aigu

— Nous sommes au service d'Imar pour traquer et éliminer tous les représentants du Xaihir et leurs serviteurs : service et serviteur, ça fait répétition (aux ordres d’Imar) ou (les représentants du Xaihir et leurs suppôts)

allez zou, Chapitre 7 :

-7-


Gadrïm claqua violemment la porte en pénétrant dans les appartements qui lui avaient été désignés au palais de Tiradhas.
Sa rage était sans limite contre Orgos, c'était un torrent rompant un barrage et se déversant en rugissant dans la vallée. Elle avait besoin de libérer ce surplus d'énergie avant qu'il la submerge.
Plusieurs bibelots et quelques menus objets projetés à travers la pièce, combinés à ses cris de fureur, lui permirent de se calmer un peu les nerfs et réfléchir plus sereinement.
Il était clair qu'Orgos et Zagroj n'avaient aucune intention de bouger avant d'en savoir plus, et rien de ce qu'elle dirait ne pourrait les faire réagir.
Elle était réduite, elle, une princesse eldrïn, à écouter les inepties d'un mage et d'un Gobelin qui devaient avoir autant d'expérience de traque qu'un Troll des Montagnes. Heureusement, il y avait Thorgan.
Le voleur semblait comprendre sa précipitation et l'urgence de se mettre en route au plus vite. Du fait de son activité professionnelle, il avait dû pister de nombreuses cibles et savait quand se fier à son instinct de chasseur.
Mais Gadrïm ne pouvait rester planté là, à ronger son frein tandis qu'une bande de Gobelins potentiellement hostiles emportaient son frère.
Rien n'y faisait. Elle ne pouvait se résoudre à tourner en rond. Si elle voulait lancer une poursuite, elle devait le faire seule. Elle hésita un moment à demander à Thorgan de l'accompagner, puis se ravisa. Rien ne pouvait garantir que l'Humain n'irait pas voir Orgos pour l'empêcher de partir.
Et puis, c'était une Elfe, elle pouvait se débrouiller seule, elle pouvait se déplacer très vite, et d'autant plus sans un Humain lourdaud dans les pattes.
Elle fixa ses deux épées courtes à sa ceinture, s'équipa de l'arc et du carquois de son frère, et se glissa furtivement dans les couloirs du palais.

Sa jument se laissa guider calmement à travers les rues de la capitale du Hjalko. La cité se réveillait doucement et l'agitation qui régnait au palais ne s'était pas encore déversée dans les rues.
L'Elfe passa calmement les portes de la ville et s'engagea sur la grande plaine ouverte qui devait s'étendre jusqu'à la Mer des Brumes. Ouvrant ses sens aux voix de la nature, elle fut submergée par une multitude de murmures et de sensations. Un monde invisible aux yeux et aux oreilles des autres.
Projetant son regard au loin, Gadrïm capta des perturbations à l'horizon, une piste fraiche de plusieurs individus s'éloignant en grande hâte. Au moins, elle n'aurait pas à tâtonner longtemps avant de pouvoir suivre la piste de ses cibles : les Gobelins étaient aussi discrets et subtiles que des baleines lorsqu'ils se déplaçaient en groupe.
Les informations recueillies par Thorgan étaient exactes, il y avait effectivement un groupe de Gobelins qui s'éloignaient à toute allure vers le nord-est en trainant une masse humanoïde derrière eux. Les Imariens avaient encore beaucoup de progrès à faire avant de faire entendre leur opinion aux Elfes et aux Humains sur le chapitre du pistage.
L'Elfe orienta ses oreilles effilées afin de rabattre les murmures du vent. Son absence dans les frondaisons lui généra un trouble dont elle eu du mal à faire abstraction. Il y avait quelque chose de déroutant dans le silence pesant qui régnait sur ces terres. Un silence de nature morte. Il n'y avait rien aux alentours, l'Elfe talonna sa jument et partit au galop.

Bonne lecture !

La suite :



Le paysage montait régulièrement au fur et à mesure que Gadrïm avançait et cela l'emplissait d'une joie sans borne : sur ce type de terrain, un cavalier gagnait progressivement du terrain sur des coureurs.
Un avantage non négligeable si l'on prenait en compte l'endurance exceptionnelle des Gobelins et leur connaissance supérieure du terrain. Cette connaissance qui était souvent fatal à ceux trop sûr d'eux-mêmes ou trop orgueilleux de leur force. Tenir compte des autochtones, de leurs conseils et de leurs savoirs, tel était la clé pour survivre assez longtemps dans n'importe quelle situation et n'importe quelle condition.
Dans le cas de Gadrïm, ses options étaient plutôt minces. Elle ne disposait que de trop peu d'informations pour demander de l'aide aux locaux. La meilleure chose qu'elle pouvait faire été de rester en contact avec le groupe de Gobelins et de se rapprocher suffisamment pour obtenir deux informations : premièrement, si son frère était bien leur prisonnier, bien qu'elle n'en doutait pas, et ensuite comprendre les motivations des ravisseurs.

Bonne lecture !

La suite :

Lorsque la nuit tomba, les Gobelins ne firent même pas mine de ralentir. Leurs yeux perçaient les ténèbres comme des phares dans la nuit. Gadrïm ne s'en inquiété pas vraiment, ses yeux voyant aussi bien au soleil qu'à la lueur de la Lune. Par contre, sa jument donnait des signes inquiétants de fatigue. Après avoir galopé une journée entière, la pauvre bête devait être exténuée, mais ne montrait rien par dévotion pour sa maitresse. La monture pouvait aisément sentir l'angoisse qui étreignait sa cavalière et sa volonté d'avancer le plus rapidement possible.
Sentant les pas de l'animal de plus en plus chancelants, Gadrïm posa sa main sur le cou écumant de la jument et murmura une prière ancestrale en elfique. Elle lui communiqua une partie de son énergie et de sa force.
Un vide physique et mental profond envahit la princesse qui s'appuya sur l'encolure de sa monture. Sa respiration haletante se répercutait sur la peau tendue et humide de la jument. Les muscles puissants de celle-ci jouaient contre le crâne de Gadrïm qui se perdait dans une sensation apaisante et relaxante.
Alors que le vent sifflait à ses oreilles, elle sentit quelque chose effleurer son esprit. Plus par sensations que par des mots, l'Elfe sentit une vague de reproche teinté de compassion l'envahir. Elle flatta l'encolure de sa jument comme pour s'excuser.

Lorsque le soleil se leva au-delà de la ligne terne de l'horizon, les Gobelins continuaient toujours d'avancer sans aucun signe de relâchement. Gadrïm dû se mettre à l'évidence qu'elle ne pourrait pas tenir cette cadence longtemps encore au risque de continuer à pied. Poussant un soupir de résignation, elle mit pied à terre et continua en tenant sa monture par la bride.
Elle avançait certes moins vite, mais gardait toujours un œil sur les perturbations à l'horizon. Les éléments que perturbaient les Gobelins sur leur passage sautaient littéralement au regard des Enfants de l'Air et du Vent tout en échappant aux autres peuples. Voilà pourquoi les Elfes étaient les meilleurs pisteurs du continent, leur ouïe et leur vision détectant la moindre variation autour d'eux sur une immense distance, la faune et la flore étaient leurs alliés. Cependant, Gadrïm savait que ses cibles possédaient elles-aussi un atout tout aussi redoutable : un odorat surdéveloppé. Les Gobelins étaient capable, comme les Orques d'ailleurs, de renifler une présence à des centaines de lieux de distance. Par conséquent, elle prenait bien garde de ne pas rester sous le vent. L'odeur des Elfes et des Nains étant facilement identifiable pour le nez d'un des habitants du Hjalko.

Bonne lecture !

corrections :

— Sa rage était sans limite contre : limites
— les Gobelins étaient aussi discrets et subtiles : subtils
— un trouble dont elle eu du mal à faire : eut

— sur ce type de terrain, un cavalier gagnait progressivement du terrain sur des coureurs : répétition de terrain (cavalier réduisait progressivement son retard sur des coureurs) et tu le répètes encore une fois la phrase suivante (leur connaissance supérieure du territoire)
— Cette connaissance qui était souvent fatal : fatale
— à ceux trop sûr d'eux-mêmes : sûrs
— tel était la clé pour survivre : telle
— La meilleure chose qu'elle pouvait faire été de rester en contact : était de rester

— Gadrïm ne s'en inquiété pas : inquiéta
— Gadrïm dû se mettre à l'évidence : dut (et on dit plutôt « se rendre à l’évidence »)
— ses cibles possédaient elles-aussi un atout tout aussi redoutable : pas de tiret ; répétition de aussi dans la même phrase
— Les Gobelins étaient capable : capables

La suite :

Finalement, à la fin du second après-midi de poursuite, la ténacité de la princesse eldrïn fut récompensée. Le groupe de Gobelins s'arrêta, surement pour se reposer quelques heures, maintenant qu'ils croyaient avoir mis suffisamment de distance entre eux et Tiradhas. Gadrïm apercevait la lueur d'un feu de camp qui illuminait furtivement les reliefs environnants. Les Gobelins avaient bien pris garde de ne pas découvrir leur position en choisissant une zone à la fois protectrice et suffisamment dégagée pour voir approcher de loin une quelconque menace et évacuer les lieux sans crainte de se retrouver bloqués.
Gadrïm laissa sa jument à plusieurs centaines de mètres en arrière et fixa à la selle l'arc et le carquois de Ladrïn. A l'aide d'un lien, elle attacha étroitement les fourreaux des ses deux épées courtes à sa ceinture pour leur éviter de battre contre ses reins.
Elle releva sa chevelure rousse en chignon et recueillit un peu de terre dans sa main. Elle entreprit de s'en enduire la figure et la nuque afin de mieux se dissimiler dans les ombres du crépuscule.
Puis, l'Elfe progressa furtivement, pliée en deux, le regard fouillant le sol à la recherche d'un caillou qui aurait pu rouler ou d'une brindille sèche cassante. Le terrain accidenté ne lui facilitait pas la tâche et masquait de nombreux pièges qui auraient pu trahir sa présence. Le groupe était installé dans un couloir rocailleux protégé de chaque côté par une paroi d'environ trois mètres de haut.
Jetant un coup d'œil dans le coude que formait le passage, Gadrïm repéra rapidement deux gardes en faction qui surveillaient les alentours. Il était peu probable de pouvoir approcher plus avant sans passer devant eux.
Sur la droite de l'Elfe pourtant, une dégradation de la paroi rocheuse permettait d'atteindre un passage relativement plat se dirigeant dans la direction des lueurs des feux. Le seul problème résidait dans le fait que le passage en question semblait plus qu'instable et passait juste au-dessus de la tête des deux gardes.
L'Elfe entama l'escalade de la paroi et se hissa sur le passage avec un crissement de terre qui sembla résonner comme un coup de tonnerre dans le silence de la nuit. Ne remarquant aucune réaction, Gadrïm commença à ramper lentement en prenant bien garde de ne rien déranger sur son passage.
Sa progression était lente et laborieuse, la roche cassante ne lui facilitant pas la tâche. A chaque fois qu'elle déplaçait ses mains, déplaçait le poids de son corps ou poussait sur ses jambes, Gadrïm redoutait d'entendre le bruit d'un rocher se détachant de la paroi et dévalait la façade jusqu'aux pieds des gardes.
Mètres après mètres, elle avança et arriva bientôt au-dessus des deux Gobelins à l'entrée du passage.
Et alors qu'elle commençait à respirer plus librement, elle sentit un bloc se dérobait sous sa paume. D'instinct, Gadrïm lança son bras et rattrapa au vol un morceau de roche guère plus grande que la main, mais ne pu empêcher de petits fragments et de la poussière de roche de cascader le long de la façade et d'atterrir au sol. Les deux gardes se retournèrent surpris en pointant leurs torches vers l'éboulis.
Ramenant son bras et retenant une respiration saccadée, Gadrïm, le corps tendu prêt à bondir au moindre signe de danger, pria de toutes ces forces Cozorth pour que les Gobelins n'aient pas l'idée de lever les yeux vers sa position.
Finalement, avec un haussement d'épaules, les deux gardes reprirent leurs positions et continuèrent à scruter la nuit.
Gadrïm roula sur le dos et laissa un peu de temps à sa respiration pour reprendre un rythme normal. Il ne lui restait que quelques mètres à parcourir, elle reprit sa progression et arriva enfin en surplomb du bivouac des Gobelins.

Bonne lecture !

Petit up de la partie précédente :


Finalement, à la fin du second après-midi de poursuite, la ténacité de la princesse eldrïn fut récompensée. Le groupe de Gobelins s'arrêta, surement pour se reposer quelques heures, maintenant qu'ils croyaient avoir mis suffisamment de distance entre eux et Tiradhas. Gadrïm apercevait la lueur d'un feu de camp qui illuminait furtivement les reliefs environnants. Les Gobelins avaient bien pris garde de ne pas découvrir leur position en choisissant une zone à la fois protectrice et suffisamment dégagée pour voir approcher de loin une quelconque menace et évacuer les lieux sans crainte de se retrouver bloqués.
Approcher elle-même étant beaucoup trop risqué, l'Elfe commença à projeter sa pensée à la recherche d'un éventuel soutien. Elle finit par accrocher les pensées d'une chouette hulotte qui chassait dans la zone.
Quelques minutes plus tard, un doux bruissement de plumes se fit entendre, puis la chouette se posa sur une branche basse un peu plus loin et fixa la princesse de ses grands yeux noirs.
−Tu as fait appel à moi, Gadrïm ? projeta t'elle.
Les rapaces étaient trop fiers et trop indépendants pour se soucier des futilités de langage.
−Oui, répondit l'Elfe de la même manière. J'aurai besoin de ton aide : mon frère est retenu par un groupe de Gobelins là-bas. Pourrais-tu survoler leur campement et me dire comment ils se sont installés pour la nuit ?
−Tu veux libérer ton frère ?
−Si possible, oui.
La chouette déploya alors ses ailes et s'éleva dans les airs en direction du bivouac des Gobelins.
Elle revint quelques minutes plus tard et se posa sur sa branche en face de la princesse eldrïn.
−Ceux que tu recherches sont installés dans un passage rocheux dont ils contrôlent les deux accès.
−Y a-t-il un moyen de passer sans être remarqué ?
−Je ne pense pas, répondit la hulotte. Les parois de chaque côté ont l'air trop abruptes et trop hautes pour vos membres maladroits.
Gadrïm retint la réplique qui lui été venu à l'esprit et tenta de réfléchir à toute vitesse à la situation.
−Mon frère va bien ?
−Il n'a pas l'air d'avoir été maltraité, si c'est ce que tu veux savoir. Il est allongé un peu à l'écart, attaché pour l'empêcher de fuir.
−Ça ne devrait pas poser de problème.
−Encore te fait-il au préalable t'approcher d'eux, fit remarquer la chouette.
−Bien entendu. Tu es sûre de n'avoir rien vu d'intéressant qui puisse m'être utile ?
−Leur feux me blessaient les yeux, alors je ne me suis pas approcher au plus près. Ceci dit, ajouta t'elle, je crois avoir vu un passage le long de la paroi de droite que tu pourrais utiliser, mais il a été fragilisé et ne doit pas être stable.
−Je m'en contenterai, répliqua Gadrïm.
Sur un signe, la chouette s'éleva majestueusement dans les airs et reprit sa chasse nocturne.
Gadrïm décida de laisser sa jument en arrière et fixa à la selle l'arc et le carquois de Ladrïn. A l'aide d'un lien, elle attacha étroitement les fourreaux des ses deux épées courtes à sa ceinture pour leur éviter de battre contre ses reins et releva sa chevelure rousse en chignon serré. Enfin, elle recueillit un peu de terre dans sa main et entreprit de s'en enduire la figure et la nuque afin de mieux se dissimiler dans les ombres du crépuscule.
Puis, l'Elfe progressa furtivement, pliée en deux, le regard fouillant le sol à la recherche d'un caillou qui aurait pu rouler ou d'une brindille sèche cassante. Le terrain accidenté ne lui facilitait pas la tâche et masquait de nombreux pièges qui auraient pu trahir sa présence. Elle repéra rapidement le passage qu'avait mentionné la chouette et constata que les parois, d'une hauteur d'environ trois mètres, étaient infranchissables.
S'abritant derrière un rocher, Gadrïm repéra deux gardes en faction qui surveillaient les alentours. Scrutant la paroi de droite, elle repéra le passage qu'avait mentionné la hulotte, c'était une dégradation de la paroi rocheuse se dirigeant approximativement dans la direction des lueurs des feux. Il n'avait pas l'air difficile d'accès, son seul inconvénient résidait dans le fait qu'il semblait réellement instable et passait juste au-dessus de la tête des deux gardes.
L'Elfe s'approcha furtivement et entama l'escalade de la paroi afin de se hisser sur le passage avec un crissement de terre qui sembla résonner comme un coup de tonnerre dans le silence de la nuit. Ne remarquant aucune réaction, Gadrïm commença à ramper lentement en prenant bien garde de ne rien déranger sur son passage.
Sa progression était lente et laborieuse, la roche cassante ne lui facilitant pas la tâche. A chaque fois qu'elle déplaçait ses mains, déplaçait le poids de son corps ou poussait sur ses jambes, Gadrïm redoutait d'entendre le bruit d'un rocher se détachant de la paroi et dévalait la façade jusqu'aux pieds des gardes.
Mètres après mètres, elle avança et arriva bientôt au-dessus des deux Gobelins à l'entrée du passage.
Et alors qu'elle commençait à respirer plus librement, elle sentit un bloc se dérobait sous sa paume. D'instinct, Gadrïm lança son bras et rattrapa au vol un morceau de roche guère plus grande que la main, mais ne pu empêcher de petits fragments et de la poussière de roche de cascader le long de la façade et d'atterrir au sol. Les deux gardes se retournèrent surpris en pointant leurs torches vers l'éboulis.
Ramenant son bras et tentant de calmer une respiration saccadée, Gadrïm, le corps tendu prêt à bondir au moindre signe de danger, pria de toutes ces forces Cozorth pour que les Gobelins n'aient pas l'idée de lever les yeux vers sa position.
Finalement, avec un haussement d'épaules, les deux gardes reprirent leurs positions et continuèrent à scruter la nuit.
Gadrïm roula sur le dos et laissa un peu de temps à sa respiration pour reprendre un rythme normal. Il ne lui restait que quelques mètres à parcourir, elle reprit sa progression et arriva enfin en surplomb du bivouac des Gobelins.

Au fait, il se peut que des pseudo-incohérences se glissent dans le récit.
Je retravaille le texte et il se peut que j'ajoute ou modifie des éléments, et comme je ne peux pas tout reposter...
Donc, désolé d'avance, tout ça, tout ça.

La suite :


Deux petits feux avaient été constitués autour desquels une dizaine de Gobelins partageaient un repas constitué de viande grillées au feu et de petits fruits que la princesse n'arriva pas à identifier.
Les ravisseurs discutaient à haute voix, certains d'être à l'abri dans une zone à l'écart de toute voie de communication
Un peu à l'écart, sur un dispositif de transport, était allongée une silhouette que les yeux acérés de l'Elfe identifia immédiatement comme étant son frère.
Ladrïn avait les mains attachées devant lui par une corde et ses pieds étaient entravés. Il semblait plutôt alerte malgré une blessure au front qui lui avait laissé des traces de sang séché. Un Gobelin le surveillait à tour de rôle comme on garderait une bête sauvage.
Gadrïm balaya du regard le bivouac afin de repérer les points d'accès et d'extraction. La seconde extrémité du couloir était bloquée par un autre duo de gardes et la paroi était uniformément abrupte. Il était inenvisageable d'espérer descendre l'à-pic, traverser le campement, libérer Ladrïn et s'enfuir sans se faire repérer par la dizaine de créatures inamicales qui s'interposait entre Gadrïm et son frère.
La princesse aurait pu se fondre dans les ombres, les Elfes étaient très bons à ce jeu-là, mais il manquait deux éléments essentiels : une zone avec plus de végétation et un espace plus ouvert et moins lumineux. Gadrïm n'avait pas vraiment le choix, elle était obligée de surveiller le groupe en contrebas et d'attendre une éventuelle opportunité d'agir. Elle recula doucement et repartit en sens inverse afin de rejoindre sa jument et passer la nuit.

Le lendemain, Gadrïm fut réveillée par un remue-ménage à quelques centaines de mètres d'où elle s'était postée pour surveiller le campement.
Elle avait dû s'assoupir quelques temps et avait lentement glissé dans le sommeil, emmitouflée dans sa couverture, le corps appuyé sur le tronc nu d'un arbre.
Se redressant, elle projeta son regard au loin et constata que la colonne de Gobelins avait levée le camp et s'éloignait à l'horizon. Elle se mit à pester intérieurement lorsqu'elle perçu un mouvement sur sa droite, la jument revenait au galop en projetant des sentiments d'urgence vers sa maitresse. Gadrïm jeta sa couverture en-travers de la croupe de la jument, sauta en selle et laissa sa monture partir au galop dans la direction qu'avait prise les Gobelins.
Grâce à la nuit de repos qu'elle avait eu, l'équidé filait comme le vent pour rattraper le retard qui s'était de nouveau creusé entre les ravisseurs du prince eldrïn et sa sœur.
La poursuite se poursuivit encore durant toute la journée en remontant de plus en plus vers le nord. A tel point que Gadrïm commença à penser qu'elle allait bientôt retrouver la Baie de Niwlog où le groupe avait débarqué des jours auparavant.
Cependant, alors que le soleil baissait, le groupe s'arrêta enfin.

Bonne lecture !

La suite :


Au milieu d'une vaste plaine, clairsemée de quelques arbres et de fourrés épineux, se dressait les ruines d'une structure massive qui devait dater de l'ancien empire elfique.
Une structure hexagonale émergeait du sol. Chacune de ses faces était richement décorée de gravures et de statues d'êtres allégoriques et d'esprits de la Nature. Le toit était formé de six triangles isocèles de pierre, la base de chacun reposant sur le sommet d'un des murs, et dont les sommets se rejoignaient en un point à une dizaine de mètres au-dessus du sol.
Au vue de la mousse et des plantes grimpantes qui avaient poussées le long des pierres, les descellant ou les faisant éclater, le site devait être à l'abandon depuis plusieurs centaines d'années. Une époque largement antérieure au lègue du Hjalko aux Gobelins.
Gadrïm ne prit même pas la peine d'admirer la construction. Laissant sa jument attachée à un tronc, elle s'approcha furtivement, prête à dégainer une de ses épées. Elle espérait trouver une ouverture dans la structure, qui lui permettrait de se glisser à l'intérieur autrement que par l'arche aux portes pourries. Mais, les pierres descellées ou les pans de murs écroulés ne permettaient pas la réalisation d'un tel projet. Parfois, une ouverture se présentait, mais était trop étroites ou instables même pour l'agilité et la souplesse d'une Elfe. A d'autres endroits, une partie du mur était effondrée, mais débouchait sur une zone où le sol s'était affaissé sous l'effet conjugué de la pluie et du vent ou était trop haut pour être escaladé.
La princesse inspecta la façade du bâtiment et se retrouva bientôt à l'opposé de l'entrée. A cet endroit, un pan du mur s'était littéralement effondré vers l'extérieur. Jetant un coup d'œil, Gadrïm vit que les restes d'un passage subsistait deux ou trois mètres sous le niveau du sol. Plusieurs pierres la rassurèrent quand à la relative solidité du plancher de pierres rongées par la végétation. Elle enjamba le reste du mur et sauta dans le vide.
Elle atterrit souplement dans le passage. Il s'agissait surement d'un couloir d'accès vers les étages inférieurs du bâtiment. Sur les sections du plafond encore intactes, une longue fresque aux couleurs délavées narrait la légende du dieu Cozorth, maitre du vent et des cieux, protecteur du peuple elfique. A intervalle réguliers, des colonnes encastrées dans les murs représentaient un esprit protecteur, une allégorie des neuf mondes ou Cozorth lui-même dans l'une de ses nombreuses attributions.
Au fur et à mesure qu'elle avançait, Gadrïm était de plus en plus persuadée de se trouver dans les vestiges d'un ancien temple datant de Losalfheim, l'antique empire elfique. L'architecture était caractéristique du douzième siècle avec son style élancé et massive, son absence flagrant d'inscriptions runiques et l'enfouissement de la structure dans le sol. La princesse eldrïn se demandait même comment cela avait pu lui échapper aussi longtemps.
Au bout du couloir, une enfilade de petites pièces aux murs nus gardaient les traces de l'ancien rôle du temple. Les restes des statues d'albâtre étaient réduits en poussière sur le sol ne gardant que le socle intact. Des traces noires sur les murs pouvaient supposer qu'un incendie avait ravagé le site des années auparavant. Les restes défoncés de coffres et de meubles subsistaient comme seuls mobilier du temple.
Descendant le couloir vers les niveaux inférieurs, Gadrïm pouvait saisir des échos de conversations rauques et gutturales. Les Gobelins s'étaient apparemment enfoncés dans les sous-sols du bâtiment.
Mais l'Elfe ne comprenait pas. Les ravisseurs de son frère avaient traversé une bonne partie du Hjalko à marche forcée afin de se réfugier dans les ruines d'un ancien temple elfique où ils étaient coincés à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Gadrïm savait que les Gobelins étaient plus à leurs aises dans les souterrains et les tunnels, mais ceci n'avait aucun sens au vue des précautions que le groupe avait pris lors de ses bivouacs. L'instinct de la princesse lui hurlait que quelque chose clochait.

Bonne lecture !

Les p'tites corrections !

— A l'aide d'un lien, elle attacha : À
— les fourreaux des ses deux : de
— A chaque fois qu'elle déplaçait : À
— A chaque fois qu'elle déplaçait ses mains, déplaçait le poids de son corps : répétition de déplacer (bougeait ses mains)
— d'un rocher se détachant de la paroi et dévalait la façade jusqu'aux pieds : dévalant
— Mètres après mètres, elle avança : Mètre après mètre
— elle sentit un bloc se dérobait sous sa paume : manque un mot (elle sentit qu’un bloc se dérobait sous sa paume) ou (elle sentit un bloc qui se dérobait sous sa paume)
— un morceau de roche guère plus grande que la main : grand (s’accorde avec morceau)
— mais ne pu empêcher de petits fragments : put
— un morceau de roche guère plus grande que la main, mais ne pu empêcher de petits fragments et de la poussière de roche de cascader : répétition de roche (le second est inutile)

— Deux petits feux avaient été constitués autour desquels une dizaine de Gobelins partageaient un repas constitué de viande grillées au feu et de petits fruits : répétition de petit, feu et consituer (Deux petits feux avaient été allumés autour desquels une dizaine de Gobelins partageaient un repas constitué de viande grillée à la flamme et de divers fruits…)
— constitué de viande grillées au feu : grillée
— les yeux acérés de l'Elfe identifia immédiatement : identifièrent (sujet = les yeux)
— d'espérer descendre l'à-pic : à pic
— s'assoupir quelques temps : quelque
— la colonne de Gobelins avait levée le camp : levé
— lorsqu'elle perçu un mouvement : percut
— sa couverture en-travers de la croupe : en travers
— la direction qu'avait prise les Gobelins : avaient (sujet = les Gobelins)
— A tel point que Gadrïm : À

— se dressait les ruines d'une structure massive : dressaient
— chacun reposant sur le sommet d'un des murs, et dont les sommets se rejoignaient : répétition de sommet (le haut d’un des murs
— Au vue de la mousse et des plantes grimpantes qui avaient poussées : À la vue ; poussé
— antérieure au lègue du Hjalko : legs
— les pans de murs écroulés ne : des
— une ouverture se présentait, mais était trop étroites ou instables : étroite ou instable
— A d'autres endroits : À
— A cet endroit, un pan du mur : À
— les restes d'un passage subsistait : subsistaient
— la rassurèrent quand à la relative solidité : quant
— Plusieurs pierres la rassurèrent quand à la relative solidité du plancher de pierres rongées : répétition de pierre (du plancher pierreux rongé…)
— A intervalle réguliers : À intervalles
— avec son style élancé et massive : massif
— son absence flagrant d'inscriptions : flagrante
— comme seuls mobilier du temple : seul
— aucun sens au vue des précautions que le groupe avait pris lors : vu ; prises

PS : Bon anniversaire !

Merci Shadow

La suite :

Se guidant aux échos des voix, Gadrïm s'enfonça dans les artères qui s'étiraient, telles les racines d'un arbre, autour de l'axe principal surmonté du dôme hexagonal.
Elle arriva au-dessus d'un large puits carré au niveau d'une galerie en pierre qui en faisait le tour. Une série d'arches avaient été aménagés afin d'avoir une vue sur la pièce en contrebas. La lueur des torches qui dansaient dans celle-ci informa la princesse que les Gobelins s'y étaient installés. Et au vue de l'équipement et des denrées stockés, il y avait un bon moment qu'ils s'étaient implantés dans le temple. Il y avait suffisamment d'armes et de nourriture pour soutenir un siège durant plusieurs jours, voir de servir de base avancée à une armée en campagne.
Plusieurs pièces du puzzle se mirent place dans l'esprit de Gadrïm : l'endroit n'était pas un refuge provisoire, c'était un véritable camp retranché de mercenaires.
La salle était encombrée de gravas, de résidus de bois et de fer. Deux fosses à feu avaient été allumées et Ladrïn avait été enchainé à une dalle de pierre brute. Le prince semblait groggy au vue de son attitude pantelante et du filet de sang qui gouttait de sa bouche. Gadrïm sourit en songeant que son frère avait dû opposer une quelconque résistance à ses ravisseurs.
La princesse analysa la situation. Il y avait au bas mot une vingtaine de Gobelins en contrebas. La plupart n'était pas armé et tous se croyaient certainement en sécurité dans leur cache enterrée sous plusieurs centaines de mètres de roche et de terre. Gadrïm pouvait aisément en abattre une demi-douzaine avant que ces derniers ne réalisent ce qui se passait, mais après l'Elfe se retrouverait bloquée dans le complexe avec une bande de Gobelins furieux lancés contre elle. Et puis, rien ne lui garantissait que d'autres n'étaient pas présents quelque part et apparaitraient en cas de danger. L'idée était à rejeter.
Elle s'installa donc à l'abri d'un muret au niveau d'une des arches, posa son arc et aligna soigneusement une partie des flèches de son carquois afin de s'assurer, le cas échéant, une cadence de tir optimale. La meilleure chose à faire était d'observer. Son frère n'était pas en danger. Le cas échéant, elle pourrait toujours intervenir… Restait à déterminer comment.
L'Elfe commença à sérieusement regretter de ne pas avoir convié Thorgan.

La route des caravanes était encore pleine de neige. Lorgan et Orgos menaient leurs montures par la bride le long de la piste.
Le froid mordant et le vent ne les avaient pas quittés depuis qu'ils avaient quitté Emrallt deux jours auparavant. La belle prévision d'Orgos à Tiradhas, annonçant que le groupe serait à Imar en deux ou trois jours, s'était envolée en même temps que la dégradation du temps.
−Il y en a encore pour long ? hurla Lorgan pour couvrir le vent.
−Quelque kilomètres, répondit son compagnon. Impossible d'être plus précis avec ce foutu écran qui cache les repères habituels !
−Ça arrive souvent ?
−De quoi ?
−Cette cochonnerie ! On est en été comme même !
−Le climat en altitude est un peu différent de celui en plaine, fit remarquer l'Imarien.
−Orgos !
−Oui, c'est vrai. En règle générale, de telles conditions à cette saison sont plutôt exceptionnelles.
−On sera arrivé à la Tour ce soir ?
−Je ne pense pas, répondit Orgos. La neige nous ralentis trop et masque les reliefs. Le plus prudent serait de s'arrêter pour la nuit au refuge d'étape pour la nuit et de repartir demain en espérant des conditions plus clémentes.
−Mais, on risque de perdre une journée pour l'accomplissement de notre mission !
−Si vous faites une chute, vous aurez perdu plus d'une journée. Comme le disait un grand sage : parfois pour aller plus vite, il convient de ralentir.
−Ça n'a aucun sens, fit remarqua Lorgan après un instant de réflexion.
−N'est-ce pas ?
Ils atteignirent le refuge un peu plus tard alors que le blizzard ne donnait aucun signe d'accalmie. Du fait du temps à l'extérieur, de nombreux marchands avaient choisis de s'arrêter plus tôt dans leur trajet. L'endroit était donc surpeuplé de voituriers, des familles de marchands et de quelques cheminants.
Le refuge était baigné dans une cacophonie assourdissante où les uns tentaient de parler, les autres d'interpelaient le personnel qui ne savait plus où donner de la tête. Les enfants couraient dans tout les sens et quelques bébés vagissaient dans les bras de leurs mères.
Comme Orgos pouvait s'y attendre, Lorgan déboula dans le grand hall et exigea, avec ses airs princiers, qu'une chambre lui soit immédiatement fournie. Le propriétaire du refuge tenta patiemment de lui expliquer que, au vue de l'affluence soudaine dans l'établissement, il ne pouvait satisfaire sa demande.
Le Dollogrïm voulu insister, mais Orgos intervint en déclarant qu'ils passeraient la nuit comme les autres clients. Le prince voulu insister, mais le regard de l'Imarien doucha son arrogance.

Bonne lecture!

La suite :



Gadrïm ne dormit pas vraiment cette nuit-là. Le Suantraige, le Rêve Elfique, permettait à un des enfants de Cozorth de reposer son corps et son esprit tout en restant alerte aux événements extérieurs. Evidemment, le fait d'être enfermée sous terre entourée par une multitude de Gobelins belliqueux aurait été un bon stimulant pour n'importe qui, mais l'Elfe préférait ne pas prendre de risques inutiles.
Ladrïn était toujours enchainé à son bloc de pierre. Cependant, les Gobelins étaient étrangement nerveux, ils vaquaient à leurs occupations comme s'ils s'attendaient à ce que quelque chose se produise. Mais, tout était calme au milieu des pierres millénaires.
Gadrïm ouvrit son sac de voyage et commença à grignoter quelques provisions en continuant à surveiller la salle en contrebas.
A la lumière du jour, elle nota que des puits de lumière, agrémentés d'un dispositif optique ingénieux composé de miroirs et de lentilles, amené la lumière de la surface jusqu'à la salle souterraine. Avec cette clarté nouvelle, l'Elfe remarqua l'ancien autel qui devait servir aux libations au Dieu-Ciel, protecteur des Elfes, Cozorth. De chaque côté de la salle, une série de colonnes rongées par le temps divisées l'espace en trois parties distinctes.
Soudain, un murmure partit d'un groupe de Gobelins qui s'affairaient à ranger du matériel de guerre sur des supports. Ils lancèrent des appels à leurs compagnons qui se mirent aussitôt en alerte. Et puis, il apparu.

Depuis une ouverture dans le mur, l'homme émergea des ténèbres comme un esprit.
Sa longue cape de voyage était rabattue derrière ses épaules et révélait une longue tunique violette rehaussée de parures blanches. Ses cheveux roux formaient une masse rougeoyante sur sa tête.
Il s'avançait au milieu des Gobelins qui s'écartaient respectueusement sur son passage.
−Le paquet est bien arrivé ?
−Oui, Seigneur, répondit avec déférence l'un des Gobelins. Il est là-bas.
−Parfait, fit l'inconnu en s'avançant vers Ladrïn. Mon maitre, Lizborg, sera plus que satisfait de vos services.
Gadrïm sursauta comme si elle avait reçu un éclair. Si le nouvel arrivant était au service du seigneur du Borgol, alors cela impliquait qu'il était de toute évidence un Bakuor. La princesse réalisa soudain combien la situation de son frère était périlleuse. Elle ne pouvait plus attendre plus longtemps. Elle devait intervenir. Mais, au moment où elle bandait son arc, une main se posa sur son épaule.

Bonne lecture !

Corrections :

— Une série d'arches avaient été aménagés afin d'avoir : avait été aménagée (sujet = la série)
— Et au vue de l'équipement : vu
— voir de servir de base avancée à une armée : voire
— encombrée de gravas, de résidus : gravats
— Le prince semblait groggy au vue de son attitude : groggy vu son attitude
— La plupart n'était pas armé : étaient pas armés
— Le froid mordant et le vent ne les avaient pas quittés depuis qu'ils avaient quitté Emrallt deux jours auparavant : répétition de quitter (Le froid mordant et le vent ne les avaient pas lâchés…)
— La belle prévision d'Orgos à Tiradhas, annonçant que le groupe serait à Imar en deux ou trois jours, s'était envolée en même temps que la dégradation du temps : répétition de temps (… s’était envolée au fur et à mesure de la dégradation du temps.)
— Quelque kilomètres : Quelques
— On est en été comme même : quand même
— La neige nous ralentis trop : ralentit
— Le plus prudent serait de s'arrêter pour la nuit au refuge d'étape pour la nuit et de repartir demain en espérant des conditions plus clémentes : répétition de « pour la nuit », le second est de trop
— fit remarqua Lorgan : fit remarquer ou supprime le fit
— nombreux marchands avaient choisis : choisi
— couraient dans tout les sens : tous
— expliquer que, au vue de l'affluence : que vu l’affluence
— Le Dollogrïm voulu insister : voulut
— Le prince voulu insister : voulut

— Evidemment, le fait d'être : Évidemment
— A la lumière du jour, elle nota : À
— des puits de lumière, agrémentés d'un dispositif optique ingénieux composé de miroirs et de lentilles, amené la lumière : amenaient
— une série de colonnes rongées par le temps divisées l'espace : divisait
— A la lumière du jour, elle nota que des puits de lumière, agrémentés d'un dispositif optique ingénieux composé de miroirs et de lentilles, amené la lumière de la surface jusqu'à la salle souterraine : répétition de lumière 3x (Progressivement au fond de la grotte le jour se leva. Elle nota que des puits de lumière, agrémentés d'un dispositif optique ingénieux composé de miroirs et de lentilles, amenaient les rayons du soleil jusqu'à la salle souterraine)
— Avec cette clarté nouvelle, l'Elfe remarqua l'ancien autel qui devait servir aux libations au Dieu-Ciel, protecteur des Elfes, Cozorth : répétition de Elfe (remplacer le premier par Gadrïm)
— Et puis, il apparu : apparut
— Sa longue cape de voyage était rabattue derrière ses épaules et révélait une longue tunique violette rehaussée de parures blanches : répétition de longue (Son ample cape ou Sa grande cape)

Allez zou, la suite :


La Forteresse d'Imar apparue lorsqu'Orgos et Lorgan débouchèrent sur le vaste plateau couvert d'une couche de poudreuse. Le village du même nom bouillonnait d'activité alors que l'heure du diner approchait.
Après le temps exécrable de la veille, le ciel s'était dégagé et une douce chaleur baignait à présent les montagnes. Le visage d'Orgos rayonnait à l'idée d'être de retour chez lui.
L'architecture des bâtiments ne se rapprochait d'aucun style d'un quelconque autre royaume de l'Ercan. Certains prétendaient qu'il remontait aux origines de l'histoire ercanienne et avait disparu depuis, d'autres soutenaient mordicus qu'il s'agissait d'un reflet des demeures des dieux, d'autres encore qu'il s'agissait en réalité d'un mélange de toutes les cultures de l'Ercan dans un style unique et universel. De leur côté, les Imariens maintenait le mystère quand aux influences qui avaient guidé la création du sanctuaire de l'ordre imarien.
Alors que les deux compagnons remontaient les rues en direction de la Forteresse, Lorgan nota que de nombreuses personnes adressaient des saluts de la main à Orgos. Celui-ci agitait la main en retour ou répondait à une question posée.
Après tout, le mage avait passé plus de treize années à Imar pour étudier. Il avait dû se lier à de nombreux jeunes gens au cours de son adolescence et était devenu adulte en même temps qu'eux.

Le domaine de la Forteresse était entouré d'un petit mur percé de plusieurs arches sans portes.
Le visiteur pénétrait alors dans un parc intérieur où poussaient une multitude d'arbres haut et vigoureux. Les senteurs d'un jardin aromatiques venaient titiller les narines et donnaient à l'ensemble un côté accueillant.
Ayant passé l'arche, les deux compagnons mirent pied à terre et confièrent leurs montures aux palefreniers en charge des écuries à l'entrée. Orgos expliqua au Dollogrïms que la circulation à cheval était proscrite dans l'enceinte du domaine afin de préserver la quiétude du lieu. Les allées en terre serpentaient à travers la masse végétale avec la Forteresse en point focal.
Orgos précéda Lorgan sur l'une d'elles, saluant de temps à autre un frère ou une sœur qu'ils croisaient. La plupart du temps, celui-ci se contemplait d'un salut de la tête en souhaitant sérénité et harmonie à son interlocuteur. Cependant, le Dollogrïm remarqua que l'Imarien adopta en de rares occasions un salut plus révérencieux envers certaines personnes, un salut différent en fonction qu'il rencontre un homme ou une femme. Lorsqu'il avait affaire à une femme, il posait ses mains à plat sur les paumes de son interlocutrice et baissait la tête en saluant ; dans le cas d'un homme, il croisait ses deux mains, paumes ouvertes, devant son torse avant de s'incliner.

Finalement, les deux compagnons atteignirent le pied de la Forteresse. Sur les escaliers qui menaient à l'arche d'entrée les attendait une grande Elfe aux formes élancées et sveltes, vêtue d'une robe blanche toute simple qui lui découvrait élégamment les épaules. Bien qu'elle ne portait aucune parure ou bijou, son sourire irradiait autour d'elle et mettait du baume au cœur à ceux qui la regardait.
− Nhyako, salua Orgos. Je suis ravi de vous revoir.
−Moi aussi, mon ami. Et je suppose que voici le prince Lorgan. Mais, dites-moi, n'étiez-vous censé être pas plus nombreux ?
−C'est exact. Malheureusement, nous avons eu un petit problème : le prince Ladrïn a été enlevé alors que nous nous trouvions à Tiradhas. Sa sœur s'est aussitôt lancée à sa poursuite, et le Garthom Thorgan est parti pour l'aider.
−Je vois, fit Nhyako.
−Excusez-moi, Orgos, intervint Lorgan, mais est-ce l'habitude à Imar de confier aux domestiques des secrets d'état ?
−Domestiques ? releva l'Elfe, son sourire soudain banni du visage.
−Je pense que vous feriez mieux de retirer vos paroles, dit Orgos visiblement gêné. Simple conseil.
−Ce n'est pas avec une tenue aussi banale que cette femelle risque de m'impressionner.
La réponse d'Orgos n'eut même pas le temps de franchir ses lèvres. Nhyako projeta son bras et le Dollogrïm valsa en arrière comme s'il avait reçu un coup monumental. Il atterrit au milieu du chemin en projetant des gravillons un peu partout. L'Elfe s'approcha, la main droite tendu devant elle, et pria les doigts obligeant Lorgan à se mettre à genou devant elle en suffocant. Le prince n'arrivait apparemment pas à comprendre ce qui se passait.
¬−Je crois qu'il est temps que quelqu'un vous rappelle votre place, prince Lorgan, rugit Nhyako.
−Que… ? fit-il dans un râle.
−SILENCE ! Apprenez que ma "tenue banale" reflète mon rang ! Je suis Nhyako, Prime Enchanteresse de l'Ordre Sacré d'Imar, pas un de vos minables prêtres bouffis d'orgueil, de prétention et d'autosuffisance.
−Je crois qu'il a compris, intervint Orgos.
−Je n'en suis pas totalement sûr, moi.
−Mais, vous allez le tuer.
Nhyako baissa les yeux vers le Dollogrïm dont les yeux commençaient à se révulser. Avec un air de dédain, elle lâcha comme à regret son emprise et se détourna sans un regard en arrière. Lorgan s'écroula dans la poussière où il resta prostré, toussant et crachant. Orgos jeta un coup d'œil navré à son compagnon et l'aida à se relever. Ensemble, ils emboitèrent la Prime Enchanteresse jusqu'à la Forteresse. Le temps d'atteindre la grande arche, Nhyako avait retrouvé son sourire éclatant comme si rien ne s'était passé.

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La suite :



L'intérieur de la Forteresse était entièrement dédié à l'art des Arcanes du Mana. Tout était prévu pour former les novices, permettre aux confirmés de se perfectionner. Il y avait des salles de méditation, d'autres dédiées à la prière, plusieurs bibliothèques, des salles d'expérimentation pour les plus aguerris. Nhyako conversait avec Orgos tandis que Lorgan les suivaient, le regard encore un peu hagard.
−Dans son message, Kiliän m'a averti que vous voudriez consulter les archives de l'Ordre en espérant trouver des renseignements sur les Pierres de Mana.
−En effet, répondit Orgos, nous espérions que dans un des textes consignés par les archivistes successifs, l'un d'eux ait relevé une information. De plus, ayant été proche du roi Yajjop, nous avons pensé…
−Que je pourrais vous guider.
−Vous êtes une Elfe. Vous avez toujours été en bons termes avec les Quëanors et leur souveraine Tyssi.
−Mais cela ne fait pas de moi la dépositaire de leurs secrets. Surtout concernant les Umatirks.
−Pourtant, vous étiez déjà à la tête de l'Ordre lorsque le Sanctuaire est tombé.
−Vous savez, dit Nhyako, lorsque les Wilbrigs l'ont attaqué, nous avons été tous pris au dépourvu. Nous avons pensé qu'une des prêtresses se manifesterait. Les premiers qui ont réussi à accoster sur l'île nous ont rapporté une destruction totale et pas un seul survivant. Nous avons espéré, en vain. Jusqu'à ce que les Taktors offrent la Pierre Rouge à Lizborg, il semblait que les Umatirks n'avaient existé que dans la légende collective. Et la réapparition de la Pierre Bleue n'est que le second signe que nous ayons eu depuis la destruction du Sanctuaire. Pour ce que nous en savons, la lignée des Umatiks s'est éteinte avec la chute de l'île. Et pourtant, plusieurs indices tendent à supposer le contraire.
−N'est-ce pas inconcevable ? intervint Lorgan.
−Que voulez-vous dire ?
−Et bien, si une seule des prêtresses avait réussi à fuir, pourquoi ne se sont-elles jamais manifesté aux royaumes de l'Alliance ?
−Aucune idée, répondit la Prime Enchanteresse. Ceci dit, le fait est que les Taktors se sont retrouvés en possession d'une des Pierres avant de la livrer à Lizborg, et la Pierre Bleue a abouti au Garthay.
−Quelqu'un ne pourrait pas être allé sur l'île depuis la destruction du Sanctuaire et est retrouvé les Pierres ?
−Dans ce cas, quel serait l'intérêt de les disperser ? demanda Orgos.
−Afin de les protéger vraisemblablement.
−Et qui avait intérêt à faire cela ?
−Des Umatirks, répondit le Dollogrïm après une hésitation.
−Vous voyez donc qu'un mystère demeure, reprit Nhyako. Quoi qu'il en soit, si les prêtresses du Sanctuaire jugeaient utiles de ne pas révéler leurs présences, c'est qu'elles devaient avoir une très bonne raison.

En devisant ainsi, le trio arriva devant les portes massives qui donnaient accès à la bibliothèque de la Forteresse. Deux Gardiens les ouvrirent en grand devant la Prime Enchanteresse qui guida ses deux interlocuteurs vers un côté de la salle.
La bibliothèque d'Imar disposait d'un plafond une dizaine de mètres plus haut que le couloir, indispensable afin de stocker la quantité gigantesque de connaissances rassemblées au fil des millénaires. En fait, cette disposition donnait une aération soudaine à l'espace et écrasait le visiteur sur la masse de livres et de traités en tout genre, lui rappelant le respect qu'il devait aux textes et aux érudits passés.
Nhyako interpela une jeune femme portant en robe bleue qui était affairée à classer des livres au sommet d'une échelle. La femme descendit rapidement et s'inclina profondément devant l'Elfe.
−Clara, vous connaissez déjà Maitre Orgos ? Voici le prince Lorgan du Dorgoll. Messieurs, je vous présente la Novice Clara qui assure la charge d'assistante bibliothécaire.
−Oui, répondit Orgos. Je me souviens l'avoir déjà croisé dans la forteresse. C'est bien toi qui avait trouvé comment résoudre un problème sur lequel Maitre Adhëol travaillait depuis plus de trois ans ?
−En effet, Maitre, répondit la fille en rougissant. Maitre Adhëol m'avait fait l'honneur de me prendre comme aide sur ses travaux.
−Nous nous en souvenons tous, intervint Nhyalko. Et tu pourras faire accomplir de très grandes choses si tu ne laissais pas ton esprit vagabonder constamment.
−Je n'y peux rien, Prime Enchanteresse. Je n'arrive pas à me concentrer autrement.
−Si on veut. Quoi qu'il en soit, Maitre Orgos a besoin que vous lui montriez les archives. Je vous ferai remplacer ici pour que vous puissiez l'assister dans ses recherches.
−Bien, Prime Enchanteresse.
−Si vous avez besoin de quoi que ce soit, dit Nhyako à Orgos, faites le moi savoir. Je verrai ce que je peux faire.
L'Imarien la remercie de la tête avant de suivre l'adolescente dans un passage annexe qui s'enfonçait sous la Forteresse d'Imar.

Bonne lecture !