Atelier d'écriture
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Atelier d'écriture

Communauté d'écrivains en herbe
 
AccueilRechercherS'enregistrerDernières imagesConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

 

 .Sans nom.

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMar 16 Mar 2010 - 10:00

Hééé mais vous êtes tous trop gentils!!!

Merci, ça me fait vraiment plaisir. Je vais travailler la suite.
Trop trop choupinou! Smile
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 18 Mar 2010 - 15:32

Coucou.
J'ai enlevé le chapitre 12, je le remettrais par la suite.


Dernière édition par fraise le Jeu 18 Mar 2010 - 21:34, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 18 Mar 2010 - 21:21

Bien, bien bien, la suite Smile

petites remarques au fil de l'eau :

Citation :
Ainsi lui aussi était au courant. Ils savaient tous, et personne ne s’était donné la peine de me mettre au courant

répétition un peu rapprochée de "au courant"


Citation :
Je savais que Benjamin n’était pas censé me dire quoi que ce soit

je ne vois pas comment elle pourrait savoir que B n'est pas "censé" en parler dans cette situation.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 18 Mar 2010 - 21:26

ahhhh Tu me réponds au moment où j'allais enlever ce passage!!!
Il faut que je le refasse!
Merci pour tes remarques.

Citation:
Je savais que Benjamin n’était pas censé me dire quoi que ce soit


Je me suis mal exprimée. Je voulais dire que ce n'était pas vraiment à lui de lui dire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeLun 22 Mar 2010 - 16:14

Coucou les petits chats, je reviens avec le chapitre 12. Cette fois ci il est entier le chapitre.
J'ai retravaillé la première partie que j'avais posté, puis enlevée.
J'espère que ça vous plairas.
J'ai besoin de vos critiques alors ne vous gênez pas.

______________________________________________


12

Le souvenir du cours de sport me revint en tête. Il était comme moi, je le ressentais maintenant. Cette pression chaude dans ma poitrine, c‘était ça. La voix silencieuse m’ordonna d’attaquer. Je ne me fis pas prier, je l‘aurais fait même si elle m‘avait dit le contraire! J’avais envie de lui arracher la tête. Je m’élançai vers lui, feulant comme une bête. Il plissa les yeux et… Il s’envola littéralement pour atterrir sur un arbre.

_ Hé! Calme toi!, me cria-t-il de son perchoir.

Ses yeux étaient redevenus normaux. Je répondis par un grognement furieux et entrepris de le rejoindre. Il me fallut deux bonds pour l’atteindre. Benjamin était déjà par terre lorsque j’arrivai à sa hauteur. J’avais envie de lui faire payer le fait qu’il n’ait rien dit, et tout ce qui m’arrivait aussi. Je sautai de l’arbre, atterrissant juste devant lui. Aussitôt, il disparut encore. Je me retournai, il était à quelques mètres derrière moi. Un feulement me secoua toute entière. Mes yeux étaient rivés sur son cou, j’avais envie d’y planter mes crocs. Mes crocs? J’étais un monstre.
Cette constatation calma le feu dans mon corps, les picotement cessèrent. Je pris conscience de ce que j’allais faire. J’étais consternée. Je redevins Emilie Bleau, La panthère s’était tut. Lorsque, je ressentis l’appréhension de Benjamin s‘infiltrer doucement en moi, je me dépêchai de retrouver mes écouteurs, havre de paix. En partant, je l’entendis vaguement me suivre.

_ Je sais que j’aurais du te dire! Mais, j’attendais le bon moment. Tu avais l’air si mal! Je ne voulais pas en rajouter.

J’accélérai le pas.
_ Je sais ce que tu ressens. Je peux t’aider à te contrôler! Ne pars pas!

_ Dégage! Sale monstre!, sifflai-je la voix déformée par la colère.

Ma rage prit le dessus. Les picotements reprirent possession de mon corps. Il y eut un craquement sinistre lorsque mon bras percuta son torse. Benjamin alla s’écraser plus loin. Je partis en courant. Je devais m’éloigner, tant que c’était possible. A ce moment-là, j’avais l’impression d’être une idiote, le dindon de la farce. Ils savaient tous! Ils m’ont tous laissé croire que j’étais comme tout le monde.

James m’attendait devant le lycée. Je ne lui prêtai aucune attention et courus plus vite encore, il me fallait me mouvoir. Pour évacuer la haine qui flambait dans mon corps. Venin brulant et glacial rampant lentement sous ma peau. Une demi-heure plus tard j’arrivai à la Ceinture Boisée. Les picotements avaient disparu pendant ma course. Je m’assis sur un rocher et respirai lentement pour apaiser la colère. Ainsi Benjamin était comme moi! Je pensais que c’était exclusivement réservé au femmes cette histoire d’amazone. Mais en y réfléchissant bien, Selena n’avait jamais mentionné une telle chose. Un soulagement sans pareil s’immisça en moi. Je n’étais plus seule et je ne devais plus renoncer à son amitié. Bon, pour le moment j’étais trop secouée pour lui pardonner le fait qu’il n’ait rien dit. Mais au fond il n’y avait rien à pardonner, il n’était pas obligé de me le dire. Mais quand même il aurait du m’en parler! Raaaaahh! Je recommençais à gamberger inutilement. J’étais dans un fouillis de pensées, et de sentiments contradictoires. J’avais du mal à gérer. Je me vidai la tête de ces pensées et me concentrai sur les bruits qui m’entouraient.

Je me perdis dans l’écoute de la nature, les pas feutrés d’un animal non loin de moi, quelques cris d’oiseau… « Tu dois accepter celle que tu es pour avancer », me dit soudain la voix dans ma tête.

_ Mais tout ceux qui comptaient pour moi m’ont trahis en quelques sortes, répondis-je à voix haute.


« Et alors?! Laisse passer. Tu ne t’en sortira pas sinon. »

_ J’ai besoin de normalité dans ma vie, je ne peux pas vivre seulement avec des gens qui savent. Benjamin est comme moi donc il sait ce qu’on ressent, mais James… Il ne comprendra jamais sans vraiment être lavé de cette révélation. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire.

«  Sale crétine! Je suis en toi! Bien sur que je comprend! Et Madame Bleau?… »
Je souris. Madame Bleau?

_ C’est un enfer cette femme, dis-je.

Elle ne répondit plus. Converser avec une voix intérieure, je n’allais vraiment pas bien! Bon, il faut que tu te maîtrise, pensai-je. Je vérifiai que j‘étais seule. Personne en vue. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire, alors je fermai les yeux et me concentrai. Sur quoi me concentrer? Aucune idée, mais il fallait vraiment que je sache contrôler ça. Je restai là pendant un long moment immobile. Rien ne se passa. Je me sentais complètement ridicule. Une heure plus tôt l’instinct s’était manifesté sans que je ne le sollicite. Il avait explosé en moi en moins d’une seconde. Ca me tapait sur le système de ne pas savoir me servir de cette chose. Je soufflai, de toute façon il était temps de rentrer au manoir. Je pris le taxi, les trajets en voiture ont toujours eu le don de m’apaiser. Lorsque je claquai la porte de la maison je savais ce que je devais faire, même si cela impliquerait des moments difficiles.
James était dans le petit salon en train de ranger des papiers à leur place.

_ Je ne t’en veux pas, dis-je.

Ces paroles me coûtèrent beaucoup mais je me sentis bien mieux après les avoir dîtes. Il me répondit d’un large sourire sincère. J’eus soudain honte de ce que j’allais faire.

_ J’en suis très heureux, répondit-il.

_ J’ai quelque chose à te dire, dis-je.

Je pris une profonde inspiration.

_ Depuis que je sais, j’ai l’impression de plus avoir de point d’attache. Ma vie semble se résumer à ce que je suis. J’ai besoin de normalité.

Il m’écoutait calmement, ses yeux bleu semblaient vouloir lire mes pensées. Je n’y arriverai pas s’il me regardait comme ça.

_ N’y vois rien contre toi, commençai-je, mais…

_ Tu souhaite que Madame Bleau reste, me coupa-t-il. Tu n’as pas à te sentir coupable ou quoi que ce soit. Je savais que tu aurais besoin d‘elle, à ce moment là. C’est pour ça que j’ai fait trainer la procédure.

_ Ce n’est pas que j’ai besoin d’elle, c’est juste besoin de son ignorance, dis-je. J’ai besoin de quelqu’un que je puisse regarder dans les yeux sans y voir le reflet de ce que je suis. Tu comprends?

_ Oui, je comprends. Mais je tiens à ce que tu saches, que pour moi tu n’as pas changer. Il n’y pas eut un seul moment tu ne m’a parut différente, tu es toujours Emilie, dit-il toujours en me souriant.

_ Merci, dis-je. Mais tu restes, n’est-ce pas?

Il acquiesça et me gratifia d‘un sourire. Je lui souris largement mais quelque chose me gênait. Je devais savoir si je l’avais blessé. Alors j’enlevai mes écouteurs discrètement. Il était temps que mon empathie me serve à quelque chose. Son soulagement m’envahi, il était calme et détendu.

_ Je vais surement regretter ma décision, murmurai-je pour moi-même.

C’est ainsi que j’ai commencé à mettre de l’ordre dans ma vie et à accepter la réalité. Demain je m’occuperais de Benjamin. Il fallait que j’apprenne à être un monstre. Je souris à cette pensée.

Jeudi. Personne pour m’attendre devant le portail aujourd’hui. Mais où est-ce qu’il était passé? Il restait dix minutes avant le cours d’anglais, je l’attendrais un peu. Je scrutai la rue pour voir s’il arrivait, il n’y avait personne à part une vielle dame qui promenait son chien. Je patientai comme ça jusqu’à ce qu’il ne reste plus que trois minutes avant la sonnerie, puis je me dirigeai vers mon cours d’anglais en courant. Et elle court vers son bourreau, pauvre petite sotte, railla la voix dans ma tête.

_ Laisse-moi tranquille, répondis-je.

Tic tac, tic tac… J’aurais aimé ne plus être dans mon corps. Subir, c’est tout ce que je pouvais faire. Ce cours était une punition, une torture. Contrairement à l’image qu’on se fait des cours ennuyant, celui-ci n’était pas soporifique, malheureusement. La voix du prof était comme un grincement incessant lacérant mon crâne. Ces dernières semaines Benjamin faisait diversion en quelques sortes. J’aimais bien qu’il me raconte n’importe quoi pendant ces deux heures interminables. Là, j’étais mise aux supplices. Au moins un siècle plus tard, la cloche sonna enfin. Les cours de l’après midi passèrent normalement, heureusement. Je me concentrai sur les exercices de math jusqu’à ce que ça sonne, enfin. Demain Benjamin sera surement là, pensai-je avec espoir.

Cette nuit-là je ne dormis pas. Je repensai à ce que j’étais et ce que ça impliquait. Bien que je n’ai pas voulu savoir de quoi il s’agissait, je me demandais quelle était la mission des amazones. Je revoyais le visage douloureusement triste de Selena lorsqu’elle m’avait parlé de ça. Son visage, si semblable au miens... Je refoulai bien vite cette image, je ne devais plus penser à elle. Alors, je me concentrai sur autre chose. J’essayai de m’imaginer apprenant à contrôler l’instinct avec Benjamin. Je devais surement faire peur avec mes yeux de chat. Il faudrait que je me vois dans une glace lorsque l’instinct aura pris le dessus, pour en juger. Ainsi je passai la nuit, retournant mes pensées comme on laboure la terre. J’espérais qu’a l’instar d’un champ, cette réflexion porterait ses fruits quel qu’il soient. Cette insomnie n’était pas désagréable, bizarrement j’étais un peu excitée par l’idée d’apprendre à me servir de mes pouvoirs.

La nuit était bien avancée, j’étais étendue sur mon lit les pieds contre le mur, dans une position agréablement inconfortable. Je me demandais si l’oncle de Benjamin était au courant lui aussi lorsque cette chose se manifesta. La sensation la plus désagréable que j’aie jamais ressentis. Une sorte de liquide acide semblait emplir ma poitrine. Un sentiment d’urgence m’envahit. Je me sentais soudain en danger, l’instinct s’agita en moi, hurlant pour prendre le dessus. Je l’en empêchai, je ne pouvais pas me laisser aller dans cette maison où dormait paisiblement James et Madame Bleau. Je me redressai et vérifiai que personne ne me surveillait, j’avais eu l’impression d’être épiée. Je me levai pour regarder par la fenêtre, la rue était déserte. Je fouillai les environs des yeux, mais il n’y avait personne. Soudain, en l’espace d’un battement de cils, je vis un visage. Bien que l’apparition fut furtive, je réussis à distinguer les traits de cette face. Une femme aux longs cheveux blonds, son regard était noir contrastait avec l’adorable fossette sur sa joue gauche. L’image avait disparu aussi vite qu’elle était apparut. J’avais l’impression de l’avoir vu dans ma tête et dans la rue en même temps. C’était vraiment étrange, peut-être un souvenir. Je retournai m’allonger, ayant de quoi occuper mon esprit pour le reste de la nuit. Qui était cette femme? Peut-être quelqu’un que j’avais connu pendant mon enfance? Une amazone? Je laissais les question se bousculer dans ma tête, elles s’entrechoquaient parfois pour créer d’autres questions, plus intéressante ou plus farfelues.

Vendredi. J’étais devant le lycée cachée sous mon déguisement. Je m‘étais trompée, Benjamin n’était pas là. Peut-être qu’il était malade, je l’avais peut-être blessé en le frappant la dernière fois. Une vague de remords m’envahi. Il m’a fait volé lui aussi, pensai-je pour diminuer mon sentiment de culpabilité. Je regardai ma montre, il restait encore cinq minutes avant le cours de physique, j’allai attendre encore un peu. J’espérais qu’il soit en retard, mais pas absent, pas encore. Alors que je regardai au loin pour voir s’il arrivait, je ressentis une pression chaude dans ma poitrine.

_ Il ne viendra pas aujourd’hui, me dit une voix familière.

Nicolas! Je me retournai. Comme la première fois ses yeux vert foncé me fascinèrent. Ses iris semblait être un bassin d’eau miroitant faiblement à chacun de se mouvement. Je me secouai lorsque je fis le liens entre la sensation qui m’envahissait et le jeune homme devant moi. Impossible! Ce n’était pas possible!

_ Mais…, toi aussi?!, bredouillai-je.

Il me gratifia d’un large sourire. « Nan, mais c’est quoi ce délire?! Emilie tu dois surement être le ciment qui lie tout les monstre entre eux, je ne vois pas d‘autre raison», s’écria la voix dans ma tête. Toujours en train d’exagérer celle là. J’aurais dû être plus choquée que ça, mais au fond je le savais déjà. Combien y en avait-il dans cette ville. Beaucoup? Seulement Benjamin, Nicolas et moi?

_ Oui, répondit-il simplement. Ah oui!, Benjamin arrête les cours.
Il avait dit ça sur un ton désintéressé, comme si c’était normal. Cette nouvelle occulta le reste.

_ Quoi? Mais pourquoi?, m’égosillai-je.

_ Il a mieux à faire, répondit-il un petit sourire moqueur se dessinant sur son visage.

Non, non, non! Il ne pouvait pas me faire ça! J’avais besoin qu’il m’apprenne, besoin de ne plus être seule. Ah! Le crétin, l’idiot de crétin d’idiot!, pensai-je. J’irais le chercher par la peau du dos s’il le fallait. Je jetai un coup d’œil à ma montre le cours avait commencé. Le professeur n’acceptait jamais de retardataires. Je soufflai. Soudain, un souvenir me revint en tête. Je revis la scène comme un spectateur, Nicolas me glissant quelques mots à l’oreille. Je toisai le sévèrement.

_ Tu as essayé de me contrôler!, l’accusai-je.
Il pouffa.

_ Oui. C’était pour te tester! Le pouvoir ne marche pas sur nous. La voix est toxique pour les personnes comme toi et moi. On l’utilise souvent contre nos ennemis, pour les torturer. Ta réaction, ce jour-là, m’a amusé.

Il disait ça comme une plaisanterie. Ce type était vraiment flippant.

_ Je dois aller en cours, dis-je, .
J‘éprouvais soudain le besoin de fuir.

_ C’est trop tard, le cours a commencé depuis cinq minutes déjà.

Comment avait-il remarqué ça. Je commençais à me sentir mal à l’aise. J’étais comme prise au piège, je ne savais pas vraiment pourquoi j‘éprouvais le sentiment d‘être dans une cage. La panthère s’agita en moi.

_ Je ne vais pas te manger!, dit-il, le regard surprit. Je m’en vais, contente?!

J’avais oublié qu’il pouvait ressentir mes sentiments!

_ Je n’ai pas peur de toi, dis-je précipitamment. Tiens, accompagne moi chez Benjamin.

Il me gratifia d’un sourire charmeur et se mit en route. Je lui emboîtai le pas, refoulant le sentiment d’insécurité qui grandissait en moi. Il était à ma gauche alors je gardai le regard rivé à droite. Je n’aimais pas le regarder dans les yeux, je me sentais faible lorsque j’étais captivée par son regard.

_ Qui te l’a dit?, demanda-t-il soudain.

Ma gorge se serra soudain, je ne voulais pas répondre à cette question. Le silence s’éternisa. Je sentais son regard posé sur moi, de plus en plus lourd.

_ Ce ne sont pas tes affaires, finis-je par lâcher.

_ Bien.

Il se tut. Je n’éprouvai aucune honte de l’avoir rembarrer comme ça. Il me faisait un peu peur. J’avais l’impression qu’il était capable du meilleur comme du pire. Instable, un peu lunatique, il souriait un instant et la seconde d’après il était impassible. Lorsque nous arrivâmes chez Benjamin, je me sentis soudain mal à l’aise. Peut-être allai-je le déranger. Je m’arrêtai, prête à repartir.

_ Qu’est-ce qu’il y a?

_ Je ne veux pas déranger Benjamin, il doit être occupé. Je…
Il explosa de rire.

_ Déranger Benjamin!, s’exclama-t-il. Je doute fort qu’il soit en train de faire quelque chose d’utile à cette heure-ci.

A ma grande surprise Nicolas ouvrit la grande porte en bois et m’invita à entrer. Il faisait comme si c’était chez lui. Il me lança un regard agacé.

_ Bon, tu fais comme tu veux!, dit-il un peu sèchement. Moi je rentre, il fait trop froid dehors, ajouta-t-il en pouffant.

Il entra et me laissa seule devant la porte. Je ne comprenais pas pourquoi ce qu’il y avait de marrant. J’hésitai un peu, puis franchis le seuil un peu timidement. J’enlevai mes lunettes, ça me fit du bien, mais je gardai les écouteurs. J’attendis un instant dans l’entrée, Nicolas apparut dans les escaliers, il me regarda longuement.

_ Il ne me parle plus, tu devrais aller l’appeler toi-même, dit-il. Au premier deuxième chambre à droite.

Je ne bougeai pas, tiraillée entre l’envie de partir et celle de voir ce qui était si important au yeux de Benjamin pour qu’il ne vienne pas en cours.

_ Tu comptes camper ici, ou tu montes?

_ C’est bon, j’y vais, dis-je de mauvaise grâce.

Il pouffa. Je montai les escaliers, doucement. J’allais savoir ce qu’il pouvait bien faire au lieu d’aller en cours. J’avais un peu l’impression qu’il m’avait trahi en me proposant son aide un jour et se cachant chez lui le lendemain. Mais je me disais qu’il avait une bonne raison de ne pas venir, ça estompait le sentiment de trahison. C’était idiot. J’arrivai dans le couloir et dépassai la première porte à droite. A chaque pas je me sentais plus mal à l’aise, c’est que je ne n’avais pas l’habitude de déranger les gens. La deuxième porte était ouverte. Je m’avançai à pas feutrés et là j’eus la surprise de voir Benjamin étendu sur son lit dans un profond sommeil. Il dormait.

_ Non mais, je rêve ou j‘hallucine?!, m’exclamai-je.

Toutes traces de bonnes manières avaient disparu en moi, j‘entrai dans la chambre. Ne pas aller en cours pour roupiller, il était culoté! Là, je me sentais vraiment trahie. Lui jeter mon sac en pleine figure fut la première réaction que j’eus. Pas la meilleure, il bondit sur moi. Un feulement terrible fit vibrer la pièce. Je ne mis qu’une fraction de seconde à me transformer et à l’éviter en sautant sur le côté. Dans ma hâte de lui échapper je percutai sa commode et une bouteille de parfum se fracassa sur le sol. Benjamin s’écrasa contre le mur, sans attendre il se retourna et me toisa se ses prunelles de chat. La panthère me poussait à attaquer, mais je faisais des efforts pour ne pas lui obéir. Apparemment il ne m’avait pas reconnue, car au bout de quelques secondes ses yeux s’écarquillèrent de surprise et ses pupilles s’agrandirent. Il était redevenu « normal ».

_ Emilie?! Qu’est-ce que tu fiches ici? Pourquoi t’as fais ça? Tu veux mourir ou quoi?

Je ne répondis pas tant le fait de refouler l’instinct était difficile. Mon souffle était heurté, je n’arrivai pas à faire rentrer la panthère dans sa cage.

_ Ah!, s’exclama Benjamin qui avait remarqué que je me battais avec moi même. Désolé.

Les rires de Nicolas nous parvinrent de l’étage en dessous. Quel crétin! Il l’avait fait exprès.

_ Nicolas, tu le regretteras. Je t’avais prévenu, dit Benjamin.
Il n’avait même pas haussé le ton mais Nicolas l’avait entendu, il n’y avait aucun doutes. Cette constatation fit diversion et je pus enfermer la panthère. J’étais honteuse, mais qu’est-ce qu’il m’avait prit? La commode était cassée, tout le côté droit était détruit.

_ Ce n’est pas grave. C’est de ma faute, dit-Benjamin qui avait du ressentir ma honte.

Il faudrait que je trouve le moyens de stopper ses intrusions, je n’aimais pas être lisible. S’il pouvait lire en moi, je ne pourrais plus jamais utiliser mon masque en sa présence.

_ Pourquoi tu ne viens plus en cours?, l’accusai-je.

_ Je n’ai plus besoin d’y aller, tu sais ce que tu es maintenant.
Je le regardai surprise.

_ Lorsque je t’ai vu pour la première fois, j’ai tout de suite su. Mais tu n’avais pas l’air d’avoir conscience de ce qu’il se passait. Alors je me suis inscrit dans le même lycée que toi. Je me suis débrouillé pour être dans ta classe.

_ Pourquoi tu n’as rien dit?, demandai-je.

_ Je voulais le faire, mais je ressentais le vide qui était en toi comme si c’était le mien. Je ne pouvais pas te le dire. J’ai essayer plusieurs fois mais à chaque fois je laissais tomber, me promettant que la prochaine fois je te mettrais au courant. Les semaines ont passé et je n‘y arrivais pas. Mon oncle m’avait déconseillé de t’en parler, mais tu t’affaiblissais de jours en jours. Je ne pouvais pas te laisser mourir. Ensuite, tu es partie à Paris. Quand je t’ai vu ce matin-là, sous tes grande lunettes, j’ai un peu paniqué. Je savais que tu étais au courant, j’avais peur que tu ressente que j’étais comme toi. Je me disais qu’il valait mieux que je te le dise plutôt que tu l’apprenne par toi-même... Enfin, tu connais la suite.

Savoir que son oncle était au courant ne me fit aucun effet, j’avais autre chose en tête.

_ Tu ne reviens pas en cours?

_ Non, je n’en ai pas besoin. Tu pourrais apprendre le programme de l’année en une semaine si tu le voulais.

Il ne reviendrait pas, une vague de tristesse m’envahi. Il ne viendrait plus en cours, qu’est-ce que j’allais faire? Il était ma diversion, ma mon apaisement, mon ami.

_ Je ne veux pas, dis-je.

_ Qu’est-ce qu’il y a?, demanda-Benjamin.

Je ne pouvais pas être seule dans ma tête, ne serait ce qu’une minute! Bien que je sache que ça ne servirait à rien, je ressortis mon masque.

_ Je dois y aller, dis-je.

Je me levai et rangeai mes affaires qui s’étaient éparpillées dans la chambre.

Benjamin se leva, je ressentis sa colère.

_ Arrête de faire, ça! Je sais très bien qu’il y a quelque chose, siffla-t-il.

_ Les cours sans toi sont une torture. Tu es un peu comme une aspirine, dis-je avec un sourire sans joie.

Il eut l’air surprit, puis me sourit.

_ Si ce n’est que ça, je passerais à la pharmacie te chercher une boîte de remplaçants, rigola-t-il.

Voyant que je ne riais pas, il ajouta.

_ Je reviendrais en cours, bien que ça me tue. Alors, pourquoi es-tu venue bazarder ma chambre de si bon matin?

Je me sentis gênée encore une fois, moi qui aimais bien me faire discrète, c’était raté.

_ Aller, te bile pas pour ça, je vais ranger plus tard.

_ Tu pourrais arrêter de réagir à ce que je ressens?!, dis-je. C’est très frustrant.

_ Désolé, c‘est l‘habitude. Alors dis-moi ce que tu veux, à part me forcer à retourner en cours.

_ J’aimerais savoir utiliser ce truc là, dis-je.

J’avais encore du mal à prononcer à haute voix les mots qui désignaient ce qu’il y avait en moi, comme instinct, pouvoirs ou encore panthère. Les penser c’était plus ou moins facile mais les dire, je n’étais pas encore prête.

_ Ce truc là, répéta Benjamin un sourire moqueur accroché au visage. Je savais que tu étais venue pour ça, mais je voulais te l’entendre dire.

_ Crétin!, répondis-je mi-amusée mi-agacée.

_ Je veux bien être ton maître, ajouta-t-il l’air suffisant.
_ Humpff!

Il rit.
_ Attends moi dans le salon, juste le temps de me préparer.

Je descendis, il n’y avait personne. Nicolas devait être sorti. Je m’assis sur le canapé et attendis sagement qu‘il arrive. Vingt minutes plus tard, Benjamin vint me rejoindre.

_ On y va?, demanda-t-il.

J’acquiesçai un peu stressée. Benjamin attendit que nous soyons dans la rue pour me dire, un petit sourire aux lèvres :

_ Et pour répondre à ton histoire d’aspirine, moi aussi je t’aime bien Emilie. Tu es une de ses rares personnes que je considère comme des amis.

Je répondis à son sourire sincèrement, le sourire le plus sincère que j’aie donné depuis longtemps. Mon stress s’envola d‘un coup car à bien des égards je n’étais plus seule.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeLun 22 Mar 2010 - 20:20

J'ai bien aimé toute cette partie explicative ainsi que les réactions des différentes "amazones" !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMar 23 Mar 2010 - 0:56

J'adoreux Smile Les émotions sont bien dosées, les découvertes sur les personnages juste comme il faut, à point aux petit oignons, sur un lit de légumes à la vapeur caramélisés.


C'est la bonne direction, continue fonce Smile
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMar 23 Mar 2010 - 5:03

La suiteeeee Crying or Very sad

J'adore vraiment cette histoire. Tu fais vraiment bien passer les émotions.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMar 23 Mar 2010 - 8:28

Coucou! Vous êtes trop gentils. Mais vraiment trop trop trop.
Merci beaucoup, beaucoup, beaucoup pour vos messages, ça m'aide beaucoup.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMer 24 Mar 2010 - 15:40

Coucou, me revoilà avec la première partie du chapitre treize.
Comme d'habitude vos remarques sont les bienvenues.
Enéspèrant que ça vous plaise.

______________________________________________________

13


Nous nous engageâmes dans la rue.

_ Où est-ce qu’on va?, demandai-je.

_ Je ne sais pas vraiment. Nulle part pour le moment.

Je fronçai les sourcils, cette réponse évasive ne me plaisait pas du tout. Il me gratifia d’un clin d’œil. Nous marchâmes ainsi pendant longtemps. En silence, car Benjamin semblait perdu dans ses pensées. Pour ma part, je tâchais de ne penser à rien. L’esprit vide, je le suivais au pas. Cela faisait au moins trois quart d’heure que nous errions, apparemment sans but, quand Benjamin se décida à parler.

_ Emilie, qu’est-ce qu’il s’est passé à Paris?, demanda-t-il un peu hésitant.

Quelque chose s’agita douloureusement en moi. Je gardai le silence un moment. Qu’est-ce que j’avais envie de dire? Rien, je n’avais pas envie de raconter ma misérable vie, ce serait comme regretter cette mère perdue. Je doutais fort que parler puisse changer quelque chose. Il avait réussi à partager son histoire avec moi, pourtant ça ne changeait rien à ce que j’étais. Quelqu’un qui gardait ses secrets bien serrés contre elle, pour se protéger de la honte d‘être faible face à la vie. Si l’amitié était sensée délier les langues, j’avais échappé à cet effet secondaire.

_ Laisse tomber, dit Benjamin. Tu n’es pas obligée de me le dire.

_ Je sais, répondis-je. Je te raconterais quand je pourrais.

_ D'accord, dit-il. Allez, au travail! On y est.

Nous étions devant un café bondé, Benjamin monta les quelques marches et me tint la porte ouverte, m’invitant à entrer.

_ Qu’est-ce qu’on fait là?, demandai-je dubitative.

_ Je n’ai pas pris de petit-déjeuner, répondit-il en haussant les épaules.

J’entrai dans le café sans discuter plus, je n’allais pas l’affamer sous prétexte que j’avais besoin d’apprendre. Nous nous installâmes à une table tout au fond.

_ Tu n’as plus besoin de ça, me dit-il en enlevant mes lunettes.

_ Ah oui, c’est vrai.

J’avais tendance à oublier que je portais constamment des lunettes de soleil. Ca me fit du bien de ne plus les avoir, la lumière était agréable dans le café. Je me massai l’arrête du nez pour chasser l’impression de les porter encore. Un serveur arriva, pour nous demander ce que nous avions choisis. Benjamin se commanda un café, moi je ne pris rien. Il regarda le serveur partir puis se tourna vers moi.

_ Emilie, je tiens à te prévenir, ce ne sera pas facile pour toi. C’est assez simple, mais c’est très dur. Je ne t’épargnerais pas, ça ne servirait à rien.

Acquiesçai, je n’avais pas besoin qu’il me facilite la tâche. Le serveur, déposa le café devant Benjamin, qui le poussa de côté. J’avais soudain l’impression que nous n’étions pas là pour rien. Je me redressai un peu, et fouillai le ses yeux bleu gris. Il me sourit.

_ On va commencer par ce qui t’agace le plus, dit-il. Enlève tes écouteurs.

La panique. Mon cœur se mit à cogner comme jamais, je jetai un coup d’œil autour de moi. Le café était plein, je ne pouvais pas faire ça. J’allai mourir si tout ce monde lâchait sur moi leurs émotions. Je deviendrais folle surement, l’épisode de l’avion m’avait suffit, une fois pas deux.

_ Ne t’inquiète pas et fais ce que je te dis, ajouta-t-il doucement. Enlèves tes écouteurs mais ne regarde pas autour de toi. Regarde moi, et essaye de savoir ce que je ressens.

Je respirai plusieurs fois, bien profondément. Il fallait bien que je m’y mette un jour. Vissant mon regard sur le sien, j’enlevai les écouteurs. La claque, la vague, l’horreur. Tout un monde s’immisça en moi. J’eus l’impression d’avoir été jetée contre un mur, ou qu’un mur s’était jeté sur moi. Je serrai les dents tant c’était dur de me concentrer. J’avais envie de rire, de pleurer, de hurler, de courir… Je devais m’enfuir, où j‘exploserais. Concentre toi!, m’ordonnai-je. Je me focalisai sur les yeux bleu-gris devant moi. Je me concentrai si fort, que j’avais l’impression que mon cerveau surchauffait, bouillonnant douloureusement et suppliant pour que j’arrête. Soudain, il sembla se scinder en deux parties. L’une faisait barrière au flots d’émotion étrangères, et l’autre, c’était moi qui la contrôlais. J’essayai de découvrir ce qu’il ressentait et me heurtai au silence, il n’y avait rien en lui comme s’il n’existait pas. C’était apaisant d’être seule avec moi-même, dans une pièce vide. La porte qui menait à ses sentiments était fermée, il m’était impossible d’aller plus loin. J‘étais comme dans l‘antichambre de son âme ou de son cœur. Je ne me souciai pas d’aller plus loin, je me sentais parfaitement bien ici. Même mes sentiments m’avaient quittée. J’étais vide, seule, apaisée.

Soudain un bruit de vaisselle cassée me ramena brusquement à la réalité. Le monde s’abattit sur moi tel une ancre fendant la mer. J’eus l’impression d’être dans un hachoir, les lames broyant ma chair sans jamais me faire saigner. Un cris horrible m’échappa, j’entendis vaguement Benjamin pousser un juron alors que je me ruai dehors. Le soleil me brula les rétines, moins fort que la première fois mais toujours insupportable. Je plaquai mes mains sur mes yeux. Je ne pouvais plus rentrer à l’intérieur, c’était pire que tout. A l’aveuglette, je m’assis sur les marches du café. Je ramenai mes jambes contre ma poitrine et y déposais la tête pour me cacher de la lumière et me libérer les mains. Je remis mes écouteurs et le calme réconfortant revint. La porte du café grinça.

_ Emilie, ça va?, demanda Benjamin. Tiens.

Je tendis la main sans lever la tête, c’était mes lunettes, je les remis.

_ Je vais bien, mentis-je.

Mon cœur était meurtri par cette expérience, j’avais l’impression que ma chair était irritée. Comme si on avait tenté de la polir au papier de verre. Je détestais être aussi faible. Il me regardait l’air inquiet, je me levai et lui souris tant bien que mal.

_ Quoi?, dis-je.

_ Désolé, ça ne devait pas se passer comme ça. Je n’avais pas prévu que le serveur serait d’une maladresse dangereuse, dit-il en jetant un regard mauvais en direction de la porte du café.

J’haussai des épaules comme si ça n’avait pas d’importance. Je ne pouvais pas parler tout de suite, ma voix aurait trembler. Je souris, alors que j’avais envie de vomir. Benjamin me regarda un long moment, essayant surement de savoir si j’allais bien. Il haussa légèrement les épaules comme une conclusion à sa réflexion intérieure.

_ Viens, on va marcher.

_ OK.

Réponse courte, pour ne pas me trahir. Alors que nous nous mettions en marche, je me concentrai sur mes pas, pour estomper la sensation d’être en pièces détachées. J’avais l’impression de n’être plus qu’un steak haché, bien que l’exercice fut plus mentale que physique. Benjamin se tut durant tout le trajet, d’ailleurs je ne savais pas où nous allions. Je m’en fichais, le bruit régulier de mes pas n’avait aucun effet, je me sentais de plus en plus mal. Comme si mes veines se vidaient peu à peu. J’avais envie de pleurer. Je serrai les dents pour retenir les larmes irrationnelles qui tentaient de s‘échapper des mes yeux comme d’une prison. Nous arrivâmes bientôt dans le parc publique. L’endroit était désert à cette heure-ci. Benjamin s’assit sur un banc, je m’installai à côté de lui toujours occupée à retenir mes larmes.

_ Je sais que tu as mal, dit-il. Je suis désolé.

_ Je n’ai pas mal, rétorquai-je.

Ma voix crispée par la concentration, me trahit. Coupant le son de mon lecteur mp3 j’essayai de me connecter sur ses sentiments, il était inaccessible comme dans le café. Il se massa le front, les sourcils un peu froncé signe de concentration. Soudain, je me sentis plus calme, le mal passa en second plan, laissant place à une neutralité apaisante. Je savais que ça venait de Benjamin, j’avais envie de le remercier, mais le faire reviendrait à me trahir. Il fallait que je dise quelque chose pour casser se silence pesant.

_ Pourquoi tu ne m’as pas dit que j’allais tenter de gérer mon empathie avant qu’on entre dans le café?, demandai-je.

Mon ton était légèrement accusateur, bien que je ne l’aie pas voulu.
_ Tu serais entrée dans le café?, demanda-t-il. Au moins, ça n’aura pas servit à rien. Tu sais maintenant comment gérer ton empathie, ajouta-t-il sans attendre de réponse.

_ Comment?, demandai-je.

_ Ca marche comme une porte. Tu as sentis les deux part de toi-même, n’est-ce pas?

J’acquiesçai impatiente de comprendre.

_ Ferme la porte entre ces deux partie. Tu dois empêcher les autres d’être en toi et tes sentiments de sortir. Ainsi tu ne seras plus tourmentée par les émotions des autres et personne ne pourra plus te lire.

_ Et comment je fais ça?, demandai-je peu convaincue.

_ Comme tu l’as fait dans le café, tu te concentres sur toi-même. Il n’y a que toi qui doit compter, les autres ne sont pas là. Tu dois te recentrer sur la partie de toi qui ne ressent pas les autres. Tu comprends?

_ Oui, mais, ajoutai-je hésitante. Ca ne va pas être comme ça à chaque fois que je vais utiliser l’empathie?

La question était mal formulée, mais il comprit.

_ Non, tout à l’heure tu as été surprise, c‘est comme si on avait débranché la prise. C’est pour ça que tout ce qui t’entourait t’a paru pire qu’avant de te concentrer. Ce ne sera pas aussi douloureux à chaque fois, dit-il les lèvres pincées.

_ Merci, dis-je.

_ Il n’y a pas de quoi, dit-il l’air sombre.

Je ne comprenais pas vraiment pourquoi cette humeur noire d’un coup.

_ Je ressentais, souvent tes émotions avant de… avant de savoir, dis-je.

_ Oui, je sais. Je laissais filtrer ce que je ressentais de mieux, pour t’influencer. Dans le bon sens bien sûr. Je n’y arrivais pas toujours.

_ Merci, répétai-je.

_ Arrête un peu de me remercier!, dit-il.

Il voulait dire ça sur un ton légers, mais ses paroles étaient amères. Sa frustration m’envahi, je me dépêchai de retrouver mes écouteurs. Je me tus, il n’était plus de bonne humeur, inutile d’en ajouter. Pourquoi était-il soudain contrarié? Je ne demanderais pas ce qu’il y avait, ce n’étais pas dans ma nature de formuler tout haut ce que je pensais. Je me sentais mieux à présent, bien que je ressente encore une certaine faiblesse dans mes jambes. Benjamin prit une grande inspiration.

_ Maintenant, il va falloir que tu travailles toute seule ton empathie.

Essaye en classe, les élèves sont absorbés par le cours, leur émotions ne sont pas fortes. Ne t’inquiètes pas, ça se passera bien. Tu sais ce qu’il faut faire maintenant, ce sera plus facile que tu ne le crois.

_ D’accord, je vais essayer.

_ Je sais que c’est pas facile, mais entre monstre on se comprend, n’est-ce pas?
Je levai la tête. Il arborait un sourire adorable.

_ Parles pour toi!, rétorquai-je.

_ Ah oui, et qui a faillis me déchiqueter il y a à peine deux jours?

_ Je ne vois pas de quoi tu parles, dis-je innocemment. Mais alors pas du tout! Moi au moins je ne suis pas de mauvais poil au réveil.

Il pouffa, se leva et me tendis sa main bronzée.

_ On fait la course jusqu’à la ceinture boisée?, demanda-t-il une lueur malicieuse dans l’œil.

_ D’accord!, répondis-je prête à relever le défi.

La sensation de mou dans mes jambes avait disparu. Je m’emparai de sa main. Lorsque ma peau toucha la sienne, j’eus un petit spasme et me retrouvai dans ma chambre. Par la fenêtre, je voyais la femme blonde de cette nuit. Elle me toisai sans siller. Encore une fois le contraste entre la noirceur son regard et sa bouille de bébé me frappa. Je savais que ça se passait dans ma tête parce que je voyais les balançoires du parc comme en transparence. Par la fenêtre la magnifique blonde, jeta un petit regard à droite. Dans les buissons je commençai à distinguer deux silhouettes noire approchant lentement.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMer 24 Mar 2010 - 21:25

Smile Smile Smile Very Happy Very Happy Very Happy Razz Razz Razz

voilà en bref un aperçu de moi lisant ça ^^ ça continue bien, les mystères se révèlent, mais l'intérêt ne faiblit pas.

Petite remarque :


Citation :
Soudain un bruit de vaisselle cassée me ramena brusquement à la réalité.

Soudain ... brusquement ... ça fait un peu double emploi, un seul suffirait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 25 Mar 2010 - 8:05

Joli passage avec quelques explications. J'attends la suite pour savoir à quoi vont servir nos trois "amazones" modernes à moins qu'il y en ait d'autres !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeVen 26 Mar 2010 - 5:16

*va se répéter*
Toujours fan.
Du suspense qui reste et nous tiens en haleine durant la lecture et nous donne envie surtout de connaître la suite.
Des émotions vraiment bien retransmises.
Des personnalités fidèles à elles-même.

Bref, encore merci pour nous avoir offert cette lecture. Very Happy

Vivement la suite.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeVen 26 Mar 2010 - 10:48

Merci beaucoup, beeucoup. Vos messages me font plaisirs et me poussent à continuer.
Vraiment vous êtes d'adorable petit chats.
Smile Merci encore.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeLun 29 Mar 2010 - 10:56

Coucou, les p'tis chats.
Je suis de retour avec la deuxième partie du chapitre treize.
J'éspère sincèrement que ça vous plaira.
Comme d'habitude n'hesitez pas pour les remarques. Merci Smile

________________________________________________________

13 (deuxième partie)

Dans les buissons je commençais à distinguer deux silouettes noires approchant lentement.

_ Emilie?!

La voix de Benjamin me ramena à l’instant présent. Je fus surprise lorsque je lui répondis d’un grognement animal. Des picotements traversaient tout mon corps, comme si mon sang s‘était transformé en soda. Bas-toi!, ordonna la voix muette de la panthère. Je sentais le danger venir de toute part.

_ Emilie, du calme!, siffla Benjamin.

Bas-toi!, hurla la panthère, j‘eus la vague impression qu‘elle ne s‘adressait plus à moi. Je lâchai la main de Benjamin, cherchant frénétiquement mon ennemi des yeux. Cette fois-ci ce n’était pas l’amazone devant moi, c’était autre part. L’envie d’attaquer était insupportable, elle exerçait une pression sur chacun de mes muscle. En comparaison à ce besoin de me battre, les fois où j’avais attaqué Benjamin n’étaient plus que des querelles de chats. Je me retournai, et scrutai le parc. Il n’y avait personne, pourtant je devais chercher, je devais tuer. Poussée par l’esprit, j’allai détaler à la recherche du danger lorsque Benjamin m’attrapa par la main.

_ Tu vas où comme ça?! Emilie, il y a des gens autour de toi, reprends tes esprits.

Une seconde fois, sa voix furieuse me ramena sur terre. Il avait raison, qu’est-ce qui me prenait? Je luttai contre l’animal en moi.

_ Respire, me dit doucement Benjamin. Reprends le dessus, l’instinct n’est pas ton maître, impose lui le silence.

Incapable de parler sans grogner, je ne répondis pas et je me mis à crier en silence avec toute la force dont j’étais capable : c’est moi le maître, retourne dans ta cage! Au bout d’une longue minute je fus plus calme, les picotement avaient cessé. Je doutais fort que les ordres hurlés à la panthère y soient pour quelque chose. Je poussai un long soupir de soulagement. J’avais évité le pire, heureusement que Benjamin était là. Je ne comprenais pas pourquoi cette fois-ci mon cerveau ne répondait plus. Il n’y avait plus que l’instinct en moi, c’était plus fort que toute les fois ou je m’étais laissé submerger par l’esprit.

_ Qu’est-ce qui t’a pris?, demanda Benjamin, légèrement accusateur. Il y a des gens dans le parc, pas ici même, mais du côté de la fontaine il y a un couple. Tu airais pu les tuer.

_ Je ne sais pas. J’ai vu…

Je remarquai soudain qu’il massait sa main. Une marque rouge entourait son poignet comme un bracelet.

_ C’est moi qui ai fait ça?, demandai-je horrifiée par moi-même.

Il jeta un coup d’œil à son poignet, et puis reporta son regard sur moi. La tête que je faisais devait être vraiment comique car il explosa de rire.

_ C’est bon, te colles pas la migraine pour ça, je n’ai rien. Par contre, il devient urgent que tu saches te maîtriser. Tu as quelque chose de prévu demain?, demanda-t-il.

Je levai les yeux de sa main meurtrie.

_ Non, répondis-je simplement.

_ Je t’emmène quelque part alors.

_ Où ça?

_ Près d’un lac isolé, à une heure d’ici. Il n’y a jamais personne là-bas, enfin pas en plein hiver. On sera tranquille pour s’exercer. Je viendrais te chercher, vers neuf heures, ça te vas?

_ D’accord, je serais prête pour neuf heures alors.

Machinalement, je jetai un coup d’œil à ma montre.

_ C’est bientôt l’heure du cours d’anglais, dis-je.

_ Ah! Mais qu’est-ce qui m’a pris de parler d’horaires! Je pensais pouvoir te faire oublier ça.

_ Allez, fais pas l’enfant! Viens, dis-jà moitié sure de ce que je voulais.

_ S’il te plait, laisse moi au moins jusqu’à lundi, me supplia-t-il. Tu peux sécher toi aussi, on irait faire un tour.

J’hésitai, la proposition était alléchante. Mais, le portrait de Madame Bleau s’imposa à moi. Je n’avais pas le courage d’être confrontée à elle.

_ Non, je dois y aller. S’il te plait, viens. Les cours d’anglais c’est pire que tout, et puis c’est juste deux heures, dis-je.

« C’est « juste »deux heure? Ha! Quelle hypocrite! », s’égosilla la voix dans ma tête. Elle avait raison pour une fois, mais je ne l’écoutai pas. Benjamin poussa un long soupir.

_ C’est bon je viens, dit-il de mauvaise grâce.

J’eus un sourire un peu gêné, j’avais l’impression de l’obliger à venir, mais je n’aurais pus me résigner à aller seule en cours. J’étais égoïste, voilà tout, et lui était si gentil.

Nous nous dirigeâmes vers le lycée, tout en discutant. J’étais rassurée lorsqu’il m’expliqua que je n’en aurais que pour deux semaines ou trois pour apprendre le plus important, et que le reste viendrait avec la pratique. Cependant, il me mit en garde encore une fois par rapport au fait que ce serait très dur. Je savais que par « dur » il voulait dire violent. Mais je l’avais bien compris ce matin-là dans le café. J’étais rassurée qu’il soit là. Au moins si je dérapais, il pourrait limiter les dégâts. Heureusement qu’il avait été là tout à l’heure. Moi-même je ne comprenais pas ce qu’il m’avait pris. J’avais revu ce souvenir et hop!, j’étais dangereuse d’un coup. Ce qui me paraissait encore plus bizarre c’est que le souvenir ne datait que de la veille, alors que d’habitude c’était les souvenirs de mon enfance qui resurgissaient sans prévenir comme ça. Vivement que je sache me contrôler.

Les écouteurs enfoncés, dans les oreilles, je feignais d’écouter le cours avec intérêt. Benjamin marmonnait une chanson dans son coin fouillant dans ma trousse. Je le laissai faire, ça lui coutait beaucoup plus qu’à moi d’être là, je lui en étais reconnaissante. Je devais faire des efforts pour savoir me contrôler, et je décidai de commencer tout de suite. C’était un peu précipité mais nécessaire, repoussant la peur de souffrir comme ce matin je me concentrai sur moi-même avant de baisser le son de mon lecteur mp3. Benjamin cessa soudain de martyriser mes stylos pour me regarder. Doucement, je ressentis les émotions qui m’entouraient. La plupart des élèves ressentaient un ennui profond, ça me fis l’effet d’un énorme poids tombant dans mon estomac. Derrière cet ennui, je décelai, un peu de joie, de la tristesse, de la haine…
Chaque émotion était une armée faisant la guerre à ses ennemis, malheureusement j’étais le champ de bataille. J’avais brusquement l’impression d’être dans un jeu à sensations fortes. Je cessai de respirer. Il faut te concentrer sur toi-même, je tentai de me recentrer sur mes propres sentiments. Au prix d’un effort incroyable je réussis à dégager tout ce que ressentaient les gens autour de moi. Mon cerveau se divisa en deux parties et je me retrouvais seule avec moi-même. Apaisante solitude. J’avais réussi! Un petit rire m’échappa tant j’étais fière de moi.

_ Emilie, partagez donc avec nous ce qu’il y a de si amusant. J’ai très envie de rire aussi.

La remarque du professeur vint troubler ma concentration, comme un miroir qui se brise. Je fut assaillie par les sentiments de toute la classe. Je rouvris les yeux- que je n’avais pas le souvenir d’avoir fermé - paniquée. Tout le monde s’était retourné pour me reluquer. J’étais pétrifiée, je n’arrivais plus a reprendre mon souffle. Moins forte que ce matin la douleur en moi n’en n’était pas moins horrible. Finalement c’était une mauvaise idée de retenter l’expérience.

_ Eh bien?! J’attends!, s’impatienta le professeur.

Cramponnée à ma chaise je serrai les dents pour ne pas crier, ou pour ne pas faire quelque chose d‘irrationnel. Benjamin bougea discrètement à côté de moi, il glissa sa main dans ma poche et le son augmenta un peu. Je me réfugiai dans la musique et pus respirer.

_ Excusez-moi, réussis-je à souffler.

Le professeur me regarda encore un moment, pour bien me faire comprendre qu’il ne tolérerait plus de tel comportement, puis il reprit son cours. Les élèves, un à un, se retournèrent, il n‘y avait plus rien à voir. Je me sentais honteuse de ne pas y être arrivé seule.

_ C’était très bien, me glissa Benjamin à l’oreille.

Ca ne fit qu’empirer ma honte, j’avais l’impression d’être une idiote.

_ Tu réessayeras la prochaine fois, chuchota-t-il.

Ah! Mais qu’on le fasse taire!

_ Oui, oui, dis-je un peu sèchement.

Il se tu, il avait surement ressenti ma honte, et mon agacement.

J’entrai au manoir, James était dans le petit salon accroché au téléphone, encore. Madame Bleau n’était pas là. Je me demandai ce qu’elle faisait de ses journées, ces derniers temps c’est à peine si je l’apercevais. Enfin, je n’allai pas m’en plaindre, bien que j’aie décidé qu’elle reste, je n’avais pas envie de l’avoir sur le dos tout le temps. Je me demandais d’ailleurs si je devais la mettre au courant pour la décision que j’avais prise. Pas maintenant en tout cas, j’étais claquée. Ces exercices, m’avaient fatiguée. Je n’avais qu’une seule envie, dormir. Je montai prendre une douche, j’aurais bien été me coucher tout de suite mais je devais faire semblant d’être normale, plus pour moi que pour les autres. Je redescendis donc pour dîner, madame Bleau n’était toujours pas là.

_ Où est Madame Bleau?, demandai-je à James.

_ Elle est invitée à une soirée, elle ne rentrera que tard, répondit-il.

Ha! C’était bien Madame Bleau ça, elle adorait les petite soirée mondaine où le mépris et la méchanceté était de rigueur. Une bande de requins festoyant gentiment.

_ Comment se sont passés les cours aujourd’hui Emilie?, demanda James.
J’avais oublié que j’avais séché toute la matinée. Je ne répondis-pas.

_ J’ai justifié l’absence, dit-il. Mais la prochaine fois préviens moi. Je me suis inquiété.

Je ne m’attendais pas à ça, je pensais qu‘il allait me faire la moral.

_ Que veux-tu qu’il m’arrive?, demandai-je.

Question lourde de sens, pas besoin de préciser que je pouvais faire voler quelqu’un d’une simple gifle. Il soupira, hésita, renonça, souffla et me regarda.

_ J’ai une lettre pour toi, dit-il. De madame Auguste.

Lames tranchantes qui labourent ma poitrine. Il poussa l’enveloppe vers moi. Je me levai et sortis de la cuisine comme un robot. J’allai dans le salon, et jetai le papier empoisonné dans la cheminée. Je le regardai se consumer jusqu’à ce que je sois sûre qu’il n’en reste plus rien. Comme si cela allait réduire en cendre le mal qui avait prit d’assaut mon cœur. James se tenait dans l’encadrement de la porte, une expression douloureuse sur le visage. Alors que je me dirigeais vers l’escalier il m’interpela.

_ Emilie, dit-il doucement comme pour me réconforter.

_ Non, c’est bon! La prochaine fois je ne veux pas savoir, brule-les!

Je montai dans ma chambre sans un mot de plus. Pourquoi à chaque fois que je me sentais un tout petit peu mieux quelque chose venait tout ruiner? « C’est un mal pour un bien? » expression ridicule!, l’agréable devait-il toujours avoir un homologue douloureux? Le vide que la mort de mon père avait laissé en moi m’engloutit soudain. Comme si je m’étais penchée au dessus d’un puits et y avait été poussée. Je me laissai faire par la peine, j’étais fatiguée. Ce fut un peu moins douloureux que d’habitude. Peu être parce que je ne savais pas trop ce que je pleurais. Le mal se transforma bientôt en rage. Pourquoi ne ma laissai-t-elle pas tranquille? C’est elle qui l’avait voulu. Pourquoi feindre de s’intéresser à moi? Je me levai et arpentai la pièce pour me calmer. Je ne devais pas m’énerver, sous peine de me transformer en monstre. Lorsque j’eus apaisé ma colère je me rallongeai sur mon lit, dans une position inconfortable, les pied en l‘air posés sur le mur. Je me vidai l’esprit en comptant les battements de mon cœur. Ereintée par ma journée, je ne tardai pas à m’endormir.


Dernière édition par fraise le Mer 31 Mar 2010 - 23:25, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeLun 29 Mar 2010 - 14:15

Plutôt pas mal ! Tu arrives à bien montrer la difficulté d'Émilie à gérer ses sentiments.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 13:38

Coucou je suis de retour.
Merci schadow.
Je reviens avec la première partie du chapitre 14.
Bon là y'a un peu d'action, je me demande si j'ai bien fait passé ça.
N'hésitez pas à me faire des remarques merci.

________________________________________________

14 (première partie)


_ Je sors pour la journée, dis-je à James alors que je finissais mon petit-déjeuner.

_ Où vas-tu?, demanda-t-il.

Je ne savais pas ce que je devais répondre. Je n’avais pas envie de lui dire que j’allais apprendre à être une amazone disciplinée.

_ Je vais avec Benjamin, faire un tour.

Je voyais bien qu’il soupçonnait quelque chose, ses yeux bleu foncé me transpercèrent dans le but de me faire parler plus. Je fis mine de ne pas l’avoir remarqué. On sonna à la porte. Je savais que c’était Benjamin alors j’allai ouvrir.

_ Salut, chantonna-t-il.

_ Entre, le priai-je. Je vais mettre mon manteau.

Je montai dans ma chambre pour enfiler mon manteau, dont je rabattis la capuche sur ma tête, et mettre mes lunettes de soleil, les écouteurs déjà en place j‘étais prête. Sous mon déguisement, je me sentais bien c‘était comme si mon masque s‘était matérialisé. Lorsque je redescendis Benjamin réprima un petit rire. Je lui lançai un regard mauvais qu’il ne pu voir à cause de mes lunettes. Alors que nous nous apprêtions à sortir James m’appela.

_ Je t’attends dehors, dit Benjamin.

J’acquiesçai et allai voir ce que James voulait. Je le trouvai dans l’encadrement de la porte du salon.

_ Oui?, demandai-je.

Il sembla hésiter un instant, comme s’il cherchait ses mots.

_ Fais attention à toi, finit-il par dire.

_ J’y compte bien!, répondis-je sur un ton enjoué qui me parut faux et décalé par rapport au regard grave qu‘il me lançait.

Je lui souris largement et m’en allai. Alors que je parcourrai l’allée donnant sur la rue d’un pas rapide, je me demandai pourquoi cette soudaine inquiétude de la part de James. Il semblait plus soucieux que d’habitude. J’étais sure qu’il était encore en contact avec Selena, mais je ne préférais pas y penser. Benjamin m’attendait dans la rue devant un 4x4 noir. Il m’invita à monter, je m’installai côté passager. Il se mit en route. Je ne savais pas qu’il avait le permis de conduire.

_ Comment tu vas aujourd’hui?, demanda-t-il.

Cette question m’avait toujours mise ma à l’aise, car j’étais presque toujours obligée de mentir. Je mensonge était un peu moins flagrant lorsqu’il était avec moi, j’enlevai mes écouteur et fus emplie d’un calme apaisant. Il devait surement filtrer ses émotions, encore. Je haussai les épaules.

_ Bien et toi?

_ Je vais très bien!, dit-il d’une voix ensoleillée.

Je me tus, je ne savais toujours pas me débrouiller au niveau parlotte, et en plus je ne pouvais m’empêcher de me demander ce que contenait la lettre. Je tournai et retournai les questions, sans pouvoir m’en empêcher. Toujours enfermée dans le silence! J’étais surprise que Benjamin ne se lasse pas de mes longs moments d’absence répétitifs. Complètement désolante! Il faut vraiment que je change, pensai-je avec conviction. Un quart d’heure plus tard, nous sortîmes de l’autoroute pour emprunter une petite route de campagne. Les champs blancs défilaient derrière la vitre. La neige étincelait sous le faible soleil matinal, me donnant l‘impression de parcourir une mer d’écume et de diamants. Au loin une masse de sapin glacés par l’hivers emplissaient l’horizon d‘une masse de marron, de vert foncé et de blanc scintillant. A mesure que la voiture avançait cette forêt ce rapprochait, bientôt je n’avais plus aucun doute sur nôtre destination. J’aurais dû trouver le paysage magnifique, figé dans le froid pur de l’hiver, mais en réalité je voyais sans voir, trop occupée à réfléchir. Cette fichue lettre m’avait ébranlée plus que je ne voulais l’admettre.

_ Emilie tu es sûre que ça va?, demanda soudain Benjamin.

Je me retirai à la contemplation du paysage pour me retourner vers lui. Il me regardait l’air prévenant et inquiet, jetant de petit regard devant lui pour garder la voiture sur la route. J’eus soudain envie de lui parler de Selena. Mais le flot de mots qui devait sortir de ma bouche devint confus. Comme si au contact de l’air les explications que je voulais donner s’étaient rouillées.

_ Je… Je…, bégayai-je bêtement puis renonçai. Oui, ça va.

Il marmonna quelque chose, et reporta son regard sur la route n‘insistant pas. Nous arrivâmes bientôt, près d’un immense lac gelé au milieu de la forêt. Il arrêta la voiture.

_ Emilie, ça va être dur, dit-il.

Il n’avait plus l’air d’être sur de lui. Comme s’il ne voulait plus m’apprendre à être ce que j’étais.

_ Je sais, dis-je. Si c’est le seul moyen d’être un monstre qui se tient correctement, je suis preneuse!

Il rit, je me rendis compte que ce que je venais de dire étais complètement idiot.

_ Allez, c’est parti.

Il sortit de la voiture et j’en fis pareil, une brise glaciale me mordit le visage et mon corps fut secoué d’un frisson. Il faisait vraiment froid ici, plus qu’en ville. Lorsque je posai mes pieds à terre, ils s’enfoncèrent dans la neige jusqu’à mes chevilles. Benjamin fit le tour de la voiture et vint de placer devant moi.

_ Ce qu’il faut que tu saches faire Emilie, c’est appeler l’instinct quand tu en a besoin et le repousser lorsque tu le décide. Pour repousser l’instinct tu te débrouille déjà pas mal, donc je vais essayer de t’apprendre à appeler l’instinct.

_ Bien, dis-je simplement.

_ On va commencer tranquillement. Vas-y laisse l’instinct se manifester.

_ Comment?, demandai-je.

_ Je ne sais pas, essayes comme tu peux.

Il se fichait de moi ou quoi? La panique me gagna.

_ Heu… Si je suis là, c’est que j’ai besoin du mode d’emploi. Je ne t’aurais pas embêté sinon. En plus…

_ Ne te mets pas à stresser, je sais ce que je fais.

J’allais protester mais son regard m’en dissuada. Il étais sérieux, et concentré. Je fermai les yeux et me focalisai sur moi-même, essayant de me souvenir des picotements traversant mon corps. Je cherchai en moi la voix silencieuse de la panthère, je l’appelai intérieurement. Mais ça ne marchait pas du tout, il n‘y avait rien en moi à part mon cœur qui cognait rapidement contre ma cage thoracique. J’entre ouvris les yeux imperceptiblement. Benjamin, était près de moi et m’observait un peu sur ses gardes. Il s’attendait surement à ce que je l’attaque. Les sourcils froncés, la bouche légèrement ouverte et les yeux agrandis par l’observation intense. Je retins mon souffle pendant quelques secondes puis avançai d‘un coup en criant.

_ Bouh!

Il sursauta reculant de quelques pas une expression tordante sur le visage. J’explosai de rire, bien que j’aie remarqué que ses yeux s’étaient illuminés l’espace d’une seconde. Je me demandai comment il faisait pour contrôler l’instinct comme ça. Il pouffa, puis retrouva bien vite son sérieux

_ Allez Emilie, concentre toi! Apelle l’esprit de la panthère, essaye.

Je fermai les yeux de nouveau tentant de réprimer mes sourires, j’étais soudain de très bonne humeur. J’avais envie de faire des pirouettes et de caracoler comme un hippocampe magique! Je ne comprenais pas vraiment d’où me venait cette soudaine envie de rire bêtement, mais c’était agréable. Je devais être en train de devenir folle, et en même temps j’étais prête à accueillir cette folie à bras ouverts.

_ Esprit es-tu là?, demandai-je.

_ Non mais, t’as vraiment craqué toi!, s’exclama Benjamin. Tu te crois dans un film?!

Je réprimai un rire et tentai me concentrer pour la troisième fois, me focalisant sur le silence qui régnait autour de nous. Je fermai les yeux de nouveau et essayai de trouver l’instinct en moi mais je n’arrivai à rien. Je ne parvenais pas à faire en sorte qu’il se manifeste. Si je n’avais pas ressentis et « entendu » l’instinct plusieurs fois j’aurais eu du mal à croire que j’y arriverais un jour. Au bout de cinq minutes de concentration je renonçai.

_ Je n’y arrive pas, dis-je.

_ Laisse tomber, c’était juste pour que tu te concentres un peu. On va te mettre en situation pour que tu sois obligée d’appeler l’instinct, sans pour autant qu’il ne se manifeste sans que te ne le contrôle.

_ Je ne comprends pas bien où tu veux en venir, dis-je.

_ Les amazones n’ont pas froid, dit-il.

Je ne compris pas, jusqu’à ce qu’il enlève son manteau, son pull, ses chaussures et ses chaussettes.

_ Mais, ça va pas la tête?!, m’égosillai-je. Tu va finir congelé!

_ Allez à ton tour!, dit-il en m’ignorant. Le froid, c’est la solution. Tu verras, tu serras obligée d’appeler la panthère à l’aide.

Il parlait normalement comme si, en effet, il ne ressentait pas le froid. Sans me laisser le temps de protester, il partit. J’hésitai, j’allais mourir congelée et en même temps est-ce que j’avais le choix? Sachant très bien que j’allais le regretter, j’enlevai mon manteau, mes chaussures et mes chaussettes, un frisson me secoua. Enlever mon pull fut plus difficile car je devais garder mes lunettes de soleil. Je me retrouvais pieds nus dans la neige, en jean et en tee-shirt. Je cherchai Benjamin des yeux, je ne le voyais pas. Pourtant il était à quelques pas de là, deux minutes auparavant. Je couru vers le lac pour voir où est-ce qu’il était passé. Je l’appelai mais il ne répondis pas, bien que je sois sûre qu’il m’entende. Je commençai à paniquer, je ne savais pas quoi faire.

Bientôt le froid devint insupportable. Le vent gelé me mordait la peau rendant tout mon corps douloureux. Chacune des mes inspirations était comme un coup de lame aiguisée en plein poumons. Mes dents se mirent à claquer, et les tremblements devinrent de plus en plus violents. Où était passé Benjamin? Je fis quelques pas mal assurés dans la neige, trébuchai et m‘étalai face dans la neige. A moitié congelée je n’arrivais plus à l’appeler. J’essayai de faire surgir l’instinct mais rien ne me vint. Je ne pouvais penser qu’au froid qui s’infiltrait dans ma peau jusque dans mes os. J’étais comme traversée d’une centaine de sabres, il fallait que je fasse quelque chose sinon j‘allais finir en bloc de glace. Peut-être qu’on me retrouverai quelques milliers d’années plus tard et que des scientifiques étudieraient ma dépouille. Peut-être que l’espèce humaine aura évolué d’ici là. « Concentre-toi espèce d’idiote! », siffla la voix dans ma tête. Elle avait raison, encore une fois je me perdais dans des spéculations inutiles. Je me recentrai sur moi-même, tentant d’occulter les tremblements et la douleur glacial. J’y mis toutes l’envie et toute la force dont j’étais capable. Et là, je ne compris pas vraiment comment, je réussis à repérer l’instinct dans mon corps. C’était une sorte de boule de chaleur logée juste au dessus de mon estomac. Je libérai la panthère - c’était aussi facile que d’ouvrir une porte- et fus parcourue d’agréables picotement chaud et familiers. Cette sensation me fit l’effet d’être devant une cheminée, ou d’être moi-même une cheminée. Je me réchauffai rapidement.

Débarrassée du froid je cherchai Benjamin des yeux, les lunettes me gênaient maintenant, alors je les enlevai. Il n’était toujours pas là, je me mis à sa recherche. Mon odora me poussa à m’enfoncer dans la forêt, je filai à travers les arbres à une vitesse vertigineuse. Je savais où je devais aller comme si je suivais un sentier bien tracé. En réalité je suivais son odeur, qui était gravé dans ma mémoire bien que je ne l’ai jamais vraiment remarqué, une fragrance boisée et épicée à la fois.
Le paysage qui défilait autour de moi réveilla une sorte de peur en moi, enfin, c’était plus l’écho d’une peur. Je courrais si vite que tout était flou, je ne voyais plus que des taches de marron, de vert et de blanc. Cette course avait quelque chose de familier. Soudain je m’arrêtai, la piste de Benjamin avait disparu. Je fouillai les environs des yeux pour le trouver, mais il n’y avait rien. Un petit craquement à peine perceptible me fit sauter en arrière alors qu’il tombait du ciel, atterrissant juste devant moi silencieusement comme un félin. Prévenue par le petit bruit je ne fus pas surprise le moins du monde. Pour une fois la panthère ne voulait pas l’attaquer. Elle se considérait comme un allié à présent.

_ Alors là!, dit-il. Je ne pensais pas que tu me trouverais aussi facilement.

Ses yeux étaient illuminés d’une lueur jaune et ses iris bleu étaient fendus d’une ligne noire et pourtant sa voix était normale. Je n’avais jamais réussis qu’a produire des grognements lorsque j’étais moi-même une panthère.

_ J’ai juste suivis ta trace, dis-je heureuse que ma voix n’ai pas changé.

C’était la première phrase qui m’était passée par la tête alors que je pensais dire « je ne sais pas comment j’ai fait ». Je pensais lui en vouloir pour m’avoir laissé seule, mais non je lui en étais reconnaissante. J’avais réussis à appeler l’instinct grâce à ça.

_ Comment tu sens tu?, demanda-t-il.

Je me sentais, forte, rapide, intelligente, dangereuse, puissante.

_ Je me sens bien, dis-je haussant les épaules.

Il me sourit largement, si bien que ses yeux de chats rapetissèrent.

_ On fait la course jusqu’à la voiture?, demanda-t-il un lueur malicieuse dans l’œil.

C’est qu’il y tenait vraiment à sa course, hier il me l’avait déjà proposé. Mais l’idée était plus intéressante maintenant qu’il n’y avait personne pour nous voir filer comme des fusées. Je le fusillai du regard, il fut surprit et j’en profitai pour détaler vers la voiture. Il me suivit avec une petite seconde de retard. J’entendais le bruit légers de sa course derrière moi. Soudain, plus rien, comme s’il avait disparu. Je continuai à courir slalomant entre les arbres, me doutant bien qu‘il ne devait pas être loin. Je fus tout de même surprise de voir une ombre me dépasser, je levai le regard sans ralentir. Benjamin sautait d’arbres en arbres avec l’aisance d’un singe et la grâce d’un félin. Je vis au loin le 4x4 garé dans la neige, j‘accélérai. Quelle distance avais-je parcouru pour le retrouver tout à l’heure? Je réussis à toucher la voiture en première. Ne connaissant pas ma force j’avais fait attention de ne pas arriver à fond. Il arriva une fraction de seconde après moi. Après avoir reprit son souffle, il pointa un doigt accusateur sur moi.

_ Tu n’es qu’une tricheuse, dit-il son amusement se révélant dans sa voix.

_ Et toi tu n’es qu’un singe!, rétorquai-je.

_ Tu t’es vue, sale chat de gouttières!, rigola-t-il.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeMer 31 Mar 2010 - 23:24

Que dire sur ce récit...

En un mot : fan
En deux mots : La suite !
En trois mots : j'adore vraiment.

On ne se lasse pas de lire l'histoire, continuité parfaite. J'adore ^^
Je ne vois rien à redire.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 1 Avr 2010 - 7:12

Tout pareil que Malkav !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 1 Avr 2010 - 20:55

Merci beaucoup, pour vos messages, c'est ce qui me pousse à continuer. Merci merci merci Les p'tis chats.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 1 Avr 2010 - 21:19

Je suis toujours fan ! (et je le suis aussi en ce qui concerne ton nouvel avatar !)

bonne continuation ! ^^
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeJeu 1 Avr 2010 - 22:52

Merci myrthe, t'es vraiment choupinou!! Very Happy
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeVen 2 Avr 2010 - 14:29

Coucou les p'tis chats! Me revoilà, juste après un exam qui m'a explosé la tête!!!!
Voilà la deuxième partie du chapitre 14, toujours de l'action que j'ai peur de ne pas avoir bien retranscris.
Vos remarques sont les bienvenues.

_______________________________________________________

Chapitre 14 (deuxième partie)


_ Tu t’es vue, sale chat de gouttières!, rigola-t-il.

Eh bien, non, je ne m’étais pas vue! Je me penchai sur le rétroviseur et découvris une fille qui me ressemblait mais qui n‘était pas vraiment moi. Elle avait une expression un peu sauvage, comme si elle ne s’était jamais vue dans un miroir. Son teint était crémeux et ses joue rosies par le froid, c’est ce qui me faisait penser que c’était moi. Par contre ses grand yeux vert-marron étaient illuminés d’une lueur jaune et ses iris étaient fendus d’une ligne noire, comme un chat. Ces yeux étaient familiers et pourtant si surprenants, dans tout les cas ce regard me gênait. Je ne savais pas dire pourquoi, mais il me mettait mal à l’aise. Je fouillais dans ma mémoire pour comprendre… je n’aurais pas dû. J’eus l’impression qu’un énorme poids me tombait sur l’estomac lorsque je compris. Ces yeux me rappelaient dangereusement ceux de Selena, je me redressai d’un coup pour échapper à ce regard, mon propre regard.

_ Qu’est-ce qu’il y a?, demanda Benjamin. Tes yeux te font peur? Tu t’y habituera vite, et puis ce n’est pas comme si il allaient rester comme ça tout le temps.

J’avais envie de lui répondre que je ne pouvais pas échapper à mes yeux, amazone ou pas.

_ Oui, répondis-je avec un faux sourire. J’ai été surprise!

_ Tu as toujours envie de continuer?, demanda-t-il.

_ Oui, pourquoi?

_ Eh bien disons que j’avais peur que l’expérience du froid t’aie rebutée.

_ Non, tu m’avais prévenue.

L’instinct était toujours en moi, je le sentais parcourir mon corps, tout mes sens étaient aiguisés.

_ D’accord, dit-il. Tiens, remets tes lunettes et repousse l’instinct.

Je m’exécutai et fus surprise de voir avec quelle facilité j’arrivais à me calmer. Facile, oui, mais terriblement douloureux. Lorsque je repoussai la panthère, j’eus l’impression qu’un verre avait éclaté dans mon estomac, chaque éclat allant déchirer la chair en moi. J’en eus le souffle coupé, le mal disparut aussi rapidement qu’il s’était manifesté.

_ Emilie, ça va?, demanda Benjamin.

J’acquiesçai. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi les autres fois repousser l’instinct ne m’avait rien fait.

_ C’est parce que, l’instinct c’était manifesté sans que tu ne le sollicite, m‘expliqua Benjamin après que je lui ai posé la question. Aujourd’hui c’est toi qui le contrôle, c’est pour ça que c’est douloureux. C’est comme si tu utilisais un muscle pour la première fois de ta vie… Enfin c’est plus comme un nouveaux né qui prend sa première bouffée d’air. On dit que la panthère mord l’amazone avant de se taire. Mais ne t‘inquiètes pas ce n‘est pas toujours comme ça, la douleur disparaitra au fur et à mesure.

Je soufflai de soulagement et me remis au travail. Je rappelai l’esprit et le repoussai plusieurs fois assez facilement. Ainsi, Benjamin n’avait pas exagéré lorsqu’il m’avait dit que j’apprendrais vite, il n’avait pas non plus juste cherché à me faire peur lorsqu’il m’avait dit que ce serait dur. La douleur que j’avais ressentie face au froid n’étais rien face à celle qui me frappait à chaque fois que je repoussais l’instinct, comme une lame qui vous traverse le ventre. A chaque fois que j’avais le souffle coupé par le mal Benjamin me jetai un regard d’excuse. J’avais envie de lui dire d’arrêter de faire ça, mais je n’arrivais pas à prendre une assez grande inspiration pour ça. Je continuai l’exercice jusqu’à ce que la douleur devienne moins forte, déjà elle commençait à s‘estomper, puis n‘en pouvant plus je m‘assis dans la neige. Après une pause je me sentis aussi bien que si je venais de me réveiller. C’était surprenant de récupérer aussi vite, et de savoir me contrôler surtout.

_ C’est quand même étrange d’apprendre aussi vite, dis-je. C’est comme si un enfant apprenait à faire des divisions en une matinée.

_ Oui, mais toi tu n’es pas en train d’apprendre, répondit-il. Tu réapprends, tu te rafraichis la mémoire en quelques sortes. C’est comme d’écouter une vielle chanson qu’on connaissait, les paroles nous reviennent vite en tête.

_ On reprends?, demandai-je.

L’idée de savoir me contrôler au plus vite me poussait à agir ainsi, je me sentais vraiment bien. J’avais l’impression d’être plus vivante que jamais, ma vie s’était effacée. Plus de question, plus de problèmes. Je n’étais plus qu’une amazone, aussi libre que son pourvoir était puissant.

_ Tu es sûre?, demanda Benjamin.
J’acquiesçai.

_ Tu es prête à te battre?

Cette question me fit frémir de peur et d’excitation. Je laissai les picotements envahir mon corps, j’enlevais mes lunettes. La panthère était calme, elle considérait toujours Benjamin comme un allié. J’en fus soulagée.

_ Oui, c’est bon.

Il ouvrit la bouche et la referma.

_ Qu’est-ce que tu voulais dire?, demandai-je.

_ J’ai peur de te faire mal, dit-il en regardant droit devant lui.

Eh bien, taches de faire attention!, pensai-je

_ Je saurais me défendre, répondis-je d’une voix assurée, comme si je croyais à mes paroles.

J’avais l’impression que la panthère avait parlé à ma place, la phrase avait résonné en double en moi, comme si nous l’avions dite toute les deux en même temps. Je lui fis un petit clin d’œil qui se voulait rassurant. Il alla se placer à une centaine de mètre de moi et s’accroupit dans la neige dans une position mi-animale mi-humaine. Je tentai de l’imiter mais ne réussis surement qu’à avoir l’air ridicule. Bien que je sois loin, je vis son regard s’illuminer et ses pupilles se contracter pour ne plus former qu’un fils noir au milieu de ses yeux bleu. Il commença à marcher lentement vers sur le côté, ses pieds se croisant et se décroisant au rythme de ses pas. A cet instant je voyais clairement la panthère qui le dirigeait, plus que ça je la ressentait. Je me mis à faire comme lui sans vraiment savoir ce qui allait se passer ensuite. Soudain il bondit vers moi, une expression terrifiante sur le visage. Un bonds, deux bonds, trois bonds… il était près de moi.

J’étais pétrifiée par son regard bestial, mais me repris juste à temps et tentai de l’attraper me penchant vers la gauche, grave erreur. En une fraction de seconde, il me contourna et son tibia vint s’écraser sur flan droit qui n’était pas protégé. Je fus projetée à terre quelques mettre plus loin. Je sautai sur mes pieds ignorant la douleur qui lacérait mes côtes, un grondement sourd et terrifiant sortit de ma bouche. Benjamin gratifia d’un petit sourire d’excuses et de satisfaction. Je m’élançai vers lui l’attaquant à la vitesse de l’éclair, la panthère furieuse guidait mes mouvements. Soudain l’idée que je ne sache pas me battre était risible, mon corps était léger et mes mouvements fluides. Benjamin évitait chaque coups et je finissais toujours étalée dans la neige. Son visage était concentré, figé dans une expression animale et dangereuse. Il me fallait une diversion, il était trop doué pour que je puisse l‘atteindre que quelque manière qu‘il soit. Mon corps agissait tout seul alors que mon cerveau faisait mille calculs. Nous combattions comme si nôtre vie en dépendait dans un concert de grondement et de feulement.

« J’ai peur de te faire mal. », répéta la petite voix sournoise dans ma tête dans une imitation ridicule de Benjamin. T’es encore là toi, pensai-je à moitié agacée, elle ne réagit plus. Mais la solution était là, je savais que c’était de la triche alors j’hésitai un moment, la panthère toujours afférée à éviter les coups et à en donner. Au fil de notre combat, je me faisais avoir de moins en moins, passant bientôt plus de temps à me battre plutôt qu’allongée dans la neige. Bien que je commence à comprendre les tactiques de Benjamin, je n’arrivai pas à le toucher, il était toujours plus rapide. Il avait un légers déséquilibre dans ses pas, il penchait un peu vers la gauche à chaque fois qui frappait mais malgré cela il était toujours le plus fort. La panthère commençait à s’impatienter, elle n’aimait pas perdre. Je décidai, enfin nous décidâmes alors de lui tendre le piège que m’avait suggéré la petite chipie de voix bien que ce ne soit pas correct. Je laissai une ouverture dans ma garde, et il frappa. J’encaissai le coup et allai m’écraser près d’un arbre plus loin. Je ne bougeai plus, réduisant ma respiration à un souffle imperceptible, mon cœur ne tarda pas à ralentir.

_ Emilie?!

Je l’entendis courir dans ma direction et me préparai à frapper. En quelques secondes il fut près de moi, je bondis et d’un coup de pied je l’envoyai voler. Il atterrit plus loin glissant sur le dos dans la neige et se releva instantanément, une expression indéfinissable sur le visage. J’eus un fou-rire en le voyant, bien qu‘au fond je sache que ce je venais de faire était déloyal. Il bondit près de moi, les émotions se succédant sur son visage. Colère, agacement, envie de rire, re-colère…

_ Et ça te fais rire?! Demanda-t-il sèchement, tout en essayant de garder son sérieux. J’ai carrément flipper!

Il avait raison, je n’aurais pas du lui faire un tel coup, et pourtant je ne pouvais m’empêcher de sourire comme une gamine. C’était comme si ma bonne humeur se vengeait d’avoir été mise sur la touche pendant autant de temps, il avait si longtemps que je n’avais pas eu envie de m’amuser bêtement.

_ Désolée, dis-je.

_ Tu n’as pas l’air d’être désolée, dit-il. Sale petite tricheuse!

Je me sentis vaguement honteuse, mais ne le montrai pas.

_ Je t’ai quand même eu, dis-je.

_ Mais bien sur! Et moi qui avais peur de te faire mal, c’était sans compter sur le fait que tu es une vraie petite peste!, rigola-t-il.

Ouf! Il n’était pas vraiment fâché.

_ Tu te défends bien, pour quelqu’un d’aussi petit! Un vrai petit chat!, ajouta-t-il en m’ébouriffant les cheveux.

_ Arrête, protestai-je en m’écartant.

Je n’aurais jamais cru m’amuser autant aujourd’hui. Nous nous dirigeâmes vers la voiture dont nous nous étions éloignés pendant le combat.

_ Qu’est-ce que tu as à la jambe gauche?, demandai-je. Tu as un légers déséquilibre.

Il se raidi et serra les mâchoires, il avait bloqué ses sentiments mais pas besoin d‘être extralucide pour comprendre qu‘il ne voulait pas parler de ça. Il y eut un silence lourd qui sembla durer une éternité.

_ Rien ne va plus Emilie!, dit-il soudain. Je détins sur toi. Enfin, regarde toi! Tu fais des blagues idiotes, auxquelles tu ris en plus, et ma curiosité maladive commence à t‘atteindre! Tu devrais vraiment choisir tes fréquentations plus soigneusement.

Pourquoi avais-je posé cette question inutile? Moi qui avait toujours l’habitude de garder mes interrogations pour moi, j’aurais mieux fait de la boucler sur ce coup là.

_ J’y réfléchirais, dis-je.

Nous continuâmes à marcher en silence tandis qu’intérieurement je me fichais une rouste pour avoir posé cette question idiote dont la réponse ne m’aurait rien apporté.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeSam 3 Avr 2010 - 8:06

Jolie transition, Emilie prend de l'assurance !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeSam 3 Avr 2010 - 10:22

Vivement la suite.
Je suis plein d'interrogations sur la suite de l'histoire. Suspense quand tu nous tiens... ^^
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitimeDim 4 Avr 2010 - 20:17

C'est bon, c'est bon c'est très bon. Le rythme du combat est pas mal du tout.

petite remarque :

Citation :
L’instinct était toujours en moi, je le sentais parcourir mon corps, tout mes sens étaient aiguisés.

un peu facile comme description, dis nous plutôt des symptomes spécifiques. ce sera plus efficace.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





.Sans nom. - Page 6 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 6 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
.Sans nom.
Revenir en haut 
Page 6 sur 8Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
 Sujets similaires
-
» Sans titre PDF
» Sans vie.
» sans but
» Un monde sans fin
» IL SANS ELLE.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Atelier d'écriture :: Au coin du feu :: Archives fantastique/bit-lit-
Sauter vers: