Atelier d'écriture
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Atelier d'écriture

Communauté d'écrivains en herbe
 
AccueilRechercherS'enregistrerDernières imagesConnexion
Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

 

 .Sans nom.

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMar 6 Avr 2010 - 18:13

Coucou, j'ai enlevé le chapitre 15 je le remets plus loin.


Dernière édition par fraise le Mer 7 Avr 2010 - 17:26, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMar 6 Avr 2010 - 22:45

Jolie scène... sans plus. A mon avis ce chapitre peut être un peu amélioré. ( C'est juste que les autres sont vachement bons et celui là est un tout petit peu en dessous Wink )

petites pistes si tu as envie.

Citation :
il n‘était pas censé savoir que j‘avais peur de l‘eau



Là c'est un point d'interpretation personelle mais je mettrais plus simplement : "il ne savait pas que j'avais peur de l'eau"

Citation :
Pour finir, ce n’était pas si mal d’être un monstre, il avait des avantages, enfin j’aimais bien la vitesse.

PAs terrible cette phrase... "Pour finir... enfin" ça ralentit le rythme, je mettrais autre chose.

Citation :
Il vibra trois avant que je n’appuie sur la touche verte.

trois fois

Citation :
il était si réconfortant de l’avoir près de moi bien que ce soit bizarre qu’il sache

La description des sentiments est importante là, et là c'est un tout petit peu sommaire comme description, pourquoi est ce que ça fait bizarre qu'il sache ?

Citation :
Un plis s’était dessiné entre ses sourcils et il avait les lèvres pincées.



un pli

Citation :
_ De toute façon, ça ne doit être bien utile!, dis-je.


ça ne doit pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMar 6 Avr 2010 - 23:25

Merci Elgringo! Je vais essayer de le refaire, il m'a trop prit la tête ce chapitre! Et c'est pas fini en plus.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMer 7 Avr 2010 - 14:45

J'aime toujours.

Du mal à voir si c'est améliorable ou pas vu que je suis toujours plongé dans l'envie de connaître la suite et découvrir ces...mystères et du coup, je lis un peu "trop vite".

Juste un truc que j'ai relevé :

Citation :
_ Quand je suis partie à Paris, tu avais de ne pas me croire quand je t’ai dis que j’y allais pour m’amuser

Il manque un mot là. Razz (genre "raison")
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMer 7 Avr 2010 - 18:13

Me revoilà, encore! Merci pour vos messages, ça m'a bien aidé.
J'ai refait le chapitre 15 parce qu'il ne me plaisait pas du tout comme il était. Les actions étaient inutiles et discousues. Alors j'ai tout chamboulé.
J'ai vraiment prit beaucoup de plaisir à écrire cette nouvelle version. J'espère que vous allez aimer.
(Pour ce qui ont déjà lu la première version, dîtes moi ce que vous pensez de la nouvelle tounure que prennent les événement Smile )
J'ai marqué l'endroit où j'ai tout changé, c'est plus simple.
Voilà, vos remarques sont les bienvenues! Smile Smile Smile


__________________________________________________________

15

Nos pieds nus ratissant la neige, nous allions vers le 4x4. La journée avait filé en un rien de temps. C’est fou comme le temps peut se jouer de nous, pensai-je. Il nous torture parfois s’écoulant lentement, nous faisant vivre chaque moment comme une éternité bien souvent douloureuse. Et parfois, il s’envole, disparait alors qu’on s’évertue à le retenir, c’est comme d’essayer de remplir un tamis d’eau, avant même qu‘on ne puisse faire quoi que se soit il est déjà vide.

_ Viens, on essaye un dernier truc avant de partir!, s‘exclama soudain Benjamin.

Je fus heureuse qu’il brise le silence, et surtout que son ton soit aussi enjoué que d‘habitude. Il me prit la main et se mit à courir, je fus forcée de le suivre. Il détalait de plus en plus vite me trainant derrière lui. Lorsque je compris qu’il se dirigeait vers le lac mon estomac se retourna et la panique m’envahi. Ma gorge se noua si bien que lorsque je voulu crier ce ne fut qu’un petit couinement pitoyable qui s’échappa de ma bouche. Benjamin n’y prêta pas attention et accéléra encore. Le lac gelé s’approchait à une vitesse alarmante et je ne pouvais rien faire, il me retenait de sa poigne de fer. Soudain je réussis à hurler, l’eau était trop proche de moi.

Trop tard! Il avait déjà sauté m’entrainant avec lui. Je crus que mon cœur allait s’arrêter lorsque nous décollâmes du sol comme des oiseaux prenant leur envol. Je ne cessai d’hurler alors que Benjamin était mort de rire. Il ne comprenait pas ma réaction. Nous volions au dessus du lac gelé et j’avais l’impression que mon cœur allé lâcher à tout moment. La vitesse fit pleurer mes yeux, un peu, ou peut-être que je pleurais vraiment. Je m’agrippai avec force à sa main de peur de tomber dans l’eau glaciale en dessous de moi. Le saut ne dura que quelques horribles secondes et Benjamin s’arrangea pour que j’atterrisse correctement me lâchant au bon moment. J’atterris sur les genoux dans la neige et rampai jusqu’à un rocher sur lequel je m’adossai ramenant mes genoux contre ma poitrine et y enfouissant ma tête. Je ne bougeai plus, la panique m’avait donné envie de vomir, je refoulai les larmes qui me piquaient les yeux, réaction idiote face à la peur. Respirant lentement j’essayai de me calmer.

_ C’était bien hein?!, demanda Benjamin qui avait atterrit - enfin qui s‘était posé- un peu plus loin.

Le crétin ne se doutait pas qu’il avait faillis me tuer. Je croyais ne nous allions plonger à travers la plaque gelée qui s’était formée sur le lac. L’eau, la peur, la panique, l’horreur.

_ Emilie?

J’émis un petit couinement pour lui signifier que, par miracle, j’étais toujours en vie.

_ Tu t’es fait mal?, demanda-t-il.

_ L’eau, j’ai peur, soufflai-je la voix tremblante.

Ca ressemblait plus à un bêlement qu‘à une phrase, mais il comprit.

_ Ah!, dit-il mal à l’aise. Je ne savais pas, désolé. Mais ce n’était pas une question. Tu t’es fait mal Emilie, ta main.

Je levai la tête et regardai mes mains. En plein milieu de ma paume droite une longue coupure saignait, j‘avais du me blesser en atterrissant. J’essayai de bouger mes doigts provoquant une vive douleur que je n’avais pas ressentie avant.

_ Ne bouge pas, je reviens, me dit-il.

Je le vis prendre son élan et sauter de l’autre côté du lac, c’est à dire à une centaine de mètres de là. C’est à ce moment là que je pris conscience de la distance que nous avions parcouru en volant littéralement. Il pris une petite sacoche dans la voiture et revint vers moi, d’un saut gracieux et félin. Il atterrit juste à côté de moi avec une grâce sans pareil. Il s’accroupit et fouilla dans la petite trousse noire. Je m’attendais à ce qu’il sorte de l’alcool et des compresse, mais il sortit une petite bouteille d’eau et une boîte de coton-tige. Il m’en tendit un.

_ Tiens mets ça dans ta bouche.
Je le regardai l’air perplexe.

_ Heu… Tu t‘es cogné ou quoi?, demandai-je.

Je ne voyais vraiment pas ce qu’il voulait que je fasse avec un coton-tige dans la bouche. A en croire les films, les gens faisaient mordre un bâton aux blessés ou un torchon au moment de les soigner, mais un coton-tige? Quel intérêt?

_ Mais non, fais ce que je te dis, dit-il. Mets le bout du coton-tige dans ta bouche!

Je haussai les épaules, si ça pouvait lui faire plaisir. De toute façon j’étais trop secouer pour demander plus d’explications. Je pris le coton tige et le mis dans ma bouche comme un thermomètre, sachant que j’avais l’air complètement idiote. Il prit ma main et nettoya la plaie avec un peu d’eau.

_ Voilà, donne le moi maintenant.

Je le lui tendis, et à ma grande surprise il se mit à le passer sur la plaie le bout du coton tige que j’avais mis dans ma bouche.

_ Non mais, t’es dégoutant!, m’écriai-je en essayant de lui reprendre ma main qu‘il retint.

_ Arrête de bouger!, dit-il visiblement agacé. Je t’explique, on est un peu comme les chats qui lèchent leur plaie pour les nettoyer. Lorsqu’elle était blessée la panthère refermait ses plaies en les léchant, les amazones ont hérité de ce pouvoir. Mais je trouve ça d’autant plus dégoutant de mettre sa bouche dans une plaie d‘où le coton tige!, ajouta-t-il rieur.

_ C’est quand même beurk!, dis-je.

_ Oui, mais ta plaie se referme déjà, dit-il.

Je fus subjuguée de voir que c’était vrai. Ma main ne me faisait plus souffrir, et il ne restait plus qu’une fine trace rouge traversant ma paume. Je bougeai mes doigts et ne ressentis rien qu’un tout petit tiraillement à peine désagréable. J’étais ébahie et en même temps un peu effrayée. C’était effrayant de voir que les pouvoirs amazones étaient aussi puissant qu’étranges.

_ Alors comme ça tu as peur de l’eau?, demanda-t-il.
Le levai les yeux de ma main qui finissait de guérir et hochai de la tête refoulant un frisson.

_ Le chat de gouttières a peur de l’eau, il fallait s’en douter!, railla-t-il.
Je le fusillai du regard, je n’aimais pas qu’il se moque de moi, en tout cas pas après qu’il ait faillis me tuer de peur.

_ T’énerve pas, je plaisante. Je ne savais pas. Viens, on va contourner le lac pour retourner à la voiture. Même si ça va nous prendre trois fois plus de temps.

_ Tu peux toujours sauter, je te rejoins en faisant le tour, dis-je ma frustration transperçant dans ma voix.

_ Non, je préfère rester avec toi, répondit-il avec un clin d’œil.

_ Ne te plains pas alors!, rétorquai-je.

Il étouffa un rire, je haussai les épaules et me levai, la frayeur était passée mais je pris soin de laisser Benjamin marché du côté du lac. Je fus surprise lorsque je me rendis compte que les picotements traversaient toujours mon corps, malgré tout ce qui venait de se passer la panthère était toujours là. J’étais encore plus subjuguée par le fait que je ne l’avais pas remarqué, je mettais vite habituée à sa présence. Nous ne faisions qu’un, je souris à cette idée.
_ Pourquoi tu fais toujours ça?, demandai-je.

_ Quoi?

_ Tu ne m’expliques pas les choses avant de me les montrer. Tu me colle un coton-tige dans la bouche, sans me dire que c’est pour me soigner. C’est… frustrant, dis-je.

_ J’aime bien voir la tête que tu fais quand t’es surprise!

_ T’es vraiment bête, soupirai-je.

La peur avait disparue, me sentant mieux j’eus envie de tester ma vitesse de nouveau. Sans prévenir je filai vers le 4x4, Benjamin en mit qu’une petite seconde à réagir et détala lui aussi. Je perdis la course cette fois-ci, et il se permit de fanfaronner et de se payer ma tête. Pour finir, ce n’était pas si mal d’être un monstre, il avait des avantages, enfin j’aimais bien la vitesse. Et le fait d’apprendre rapidement me réconfortait, pour une fois je réussissais à remonter une des pentes glissante de ma vie. Avoir le contrôle me faisait du bien. Je me rhabillai, remis mes lunettes et montai dans la voiture. Une dernière fois je repoussai l’instinct, et ressentis la douleur, mais déjà elle était beaucoup moins forte que ce matin.


____________________________________ C'est à partir d'ici que j'ai tout changé

_ Tu peux sortir cette nuit?, demanda Benjamin alors que la voiture filai à travers les champs.

_ Heu… pourquoi?, demandai-je perplexe.

_ Il faut que tu essayes quelque chose.

_ Explique clairement, dis-je agacée.

_ Il faut que tu t’exerce à voir dans le noir. C’est très utile, ça pourrait te servir un jour, dit-il la voix sérieuse.

Il avait soudain l’air plus âgé, comme s’il avait prit dix ans. Comme s’il était usé par la vie, comme s‘il avait été marqué par un destinée tragique. Il avait plus l’air d’un homme que d’un adolescent.

_ Je ne sais pas, dis-je. J’essayerai de sortir par la fenêtre. Mais, pourquoi on ne fait pas ça maintenant? Il fait déjà nuit.

_ Je préfère qu’on fasse ça en ville l’exercice sera plus intéressant. Il faut donc attendre que la nuit soit bien avancée pour qu’il n’y ait personne. Enfin je l’espère.

_ Tu semble bien maitriser… la chose, dis-je.

Il me regarda d’un drôle d’air.

_ Des crocs ne vont pas te pousser si tu dis « Instinct », rit-il.

Je me mis à tirer sur les manches de mon pull gênée qu’il ait remarqué ma réticence à prononcer ce mot.

_ C’est ma mère qui m’a apprit à être un amazone, dit-il. Malheureusement elle n’a pas pu tout m’enseigner.

Je cessai de bouger et le regardai. Il était concentré sur la route. Ses bras était un tendus devant lui, ses mains serrant le volant un peu plus fort que nécessaire. Ses yeux bleu-gris étaient perdus dans des souvenirs lointains.

_ Nicolas m’a beaucoup aidé aussi. Je l’ai rencontré à New York après le cambriolage, ajouta-t-il avec amertume. Je me demande encore si le destin fait toujours bien les choses. Il m’a apprit ce que je ne savais pas encore, ça m‘a aidé en quelque sorte… En quelque sorte.

Je ne dis rien, le silence valait mieux que tout à cet instant.

_ Et ça fait un an qu’il me suit un peu partout, ou bien, c’est peut-être moi qui le suis. Je ne sais pas trop, dit-il le ton un peu moins triste.

Il souriait, je me demandai comment il faisait pour passer d’un humeur à l’autre. Ou du moins, comment faisait-il pour se coller un sourire sur le visage aussi rapidement?

_ Il me fait peur, dis-je sans réfléchir.

Ses yeux s‘agrandirent et il explosa de rire.

_ Nicolas! C’est vrai qu’il peut paraitre effrayant parfois, dit-il. La première fois qu’on s’est rencontré il a faillis m’arracher la tête. Il pensait que je venais l’attaquer, un vrai sauvage! Heureusement les choses ont changé depuis!

Je réfléchissais à ce qu’il venait de me dire, de me confier, encore. Je faisais pitié, le contraste entre nous était trop grand. Vielle chaussette délavée, carcasse qu’on traine. Il faut vouloir être bien pour l’être, pensai-je en soupirant. Il dû mal interpréter mon silence car il ajouta :

_ Tu n’as pas à avoir peur. Je pense que tu seras plus forte que nous lorsque tu seras un peu plus entrainée. Dans quelques temps tu pourras mettre une raclée à Nicolas si l’envie t’en prenait. La filiation est plus forte chez les filles.

Cette phrase, résonna en moi me rappelant celle qui me l’avait dite une semaine plus tôt. Une semaine? Une éternité pour mon sablier. Cette dernière semaine le temps avait été paresseux, au point que mon voyage à Paris me paraisse bien lointain. Quoi que, cette après midi avait filé comme l’éclair, donc pas si paresseux que ça le temps. Sournois plutôt.

_ Tu n’as pas l’air surprise, dit-il visiblement déçu.

_ Je savais déjà, dis-je.

Ce n’était pas totalement vrai, je ne savais pas que le fait que la filiation soit plus forte chez les femmes implique un pouvoir plus grand, mais j’étais trop occupée à réfléchir pour m’en étonner.

_ Vraiment?, demanda-t-il visiblement intrigué.

Je ne répondis pas tout suite, le temps de bien réfléchir à ce qui allait sortir de ma bouche. Je pris une grande inspiration.

_ Eh bien disons que tu n’es pas le premier amazone que je rencontre, dis-je.
Ses yeux sérieux étaient posés sur moi.

_ Quand j’ai été à Paris ce n’étais pas pour m’amuser, ajoutai-je. J’ai été voir ma mère… C‘est elle qui m‘a dit.
Il parut surprit. Je lui expliquai pour la Pirogue, la lettre puis mon voyage à Paris. Ce fus plus dur de parler des souvenirs dont-ils m’avaient privé. Je gardai les yeux rivés sur mes genoux, tout en lui déballant ma misérable vie. Lorsque j’eus fini de parler, il soupira.

_ Je suis désolé, dit-il en posant sa main sur mon épaule.

_ Ne le soit pas, dis-je. Je ne le suis pas moi.

Un mensonge et une vérité, c’était ça. Un mensonge parce que j’étais désolée d’avoir perdu tout mes souvenirs, et une vérité parce que j’avais décidé de ne plus me laisser faire par la vie.

_ Je dois être prête à quelle heure ce soir?, demandai-je pour changer de sujet.

_ Je viendrais te chercher vers une heure du matin.

_ J’aime bien me promener la nuit, dis-je.

_ La nuit est plus sûre que le jour, contrairement à ce qu’on pense, dit-il.

_ Ah bon?

_ La nuit nous sommes à nôtre avantage, la pénombre est nôtre refuge, dit-il. Le danger ne vient pas de l’ombre et il ne s’y aventure pas non plus. Tant qu’il fait sombre ce qui nous entoure fait partit du néant et nous en faisons parti également. Le danger à peu du néant car il n’y voit que de la noirceur, son propre reflet. La nature est bien faite, chaque chose est à sa place offrant ainsi la solution à toutes les énigmes.

Je ne pus réprimer un frisson, ces paroles étaient effrayante et pourtant il les avait proféré avec espoir. Comme si chaque mot recelait une promesse. Pour le coup, j’en fus réduite au silence et à l’immobilité. J’étais fascinée.

_ J’ai apprit ça dans X-Files, dit-il soudain en s’esclaffant.
Je le frappai à l’épaule.

_ Franchement, tu ne peux pas être sérieux juste une minute!

_ J’ai essayé, se plaint-il, mais je n’y arrive pas c’est plus fort que moi. J‘ai besoin d’aide, ajouta-t-il le regard suppliant.

_ Va te faire soigner! C’est de pire en pire, répliquai-je.

Il pouffa de nouveau. Nous nous engageâmes dans ma rue, je fus un peu déçue que le trajet ait filé aussi vite, mais je revoyais Benjamin cette nuit donc ça allait. Il s’arrêta devant le portail.

_ Cette nuit je sortirais par la fenêtre de ma chambre, elle donne sur la rue juste à gauche là, dis-je en la lui montrant.

_ Tu fais le mur?, dit-il moqueur.

Non, ça faisait un bon bout de temps que je n’avais pas fait le mur, mit mon masque.

_ Non, je fais ce qu’un idiot me dit de faire. Et pour ça je suis tout aussi idiote!, répliquai-je.

_ A tout à l’heure, dit-il toujours souriant.
_ Merci, dis-je en sortant de la voiture.

Je suivis la voiture des yeux jusqu’à ce qu’elle disparaisse en tournant à gauche deux rue plus haut, alors je remontai l’allée vers le manoir. Le gravier crissant sous mes pieds, je savourai le sentiment de bien-être qui m‘habitait. J’étais juste bien, je n’aurais jamais imaginé un jour avoir un amis et pourtant voilà que je m’étais confiée à Benjamin. Je montai les quelques marches du perron et ouvris la porte. James était dans le petit salon, je le rejoignis. Il était installé dans l’un des fauteuils en cuir, le téléphone posé sur la table basse devant lui.

_ Bonsoir, dis-je.
_ Bonsoir Emilie. Comment vas-tu ?
_ Bien.
Pour une fois ce n’était pas un mensonge.

_ Et toi?

_ Très bien, merci.

_ Alors bonne journée?, demanda-t-il, un poil soupçonneux.

_ Oui, et toi?

_ Moi, je me suis occupé de quelques papier. Rien d’extraordinaire. Tu es sure d’avoir eu une bonne journée?, demanda-t-il.

_ Bien sûr, pourquoi?

_ Enfin, regardes-toi!, dit-il en me montrant de la main.

Je me regardai et, effectivement, je n’avais pas fière allure. Mon jean était mouillé jusqu’aux genoux et tâché de terre en quelques endroits.

_ Je suis tombée, mentis-je.

__ Tu sais Emilie tu n’es pas obligée de tout garder pour toi. Qu’est-ce que tu as fait cet après-midi?, demanda-t-il ses yeux bleu semblant fouiller dans ma tête.

Il était ridicule de faire comme si de rien était alors qu’il savait très bien que ce que j‘étais. Et puis j’avais Madame Bleau pour jouer à la petite fille modèle.

_ Aujourd’hui, j‘ai testé mes capacités, dis-je simplement, inutile d‘être trop précise.

_ Et c’était comment?, demanda-t-il.

_ Pas mal, dis-je un peu gênée, comme si je confessai là une faiblesse.

_ Avec le jeune Walton?, demanda-t-il, sa question voulait dire « Lui aussi? ».

Ah! Qu’est-ce que je devais répondre, je ne savais pas vraiment si c’était un secret. Je me doutais bien que je ne pouvais pas crier sur tout les toits qu‘il existait des créature mythologique, mais là ce n’était pas pareil. James était déjà au courant. J’hésitai quand même, comment réagirait Benjamin si je lui disais que James savait pour lui. Un détail me revint en tête, Alester, l’oncle de Benjamin, était au courant lui aussi. J’estimai alors que j’avais le droit de le dire à James, bien que je ne lui apprenne pas grand-chose tant il le soupçonnait déjà.

_ Oui, finis-je par répondre.

_ Fais attention à toi, dit-il.

Je lui souris. Cette discussion était trop bizarre. Un humain papotant tranquillement avec un monstre en toute connaissance de cause. Tout être normalement constitué, aurait prit ses jambes à son coup en apprenant la vérité. Mais non, lui il restait avec moi, toujours le même gentil et réconfortant. Ma nature n’avait pas l’air de le déranger, je sentis mon cœur gonfler de joie à cette idée. Je ne voulais toujours pas que ce que j’étais soit un sujet de conversation normal, mais il était bon de savoir que quand j’aurais envie d’en parler James serait surement là.

_ Oui, je ferais attention. Madame Bleau n’est pas là?, demandai-je.

_ Non, elle dîne chez madame Peterson. Elle est très occupée en ce moment, elle préside une sorte d’association.

_ Quel genre d’association? demandai-je.

_ Je ne sais pas du tout, répondit-il visiblement agacé de ne pas être au courant.

Un pli s’était dessiné entre ses sourcils et il avait les lèvres pincées.

_ De toute façon, ça ne doit être bien utile!, dis-je.

Il me sourit. Ses yeux bleu électriques étaient emplit d’une lueur malicieuse comme autrefois. Il avait les traits tirés par la fatigue mais il émanait de lui une aura de joie pétillante.

_ Bon, je monte me changer, dis-je en me levant.

Je pris une douche brulante, et allai m’allonger un peu avant de dîner. Toute la fatigue de la journée me tomba dessus d’un coup. J’étais éreintée. Je ne pus résister au sommeil, qui m’attirait vers lui me promettant d’avaler ma fatigue…

« Tuer ou mourir… C’est ce pourquoi mon corps à été forgé ainsi, résistant et puissant à la fois. Je filais dans cette forêt recouverte de neige, pour la trouver. Elle, le vrai monstre, l’abomination, la haine, le mal. Il fallait que je la tue, je ressentais ce besoin dans tout mon être. J’imaginais déjà mes dents s’enfonçant dans sa chair pour la déchiqueter. Je goutais déjà à son sang, acide et amer à la fois, le goût de la victoire. J’allais me battre jusqu’à la terrasser où jusqu’à ce qu’elle aspire ma vie. J’arrivai dans une clairière où elle m’attendait, sa silhouette noire se découpant dans la lumière éclatante du soleil. Un grondement sourd secoua ma poitrine… »

Je me réveillai en sursaut grognant comme un fauve, j’étouffai le bruit dans mon oreiller. Les picotements traversaient tout mon corps, la panthère était furieuse. Mon souffle saccadé mit quelques minutes à redevenir régulier. Reconnaître l’endroit dans lequel je me trouvais, me rassura un peu. Je me redressai plus calme et réduisis l’instinct au silence, encore une fois je ressentis le pincement douloureux dans ma poitrine. Je jetai un coup d’œil à mon réveil, minuit vingt. En soupirant je me rallongeai pour profiter un peu plus longtemps de mon lit. Je n’avais plus envie de sortir, je voulais dormir. Pourquoi est-ce que j’avais dit à Benjamin que je viendrais cette nuit? Je ne voulais pas gambader en ville, je voulais dormir. Morphée viens à moi je t’en prie…

Ma tête vibre, c’est vraiment bizarre! Le bruit bourdonne dans mes oreilles, c’est désagréable. Je luttai pour ouvrir les yeux, quelque chose de lumineux vibrai sous les draps. Ah! Mon portable. J’avais reçu un message. « Descends tout de suite fainéante! » Je sursautai, et regardai l’heures, il était une heure et quart. Je me précipitai dans la salle de bain, tout en essayant de ne pas faire de bruit. Je me fis un toilette rapide et retournai dans ma chambre pour enfiler un jean, un pull et des ballerines. Pas de manteau, c’était inutile, pas de lunette de soleil non plus, juste mon lecteur mp3. J’ouvris la fenêtre et me penchai pour essayer de voir où je pouvais atterrir. Je laissai l’instinct m’envahir et sautai. J’atterris de justesse sur le mur d’enceinte, Benjamin m’attendait juste devant. Je m’assis sur le bord du mur et me laissai glisser.

_ Désolée, dis-je en retombant sur mes pieds juste devant lui.

_ Pas grave.

_ Où va-t-on?, demandai-je précipitamment pour cacher ma gêne.

_ Au parc, dit-il.

J’étais encore un peu endormie, alors je me contentai de le suivre en silence. Je n’avais pas prévu de dormir pour m’éviter d’être dans les choux alors que j’aurais besoin de concentration. C’était raté! Je dormais à moitié tout en suivant Benjamin. Mais qu’est-ce que je foutais là? Vraiment, à quoi bon? Tout ça pour apprendre à faire des choses qui ne me servirait surement jamais. Je trébuchai et manquai de ma casser la figure, comme si la nature avait exigé de que cesse de me lamenter intérieurement. Benjamin réprima un rire, je le fusillai du regard. Il ne fallait pas me chercher des noises lorsque j’étais dans cet état là. Au moins, j’étais un peu plus réveillée d’un coup. Nous arrivâmes au parc, et je m’assis sur un banc.

_ Alors, on fait quoi?, demandai-je.

_ Tu vas t’entrainer à voir dans le noir, attends moi ici je reviens.

Il partit, me laissant seule. Quelques minutes plus tard toute les lumière aux alentours s’éteignirent. Je me retrouvai dans le noir total, il n‘y avait même pas un bout de lune pour éclairer les alentours. Je bondis, sur mes gardes, essayant d’y voir quelque chose.

_ Mais qu'est ce qu'il fous?, marmonai-je

Pas très loin de là j’entendis quelqu‘un arriver, je ne pus retenir un grognement. Je reconnus cette démarche au son des pas, l’un était normal et l’autre et tout petit peu plus légers, surement son pied gauche.

_ Benjamin?, ne pus-je m’empêcher de demander.

Il ne répondis pas, je savais que c’était lui mais ça m’inquiétait qu’il parle pas.

_ Benjamin parle!

Les bruits de pas s’arrêtèrent, et puis plus rien. Je n’entendais rien, ne voyais rien. J’étais perdue. Je regardai en tout sens tentant de discerner quelque chose, mes yeux s’étaient un peu habitués au noir mais je ne distinguai que des contours incertains.

_ Je te tiens!, cria Benjamin en tombant du ciel et m’agrippant la main.
Instinctivement j’attrapai son bras et le jetai à terre. Ma réaction me choqua, pourtant, je savais très bien que c’était lui qui arrivait. Je l’entendis se relever d’un bond non loin de moi.

_ Eh, bien je vois que tu n’as pas perdus tes mauvaises habitudes.

_ C’est de ta faute, dis-je en le repérant sa silhouette dans le noir.

_ Oui, je sais, dit-il. C’était fait exprès. Tu as de bon réflexes

_ Qu‘est-ce qu’on fait dans le noir?, demandai-je agacée.

_ Je ne suis pas dans le noir, et tu ne devrais pas l’être. Tu sais ce qu’il te reste à faire, n’est-ce pas?

Il m’énervait, il ne disait jamais tout, imbécile! Je ne répondis pas et me concentrai sur ma vue. Tentant de percer le voile noir devant moi les picotements affluèrent vers mes yeux. C’était désagréable mais pas douloureux. Je me focalisai plus fort sur ses picotements priant pour que j’y arrive et qu’on puisse rentrer. Je cessai de respirer tant l’exercice était éprouvant. Le noir commença à s’éclaircir, se tintant progressivement de bleu. Une tâche, deux tâche… Puis d’un seul coup comme si on m’avait collé un écran devant les yeux je vis le parc devant moi. En noir, gris, blanc et bleu. C’était comme de regarder un vieux film sauf que le contour de chaque chose était d’un bleu vif. Ce monde avait été dessiné au crayon bleu et colorié de noir, gris et blanc. J’évoluai dans cette peinture surréaliste, ayant l’impression d’être dans une autre dimension.

_ Wah! C’est trop beau, m’écriai-je toute excitée par cette découverte.

Je me retournai vers lui.

_ Les choses paraissent différentes sous notre deuxième vue. Allez maintenant, essayes de me retrouver.

Encore une fois, il disparut sans crier gare. Il commençait à me taper sur le système! J’allai me mettre à courir dans la direction où il avait disparut, mais me ravisai en pensant à ce que j’étais censée faire ici. Travailler ma vue. Je laissai alors la panthère prendre le contrôle, mon envie de retrouver Benjamin devint la sienne. Mes yeux me piquèrent plus intensément encore. J’eus soudain l’impression de regarder à travers un caméscope et de faire un zoom. Il était à environs un kilomètre de là, appuyé nonchalamment contre un arbre. Je détalai vers lui, il m’entendis arriver et sourit largement. J’arrivai en un rien de temps.

_ Trouvé, m’écriai-je.

_ Je vois ça, dit-il. Tu te débrouille vraiment bien.

Je haussai les épaules ne sachant que répondre.

_ En quoi l’exercice est plus intéressant en ville?, demandai-je.

_ Eh bien, disons qu’en forêt c’est plus simple parce que tout ce qu’il y a autour de toi est naturel. Il est plus facile de les voir sous nôtre deuxième vue, c’est comme si la nature résonnait en nous.

_ Je ne vois pas vraiment ce que tu veux dire, dis-je un peu perdue.

_ On est un peu comme les chauves souris, elles sont aveugles et elles envoient des ondes pour se diriger. Nous on reçoit plus au moins les ondes de ce qui nous entoure, on ressent les éléments autour de nous. Chaque chose dégage une force, quelque en soit la nature, la panthère utilise ces forces pour créer et projeter une image.

_ On ne voit pas vraiment en fait? On imagine ce qu’il y a devant nous.

_ C’est plus ou moins ça. Mais on peut dire qu’on voit car il n’y a pas d’erreur possible. En ville c’est un peu plus difficile parce que les forces dégagées par ce qui nous entourent sont faible, c’est plus difficile de se faire une image. Si on avait fait ça en forêt, ça aurait été trop facile les énergies dégagées par la nature sont puissante, donc facile à capter.

_ Ca ne m’a pas parut si difficile que ça.

_ C’est ce que je disais, tu te débrouille vraiment bien, dit-il.

Je le voyais en noir et blanc, son visage était tracé d’un fin trait bleu. C’était vraiment bizarre et beau à la fois.

_ Tu veux encore aller au lac demain?, demanda-t-il.

_ Oui.

_ Alors on rentre, tu dois dormir un peu quand même. Je viens te chercher à quelle heure?

_ Neuf heure c’est bien, dis-je sachant que j‘allais le regretter demain.
_ D’accord, dit-il.

Il sembla hésiter un instant puis ajouta.

_ Ca te déranges que Nicolas vienne avec nous? C’est un crétin de première qui il faut avouer qu’il a plus d’expérience.

_ Non ça ne me dérange pas, dis-je bien que je ne sois pas tout à fait sûre de le penser.

Après avoir remit la lumière et que la deuxième vu ait disparut laissant place à une image normale, il me raccompagna jusqu’à chez moi.

_ A demain!, lança-t-il lorsque nous arrivâmes.

_ Merci, dis-je avant de sauter le mur d’enceinte.

J’entrai dans ma chambre par la fenêtre et me couchai tout de suite sans prendre la peine de me changer. J’étais trop claquée pour ça. Je m’enfonçai presque instantanément dans un sommeil noir et calme, sans rêve.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMer 7 Avr 2010 - 19:33

Bien mieux que la version précédente, l'histoire avance plus vite, on découvre des choses sur Benjamin (ça faisait un moment que je me posais des questions sur lui. ) et on s'amuse plus; cool quoi.

Citation :
Heureusement les choses ont changé depuis!

là c'est une question de gout mais je mettrais plutôt "se sont arrangées depuis"


Citation :
Le danger à peu du néant

a peur.

Tout ce paragraphe là sur le danger est un peu confus, je pense que tu pourrais l'améliorer.

Ah non c'est une citation j'avais pas encore lu ^^ Bon alors faudrait que tu joue sur l'intonation de B pour nous le rendre plus mystérieux ^^^
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeJeu 8 Avr 2010 - 16:39

Moi c'est plutôt Nicolas que je trouve très mystérieux !

Spoiler:

Et aussi beaucoup de répétition !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeVen 9 Avr 2010 - 23:06

Coucou les p'tis chats! Me revoilà avec la première partie du chapitre 16. C'est un peu court mais je suis encore en train de travailler sur la suite.

Voilà, j'ai bien aimé écrire ce passage. Nicolas me manquait! Razz
J'éspère ne pas vous décevoir!
N'hésistez pas à critiquer!


_______________________________________________________

16

Huit heures. J’eus du mal à me lever, j’étais vraiment crevée. Pourtant il fallait absolument que je me bouge. Comatant à moitié je me dirigeai vers la salle de bain. Nicolas serait avec nous je ne pouvais pas me permettre d’être dans un état erratique aujourd’hui, alors je pris une douche presque gelée. Sursautant au contact de l’eau froide, je finis par me réveiller complètement. Je descendis alors dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuner. J’étais morte de faim. Je n’avais rien mangé la veille sans pour autant ressentir la faim, trop occupée pour ça. Lorsque j’arrivai dans la cuisine, il n’y avait personne.

_ James?!, appelai-je.

Pas de réponse, il devait déjà être sortit. Je m’assis à la table de la cuisine, et mangeai seule. Lorsqu’on frappa à la porte je me dépêchai d’enfiler mon manteau et une écharpe - plus par habitude que pour me protéger du froid, mes lunettes de soleil et mes écouteurs. J’ouvris la porte m’attendant à voir Benjamin, et sursautai presque en voyant ces yeux verts foncés magnifiques me toiser.

_ Nicolas?!, braillai-je sous l‘effet de la surprise.

_ Non, c‘est le pape. Bonjour, répondit-il sur un ton neutre.

_ Bonjour, dis-je en me reprenant. Où est Benjamin?, demandai-je en refermant la porte derrière moi.

_ Il nous rejoint après, il a eut un petit imprévu.

_ Ah, dis-je à court de mots.

Je me sentais mal à l’aise, je ne voulais pas vraiment faire le trajet d’une heure seule avec lui, mais de toute façon j’étais obligée. Nicolas pencha un peu la tête et il me lança en partant :

_ Je n’ai toujours pas l’intention de te manger!

Mince! Il faut que je bloque mes sentiments!

_ Je n’ai toujours pas peur de toi, rétorquai-je.

Je l’entendis étouffer un rire, et le suivi. Il fallait absolument que je lui cache mes émotions. J’enlevais donc mes écouteurs et fus contente de constater qu’il était inaccessible. Je me concentrai sur moi-même, et rapidement je sentis les deux parts se séparer en moi. Ca me parut facile car il n’y avait personne au alentour, juste une personne à bloquer. Nicolas s’arrêta soudain.

_ Tiens, tiens. Tu caches tes sentiments! Il faut croire que Benjamin à fait du bon boulot avec toi, lança-t-il une pointe de moquerie dans la voix.

C’était presque de la méchanceté. Je ne répondis pas bien que bon nombre de répliques cinglantes fusaient dans ma tête, je ne voulais pas casser ma concentration. Il se remit en route. Dans la rue une petite voiture de sport bleu marine étincelante était garée. Nicolas m’ouvrit la porte et je m’installai. Il était vraiment étrange. Il avait ce côté charmant, poli, courtois et ses yeux vert fascinant ne faisaient qu’ajouter à son charme et pourtant il y avait ce côté noir, et froid qui me fichait la frousse. Il se mit au volant et nous partîmes pour une heure de route. Je ne parlais pas, qu’est-ce que j’aurais pu dire de toute façon. Nous nous engageâmes sur l’autoroute.

_ Qu’est-ce que tu as fait avec Benjamin hier?, demanda-t-il soudain.

Je me tirai à la contemplation du paysage derrière la vitre. Il avait les yeux rivés sur la route, ses cheveux blond retombant légèrement sur son front. C’est alors, que je remarquai sa tenue. Il portait une chemise blanche sous un gilet gris souris a col V. Son pantalon était gris aussi, je me penchais discrètement pour voir ses chaussures. Il portait des chaussures grises en daim un peu pointue, joliment usées à la pointe et au talon.

_ Quoi?

_ Rien, dis-je précipitamment confuse.

Il était trop bien habillé pour quelqu’un qui allait se comporter bientôt comme un animal sauvage. Vraiment trop class pour que je puisse l’imaginer crapahutant dans la neige.

_ Alors? Qu’as-tu fait avec Benjamin hier?, s’impatienta-t-il.

_ J’ai appris à appeler l’instinct… On a fait la course et on s’est battus.

Mis à part la première phrase, on aurait dit une gamine qui racontait ce qu’elle avait fait pendant la récréation. Lorsque je m’en rendis compte je me tus.

_ Ah! En somme rien, dit-il.

_ J’ai aussi apprit à utiliser la deuxième vue, ajoutai-je pour me défendre.

Il pencha la tête.

_ Tu sais à quoi sert cette vue?, demanda-t-il.

_ Heu… A voir dans le noir, dis-je soudain plus très sûre de moi.

_ Oui, oui c‘est ça!, s’esclaffa-t-il.

Il me tapait sur les nerfs. Crétin! Nous sortîmes de l’autoroute, nous engageant dans la petite route de campagne. Je me retournai vers la vitre. Le paysage était toujours aussi beau, mais il défilait un peu trop vite à mon goût. Je jetai un coup d’œil au compteur, cent-vingt kilomètre heure. Je regardai Nicolas, peut-être qu’il ne s‘en rendait pas compte, bien que l‘hypothèse soit complètement ridicule. Je me concentrai pour garder mes sentiments cachés avant de parler.

_ C‘est limité à quatre-vingt-dix, dis-je.

_ Tu es de la police?, cracha-t-il visiblement agacé.

Ce n’était pas tant la vitesse qui me dérangeait mais plus le fait qu’on se fasse attraper. J’imaginai la réaction que Madame Bleau si elle apprenait que je m’étais faite cueillir par la police en compagnie d’un étranger. Elle serait surement folle de rage. Quoi que, si j’avais de la chance elle ne l’apprendrait pas, trop occupée avec son association. Je me ne dis plus rien me contentant d’observer le paysage courir derrière la vitre. La voiture se mit soudain à ralentir. Pour finir, il n’est pas complètement dépourvu de conscience!, me dis-je. Comme cette pensée me traversait l’esprit, je vis au loin une voiture garée sur le côté, deux hommes vêtus de bleu se tenait juste à côté. Il était impossible que nous fussions si malchanceux! Et pourtant la voiture ralentissait de plus en plus. Je commençai à paniquer. Dieu du ciel! Pourquoi?, me lamentai-je.

_ Eux, par contre, sont de la police, dis-je une vague de stress m’envahissant.

Je perdis ma concentration, et il le sentit.

_ Pas la peine d’avoir peur. Je n’ai pas le permis, dit-il un sourire narquois sur le visage.

_ Quoi?!, braillai-je. Mais qu’est-ce qu’on va faire? Mais qu’est-ce qui m’a prit de monter en voiture avec un taré pareil! C’est pas possible!

_ Tas-toi!, dit-il fermement.

_ Et en plus tu crois que je vais t’obéir comme ça!, criai-je encore plus fort. Tu te prends pour qui?

_ Un amazone, petite sotte!, siffla-t-il.

J’allais répliquer mais la voiture était arrêtée et il tourna la tête en baissant la vitre. Je cessai de bouger, de respirer, de penser. Un homme en uniforme bleu se tenait tout près de la voiture, il avait les cheveux grisonnant et de petits yeux marron.

_ Bonjour monsieur, dit Nicolas sur un ton mielleux.

_ Vous rouliez à près de cent vingt kilomètre heures, sur une route limitée à quatre vingt dix. Vôtre permis de conduire et les papiers du véhicule, dit le policier.

_ Je ne les ai pas, répondit-il arrogant.

Ne laissant pas le temps à l’agent de faire quoi que ce soit il sortit de la voiture. Le collège du policier, qui se tenait près de leur voiture, parut alerté et s’approcha rapidement. J’observai la scène priant pour qu’un miracle survienne. Nicolas croisa les bras et impassible il attendit que le deuxième policier arrive près de lui, ignorant celui aux cheveux grisonnant qui lui disait fermement de remonter dans la voiture. Lorsqu’ils furent tout les deux assez proches, il s’avança d’un pas et parla très près d’eux. Je n’entendis pas ce qu’il leur disait mais ils se figèrent, le regard dans le vide. La Voix!, pensai-je soudain. J’avais complètement oublié ça!

Quelques secondes plus tard les policiers retrouvèrent leur mobilité. Ils se regardèrent un peu confus, serrèrent la main de Nicolas et repartirent vers leur voiture… En sautillant! L’un à la suite de l’autre, tendant une main devant eux et faisant mine de se frapper le derrière de l’autre l’air complètement ridicule. L’image des deux agents partant en se fouettant, me fit sourire jusqu’à ce que je me souvienne qu’ils ne savaient même pas ce qu’ils faisaient.
Nicolas remonta en voiture hilare.

_ Tu n’étais pas obligé de leur faire faire n’importe quoi, dis-je sèchement.

_ Oui, mais ça m’a fait rire, répondit-il comme si ça justifiait ce qu’il avait fait.

Je me tus, il étai inutile de discuter avec lui, l’imbécile. Si j’avais su, j’aurais dit à Benjamin que je ne voulais pas qu’il vienne. J’étais irritée à présent.

_ Ne t’énerves pas pour un rien, dit-il en soupirant comme un grand-père.

« Il a raison », me dit la petite voix.

_ Oh! Ferme la!, leur répondis-je.

_ On reste poli s’il te plait, dit-il moqueur.

Je l’ignorai, en me concentrant pour cacher ce qu’il y avait en moi. Zut! Maintenant mon masque ne suffisait plus, il me fallait également mettre un masque à l’intérieur. Je réussis à scinder mon cerveau en deux parties, enfin seule. Vu qu’il conduisait comme un malade nous arrivâmes plus rapidement que prévu ce qui n‘était pas pour me déplaire. La voiture à peine arrêtée je descendis. Nicolas me regarda avec intérêt les avant-bras posés sur le toit de la voiture.

_ Alors comme ça tu veux apprendre à te contrôler. Bien, bien, bien, dit-il penseur.

J’attendais qu’il me dise ce que nous allions faire.

____________________________________

(En ce qui concerne les policiers qui de tapent le derrière. Ce n'est pas très fin, mais c'est un clin d'oeil à la vraie Emilie! Smile)
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeSam 10 Avr 2010 - 1:41

Bien bien bien les policiers Smile Drole rapide, et intriguant. ( ça me servirait bien ce genre de pouvoir à moi aussi pour éviter de passer le permis Very Happy )



Citation :
Le collège du policier,

"collègue" je pense

Citation :
_ Nicolas?!, braillai-je sous l‘effet de la surprise.

là "Brailler" me semble avoir une mauvaise connotation par rapport à la phrase.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeSam 10 Avr 2010 - 8:30

J'aime beaucoup aussi le passage des policiers !

corrertion
Spoiler:

Comme Elgringo, je trouve " braillai-je" inapproprié !
Pourquoi pas plutôt :
- Ni... Nicolas ? hoquetai-je sous l‘effet de la surprise.

Et évite la double ponctuation, c'est inutile et cela n'apporte rien de plus au texte.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeSam 10 Avr 2010 - 20:40

Merci les petits chats!!! Vous êtes vraiment d'une grande aide!
Merci, thanks, gracias, Tsie Tsie.. Bon vous avez compris hein! Razz
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeLun 12 Avr 2010 - 17:16

Coucou me revoilà!
Voilà la deuxième partie du chapitre seize qui est plus longue que la précédente.
Je vous invite encore une fois à me faire part vos critiques.
Merci Beaucoup. Smile
Il y a pleins de choses dont je ne suis pas sûre dans cette fin de chapitre.

__________________________________

16 (deuxième partie)

_ Alors comme ça tu veux apprendre à te contrôler. Bien, bien, bien, dit-il penseur.

J’attendais qu’il me dise ce que nous allions faire.

_ Je ne supporte pas les pleurnicheuses, ajouta-t-il.

J’allais répliquer, mais il ne m’en laissa pas le temps. En une fraction de seconde il était debout sur le toit de la voiture, j’eus tout juste le temps de l’éviter lorsqu’il bondit. La panthère rugit méchamment en moi, elle était furieuse. J’enlevai mes lunettes de soleil et les jetai sur le toit de la voiture. Nicolas avait les yeux illuminés et ses iris verts étaient fendus d’une ligne noire. Son expression bestiale m’arracha un feulement. Il sourit, un petit rictus sans joie, et fonça vers moi, rapide, dangereux et puissant.

Je tentai d’éviter le coup qu’il allait me donner mais n’y arrivai pas. J’eus mal, très mal, mais me relevai tout de suite occultant la douleur. Il arriva une deuxième fois à toute vitesse, je sautai sur un arbre tout proche. Il bondit en même temps que moi, me percutant violement en plein vol. Je m’étalai dans la neige alors que lui se posait sans bruit à quelque pas de là. Tout de suite j’étais sur mes pieds et l’attaquais. Je ne vis pas arriver l’énorme branche et elle m’atteignit dans le ventre me coupant le souffle. Je n’étais pas tombée mais j’avais du mal à respirer. Je levai la tête et vis que Nicolas s’apprêtait à me lancer autre chose. Un morceau de roche de la taille d’une boule de bowling ! Lorsqu’elle fusa vers moi, je l’évitai de justesse. Maintenant en plus de me battre je devais éviter les projectiles. Il me lançait tout ce qu’il trouvait à sa portée, arrachant de grosses branches ou m’envoyant des pierres d’un coup de pied. Je réussis à esquiver tout en m’approchant de lui. Lorsque je l’eus atteint, nous nous battîmes vraiment.

Il était trop vif pour que je puisse le toucher. Il me repoussait violement à chaque fois, et attaquait tout de suite après. C’était encore pire qu’avec Benjamin. Je frappai plus fort à chaque fois mais il interceptait mes coups. Je tentai d’éviter les siens en sautant d’un côté ou de l’autre, mais à chaque fois il s’y attendait. C’était comme s’il lisait dans mes pensées. La panthère s’impatientait, elle n’aimait pas perdre, moi non plus d’ailleurs. Il était trop fort pour moi. Je tentai d’éviter un maximum de coups, cessant d’attaquer et me contentant seulement de me défendre. Pendant un long moment je ne fis que repousser les coups. C’est lorsqu’il m’envoya voler pour la énième fois que je compris.

Je m’étais relevée directement, et le voyais arriver vers moi à toute vitesse. J’allai sauter sur une branche lorsque je remarquai son regard. Ses yeux de chat fixaient les miens sans siller, il suivait mon regard et y lisait j’allais faire. Il devinait mes intentions, je devais m’assurer que c’était bien ça. Je le laissai arriver et fis mine de vouloir sauter, il s’y prit et bondit vers l’arbre alors que je restai au sol. Avant qu’il ne réagisse, j’agrippai sa cheville et l’envoyai s’écraser contre un arbre plus loin. Il se releva une lueur amusée dans l’œil.

_ Il était temps que tu te serves de ton cerveau!, dit-il.

Je ne répondis pas. Nous luttions d’égal à égal maintenant, enfin presque, mes mouvements n’étaient pas aussi fluides que les siens. Je suivais son regard et déviai ses pièges parfois. Je me battais bien, et réussis à le faire tomber plusieurs fois. Benjamin avait été trop gentil avec moi, ne voulant pas me faire mal. Il n’avait jamais frappé trop fort ni même bougé trop vite. C’était idiot, comment aurais-je pu comprendre comme ça?

Il y avait aussi le fait que j’avais peur de ma force, inconsciemment j’avais fait comme Benjamin, ne me laissant pas totalement aller à ma nature pour ne pas le blesser. Avec Nicolas c’était différent, il ne se retenait pas. Il se contentait d’être ce qu’il était et par conséquent moi aussi. Je préférai ça, bien que ce soit plus douloureux. Le sentiment de puissance te de rapidité était enivrant, je me sentais plus vivante que jamais. J’avais envie de me tester, de voir jusqu’où je pouvais aller, mais il fallait que je reste concentrée sur ce qu’il se passait devant moi.

Nous nous étions enfoncé dans la forêt lorsque Nicolas mit fin au combat. J’eus du mal à ne pas l’attaquer encore lorsque nous nous arrêtâmes.

_ On se calme!, dit-il fermement.

_ Je suis calme, répondis-je agacée qu’il ait remarqué mon hésitation.

J’avais envie de m’assoir par terre tant j’étais éreintée, mais je ne voulais pas paraitre faible, surtout pas devant Nicolas. Je m’adossai discrètement à un arbre, j’étais sure qu’il cachait sa fatigue lui aussi.

_ Lorsque tu te bas ne laisse pas l’instinct te guider complètement. La panthère puissante, rapide, intelligente mais lorsqu’elle se bat elle oublie, elle est aveugle. Réfléchis toujours avant d’agir, dit-il.
Il y eut un petit silence.

_ Tu dois aussi savoir maîtriser ton ouïe, ton odora et ta vue.
A ma grande surprise, il vint vers moi et approcha son visage à quelques centimètres du mien. Ses yeux vert foncé plongèrent dans les miens, cherchant quelque chose. Cette proximité me mit mal à l’aise, j’allais le repousser lorsqu’il se redressa.

_ Ah! Tu n’en as plus pour longtemps, dit-il.
_ De quoi?, demandai-je agacée par la façon dont lui et Benjamin laissaient planer le doute à chaque phrases.
_ Tes lunettes, dit-il. Maintenant, essayes de me trouver grâce à ton ouïe.

A ces mots il disparut dans la forêt, ils étaient un peu semblables lui et Benjamin toujours en train de disparaitre. Je me retrouvais seule, ne sachant pas vraiment quoi faire. Je profitai qu’il soit partit pour sauter sur une branche pour m’y reposer quelques minutes. Je posai ma tête contre le tronc et fermai les yeux un moment, ça me fit du bien. Ma pause ne dura pas longtemps, je devais chercher l’autre là! Je me laissai glisser de l‘arbre. Lorsque je m‘y intéressai je découvris que mon ouïe était surdéveloppée comme tout le reste. Je me concentrai sur les bruits qui m’entouraient et tentai d’y trouver quelque chose qui indiquerait la présence de Nicolas. Je n’entendis que les craquements du bois et les petits bruits que les rares animaux présents émettaient. Dans un énorme effort de concentration, je poussai mon écoute plus loin. Les picotements affluèrent vers mes oreilles comme la veille avec mes yeux.

A quelques kilomètres de là j’entendis un léger craquement, presque imperceptible. Il était sur un arbre, je filai vers l’endroit d’où j’avais perçu le bruit. Bien que je n’entende plus rien, la piste était tracée dans ma tête je savais où je devais aller. Bientôt une odeur familière vint titiller mes narines, je déviai légèrement, j’étais sur la bonne piste. Presque arrivée je m’envolai pour atterrir sur un arbre et finis ma course en sautant de branches en branches. C’était naturel et facile pour moi. J’étais en plein saut lorsque que fut projetée sur le côté. Je me rattrapai de justesse à une branche et me laissai tomber à terre, j’allais attaquer lorsque je me rendis compte que ce n’étais pas Nicolas.

_ Benjamin!, m’écriai-je.
J’étais tellement contente de le voir, que j’avais presque chanté son prénom.
_ Tu as l’air joyeuse aujourd‘hui, dit-il un large sourire rapetissant ses yeux bleu-gris. Qu’est-ce que tu fais?, demanda-il.
_ Je cherche Nicolas, mais je ne l’ai pas trouvé. Enfin, je t’ai trouvé à sa place, dis-je un peu gênée.
_ Il n’est pas loin, se contenta-t-il de répondre.

Je me focalisai sur mon ouïe, un petit bruit me signifia qu‘il n‘était plus qu‘a un kilomètre environ, vers l‘ouest. En fait, j’étais sur la bonne piste jusqu’à ce que tombe sur la trace de Benjamin. Je filai vers le bruit que j’avais entendu suivie de Benjamin. Nous trouvâmes Nicolas adossé sur un arbre quelques secondes plus tard. Il nous lança un regard mauvais, plus à Benjamin qu‘à moi.

_ J’ai faillis attendre!, persiffla-il.

_ Nicolas, c’est toujours un plaisir de partager ta bonne humeur, dit Benjamin.
Je ne compris pas vraiment pourquoi, mais j’avais l’impression qu’il y avait une mise en garde dans ces parole pourtant anodine. On aurait dit que chaque mot était chargé d’un lourd sens.

_ On retourne près du lac, dit Nicolas en se mettant en route.
Benjamin et moi le suivîmes. Soudain, la forêt disparut.

«  J’étais dans l’escalier, mes petites mains serrant les barreaux de la rampe. En bas, dans le hall, Madame Bleau et papa se disputaient. Je n’aimais pas qu’ils se disputent, ça me faisait peur. Mon cœur cognait fort contre ma poitrine.

_ Non, je ne suis pas d’accord, s’énervait mon père.
_ Imagine toute les possibilités!, plaidait Madame Bleau.
_ Je n’imagine que le pire, tu devrais te retirer. Il est encore temps, ne sois pas de ceux qui prônent cette société désolante. C’est écœurant.
_ Je ne te permets pas Eric, siffla Madame Bleau. Tu ne sais pas de quoi tu parles!
_ Je n’ai pas envie de le savoir, s’emporta mon père. Ne comprends-tu pas que c’est mal? Tu n’y vois que ton profit, enfin réveille toi!
_ Ca suffit! Tu me déçois.
Elle partit en claquant la porte. Mon père soupira tristement... »

_ Emilie?

Je revins à moi avec un sentiment de frustration terrible. Je ne voulais pas que mon père soit triste.

_ Emilie, ça va?, demandait Benjamin près de moi.
_ Oui, oui, dis-je reprenant mes esprits.
_ Prenez tout votre temps, je n’ai que ça à faire!, lança Nicolas devant nous.
_ Ferme la Nicolas!, siffla Benjamin.

Le ton sec et dur sur lequel il avait parlé me fit presque sursauter. Ils échangèrent un regard un peu bizarre. Comme s’ils se lançaient un défi ou je ne sais quoi.

_ Bon, on y va, dis-je précipitamment pour briser la tension qui était palpable.

Bien que ça fasse longtemps que n’avais pas vu de souvenir, je commençai à m’habituer à ces petites excursions dans le passé, si bien que je réussis à ne plus y penser pour le moment.

_ On fait la course!, lançai-je voyant que les deux se dévisageaient toujours.
Sans attendre de réponse, je filai comme une fusée à travers les arbres.

Je fus soulagée de les entendre détaler sur mes traces. J’avais eu peur de me retrouver à faire la course toute seule comme une idiote. Pendant la course Benjamin me dépassa une fois encore en sautant de branches en branches. J’accélérai. Nicolas lui était invisible, j’entendais vaguement le bruit de sa course, et encore je n’étais pas sure que ce soit lui. Il arriva le premier, suivit de Benjamin et moi en dernière. Ah!, ce je n’aimais pas perdre. J’arrivais quelques seconde après eux, et fus surprise de les trouver en train de rire tout les deux. Ils sont vraiment pas normaux ces deux là!, pensai-je. Il y a deux minutes ils étaient près à se sauter à la gorge et je les trouve morts de rire. C’est à n’y rien comprendre.

_ On va jouer, dit Nicolas sans entrain.
_ A quoi?, demandai-je
_ Cache-cache, répondit Benjamin un sourire aux lèvres.

Je fis la grimace. Il me gratifia d’un clin d’œil. Nicolas partit vers le lac et sauta comme l’avait fait Benjamin la veille. Il atterrit le l’autre côté avec légèreté. Mon estomac se tordit de peur. La panthère rugissait en moi pour que je fasse comme lui mais ma peur était trop grande. Au fond je savais que je ne tomberais pas dans l’eau si je sautai, mais j’avais la trouille. Impossible d’y aller. Benjamin allait le suivre, il du se rappeler que j’avais peur de l’eau car revint vers moi.

_ Tu as toujours peur?, demanda-t-il.
Quelle question!
_ Heu… oui, je n’ai pas vraiment changé depuis hier, lachai-je piquée au vif.
Il soupira.
_ Tu sais que tu n vas pas tomber dans l’eau, n’est-ce pas?
_ Oui, je sais, dis-je avec mauvaise humeur.
_ Alors pourquoi tu as peur? Tu veux que je te tienne la main comme hier?
_ Je n’ai plus deux ans, sifflai-je.

Nicolas visiblement impatient, revins de notre côté d’un bond. Pourquoi fallait-il qu’il soit là? Je ne voulais pas partager mes peurs avec lui. Et d’ailleurs pourquoi fallait-il qu’on soit de l’autre côté du lac pour jouer à cache-cache? Et puis pourquoi avais-je peur de l’eau? C’était idiot, vu la puissance dont j’étais capable.

_ Tu as peur de l’eau?, se moqua Nicolas.

Aaaah! Mais, il avait entendu le fouineur! Toujours une oreille qui traine. La panthère s’énerva, elle me poussait à sauter. « Saute, je te protège! », disait-elle silencieusement. Je devais sauter car je savais que je ne tomberais pas dans l‘eau, et surtout parce que Nicolas était un imbécile et que j‘étais une petite sotte!

_ Non mais, tu l’as trouvée où celle là?, demanda-t-il en se tournant vers Benjamin.

Je vis Benjamin réprimer un petit sourire. Non, mais je rêve! Il se paye ma tête lui aussi, pensai-je rageusement.

_ On se passera de tes commentaires, rétorqua-t-il calmement comme s‘il pensait vraiment ce qu‘il disait.

J’étais vexée. Je leur tournai le dos pour ne pas qu’ils le remarquent. Ah mais j’avais oublié de cacher mes sentiments donc c’était inutile.

_ C’est bon, on va faire ça ici, dit Benjamin.

« Tu es puissante. Descendante des Premières, tu ne dois pas avoir de peurs. », susurra silencieusement la panthère. Les picotements se précipitèrent vers mon cerveau, occultant ma peur et me donnant le courage de le faire. Elle avait raison, je ne tomberais pas dans l’eau, je devais sauter ne serrait-ce que pour les faire taire. Je partis en silence vers la voiture, je retirai mon manteau -que Nicolas ne m’avait pas laissé le temps d’enlever tant il m’avait attaqué trop vite- et défis mon écharpe de laine. J’en tirais un long fil blanc dont je fis une pelote. Les deux n’avaient pas bougé, je me retournai un petit sourire aux lèvres. Je lançai la pelote à Nicolas.

_ Tiens, joue avec ça je reviens, dis-je avec une assurance qui ne m’appartenait pas.


Ils jetèrent tout deux un regard surprit à la pelote et Benjamin explosa de rire. Je partis en courant dans un état second. Je me demandai vaguement ce que j’étais en train de faire, mais la panthère rugit en moi me faisant tout oublier.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeLun 12 Avr 2010 - 18:06

Génial. Si je te dis que c'est très bien tu me crois ? parce que j'aime énormément. Ne doute pas le récit continue sur les chapeaux de roue, les tensions entre les trois personnages sont très bien décrites et rendent le récit palpitant.

Bref vivement la suite Smile

Citation :
Je tentai d’éviter le coup qu’il allait me donner mais n’y arrivai pas. J’eus mal, très mal

Ce passage manque un tout petit peu de graphisme, on ne sais pas où et comment elle se prends le coup, et ça manque je trouve.


Citation :
J’eus du mal à ne pas l’attaquer encore lorsque nous nous arrêtâmes.

Pas la peine de nous rappeler que le combat s'arrête, tu nous le dis à la phrase précédente, décris nous plutôt un peu plus comment elle lutte contre son instinct.

Citation :
ton ouïe, ton odora et ta vue.

odorat

Citation :
pour sauter sur une branche pour m’y reposer quelques minutes.

deux fois pour un peu vite.

Citation :
tant il m’avait attaqué trop vite

le trop est de trop ici. Wink

Citation :
Ils jetèrent tout deux un regard surprit

surpris
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeLun 12 Avr 2010 - 19:25

Un petit entraînement beaucoup plus rapide !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMer 14 Avr 2010 - 20:25

Coucou les p'tis chats!
Je suis de retour avec un bonne partie du chapitre 17.
Je doute, je doute, je doute! Principalement sur la tournure que prends l'histoire.
Dîtes moi ce que vous en pensez.
Je ne sais pas si cette première partie va rester comme ça, mais je n'arrive plus à rien avec ce chapitre pour le moment.
Dans tout les cas j'ai besoin de vos critiques, surtout les mauvaise.
Merci!


_______________________________________________________

17 (première partie)


Au bord du lac, je bondis, la vitesse fit pleurer mes yeux. Un cri m’échappa. Mais qu’est-ce que j‘avais fait? Prise d’un soudain accès de témérité, la pire idiotie que j’aie jamais faite. Quoi que pas la pire, mais à ce moment-là je pensais le pensais réellement. « Crétine! », siffla la petite voix dans ma tête. Je volais au dessus d’un lac gelé donc j’étais tout à fait d’accord avec elle. Je priai le ciel pour que le sol ne bouge pas de sa place, alors qu’au fond de moi je savais exactement où j’allais atterrir. Quelques secondes à planer et je me posai sur la pointes des pieds, manquant de tomber le nez dans la neige, essoufflée bien que je n’aie pas fourni d’effort exceptionnel. J’étais devenue folle l’espace d’un instant, m’infligeant la peur de ma vie. Ils me rejoignirent, Benjamin encore hilare.
_ Génial!, s’exclama-t-il.

Je levai la tête et vis son visage ravi. J’avais réussis! Je me mis à rire comme jamais je n’avais rit. Je riais de moi-même, et de mes peurs alors que j’étais une créature mythologique. Je sus à ce moment que faire ce saut ne serait plus un problème, il était impossible que je tombe dans l’eau, j’étais trop forte pour ça.
J’avais envie de danser, la peur avait disparu. J’étais une amazone! Je pris mon élan et ressautai. J’appréciai plus ce deuxième saut, volant littéralement dans le ciel. Je me posai de l’autre côté presque sans bruit. Un sentiment de joie immense me prit d‘assaut. Je ne me pensais pas capable d’une telle chose, c’était simple comme de marcher.

_ Pas mal, dit Nicolas sur un ton neutre comme s’il ne voulait pas l’avouer. Bon on ne va pas s’extasier sur un petit saut pendant des heures. On joue.

Je l’entendais clairement bien qu’il n‘ait pas haussé la voix. D’un bond je retournai près d’eux tout sourire. Lorsque je m’intéressai aux alentours, je compris pourquoi ce côté du lac était plus intéressant pour se cacher. La forêt était plus dense et plus sombre. Personne ne devait s’aventurer ici, c’était un coin un peu sauvage presque effrayant.

_ Qui se cache?, demandai-je en me retournant vers eux.

_ Toi et Benjamin, dit Nicolas. Je me charge de vous retrouver. Vous avez dix secondes.

J’allais répliquer que ce n’était pas possible, mais Benjamin me devança.

_ Plutôt trente, dit Benjamin. Je dois lui expliquer.

_ Va pour trente, répondit Nicolas visiblement exaspéré. Et expliques lui bien!, ajouta-t-il.

Benjamin lui lança un regard mauvais.
_ Viens on y va, dit-il en me faisant un signe de tête.

Nous nous enfonçâmes en courant dans la forêt. Cinq secondes avaient filé lorsqu’il s’arrêta brusquement, je manquai de lui renter dedans.

_ Caches-toi comme si ta vie en dépendait, dit-il. Ne laisse pas de trace, ne fait pas de bruit, je te conseil de te déplacer d’arbre en arbres pour ne pas laisser d’empruntes. Nicolas est vraiment fort à ce jeu, réfléchis bien avant d’agir.
Dix secondes s’étaient écoulées.

_ Mais… mais je ne sais pas comment ne pas laisser de traces.
_ Tu y arriveras, ne t’inquiètes pas ce n’est qu’un jeu après tout.

Il lança un petit regard derrière nous.

_ Cours le plus vite possible pour ne pas laisser ton odeur, pour le reste réfléchis bien c’est tout. Allez cours!

Il ne restait plus que dix secondes, je courus le plus vite possible à travers la forêt. Je bondis sur un arbre et continuai en sautant de branches en branches. Réfléchis, réfléchis, réfléchis! Je montai de plus en plus haut, jusqu’à ce que les dix secondes soient écoulées, puis je m’immobilisai et cessai de respirer, malheureusement mon cœur cognait fort. Je tentai de me calmer mais rien à faire…

_ Descends de là toi, cria Nicolas quelques secondes plus tard.
Je ne l’avais même pas entendu arriver.
_ Tu as fait un bouquant pas possible, on aurait dit un troupeau de taureaux furieux.
Je repris mon souffle, et me laissai glisser à terre penaude.
_ On va chercher Ben, dit-il en s’éloignant.
_ Comment tu fais pour ne pas faire de bruit?, demandai-je en lui emboitant le pas.
_ Tu ne fais pas attention à ta force, dit-il. Tu veux courir vite et tu y mets toute ta puissance mais en faisant ça tu martèles le sol comme un forgeron au travail. Tout est dans la légèreté, mesures la pression que tu exerce sur le sol. Maitrise ta force.

_ Mais…
_ Chut!, me coupa-t-il.

Il s’immobilisa un instant les jambes un peu fléchies prêt à détaler. Le contraste entre son apparence soignée et sa posture était saisissant, presque risible. Soudain, il partit vers le nord, aussi rapide que silencieux. Je ne le suivis pas me contentant de m’assoir sur une branche. Il n’aurait pas apprécié que je fiche en l’air toute sa traque.

Quelques instants plus tard je perçus le bruit de leur course. Ils arrivèrent presque en même temps.

_ Tu n’as pas réussi à te cacher?, demanda Benjamin.
Ahh! Nicolas lui avait déjà tout raconté, de vrai commères ces deux là.
_ Non, répondis-je sèchement. En même temps tu ne m’as pas vraiment tout expliqué!

Ils échangèrent un regard bizarre, encore une fois. Je me demandai vraiment ce qu’ils me cachaient. C’était sur et certain qu’ils me cachaient quelque chose.

_ Non, avoua-t-il. Je me disais que tu devais apprendre un peu par toi-même… Tu te sens capable de nous retrouver?, demanda-t-il.
J’allais répondre que non, mais Nicolas esquissa un sourire et je changeai ma réponse au dernier moment.
_ Oui, je vais essayer, dis-je.
_ Dix secondes, dit Nicolas.

J’acquiesçai, et ils disparurent aussi tôt. Je comptai, un, deux, trois… Tiens ça faisait longtemps que je n’avais plus compté, vraiment. Le compteur tournait toujours mais je ne m’en occupais plus. Je souris à cette pensée. Dix! Je me laissai glisser de mon perchoir et réfléchis. Nicolas m’avait retrouvé grâce au bruit que j’avais fait. Je me concentrai alors sur mon ouïe, les picotements affluèrent vers mes oreilles et mon champ d’audition s’élargit, doucement puis plus vite. Je ne percevais que les bruits habituels de la nature, rien qui aurait pu caractériser la présence d’un amazone. C’est qu’ils étaient vraiment forts. J’avais l’impression qu’ils disparaissaient de la surface de la terre lorsqu’ils en avaient besoin. Moi, j’étais nulle, je faisais bouquant affreux pour parcourir cent mètres. Il fallait absolument que je les trouve, pour leur prouver que je n’étais pas si nulle que ça. J’élargis un peu plus mon champ d’audition, ce fut plus difficile car j’atteignais mes limites. Je me concentrai scrutant la forêt de mes oreilles.

Il n’y avait rien qui puisse indiquer leur présence. Je fis quelques pas dans la neige, choisissant une direction au hasard tout en restant concentrée sur mon ouïe, soudain j’entendis le bruit caractéristique d’un battement de cœur. Mais ce qui était bizarre c’est qui ne retentissait que rarement. Je suivis le bruit à pas feutrés, le plus silencieusement possible. Rapidement, j’arrivai dans une petite clairière. Je suivis l’endroit d’où j’avais entendu les petits « boum » espacés à chaque fois de dix secondes environ. Je m’avançai un peu plus dans la lumière.

Le bruit venait de la gauche, j’allais tourner la tête puis me ravisai, si je voulais l’attraper il fallait que je le prenne par surprise. Je m’immobilisai faisant mine de chercher alors que je savais exactement où il se trouvait. Qui? Je ne savais pas, mais au moins je savais qu’il y avait quelqu’un juste à ma gauche. J’attendis quelques secondes comme un statue puis bondis sur la branche où il se trouvait.
Benjamin tomba en arrière et se retint à une branche, j’en profitai pour sauter à terre et d’un mouvement je lui envoyai une boule de neige en pleine face. Il lâcha la branche, secoua la tête comme un chien et se vengea. J’eus le droit à une avalanche et finis par aller me percher sur un arbre pour lui échapper.

_ Qu’est-ce qui m’a trahi?, demanda-t-il lorsqu’il eut retrouver son sérieux.

_ Ton cœur, enfin je crois, dis-je. Mais il battait trop lentement, c’était bizarre.

Son pouls était régulier à présent.
_ Oui, je t’expliquerais, dit-il. Maintenant, il faut trouver Nicolas avant qu‘il ne s‘impatiente.

Je me reconnectai à mon ouïe et la laissai couvrir une bonne partie de la forêt. Après seulement quelques secondes d’écoute, un tout petit craquement retentit vers l’est. Sans attendre je filai vers le bruit, Benjamin ne me suivi pas. Tant mieux je ne voulais pas que Nicolas croie qu’il m’aidait à le retrouver. Je retournai vers le lac, un deuxième petit bruit retentit presque imperceptible, j’accélérai tout en essayant d’être légère comme une plume, comme me l’avait expliqué Nicolas. Je fus contente de constater que je ne faisais que très peu de bruit, j’étais presque silencieuse. Insaisissable comme la fumée, cette pensée me fit sourire. La forêt était floue tant je me déplaçai rapidement, cette course folle réveilla un sentiment d’insécurité en moi. Je ne comprenais pas pourquoi, mais j’avais un peu peur. Je réprimai un grognement, il ne fallait pas qu’il me repère. Arrivant à la lisière de la forêt, juste devant le lac, j‘entendis de nouveau le craquement. C’était étrange que le bruit se répète plusieurs fois.

Alors que je prenais appuis pour sauter, plusieurs choses se produisirent au même moment. « Emilie !», un cri retentit brisant le silence de la forêt. Une sensation désagréable s’empara de moi, ma poitrine était comme remplie d’un liquide acide qui me brulait jusqu’à là gorge. Mais le pire fut qu’à cause de cette sensation, je perdis le contrôle de moi-même au moment de bondir, n’ayant pas donné l’impulsion nécessaire à mon saut je savais que je n’arriverais pas à franchir le lac. Je n’eus pas le temps d’avoir peur, la glace se brisait déjà sous moi.

Je fus engloutie par un monde inconnu. Je tentai bêtement de respirer, l’eau emplit ma bouche et je manquai de m’étrangler. La mort viendrait bien assez tôt, pas la peine de la provoquer. Je me débâtis désespérément tentant de remonter. Inutile, le trou que j’avais fait dans la glace était perdu à présent. Je cherchai une issue puis paniquai, j’étais prise au piège. Je ne tardai pas à manquer d’air, et de force, c’était définitif maintenant, j’allais mourir.
Soudain, une main brulante m’agrippa le bras et me tira vers le haut d’un coup sec. J’émergeai enfin de l’eau aspirant une grande goulée d‘air, j’étais sauvée.

_ Je ne te laisserais pas mourir, si ce n’est pas moi qui te tue! Pas de gaspillage.

J’entendis la voix aigue et sifflante avant d’être projetée contre un rocher rugueux. La violence du choc me coupa de souffle, quelque chose de chaud coula le long de mon bras. Je n’eus pas le temps de constater les dégâts que j’étais déjà encastrée dans un arbre. Tout se passait trop vite je ne voyais pas clair devant moi. La sensation dans ma poitrine s’intensifia, le liquide bouillonnait me brulant de l‘intérieur. La panthère en moi rugit comme jamais.
Brusquement l’image devint nette, une femme à la beauté venimeuse était devant moi. Ses long cheveux blond et lisse tombaient sur ses épaules jusqu‘en bas de son dos. Ses yeux étaient d’un noir d’encre et son visage me rappelait celui d’un bébé, je l’avais déjà vu dans un de mes souvenirs. Hébétée, je n’eus pas le temps de réagir, elle se précipitait déjà sur moi en un éclair doré. Elle me saisit par le cou d’une main et me souleva du sol. La panthère feula désespérément dans ma tête, mais j’étais trop faible pour faire quoi que ce soit.

_ Je te tiens, sale amazone!
Ses yeux s’agrandirent comme si elle était surprise.
_ Qui est tu? Où est ce cher Benjamin?

Je décelai dans sa voix un petit accent sensuel que je n‘aurais pas pu identifier. Je me pouvais plus bouger, ni respirer. Elle resserra son étreinte autour de mon cou, je perçus un craquement écœurant, un hurlement voulu sortir de ma bouche mais ce ne fut qu’un râle désespéré.

_ Emilie!, entendis-je au loin.
_ Emilie, hum… Moi c’est Irina, susurra-t-elle à mon oreille.

Son souffle me brula l’intérieur des oreille s’infiltrant dans ma tête comme du poison alors qu’une odeur familière, et presque rassurante, de vanille et de musc titillait mes narines. Je tentais de me dégager en vain, elle me retenait de sa poigne de fer.

_ Chut, chut, chut, dit-elle sifflant comme un serpent. Ce n’était que ton destin, ne t’inquiètes pas je n’ai pas le temps de jouer, la cavalerie arrive.

Elle écrasa un peu plus ma gorge, et la douleur m’embruma l’esprit. Elle souriait, son visage emprunt d’une douceur infinie s’approcha de moi lentement jusqu’à n’être qu’a quelque centimètres du mien. Ses lèvres virent effleurer les miennes presque tendrement, ses yeux noirs étaient plantés dans les miens. J’eus la folle idée de croire qu’elle allait m‘embrasser. Le temps semblait s’être ralentit, comme pour lui permettre de savourer ce moment. Elle se mit alors à aspirer… ma vie. Tous mes souvenirs se précipitèrent vers elle, je les revivais par intermittence. Des images, des paroles, des odeurs… On dit souvent qu’on voit nôtre vie défiler devant nos yeux lorsqu’on meurt, et bien c’était exactement ça. Sauf qu’il y avait une autre spectatrice, souriante, satisfaite d’elle-même. Elle me tenait toujours en l’air, ses lèvres douces sur mes miennes elle aspirait sans s’arrêter, mes souvenir, mes forces, ma vie…

L’ironie de la situation était criante, celle qui m’avait sauvé d’une mort certaine était en train de me tuer. Le destin aime parfois nous jouer des tours, j’avais été tirée de l’eau pour que ma mort soit repoussée de quelques secondes. D’ailleurs ça faisait combien de temps qu’elle m’ôtait la vie? Un froid glacial remontait de mes jambes, rampant lentement vers ma tête. La femme avait toujours les pupilles enfoncées dans les miennes. Au moins ce n’était pas trop douloureux, je me sentais juste de plus en plus faible. Elle m’arrachait mes forces très lentement, comme si la vie ne voulait pas me quitter. Va donc avec la dame, la priai-je mentalement, comme lorsque qu‘on dépose un enfant à la maternelle pour la première fois.

Je ressentais toute mon existence s’accumuler dans ma tête, qui allait surement finir par exploser. Alors que tout mes souvenirs me revenaient par images, le visage de Madame Bleau persista pendant quelques seconde. La blonde siffla quelque chose que j’entendis mais ne compris pas, le flots d‘images reprit de la vitesse. Que ça cesse! Je ne voulais plus revivre ma vie, une fois suffit. Comme si le ciel avait entendu ma prière, ma bouche devint soudain très sèche et un brouillard épais commença à se former devant mes yeux. Enfin, je sentais l’engourdissement envahir mon corps.

____________________
Désolée d'avoir arrêté là, le reste est vraiment pas bien.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeJeu 15 Avr 2010 - 1:33

Alors le début est correct ( mais pas génial ) toute la partie cache cache peut sans doute être amélioré. Les dialogues un peu développés, et la tension un peu accrue. Nicolas par exemple mériterait d'être mieux décrit.


Par contre la deuxième partie est vraiment Pow-waow géniale. L'arrivée d'irina, la mort d'émilie goutte par goutte. cheers cheers Horrible, prenant et amusant quand même Smile Keep going like that.


Citation :
Je fus engloutie par un monde inconnu


Là c'est une suggestion j'inverserais le sens de la phrase pour la rendre plus immédiate : "Un monde inconnu m'engloutit"

Citation :
Je ne te laisserais pas mourir, si ce n’est pas moi qui te tue!

La la futur me semble plus intense : laisserai

Citation :
Enfin, je sentais l’engourdissement envahir mon corps.

là je mettrais plutôt "Je sentis"
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeJeu 15 Avr 2010 - 8:16

Ha ouaih ! Plutôt chouette, mais la cavalerie traine un peu là !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeLun 19 Avr 2010 - 14:49

Coucou les P'tis chat cat
Me revoilà avec la deuxième partie du chapitre 17.
Je vous remercie vraiment de me lire, vous êtes adorables et vous m'encouragez.
Merci pour vos suggestions qui me sont d'une grade aide. cheers

Voilà donc dans cette partie encore des révélations, qui j'éspère vous plairont. Piouff ça faisait un bon moment que j'avais envie d'écrire ce passage bien qu'il n'était pas comme ça à l'origine. Smile

Bon j'arrête de "parler"! Rolling Eyes Bonne lecture.


_____________________________________________


Chapitre 17 (deuxième partie)

Enfin, je sentais l’engourdissement envahir mon corps.

Elle s’arrêta soudain d’aspirer et me relâcha. Les images dans ma tête devinrent confuses et se mélangèrent. Le sol vint à ma rencontre, sans doute pressé d‘engloutir ma dépouille. J’entendis vaguement des grondements furieux autour de moi, des bruits sourds et des sifflements terrifiants. Terrifiant? Je meurs, rien ne devrait plus me faire peur. Je respirais difficilement, les yeux grand ouvert, le ciel blanc s‘offrant à ma vue. Mon souffle était de plus en plus faible, comme si quelque chose obstruait mes voies respiratoires, mon cœur se mit à ralentir, le fainéant. Sur le dos je contemplais le ciel sur lequel les branches dessinaient des formes bizarres. Bien que la situation soit tragique, j’appréciai cette peinture magnifique comme un dernier cadeau que la vie me faisait. Mon corps était perdu quelque part, ne restait plus que mes yeux et mes oreilles. Je meurs, j’ai peur du noir et du silence. Un visage vint me gâcher la vue.

_ Emilie?!, cria Benjamin au désespoir.

Il me prit par les épaules et me secoua, ma respiration s’affaiblit encore. Je n’étais plus qu’un chiffon. Répondre?, impossible. Son visage disparut progressivement, ma vue s‘étriquant de plus en plus. Mon souffle s’arrêta soudain, j’avais l’impression de me voir mourir à l’intérieur de moi-même. Exactement trois battements de cœur plus tard c‘était fini. La neutralité dans mon corps et dans ma tête, j’étais morte.

_ Non, non, non! Tu ne dois pas mourir! Tu ne dois pas mourir, m’implora-t-il sa voix se brisant.

« Je suis morte, pourquoi est-ce que je l’entends? »

_ Bouge!, rugit Nicolas.

« C’est vraiment bizarre, c’est peut-être ça d’être morte. Je n’en sais rien ce n’est pas comme si je l’avais déjà été avant. »

Un petit craquement près de moi.

_ Tu ne vas pas mourir!, me dit-il.

« Ah bon? Je te signale que je suis déjà morte, enfin je crois. »

Je fus surprise de ressentir un choc violent quelque part en moi. Pouvais-je encore ressentir quoi que ce soit? Deuxième coup, la lumière revint, je voyais Nicolas penché au dessus de moi. Je n’avais même pas eu la force de fermer les yeux avant de… mourir? Son poing se leva et s’abattit en plein dans ma poitrine. Mon cœur refusait toujours de reprendre du service. Son visage s’approcha et il souffla dans ma bouche. Le quatrième coup me déchira les côtes, mon cœur se remit à battre frénétiquement. La douleur dans ma poitrine était horrible, plus que je ne pouvais supporter. Je glissai vers l’inconscient…

Où est passé mon corps? J’étais immense et minuscule à la fois, perdue dans le noir. Je ne voyais rien mais j’entendais, le ronronnement du moteur et des voix un peu déformées que je ne parvenais pas à identifier.

«_ Elle s’échappe toujours.

_ J’espère que tu es fière de toi. Tu as faillis la tuer!

_ N’en rajoute pas, Nicolas.

_ Franchement tu peux toujours rêver pour que ça se passe bien maintenant. On avait besoin d’elle, qu’est-ce qu’on va faire?

_ Ferme la!

_ La vérité est toujours plus dure à supporter que le mensonge.

_ Tu es bien placé pour le savoir.

Grognement.

_ De toute façon elle a le choix, on se débrouillera sans elle si elle ne veut pas.

_ Elle va… »

N’ayant plus la force d’écouter je lâchai prise. J’étais bien dans cet univers brumeux, je n’existai pas vraiment, j’étais juste là. Au moins c’était facile…

Noir.
Blanc.
Un pont d’acier rouge vif au beau milieu d’un champ.
Noir.

J’ouvris les yeux et me redressai brusquement, un éclair me traversa le flanc droit j’étouffai un petit cri puis respirai lentement pour apaiser la douleur. J’étais dans une chambre aux murs gris perle, cet endroit ne me disait rien du tout. Je n’avais pas la force de me lever pour regarder par la fenêtre. Ma gorge me faisait souffrir, je m’emparai de la bouteille d’eau posée sur le chevet et bus directement au goulot. Ensuite, je pris le temps de m’examiner, deux jambes, deux bras, le compte y était. Dieu merci j’étais entière! La manche droite de mon pull était déchirée, une fine cicatrice rose courait le long de mon avant bras. J’étais encore toute trempée, et portais mes chaussures qui d’ailleurs avaient laissé de grandes traces noires sur les draps blancs. Je remarquai un énorme trou dans mon pull découvrant tout mon ventre alors je m’assis péniblement sur le bord du lit et enfilai mon manteau en essayant de ne pas trop me faire mal. Je respirai un grand coup. J’étais vivante! J’avais du mal à y croire, et pourtant j’étais tout ce qu’il y a de plus vivant. On frappa à la porte. Ah oui j’avais complètement oublié que je ne connaissais pas l’endroit tant j’étais occupée à savourer la vie.

_ Emilie?!, demanda-la voix de Benjamin derrière la porte.
Je me levai en grognant de douleur.

_ Oui, croassai-je.

_ Je peux entrer?, demanda-t-il.

J’inspectai rapidement ma tenue, pas de trou qui aurait pu être gênant, j’étais toute bien couverte.

_ Oui, dis-je la voix rauque.

La porte s’ouvrit, j’eus à peine le temps de voir son visage anxieux, j’étais déjà dans ses bras.

_ Je suis désolé, dit-il.

Sa réaction me surpris.

_ Heu… On a compris, je suis vivante, dis-je maladroitement.

Il se redressa, et me dévisagea. Toute la scène près du lac me revint alors en tête.

_ C’était qui cette… chose? Enfin, c’était quoi? Elle a dit qu’elle te connaissait et puis elle m’a… aspirée, dis-je des accents hystériques perçant dans ma voix.
Il s’assit sur le lit en soupirant, je m’installai à côté de lui en grimaçant de douleur.

_ C’était Irina Sark. Elle est russe.

Je me souvins de son accent que j’avais trouvé sensuel. « Il tourne autour du pot », me dit la petite voix. J’étais heureuse de l’entendre encore.

_ Et?, demandai-je alors.

_ C’est… c’est une chimère.

_ Quoi?, m’écriai-je.

Ce qui provoqua une vive douleur dans ma gorge et dans mes côtes.

_ Une chimère. On ne t’a pas parlé de la mission des amazones?

Je ne répondis pas trop occupée à réfléchir. Était-il possible que le monde cohabite avec toute sorte de créatures incroyables? Benjamin regardait droit devant lui.

_ A l’époque le monde était protégé de ces créatures. La panthère ne pouvait pas sortir de sa grotte sacrée mais elle exerçait une sorte de pouvoir, dit-il. Grâce à elle, les terres habitées étaient scellées, aucune chimère ne pouvait s’y aventurer. Mais lorsque les Premières ont offert leur vies à la panthère, le sceau a été brisé. Le pouvoir n’était plus sur les terre mais faisait partie des amazones. Les premières ont découvert l’existence des chimères peu après qu’elle aient quitté leur peuple. Leur instinct leur dictait ce qu’elle devaient faire et lorsqu’elle rencontrèrent une chimère pour la première fois, la panthère leur ordonna de la tuer en lui arrachant la tête de leurs dents. Dès ce jour elle ont traqué les chimères jusqu’à leur mort. Depuis c’est aux amazones de protéger les humains.

_ Pourquoi tuer les chimères? Elles ne peuvent pas vivre cachées comme nous?, risquai-je.

_ Non, ce sont des montres, cracha-t-il. Elles se nourrissent de la vie de leurs victimes. Elles tuent sans état d’âme. Elles sont le mal.

Ces paroles ne me choquèrent pas autant que je ne l’aurais cru. Je le savais déjà, tous mes rêves s’étaient chargés de me prévenir.

_ Je suis désolé de ne pas te l’avoir dit avant. Je ne voulais pas te brusquer, souffla-t-il.

Je ne répondis pas. Confuse, j’avais besoin de réfléchir. Je n’avais pas voulu savoir lorsque j’avais découvert ma nature, mais aujourd’hui j’étais obligée de faire face à cette vérité surtout après avoir subis le sort que les chimères réservaient à leurs victimes. Je réprimai un frisson en me rappelant ses lèvres sur les miennes aspirant lentement ma vie, sa voix sifflante s’infiltrant dans ma tête.

_ Elle te connaissait, dis-je soudain. Elle pensait que c’était toi qu’elle avait attrapé quand elle m’a sorti de l’eau.

Il se raidit, et serra les mâchoires.

_ Pardonnes-moi Emilie, dit-il.

Je n’aimais pas ce ton désespéré, cela ne présageait rien de bon. Je cessai de respirer, et instinctivement je bloquai mes émotions, ce qui me parut tout naturel. Il bougea imperceptiblement la tête vers moi, puis se ravisa.

_ Irina, cela fait un an et demi que je la traque, dit-il. Elle a tué ma mère. Je ne connaissais pas l’existence des chimères à l’époque. Mais tu te doutes bien que je ne pouvais pas croire à la théorie du cambriolage qui avait mal tourné. J’avais vu son visage avant qu’elle ne se sauve. Alors j’ai cherché une réponse. J’ai parcouru le monde à la recherche d’une explication. Qui aurait pu tuer une amazone à part une autre amazone? Puis j’ai rencontré Nicolas, et il m’a expliqué. Enfin il m’a balancé la vérité au visage, rectifia-t-il amèrement.

Depuis je l’ai traquée, son visage était gravé dans ma mémoire j’en ai fait un portrait, et j’ai infiltré les bases de données de chaque pays mais je n‘ai rien trouvé. J’ai remué ciel et terre pour la retrouver. J’étais à Calcutta lorsque j’ai enfin trouvé sa trace. Elle était là dans cette ruelle bondée, je m’en souviens encore. La fête du Diwali battait son plein, je la revois se faire bénir par le prêtre qu’elle a dévoré ensuite. Il faut dire qu’elle paraissait innocente, ce monstre. Elle lui a touché les pieds en signe de respect et s’est approchée de lui pour qu’il lui mette du vermillon sur le front. J’essayais de l’atteindre mais elle était trop loin, en une fraction de seconde le prêtre s’effondrait. Nous l’avons rattrapée dans une ruelle et nous sommes battus contre elle. Nicolas et moi avons faillis la tuer mais elle s’est échappée.

Il s’arrêta de parler, et semblait réfléchir, de mon côté je n’arrivais pas à réprimer les frisson d’effroi qui me parcouraient.

_ Nicolas veut absolument la tuer, mais il ne m’a jamais dit pourquoi, ajouta-t-il. Je lui ai demandé une fois pourquoi est-ce qu’il la traquait elle précisément mais il est toujours resté silencieux sur le sujet. Nous étions tout les deux sur ses traces, parcourant le monde à sa recherche. Je l’ai retrouvé au bout de six moi, en Russie à Krasnoyarsk. Mais cette fois-là nous n’avons pas pu l’attaquer tout de suite, elle était sur son territoire avec d’autres chimères. Lorsqu’enfin nous l’avons coincée seule, elle s’est littéralement évaporée. Nicolas et moi avons quitté le pays tout de suite avant que son clan ne nous tue. Ca dure depuis un an et demi. Nous l’attrapons et elle s’envole. C’est toujours pareil, elle nous échappe à chaque fois. Nos forces à Nicolas et moi sont égales aux siennes, personne n’arrive à prendre le dessus, finit-il sur un ton désespéré.

Je commençai à comprendre. La conversation que j’avais perçue plus tôt dans la voiture prenait tout son sens.

_ Tu avais besoin de moi pour… pour avoir le dessus?, demandai-je.
Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de regarder devant lui.

_ Oui, dit-il franchement. C’est ce à quoi j’ai pensé quand je t’ai vu pour la première fois.

Cette phrase me fit l’effet d’un coup de poing dans le ventre.

_ Ce n’est plus le cas aujourd’hui, dit-il. Nicolas voulait qu’on te le dise depuis le début mais j’ai refusé. Tu ne savais même pas ce que tu étais, je ne pouvais t’infliger ça. Pas après l’avoir vécu moi-même. Nicolas à tendance à se servir de la vérité comme d’une arme, dit-il amèrement. Je regrette de ne pas avoir songé à être ton ami avant de t’imaginer mon allié.

_ Tout cet entrainement, c’était pour ça?, demandai-je froidement.

Il ne répondit pas. J’étais hébétée, je perçus son sentiment de culpabilité immense tout en cachant ma confusion. Il ne mentait pas lorsqu‘il disait qu‘il regrattait, mais ça n’enlevait pas grand-chose à ce que je ressentais. Soudain je ne supportais plus d’être là, je me levai brusquement et parti. Je dévalai les escaliers, mes chaussures chuintant à chaque pas. Nicolas était appuyé contre le mur juste à côté de la porte, il me regardait l’air morose. J’allais sortir lorsque je me souvins qu’il m’avait ramenée à la vie en quelque sorte.

_ Merci, de m’avoir sauvée, dis-je en ouvrant la porte.

_ Je suppose que ce n’est pas assez, répondit-il sèchement.

Je détournai le regard et me dépêchai de sortir de cette maison de fou.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeLun 19 Avr 2010 - 21:28

Passage très intense et instructif ! Enfin quelques explications sur le rôle des amazones !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMer 21 Avr 2010 - 22:12

Me revoilà, pour une petite dose de Sans nom, je te donne mes observations au fur et à mesure :

Citation :
Enfin, je sentais l’engourdissement envahir mon corps.

Là je trouve que cette phrase serait plus intense, si tu virais le début : 'L'engourdissement envahit mon corps'

Bien le paragraphe sur la chute vers le sol ! Very Happy j'adore, touche à rien.

Citation :
J’espère que tu es fière de toi.
Fier

Citation :
mais il ne m’a jamais dit pourquoi, ajouta-t-il. Je lui ai demandé une fois pourquoi
répétition de pourquoi un peu rapide.

Citation :
pourquoi est-ce qu’il la traquait elle précisément

euh le "elle" me semble être de trop.



Bien bien bien, bon chapitre, l'histoire des chimères est intéressante, je sens qu'il en reste des mystères dans cette histoire Smile Des bon ennemis puissants et mystérieux ; cool ! Smile
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeJeu 22 Avr 2010 - 22:47

Coucou me revoilà.

Merci à vous pour vos massages.
Schadow: merci merci merci mille fois pour tes corrections.
Elgringo : tes remarquesme sont d'une grande aide, merci.

Aujourd'hui première partie du chapitre 18.
On approche de la fin, c'est plus difficile à écrire.
J'éspère que ça vous plaira.
J'ai besoins de vos remarques pour avancer, alors n'hésitez pas Wink
Le passage est court mais le prochain sera plus long.


_____________________________________________________

18

Heureusement que nous étions en hiver, le soleil s’était déjà couché, je n’avais plus besoin de mes lunettes. Je n’aurais pas supporté de retourner les chercher dans la maison. Je courus jusqu’au parc et m’assis sur un banc. Mon cerveau était en ébullition, la panthère voulait se manifester. Je soufflai pour me calmer un peu, je n’arrivais pas à réaliser ce qu’il se passait. Trop d’informations en même temps. Les chimères. Je me souvins de tous les rêves que j’avais fait, je les comprenais maintenant. La sensation horrible dans ma poitrine lorsqu’elle s’était approchée de moi, contrastant avec ce parfum si familier qui m’avait titillé les narines. La voix sifflante me brulant les tympans…

Et Benjamin qui avait escompté faire de moi son allié. Je savais très bien qu’il le regrettait, pas de doute là-dessus. J’avais bien ressenti son mal-être résonner en moi. J’aurais voulu ne pas l’avoir ressenti pour pouvoir lui en vouloir jusqu’à ce que mort s’ensuive. J’avais été entrainée comme un soldat. Pourquoi est-ce que je ne m’en étais pas rendue compte? Selena m’avait dit que c’était simple à contrôler, et pourtant j’avais fait confiance aux deux tordus les laissant me faire crapahuter dans la neige comme un monstre. Du poing je frappai violement le banc et fus surprise de voir mon bras passer à travers. Calme-toi, calme-toi, calme-toi.

Il me fallait du mouvement, sinon j’allais finir par saccager le parc. Je me levai et marchai d’un pas rapide et régulier en direction du manoir. Je me remis à compter, soigneusement mes pas. Le tempo ne tarda pas à m’apaiser, mais je savais que le répit ne serait que de courte durée. Arrivée au manoir, j’entrai discrètement ne voulant pas rencontrer qui que ce soit.

_ Emilie?

Zut! James m’avait entendue, j‘étais trop secouée pour être silencieuse. Je fouillai en moi pour retrouver mon masque et je le rejoignis dans la cuisine lorsque mon visage fut figer dans une expression neutre.

_ Bonsoir, dis-je.

Ma voix était plate et froide, je souhaitais prendre un ton plus détendu mais n’y étais pas arrivée. Je devenais vraiment mauvaise pour faire le mur. Pendant toute ces années j’avais cultivé ma capacité à cacher mes humeurs et pourtant je n’y arrivais pas aujourd’hui. Non, je ne devais pas laisser filtrer mes émotions surtout pas devant James. Reprends-toi!, m’ordonnai-je. Je pris une longue inspiration, qui me déchira les côtes, et retravaillai mon mur. Lorsque je m’intéressai à James je remarquai ses yeux bleu écarquillés d‘horreur.

_ Emilie, mais tu es blessée!, s’écria-t-il.

J’avais complètement oublié! Mon cou était encore poisseux de sang et mes cheveux aussi. D’ailleurs je me demandai comment le sang avait atterris là.

_ Non, mais ça va, dis-je. Je n’ai rien.

Ma voix était à peu près calme, même si moi je remarquai qu’elle ne l’était pas totalement James lui n’y verrait que du feu.

_ Je ne te crois pas, dit-il sévèrement. Enfin, tu t’es regardée?

Une colère irrationnelle bouillonna en moi, brisant la façade ridiculement fragile que je m‘étais façonnée deux secondes plus tôt.

_ Ce ne sont que trois gouttes de sang pas la peine de s’énerver pour ça. J’ai dit que ça allait, je suis encore la mieux placée pour le savoir, lâchai-je en partant.

J‘étais en rogne mais James n‘avait rien à voir là-dedans, alors je préférais m‘en aller. Je montai dans ma chambre, attrapai de quoi me changer et allai prendre un douche pour me détendre. L’eau brulante ne changea rien à mon état j’avais toujours cette boule de colère dans l’estomac. Je descendis tout de même voir James, me forçant en vain à ne pas penser à ce que je venais de découvrir.

_ Tu vois je n’ai rien, aboyai-je presque en rentrant dans la cuisine.
Je ne devais pas m‘emporter.

_ Enfin, je veux dire que tu t’en fais pour rien, dis-je plus calmement. J’aimerais seulement que tu ne poses pas de questions.

Il me regarda l’air torturé, je n’aimais pas ça. Ses yeux étaient plissé et ses sourcils froncés. Cette mine qu’il arborait presque tout le temps depuis quelques temps, je me sentis coupable de lui imposer ça.

_ Où est Madame Bleau?, demandai-je pour briser le silence.

J’avais l’impression de poser toujours les même questions, le dialogue était devenu difficile entre nous et je savais très bien que James n’y était pour rien. C’était de ma faute, uniquement de ma faute. Je n’arrivais pas à me faire à l’idée qu’il voyait en moi une créature mythologique. Je m’étais presque persuadée qu’il imaginait des tentacules me poussant sur la tête lorsqu’il me regardait. « Des tentacules? Va te faire soigner! », railla la petite voix.

_ Elle est sortie tôt ce matin, répondit-il.

Je ressentis une sorte de pincement au cœur, je ne compris pas vraiment pourquoi mais j’aurais aimé qu’elle soit là. Peut-être parce qu’elle n’était au courant de rien. J’avais besoin de la voir plus que tout les autres jours de ma vie. Pourquoi n’était-elle pas là, pour une fois que j’avais besoin d’elle. J’aurais supporté sont sale caractère autant de temps qu’il aurait fallu. Soudain j’étais déprimée.

_ Encore son association?, demandai-je sans laisser paraitre ma déception.

_ Oui, elle est allée chez Madame Flint. Elles avaient une réunion avec les autres membres.

_ Tu ne sais toujours pas quel est le but de cette association?

_ Il me semble que ça se rapporte au développement durable.

Madame Bleau se soucier des générations futures? C’était vraiment surprenant, enfin t’en mieux pour elle si elle se plaisait à faire partie de cette association. Je regardai par la fenêtre, il s’était mit à pleuvoir.

_ Tu as fait quoi de ta journée?, demandai-je en scrutant la rue vide et sombre.

_ J’ai déposé Madame Bleau ce matin, et suis allé faire quelques courses.

D’ailleurs j’ai croisé Benjamin Walton, tu ne devais pas passer la journée avec lui?
Lorsqu’il prononça son prénom une bouffée de colère me secoua. Je me retournai vers lui, je n’avais plus envie de parler d’un coup.

_ Si, répondis-je.

Il accentua son regard pour me faire parler, comme il le faisait souvent.

_ Je vais me coucher, esquivai-je bien qu’il ne soit que dix-neuf heures.

_ Tu ne manges pas?, demanda-James.

_ Non, je n’ai pas faim.

Je me forçai à lui sourire, et m’empressai de partir voyant son regard soucieux. Je n’aimais pas qu’il s’inquiète et pourtant je ne pouvais rien y faire. Je montai dans ma chambre et m’allongeai sur mon lit pour réfléchir.

Le mensonge, la trame de fond de ma vie. J’en avais assez, et en plus de ça j’avais mal au crâne maintenant. De mes paumes je pressai ma tête de chaque côté, peut-être qu’en m’écrabouillant la cervelle je n’aurais plus à réfléchir. Mes yeux n’était plus que deux puits de douleur. J’avais l’impression je j’allais exploser. Je respirais par à coups pour calmer le mal mais rien n’y faisait.
Comment avais-je pu me tromper à ce point? Moi qui croyait lire à travers les gens, ils avaient bien caché leur jeu. Je n’en voulais pas vraiment à Nicolas, mais Benjamin… Je me sentais trahie et en même temps le comprenais. La rancœur et la compassion, deux moi me tiraillant d’un extrême à l’autre. Je devais prendre une décision. Mais au fond je savais déjà ce qu‘il se passerait. J’allais l’aider, parce que mon instinct - rien à voir avec la panthère - me le dictait. Je ne pouvais pas laisser un monstre pareil mettre en danger toute la ville. J’avais subi son pouvoir, et je ne le souhaitais à personne. Elle devait disparaître quoi qu‘il m‘en coûte. Pour le moment ce qui m’importait était cette chimère - j’avais encore du mal à y croire. J’avais l’habitude des mensonges, ils étaient comme une boisson amère, le palais finit toujours par s‘y accoutumer.

J’entendis mon téléphone vibrer et me levai pour le prendre dans la poche de mon manteau. Je ne saurais pas expliquer exactement ce qu’il ce passa ensuite. La douleur explosa dans ma tête et j‘eus l‘impression de tomber à l‘intérieur de moi-même.

« J’étais près du lac, et me voyais me faire tuer par Irina, la chimère. Elle me tenait par le cou et était penchée sur moi, ses lèvres collées au mienne. Soudain elle se raidi un peu et me siffla quelque chose à l’oreille. Instinctivement je m’approchai d’elle pour l’empêcher de me tuer, mais n’y arrivai pas. Quelques secondes seulement après qu’elle m’ait attrapée, Benjamin et Nicolas surgirent de nulle part et l’attaquèrent. La scène défila soudain au ralenti et je fus aspirée dans mon propre corps. L‘image d‘un pont rouge au dessus d‘un champ s‘imposa à moi… »

_______________

Je me demande si les emotions d'Emilie sont bien passées.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeJeu 22 Avr 2010 - 23:24

Oui les émotions d'émilie passent bien, oui elles osnt logiques et oui je veux connaitre la suite ! J'ai quelques remarques mais mineures, la qualité est toujours au rendez vous, ne stresse pas.

deux trois remarques :


Citation :
la panthère voulait se manifester.

là je détaillerais un peu plus cette phrase là, sur le comment ça se manifeste.

Citation :
les laissant me faire crapahuter dans la neige comme un monstre

Je ne sais pas si "comme un monstre" est très approprié... je veux dire à part peut être l'abominable homme des neiges je connais pas beaucoup de monstres qui feraient ça...

comme un petit chien ?

Citation :
mon visage fut figer dans une expression neutre.

figé

Citation :
J’allais l’aider, parce que mon instinct

ce ne serait pas plutôt sa conscience ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeVen 23 Avr 2010 - 9:09

Les émotions sont bien définies même si je trouve qu'elle est quand même un peu dure avec James. et la suiiiiiiite !

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeLun 26 Avr 2010 - 9:43

oh la la! ça y est, j'ai enfin réussi à tout lire!
Et je ne suis pas déçue. C'est vraiment très sympa ton histoire. Il me tarde de savoir ce qu'il va advenir d'Emilie maintenant!
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeLun 26 Avr 2010 - 16:34

Coucou me revoilà!
Merci à tous pour vos messages qui me font très plaisir.
Elgringo : merci pour tes remarque qui me sont toujours très utile
schadows: merci pour tes correction
Rainette : merci , je suis contente que mon histoire te plaise.
Malkav : Merci encore pour tes encoragement, ça m'a vraiment fait plaisir.
Bon en gros merci merci les p'tis chats.
Aujourd'hui deuxième partie du chapitre 18
Bon j'éspère ne pas avoir fait n'importe quoi.

_________________________

L‘image d‘un pont rouge au dessus d‘un champ s‘imposa à moi… »
Je revins à la réalité avec une horrible envie de vomir. Les genoux flageolants et des perles de sueur glissant sur mes joues. J’étais terrifiée par ce que je venais de saisir, mon cœur tambourinait à toute vitesse alors que mon corps refusait de bouger, pétrifié, gelé. Quelques secondes passèrent avant que je ne me remette en marche.

_ Vanille et musc! Le parfum de Madame Bleau, m’écriai-je inutilement.

Enfin mes muscles réagirent, je me ruai hors de ma chambre et percutai James de plein fouet.

_ Emilie, qu’est-ce qui ce passe?, demanda-t-il alarmé.

_ Je reviens tout de suite, dis-je en essayant de cacher ma peur.
Ca ne prit pas.

_ Emilie expliques- moi ! Parle !

Je courus vers l’escalier, laissant les picotements envahir mon corps un grognement me secouant. J’eus un bref moment de lucidité juste avant de sortir, et me retournai vers James. S’il me suivait il allait risquer sa vie, je ne pouvais le laisser comme ça. Je m’avançai vers lui d’un pas vif. Lorsqu’il remarqua mes yeux de chat il eut un petit mouvement de recul qui me fit mal au cœur.

_ Madame Bleau est en danger, dis-je précipitamment. Je dois absolument y aller.

_ Je viens avec toi.

_ Non ! Ce n’est pas le genre de danger que tu imagines.

_ Je sais très bien ce dont tu parles Emilie. Fais-moi un peu confiance !

Non, il ne savait pas. Il ne comprenait pas.

_ S’il te plait reste, le suppliai-je au bord des larmes.
_ Je viens !

J’avais le cœur au bord des lèvres rien qu’à imaginer Irina s’approcher de James. Je ne pourrais plus me supporter s’il lui arrivait quelque chose. Je me rendis compte que j’avais été complètement nulle avec lui, lui qui était toujours là pour moi. Je me promis de changer mais pour le moment je devais l’empêcher de me suivre. Il ne me restait plus qu’une solution. Je m’avançai vers lui et avant qu’il ne réagisse je lui chuchotai à l’oreille.

_ Tu ne dois pas sortir de cette maison jusqu‘à ce que je revienne…
Est-ce que j’allais revenir?

_ … ou jusqu’à demain matin, ajoutai-je au cas où.

Je me reculai pour le regarder, il paraissait perdu, j’avais réussi. J’eus vaguement honte de moi, mais je n’avais pas le temps pour ça. Je me ruai vers la porte, et partis en courant. Je ne pouvais pas détaler comme une amazone, j’étais obligée de courir normalement pour ne pas alerter les gens autour de moi. Je revoyais la scène près du lac. En y réfléchissant, je compris enfin ce qu’elle m’avait soufflé à l’oreille.
« Hum… La petite fille Bleau, une amazone. Je tiens à la reine, dommage. » Je poussai un grognement de rage, je ne saisissais pas bien ce qu’elle voulait dire. Elle était surement déçue de ne pas m’avoir tuée et avait kidnappé Madame Bleau pour que je la rejoigne. Ce que je ne comprenais pas c’est que l’odeur était déjà sur Irina avant qu’elle ne sache qui j’étais. Oui, mais elle devait surement le savoir vu que je l’avais vue dans mes souvenirs. Je n’avais pas le temps de réfléchir, je devais aller sauver Madame Bleau. Mais je ne pouvais pas y aller seule, elle me tuerait, je le savais bien. J’avais besoin d’eux autant qu’ils avaient besoin de moi à présent. Je regrettai soudain d’avoir prit le temps de réfléchir, j’aurais dû accepter tout de suite. Je m’étais faite passée avant tout le reste, je n’étais qu’une boule d’égoïsme. J’arrivai enfin devant chez les Walton. La grille était fermée, je jetai un coup d’œil derrière moi, personne, alors je sautai par-dessus.

J’allais courir vers la porte lorsque Nicolas surgit de nulle part et me poussa sur le côté avec force. Je tombai à la renverse et le fusillai du regard ce n’était pas le moment de jouer. Je sautai sur mes pieds.

_ Qu’est-ce que tu veux?, siffla-t-il.

_ Elle a prit Madame Bleau, soufflai-je sans réfléchir.

Il arqua un sourcil. Il ne comprenait pas.

_ Ma grand-mère. Irina retient ma grand-mère.

_ Oui, et alors?, dit-il.

Je décelai une note malicieuse dans sa voix, comme s’il s’amusait. Je restai muette, qu’est-ce qu’il voulait dire par « Et alors? »?

_ Tu te fichais bien de nous aider il y a à peine quelques heures. Pourquoi est-ce qu’on t’aiderait? Enfin je parle pour moi, Benjamin va surement accéder à ta demande. L’idiot.

Sous ses mèches blondes, ses yeux verts fendus d’une ligne noire flamboyaient de colère. Il me poignardait de ses pupilles attendant que je dise quelque chose.

_ J’allais vous aider, plaidai-je. C’est juste que…

Je n’avais pas le temps que papoter, et partis vers la maison. Il me tira par le bras l’arrachant presque.

_ Que quoi? Tu n’es qu’une sale petite égoïste, voilà tout, cracha-t-il.

Je me tassai sur moi-même sous l’assaut des mots que j’avais pensés mais qui étaient bien plus venimeux dans la bouche de Nicolas. Pourquoi fallait-il qu’il complique les choses? Je me sentais déjà assez mal comme ça.

_ Lâche moi!, criai-je en me dégageant.

_ La vérité, ma chère. La vérité, me dit-il.

_ La vérité ? Tu n’as pas été fichu de me dire ce que vous attendiez de moi, m’emportai-je.

_ Tu ne peux en vouloir qu’à ton cher Benjamin, cracha-t-il en partant.
En d’autres circonstances je lui aurais bien arraché la tête. Mais là j’avais-je n’avais pas que ça à faire.

_ Qu’est-ce qu’il ce passe?, demanda Benjamin derrière nous.

_ Je crois bien qu’on va dégommer la blondasse, chantonna Nicolas.

Je ne le comprenais pas, il venait de me dire qu’il ne m’aiderait pas, de toute façon je m’en fichais pour le moment. Je me retournai, Benjamin était devant la porte.

_ Emilie?
Il couru vers moi.

_ Qu’est qu’il y a?, demanda-t-il inquiet.

_ Elle a prit Madame Bleau, dis-je ma voix partant dans les aigus.

Heureusement il comprit tout de suite, ses yeux s’agrandirent d’effroi.
_ Viens on rentre, dit-il.

On rentre, pourquoi est-ce qu’on devait entrer? Madame Bleau était dehors et on devait la sauver alors logiquement on devait sortir, courir, nous battre.

_ Quoi, on rentre?, demandai-je à la limite de l’hystérie.

_ On rentre, il faut réfléchir, dit-il en mettant sa main dans mon dos.

_ Non, non, non!, criai-je en reculant. On doit y aller tout de suite. Tout de suite! Elle va la manger! On ne peut pas la laisser mourir. On doit y aller! Maintenant !

Là, j’étais hystérique.

_ Où ça?, demanda-t-il sur un ton sec et ferme. On ne sait pas où elle se trouve, on perdrait beaucoup plus de temps à la chercher comme ça.

Je soutins son regard quelques secondes puis avançai vers la maison. Je m’appliquai à respirer à un rythme régulier. Nous entrâmes dans le salon, Nicolas était adossé au mur, il me jeta un regard mauvais puis partit.

_ On fait quoi là?, demandai-je la panique menaçant de me submerger à chaque syllabe.

_ On réfléchit. Je sais à peu près où se trouve Irina. Je l’ai suivie plusieurs fois mais je l’ai perdue à chaque fois.

_ Où ça?, suppliai-je presque.

_ A une demi-heure d’ici, pas loin de Watten.

_ Le village?, demanda-je surprise qu’elle se cache là-bas.

_ Oui, l’ai perdu à chaque fois près de la route qui borde le canal.

_ Benjamin, qu’est-ce qu’il se passe?, demanda la voix douce de monsieur Walton.

Je vis Benjamin se renfrogner, son visage s’était assombri d’un coup. Je me retournai, Alester se tenait dans l’encadrement de la porte. Ses cheveux blanc et duveteux légèrement ébouriffé et ses petits yeux me considérant avec surprise.

_ Emilie? Que fais-tu là?

Benjamin se chargea de répondre.
_ Irina, dit-il.

Je vis un éclair de colère passer dans les yeux du vieil homme.

_ Elle retient Madame Bleau, ajoutai-je.

_ Ah, je vois, dit-Alester.

Il n’avait pas l’air alarmé, je ne comprenais pas. Peut-être n’était-il pas au courant pour les chimères, bien que cette hypothèse fût complètement stupide.

_ Tu n’as toujours pas trouvé l’endroit où elle se cache?, demanda-t-il.
Je me tournai vers Benjamin, il était assit devant un ordinateur portable, une image satellite des alentours de Watten affichée à l’écran.

_ Non, dit-il. Je la perds toujours au même endroit…

_ Juste avant le moulin, coupa Nicolas en rentrant dans le salon.

_ Si au moins j’avais pu la suivre la nuit j’aurais trouvé sa planque. Mais elle ne sort que pendant la journée, marmonna Benjamin plus pour lui que pour nous.

Je ne compris pas bien ce que ça changeait mais pour le moment je n’avais pas envie d’y réfléchir. Je me sentais complètement inutile, j’avais envie de courir jusqu’au village et de tout retourner jusqu’à ce que je la déniche.

_ Elles peuvent disparaitre en plein jour. Mais la nuit elles sont plus faibles et en plus elles n’y voient presque rien, me dit Nicolas.

Malgré moi, je le regardai avec des yeux ronds comme des pains subjuguée qu’Irina puisse avoir des faiblesses quelle qu’elles soient. Nicolas me parlait ? Il avait l’air de me haïr quelques minutes plus tôt. Il était complètement inconstant.

_ Les chimères, précisa-t-il.

_ J’avais compris.

Je m’intéressai de nouveau à Benjamin et Alester qui étaient penché sur l’ordinateur et semblaient calculer quelque chose.

_ Tu fais la tête?, demanda-t-il.

La pointe d’amusement que je perçu dans sa voix me fit perdre le contrôle, faisant exploser les quelques neurones qui étaient restée accrochées à la réalité. Dans mon corps les picotements s’intensifièrent et un grondement furieux me secoua tandis que je bondissais sur lui. Je vis passer devant mes yeux l’image du pont rouge au dessus du champ lorsque nous nous écrasâmes sur la table basse dans un fracas de verre brisé. Pas le temps d’en mettre un à Nicolas, j’étais déjà debout près de Benjamin.

_ Remets l’image du pont!, m’écriai-je la voix tremblante de panique.
_ Quoi?
Dieu du ciel, pourquoi est-ce qu’il fallait qu’il soit lent à comprendre.

_ Le pont rouge, tu viens de faire défiler une image sur l’écran, allez dépêche toi.

Il s’exécuta l’air perplexe, l’image s’afficha de nouveau sur l’écran.

_ Elle est là!, soufflai-je alors que mon cerveau reliait tout les éléments ensembles.

Je comprenais maintenant, enfin mon cerveau avait comprit moi je n’arrivais toujours pas à y croire. Lorsqu’elle avait aspiré mes souvenirs Irina avait vu Madame Bleau et avait pensé instinctivement à l’endroit où elle la retenait, je l’avais alors vu dans sa tête. Nos deux esprits étaient ouverts et les informations pouvaient passer d’une tête à l’autre sans problème.

_ Où est-ce que ça se trouve?, demandai-je.

_ C’est juste après Watten…

Je n’attendis pas qu’il termine.

_ On y va, dis-je en me ruant vers la porte.

_ Attends, qu’est-ce qui te fait dire qu’elle est là-bas?, demanda Benjamin.

_ Je l’ai vu dans sa tête, quand elle a voulu me tuer.

Il sembla comprendre car il se leva tout de suite laissant Alester une expression confuse sur le visage. Nous courûmes jusqu’à la rue et là nous attendait la voiture de sport de Nicolas. Je montai à l’arrière alors que Benjamin s’installait devant. Je tremblais de l’intérieur, repoussant les images horrible qui envahissaient ma tête. Je ne devais pas céder à la panique, je bloquai ma respiration le temps que la pression redescende. Rien à faire, mon cœur je jetai contre la poitrine comme s’il voulait s’échapper. J’étais quand même soulagée que Nicolas n’ait pas renoncé à ses mauvaises habitudes, il conduisait deux fois trop vite.

_ Elle ne se doute pas qu’on arrive, dit Benjamin. On va donc la prendre par surprise, mais on ne se sépare sous aucun prétexte. Bien qu’elle soit moins forte la nuit, elle reste très puissante. Tout devrait bien se passer si on arrive à la surprendre.

J’acquiesçai, incapable de parler.

_ Si Emilie ne se calme pas, on risque de ne plus pouvoir compter sur l’effet de surprise.

Benjamin grimaça, puis se retourna. Calme toi, calme-toi, calme-toi! Je ne pouvais pas me permettre de tout faire foirer. Je m’appliquai à respirer correctement, pour apaiser les assauts de mon cœur contre ma cage thoracique. Madame Bleau était en danger, je ne devais pas me laisser aller. J’inspirai longuement puis laissai l’air s’échapper par à coup, enfin je commençai à me tranquilliser. Je recommençai l’exercice jusqu’à ce que mon pouls soit le plus tranquille possible. Un petit quart d’heure plus tard, Nicolas arrêta la voiture sur le côté.

_ On va finir à pied, dit-il en descendant.

Je bondis hors de la voiture et courus sur leurs traces en essayant de ne pas faire de bruit. Nous filions sans perturber le silence de la nuit, longeant le canal sans bruit comme des ombres. Benjamin et Nicolas me devançaient de quelques mètres. Deux minutes plus tard ils s’arrêtaient, il n’y avait pas de lumière par là, je fis affluer les picotements vers mes yeux et tout devint clair.

Nous étions devant le pont au dessus du champ, à l’autre bout se tenait une grande maison de briques apparemment abandonnée. Sur le côté droit il y avait un bois sombre qui m’arracha un frisson sans que je ne sache pourquoi. Juste devant la maison à gauche de la port un tas de planches, de barres de fer et même un portière de voiture, jonchaient le sol. Nous nous avançâmes silencieusement, tentant de ne pas nous faire repérer. En traversant le pont, une bouffée de panique m’envahi. Et si Irina l’avait déjà… Mon cœur s’affola de nouveau.

_ Emilie!, siffla Nicolas à peine audible.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitimeMar 27 Avr 2010 - 1:33

Bien bien bien, La réplique sur les faiblesses des chimères est très bonne, naturel comme il faut Smile L'histoire avance à bon rythme, Emilie se rends utile, Nicolas est marrant et imprévisible, Benjamen égale à lui même... bref c'est cool !

Citation :
_ Elle est là!, soufflai-je alors que mon cerveau reliait tout les éléments ensembles.

Je comprenais maintenant, enfin mon cerveau a
Tu répètes Cerveau un peu rapidement.

Citation :
Tout devrait bien se passer si on arrive à la surprendre.
Là cette phrase là est pas tout à fait naturelle.... tu pourrais supprimer celle là, la précédente était déjà suffisante.

Citation :
enfin je commençai à me tranquilliser. Je recommençai l’exercice jusqu’à ce que mon pouls soit le plus tranquille
Tranquilliser... tranquille, ça fait une répétition un peu rapide.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





.Sans nom. - Page 7 Empty
MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. - Page 7 Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
.Sans nom.
Revenir en haut 
Page 7 sur 8Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8  Suivant
 Sujets similaires
-
» Sans titre PDF
» Sans vie.
» sans but
» Un monde sans fin
» IL SANS ELLE.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Atelier d'écriture :: Au coin du feu :: Archives fantastique/bit-lit-
Sauter vers: