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 .Sans nom.

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MessageSujet: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeMer 13 Jan 2010 - 21:36

Salut, je viens de m'inscrire et je voudrais quelques avis sur ce début d'histoire. Par contre c'est une cave à fautes d'orthographe, j'en suis sure. Donc désolée d'avance si ça gène votre lecture!

Cet écrit est le début d'un roman fantastique, ça ne se voit pas au début mais ça l'est.

Dites moi ce que vous en pensez, mercii!!!

Les paragraphes ne correspondent pas au paragraphes que j'ai fait sur word, j'ai essayé d'aérer le texte pour faciliter la lecture.

_____________________________________

.Sans Nom.

1

Ce matin-là, je me réveillai sans le moindre souvenir. J’avais la tête vide et je restai là, un moment, allongée, pour reprendre mes esprits. Je tournai la tête vers la fenêtre, le temps était gris, maussade, triste. Je m’assis lentement pour réfléchir à ce que je devais faire, rien ne me revenait, c’était comme si je n’avais rien vécu avant ce jour-là. Etrange comme sensation. Pourtant il y avait ce vide en moi, j’étais mal. Je réfléchis à ce qui m’avait mise dans cet état et finis par comprendre. Tout me revint à l’esprit d‘un seul coup. Comme une vague, les souvenirs me submergèrent. Mon esprit se focalisa sur ce souvenir choquant, cette réalité écrasante. Il était parti… il m’avait quitté. Il ne reviendrait plus jamais… il me laissait seule. Malgré cette situation je n’éprouvais rien. J’étais comme anesthésiée. J’attendis un moment que la douleur surgisse, sournoise et destructrice, mais rien ne se passa. Mon corps et mon cœur refusaient d’avoir mal aujourd’hui. Non, pas aujourd’hui. Je regrettais soudain d’avoir chercher à comprendre mon état, j’aurais préféré rester dans ce brouillard épais qui m’avait accueillie au réveil. Même si la douleur m’était lointaine, j’aurais voulu ne pas comprendre, j’aurais voulu tout oublier, quitte à devenir folle… Tout sauf être consciente du vide qu’il laissait derrière lui. Mais j’étais bel et bien réveillée à présent.


Décidant qu’être occupée avant l’heure m’éviterait de trop penser, je m’activai. Il me fallait du mouvement. Bouger pour me sentir vivante, pour combler le gouffre qui s’était creusé en moi. Je pris une longue douche et demandai à M Hector, le majordome, de ne rien préparer pour le petit déjeuné, je n’avais pas faim. Je m’habillai en silence et avec des gestes lents, je ne voulais pas être prête trop tôt. M Hector m’avait repassé un tailleur pour l’occasion. Je nouai me cheveux en un chignon bas et serré et me regardai dans la glace.  « Vraiment horrible, on dirait une femme d’affaires coincée. J’enlève cette chose dès mon retour ! » , pensais-je. Mes propres pensées raisonnèrent dans ma tête comme dans une pièce vide. Quoi qu’il en soit je me devais de faire un effort aujourd’hui, un ultime effort, je lui devais bien ça. Je jetai un coup d’œil à mon réveil, il était presque neuf heure trente, la cérémonie ne commençait qu’à dix heures. Je me rassis sur mon lit et observai ma chambre. Rien n’avait changé. La grande commode blanche était en face de mon lit et toujours aussi bondée d’accessoires, maquillages, parfums… Un vrai fouillis ! Le dressing, juste à côté de la commode, d’innombrables paires de chaussures, vêtements et accessoires y trouvaient place. Mon lit était toujours au milieu de la pièce en face de l’immense fenêtre, qui donne sur le jardin, recouvert d’une house crème aux broderies dorées. Oui, rien n’avait changé mais cette chambre n’était plus la même, un voile gris semblait l’avoir recouverte. Il m’était soudain insupportable de la contempler. J’étouffais dans cette chambre où tout me rappelait son départ. Je me détournai et jetai un coup d’œil par la fenêtre.

Le jardin. J’y ai passé de très bons moments. J’ai appris à compter sur cette pelouse, appris à nager dans cette piscine, je me suis fait cette horrible cicatrice près de la clavicule gauche. Enfin, je ne me souviens d’aucun de ces moments. C’est lui qui me décrivait tout ça. Un soir il m’avait raconté qu’un jour, alors que je n’avais que 10 ans, il m’avait retrouvé inconsciente sur le bord de la piscine, j’avais glissé et m’étais fait mal à la clavicule en heurtant de plein fouet le rebord de la piscine. « Ça a du me faire un mal de chien ! Je suis bien contente de ne pas m’en souvenir », m‘étais-je dis quand il m’avait raconté ça. Ce que je pouvais être sotte! Et pourtant, tout ce temps j’aurais voulu me souvenir. J’ai toujours eu l’impression d’être née à 10 ans de n’avoir pas vécu avant. Les médecins affirmaient que l’accident avait causé un choc et que j’étais victime d’amnésie, je pouvais donc retrouver la mémoire à tout moment ou être privée à vie de mes souvenirs d’enfance. En ce jour ne pas me souvenir de tout me convenait très bien, j’avais bien moins de chose à regretter, bien moins de souvenirs qui pourraient me torturer.

_ Miss Bleau. La voiture vous attend.

La voix de M Hector me sembla lointaine alors qu’il se trouvait à quelques pas de moi. Je répondis d’un signe de tête et il s’en alla. Je me regardai de nouveau dans la glace et tentai de me composer une mine sereine. Je ne voulais pas trahir mes sentiments devant toute une foule. Toutes les connaissances de la famille allaient être présentes, je devais donc garder la face quoi qu’il arrive. Je me levais tranquillement et sortis de ma chambre. L’escalier de marbre me parut trop court à mon goût et je me retrouvais dans la voiture bien trop vite. M Hector referma la portière et se mit au volant. Je me dirigeais vers l’inconnu, je ne savais pas quelle conduite je devais avoir alors j’optai pour « le mur ». J’ai une description bien spéciale de l’expression faire le mur, pour moi ça signifie juste que je ne laisse rien paraitre. Aucune émotion. Ni peur, ni peine, ni tristesse, ni joie, rien de rien, c’est bien plus facile comme ça. Mais j’avais tout de même besoin de me retrouver un peu avant la cérémonie. J’appelai donc M Hector pour qu’il me ramène au parc public. Là, je m’assis sur un banc et observai les enfants jouer. C’était tellement beau de voir des êtres dont la vie se résume à vivre pleinement chaque moment sans ce soucier de quoi que ce soit.

Je n’ai pas eu la chance d’avoir ce genre de vie. Même si je ne me souviens que de ma vie qu’après mes 10ans. J’ai toujours été très responsable. Je n’ai jamais vraiment joué, avec qui j’aurais pu le faire, je n’avais pas d’amis. J’ai grandi dans une famille attachée à l’étiquette. J’ai toujours eu des comptes à rendre, toujours agi en pensant à ce que diraient les autres, il fallait que je sois digne de ma famille. J’ai toujours été très seule. Etant fille unique d’un riche entrepreneur, j’ai suscité la curiosité des gens. Mais jamais personne ne s’est dit que j’étais un être humain avant d’être une riche héritière. Tout le monde s’intéressait à moi bien sûr, mais seulement comme on s’intéresserait à une bête de foire. Alors j’ai toujours fui la foule, je n’assistais jamais aux réceptions et évitais tout contact avec les gens. Malheureusement aujourd’hui je suis contrainte d’assisté à cette cérémonie et je dois même faire un discours. Moi qui n’arrive pas à aligner deux mots en public je suis gâtée. Aujourd’hui près de cent personnes seront là à m’observer. Analysant et critiquant les moindres de mes gestes. J’étais perdue. M Hector s’approcha tout doucement et s’assis à côté de moi.

_ Miss Bleau, nous devons y aller la cérémonie commence dans quelques minutes. Nous aurons tout juste le temps d’arriver avant que ça ne commence, me chuchota M. Hector.

_ Très bien monsieur Hector, allons-y.

Je me retrouvai de nouveau à l’arrière de la voiture. Je repensai à tout ce que j’avais vécu ces derniers jours, mes sentiments étaient comme hors de moi. Comme si quelqu’un d’autre les vivait, cela me convenait parfaitement, tant que je gardais mon masque de mur. Enfin j’arrivai au lieu où se tenait la cérémonie, je ne reconnus pas l’endroit, trop concentrée à faire le mur. Tout ce que je remarquai c’est que la salle était bondée. M Hector se tenait tout près de moi. Il me dirigeait discrètement à travers la foule. Sa main exerçant de légères pressions dans mon dos pour m’indiquer le chemin à suivre. Je serrai quelques mains, embrassai quelques femmes prétendant être mes tantes. Tout ce beau monde se fichait complètement de ce que je pouvais ressentir. Ils guettaient juste le faux pas, l’erreur que je commettrais et qu’ils iraient colporter juste après.

Arrivant enfin au bout de la salle M Hector me donna quelques précisions sur le déroulement de la cérémonie. J’allais affronter une centaine de personnes. D’une voix que je ne perçus même pas j’invitai les gens à me suivre pour la procession. Ainsi nous marchâmes en silence dans la ville jusqu'à l’endroit dit. Là, certaines personnes dirent quelques mots puis ce fut à mon tour de parler. J’avais la gorge sèche et je ne me souvenais pas du discours que j’avais préparé. M Hector me donna discrètement le brouillon où j’avais griffonné quelques lignes la veille. Je les lus sans m’en rendre compte puis finis mon discours par ces mots pesants et douloureux : Adieu papa. C’est à cet instant que la réalité me gifla avec une force surprenante. Il était bien parti pour la vie, jamais il ne reviendrait.

Je me sentais comme vide, une carcasse qu’on pourrait donner aux chiens. Pendant quelques secondes je fus comme ballotée en tout sens par ce trop plein de souffrance. La tête me tournait, les images défilaient à une allure folle dans mon esprit. Toutes ces images ne m’étaient pas familières, certaine étaient en noir et blanc comme dans un vieux film. Soudain tout s’arrêta et je pu respirer correctement. Le calme revint et personne ne remarqua mon accès de faiblesse. Je sus, à ce moment là, que j’avais perdu plus qu’un être cher. Oui, bien plus. Une partie de moi demeurerait perdue à jamais. Je ne serais plus jamais la même, mais à quoi bon j’étais seule à présent, plus personne sur qui compter.


Dernière édition par fraise le Ven 15 Jan 2010 - 14:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeMer 13 Jan 2010 - 23:59

Alors tout d'abord, j'apprécie le style que je trouve...fluide. *je vois pas mieux pour dire comment je le vois*. Descriptions simples, efficaces.
Enfin evidemment tout cela n'est que mon avis.

J'ai bien envie de connaître la suite maintenant. ^^


PS: je n'ai pas vu autant de fautes que ça
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 10:58

Salut!!! Merci d'avoir lu Malkav, et d'avoir commenté! Very Happy!
Voila la suite. C'est la fin du premier chapitre.

____________________________________


Garder mon masque ne fut pas très dur car je ne ressentais plus rien du tout, même la peur de s’exprimer devant une foule avait disparu. Ce jour-là j’avais perdu quelque chose de trop précieux, je ne m’encombrais pas de remord ou de chagrin. Il fallait qu’on avance, tous. Les personnes présentes m’adressèrent leurs condoléances. Le déjeuner en son honneur se déroula sans que je ne m’en rende compte, puis très vite je retournai chez moi. Je montai dans ma chambre, troquai cet affreux tailleur contre un survêtement large et confortable et m’allongeai.

Contemplant le mobilier je décidai que ma chambre était restée dans le même état depuis bien trop longtemps, alors j’entrepris de bouger les meubles de changer les housses et d’appeler un peintre pour recouvrir ces murs. Il me fallait du changement. Je commençai par vider ma commode. Trop de choses accumulées durant ces années. Je jetai tout ce qui ne me plaisait plus. Quand elle fut débarrassée de ses vieilleries je la poussai au milieu de la pièce. Ensuite, je m’occupai du lit. Je retirai le matelas et poussai le lit jusqu'à ce qu’il soit collé à la fenêtre. Je tirai la commode pour la mettre de l’autre côté de la pièce et enfin je repoussai le lit pour qu’il soit placé près du dressing. J’eus fini en moins d’une heure. Les meubles de ma chambre me paraissaient bien lourds mais en réalité ils étaient plutôt légers car je n’eus pas trop de difficulté à les déplacer. Je me dirigeai en suite vers le placard ou on rangeait le linge de maison. J’y choisis une parure de lit violette et noire. Voilà les nouvelles couleurs de ma chambre. Ayant fini de tout remuer j’allai prendre une douche pour me débarrasser de la sueur qui me collait.

_M Hector, pouvez-vous appeler un peintre pour demain matin, s‘il vous plait. J’aimerais faire repeindre ma chambre, elle ne me convient plus comme ça. Vous aimez le violet et le noir ? Lui demandai-je en descendant dans la cuisine.

_ Oui Miss Bleau, ce sont des couleurs qui vous ressemblent bien. J’appellerais le peintre à la première heure demain. J’ai cru entendre des meubles qu’on bougeait dans votre chambre.

_ J’ai décidé de changer la disposition des meubles. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas été changée.

_ Voulez-vous de l’aide, Miss Bleau ?

_ Non merci, j’ai déjà fini. Vous-voulez voir ?

_ J’aimerais, oui.

_Très bien allons-y.

Je montai donc montrer ma chambre à M Hector. En passant je vis le bureau de mon père. J’eus un petit spasme, pendant un instant c’était comme s’il n’avait pas quitté ce monde, comme s’il allait sortir du bureau pour me prendre dans ses bras. En regardant de plus près, part l’entrebâillement de la porte, je remarquai un certain désordre dans le bureau. Enfin, désordre est un bien grand mot, il y avait juste quelques papiers sur le bureau. Mais sachant que j’avais tout rangé à la perfection durant la nuit je me demandai qui s’était aventuré dans le bureau. Je ne me rendis compte que je m’étais arrêtée que lorsque M Hector me tapota doucement l’épaule. Je repris ma marche sans relever.

_ Alors ça vous plait ? Lui demandai-je après l‘avoir invité à entrer dans ma chambre. Je me retournai et m’aperçus que l’air qui se peignait sur son visage n’avait rien à voir avec de la surprise. Il était effaré, stupéfait.

_ Vous détestez c’est ça ?

_ Non, non. C’est très bien comme cela, il se recomposa un visage serein. Mais miss Bleau êtes-vous sûre que vous avez poussé ces meubles toute seule ?

_ Bien sûr, je vous l’ai dit. Pourquoi mentirai-je ?

_ Eh bien vous êtes bien plus forte que je ne le pensais, s’exclama-t-il. Il eu un petit sourire triste que je ne compris pas, je ne saisis pas le sens de cette réaction. Voyant que je le regardais, il changea de sujet.

_ Miss Bleau, vous avez dû remarquer que le bureau de votre père a été visité. J’y ai été contraint pour régler quelques démarches administratives. Je remettrais tout en ordre quand j’aurais terminé, je hochais de la tête. Très bien. Et bien Miss Bleau votre chambre est très bien ainsi. Je vais descendre préparer le diner, que voulez-vous manger ? Il semblait perturbé et il détourna son visage lorsque je le remarquai. Pas assez vif ! J’avais eu le temps de voir le voile de tristesse qui déformait ses traits. Je compris alors que lui aussi avait perdu quelqu'un de cher. Il considérait mon père comme un ami. Je n’étais pas la seule à souffrir du départ de mon père dans cette maison. J’étais choquée, dégoutée de moi-même. J’avais été tellement égoïste que je n’avais rien vu.

_ Laissez, je vais commander.

Il s’en alla sans ajouter mot. J’étais peinée de le voir ainsi et maintenant que j’avais décelé sa souffrance je remarquai qu’il avait perdu cette lueur malicieuse qu’il avait dans le regard. Mon dieu, ce que je me sentais coupable ! Il fallait que je lui remonte le moral. Si j’avais refoulé ma peine au point de ne plus la ressentir, lui semblait beaucoup souffrir. Je me devais de lui remonter le moral, lui qui avait toujours été là pour moi. Mais que pouvais-je faire pour le soulager de sa peine. Je tournais en rond dans ma chambre quand l’idée me frappa. Une soirée pizza, glace et jeux de société ! Je savais que c’était bien peu, mais c’est tout ce qui me venait en tête à cet instant. Je me dirigeai donc vers le bureau de mon père. C’est là qu’il rangeait les jeux de société, j’allai donc prendre notre jeu favori, à monsieur Hector et moi. Et oui, je suis une mordue de scrabble ! J’adore ce jeu ! J’y jouais souvent avec monsieur Hector. J’ouvris donc la commode qui contenait les jeux et en retirai la boite de scrabble. Tandis que je vérifiais son contenu je remarquai un petit bout de papier caché dans le petit sac en velours où se trouvent les lettres. Je pris le papier et l’ouvris. J’y découvris une liste de course écrite d’une écriture fine et penchée : l’écriture de mon père. Je la parcourus rapidement. Une liste de courses comme les autres, sauf que le premier élément n’était pas un produit à acheter. Non, ça ressemblait plutôt à un titre, écrit en grand et souligné.
La pirogue.

La pirogue ? Qu’est ce que ça voulait dire ? Je n’en savais rien et puis il fallait que je m’occupe de monsieur Hector. Je mis donc la petite liste dans ma poche et descendis exposer mes plans pour la soirée à monsieur Hector.

Cette petite soirée nous fit du bien à tout les deux. Il était bon de voir monsieur Hector sourire de nouveau même si j‘avais l‘impression de lui mentir en lui retournant ses sourires. Nous avions conclut un pacte ce soir-là, nous devions nous appeler par nos prénom et non par les étiquettes protocolaires qu’on nous avait collé. Il devait donc m’appeler Emilie et moi je l’appellerai James désormais. Nous devions nous tutoyer aussi. C’était tout drôle au début de l’appeler James, mais ce prénom lui va bien, je m’y suis vite habituée. Alors que la soirée touchait à sa fin le téléphone sonna. James semblait tendu lorsqu’il reconnu la personne au bout du fil. J’essayais discrètement d’écouter ce qu’il disait et tentais d’imaginer ce que l’autre interlocuteur pouvait bien dire.

_ Ah ! Répondit James. Il me semble n’avoir rien vu à ce sujet madame…. Et bien présentez-moi les documents stipulant ce que vous avancez et nous verrons ce que nous pourront faire… Miss Bleau ? Non elle est couchée… Certainement pas ! Elle a eu une dure journée, elle a besoin de repos… Très bien nous verrons cela demain à la première heure. Au revoir.
James semblait irrité à présent et soucieux aussi. Je m’approchai de lui en essayant de formuler une question qui ne trahirait pas trop ma curiosité quant à cet appel.

_ Heu… James, pourquoi avoir menti, en disant que j’étais couchée ? Demandai-je innocemment.
_ Ecoute-moi bien Emilie, dit il avec gravité, ta grand-mère veux te récupérer.

J’étouffai un hoquet d’horreur. Si vous connaissiez ma grand-mère vous seriez pétrifiés à la seule idée de rester ne serait-ce qu’une heure avec elle. Jamais je n’oserais dénigrer injustement cette femme, mais elle a la manie exaspérante de critiquer tout ce qu’elle voit. De plus elle idolâtre le protocole. Une vraie fanatique ! Si vous avez le malheur d’éternuer devant elle, elle vous réprimande pendant une heure. Elle peut être charmante quand elle veut… Cela ne lui arrive que rarement malheureusement! Mon père trouvait toujours le moyen de m’éviter de la côtoyer trop longtemps. Il m’improvisait un week-end hors de la ville lorsqu’elle venait, ou il l’emmenait à des séminaires loin de chez moi sitôt qu’elle avait franchi le pas de la porte. Il savait très bien que sa maniaquerie maladive et ses remarques incessantes m’exaspéraient au plus haut point. Lorsque je pense à elle, il y a toujours ce souvenir qui me revient en tête. Un jour alors que je n’avais que onze ans, elle est revenue ivre d’un cocktail où l’avait emmenée mon père. Elle s’était installé dans le salon et m’avait invitée à m’assoir près d’elle. C’est alors qu’elle me parla de ma mère.

_ Tu sais, m’avait-elle dit, que tu ais perdu ta mère si jeune n’est pas une si mauvaise chose. Cette française ne connaissait rien de rien aux enfants. Oui ta mère était française. Ton père l’a rencontrée à Paris lors d’une conférence sur les recherches génétiques ou je ne sais plus quoi. Il l’avait remarqué depuis le début de la conférence, elle lui avait tapé dans l’œil. Bien sûr, ton père était jeune et il a été aveuglé par tant de beauté et de grâce. Et ils se sont mariés quelques mois après leur rencontre. Ha ! Clémence Deauclair quelle arnaque ! Mais moi j’étais la seule à voir clair dans son jeu, elle était sournoise et cupide. Lorsque tu es née elle avait eu ce qu’elle voulait, la garantie de partager la richesse de ton père. Je ne pense pas qu’elle aurait eu un enfant si cela ne lui avait pas apporté tant d’argent. Elle te laissait toujours avec une nourrice jamais elle ne voulait te prendre dans ses bras. Ton père s’est battu pour avoir ta garde. Elle voulait, en plus de l’argent qu’elle lui avait soutiré, obtenir une pension alimentaire. Voyant qu’elle n’aurait rien, elle t’a abandonné et elle est repartie vivre à Paris. L’avion dans lequel elle était a fini en cendres. Elle n’a eu que ce qu’elle méritait…

Puis elle a commencé à divaguer et à parler de son chien. Ce souvenir est resté gravé dans ma mémoire, aussi choquant qu’il soit il me donnait la certitude que ma mère n’était rien de tout ça. Ma grand-mère avait la langue fourchue et elle avait surement dû me donner une version déformée des faits. Jamais je n’ai cru cette histoire. Je m’accrochais à l’idée que je m’étais faite de ma mère. Une mère parfaite, qui m’aimait. Il était bon d’avoir quelque chose sur quoi se raccrocher lorsque j’étais perdue. Si ma grand-mère voulait me dégouter de ma propre mère, c’était raté. Cela n’avait fait qu’augmenter mon admiration pour elle et mon désir d’en savoir plus sur ce qui c’était passé. Bizarre comme réaction face à un tel récit ! Parfois je pense qu’il m’aurait été insupportable de croire à cette histoire. Ma vie aurait certainement été ruinée par une telle déception. Mais grand-mère était bien trop méchante, il était inutile de la croire.

_ Emilie, la voix profonde de James me tira de mes souvenirs, ton père avait décidé que tu resterais ici, au manoir, s’il lui arrivait quoi que ce soit. Et il m’avait désigné comme tuteur. Mais ta grand-mère estime que, comme je ne suis pas un membre de la famille, je n’ai pas le droit d’être ton tuteur. Elle veut être près de toi pour te protéger, c’est ce qu’elle m’a dit au téléphone. Ton père ne voulait surtout pas que ta grand-mère s’occupe de toi. Il est important que je sache si tu souhaites ou non rester avec moi.

_ Bien sûr que oui, quelle question. Je ne veux pas d’elle comme tuteur. Et puis je peux me débrouiller toute seule. C’est ce que je fais depuis toujours. M’occuper de moi je sais faire et je n’ai besoin de personne pour me protéger.

_C’est sûrement vrai, tu saurais te protéger toute seule, lâcha il sur un ton de tristesse absolue. Je l’avais certainement blessé.

_ Mais non, James bien sur que j’ai besoin que tu sois là. Je disais seulement ça pour grand-mère ! Ne soit pas stupide tu sais très bien que je veux absolument éviter d’être avec grand-mère. De toute façon si elle essaye d’entrer ici je la flanque dehors ! J’étais en rogne à présent. Je ne comprenais pas cette colère mais j’étais vraiment énervée en plus de ça j’avais mal à la tête maintenant. Grand-mère Bleau n’était même pas encore là qu’elle commençait déjà à m’ennuyer. Il me gratifia d’un petit sourire piteux.

_ Tu ne mettras pas madame Bleau dehors ! Me dit-il calmement. Ecoute, il faut absolument que tu te comportes le plus aimablement possible avec elle. Il faudra de la patience. Elle ne doit surtout pas se douter que tu ne veux pas d’elle comme tutrice sinon elle plaidera ton incapacité à juger de ce qui est bon pour toi. Elle viendra demain pour te rencontrer fais mine d’être d’accord avec elle. Ne sois pas désagréable, je me charge du reste. Il me faudra un peu de temps. Fais-moi confiance, d’accord ?

Je répondis d’un bref signe de tête. Il était tellement convaincant, si sûr de lui que j’aurais acquiescé quoi qu’il eu dit. J’observais ses traits, maintenant qu’il s’était rapproché de moi. Ses yeux d’un bleu profond me rassuraient. La petite fossette au creux de sa joue droite lui donnait l’air d’un enfant. Pourtant ce visage cachait une sorte de force électrique. Il était clair à présent qu’il ne valait mieux ne pas défier cet homme. Ma colère s’était envolée, elle avait laissé place à une étrange impression de déjà vu. Je me sentais comme hypnotisée par son regard. J’avais déjà ressenti, vécu ce regard pénétrant. L’air semblait s’être solidifié autour de nous. Le temps s’était ralenti. Cet instant d’observation me parut une éternité. Comme si la nature exigeait que je me souvienne. Je fouillais avec acharnement ma mémoire. Rien ne me revenait, je m’arrachai à ma contemplation lorsque je l’entendis s’éloigner. J’avais fermé les yeux, sans pour autant que son image ne disparaisse. Abasourdie, je bredouillai un « Bonne nuit » et montai me coucher. J’étais dans un état second. Comme vidée de ma substance. Prise de vertige, je m’appliquai à respirer lentement. De nouveau un accès de faiblesse, comme au cimetière. Le cimetière ! Il me semblait que l’enterrement s’était déroulé plusieurs jours avant. L’enterrement, celui de mon père…

Avant que la douleur ne survienne je me focalisai sur ce regard impressionnant qu’avait posé James sur moi. Les images se brouillaient dans ma tête. Je m’allongeai donc sur mon lit pour reprendre mes esprits et réfléchis au sentiment de vécu qu’il m’avait inspiré. C’était frustrant de ne pas savoir à quoi correspondait cette impression. Cela m’empêchait de dormir. Au bout d’un quart d’heure je n’arrivais plus à me rappeler précisément la force de son regard. Fichue mémoire ! Malgré le peu de précision que m’offraient les restes d’images dans ma tête, j’étais toujours en pleine réflexion. Je voulais savoir. Peut-être était-ce un souvenir d’avant l’accident. Il fallait que je trouve. Je m’agitai dans tout les sens et ne pouvais fermer l’œil. L’image de James s’estompa plus rapidement que je ne l’aurais cru. Pauvre humaine que j’étais ! Je me mis ensuite à penser que j’avais inventé l’intensité de son regard. Ce fut seulement lorsque je me fus rassurée sur le probable souvenir que pouvait m’inspirer ce regard, que je sombrai dans un sommeil profond mais agité.


Dernière édition par fraise le Ven 15 Jan 2010 - 15:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 14:38

C'est vraiment un très bon début, la personnalité du personnage principal est claire, intéressante et bien décrite. Le style est bon, et je suis très intrigué par les quelques mystères qui s'annoncent.


L'orthographe n'est pas gênante, l'histoire est assez bonne comme ça.

J'ai remarqué un petit truc en lisant :

Citation :
Je n’ai jamais vraiment joué, avec qui j’aurais pu le faire, je n’avais pas d’amis.

Il manquerait un point d'interrogation par ici.;
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 16:14

Il n'y a pas à dire, cette histoire pique ma curiosité.
Vivement la suite !

Le texte est bien aéré, agréable à lire.


Juste un mini détail sur lequel j'ai accroché :

Citation :
_ Tu ne mettras pas madame Bleau dehors ! Me dit-il calmement.

le "!" et le calmement ne me semble pas aller ensemble.
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 16:23

C'est pas mal !
Effectivement il y a beaucoup de fautes et surtout de conjugaison, quand on écrit à la première personne ce n'est pas facile de savoir s'il faut mettre le passé simple ou l'imparfait, le truc c'est de relire en mettant "elle" a la place de "je".
Il y a aussi quelques répétitions.

Pour ta remarque Elgringo, il me semble que ce serait plutôt une constatation qu'une interrogation, mais cela dépend du ton sur lequel on le lit. Pour une question il faudrait plutôt mettre :"avec qui aurais-je pu le faire ?"

quelques corrections de la première partie mais j'en ai sûrement oublié !
Spoiler:


Dernière édition par schadow54 le Sam 16 Jan 2010 - 11:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 16:35

Merci pour vos commentaires! Je me sens honteuse d'avoir fait autant de fautes et encore je suis sure qu'il y en a encore plein! .Sans nom. Icon_redface

C'est vraiment un problème!! Et encore, c'était bien pire avant!

Je vais corriger tout ça!
Merci encore les p'tis chats, je suis contente que ça vous plaise et je suis ouverte à toute critique!
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 17:52

Coucou!!! J'ai lavé ma honte en essayant de corrigé les fautes! Je sais que c'est perdu d'avance mais bon!

Voila c'est le début du deuxième chapitre.
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Sept heures du matin. Je fus réveillée par un cauchemar où des gens vêtus de noir me courraient après pour me tuer. Quand l’un d’eux s’était approché de moi j’avais filer comme l’éclair, soudain dangereuse. Je m’étais réveillée en sursaut et n’arrivais plus à dormir. Je repensai à ce rêve. J’avais eu cet effrayant sentiment de puissance, ce qui me fit sourire car dans la vraie vie, je n’étais ni forte, ni rapide et pas plus dangereuse qu’un verre de lait! Ma seule force étais, à mon avis, cette façade froide et dure que j’exposais sans jamais trahir mes sentiments. En voila une qualité!

Quand je me souvins que j’allais avoir de la visite je me levai. Grand-mère Bleau arriverais à huit heures, je le savais. Il fallait que je me prépare, pour l’accueillir ou du moins faire en sorte qu’elle ne critique pas trop mon allure. Malgré le manque de temps, je décidai de prendre un bain, un peu de relaxation, cela m’aiderait à la supporter. Une fois sortie de la salle de bain, je m’habillai de façon à ce que grand-mère ne me critique pas trop. J’enfilai une chemise blanche et un pantalon taille haute noir puis descendis voir si James était prêt lui aussi.

Il était assis sur le canapé du salon lorsque j’arrivais. Il me rappela que je devais avoir une conduite irréprochable. Savoir qu’il ne serait pas loin lorsqu’elle arriverait me rassura. Cependant, j’avais la gorge sèche et l’estomac noué. J’avais peur de ma prochaine rencontre avec ma grand-mère. Pourvu que je me maîtrise, pensai-je.

Elle arriva à huit heure pile comme je l’avais prévu. Grand-mère Bleau était une petite femme rondelette. Elle était toujours vêtue d’un tailleur et portait un foulard assorti à celui-ci. Aujourd’hui elle avait opté pour un rose pale, délicieusement nacré. Relevé d’un petit foulard de soie blanc attaché avec raffinement autour de son cou. Ma grand-mère était une femme très stricte et rigide, mais il fallait avouer qu’elle s’habillait avec beaucoup de goût. Elle avait les cheveux soigneusement relevés en un chignon si serré qu’il était difficile de croire qu’elle pourrait le défaire un jour. Après avoir copieusement critiquer ma tenue vestimentaire, elle alla s’installer dans le salon et demanda à James de lui faire du thé. Elle venait à peine d’arriver et je ne supportais déjà plus le ton impérieux et supérieur qu’elle employait avec lui. James était le majordome mais il était quand même un ami de la famille, il méritait un minimum de respect. Enfin, je me gardai de le faire remarquer à grand-mère, non pas à cause de la réaction qu’elle aurait eue mais plus parce que James m’avait formellement interdit de donner à ma grand-mère la moindre raison d’accélérer la procédure pour qu’elle obtienne ma garde.

Jusqu’au déjeuné grand-mère passa le plus clair de son temps à m’analyser. Après avoir décrété que j’étais trop maigre, que mes cheveux étaient ternes et que mon teint semblait jaunâtre, j’eu le droit à son fameux discourt sur la façon dont elle avait était élevée. Son éducation ressemblait à celle donnée aux soldats dans les camps militaires. Je fis mine d’être impressionnée mais en réalité j’avais pitié pour elle, je gardai ça pour moi bien sûr. Elle parlait sans arrêt et riait trop fort à ses propres blagues. Je n’arrivais pas à croire qu’elle avait perdu son fils quelques jours avant. Aucune trace de tristesse ne ce lisait sur son visage, sur ses gestes ou dans sa voix. Elle aurait pu faire le mur comme moi, mais ce n’était pas ça je le savais. J’avais toujours su observer les humains rien ne m’échappait généralement. Je déchiffrais toujours la peur derrière le respect, la tristesse que cachaient les sourires ou le dégout que recouvrait la compassion. Le monde où je vivais n’était pas tendre. En apparence tout était beau, mais le gouffre n’était pas loin derrière les mises en scène calculées au millimètre.

Chaque femmes, chaque hommes que j’avais rencontré pendant les rares réceptions auxquelles je participais ne pouvaient cacher leurs sentiments. Rien ne m’échappait. J’observais grand-mère un moment, elle avait l’air si détendue. Aucune tristesse ou frustration en vue. Je ne savais pas comment réagir à cette neutralité. Il était possible que ses sentiments soient si complexes que je n’arrivais pas à les comprendre. Cette confusion me gênait. Ce fut seulement pendant le déjeuné que je me décidais à lui poser la question. J’avais été sage durant toute la matinée, je pouvais bien oser une petite question. Je choisis de lui en parler à la fin du repas. Je pris une grande inspiration puis lui lançai :

_ Papa te manque non? Elle me jeta un regard noir, je tentai de me rattraper. Je disais juste ça pour te réconforter, enfin si tu as besoin de quelqu’un à qui parler… Enfin je pensais que tu … Inutile de continuer, elle ne m’avait pas quitté des yeux et paraissait surprise maintenant.

_ Ecoute ma petite, la mort d’Eric à bouleverser ma vie. J’ai perdue une partie de moi-même il y a quelques jours. Mais il est inutile de se lamenter sur son sort. La vie continue. Tu pensais peut-être que je n’allais pas me relever. Détrompes-toi, je suis plus forte que tu ne le pense. Et puis il a eu une belle vie, de plus voyant la vie que je mène je n’ai pas de quoi me plaindre. Ah! Ma pauvre, tu n’as encore rien vu de la vie. Tu comprendras plus tard qu’il est inutile de se pleurer sur son sort. Eric est parti point, j’avance, et tu devrais en faire autant. Fin de la discussion!

J’étais choquée. Incapable de parler. Elle avait lancé ça sur un ton désintéressé, comme si elle avait appris un texte par cœur. Il était normal qu’elle veuille passer à autre chose, mais on n’oublie pas quelqu’un aussi facilement, surtout pas son propre fils. J’avais moi même décidé d’avancer mais je n’avais jamais vraiment arrêté de souffrir. Je m’étais juste convaincue que je ne souffrais pas. Le point brulant qu’avait laissé la mort de mon père en moi n’avait jamais vraiment disparu. Il était toujours là prêt à se manifesté dès que je baisserais la garde. Alors que j’avais été marquée au fer rouge par ce départ, cette femme avait l’air de n’avoir jamais souffert. Grand-mère avait soudain l’air inhumaine. Froide, lustrée, polie comme la pierre. Jamais je n’avais vu quelque chose d’aussi étrange chez un humain.

Je décelai maintenant la complexité de ses sentiments. Elle n’éprouvait que du mépris pour mon père. J’en étais sure, rien ne pouvait justifier un tel désintéressement. C’était horrible, j’étais dégoutée. Je fis mine de rien et n’évoquai plus le sujet. Il fallait que je comprenne pourquoi ce mépris, mais pas maintenant. J’attendrais d’avoir complètement cerné le comportement de madame Bleau. Je ne n’arrivais plus à la considérer comme ma grand-mère désormais, elle ne serra que madame Bleau. Je m’appliquerai à l’appeler grand-mère devant elle, mais au fond elle n’en serra pas moins que madame Bleau.

Voila une semaine qu’elle s’était installé dans le manoir. Une semaine durant laquelle je m’étais évertuée à l’éviter. Et oui! Madame Bleau avait décidé de s’installer durant un moment après notre premier entretien. Sept longs jours qu’elle était là et j’avais l’impression qu’elle hantait les lieux depuis une éternité. Elle s’était approprié le manoir. Organisant des réceptions et invitant ses amies issues de la haute bourgeoisie comme elle aimait le dire. Imposant son mode de vie, et surtout traitant James avec mépris. Je restai impassible face à ces excentricités, comme il me l‘avait conseillé.


Après deux semaines à la maison, j’avais décidé de retourner au lycée. Ah! Le lycée. Rien ne me donnait envie d’y retourner, je n’avais pas d’amis. Pour tout le monde j’étais Emilie Bleau, fille du grand entrepreneur Eric Alphonse Bleau et aujourd’hui héritière d’un empire colossale. La grande brune, aux yeux vert, toujours première dans toutes les matières même en éducation physique, et surtout, toujours seule. J’étais la fille bizarre à qui tout le monde avait essayé de parler mais qui était trop bien pour se mélanger avec les autres. En réalité tous ceux qui s’étaient donné la peine de m’aborder étaient intéressés par la situation financière de mon père, c’étaient des personne qui se venterai d’être amis avec Miss Bleau. J’avais donc décidé de prendre pour amis la solitude. Bien des fois j’avais fuis les personnes s’intéressant à moi, je n’avais que faire des restes d’amitié que certains venaient m’offrir après s’être fait jeter d’un groupe ou je ne sais quoi d’autre.

Dans le fond j’avais l’impression de ne ressembler à personne dans ce monde. Je me sentais différente des autres. Mes préoccupations n’avaient rien à voir avec celles de mes camarades de classe. Alors que certain se collaient la migraine pour savoir ce qu’ils porteraient le lendemain, je m’occupais l’esprit avec bien d’autre chose. Comme essayer de faire correspondre des souvenirs flou, avec ma vie d’aujourd’hui. Enfin, après tout il fallait absolument que je retourne en cours. Malgré les facilités que j’avais en cours - j’avais déjà rattrapé le retard que j’avais accumulé - il ne servait à rien que je reste à la maison. De plus le lycée me donnait une échappatoire pour éviter madame Bleau.


Dernière édition par fraise le Jeu 14 Jan 2010 - 18:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 18:36

Rien n'est perdu d'avance, on peut toujours progresser et on est ici pour ça. ^^

Pour le coup, j'ai vu plus de fautes que dans les précédents (ou du moins elles m'ont plus sauté aux yeux)

Quelques corrections donc :

-Quand l’un d’eux c’était approché de moi j’avais filer comme l’éclair => s'était
-ce qui me fit sourire car dans la vrai vie => vraie
-Pourvu que je me métrise, pensai-je. => maîtrise
-Tu pensais peu être que je n’allais pas me relever. => peut-être
-Détrompe-toi, je suis plus forte que tu ne le pense. => penses

Il y en a surement d'autres que j'ai laissé passé et je ne saurais quel conseil te donner pour les éviter. Personnellement je me retrouve à me relire 15 fois en regardant bien chaque mot pour en éliminer un maximum...et j'en oublie toujours.

Cela mis à part, je trouve ton récit vraiment intéressant aussi bien sur le fond que sur la forme.
La suite ! Smile


Dernière édition par Malkav le Ven 15 Jan 2010 - 11:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2010 - 19:16

Merci!! J'espère vraiment pouvoir écrire un jour sans faire de fautes!! Mais bon j'ai appris à vivre avec ce gros défaut!! Parfois je me dis : "Heureusement que les fautes d'orthographe ne s'entendent quant on parle! Parce que sinon ce serait .Sans nom. Affraid !!!"

Enfin bref!
Voila la suite et la fin du deuxième chapitre.
(Petite précision, l'histoire se passe en Angleterre, à Londres sîrement, je ne sais pas encore)

J'ai corrigé ce que j'ai pu moi même!
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J’avais tout planifié pour arriver juste avant le commencement des cours et pour ainsi éviter toute les personnes qui voudraient me présenter leurs fausses condoléances. La journée commença avec un cours de français de deux heures. Le français la matière qui ne me servait à rien car je le parlais couramment. Mon père avait insisté pour que nous nous exprimions en français à la maison, ce qui m’avait permi de savoir parler cette langue à la perfection. J’écoutai donc Mme Horse nous parler d’un écrivain français, Victor Hugo. Evidement je connaissais ce poète mais ce jour là elle nous fit découvrir avec une passion débordante un poème que je n’avais jamais lu.

Mme Horse était une petite femme plutôt jeune. Elle avait plus l’air d’une lycéenne que d’un professeur. Elle avait des cheveux blond si bouclés qu’il formaient une touffe sur sa tête et était passionnée par son travail. Pour ne pas attirer l’attention sur moi je faisais comme si j’étais au même niveau que les autres. J’évitais de m’exposer aux autres et m’efforçai de me fondre dans le décor. Malgré tout j’obtenais toujours les meilleures notes en français et dans les autres matières aussi. C’est peut-être ça qui avait fini par agacer tout mes camarades de classe. Durant ces deux heures de cours je remarquai les regards plein appréhension que me jetaient certaines personnes. Même Mme Horse me lançait de petits sourires piteux. Ce que je lus dans leurs regards me mit dans un tels état de rage que j’eus du mal à m’empêcher de hurler sur eux. De la pitié! Ils avaient pitié de moi. Je ne supporterrais pas ça longtemps. Heureusement la fin du cour sonna et je pus aller me réfugier dans le bois derrière l’aile gauche du bâtiment.

Ce bois avait toujours été mon refuge. Je m’y sentais bien. De plus personne ne viendrait me chercher ici car je grimpais aux arbres comme personne. Pour moi, rien de plus facile que d’aller me percher à une dizaines de mètres du sol pour obtenir enfin la paix. Je bouillonnai encore lorsque j’eus atteint une branche assez haute pour m’éviter d’être repérée et assez solide pour supporter mon poids. Je m’adossai au tronc puis repensai à leurs regards. La colère revint à l’assaut. Qui étaient ils pour avoir pitié de moi? Je refusais d’être la pauvre orpheline du lycée celle qu’on regarde comme quelqu’un qu‘un mal ronge. Je tentai de respirer calmement pour apaiser ma rage. J’avais le temps de la pause déjeuner pour me calmer. Ma colère envolée, je laissai mon esprit vagabonder là ou bon lui semblait. Je repensai à mon père. Ses cheveux blond, ses yeux marron-verts, son sourire charmeur. Il me manquait terriblement, mais étrangement repenser à lui me faisait du bien. Je me remémorai son rire bruyant comme le rugissement d’un lion. J’avais l’impression de l’entendre de nouveau et je me surpris à sourire.

En pensant à lui je ressortis le papier que j’avais glissé dans la poche de mon manteau ce matin-là. La liste de courses que j’avais trouvé dans la boîte de scrabble. Je la parcourus de nouveau, et, de nouveau, je remarquai le titre souligné au dessus de la liste de courses. La Pirogue. Je ne comprenais pas. Toute la liste comprenait des produits alimentaires, pourquoi une pirogue? Pourquoi La Pirogue? En silence je retournai ce nom dans ma tête. Soudain une image s’imposa à mon esprit. En noir et blanc comme dans un rêve. Un ordinateur avec un tas de mots affichés à l‘écran, l’alphabet et des chiffres qui défilaient à une vitesse folle. Je fus tellement surprise que je perdis l’équilibre et chutai dans le vide. La chute ne dura que quelque seconde, durant lesquelles je sentis les branches me griffer et me fouetter le visage. Puis, le trou noir…

Je fus réveillée par une douleur fulgurante sur le côté gauche de mon crane. J’y passai la main et récoltai du sang coagulé. Je tentai de me relever mais la douleur s’accentuait dès que je faisais le moindre mouvement. Je restai donc allongée au milieu des feuilles mortes... Tandis que je rassemblai mes forces pour me lever, je sentis une présence près de moi. Un jeune garçon brun aux yeux bleu perçant se tenait debout et me regardait étrangement. Surprise, je bondis sur mes pieds oubliant ma blessure. Un éclair foudroyant m’aveugla, la douleur était si forte que je retombai à terre. Le garçon n’avait pas bouger, il restait spectateur. Il me scrutait l'air intrigué. Il s’approcha et s’agenouilla près de moi.

_T’as fais une sacré chute. Attends laisse moi voir ta blessure. Il y jetta un coup d’œil. Ca n’a pas l’air méchant mais il vaut mieux qu‘un médecin voit ça. Tu as perdu beaucoup de sang. Ne bouges pas je vais appeler les secours. J’étais sonnée mais quand je le vis prendre son téléphone portable je réagis au quart de tour. Je lui arrachai le téléphone d’un mouvement si rapide que j’en eu le vertige.

_ Non, tu n’appelles pas les secours, ça va aller. Je vais m’en sortir toute seule. Ma voix claquât plus sèche que je ne l’aurai voulu. Il me regarda d’un air surpris. En réalité je ne souhaitais pas attirer l‘attention sur moi, trop visible depuis la mort de mon père, je ne voulais pas en rajouter. De plus, si quelqu’un venait à découvrir cet endroit s’en était fini de ces moment de calme que je m’octroyais en fuyant la foule.

_ Enfin sois raisonnable, tu n’arrives même pas à te lever.

_ Ne comprends-tu pas ma langue ou serais-tu sourd? Je t’ai dis que ça allait.

Sur des mots je bondis sur mes pieds et fonçai hors du bois. Arrivée dans le parc du lycée je réfléchis un instant, une tache bien difficile car la douleur m’empêchait de rassembler mes idées. Si j’allais à l’infirmerie, on appelerrait chez moi et madame Bleau serait au courant. Je savais pertinemment que je ne supporterrais pas ses reproches fondés sur le semblant d’éducation qu’elle avait reçu. Il fallait que je me fasse soigner sans que madame Bleau soit au courant. Il n’y avait qu’une option aller directement chez notre médecin de famille, le docteur Charles. Je savais que je pouvais lui faire confiance, il ne dirait rien à personne. Son cabinet se trouvait à l’autre bout de la ville. Je devais prendre le taxi. Chaque chose en son temps, il fallait d’abord que je sorte du lycée sans me faire remarquer. Je regardai derrière moi personne en vue, bizarre j‘avais cru que ce garçon m‘aurait suivi. Le mur derrière la bibliothèque du lycée donnait directement sur la rue. Si j’arrivais à l’escalader personne ne pourrait me voir.

Le mur était haut, mais il fallait que j’essaye tout de même. J’attachai mon manteau autour de ma taille puis entrepris de grimper sur le mur. Sa surface en pierre n'offrait que très peu de point d’appuis, mais j’y arrivai quand même. Je pris le risque de sauter de l’autre côté sans même regarder où j’atterrirrais. Cela m’amusait de prendre des risques inutiles! Comme un chat j'aterris sur mes pieds puis commençai ma course. Ma tête me faisait toujours très mal mais je savais comment gérer cette douleur. Il me suffisait juste de la mettre de côté. Une dose d’adrénaline me suffisait pour faire en sorte que j‘aie moins mal. La souffrance me paraissait lointaine maintenant, mais je savais que quand je devrais lui faire face de nouveau elle serait bien plus forte.

Mettant mes appréhensions de côté, je grimpai dans un taxi et lui indiquai l’adresse du docteur Charles. Le chauffeur me regardait bizarrement, comme on regarde une folle. Il était vrai que mon allure n’était pas des plus soignées. Mes cheveux étaient collant à cause du sang, ma veste et ma chemise étaient maculées de rouge et mes mains étaient pleines de terre à cause du mur que j’avais escaladé. Le chauffeur hésitait, il se demandait surement si je lui payerrais sa course. Je l’ignorai, il finirait bien par démarrer un jour. Ce qu’il fit. Durant le trajet je m’appliquai à ne pas penser à la douleur. Pour se faire, je repensai à ce garçon qui m’avait trouvée. Son regard moqueur, son air choqué lorsque j’avais refusé son aide. Je n’aimais pas ce type, je n’aimais pas la façon dont il m’avait toisé. Je n’aimais pas ce regard car j’avais l’impression qu’il avait découvert le moindre de mes secrets rien qu’en me regardant. Je détestais ça!

Je n’eu même pas l’impression que le taxi avait bougé lorsque le chauffeur m’interpela pour m’apprendre que j’étais arrivée à destination. Je sortis de ma rêverie et remarquai son regard, le même qu’il m’avait lancé au départ. J’eu un petit sourire sans conviction lorsque je lui tendis un gros billet et lui demandai de garder la monnaie. Il me souris lui aussi. Son sourire était si sincère qui me transperça le cœur. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas vu de vrai sourire. Je me surpris même à être jalouse de cet homme. J’étais jalouse de ne pas, de ne plus, être capable de sourire aussi sincèrement que lui. J’aurais troqué tout ma fortune pour être capable de faire une telle chose de nouveau. Sourire.

Le docteur Charles, un homme plutôt rond et vêtu de son éternel costume à trois pièces, m’accueillit en urgence dans son cabinet privé. J’eus le droit à deux points de suture. Comme je l’avais prédis la douleur se fis plus cuisante quand je décidai d’y repenser. Comme si la blessure me faisait payer le fait de l’avoir mise de côté. Le docteur Charles me donna un calment et me conseilla de me coucher tôt ce soir là. Je n’avais rien de grave, mais il fallait quand même que je me repose. Je remerciai le docteur Charles et me dirigeai vers la porte. Soudain, je me souvins que ma tenue était pleine de sang. Si je rentrais dans cet état j’étais sûre que madame Bleau allait piquer une crise. Je pouvais, me racheter des vêtements avant de rentrer à la maison. Mais elle avait l’œil, elle remarquerait surement ce changement et en tirerait les pires conclusions.

Je m’assis dans la salle d’attente pour réfléchir un moment. Trop d’événement c’étaient produit cet après midi, j’avais besoin de recul. Je m’étais assommée en tombant d’un arbre, j’avais escalader un mur, traverser toute la ville pour me faire soigner sans que personne ne remarque mon absence. Et bien sûr, personne n’avait rien remarqué. Translucide comme l’air, invisible ou sans importance... ou bien rapide comme l’éclair, insaisissable comme la fumée. J’avais trouvé! Il me suffirait d’escalader la façade droite de la maison jusqu’ à la fenêtre de ma chambre. Il fallait dire qu’aujourd’hui je me comportais comme un singe. Cette pensée me fis sourire. Pas un vrai sourire juste un petit rictus sans joie. Je me forçai à ne penser à rien, si ce n’est au moyen de rentrer à la maison sans être vue. J’escaladerai le mur, encore.
Ce soir là madame Bleau me retins un moment après le diner.

_ Restes là ma chère Emilie, je dois te parler, lança-t-elle le regard ailleur. Mon cœur fit un bond le lycée devait avoir appelé malgré les excuses que je leur avait faite au téléphone. Mon esprit faisait mille calcul alors que mon expression restait impénétrable. J’avais appris tout au long de ses années à faire face à ce genre de situation lorsque les invités de mon père se montraient trop curieux.

_ Nous organisons une soirée réunissant toute la haute société de cette ville. J’aimerais que tu y assistes mais aussi que tu te comporte comme une personne digne de ces invités. J’aimerais que tu cesses avoir cette mine refermée et que tu accueilles ces personnes avec le sourire et la patiente qu’il faut, me dit-elle d’un ton sec et dur. Je faillis protester contre cet ordre, mais ma tête me fit si mal que je crus qu’elle allait exploser. Je fermai les yeux et une image s’imposa à mon esprit, la même que dans l’après-midi. Un écran d’ordinateur sur lequel on pouvait voir des chiffres, des lettres et des mot inscrit en bas de l’écran. Mais l’image n’était pas restée nette aussi longtemps que cet après-midi. Elle commençait déjà à disparaitre. Il fallait que je garde cette image en tête rien ne devait me perturber. Je rouvris les yeux et vis qu’elle m’observait. J’acquiesçai et prétextai un devoir à rendre en français pour le lendemain pour pouvoir aller dans ma chambre directement.

A peine arrivée dans ma chambre je me ruai sur le bureau pris un crayon et une feuille puis fermai les yeux. Il fallait que je retrouve cette image dans ma tête. Il fallait que je la revoie juste une seule fois, juste un moment, pour pouvoir la dessiner. Je restai là assise devant ma feuille blanche, les yeux fermés, les muscles tendus par l’effort de concentration . Je repensai cet après-midi, le moment ou elle avait été la plus nette. Je me remémorai toute la scène le cour de français le bois derrière l’aile gauche du bâtiment, l’image, ma chute, ce type bizarre. Ce type bizarre, ce type, ce type. Je n’avait plus que son visage en tête. Je n’arrivais plus à retrouver l’image qui s’était imposée à moi. Ses traits étaient comme imprimé sur ma rétine, pas moyen de m’en débarrasser. Ma tête me faisait trop mal pour que je puisse réfléchir plus longtemps. Je m’octroyai deux aspirines avant de me coucher, déçue et épuisée.

« Trop proches de moi, les hommes en noir me voulaient du mal. Il fallait que je me sauve mais j’étais pétrifiée. Leur longues vestes de cuir ondulaient derrière eux comme des capes. J’avais la gorge serrée, impossible de crier. Je sentis la panique s’infiltrer en moi, glaçant mon sang, partant des pieds et remontant petit à petit jusqu‘au cerveau. La peur se fit comme un poison mortel, brulant mon corps de l’intérieur. La douleur était telle que je m’effondrai par terre, tremblante. La souffrance se fit plus oppressante à mesure qu’elle se propageait en moi. Soudain pensant que j'allais mourir de peur, quelque chose s’empara de moi, un instinct destructeur et dangereux. La douleur s’infiltra dans ma chair puis disparut, elle fit place à une force étonnante. Mes muscles se contractèrent, et je bondis en avant, comme une panthère en pleine chasse. Si je lus la terreur dans leur yeux, je la ressentis également au fond de moi même…» Je me réveillai en sursaut, il était près de cinq heures du matin. 


Dernière édition par fraise le Sam 16 Jan 2010 - 1:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeVen 15 Jan 2010 - 8:34

Correction de la deuxième partie du chapitre 1

Spoiler:

Citation :
Détrompe-toi, je suis plus forte que tu ne le pense. => Détrompes-toi / penses
"Détrompe-toi" est juste c'est à l'impératif !


Dernière édition par schadow54 le Sam 16 Jan 2010 - 11:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeVen 15 Jan 2010 - 14:20

Merci c'est gentil d'avoir corriger! J'immagine que ça a du te coller la migraine!!!

Merci en tout cas!

Je vais corriger ça tout de suite!
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeVen 15 Jan 2010 - 15:03

Voilà j'ai corrigé le premier chapitre grâce à votre aide. .Sans nom. Icon_cheers
Merci!.Sans nom. 316717
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 8:25

Non, ça va, ce n'est pas quelques fautes qui vont me donner des migraines !

Correction première parte du chapitre 2
Spoiler:

Correction deuxième partie du chapitre 2
Spoiler:
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 10:13

Merciiiii!!!
J'ai rêvé cette nuit que tu m'envoyais un message pour me dire que t'en avais marre de corriger!!!

Et ton avis sur l'histoire?
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 22:02

Salut les p'tis chats!!

Je viens poster la première partie du chapitre trois. J'ai essayé de corriger par rapport aux erreurs que j'avais fait dans les chapitres précédents.

Voilà. En espèrant que ça plaise.
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3

J’étais d’une humeur massacrante et le manque de sommeil n’arrangeait rien à mon état. Je sortis plus tôt de chez moi pour éviter madame Bleau. James me déposait au lycée d’habitude, mais aujourd’hui je préférai marcher. Mes pieds me portèrent au lycée sans que ne m’en rende compte. Mon cerveau était éteint et mon corps agissait par habitude. J’étais presque arrivée lorsque je remarquai que quelqu’un me suivait. Je n’avais rien de vu de spécial mais je sentis une présence toute proche. Aussi étrange que cela puisse être, je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s’agissait. J’accélérai le pas, lui aussi. Il se mit à courir pour me rattraper et arrivé à ma hauteur, il marcha mes côtés. Était-il impossible d’obtenir la paix juste pour une demi-heure? Je l’ignorai totalement et fixai mon regard sur l’horizon. Mais que voulait-il au juste? Je gardai le silence, inutile de lui faire croire que sa compagnie m’était agréable. Il fallait que je me débarrasse de lui. J’accélérai le pas encore, il fit de même et cela m’agaça au plus haut point. Je serrai les dents de rage.

Bouillonnant à l’intérieur, je me battais avec moi-même pour rester de glace. Je serrai les points, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait mais je n’avais qu’une seule envie : le frapper! Je n’avais jamais été violente et cela me fit peur. Soudain, un sentiment étrange vient s’installer en moi. Ce n’était pas un sentiment à proprement parler, c’était plus comme l’écho d’un sentiment, son ombre. Je le ressentis au fond de moi-même, dans ma tête et au creux de mon estomac, mais comme si c’était derrière un rideau. Une joie et une irrésistible envie de rire. J’avais envie de laisser cette joie parcourir tout mon corps, je voulais rire comme une cinglée jusqu’à ce que je tombe de fatigue. J’essayai d’atteindre ce sentiment mais c’était impossible. C’était comme d’essayer d‘atteindre une chose dans un rêve, elle s’éloigne à mesure qu’on s’en approche. Sauf que là c’était en moi, caché derrière ce rideau de fer, je n’en percevais que l’ombre et les contours. Comme s’il ne m’appartenait pas de ressentir cette joie pleinement et de me laisser aller à cette hilarité comme je le voulais, j’en fus frustrée. Le sentiment s’estompa peu à peu et je revins à la rage que j’éprouvais à l’encontre de cet imbécile qui me suivait!

Nous approchions du portail du lycée et je n’avais toujours pas compris pour quoi il me collait ainsi. Je lui lançai un coup d’œil discret, il arborait un sourire moqueur et satisfait! C’en était trop pour moi. Ma colère explosa violement, brisant la cage de glace qui la contenait.

_ Qu’est ce que tu veux?, avais-je beuglé en me plantant devant lui.

_ Et toi, qu’est-ce que tu veux? Répondit-il d’une voix douce et sérieuse. Son ton me refroidi. Il avait posé cette question comme si ce que j’allais répondre donnerait un sens à sa vie. Je n’avais pas de réponse à ça, je restai là à le regarder avec des yeux rond comme des pains. Il me contempla lui aussi pendant un moment, immobile, impassible. Il avait l’air gentil. Je commençais à regretter de lui avoir crier dessus, quand son visage se fendit soudain en un large sourire. Il explosa de rire.

_ Si tu voyais ta tête! Je ne savais pas à quel point ça marcherait sur toi!

La colère bouillonna de nouveau en moi. Je lui jetai un regard assassin et continuai ma route plus lentement. Je m’efforçai de ne rien laisser transparaitre, inutile de le laisser voir à quel point il m’avait mise en colère. J’inspirai un bon coup et remis mon masque : expression indéchiffrable, regard froid et indifférence. Malgré tout, ce crétin continuait à me suivre.

_ Hé!! Attends une seconde.. Il me barra le passage et me tendit un bout de papier.
_ Je voulais juste te rendre ça! Je l’ai trouvé l’autre jour dans le bois. Tu as du le faire tomber, je me suis dis que tu en aurais besoin. Pour… heu.. faire tes courses!

Je reconnus la liste que mon père avait dressé. Une vague de souffrance m’envahie, je tentai de refouler les larmes qui brulaient mes yeux. Soudain, j’avais envie de hurler et de courir. Courir jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que mes muscles me fassent mal, jusqu’à ce que la douleur physique soit plus cuisante que celle du cœur.

_J’aimerais aussi que tu me rendes mon portable, tu me l’as arraché des mains comme une…ça va? Il s’était penché vers moi et me regardait l’air inquiet.

Je me ressaisis. Inutile de l’impliquer dans mon combat personnel, contre la souffrance.

_ Oui ça va, répondis-je. J’aurais voulu que ma voix soit plus assurée, mais ce ne fut qu‘un chuchotement qui s‘échappa de ma bouche. Je pris une inspiration.
_ Demain, dis-je, il m’interrogea du regard. Ton portable, je te l’apporterais demain.

Ce fut tout ce dont j’étais capable. Je serrai le morceau de papier dans mon poing et m’en allai. Il ne me suivit plus, j’en fus soulagée. Ces dernier temps la douleur frappait sans crier gare. La plus part du temps je l’éloignais de moi, mais ce n’était jamais définitif.

J’avais rangé le téléphone portable dans le tiroir gauche de ma commode. Je réserve ce tiroir au chose que je ne dois pas oublier de faire. Avant, j’y laissais des mots que je m’adressais à moi-même pour ne pas oublier de faire telle ou telle chose. Mais depuis que j’avais changer ma chambre, je n’avais plus rien mis dedans car au fond tout ce que je voulais c’était oublier. Je pris de portable et le fourrai dans mon sac. Je descendis les escalier rapidement pour sortir de la maison, mais madame Bleau m’attendait en bas de l’escalier.

_ Je dois te parler, dit-elle.

_ Bien sur grand-mère, répondis-je. Je faisais beaucoup d’efforts pour lui parler sur un ton neutre.

_ La soirée que nous organisons est prévue pour demain. J’aimerais t’offrir une robe pour cette occasion. Je viendrais te chercher après les cours.
Alors que j’avais envie de répondre que « nous » n’organisions rien du tout et que je ne voulais pas aller à sa fête de débiles, je m’entendis dire tout autre chose.

_ Grand-mère j’ai des devoirs, je ne vais pas pouvoir venir. Pourquoi n’irais-tu pas m’acheter la robe et tu m’en ferras la surprise?! Répondis-je en souriant piteusement. Je n’avais pas envie d’aller avec elle en plus d‘assister à cette réception.
_ Non, je veux que tu viennes avec moi, tu es la première de la classe, tu t’en sortiras bien! Elle me rendis mon sourire, en plus sincère mais plus mesquin aussi.

_ Mais, grand-mère..

_ Je viens te chercher après les cours. Vas y, tu vas finir par arriver en retard, lança-t-elle avec un sourire encore plus large.

J’ai juré dans ma barbe pendant tout le trajet. James qui conduisait ne cessait de pouffer en m’entendant dire n’importe quoi sur Madame Bleau.

_ James arrêtes de rire!, l’implorai-je. Dis moi plutôt quand est-ce qu’elle va s’en aller pour que je puisse enfin avoir une vie paisible, sans avoir à me pavaner en tutu devant de vielles mémés bourrées de botox! Il rit.

_ Ça fait longtemps que je ne t’ai pas entendu dire n’importe quoi sur le coup de la colère, dit-il. A dire vrai, ça fait longtemps que je ne t’ai pas entendu dire quoi que ce soit. Comment vas-tu?

_ Je vais bien. Mentis-je, mal.

_ Je sais que tu mens. Aller dis moi.

Il s’arrêta devant le lycée, et se retourna pour me regarder dans les yeux. Je n’avais pas envie de parler de moi.

_ Je vais aussi bien que possible. Et tu sais ce qui me ferrait me sentir mieux, c’est que madame Bleau limite ses visites à une fois tout les deux mois! Je lui souris vraiment. Ce fut le premier sourire que je réussissais à faire depuis longtemps. Il me fit un clin d’œil et je descendis de la voiture. Lorsque je refermai la portière, je vis mon reflet dans la vitre. Ce que j’avais cru être un sourire ressemblait plus à une grimace qu’a autre chose. Je soupirai et me dirigeai vers le portail du lycée.

_ Bonjour, me lançât une voix joyeuse et familière.

_ Bonjour, répondis-je. Mon ton me fis pitié par rapport au sien, d’un côté un début de printemps et de l’autre une journée grise et pluvieuse. Il se tenait devant le portail, adossé au mur de brique.

_ Comment vas-tu?, demanda-t-il. Deuxième fois qu’on me posait cette question, même si cette fois ci ça n’avait rien à voir avec la question que James me posait.

_ J’ai ton portable, éludai-je. Je le tirai de mon sac et lui tendis.

_ Merci, c’est gentil de l’avoir apporter, j’ai vraiment cru que tu allais le garder pour toi, plaisanta-t-il. Je me présente, Benjamin Walton, dit-il en me tendant sa main. Je détestais les bavardages inutiles. L’idée de partir sans répondre me traversa l‘esprit, mais j’avais une sorte de dette envers lui : il avait trouvé la liste de mon père et me l’avait rendus.

_ Emilie Bleau, dis-je en effleurant sa main juste une seconde.

Je partis vers le lycée, sans lui laisser le temps d‘ajouter quoi que se soit. J’avais assez bavarder pour aujourd’hui. J’entrai et me dirigeai vers la salle 15, pour mon cours d’histoire. Il me suivit encore. Décidément il était vraiment cinglé. Je ne dis rien, mais je commençai sérieusement à me demander d’où il sortait. Je ne l’avais jamais vu au part avant dans le lycée. J’avançai un peu plus vite, pour le distancer. De toute façon, il va me lâcher les baskets quand je devrais aller en cour, pensais-je.

Je n’étais plus qu’à trois porte de la salle d’histoire et il était toujours sur mes talons. J’étais agacée par ce comportement ridicule. Je me retournai et le toisai sévèrement. J’allais lui dire d’arrêter ses âneries, mais il m’ignora complètement et fixa le plafond. Il me dépassa et entra dans la salle de classe. Il venait d’entrer dans une salle, sans en avoir le droit, juste pour m’énerver. Je ne comprenais rien au agissement de ce garçon. De toute façon ce n’était plus mon problème, M Elric, le professeur d’histoire, s’en chargerait.

J’entrai dans la classe et allai m’installer à ma place sans accorder un regard à personne. Surtout pas à l’autre là. Je sorti mes affaires sans lever le regard. Lorsque tout le monde fut installer M Elric ferma la porte, signal pour le commencement du cours. Je levai enfin les yeux, pensant qu’il avait mis le garçon qui me suivait dehors. Je fus effarée de constater qu’il se tenait debout près du bureau du professeur, l’air détendu et confiant.[/size]
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 22:51

Alors je viens de lire le chapitre 2, je donne mon avis sur le 3 un peu plus tard.

Super bien ^^ Bon style, bon rebondissements, et surtout une très forte personnalité de l'héroine.

D'abord une remarque générale sur les dialogues. Je trouve que tu mêles un peu trop le narratif et le parlé. Je mettrais un retour à la ligne au moment ou la partie parlée se termine. ça serait plus clair.

Autres remarques :

Citation :
Je ne supporterrais pas ça longtemps.

je ne supporterais

Citation :
De plus personne ne viendrait me chercher ici

Je trouve le "de plus" inutile.


Citation :
lorsque j’eus atteint une branche

là je mettrais simplement le passé simple. Lorsque j'atteints

Citation :
Le garçon n’avait pas bouger,

bougé

Citation :
e chauffeur hésitait, il se demandait surement si je lui payerrais sa course.

hésita ... payerais



Le rêve à la fin du chapitre 2 est joli, mais un peu fouillis. Je pense qu'il faudrait le revoir un peu. mais je ne suis pas sur comment ^^
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeSam 16 Jan 2010 - 23:13

Intéressant ^^ j'aime bien (oui, je sais que je ne suis pas très constructif)
En tout cas, ça donne envie de connaître la suite!
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeDim 17 Jan 2010 - 10:41

Le mystère commence à prendre forme et j'aime toujours bien. Vivement la suite Smile
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeDim 17 Jan 2010 - 16:31

Toujours aussi intéressant et captivant.

Juste un détail qui m'a fait tiquer:

Citation :
James me déposait au lycée d’habitude, mais aujourd’hui je préférai marcher. Mes pieds me portèrent au lycée sans que ne m’en rende compte. Mon cerveau était éteint et mon corps agissait par habitude.

J'aurai trouvé autre chose à mettre à la place du 2nd "habitude" (genre réflexe ou autre) étant donné que son habitude est de se faire déposer, pas de marcher. Et pour éviter la répétition aussi.


Vivement la suite en tout cas.
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeDim 17 Jan 2010 - 16:33

Merci c'est gentil.
Tu as raison! Je vais changer ça!
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeDim 17 Jan 2010 - 17:18

C'est toujours très mystérieux, mais j'aime bien !

Spoiler:
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeDim 17 Jan 2010 - 20:26

Merci Schadow.

Par contre je bug un petit peu sur la suite du chapitre trois, donc ça va prendre du temps.

Merci, de me lire les p'tis chat!!
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeJeu 21 Jan 2010 - 20:59

Salut les p'tis chats j'ai travaillé un peu sur le chapitre trois. C'est pas grand chose mais comme ça marque un tournant dans l'histoire, que vous n'êtes pas sensé comprendre tout de suite, j'ai besoin de vos avis!

__________________________

Je fus surprise, un moment, et compris qu’il avait une bonne raison d’être là, alors décidai de ne plus y faire attention et retournai à la contemplation de ma table.

_ Bonjour, dit le professeur, je vous présente Benjamin Walton. Il vient du Canada. Il arrive deux mois après la rentrée donc il a un peu de retard et il lui faut un partenaire pour l‘exposé à rendre, je le rappelle, dans deux semaine. Des volontaires?, aucune réaction dans la classe.

_ Personne ne se dévoue, alors je choisis. Humm… Emilie, tu es celle qui se débrouille le mieux dans cette classe, tu aidera Benjamin à prendre de train en route et vous serez partenaire pour l’exposé vu que tu comptais le préparer toute seule.

Je levai la tête, toute la classe s’était tourné vers moi. Une vingtaine de paire d’yeux me regardaient, avides de connaitre ma réaction. Je ne laissai rien paraitre, rien qui puisse les satisfaire! Le professeur me sourit et n’attendit pas que je réponde pour commencer son cour. Benjamin vint s’assoir près de moi. Je l’ignorai. Pourquoi est-ce qu’il fallait que ça tombe sur moi? Normalement cela ne me dérangeait pas d‘aider quelqu‘un, mais c’était juste parce que c’était lui.

Je pris une grande inspiration. Aller, c’est pas la mer à boire , me dis-je. J’ouvris mon livre d’histoire à la page indiquée au tableau et le posai au milieu de la table pour qu’il puisse suivre avec moi. Je restai silencieuse pendant le cour, sauf pour répondre à mon voisin de table. Benjamin me posa quelques questions auxquelles je répondis brièvement. J’essayai de ne pas laisser mon agacement paraitre car je ne voulais pas être méchante. Ce n’était pas de sa faute le professeur m’avait choisi pour être sa partenaire. Le cours passa très vite, je passais le plus clair du temps à répondre aux questions de M Elric dans ma tête pendant que les autres se creusaient le cerveau pour trouver la réponse. Alors que j’allais vers l’extérieur du lycée pour être tranquille un peu pendant la pause déjeuner, Benjamin m‘interpella :

_ Hé! Emilie attends!
Je me retournai et attendis qu’il arrive à ma hauteur pour répondre.

_ Oui?

_ Je voulais te proposer qu’on se voit cet après-midi après les cours pour commencer l’exposé.

_ Je ne peux pas cet après-midi, dis-je en repensant à madame Bleau.

_ Demain alors?

_ Je ne peux pas non plus demain.

_ Après-demain alors?, dit-il en rigolant.

Il avait un visage tendre et joyeux, et cette lueur malicieuse dans l‘œil. Sa peau était dorée par le soleil. Ses yeux bleu-gris tranchaient sur ses cheveux brins coupés court. Il avait l’allure de quelqu’un qui vient du sud, de la méditerranée, pas du Canada.

_ Tu es un peu bronzé pour le Canada!, la remarque avait franchi mes lèvres sans que ne lui en donne l’ordre.

Il me regarda surpris puis sourit largement.
_ J’ai vécu juste un an au Canada, je ne suis pas de là-bas.

Soudain j'eus mal, cette souffrance me frappa avec une force étonnante. Ce n’était pas la douleur que je redoutais, celle à laquelle j’étais habituée. C’était physique. Ma tête allait exploser. J’eus à peine le temps de tressaillir que c’était déjà finis. A la place je fus prise de nausées.

_ C’est OK pour après-demain, dis-je en partant.

Je me dépêchai de mettre le plus de distance possible entre nous, il ne manquait plus que je vomisse devant lui ou, pire encore, sur lui! J’aperçus son regard surpris en m’éloignant. De loin, il me lança un « Salut, hein! », un soupçon de reproche dans la voix. Arrivée dans le bois, je m’assis et m’adossai contre un arbre. Je n’avais pas la force de grimper. Je me sentais bizarre, la nausée s’était estompée, un peu. Je respirai lentement pour essayer de calmer les soubresaut de mon estomac. J’aurais peut-être dû manger quelque chose ce matin et hier soir aussi, me dis-je. Je sortis une barre de céréales de mon sac l‘engloutie en trois bouchées. Emporter quelque chose de plus consistant, aurait été une bonne idée aussi, car j’avais encore faim. Une faim qui ne cessait de grandir. Une faim violente, qui finit par déchirer mes entrailles. J’aurais mangé n’importe quoi. J’avais mal. Mon estomac se tordait m’infligeant une douleur aigue. Manger. C’était devenu aussi important que respirer.

Je me levai et couru jusqu’à la boulangerie en face du lycée. J’achetai deux énormes sandwichs et commençai à manger l‘intérieure de la boulangerie. Assise sur un banc dans le parc du lycée j’engloutis les deux sandwichs en quelques minutes. Je me sentis un peu mieux. Je n’avais jamais ressentis une faim pareille. Mon front était perlé de sueur, j’irais me rafraîchir un peu avant d’aller en SVT.
Le cours portait sur la régénération cellulaire. D’habitude j’étais toujours très attentive, mais ce jour-là j’étais claquée. Je me sentais faible, comme si j’allais tomber malade. Je passai l’heure à gribouiller sur ma feuille. A la fin du cours j’avais dessiné trois magnifiques visages aux regards félins qui me fixaient. Je rangeais mes affaires lentement pour faire poireauter madame Bleau. C‘est tout ce que je pouvais lui infliger pour me venger un peu du fait qu‘elle m‘oblige à aller avec elle. Je sortis de la classe et me dirigeai tranquillement vers le portail. Elle m’attendait devant le lycée. Je ne voulais pas aller avec elle mais j’étais obligée, fichu procédure qui prenait trop de temps! Je soupirai et montai dans la voiture.

Je revins avec une robe dorée et blanche, très simple. Longue et large, elle était cintrée par un grand ruban qu’il fallait tourner trois fois autour de la taille. Madame Bleau voulait absolument que je prenne une robe courte bleu marine mais j’avais insisté pour prendre celle qui me plaisait. Elle n’allait pas choisir mes vêtements à ma place non plus, je ne la laisserais pas faire! Je rangeai la robe dans le dressing, et m’allongeai sur mon lit. Je n’avais plus trop ressenti la fatigue tant j’étais occupée à ne pas froisser madame Bleau, avec une remarque ou un geste mal placé, cet après-midi. Mais ça m’avait couté beaucoup d’énergie de retenir toutes les remarques cinglantes qui fusaient dans ma tête quant elle parlait. J’étais crevée. Je pris une douche rapide et me couchai. Je me sentirais mieux demain.

La maison grouillait de monde, je détestais ça. Tout ces gens qui entrent dans votre intimité, se permettent de poser des questions et de tirer des conclusions. Tous pareils. Tous très riches et très fiers, mais au fond tous très pauvres. L’essentiel, c’est ce qui leur manquait, un peu d’amour et d’humanité. J’observais la foule. Il y avait une femme magnifique aux cheveux blond qui descendaient en cascade dans son dos. Elle portait une robe verte courte et discutait avec un homme près de la cheminé. Je m’amusais à la voir rejeter la tête en arrière et lâcher un rire faux aux moindres de ses mots. Rien qu’à voir son regard, je comprenais qu’elle n’en voulait qu’à son argent. Riche prédatrice, raffinée, élégante et cupide, un classique! Le regard, tout était dans leur regards. Il les trahissait, tous. Ils se plaisaient à faire croire qu’ils menaient une vie parfaite. Une vie dont on aurait poli les coins pour éviter qu’elle ne blesse. Une vie ronde et douce, mais je savais, ils s’étouffaient avec ce rond parfait et le regrettaient amèrement, presque tous. Je commençais à me lasser de la danse ridicule de la blonde, n’avait-elle pas le tournis à force?

Je tournai le regard. Madame Bleau avait l’air de bien s’amuser, elle était dans son élément. Allant à droite, à gauche, riant faussement aux plaisanteries usées de ses ôtes. Qu’est-ce que je faisais là? Je ne m’en souvenais plus. Pourquoi étais-je au milieu de ces gens que je ne supportais pas? Ah oui, c’est vrai, je tentais de m’assurer un avenir dont madame Bleau ne faisait pas partie. Penser à mon but me redonna un peu de courage. Après tout je n’aurais qu’à rester dans un coin et ne parler que si on me pose une question. Un coup d’œil autour de moi suffit à tout ruiner, mon agacement et mon ennuis revinrent aussitôt. Je soufflai, vivement demain.

_ Salut! Me lança-t-il de sa voix joyeuse.
Je me retournai. Benjamin se tenait juste derrière moi, vêtu d’un costume gris foncé sur une chemise noire, ça lui allait super bien. Bizarrement je fus contente de le voir, soulagée aussi. Je n’était plus la seule adolescente de la soirée. Peut-être chasserait-il mon ennuis.

_ Salut, répondis-je.
Je ne savais pas quoi dire, je n’étais pas très bonne au niveau parlote. Il y eut un silence gêné. Je me demandai soudain qui l’avait invité, ce n’était pas moi, alors ses parents devaient connaitre madame Bleau.
_ Je ne savais pas que tu serais là, dis-je. Tes parents connaissent madame Bleau?

_ Non, pas mes parents, mon oncle. Je vis avec lui.

Il dû prendre mon silence pour une question muette car il ajouta :
_ Mes parents sont morts… il y a longtemps.
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeVen 22 Jan 2010 - 2:41

Malkav a écrit:
Toujours aussi intéressant et captivant.

Parfait pour me répéter. Je ne trouve rien à redire de particulier.

J'oserai presque dire que ça deviens de plus en plus intéressant.
J'ai vraiment hâte de connaître la suite.
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitimeVen 22 Jan 2010 - 8:59

Merci Malkav ton message me fait vraiment plaisir. Je vais essayer d'écrire la suite très vite, même si je suis un peu en panne d'inspiration.
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MessageSujet: Re: .Sans nom.   .Sans nom. Icon_minitime

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