La Terre des Héros (version scénario)

Pas trop longtemps j'espère... si dans une semaine, je ne vois rien, j'arrête de retenir Venin

C'est raisonnable comme délai ?

Chapitre 4

Scène 1
Dharaskô, une auberge.

Piilp se réveille. Sa tête lui fait atrocement mal. Que s'était-il passé? Ah oui, le sous-terrain. Ses compagnons étaient prisonniers, coincés entre deux lignes d'étagères qui se rapprochaient l'une de l'autre...

Le mécanisme! Le gnome se redresse, se rappelant soudain ce qu'il devait faire. Est-il trop tard pour sauver ses amis? Il ne le saura qu'en essayant.

Piilp prend alors conscience de l'endroit où il se trouve. Il se trouve dans une chambre modeste, mais spacieuse. Plus il reprend ses esprits, et plus il remarque certains détails comme les ronflements du forgeron.

L'ingénieur fouille alors la pièce du regard. Ses compagnons sont tous présents, étendus sur le sol. Ils ne portent visiblement aucune trace de blessure, le voilà rassuré.
Il se rallonge, un air paisible sur le visage. Piilp se redresse tout à coup.

PIILP
Le carnet!

Ses compagnons se réveillent en sursaut.

SONJA
Piilp? Comment te sens-tu?

Le gnome la rassure, toutefois sa voix tremble de déception.

PIILP
J'ai perdu le livre. Je leur ai donné...

ALTHOES
Que s'est-il passé?

Après avoir retrouver leur liberté dans le labyrinthe, Sonja, Althoes et Goltar avaient entrepris de chercher la sortie du dédale. En réalité, ils étaient tout proches, juste à deux tournants de leur dernière position. Ils avaient trouvé Piilp inconscient. Soucieux pour leur ami, ils avaient remontés les vingt neuf étages qui les séparaient de l'air frais. Cela n'avait pas été de tout repos.

C'est ainsi qu'ils se retrouvaient dans une modeste chambre d'auberge.

Honteux, le gnome joue avec le drap. Il se décide à raconter ce qu'il lui était arrivé.

Aucun mécanisme de défense n'avait été actionné. Des hommes s'étaient chargés de fermer le trentième sous-sol.
Le journal que Goltar avait trouvé, était leur convoitise. Pour l'obtenir, ces hommes étaient prêts à tout. En sortant du labyrinthe, Piilp leur était quasiment rentré dedans. En moins de temps qu'il ne fallut, il fut capturé. Un choix lui avait été proposé, quelle serait sa préférance entre la vie de ses compagnons ou le livre. Devant la situation critique de ses amis, il avait cédé le carnet. Pour toutes récompenses, l'un des hommes l'avait assommé. Heureusement, ils avaient tenu parole en libérant les captifs.

À la fin de son récit, Goltar saute sur ses pieds.

GOLTAR
Bon, nous avons assez discuté! Passons à l'action!

SONJA
Et que proposes-tu? On ne sait pas qui étaient ces hommes.

L'homme ne peut s'empêcher de ricaner.

GOLTAR
Nous savons tous qui les commandité. Seulement, personne ne veut le reconnaître.

ALTHOES
Ce n'est pas ça. Il faut être diplomate parfois. Tout ne se règle pas par la violence!

GOLTAR
Diplomate?!

Sonja sourit, amusé. La diplomatie n'est pas vraiment le fort du duelliste.

ALTHOES
Oui. Surveillons le bureau du bourgmestre dans un premier temps. Nous verrons bien où cela nous mènera.

Goltar n'est pas convaincu, mais il se plie tout de même à la volonté du groupe.

Scène 2
Dharaskô, la rue, le matin.

Comme convenu, le groupe a décidé de mener l'enquête. Par équipe de deux, ils surveillent le bureau du Bourgmestre. Les cinq premiers jours furent décevants, sans parler de la pluie qui ne cesse de tomber.

Finalement, la chance leur sourit le sixième jour. La porte du bâtiment s'ouvre et laisse sortir un groupe de cinq hommes.

Goltar renifle bruyamment et crache par terre avec dédain. Il reconnaît facilement l'imposante silhouette du chef de la ville. Il se surprend à penser qu'avec un léger coup de dague, tous leurs ennuis seraient envolés.

Discrètement, le gnome tire sur la manche du duelliste.

PIILP
Ce sont ces hommes! Ceux de la bibliothèque!

Un rictus inquiétant se dessine sur le visage de Goltar, tandis qu'il caresse la poignée de son épée.

GOLTAR
L'heure des comptes a enfin sonné.

Scène 3
Dharaskô, l'auberge, début d'après-midi.

Piilp et Goltar ont rejoint Sonja et Althoes dans la chambre. Sonja remarque le visage renfermé du gnome et l'air furieux du dandy.

SONJA
Que s'est-il passé?

L'homme désigne l'ingénieur d'un mouvement agacé.

SONJA
Piilp?

Le gnome foudroie la jeune femme du regard.

PIILP
Demande donc à cet ahuri!

La jeune femme interroge son compagnon du regard, mais celui-ci se dérobe en regardant ailleurs.

SONJA
Allez-vous enfin vous expliquer?!

PIILP
Monsieur a décidé de jouer la carte de la vengeance, comme si cela arrangeait tout. Il voulait défoncer la porte du Bureau de Ville et tout fouiller.

ALTHOES
Pas très subtile comme idée.

PIILP
Subtile?! Il n'a même pas réfléchi aux conséquences.

Goltar s'emporte à son tour, tout en expliquant son point de vue.

GOLTAR
Je tiens à te rappeler qu'ils ont essayé de nous tuer et que tu as été assommé. Et ils nous ont volé!

PIILP
Livre, qui selon les lois, appartiennent à la ville. Ils n'ont rien volé. Nous savons que le bourgmestre détient le journal. Toutefois, il ne pourra rien en tirer. Personne n'est censé savoir lire l'elfique. Il aura besoin de nous. Et si je peux avoir accés au livre, nous serons alors gagnant. C'est pour cela que je te dis: patience.

Scène 4
Dharaskô, l'auberge, la nuit.

Sonja est étendue près de son compagnon. Elle sent sa frustration. Goltar remue dans tous les sens. Finalement, il se redresse et se prend la tête dans ses mains.
Doucement, la jeune femme se redresse à son tour. Elle dépose un baiser sur l'omoplate de l'homme.

GOLTAR
Désolé de t'avoir réveillée.

La jeune femme sourit et lui répond par un léger mensonge.

SONJA
Ce n'est pas ta faute. J'ai simplement trop chaud.

Il y a un court silence.

SONJA
Qu'est-ce qui te tourmente? Est-ce ce dont a parlé Piilp?

GOLTAR
Je crois que c'est un tout. D'abord, ne rien faire. Ce n'est pas mon genre. Pendant qu'on attend, plusieurs choses peuvent arriver. Si le bourgmestre veut savoir ce que contient le livre, alors il nous attaquera par surprise. Tu peux être sûre qu'il ne frappera pas à la porte.

La jeune femme doit admettre qu'il n'a pas totalement tort, mais Piilp a raison: Goltar voulait se venger. Chaque cellule de son corps le pousse vers une vendetta. Sûrement est-ce dû à son métier de duelliste.

GOLTAR
Et il y a aussi la Chose que nous combattons... Je n'aime pas l'avouer, mais nous ne sommes pas de taille à l'affronter. Même si Xéraph était encore en vie, je ne suis pas sûr qu'on aurait pu en venir à bout. Sans ce carnet, nous n'avons aucune chance. Nous devons à tout prix le récupérer!

Il met tellement de force dans cette phrase qu'il se trahit.

SONJA
Qu'y a-t-il? Tu ne me dis pas tout.

Elle sent son compagnon se rétracter, comme s'il craint de dire quelque chose. Elle se rapproche, posant la tête sur son épaule, les deux bras autour de son torse.

SONJA
Quoi?

Le dandy hésite.

GOLTAR
Tu as vu ce qu'il est arrivé à Starheek?

La jeune femme frissonne en repensant à l'apprenti. Elle hoche tout de même la tête.

GOLTAR
J'ai peur qu'il...

Sonja pose sa main contre sa bouche pour l'empêcher de parler.

SONJA
J'ai compris. Promis, je l'empêcherai de te dévorer.

Son compagnon ouvre de grands yeux. Ce n'est pas ce qu'il veut dire, puis il comprend. Sonja se moque gentiment pour le remercier de son inquiétude. Il répond simplement en heurtant tendrement sa tête avec la sienne.

GOLTAR
Imbécile.

La jeune femme sourit.

Chouette, ça marche la menace ^^

Promis, ils ne viendront pas t'embêter, ils partent en vacances avec moi (pas envie de retrouver mon appart dévasté à mon retour )

J'aime beaucoup les nouvelles scènes, surtout la dernière où Goltar se dévoile un peu et montre son côté plus fragile, ainsi que l'évolution de sa relation avec Sonja.

Pas beaucoup d'autres commentaires à faire, l'histoire avance doucement, j'ai hâte de voir ce qu'ils vont faire pour la suite, attendre encore ou foncer dans le tas...
En tout cas j'avoue préférer nettement cette nouvelle version qui me perd moins que la version précédente (et j'avoue un gros faible pour tes personnages, donc ça me frustrait de ne pas les retrouver !)

Scène 5
Dharaskô, l'auberge, la nuit.

Après avoir discuté longuement, Goltar se sent mieux. Il est à présent détendu. Se levant soudainement, il tend la main vers sa compagne et l'invite à le suivre. Celle-ci fronce légèrement des sourcils.

GOLTAR
Allons nous promener. Ni toi, ni moi ne parvenons à dormir.

La jeune femme sourit.

SONJA
Pourquoi pas? Profitons de ce moment de calme. J'ai bien peur que nous n'en aurons pas d'autres de si tôt.

Le dandy la tire délicatement vers lui. Il en profite pour lui donner un baiser et tous deux s'habillent.

Scène 6
Dharaskô, la rue, la nuit.

Les deux amants marchent dans les rues presque désertes de la ville. Ils croisent quelques ivrognes mis à la porte de diverses tavernes, qui cherchent le chemin de leur logis. Ensemble, ils s'amusent du sort de ces malheureux.
La brise est agréable et l'air enivrante. Le parfum des fleurs suspendues un peu partout pour une fête quelconque embaume la ruelle.
Goltar, enhardi, prend Sonja dans ses bras et l'attire à lui pour un fougueux baiser. La jeune femme se dégage aussitôt mal à l'aise.

SONJA
Pas ici. On pourrait nous voir.

GOLTAR
Qui? Il n'y a personne.

La jeune femme pose sur lui des yeux ardents. La discussion est close, mais le dandy ne veut pas abandonner aussi vite.

GOLTAR
Je me moque qu'on nous regarde.

Sonja le dépasse alors sans rien dire, le visage empourpré. Son compagnon la rattrape par le bras.

GOLTAR
Attends. Ne t'enfuis pas.

Il dégage le poignet de la guerrière, laissant apparaître un bracelet de jade.

GOLTAR
Tu te souviens du jour où je t'ai offert ceci?

La jeune femme acquiesce. Comment pourrait-elle l'effacer de sa mémoire?

GOLTAR
Comment dire? Et si je t'offrais un autre bijou de taille plus petite et que tu porterais au doigt?

SONJA
Pardon?

A-t-elle bien entendu? Goltar, faisait-il sa demande?

SONJA
Non.

La réponse ne se fait pas attendre. Elle ébranle le dandy si bien qu'il perçoit à peine la suite.

SONJA
Je ne peux pas encore te dire oui. Tout est récent entre nous. Et comme tu le sais, j'ai déjà été mariée. Il me faut encore un peu de temps pour régler tout ça. Je ne leur ai jamais véritablement fait d'adieux. Ils sont encore présents en moi.

GOLTAR
Je comprends.

Il lui embrasse les cheveux tout en l'enlaçant. La jeune femme n'émet cette fois aucune résistance. Comme elle voudrait que ce moment ne cesse jamais.
Soudain Goltar la repousse brusquement. Étonnée, elle lève les yeux sur lui pour obtenir une explication. Il ne la regarde plus. Il est comme figé de peur.

GOLTAR
Qui es-tu? Pourquoi me suis-tu?

La guerrière se retourne aussitôt, prête à se défendre. La rue est déserte.

Scène 7
Dharaskô, la nuit.

Alors qu'il enlaçait Sonja, Goltar remarque qu'ils ne sont pas seuls. Quelqu'un les épie. Quelqu'un qu'il a déjà rencontré.
La forme spectrale que le duelliste avait suivi dans la bibliothèque, attend simplement. Pas un mot, pas un mouvement. Elle les fixe tous les deux.
Lentement, elle lève la main, pointant une direction.

GOLTAR
Parles! Que veux-tu de moi?

Le regard inexpressif du fantôme est tourné vers la direction indiquée. Soudain, il s'élance flottant au-dessus de la voie pavée.
Sans crier gare, le duelliste se lance à sa poursuite.

Scène 8
Dharaskô, la nuit.

Quelle est cette chose? Et pourquoi ne suit-elle que lui? Trop de questions sans réponses. Cela ne peut durer. C'est dans ce but que le duelliste court après l'esprit.
Cependant, la traque s'avère beaucoup plus difficile que prévu. Le fantôme disparaît à un tournant et réapparait deux rues plus loin. La véritable difficulté est de le repérer. Certaines rues sont trop sombres et la forme spectrale malgré ce vert fluorescent ne reflète aucune lumière. C'est un peu comme si elle mourrait à son contact.
Plusieurs fois, il croit l'avoir perdu. Finalement, il se retrouve dans une voie sans issue.

GOLTAR
Où est-il encore passé? Je n'ai quand même pas pu le perdre!

Il regarde de droite à gauche, sans résultat. Quand soudain, un frisson lui parcourt l'échine. Son instinct lui hurle de se retourner.
Le duelliste fait volte-face et tombe nez à nez avec l'apparition. La surprise mêlée à la peur lui fond perdre son équilibre et Goltar se retrouve au sol. Impuissant, il assiste en spectateur à l'ascension surnaturelle de la créature. Elle marche le long du mur jusqu'au toit.

GOLTAR
Je ne vais tout de même pas monter sur le toit?!

Le spectre ne bouge pas, regardant vers le bas. Il l'attend. Goltar ne peut s'empêcher de pousser un juron.

Scène 9
Dharaskô, la nuit.

Le duelliste suit son drôle de guide, sautant de toit en toit. Plus d'une fois, Goltar crut que la mort l'attendait à chaque saut. Il glissait ou était trop juste dans ses sauts. Dans ces cas précis, ses réflexes hors-norme lui permettaient de se rattraper in-extrémis. Toutes ces épreuves n'étaient rien comparé à ce qui l'attendait.

Il se trouve au bord d'un bâtiment. Le spectre s'envole, passant à travers une fenêtre sans la briser.
Goltar soupire en voyant la distance qui le sépare de sa destination.

GOLTAR
Pourquoi ça n'arrive qu'à moi?

Il souffle un bon coup et prend son élan. Il focalise toute son attention sur son objectif: la fenêtre. Sa course est parfaite. Il prend son appui au bon moment.

L'élan est suffisant... seulement son instinct de survie prend le dessus. Pressentant l'impact, il se recroqueville pour protéger son corps, ce qui le freine considérablement. Il faillit être trop court du coup.

La fenêtre vole en éclat. Le duelliste roule sur le sol tapissé de débris de verre et de bois.

GOLTAR
La prochaine fois que Piilp aura besoin d'un livre, il se débrouillera tout seul. J'en ai marre de prendre tous les risques.

Son épaule gauche l'élance. Grimaçant de douleurs, il essaie de se relever. Heureusement, il n'a rien de cassé. Une fois sur pied, il s'intéresse à l'endroit où il se trouve.

Tandis qu'il cherche un chandelier ou quelque chose s'apparentant à une bougie, le dandy trébuche sur quelque chose. Il râle. Finalement, il en trouve à tâtons sur un rebord de buffet. Il fouille ses poches à la recherche de son vieux briquet à silex.

Un coup. Deux coups. Enfin, la mèche prend. La lumière naissante éclaire peu à peu un coin de la pièce. Il regarde autour de lui et en allume un deuxième.
Quelque chose attire son regard. Un corps sur le sol.

En regardant mieux, il voit quatre corps étendus sur le sol.

Son instinct lui hurle de se méfier. Cela sent le piège. Il porte la main à son ceinturon et s'aperçoit que sa rapière est manquante. Il l'a laissé à l'auberge. Grommelant dans sa barbe, il s'agenouille pour extirper sa dague qu'il dissimule dans sa botte. Heureusement, celle-ci ne le quitte jamais.

Maintenant qu'il était armé, il ferme les yeux pour concentrer ses autre sens. Pas de bruits. Pas d'odeurs en dehors de celle du sang.

Il est seul. Seul avec quatre cadavres.

GOLTAR
Que s'est-il donc passé ici?

Le duelliste se détend légèrement, mais préserve sa vigilance au cas où. Sa dague reste dans sa main. Il pourrait très bien s'être trompé.

Goltar est expérimenté dans les situations délicates, mais il déteste se faire manipuler. Cela lui semble être le cas. À l'aide du chandelier, il étudie le premier corps. L'angle que prend la tête vis à vis du corps, indique que la nuque a été brisé. S'approchant du second corps, il remarque la marque distincte d'un coup de poignard. C'est le cœur qui a été visé. La dague n'y est plus, mais Goltar sait reconnaître les dégâts laissés par une telle arme.

Le troisième a été étranglé. La trace des doigts est encore visible sur le cou du malheureux. Le dernier a reçu un coup violent sur le crâne. Le duelliste aperçoit alors une trace rouge contre le mur et en déduit que l'homme a été violemment projeté contre celui-ci.

GOLTAR
Un assassin...

Son calme disparaît aussitôt. Ces quatre bougres avaient une corpulence impressionnante et pourtant, ils semblaient n'avoir émis aucune résistance. Le tueur avait dû profiter de l'effet de surprise.

Alors qu'il regarde l'un des corps, un détail le frappe. Ces visages ne lui sont pas inconnus.

Où les avaient-ils donc vu? Dans la rue? Non.

Il se rappelle enfin et recule aussitôt en regardant tout autour de lui.

GOLTAR
Oh! Ce n'est pas vrai... Dans quel guêpier me suis-je encore fourré?

Le duelliste comprenait à présent pourquoi le lieu lui était familier. Les corps étaient ceux des hommes de main du bourgmestre. Le spectre l'avait conduit au Bureau de Ville.
Pour quelles raisons, l'avait-il mené ici? Et pourquoi les avait-on tué? Il s'assoit sur le bureau et faillit en tomber en regardant derrière celui-ci. Le bourgmestre est étendu sur le sol, la carotide sectionnée.

GOLTAR
On dirait bien que tu as arnaqué une personne de trop.

Goltar réalise soudain que le livre dérobé devait sûrement se trouver ici. Il doit faire vite. Si quelqu'un le découvre dans cette pièce parmi tous ces morts, il serait pris pour le tueur.
L'homme n'a pas besoin de chercher le journal elfique. Il est ouvert sur le bureau. Le bourgmestre devait sans doute le feuilleter quand l'assassin a fait irruption.

Le duelliste ramasse le livret et le coince entre son ceinturon et son pantalon pour avoir ses deux mains libres s'il fallait se battre.

La porte du bureau, jusqu'alors fermée, s'ouvre en grinçant.

J'aime beaucoup ces nouveaux chapitres, et bien évidemment, comme souvent, ça s'arrête en plein suspens

Par contre, quelque chose me manque dans cette partie, c'est le fait que Sonja disparaisse complètement dès que Goltar se lance à la poursuite du spectre : ce n'est pas une faible femme, elle a du caractère et une certaine forme physique, donc je suis étonnée que tu ne l'évoques plus du tout dès l'instant où Goltar part en courant : il me semble qu'il faudrait qu'elle se lance à sa poursuite, qu'elle l'appelle, qu'elle essaie de le suivre au moins un moment avant peut-être de le perdre et de retourner à l'hôtel pour réveiller les autres et leur raconter ce qui s'est passé, et qu'ils partent ensemble à sa recherche. (c'est peut-être ta prochaine partie, mais je pense qu'il faudrait au moins intercaler une ou deux scènes avec Sonja dans tes derniers paragraphes.

Une partie qui me semble aller trop vite aussi, c'est celle où il regarde le spectre qui est sur le toit et lui en bas, et la phrase suivante, il est en train de sauter de toit en toit... comment grimpe-t-il là-haut ? Par une gouttière ? Par des éléments décoratifs de l'architecture ?

Bon, maintenant évidemment, j'attends la suite !!!

Comme tu l'as deviné, Sonja va chercher à suivre Goltar. J'ai effectivement pensé intercalé une scène comme celle que tu demandes. Je l'ai trouvé inutile. On se doute de ce qu'elle va faire, mais comme elle ne voit rien, je préfère zapper ce moment et en parler plus tard à l'auberge.

Quand à l'escalade de Goltar, je me pose encore la question, du comment. lol
Je traiterai sûrement de ce passage dans la version roman ou qui sait peut-être plus tard.
La suite est déjà écrite, je la mettrai en ligne peut-être aujourd'hui.

Je n'ai pas encore tout lu, juste les premiers posts, mais il y a d'excellentes idées. Après, j'ai davantage buté sur la mise en forme on va dire, peu conventionnelle. Sur ce point, je n'émets pas d'avis. C'est un choix, peut-être que ça fonctionnera, peut-être pas, je trouve ça juste curieux.

Le style aussi est un peu à part, mais j'aime bien. La façon dont tu racontes le début, puis l'histoire avec le Cœur, le Corps, etc.... Y a vraiment de l'idée. Je ne peux que t'encourager. La forme demanderait à être un peu retravaillée, mais rien d'insurmontable ! =)

Ne t'inquiètes pas pour la forme. Là, le texte est seulement sous la forme scénario. Je dois la réécrire, une fois fini. Cela m'aide à avancer sans me perdre.

Dans ce cas, rien à dire sinon des encouragements pour poursuivre sur cette voie. =)

Remarque que c'est une méthode originale pour s'y retrouver. Mais pourquoi pas si cela t'aide ? L'essentiel, de toute façon, c'est que le final soit bien et je crois que c'est bien parti pour.

Merci. N'hésites pas à lire la première partie : La Pierre de Shankti.

Scène 10
Dharaskô, le Bureau de Ville, la nuit.

Goltar se retourne aussitôt vers la porte, la dague levée. Il est prêt à frapper.

LA VOIX
Du sang... Du sang...

GOLTAR
Qui est là? Montrez-vous!

LA VOIX
Je veux du sang... Du sang...

Le duelliste attrape un chandelier et le lève pour essayer d'apercevoir son interlocuteur. Au fur et à mesure qu'il approche de l'encadrement de la porte, une silhouette se profile, celle d'un homme.

LA VOIX
Donne-moi plus de sang...

Il lève un peu plus le chandelier et le lâche subitement. Goltar recule paniqué.

GOLTAR
Ce n'est pas possible... Ce n'est pas possible! Ce ne peut être toi!!!

La silhouette s'avance lentement.

GOLTAR
N'approche pas! N'approche pas!

Ce qui était jusqu'alors une forme spectrale, fait un pas de plus dans sa direction, le bras tendu ouvrant et fermant la main comme si elle cherche à l'agripper.
Le duelliste subit à présent une peur viscérale. Tout en lui, veut le pousser à s'enfuir. Partir loin de ce lieu, loin de cette chose.

Goltar avait fréquenté la peur au cours de sa vie de duelliste, il avait appris à la contrôler, à en faire une alliée. Cette fois, c'est différent. La chose en a après lui, mais ce n'est pas le plus inquiétant. Non, cela vient surtout de son aspect. Il a changé. Sa clarté fluorescente a diminué et on ne voit presque plus au travers de son corps. Un peu comme si le spectre prenait consistance. Voilà ce qui le terrorise.

Ses mains sont moites, il a l'affreuse sensation de ne pas pouvoir garder la dague dans sa main, comme si elle glissait. Pourtant, il la serre en s'en faire mal. Et... il n'y croit pas, ses yeux se remplissent de larmes.

La chose, quelle qu'elle soit, est très proche maintenant. Le dandy agit d'instinct. Il se jète en arrière de toutes ses forces et lance sa dague. Goltar ne parvient pas à maintenir son équilibre et tombe à la renverse. Il n'a prévu que ses pieds entreraient en contact avec un cadavre.

La créature s'effondre elle-aussi.

Goltar, blême, se relève sans quitter le Spectre des yeux. Avec beaucoup de prudence, il s'approche du corps.
L'être se redresse en riant.

S'en est trop pour l'épéiste, il se faufile par la porte. Avant de la franchir, il jète un rapide coup d'œil derrière lui. L'esprit a arraché la dague. La plaie se referme sous les yeux horrifiés du jeune homme.

Scène 11
Dharaskô, le Bureau de Ville, la nuit.

Le guerrier sent sa dernière heure venue. Son expérience de combattant lui permet de ne pas craquer complètement. Toutefois, rien ne l'a préparé à ce moment de pure terreur. S'il doit mourir, ce sera en luttant. Plusieurs choses insensées lui traversent la tête. C'est le visage de Sonja qui lui redonne courage. Il n'abandonnera pas.
Il dévale l'escalier à toute allure, n'hésitant pas à sauter plusieurs marches à la fois.

LE SPECTRE
Tu ne peux m'échapper...

GOLTAR
C'est ce qu'on verra!

Il traverse le corridor et se jette sur la porte. Il a beau agiter la poignée, elle ne bouge pas d'un pouce. La grande porte est verrouillée. Le Spectre le regarde s'acharner, cela l'amuse. Il entame la descente de l'escalier en prenant tout son temps.

LE SPECTRE
Tu ne fais que retarder l'inévitable.

Goltar ne l'écoute pas, regardant à gauche, à droite. Il doit y avoir une sortie. Le Spectre pose finalement le pied sur la dernière marche. Le duelliste improvise une arme en soulevant un lourd vase en porcelaine.

GOLTAR
Si tu t'approches, je te jure que je t'explose le crâne!

Il obtient un simple ricanement en guise de réponse. La créature avance, cette fois avec beaucoup d'entrain, comme si elle est pressée d'en finir.
Le duelliste tente désespérément de faire reculer le fantôme en feignant d'envoyer le vase. Il n'a qu'une chance à saisir, en espérant que le résultat en vaille le coup.
Il va lancer le vase de toutes ses forces, quand une sortie potentielle le frappe enfin. Comment n'y a-t-il pas penser plus tôt?

La porte est entourée de deux grandes fenêtres. Goltar se traite silencieusement d'imbécile. Il a cédé à la panique. En temps normal, il l'aurait déjà vu.
Le vase percute la vitre avant d'éclater sur le sol.

LE SPECTRE
Non!

Goltar s'est déjà enfui.

Scène 12
Dharaskô, la nuit.

Goltar court à perdre haleine. Il ne sait pas où aller. Doit-il rentrer à l'auberge au risque d'exposer ses amis au danger qui le guette? Le duelliste se trouve dans la partie haute de la ville, il doit atteindre le grand escalier de pierre qui le conduira dans le quartier commerçant.
L'homme se retourne alors pour vérifier si son poursuivant le talonne.
Personne.

Il s'arrête un court instant pour reprendre son souffle. Normalement, sa peur aurait dû le quitter. Elle s'accroche à lui, comme pour lui signaler que son cauchemar n'est pas fini.
Son instinct ne se trompe pas.
Le Spectre se détache de l'ombre d'une arche de pierre, juste devant lui.

LE SPECTRE
Déjà fatigué?

Goltar hurle.
Un sourire mauvais se dessine sur le visage fantomatique.

Scène 13
Dharaskô, l'auberge, la nuit, une heure plus tard.

Sonja entre dans la chambre complètement affolée.

SONJA
Goltar a disparu! Levez-vous!

Althoes sursaute en entendant la voix bouleversée de la guerrière.

PIILP
Ne me dis pas qu'il est assez bête pour être parti récupérer le livre tout seul.

La jeune femme secoue la tête.

ALTHOES
Racontes-nous. Que s'est-il passé?

Sonja leur explique alors qu'ils étaient sortis marcher un peu. Elle n'aborde pas la demande en mariage du duelliste. Elle leur raconte seulement la façon dont son compagnon s'est comporté face à un individu invisible.

SONJA
J'ai mis du temps à comprendre ce qu'il se produisait. Il est soudain parti en courant, criant après quelqu'un. Je l'ai suivi juste après. On a bien dû traverser tout le quartier commerçant... Puis, je l'ai perdu dans une ruelle. Je suis quasiment sûre qu'il ait pris cette voie. Le temps que j'arrive, personne.

ALTHOES
Il est peut-être entré dans un bâtiment.

SONJA
Non. Il n'y avait aucune porte et c'était une voie sans issue.

Le forgeron ne sait que répondre. La jeune femme, qui est si forte d'habitude, est totalement bouleversée. Maladroitement, l'homme la prend dans ses bras, ce qui surprend Sonja.

ALTHOES
Ça va aller. Nous allons le retrouver.

La guerrière se laisse aller, pleurant contre l'épaule d'Althoes.

SONJA
Althoes, j'ai vraiment peur... Si tu avais vu l'expression sur son visage. Il était mort de peur. Il a de gros ennuis, je le sens.

ALTHOES
Je te crois.

La porte s'ouvre violemment, Goltar déboule dans la pièce. Sa chemise de soie est déchirée et couverte de sang. Il est blessée à la tête. Il titube et s'écroule, écrasant le gnome.

La tension que tu installes dans les dernières scènes est très réussie, et on se demande qui est ce spectre qui le poursuit inexorablement (Stareek peut-être ? désolée si j'écorche son nom, je ne me souviens plus de l'orthographe exacte).

Quant à la dernière phrase, même si la situation est dramatique, j'adore, j'imagine l'effet de Goltar s'effondrant sur Piilp.

Je persiste tout de même dans ma précédente remarque, j'aurais intercalé au moins une petite scène où Sonja essaie de suivre Goltar, sans succès, qui aurait relié à celle où elle rentre à l'auberge, je pense que ça aurait un peu augmenté le suspense.

Bon, comme d'habitude, j'attends la suite avec impatience !

L'écriture est quasiment bonne, il manque juste une lettre ^^
Starheek

Et non, ce n'est pas lui. Tu sauras son identité prochainement.

Scène 14
Dharaskô, l'auberge, la nuit.

Piilp a le souffle coupé, le poids du dandy l'empêche de respirer. Heureusement, Althoes l'aide à se dégager. Alors qu'il reprend son souffle, il regarde le forgeron et la guerrière s'occuper du duelliste.

PIILP
Comment va-t-il?

Sonja inspecte rapidement le corps de son compagnon à la recherche de blessures graves. Son torse et ses bras comportent de nombreuses traces de griffures peu profondes. La seule plaie importante est la blessure qu'il s'est faite au front. Elle n'arrête pas de saigner.

SONJA
Ses jours ne sont pas en danger. Que lui est-il donc arrivé?

Piilp fronce les sourcils en fixant le corps de Goltar. Il désigne le centre du corps du dandy. Une forme se dessine sous un pan de la chemise non dégagé du pantalon de l'homme.

PIILP
Il est allé cherché le journal. Quel imbécile!

Sonja sort l'ouvrage et le tend au gnome.

SONJA
Pourquoi serait-il allé le chercher sans arme?

L'ingénieur hausse les épaules.

PIILP
Je ne sais pas... En tout cas, cela expliquerait la présence de toutes ses blessures.

Althoes secoue la tête en changeant le pansement improvisé pour soigner Goltar.

ALTHOES
Ce ne sont pas des blessures faites avec une arme. On dirait plutôt qu'il s'est débattu alors qu'il était accroché quelques parts.

À peine a-t-il changé le linge que ce dernier s'imbibe aussitôt de sang.

ALTHOES
Il faut absolument stopper l'hémorragie. Piilp, peux-tu utiliser tes sorts de soin?

Le gnome hoche la tête. Il doute toutefois de ses capacités. Il n'a pas oublié la dernière fois où il a tenté de le soigner.
Sonja lut le doute dans les yeux de Piilp.

SONJA
Il a besoin de toi. Tu en es parfaitement capable.

L'ingénieur acquiesce. Il pose ses mains tremblantes sur la blessure et ferme les yeux. Le fourmillement de la magie circulant dans son corps s'accumule dans ses doigts. Le flux s'écoule de manière paisible, sans rencontrer la moindre résistance. Quand il ouvre les yeux, la plaie termine de se refermer.
Piilp se sent soulagé d'avoir enfin pu être utile.
Goltar a retrouvé son teint naturel. Sonja, soulagée, secoue doucement le dandy pour le réveiller. Ce dernier se lève d'un bond en regardant tout autour de lui. Chose qu'il regrette presque aussitôt. Sa tête le fait atrocement souffrir, pire qu'un lendemain de beuverie.

GOLTAR
Ma tête!

SONJA
Doucement. Tu étais blessé à la tête, mais Piilp t'a soigné. As-tu mal autre part? Tu es couvert de sang.

L'homme demeure silencieux, tenant un morceau de sa chemise. Il secoue la tête.

GOLTAR
Ma chemise! Elle est irrécupérable maintenant. Avez-vous idée du prix d'une chemise de cette qualité?

Un silence pesant répond à sa question.

SONJA
Goltar, la blessure?

Le dandy revient à la réalité.

GOLTAR
Oh! Ça... Ce n'est rien. J'ai glissé dans l'Escalier de pierre en venant ici.

Il remarque alors le regard plein de reproches du gnome.

GOLTAR
Quoi?

Le gnome ne dit rien, mais se contente de brandir le carnet elfique. Les évènements de la nuit remontent à la surface. Le visage du duelliste vire au blanc. La peur se lit sur son visage. L'homme pousse Althoes et se rue sur sa couche à la recherche de sa rapière. Il la trouve sous une couverture. Avec un court soulagement, il la fixe à son ceinturon. Puis, il donne des ordres tout en rassemblant ses affaires.

GOLTAR
Il faut qu'on se tire d'ici! Au plus vite! Rassemblez vos affaires! Allez! Dépêchez-vous!

SONJA
Que se passe-t-il?

Le duelliste ne sait pas comment répondre à cette simple question. Il ne sait pas trop quoi leur raconter.

GOLTAR
Le bourgmestre et ses hommes sont morts...

Le groupe accuse le coup. Piilp vire au rouge. De colère, il jette l'ouvrage tant recherché sur le sol.

PIILP
Je le savais! Je savais que tu ne résisterais pas à l'envie de te venger. On avait besoin du livre, mais au prix de vies humaines! Tu n'as pas d'honneur, tu n'es que mort et vengeance!

Goltar se retourne vivement et lâche tout ce qu'il tient dans ses mains. Souvent, il a été en désaccord avec l'ingénieur, mais là, ce dernier outrepasse les bornes. L'honneur est tout aux yeux du duelliste. Sans ce dernier, il n'est rien, même pas un homme.

GOLTAR
Comment oses... De quel droit me manques-tu de respect?

L'homme ne se contrôle plus. Déjà, il avance sur le gnome. Sa longue carrière de duelliste prend le dessus sur sa raison. Sa main se porte naturellement sur la garde de sa rapière. Son regard est devenu meurtrier.
Piilp doit percevoir le danger, car il recule. Instinctivement, Althoes se dresse entre eux. Cela n'arrête pas le guerrier qui s'en débarrasse d'un simple coup de poing dans l'estomac. Sonja intervient à son tour.

SONJA
Goltar! Ça suffit!

Elle vient jusqu'à lui et le gifle. La surprise se lit sur le visage de l'épéiste. Tout penaud, il se tient la joue, essayant de comprendre ce qu'il s'est produit.

Scène intéressante, qui laisse du suspense et n'explique pas encore tout.

J'aime bien le moment de légèreté apporté par sa remarque sur sa chemise fichue, avant que la tension ne remonte.

Pas grand chose d'autre à dire, j'attends la suite

Content que la scène te plaise. Normalement, je dois écrire la suite tout à l'heure.