La Terre des Héros (version scénario)

Toujours aussi fan, je n'ai pas beaucoup d'autres commentaires à faire, je trouve que tu avances bien et que c'est toujours aussi prenant, j'ai hâte de découvrir la suite.

Scène 6
L'Atelier secret, quelques heures plus tard.

Remis de ses émotions, Goltar parcourt les tunnels à la recherche de Sonja. Alors qu'il marche, le duelliste se sent épié. Il s'arrête un instant et se retourne. Personne.
Il se frotte les yeux pour chasser le souvenir de son expérience spirituelle. Une part de lui doit avoir du mal à réaliser que tout est fini.
L'homme souffle et se remet en route.
À chacun de ses pas, il croit être suivi. Désireux d'oublier cette sensation, il allonge le pas. En passant devant la Salle des Cristaux, Goltar croit entendre une mélopée de voix.

GOLTAR
Qui va là?

Oubliant temporairement qu'il se trouve dans un entrepôt secret, le duelliste laisse son instinct prendre le dessus. Rapidement, il tire sa lame de son fourreau.
Une silhouette se détache de l'ombre.

SONJA
Ce n'est que moi. Je te trouve nerveux.

Le duelliste, rassuré, range son arme et grimace un sourire.

GOLTAR
Tu l'aurais été à ma place. Je peux te le garantir.

La jeune femme ne comprend pas ce qu'il veut dire, mais Goltar n'en dit pas plus.

GOLTAR
Je n'ai vu personne. Sont-ils avec toi?

Elle lui explique qu'ils sont dans la Galerie des pièces détachées. Le gnome a mobilisé le forgeron contre son gré. Sonja avoue en rougissant s'être cachée pour éviter la tornade « Piilp ».
Goltar ne peut s'empêcher de rire. Il lui explique avoir entendu des voix venant de la Salle d'où elle venait. La jeune femme fronce les sourcils et secoue la tête. Elle n'a rien entendu.
Le dandy hésite, regarde vers la Salle des Cristaux, mais décide de ne pas y prêter attention. Il préfère se montrer de bonne humeur. Ensemble, ils décident de rejoindre leurs amis.

Scène 7
L'Atelier secret, Galerie des pièces détachées, peu après.

Le forgeron pousse un chariot en baillant bruyamment. Quel ennui! Cela doit sûrement faire une heure qu'il tient cette poignée en bois. Et le gnome qui ne se presse pas, non plus! S'il a besoin d'un écrou, qu'il en prenne donc un!
Non. Piilp choisissait avec soin chaque pièce de mécanisme, chaque outil. Ses mains manipulaient, caressaient, nettoyaient et rangeaient presque amoureusement tous les objets qui se présentaient à lui.
À plusieurs reprises, l'humain doit se retenir pour ne pas s'éclipser discrètement. Comment faisait Starheek pour ne pas devenir fou? Starheek...

ALTHOES
Ah! Enfin! Qui veut me remplacer?

Les deux amants viennent juste d'entrer. Ils se regardent, amusés par la situation.

ALTHOES
Ne vous pressez pas.

Le dandy finit par avoir pitié du forgeron. Il se dit que cela entamerait peut-être un processus de paix entre eux.
Piilp ne fait guère attention aux humains. Il dépose un instrument étrange dans le chariot et fait signe à son nouveau « larbin » de le suivre.

PIILP
Allez, on se dépêche!

Goltar ouvre de grands yeux. Il se tourne vers Sonja pour se plaindre du regard. La jeune femme pouffe de rire. Althoes lui fait signe de suivre l'ingénieur et lève le pouce pour lui indiquer qu'il faisait du bon travail.
Goltar peste devant l'attitude nonchalante de ses amis. Il va répondre, quand il aperçoit quelque chose qui ne peut, non, ne doit pas être là. Inconsciemment, il recule et bute violemment contre une étagère. Quelques outils se répandent sur le sol.

PIILP
Hé! Fais donc un peu attention...

Il s'interrompt. Goltar tremble en pointant quelque chose du doigt. Quelque chose derrière ses compagnons. Le gnome ne voit rien à part Sonja et Althoes. Il se tourne vers le duelliste.

PIILP
Quoi? Que vois-tu?

Impossible de parler. Ses muscles refusent de lui obéir. La peur paralyse tout son être. Goltar veut leur crier de s'enfuir. Rien d'audible ne franchit le seuil de ses lèvres.
Il ne quitte pas la chose des yeux. Une masse noire, difforme, se tient devant l'entrée. Elle est dépourvue de visage, mais Goltar est sûr qu'elle le dévore du regard. Il s'imagine un sourire mauvais à l'endroit où doit normalement se trouver sa bouche. Il n'y a pourtant rien, mais il sent aussi son regard absent peser sur lui. Il ne sait pas pourquoi, mais il pressent que cette chose est venue pour lui.
Elle disparaît et l'homme peut enfin bouger. Ses mains sont moites et toutes couleurs a quitté son visage. Par contre ses tremblements ont cessés.

Le suspense continue de monter, j'aime toujours autant, j'ai hâte de découvrir la suite
(oui, je sais, pas très constructif comme commentaire, mais je n'ai pas grand chose à rajouter, tu maîtrises bien ton sujet et il n'y a pas de temps mort, continue comme ça)

Merci. Tes commentaires m'aident, car j'ai beaucoup de mal avec cette histoire qui part dans tous les sens. J'essaie en vain (pour l'instant) de la remettre sur les rails.

Scène 8
L'Atelier secret, Salle des Cristonnateurs.

GOLTAR
Mais puisque je te dis qu'on n'est pas seul!

Le gnome fronce les sourcils et croise les bras.

PIILP
Et moi, je te dis que c'est le produit de ton imagination. Il n'y a personne.

Le duelliste insiste tellement que Piilp finit par céder. Il pianote sur le clavier du cristonnateur, provoquant une série de sons différents. Le cristal vibre, obéissant aux ordres reçus. Une carte tri-dimensionnelle apparaît sur l'écran. L'ingénieur désigne le plan du complexe.

PIILP
L'Atelier est représenté ici. Dans ce secteur, tu peux voir la Salle des Cristonnateurs.

Piilp presse une touche, tire un levier. Cela provoque un jet de vapeur. L'écran subit un agrandissement, affichant la Salle où ils se trouvent. Quatre points rouges clignotent.

PIILP
Ces marqueurs, vous l'avez bien compris, nous représentent. Des capteurs sont disséminés partout dans l'entrepôt. Personne ne peut s'aventurer ici sans que nous ne le sachions. Si un intrus pénétrait ce lieu, une sirène retentirait aussitôt. Et à l'écran, tu verrais un marqueur jaune.

Goltar n'est pas convaincu. Il sait qu'il n'a pas rêvé.

ALTHOES
Écoutes, on veut bien te croire... Mets-toi à notre place. Tu vois des choses que personne ne voit. Que me dirais-tu si je te disais ce que tu nous affirme?

GOLTAR
Je répondrai que tu es fou...

Le duelliste doit bien reconnaître que ce n'était pas facile à croire. Il se met à faire les cents pas dans la pièce. Il s'arrête soudain et pousse un juron.

GOLTAR
Et si jamais, cette chose n'était pas physiquement là? Elle n'apparaîtrait donc pas sur la carte. Je me trompe?

Piilp hoche la tête, pas sûr de le suivre dans son raisonnement.

PIILP
C'est correct, mais totalement impossible. Selon les lois du monde qui nous entoure, tu ne peux empêcher une pomme de tomber de l'arbre. La gravité la fera toujours toucher le sol. C'est un cas indéniable. Dans notre situation, un corps ne peut être considérer « physiquement » présent, s'il n'est pas ancrer dans la réalité.

GOLTAR
Dans notre réalité! Et si cette chose ne subissait pas ces lois? J'ai bien peur de savoir d'où provient cette chose.

Des regards interrogateurs se posent sur lui. L'homme est mal à l'aise.

GOLTAR
Le responsable, c'est moi... Elle ne peut subir nos lois, car je l'ai accidentellement ramené avec moi.

Il leur raconte alors tout ce qu'il a vécu dans son esprit, abordant des sujets qu'il n'a pas osé leur révéler la première fois. Il leur parle du sacrifice de Xéraph pour lui permettre de s'enfuir.

GOLTAR
D'une manière ou d'une autre, « ça » s'est débrouillé pour franchir l'Arche.

SONJA
Pourquoi ne nous en as-tu pas parler avant?

GOLTAR
Suite à tout ça, j'avais peur de devenir fou. Xéraph m'avait parlé d'un entraînement, pas d'un cauchemar. Comment savoir ce qui était réel ou ce qui ne l'était pas?

Goltar se trouve honteux pour avoir avouer ainsi sa peur. Il se doit d'agir, de protéger ses amis.

ALTHOES
Admettons que ces choses existent et peuvent interagir dans cet univers. Que sais-tu d'elles?

GOLTAR
Peu de choses. J'ai surtout couru. Elles craignent la lumière, ce sera notre seul atout... mais aussi notre plus grande faiblesse. Elles s'en nourrissent aussi. À part cela, je ne sais pas ce qui pourrait marcher contre ces forces. Si seulement Xéraph était encore en vie...

Scène 9
L'Atelier secret.

Goltar a su se montrer convaincant. Quelque chose cloche. Par contre, personne ne veut se prononcer au sujet de l'ennemi invisible. Comment peut-on croire à une chose qu'on ne voit pas?
Si une telle chose existe, il leur faudra tout tenter pour l'éradiquer. Sonja a la solution au problème, mais Piilp n'est pas du même avis. Elle a laissé entendre qu'elle mettrait le feu à l'Atelier. Si la lumière peut détruire cette entité, un véritable brasier serait alors suffisant. Le gnome s'est aussitôt révolté contre cette idée.
Finalement, ils ont décidé d'accompagner Goltar dans chaque recoin de l'entrepôt, pour lui prouver qu'ils n'ont rien à craindre.
Ils commencent par la Sortie des véhicules, puis le Hangar. Jusque là, il n'y a aucun problème, enfin... Les lumières, qui éclairent l'Atelier secret, vacillent avant de toutes s'éteindre.

GOLTAR
Dîtes-moi que je rêve. Tout le monde dehors! Vite!

Personne ne discute ou du moins, ils attendent d'être à l'extérieur.

ALTHOES
Que fait-on?

Le duelliste lève la tête, examinant le ciel.

GOLTAR
Je déteste annoncer les mauvaises nouvelles, mais quoiqu'on fasse, nous devons le faire maintenant. Le soleil va se coucher dans une heure, deux au maximum.

Le gnome lui fait signe de patienter pendant qu'il réfléchit.

PIILP
Peux-tu jurer sur ton honneur que cette chose est bien réelle? Peux-tu jurer que tout ceci n'est pas un rêve?

L'ingénieur plonge ses yeux dans ceux de Goltar.

GOLTAR
Oui.

Ce n'est pas la réponse que veut entendre le vieux gnome.

PIILP
J'aurai préféré le contraire.

GOLTAR
Et moi donc!

Finalement, il se décide qu'ils iront au village passer la nuit et reviendront au matin chasser cette entité.
Bien qu'ayant choisi d'aller à Ufrane, Piilp n'est pas vraiment enchanté à l'idée d'abandonner son second foyer. Le royaume gnome étant détruit, c'est sa seule demeure. Voyant qu'il a du mal à quitter cet endroit, Althoes prend l'ingénieur par l'épaule et l'entraîne vers la route.
Sonja regarde le gnome avec sollicitude. Elle comprend très bien ce qu'il ressent. Après l'incendie qui avait ravagé son foyer et détruit pour ainsi dire sa vie, la jeune femme avait longtemps erré, allant d'auberge en auberge. Chaque jour, elle se rendait sur les restes de sa maison, pleurant de colère d'être encore vivante. Elle fit cela jusqu'au moment où elle décida de se venger. Aujourd'hui encore, l'envie de retourner chez elle se fait encore sentir. Tôt ou tard, ses pas la ramèneront à son ancien foyer.
Les regards d'Althoes et de Sonja se croisent par hasard. Le forgeron lui adresse un sourire timide. Il s'apprête à lui parler, quand soudain la jeune femme est violemment tirée en arrière. Avec horreur, Althoes la voit traîner sur le sol. Elle crie, se débat et disparaît dans les ténèbres de l'entrepôt.

Scène 10
L'Atelier secret, devant l'entrée.

GOLTAR
Sonja!

Le duelliste se tourne vers Althoes, l'agrippe par le col et le secoue.

GOLTAR
Où est-elle? Que s'est-il passé?

Le forgeron est hébété. Son esprit a du mal à assimiler ce qu'il a vu. Il balbutie quelques mots que Goltar a du mal à entendre. Il saisit cependant le principal: « Sonja »; « Atelier »; « disparue ».
Le duelliste tire sa rapière de son fourreau et fait face à l'entrée.

PIILP
Que comptes-tu faire? Tu ne peux y entrer!

Goltar lui lance un regard furibond.

GOLTAR
Je ne peux pas? Et bien, regarde bien, parce que j'y vais.

Althoes s'interpose, lui bloquant le passage.

GOLTAR
Je ne le répèterai pas. Pousse-toi.

ALTHOES
Non. Tu l'as dit toi-même. La nuit va tomber. On ne peut affronter une telle chose, surtout si ses pouvoirs grandissent encore. Attendons le matin.

Le forgeron recule malgré lui, à cause du regard décidé du duelliste.

GOLTAR
Si on attend, elle meurt! Althoes!!! Pousse-toi!!!

PIILP
Tu le sais, comme nous tous. C'est un piège. Il ne veut qu'une personne. Il fera tout pour t'avoir.

Goltar ferme les yeux et serre le poing. Il sait déjà tout cela et il est résigné.

GOLTAR
Qu'importe. Il s'agit de Sonja. C'est tout ce qui compte. Je me fiche de ce qu'il peut advenir de moi. Je me fiche d'être damné. Je ne l'abandonnerai pas.

Althoes contemple cet homme prêt à tout. Il remarque alors que la main du duelliste tremble. Goltar a peur, mais il est prêt à se jeter dans la gueule du fauve.

GOLTAR
Décide-toi maintenant Forgeron!

Impressionné, Althoes s'écarte. Cet homme part au devant d'un obscur danger, il ne peut le laisser partir seul.

ALTHOES
Attends. Je viens avec toi.

Goltar accepte et se tourne vers le gnome.

PIILP
Je vois que je n'ai pas le choix, mais je ne bouge pas de là sans un plan!

GOLTAR
J'en ai un. On entre et on défonce tout ce qui nous fera obstacle.

Le vieil ingénieur soupire.

PIILP
Ce n'est pas un plan, ça! C'est juste une méthode efficace pour mourir.

Scène 11
L'Atelier secret, les ténèbres.

Piilp a insisté sur l'importance d'un plan. Leur mission de sauvetage aura plus de chance de réussir s'ils parviennent à rétablir le courant qui alimentent les lumières. Le procédé gnome, Piilp aime le rappeler, est simple. Une manivelle, reliée à une roue, produit une charge statique quand on la tourne. La charge est alors envoyée dans un cristal, qui le redistribue ensuite dans une sorte de cloche en verre où chauffe une lame d'un métal spécial. Le métal porté à l'incandescence provoque une lueur d'une intensité variable. Ceci, était le prototype. Les gnomes avaient vu grand. Une chaudière permettait de faire tourner la roue en continu, assurant un courant continu et donc un éclairage stable. Il n'y avait qu'un souci, les cristaux ne peuvent supporter qu'un certain niveau d'énergie. Avec le temps, ils grillent.
Piilp soupçonne ce cas de figure. Il suffit juste de changer le cristal.
Armés de torches, ils entrent dans l'entrepôt. Les ombres dansent à la lueur des flammes, ce qui ne les rassurent pas. Goltar prie silencieusement pour que la chose ne surgisse pas et n'aspire pas le peu de lumière qu'ils ont.
Piilp marche en tête d'un pas sûr. Il ne comprend pas le comportement de ces deux humains. Que peuvent-ils tant craindre?
L'ingénieur a lui aussi assisté à l'enlèvement de la jeune femme, mais derrière ce phénomène se cache une explication. Il suffit d'en trouver une pour effacer le surnaturel.
Au cours de sa formation, il a appris une vérité: « Toute action entraîne une réaction ». Ce qu'il s'est passé tout à l'heure ne dérogeait pas à la règle. Plus il repense à la scène et plus il trouve une nouvelle explication.
Il a d'abord pensé à un piège, mais le gnome doit reconnaître que le mécanisme se serait alors activé depuis un moment déjà. Le plus plausible et le plus inquiétant serait la présence d'un individu dans l'Atelier. Piilp n'a pas abordé le sujet pour ne pas inquiéter davantage ses compagnons.
Il y a une salle que personne n'a osé pénétré. Depuis l'attaque de Starheek et depuis leur fuite, elle est resté vide... Du moins, il l'a supposé.
Quand Xéraph a ramené le groupe à l'Atelier, tout le monde croyait que les lieux étaient déserts. Et si le Cœur serait resté cacher ici, attendant le moment propice pour attaquer? Selon le duelliste, le magicien s'est sacrifié. Aucune sauvegarde, cette fois, ne peut empêcher la Créature de passer à l'action. Il doit vérifier cela avant tout. Sonja peut attendre.
Sans prévenir, il accélère le pas, puis se met à courir.
Les deux humains mettent du temps à comprendre ce qu'il se passe. Trop tard. Piilp a disparu.

Le suspense continue à monter crescendo et je me demande où tu vas nous emmener, vivement la suite.

J'ai encore un peu de mal avec l'entité / l'ennemi visible - invisible, ça reste un peu confus pour moi, peut-être aussi parce que je ne relis pas les passages précédents à chaque fois et j'ai dû oublier quelques détails, mais je pense que ça va s'éclaircir au fur et à mesure

Une petite chose que j'ai relevée au début de la scène 10, il doit y avoir une erreur de nom dans cette phrase, je suppose que c'est Althoes qu'il agrippe ?

Citation :

Le duelliste se trouve vers Goltar, l'agrippe par le col et le secoue.

Effectivement, je me suis trompé en recopiant. Quand à l'entité, ne t'inquiète pas, je l'ai à peine introduite. Les réponses vont très vite arrivées, du moins si tout se passe bien

Scène 12
L'Atelier secret, les tunnels, même moment.

Sonja n'ose pas bouger. Recroquevillée sur le sol, la jeune femme se permet tout juste de respirer. Elle attend un moment pour être sûre. Sûre qu'elle est bien seule. Ses sens en alerte, elle se décide à bouger. Lentement, elle ramène son bras contre son corps et remonte sa main jusqu'à son ceinturon. La jeune femme dénoue avec prudence les liens d'une de ses sacoches. Elle en sort deux pierres à silex qu'elle s'était jurée de ne plus utiliser. Leur contact a quelque chose de rassurant. Instinctivement, elle cherche ses autres bourses.
Sonja ouvre de grands yeux en constatant leur absence. Elle se souvient alors que ce n'est pas le même ceinturon qu'elle porte à présent. Starheek avait utilisé le précédent pour détruire le sceau dans la Bibliothèque. Elle n'a plus de poudres noires à disposition.
Soucieuse de ne pas attirer l'attention de son ou de ses ravisseurs, la guerrière ne cherche pas à se saisir de son arme. Elle glisse discrètement la main dans sa botte et tire son poignard de sa cachette. Goltar lui a donné cette astuce. Personne ne pense regarder à l'intérieur.
Sonja bloque sa respiration, croyant entendre des bruits de pas. Elle patiente. Personne.
La jeune femme s'est habituée à voir dans cette pénombre. Elle inspecte la pièce du regard, aucune présence. À tâton, elle avance jusqu'à l'établi qu'elle a repéré. Si ses souvenirs sont exacts, il y a une gourde d'alcool à brûler... Enfin, si Piilp ne l'a pas changé de place.
La jeune femme jette un regard derrière elle. Bien entendu, elle ne voyait rien, mais ce geste préventif la rassure.
Elle trouve facilement l'objet désirée et est soulagée en constatant que la gourde n'est pas vide. À l'aide du couteau, elle coupe une grande partie de sa manche qu'elle imbibe d'alcool. Elle enroule ensuite la lame de son glaive du tissu. Elle heurte une fois, deux fois, trois fois les pierres. À la quatrième tentative, le tissu s'enflamme.

j'en profite pour te poser une question. Pour quel genre de lecteurs s'adressent l'histoire? Moi je pensai en faire un roman pour la jeunesse. Qu'en penses-tu?

J'aime bien la dernière partie avec Sonja, j'ai hâte de voir ce qui va se passer.

Pour répondre à ta question, je dirais qu'effectivement, ton histoire peut être lue par des jeunes ados et aussi des adultes (la preuve, à 39 ans, j'accroche ^^) ; je pense qu'il peut être destiné à un public à partir de 12-13 ans sans problème, il n'y a pas de scène susceptible de heurter.

Merci pour ta réponse ^^

Scène 13
L'Atelier secret, les tunnels.

Althoes et Goltar se disputent en s'enfonçant dans les tunnels. Chacun rejette la faute sur l'autre pour avoir perdu le gnome.

ALTHOES
Par où est-il parti?

Althoes l'arrête, le tirant subitement en arrière. Le duelliste proteste, mais le forgeron lui fait signe de se taire. Il se rapproche et s'adresse à lui à voix basse.

ALTHOES
Ne bouge plus... Nous ne sommes pas seuls.

Goltar se retourne plein d'espoir.

GOLTAR
Sonja?!

Le forgeron secoue la tête. Il abaisse sa torche et lui montre une zone sombre en face d'eux. Goltar fronce des yeux. La fumée des torches le gêne. Il veut s'avancer pour mieux voir, mais Althoes l'en empêche. Il ne voit rien d'anormal.

ALTHOES
Sur la gauche...

Goltar se focalise sur l'endroit en question et sursaute en l'apercevant. Pas étonnant qu'il ne l'ait pas remarquer, quelqu'un est plaqué contre la paroi et ne bouge pas. Elle se détacha soudain pour ramper de quelques mètres sur le sol.

GOLTAR
Je la vois.

ALTHOES
Est-ce ce que tu as vu?

Goltar hoche lentement la tête, mal à l'aise. Il voudrait se sauver, mais ne le fait pas pour Sonja. Les deux hommes chuchotent, ne bougeant pas pour ne pas attirer l'attention sur eux. Ils oubliaient cependant un léger détails. Les torches signalaient leur position...
Le duelliste examine le tunnel, essayant de se repérer dans ce dédale de galeries.

GOLTAR
Ce tunnel est une boucle, si je me souviens bien. En prenant à gauche, un peu derrière nous, l'un de nous pourra contourner l'intrus. Il ne pourra pas s'échapper...

Goltar hésite. En théorie, son plan peut marcher, mais en pratique, beaucoup de chose pouvait se produire. Ils doivent essayer coûte que coûte.
Le forgeron comprend ce que veut faire l'autre homme. Lui non plus, n'est pas rassuré. Il leur manque un élément capital: l'effet de surprise.

ALTHOES
Je n'aime pas trop ça, mais nous n'avons pas le choix. Donne-moi ta torche. Je vais essayer de donner l'illusion que tu es toujours là. Ça ne marchera que s'il reste à bonne distance. Dans tous les cas, dépêche-toi.

L'idée de se mouvoir dans le noir ne le réjouit pas. Et Althoes devrait faire face à l'intrus, le temps pour lui de le contourner.

GOLTAR
Tu es sûr?

Les deux hommes n'étaient presque jamais d'accord depuis leur dispute, mais pour une fois, ils font front commun. Goltar ne cache pas son inquiétude pour son ami.

ALTHOES
Certain. N'oublies pas que c'est l'unique moyen de retrouver Sonja. Si ça ne te motive pas, qu'est-ce qui pourrait le faire?

Le duelliste lui tend sa torche et lui adresse un sourire.

GOLTAR
T'es vraiment un brave type, Forgeron. Fais gaffe à toi.

ALTHOES
La ferme!

Le forgeron lui arrache la torche des mains. Le temps de se retourner, Goltar a déjà disparu.

ALTHOES
C'est la pire idée que l'on n'ait jamais eu.

L'homme soupire.

Scène 14
L'Atelier secret, la Bibliothèque.

Piilp contemple l'ouverture dans le mur du fond. Un long frisson lui parcourt l'échine. Il repense à la nuit où il est venu ici avec Xéraph. La nuit où Xéraph a failli se faire dévorer par la Pierre de Shankti. Il repense à sa nouvelle descente, le jour de l'attaque. Xéraph et Althoes l'ont accompagné pour arrêter la folie de Starheek. Il se rappelle de l'ambiance glaciale qui se dégageait de la cellule et surtout l'angoisse qui a suivi quand le Cœur s'est échappé.
Cette vision d'horreur qui en découlait... Le corps de Starheek penchaient en arrière, avec des tentacules de chairs et de veines qui fouettaient l'air à la recherche d'une proie.
Si ses doutes sont fondés, alors le Cœur attend sa venue. Piilp était son geôlier, il est donc normal que cette chose veule se venger de lui.
Ce que Goltar a pris pour un piège, n'est en fait que l'appel fatidique du destin. Le vieux gnome est las des combats. Il va en finir et il est prêt. Pas question qu'une personne innocente en fasse les frais.
Avant de venir là, il a fait un détour par la galerie Débarras. Il a alors récupéré un projet abandonné. Piilp prend une profonde respiration et pénètre dans l'ouverture. Il emprunte alors le long escalier qui descend dans cette caverne naturelle existant sous l'entrepôt. Éclairé par sa torche, le gnome suit le chemin qui le mène vers la prison secrète. Il avance lentement quand soudain, les torches éteintes qui le surplombent et qui jalonnent l'allée menant à la cellule, s'allument l'une après l'autre.
Le gnome sursaute. Que se passe-t-il? Il est évident que la magie est à l'œuvre. L'ingénieur ne peut empêcher son corps de trembler à l'idée d'être attendu. La preuve vient juste d'apparaître.
Bientôt, il aperçoit l'ouverture sombre de la cellule. Une brume épaisse s'en écoule par flot continu. Le vieil ingénieur quitte la dernière marche de l'escalier et patauge dans cette fumée si dense qu'il ne voit pas en dessous de sa ceinture. Piilp s'avance et s'arrête à mi-chemin, essayant de voir à travers les ténèbres de la prison.
Il entend un puissant claquement et une tentacule veineuse s'enroule autour de son poignée. Il en sent une autre serrer sa cheville droite. Impossible de se dégager.
Dans l'ombre de la cellule, quelque chose bouge. Piilp sent son cœur se figer. C'est de la tristesse et non de l'effroi. Le visage de Starheek sort de l'encadrement de la porte, un sourire malsain sur les lèvres.

STARHEEK/LE COEUR
J'ai faim.

Discrètement, Piilp glisse sa main libre dans sa poche et en sort un petit appareil sphérique, dont la coque est un absorbeur magique. À l'intérieur, de la poudre noir en grande quantité. La magie cumulée faisait chauffer la coque et la poudre explosait. Les gnomes avaient inventé cet appareil, il y a bien longtemps pour aider les magiciens. Cependant, comme il s'agissait d'un dispositif à base d'absorbeur magique, cela revenait à utiliser un sortilège. L'invention fut donc jeter aux oubliettes.

PIILP
Je ne crois pas... Il est temps pour toi de te mettre à la diète!

Le gnome ferme les yeux, concentrant ses faibles capacités magiques dans ses doigts. Piilp sent ses forces se quitter à une vitesse folle. Le Cœur le draine lui aussi. Il perd soudain l'équilibre, tiré violemment en avant. Starheek disparaît dans l'ombre de sa cellule, traînant Piilp à lui.
La sphère se met à irradier.

PIILP
Encore quelques secondes... Pardonnez-moi les amis.

L'ingénieur disparaît dans l'encadrement noir.
Dans la cellule, des bruits de lutte. La bombe magique roule sur le sol, hors de la pièce.

Arghhh, quel suspense !!!!

La suite, vite !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Scène 15
L'Atelier secret, les tunnels, même moment.

Althoes fixe la silhouette. De l'endroit où il se trouve, il ne peut voir son visage. Il est cependant certain qu'elle le regarde. Collée contre la paroi, elle essaye de se fondre au décor en s'aplatissant de son mieux. Par moments, le forgeron la voit bouger. Progressivement, elle tente de se rapprocher. L'homme n'est pas assez fou pour la laisser réduire l'écart entre eux. Il recule aussitôt pour maintenir l'écart.
Ce que fait la créature, lui parait totalement dingue et impossible. Elle escalade le mur et reste agripper au plafond.
Althoes sent la peur le gagner. Cette chose n'est pas humaine à coup sûr, même si elle y ressemble.
Il se rappelle alors des contes de son enfance. Il a toujours été athée, mais cela ne l'empêche pas de croire en certaines choses ou du moins les redouter.
« Dans les ténèbres glaciales, vivaient des êtres qui jalousaient ceux qui profitaient des doux rayons de soleils. Leur jalousie, si grande, corrompit leur cœur, déformant leurs visages, les rendant repoussants. La colère qui les dévorait, les rendit sauvages. Ils furent affublés du nom de démons. Ces créatures aiment et détestent la lumière. C'est pour cela qu'ils la craignent et s'en nourrissent. »
Le forgeron a du mal à se convaincre qu'une entité de ce genre soit en face de lui et pourtant... Il se rappelle d'une chose importante à leur sujet. Un démon est régi par des lois. Il doit toujours rester dans l'ombre, exposé à la lumière, il peut être détruit. Toujours fixer un démon dans les yeux pour l'empêcher d'attaquer.
L'humain déglutit. Il n'aime pas ça. Cette chose n'est pas censé exister. Si de telles créatures existent, qu'y a-t-il d'autres que le monde considère comme des légendes? Il en vient à une autre conclusion. Si des êtres aussi « mauvais » ont pu se dissimuler parmi eux, alors des êtres « bons » doivent exister. La question essentielle qui en découle, est: Qu'attendent-ils pour intervenir?
Le démon saute alors sur le sol. Un léger grognement monte en s'accentuant. La créature a un comportement agressif, le dos courbé, les jambes fléchies et les bras écartés.
Althoes panique en voyant combien les bras du démon sont longs et combien ses mains sont griffues.

ALTHOES
Ne le lâche pas du regard... Ne le lâche pas du regard... Ne lâche pas cette immonde pourriture du regard!!!!

Le forgeron récite cette phrase avec force pour chasser sa peur.
Une violente secousse ébranle l'entrepôt. Un bruit assourdissant résonne, se répercutant de parois en parois. Le forgeron a le réflexe de se recroqueviller légèrement. Il réalise alors sa stupide erreur. Il a fermé les yeux. Quelques secondes seulement...
Le démon a disparu. Althoes se sent défaillir en entendant un grondement dans son dos.

Arghh, et c'est tout ???

Pitié la suite, vite !!!

déjà? lol

Scène 16
L'Atelier secret, les tunnels.

Goltar ne voit quasiment rien. Il avance prudemment, sa progression est ralenti par les imperfections du sol. Tant pis s'il tombe, il doit faire vite.
Sa principale peur est de rater le bon tunnel et de poursuivre sur la mauvaise voie. Pour être certain de ne pas rater sa sortie, Goltar approche sa main droite de la paroi du mur et le suit du bout des doigts.
Il parcoure ce qui lui semble être une éternité jusqu'à ce que sa main découvre une nouvelle alvéole.
Goltar, inquiet du temps passé, se hâte. Quelque chose a explosé quelque part dans l'Atelier. Il pense naturellement à Sonja qui a fait sa spécialité dans la manipulation d'explosifs.
Non. Ça ne peut être elle. Les deux amants ont eu une longue discussion à ce sujet.
L'autre possibilité, encore moins réjouissante, est que gnome a atteint la Salle du générateur et que celui-ci est surchauffé...
Goltar serre la mâchoire et décide de se consacrer à un seul problème à la fois. Il doit d'abord s'occuper d'Althoes avant de pouvoir porter secours aux autres.
Le couloir qu'il suit, tourne une nouvelle fois. Le cœur du duelliste bat à toute allure.
Il aperçoit enfin la lueur des deux torches. Sauf qu'elles sont sur le sol... Au diable la prudence! L'épéiste court vers elles.

GOLTAR
Althoes!!!

Pas de réponse. Il n'y a que les torches. Goltar en ramasse une et inspecte les lieux. Il n'y a ni corps, ni sang. Que s'est-il passé?

Désolé Abi, je dois m'arrêter là pour l'instant. Je mettrai la suite demain sans faute. Je mettrai deux scènes.

Merci d'en avoir remis une, là ça tend encore plus la situation, tu joues vraiment encore mieux du suspense dans ce roman que dans le précédent, bravo.

Bon, par contre c'est une torture pour le lecteur quand il est laissé en plan au milieu de ce genre de scène !!!

Bon courage, et vivement la suite !!!!

Merci. Je galère aussi. lol
Normalement, j'aurai û mettre la suite aujourd'hui, j'ai eu un empêchement de dernière minute.

Scène 17
L'Atelier secret, les tunnels, peu après.

Ne trouvant pas le forgeron, Goltar ne sait plus où se rendre. Il court dans les tunnels, allant simplement de galerie en galerie. Il finit par se retrouver du côté de la Bibliothèque. Une épaisse fumée s'en échappe. Goltar essaie d'y pénétrer, mais doit renoncer. L'air est irrespirable.
Perdu dans ses pensées, il s'aperçoit à peine que quelqu'un approche. Il lève sa torche bien haut pour essayer de mieux voir.

GOLTAR
Qui va là?

Sonja rapproche le bout de sa lame enflammée pour éclairer son visage.

SONJA
C'est moi.

Goltar lâche sa torche et court prendre la jeune femme dans ses bras. Il l'embrasse, lui caresse les cheveux, vérifie que la jeune femme n'est pas blessée et la rembrasse de soulagement. Sonja est surprise, mais lui sourit faiblement, touchée par son geste protecteur. La guerrière le rassure. Elle est juste désorientée, car elle n'a pas compris ce qui lui était arrivée.

GOLTAR
Oublions ça. Partons au plus vite.

SONJA
Où sont les autres? Il n'y a que toi?

Goltar ramasse sa torche en silence.

SONJA
Goltar? Où sont-ils?

GOLTAR
Je ne sais pas. Je les ai perdu...

La jeune femme reste interdite.

SONJA
Quoi??? Que s'est-il passé?

Goltar lui raconte rapidement comment Piilp et Althoes ont disparu l'un après l'autre.

SONJA
Nous devons les retrouver.

Goltar craignait ce cas de figure. Lui-aussi désire leur porter secours... Il a perdu Sonja une fois, il ne veut pas que cela se reproduise.

GOLTAR
Partons. Je veux dire: quittons cet endroit tant que nous le pouvons.

Goltar finit à peine sa phrase qu'une force invisible le projette contre le mur. Il entend la voix de sa compagne crier son nom. Il y a ensuite des cris de terreur et de douleur.
Le duelliste se relève, ramasse sa torche et a tout juste le temps de voir les jambes de Sonja sortir de son champ de vision, tirées sur le sol. Goltar court pour la rattraper.
Quelque chose qu'il ne voit pas, traîne la guerrière. L'homme se jette sur le corps de la jeune femme et parvient à s'agripper à ses chevilles. Il la serre de toutes ses forces.
Goltar lutte pour retenir Sonja. Il parvient néanmoins à stopper le traction de celle-ci.
Sonja continue de hurler. Son corps se soulève à présent dans les airs, balloté violemment d'avant en arrière. Goltar et une force invisible se la dispute.
Soudain plus rien. Sonja retombe sur le sol, entraînant le duelliste dans sa chute. L'homme se relève et se précipite sur elle.
Pendant quelques secondes, la jeune femme, hystérique, ne reconnaît pas son amant. Elle finit par se calmer et sanglote contre le torse de Goltar.
Aucun n'a encore remarqué le peu de clarté qui règne.

SONJA
Je peux te voir...

GOLTAR
Moi aussi. Ça vient de là-bas.

Les deux amants se relèvent et se dirige vers la source lumineuse. Goltar ne comprend pas comment il peut y avoir de la lumière dans la galerie voisine.